Il s’agit de l’enfant adopté par Fernande Olivier, que celle-ci, ne se sentant finalement pas la capacité d’être mère, demande à Max Jacob de conduire aux Enfants trouvés.
Par une sorte de fatalité, différents obstacles ont surgi qui l’ont conduit là où il devait, sans le savoir, aboutir » (J.
Allant et revenant, de nombreux laboureurs À pas pesants et sûrs conduisaient la charrue. […] C’est un long geste, sans surprise, élevant par guirlandes de riches, somnifères et troublantes corolles bientôt nouées à notre front ; ou bien un doigt haut levé en un signe conduit nos yeux jusqu’à les perdre parmi les fondantes magies de l’horizon qui se déroule175.
Elle se conduit quelquefois bien, quelquefois mal, sans grand goût pour le bien ni pour le mal, parce qu’elle rêve quelque chose de mieux que le bien et de pire que le mal. […] Alors il lui arriva ce qui arrive souvent à qui veut conduire un mouvement : il le suivit. […] Je tâcherai de trouver et de suivre, en résolvant la double question des tempéraments et des milieux, le fil qui conduit mathématiquement d’un homme à un autre homme. » Et récemment, dans l’Œuvre, Pierre Sandoz, parlant aux nom et place de l’auteur, reprenait et complétait sans les modifier ces mêmes théories ; et il terminait son exposé dogmatique par une invocation à la nature et à la terre : « C’est toi seule qui seras dans mon œuvre comme la force première, le moyen et le but, l’arche immense où toutes les choses s’animent du souffle de tous les êtres… Est-ce bête, une âme à chacun de nous, quand il y a cette grande âme !
Mais il est vrai aussi qu’un dissident du Parnasse, Paul Verlaine, fut conduit par la force inexplicable mais logique en elle-même, qui mène tout ici-bas, à briser l’alexandrin en morceaux, comme ceci ou comme cela, selon l’heur du concept poétique. […] Les sensations nous apprennent les fruits, l’esprit dialecticien remonte à l’amande du noyau de ces fruits, cette amande mène l’esprit aux rameaux, et ces rameaux d’Ézéchiel conduisent l’esprit vers les racines, au Principe enfin, puisque ces fruits émanent de la raison séminale.
Et puisque toute chose créée porte en soi, dans les conditions même de sa naissance, le germe de sa mort future, on n’oubliera pas enfin de remarquer que, de même que le sentiment de la forme pouvait rapidement conduire à l’idée d’une beauté indépendante de son contenu, ainsi la glorification des énergies de la nature pouvait mener à la justification de l’immoralité même ; et le développement de l’individualisme à la destruction de la société.
L’opinion moderne, reconnaissante, probablement, de ce qu’il avait travaillé à la destruction de l’autorité religieuse et politique, l’accepta beaucoup trop sur le pied où il se donna d’un homme de génie, et la Critique, si basse souvent, suivit l’opinion, au lieu de la conduire.
Sévère, mais juste à l’égard de ses élèves, qu’il admet à l’honneur de l’intimité domestique, M… s’est efforcé de leur inculquer les maximes les plus élémentaires de l’art de se bien conduire en société. […] Mais il arrive quelquefois aux voyageurs, ignorant les usages, de se présenter au théâtre comme ils iraient à l’estaminet, et de se heurter à un refus d’entrée. — Le cas a été prévu, — et dans presque toutes les boutiques qui avoisinent Her Majesty’s-Theatre, — on loue des costumes d’opéra. — Les petits industriels vagues, qui rôdent sous le péristyle, font même concurrence aux vestiaires officiels, en abaissant à la portées des petites bourses la location de leurs propres habits noirs et de leurs propres cravates blanches. — Ils ne demandent d’autre gage que le vêtement qu’on dépouille pour mettre le leur. — Mais il y a quelqu’imprudence à les honorer de sa confiance, car pendant que l’on conduit leur habit noir à l’Opéra, il peut arriver qu’un policeman les emmène prendre le thé dans une maison où ils sont reçus même en paletot. — Une fois la saison terminée, l’entrée du théâtre de la Reine est abordable à toutes les classes de la société. — Outre que le prix des places est diminué de moitié, le contrôle se montre moins sévère sur le chapitre du costume— une mise décente est seulement de rigueur, et on serait reçu même avec l’arc-en-ciel autour du cou, — mais il n’en reste plus pour se faire une cravate— Léo Lespès a acheté le dernier coupon.
Mater gloriosa nous conduit parmi les politiciens. […] Elle refit aux lecteurs de la Revue des Deux Mondes le fameux cours de meurtre, et Pas à pas les conduisit à tuer pour sauver l’honneur bourgeois, dieu digne de tous les sacrifices.
On y lit des phrases ainsi ordonnées : « Cette vive imagination, si vivement touchée par les beautés naturelle, est commune au seizième siècle … et la source riante et capricieuse a coulé jusqu’au jour où Malherbe vint l’emprisonner dans ce conduit bien maçonné, géométrique et massif, qu’on appelle les règles de la poésie lyrique. » La métaphore, nettement visuelle, est sans banalité ; c’est un souvenir arrangé littérairement. […] Aux prises avec une Mme Humbert, pourtant si exceptionnelle, Balzac la repétrit, lui insuffle son génie, la conduit au succès et à la domination.
Au troisième tercet du deuxième chant, voici Minerve qui « inspire » Dante, Apollon derechef, qui le « conduit » et encore les Muses, qui lui montrent l’Ourse. […] Il y eut l’incident Baculard d’Arnaud : ce Baculard se conduisit de façon si odieuse envers Voltaire que Frédéric consentit à le disgracier, mais pour en faire bientôt grief à Voltaire. […] C’est bien un goût de folâtrerie, d’ailleurs assez légitime et à peu près inévitable, avec cette nature de poète, qui le conduisit au catholicisme.
» Mais c’est avec ces grands mots qui ne signifient rien qu’on a toujours conduit les hommes. […] Edgar se conduit certes fort honnêtement. […] Il a profité de la sottise d’un voisin qui avait certes l’âge de se conduire (et à qui il restera encore de quoi vivoter) pour avoir un fort beau château à très bon compte.
Or il n’avait rien qui le conduisît à faire cette recherche. […] Il fut général du grand empereur, mais n’attacha son nom à aucune victoire éclatante, ne conduisit aucune campagne glorieuse.
. — C’est ce qui aurait suffi ; — quand d’ailleurs il n’aurait pas eu des goûts d’archéologue et d’érudit, — pour conduire Mérimée à l’histoire ; — et, en effet, c’est par l’histoire qu’il a fini ; — assez obscurément d’ailleurs ; — et en se moquant du « réalisme » à la formation duquel il avait pourtant contribué ; — comme il s’était moqué jadis du « romantisme » ; — tout en faisant campagne avec lui. […] Publication de la Vie de Jésus ; — émotion soulevée par ce livre ; — et raisons de cette émotion, 1863. — Les résultats de la critique biblique y apparaissaient pour la première fois dégagés de tout le pédantisme dont on les enveloppait en Allemagne ; — l’histoire « sainte » s’y trouvait ramenée au caractère purement humain de toutes les histoires ; — et à la personne du Dieu des évangiles une autre personne était substituée ; — réelle, et non plus symbolique, ou « mythique » comme le Jésus de Strauss et des théologiens allemands. — Que ces caractères se retrouvent dans la suite entière des Origines du christianisme, 1863-1881 ; — mais qu’à mesure que l’ouvrage avance vers son terme, — la critique de Renan y ressemble davantage à celle de Voltaire ; — par une certaine déloyauté qui s’y mêle à l’interprétation des faits ; — un réel mépris d’une humanité qu’on ne conduirait même à son bien qu’en la trompant ; — et une affectation de légèreté tout à fait discordante à la gravité du sujet. — Quelques-unes des qualités de l’auteur des Études d’histoire religieuse y persistent ; — son art d’éveiller d’un mot tout un monde d’idées ; — la clarté de son style ; — et une aisance qu’il ne faut pour en sentir tout le prix, que comparer au dur éclat de la prose de Taine. — Mais déjà, dans les derniers volumes, le dilettantisme commence, d’apparaître ; — c’est-à-dire la disposition d’esprit la plus fâcheuse qui soit pour un historien ; — en tant qu’elle consiste à ne voir dans son sujet qu’une occasion d’en jouir soi-même ; — et d’y faire briller les grâces de son esprit.
C’est Thésée qui parle : Quoi, la nécessité des vertus et des vices D’un astre impérieux doit suivre les caprices ; Et Delphes, malgré nous, conduit nos actions Au plus bizarre effet de ses prédictions ! […] Et, en vérité, ce pourrait l’être, si, le point faible de Tartufe une fois découvert ; le procédé ne changeait brusquement, et si, conformément à la loi du théâtre, Molière ne confiait à ses personnages le soin de conduire eux-mêmes vers le dénouement, une action dont il a jusqu’alors gardé tous les fils en sa main.
Or, Tartuffe représente pour lui l’homme qui est bien avec le ciel et qui lui épargnera la méchante affaire, s’il se laisse conduire à cet aimable guide. […] Il regrettait presque cette éducation brillante qu’il s’était donnée avec tant d’entrain et de vaillance et qui l’avait conduit à quelque succès, mais à peu de solide, et il faisait dire à son héros principal : Je dois pour mon malheur aux bontés de ma mère Une éducation… dont je ne sais que faire. […] Découragé parfois d’un retard éternel, J’ai voulu retourner à l’état paternel ; Mais cette illusion était bientôt déçue : Un bachelier peut-il conduire une charrue ?