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596. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre V. La littérature et le milieu terrestre et cosmique » pp. 139-154

En attendant, il est toujours utile de constater certaines coïncidences curieuses où il est bien difficile de voir un pur effet du hasard. […] J’oserai ajouter qu’il existe un accord curieux, très explicable d’ailleurs, entre ce qu’on aime dans le monde extérieur et ce qu’on préfère dans le monde intérieur.

597. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VI. Pour clientèle catholique »

J’aimais Le voyage de Shakspeare, étude curieuse de la formation d’un génie, et l’Astre noir, étude âpre de l’écrivain génial dans sa pleine et complexe maturité. […] Voici, assez curieux et assez original, un roman de critique littéraire.

598. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

Souvestre a pris, de plus, le soin d’y noter l’effet que les divers morceaux ont paru produire sur l’auditoire ; on a là une sorte d’échelle dans les impressions populaires, qui ne laisse pas d’être instructive et curieuse. […] Pour un curieux qui vient assister à ces lectures, le spectacle, on le conçoit, est plutôt encore du côté de l’auditoire que du côté du lecteur.

599. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres inédites de la duchesse de Bourgogne, précédées d’une notice sur sa vie. (1850.) » pp. 85-102

La Société des bibliophiles, fondée en 1820 par MM. de Châteaugiron, de Pixerécourt, Walckenaer, et autres gens de lettres ou amateurs distingués, est une institution essentiellement aristocratique, qui suppose de l’argent, du loisir, le goût des belles choses, des choses rares, de ces curieuses inutilités qui tiennent ou qui mènent aux études sérieuses. […] Jérôme Pichon, offre un curieux traité de morale, de civilité honnête et d’économie domestique, le tout dressé par un bon bourgeois de Paris du xive  siècle, à l’usage de sa jeune femme.

600. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — II. » pp. 494-514

Il est curieux de voir la velléité de 1796 redevenue, par le cours fatal des événements, la nécessité de 1830. […] Les curieux trouveraient dans le tome XV du Spectateur du Nord des articles sur Mallet du Pan, qui résument bien l’opinion des contemporains éclairés, au moment de sa mort : on y promet à sa mémoire la justice lente et sûre qui lui est rendue aujourd’hui.

601. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « De la retraite de MM. Villemain et Cousin. » pp. 146-164

Villemain, il n’était que le plus brillant, le plus ingénieux, le plus éloquent des littérateurs, agrandissant et prolongeant sans doute le plus qu’il pouvait son domaine, un peu trop curieux, je le crois, d’y faire entrer avec une émulation visible les beautés parlementaires de nos voisins qui étaient à l’ordre du jour, mais fécondant d’ailleurs tout ce qu’il touchait, et nous en offrant le sentiment et la fleur. […] Il est curieux de retrouver M. 

602. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

Cette possession de nous-mêmes par une fiction est une chose assez curieuse. […] Le plus souvent on les lit comme purs et simples ouvrages d’imagination, et l’on ne sait gré à l’auteur que de sa faculté d’imaginer, contre quoi précisément il proteste, disant : « Si c’était imaginé, ce ne serait pas intéressant » et se fâchant comme un historien dont on dirait qu’il est un romancier très curieux.

603. (1836) Portraits littéraires. Tome I pp. 1-388

Ces proœmia, que Laplace a supprimés comme des longueurs inutiles et oiseuses, ne sont pas les parties les moins curieuses et les moins fines de l’ouvrage. […] Aussi cette biographie est-elle plus curieuse encore par la délicatesse psychologique de l’analyse, que par le récit clair et rapide des anecdotes. […] Le héros donne sur sa famille, et en particulier sur sa mère, des détails curieux, et qu’il faut méditer pour bien comprendre sa destinée et son rôle. […] Ils recherchent avec une patience curieuse tous les faits qui se rattachent directement ou indirectement à l’idée qu’ils veulent développer. […] Celles qui ne sont ni curieuses ni coquettes sont inestimables, infiniment rares, et presque ridicules par leur singularité.

604. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Il est très voisin du Psychologue par l’objet de son étude, car l’un et l’autre est curieux d’atteindre les arrière-fonds des âmes et veut connaître les mobiles des actions des hommes. […] Il est trop convaincu du sérieux de la vie pour s’amuser, comme a fait Stendhal, à décrire les cristallisations de ces rêves, d’une manière détachée et simplement curieuse. […] Toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées. […] Celui qui voudrait étudier chez ces auteurs des types d’âmes différents et curieux ne les rencontrerait pas dans leurs livres. […] Cela ne suffit pas encore au curieux qui a minutieusement étudié les complications de sa faculté visuelle.

605. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Lettre sur l’orthographe » pp. 427-431

Celui qui m’écrit qu’il a « de curieux authographes » peut savoir le turc ou le chinois, mais, à coup sûr, il n’a pas fait ses simples études classiques.

606. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LVIII » pp. 220-226

» Tel est l’effet curieux à étudier et désormais manifeste du génie lyrique dont on a abusé, de cette inspiration de pure fantaisie et de jeunesse où l’on avait tout mis, de cette lacune morale sous des airs de sentiment, de cette vie épicurienne et de plaisir sous un vernis de mysticisme et de religiosité.

607. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Les legs de l’exposition philosophie de la danse »

Elle peut, dans le cadre resserré et dans le demi-jour d’une chambre mauresque, intéresser par la souplesse des mouvements et par l’harmonie des lignes et des contours un curieux, un voluptueux, un artiste.

608. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Moréas, Jean (1856-1910) »

Jean Moréas, qui est philologue et curieux de langage, n’invente pas un grand nombre de termes ; mais il en restaure beaucoup, en sorte que ses vers, pleins de vocables pris dans les vieux auteurs, ressemblent à la maison gallo-romaine de

609. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XIX. Réflexions morales sur la maladie du journal » pp. 232-240

Il était le gazetier très curieux et un peu indiscret des ruelles et des coulisses.

610. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Lutèce » pp. 28-35

« Il y eut là-dedans de curieuses polémiques, d’ébouriffantes “Têtes de pipe”, des articles d’un catholicisme exagéré et de mesquines vindictes.

611. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre IV »

La vénerie et le blason possèdent des langues entièrement pures et d’une beauté parfaite ; mais il m’a semblé plus curieux de choisir comme type de vocabulaire entièrement français celui d’une science plus humble, mais plus connue, celui de l’ensemble des corps de métier nécessaires à la construction d’une maison.

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