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553. (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25

Ce calcul me semble d’une rigoureuse exactitude : j’aimerais à développer, comme je l’ai fait pour la prose, la perpétuelle fécondité de notre muse plusieurs fois séculaire : mais le temps ne me permet d’insister que sur l’un des titres de notre poésie française, le plus contesté d’ailleurs, je veux parler du mécanisme de notre versification. […] D’ailleurs les chanteurs et jongleurs, errant de ville en ville, de château en château, les propageaient bien au-delà de notre France du Nord ; souvent même ils les transportaient avec les armées en marche. […] À cette époque d’ailleurs le français, comme l’attestent bien des manuscrits découverts, était dans l’Italie du Nord la langue littéraire et classique : on a retrouvé dans les bibliothèques toute une série de romans carolingiens écrits en vers français.

554. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre premier. Considérations préliminaires » pp. 17-40

D’ailleurs c’est une chose assez naturelle que, sur la limite de deux ères, l’une qui commence et l’autre qui finit, il se trouve des hommes pourvus, comme le Janus de la fable, de deux faces, l’une pour regarder ce qui a été, et en tirer les derniers enseignements, l’autre pour considérer ce qui s’avance, et en prévoir les résultats. […] D’ailleurs, la modération sied bien aux vainqueurs : à Rome on permettait de dire même des injures à ceux qui recevaient les honneurs du triomphe ; et la vertu farouche de Caton fut plus d’une fois louée au sein de la cour d’Auguste. […] Pourquoi, d’ailleurs, ne dater que d’hier ?

555. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lawrence Sterne »

Mal marié, comme Byron d’ailleurs, Sterne, séparé de sa femme, ne la traita jamais de Clytemnestre, comme Byron la sienne, et l’accabla des générosités les plus touchantes. […] Il n’y a que ce qui honore un homme ou ce qui le déshonore qu’il faille mettre à son compte, quand d’ailleurs ce compte est déjà fait. […] Et d’ailleurs, comment s’y méprendre ?

556. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre III. Contre-épreuve fournie par l’examen de la littérature italienne » pp. 155-182

. — Au moment où la France s’acheminait vers une longue décadence (d’ailleurs utile et nécessaire à d’autres points de vue), l’Italie, débarrassée de certaines contingences par son malheur même, créait Pétrarque, marchait à la Renaissance, et se préparait par là une gloire nouvelle et des raisons nouvelles de servitude. […] La nouvelle, je l’ai déjà dit, est une vision toute particulière, qui tient du drame autant que de l’épopée ; elle n’est pas un court roman, mais un drame en germe, tout en ayant d’ailleurs, comme forme d’art, sa vie à elle. […] D’ailleurs, à y regarder de près, la littérature italienne de 1870 à nos jours est infiniment compliquée et contradictoire.

557. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Ce fut une invasion non de barbares, mais de jeunes savants, procédant tout à fait d’ailleurs à la manière des invasions et des conquêtes. […] Ne pas tenir à l’argent, être au-dessus de l’argent, c’est le plus grand signe, chez un homme d’ailleurs capable, qu’il est fait et qu’il est né pour la chose publique. […] Et d’ailleurs, on voit bien que ce qu’il laissera d’imparfait ne saurait jamais être achevé par homme qui tienne sa place. […] Il est vrai, d’ailleurs, qu’il avait sa singularité marquée et sa préoccupation unique. […] Sapey, mais de la thèse, devenue un livre à son tour, d’un écrivain d’ailleurs fort instruit et fort estimable, M. 

558. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

D’ailleurs, fidèle à son devoir, le moraliste convaincu qui cohabite, chez M.  […] Puis, sur le conseil d’un vieux caissier philosophe, il « file » à l’étranger, — avec la ferme résolution, d’ailleurs, de se refaire et de restituer un jour ou l’autre. […] Et puis, j’aurai peut-être des enfants… D’ailleurs mon mariage facilitera celui de Dorothée. […] Et il « marche », et de nouveau il veut la prendre, sincèrement ému d’ailleurs par cette confession et ces larmes, mais tout autrement que Lia ne le voudrait. […] Que tout le monde l’ait dit, cela n’est pas pour m’empêcher de le redire : Zaza est « une pièce pour Mme Réjane », et d’ailleurs très adroitement appropriée à son objet.

559. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Fénelon n’a d’ailleurs attaché son nom à aucune de ces erreurs fécondes où la poursuite acharnée de l’incompréhensible a fait tomber quelques esprits sublimes. […] Il se mêle d’ailleurs aux aveux de Fénelon sur sa dureté cette constante préoccupation de plaire, dont parle Saint-Simon. […] D’ailleurs, à y regarder de plus près, si les abus de la monarchie absolue y sont fort justement attaqués, c’est plutôt au profit de la noblesse que du peuple. […] Ces défauts du Télémaque ne sont d’ailleurs sensibles qu’aux personnes assez instruites pour discerner tous les genres de convenance dans les ouvrages d’esprit. […] Si les traits généraux en sont d’ailleurs exacts, et si la vérité se fait sentir sous la chasteté des images, comment ne pas savoir gré à Fénelon de n’avoir pas chatouillé par de fortes peintures de cette passion un jeune cœur qu’il formait pour y résister ?

560. (1902) Les poètes et leur poète. L’Ermitage pp. 81-146

Je serais d’ailleurs inquiet en lui donnant le premier rang : pas de prince ! […] l’intérêt de cette enquête — comme d’ailleurs de toutes les enquêtes de ce genre — m’échappe. […] Je ne m’embarrasse pas d’avouer d’ailleurs que le Maître en les copiant, a souvent fait pâlir ses modèles. […] D’ailleurs j’exècre la quincaillerie de son théâtre que M.  […] Vous spécifiez d’ailleurs qu’aucun poète vivant ne doit être désigné.

561. (1896) Les Jeunes, études et portraits

Taine — combien défigurées d’ailleurs ! […] Ce n’est pas d’ailleurs que les temps soient venus de l’ignorance. […] Lui-même d’ailleurs ne se fait à ce sujet aucune illusion. […] Il a été créé par Gustave Droz, pour qui d’ailleurs on a été bien ingrat. […] Cela d’ailleurs n’importe pas.

562. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

Et vous, confrère et médecin, qui trouvez d’ailleurs, dites-vous, mes éloges du docteur Paulin justes et mérités, vous venez, après neuf ans, relever, par une diatribe bruyante, qui vise au grotesque et qui prend en s’affichant des airs de mascarade, quelques négligences et des rapidités inévitables de diction : vous venez en faire une sorte d’éclat et comme de découverte dans un journal quotidien, de telle sorte qu’il ne tenait qu’aux lecteurs de l’Événement, ce jour-là, de croire que je m’étais rendu coupable d’un méfait littéraire assez récent, d’une harangue tout à fait ridicule. […] Jamais, d’ailleurs, morceau ne fut moins un discours de rhétorique ni d’Académie que celui-là : c’est un témoignage du cœur qui m’est sorti des lèvres.

563. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre VI. De la littérature latine sous le règne d’Auguste » pp. 164-175

Ce seul point d’analogie établit quelques rapports entre la littérature latine et la littérature française, dans le siècle de Louis XIV, quoique d’ailleurs ces deux époques ne se ressemblent nullement. […] Peut-on oublier d’ailleurs quel avantage prodigieux les historiens anciens ont sur les historiens modernes par la nature même des faits qu’ils racontent ?

564. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De l’amitié. »

Un jour heureux, un être distingué rattachent à ces illusions, et vingt fois on revient à cette espérance après l’avoir vingt fois perdue ; peut-être à l’instant où je parle, je crois, je veux encore être aimée, je laisse encore ma destinée dépendre toute entière des affections de mon cœur ; mais celui qui n’a pu vaincre sa sensibilité, n’est pas celui qu’il faut moins croire sur les raisons d’y résister ; une sorte de philosophie dans l’esprit, indépendante de la nature même du caractère, permet de se juger comme un étranger, sans que les lumières influent sur les résolutions, de se regarder souffrir, sans que sa douleur soit allégée par le don de l’observer en soi-même, et la justesse des méditations n’est point altérée par la faiblesse de cœur, qui ne permet pas de se dérober à la peine : d’ailleurs, les idées générales cesseraient d’avoir une application universelle, si l’on y mêlait l’impression détaillée des situations particulières. […] Et d’ailleurs, celle qui croirait posséder l’ami le plus parfait et le plus sensible, l’amie la plus distinguée, sachant mieux que personne tout ce qu’il faut pour obtenir du bonheur dans de telles relations, serait d’autant plus éloignée de conseiller comme la destinée de tous, la plus rare des chances morales.

565. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIV. Moralistes à succès : Dumas, Bourget, Prévost » pp. 170-180

(Ici, d’ailleurs, le reproche réfuté tout à l’heure deviendrait fondé : que vous ne nous montrez que des exceptions.) Votre succès, dont j’aurais tort de suspecter l’aloi (et d’ailleurs, quand vous iriez au-devant de la clientèle, le cas n’est pas pendable), votre succès vient de ce que vous êtes un peu imaginatif, sans envolée fatigante, un peu réaliste, sans floraison de description à donner le mal de tête, et un peu beaucoup érotique.

566. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Napoléon »

D’ailleurs, lorsqu’on n’a pas plus d’idées générales que de style, peut-on être pris par la postérité — et même par personne — pour le véritable historien de l’Empereur ? […] D’ailleurs, ce n’est pas seulement de lui qu’il s’agit ici et d’un livre plus ou moins mauvais.

567. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres portugaises » pp. 41-51

Dans tout cela, peu de causes de bruit ; et, d’ailleurs, tout ce qui n’intéresse qu’une société périt avec elle. […]D’ailleurs, ces lettres ont-elles eu besoin d’être altérées ?

568. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Henri Rochefort » pp. 269-279

C’est que la plaisanterie de Rochefort est anglaise… Pourquoi, d’ailleurs, ne le serait-elle pas ? […] elle en a peut-être d’autant plus qu’elle tranche davantage sur notre plaisanterie française, et qu’en France on aime l’accent, le ton, l’air étranger… Acéré d’ailleurs, et acéré avant tout, aiguisé sur les quatre côtés de sa lame, dès les premiers mots qu’écrivit le talent vibrant de Rochefort, quand il débuta dans la Chronique, on reconnut le petit sifflement de l’acier ou de la cravache dans la main qui les prend et qui sait s’en servir.

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