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1137. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Nelson »

En élevant aux yeux de l’Angleterre cette coupe pleine et débordante de la gloire de Nelson, quelques gouttes en tombèrent et brillèrent un instant sur le front de Southey, Mais le temps les a bientôt séchées, et on n’en voit plus rien sur ce front qui fit illusion à ses contemporains, et qui ne fut jamais que physiquement épique, a dit justement Lord Byron.

1138. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XV. Vauvenargues »

Grâce à Dieu, retiré, contre les pestes de son temps, dans ce lazaret d’un régiment, la dernière chose de l’ancienne monarchie qui ait été corrompue ; s’il n’échappa point à tous les miasmes contemporains, ce qui est impossible à l’être perméable que l’on appelle l’homme le plus fort, il échappa du moins au plus grand nombre et aux plus dangereux.

1139. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Brispot »

Et véritablement, dans un temps où l’archéologie religieuse est en honneur et refleurit de toutes parts, elles offriront plus d’intérêt peut-être aux esprits curieux des choses du passé que si elles avaient appartenu à une pensée contemporaine.

1140. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Henri Cantel »

Pour cette raison, la Revue française, comme toutes les autres revues contemporaines, n’est qu’une espèce de mosaïque plus ou moins éclatante d’individualités, se détachant ou s’unissant sur un fond commun littéraire.

1141. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. J. Autran. Laboureurs et Soldats, — Milianah. »

Autran, nous ne pensons pas qu’il tienne personnellement une place très extérieure et très visible dans la littérature contemporaine.

1142. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Catulle Mendès »

Catulle Mendès descend de plus haut que ses contemporains.

1143. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Mm. Jules et Edmond de Goncourt. » pp. 189-201

Mais nous avons appris tout à coup que MM. de Goncourt devenaient romanciers, et romanciers contemporains, romanciers du dix-neuvième siècle, et qu’ils quittaient leur vieux vestiaire du dix-huitième siècle pour l’observation présente, la vie vivante, la réalité !

1144. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre xi‌ »

Quant aux contemporains, nous venons de les entendre.

1145. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

Voilà, ou je me trompe fort, un tableau très exact des pertes irréparables qu’a faites déjà la littérature contemporaine. […] Sans nul doute, tout ce côté de l’histoire contemporaine, le côté futile, la description des mouchoirs brodés, des robes de soie, des collerettes et des bouquets de madame Prévost, est triste, sinon à lire, du moins à relire. […] Cet âge de seigneurie était surtout l’âge de l’histoire honnêtement racontée, et des commentaires définitifs, quand l’homme qui parle à ses contemporains les peut prendre en témoignage de la loyauté et de la justice de sa parole. […] Ôtez d’ici la Contemporaine et la Mogador ! […] Ôtez d’ici les contemporains qui se hâtent de comparaître en présence d’un tribunal sur lequel ils sont assis, à côté de leurs familiers, qu’ils ont déguisés sous la robe du magistrat.

1146. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

C’est l’art qui se plie « aux mœurs et aux croyances » des contemporains de telle manière qu’il les reproduit, et en les reproduisant amuse le public. […] Sainte-Beuve, assez-mauvais juge, du reste, pour une foule de raisons, quand il s’agissait de ses contemporains, le trouve amusant en son rôle de faiseur de boutades, et détestable comme romancier. […] Proudhon n’était pas du tout de ces hommes-là, et sans qu’il s’y appliquât, je crois, sans qu’il y songeât peut-être, du fait de son instinct, il suffisait qu’une idée fût répandue dans la foule, ou fût celle d’un groupe considérable de ses contemporains, pour qu’il fût très porté à conclure de cela même qu’elle était une sottise. […] Et ce fut précisément son art même que de faire avec les doctrines politiques et sociales des systèmes logiques, que de transformer les idées, quelles qu’elles fussent, de ses contemporains, en chaînes de déductions, pour, dès lors, avoir prise sur elles et les disloquer logiquement d’une manière souvent magistrale. […] Plus peut-être que des convictions d’autrefois, Sainte-Beuve fut à l’abri des convictions contemporaines ; car il s’en défiait davantage.

1147. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

Victor Cousin admirant des « raccourcis d’abîme » chez un de ses contemporains. […] Il connaissait admirablement, à son point de vue, toute la littérature contemporaine. […] Il y a dans la pensée contemporaine une étrange âcreté. […] C’est une des misères de la littérature contemporaine. […] La littérature contemporaine n’est ni sans richesse ni sans agrément.

1148. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Si disposé que vous soyez à la bienveillance, on n’y sent jamais la moindre concession à la camaraderie ; il n’y en a pas trace dans une seule des deux mille cinq cents ou trois mille pages que vous avez consacrées aux ouvrages contemporains, et Dieu sait si vous avez dû être sollicité ! […] Je voudrais bien ne pas jeter, selon la coutume, Manon Lescaut à la tête de nos romanciers, mais je me demande, en voyant la profusion des détails devenus presque indispensables aujourd’hui, ce que deviendraient ses deux volumes entre les mains de nos contemporains. […] Julien Decrais vient de publier à là librairie Calmann-Lévy, sous ce titre : L’Angleterre contemporaine. […] « Au milieu des exagérations passionnées des mémoires contemporains, il est aisé de pénétrer les vrais sentiments de la majorité des Parisiens quand ils apprirent ces nouvelles. […] Les pensées les plus abstraites, comprises par une élite intellectuelle, servent de base et de méthode à tous les travaux scientifiques, littéraires et artistiques contemporains.

1149. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Portraits contemporains, Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains 4. […] Henry Bernstein, maître du théâtre contemporain, un historien de la scène moderne écrivait récemment : « Le monde des idées ne lui appartient pas. […] Il y a beaucoup à dire sur lui, et je ne tiens pas à m’en priver ; tout porte à croire, du reste, qu’il occupera souvent ses contemporains. […] Faÿ, Panorama de la littérature contemporaine recueil de ses articles de presse, sera publié par Simon Kra en 1925.

1150. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Arrien de Nicomédie, contemporain de Plutarque, fut son rival dans les sept livres qu’il écrivit sur les expéditions d’Alexandre, histoire d’autant plus estimable qu’elle part de la main d’un Ecrivain qui étoit en même tems homme de guerre & bon politique. […] par le Ministère de France de rassembler les originaux des Historiens contemporains de nos Rois, depuis l’origine de la Monarchie. […] Il auroit eu pour les tems postérieurs des historiens contemporains qu’il est bon de vous faire connoître. […] VOus verrez ce que je comprends sous ce titre en vous donnant celui de l’Abrégé chronologique de l’histoire du Nord ou des Etats de Dannemarck, de Russie, de Suede, de Pologne, de Prusse, de Courlande, &c. ; avec des remarques particuliéres sur le génie, les mœurs, les usages de ces nations, sur la nature & les productions de leurs climats, ensemble un précis historique concernant la Laponie, les Tartares, les Cosaques, les Ordres militaires des Chevaliers Theutoniques & Livoniens ; la notice des sçavans & illustres, des Métropolitains & des Patriarches de Russie, des Archevêchés & Duchés de Pologne, des Princes contemporains, &c.

1151. (1902) La poésie nouvelle

Très naturellement, puisqu’elle était contemporaine du grand mouvement positiviste qui, vers le temps du second Empire, emporta toute la pensée française. […] Principalement, le Positivisme eut ce résultat de transformer en une espèce de philosophie l’impuissance contemporaine à percevoir le mystère.‌ […] Il est vrai ; mais puisqu’il prétend agir sur la langue contemporaine et réformer la poésie, il importe de constater que ses plus beaux poèmes, de forme archaïque, plaisent comme de délicates raretés, d’uniques joyaux. Un réformateur de la poésie doit encore se demander si l’esthétique qu’il instaure sera capable d’exprimer, non seulement la singulière image du monde qu’il s’est faite, mais, dans toute son ampleur, l’âme contemporaine. […] Cette œuvre, ainsi que nous l’apprend Vielé-Griffin, est contemporaine d’une crise physiquement maladive dans la vie du poète.

1152. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Histoire de la querelle des anciens et des modernes par M. Hippolyte Rigault — [Introduction] » pp. 132-142

Et en effet, qu’on y songe un peu : pour que le combat entre l’Antiquité et les temps modernes se pût engager dans toute son étendue et sur toute la ligne, il fallait deux conditions essentielles, l’une qu’il y eût une Antiquité bien connue, bien en vue, bien distincte et comme échelonnée sur les hauteurs du passé, l’autre qu’il y eût une époque moderne, bien émancipée, bien brillante et florissante, un grand siècle déjà et qui parût tel aux contemporains.

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