De six Comédies que nous avons de lui, il y en a cinq au dessous du médiocre ; mais la Coquette corrigée est une des meilleures Pieces de caractere qui aient été faites de nos jours, quoiqu’elle ne soit pas non plus exemple de défauts.
2° Avec Lesage et Marivaux, nous le verrons s’enrichir, pour ainsi parler, des pertes successives de la comédie, comédie de caractère, comédie de mœurs, comédie d’intrigue. […] Qu’est-ce que la comédie ? […] N’est-on pas allé jusqu’à dire que, dans l’affaire de la querelle du Cid, l’auteur assez malheureux de Mirame et de la Comédie des Tuileries n’aurait pas eu moins de part que le ministre irrité ? […] Les textes anglais seraient encore plus caractéristiques : il y en a d’un certain Whetstone (1578), dans le prologue d’une comédie où Shakespeare quelques années plus tard devait prendre le sujet de Mesure pour Mesure ; il y en a de Philip Sidney, dans son Apologie pour la poésie (1583) ; il y en a de Ben Jonson, en divers endroits de ses œuvres, et notamment dans le prologue de la célèbre comédie, Every man in his humour (1598). […] Si nous avons surpassé les Latins dans la tragédie ou dans le roman, nous pouvons également espérer de les surpasser dans l’ode ou dans la comédie.
Arnaud, Simone (1850-1901) [Bibliographie] Mademoiselle de Vigan, comédie en un acte et en vers (1883)
On a encore de Boindin quatre Comédies, parmi lesquelles le Bal d’Auteuil & le Port de Mer eurent quelques succès.
On peut en effet le regarder comme un de nos meilleurs Poëtes Comiques, dans le temps où la Comédie commençoit à perdre sa gaieté & son naturel.
Rotrou, [Jean] né à Dreux en 1609, mort dans la même ville en 1650, le meilleur, après Corneille, des cinq Poëtes choisis par le Cardinal de Richelieu, pour exécuter les sujets de Tragédie ou de Comédie que ce Ministre leur fournissoit lui-même.
Ce peuple si orageux dans ses discussions politiques, avait dans tous les arts (excepté dans la comédie) un esprit sage et modéré. […] Les comédies rappellent souvent l’état politique de la nation ; mais, dans les tragédies, on peignait sans cesse les malheurs des rois18, on intéressait à leur sort.
… Ou il doit recommencer sérieusement, ce qui ne manquerait pas de hardiesse, la comédie de Molière, cette comédie des Précieuses, qui n’a point passé comme le temps qu’elle a peint, et dans laquelle tout est resté aussi vrai et aussi réel que cet éternel bonhomme que Molière met partout, ce Gorgibus qui est Chrysale ailleurs, et Orgon, et même Sganarelle ; car Sganarelle, c’est Gorgibus avec quelques années de moins et une… circonstance de plus ; ou bien — ce qui serait beaucoup plus crâne encore — il doit être, ce livre, la défense enfin arborée des Madelon et des Cathos contre les moqueries de Molière, la négation des ridicules mortels qu’il leur a prêtés, et la cause épousée par un spiritualiste du xixe siècle de ces idéales méconnues qui tendaient à s’élever au dernier bien des choses, et voulaient des sentiments, des mœurs et une langue où tout fût azur, où tout fût éther !
Ils devaient faire ensemble une comédie. Cette comédie s’appelait Monsieur Orgon, et c’était Pommier qui devait y faire claquer le fouet du vers… C’est le classique encore, qui, dès sa jeunesse, avait, comme en se jouant, remporté plusieurs prix à l’Académie· Mais le romantique, qui n’a jamais défailli en Pommier, les eût bientôt méprisés.
Tout cela est combiné pour faire plus tard une comédie, qui aura beaucoup de succès, comme Mademoiselle de la Seiglière, et qui sera jouée un jour au Théâtre-Français. […] Jules Sandeau a trop de mérite et de connaissance de lui-même pour vouloir de cet éloge-là… On a ajouté, en comparant ses personnages à ceux de La Comédie humaine, que les personnages de Balzac marchaient la tête en bas, comme si on les voyait dans un plafond de glace.
Le tendre Mâniloff, à qui « on voudrait voir une passion, une manie, un vice, afin de lui savoir quelque chose », Mme Koroboutchine, Nozdref le hâbleur, Pluchkine l’avare, — ces tics plutôt que ces passions, — ne peuvent pas être mis à côté de la magnifique variété d’individualités qui foisonne dans La Comédie humaine, et qui sont taillées si profond que les gens qui ne voient pas à une certaine profondeur ne les croient plus vrais, les pauvres myopes ! […] Il est l’auteur d’une comédie politique intitulée le Revizor, où il n’y a ni situation dramatique ni imagination quelconque, mais du mordant : seulement ce mordant n’est pas gai.
Si nous avons frappé au Vaudeville, c’est que nous ne voyions pas plus haut des chances d’être joués ; c’est que nous croyions — à tort — le Théâtre-Français fermé à tout ce qui n’était pas une tragédie, une comédie en vers, ou une pièce en prose signée d’un nom aussi populaire au théâtre que celui de M. […] Bien des années après, sous Louis XIV, dans une autre patrie de l’intelligence et du goût, le théâtre est encore presque toute la littérature ; mais peut-être déjà, en ce xviie siècle, quelque gourmet de belles-lettres néglige, un soir, de se rendre à une comédie de Molière, pour lire au coin de son feu, les Caractères de La Bruyère. […] Nous rêvions une suite de larges et violentes comédies, semblables à des fresques de maîtres, écrites sur le mode aristophanesque, et fouettant toute une société avec de l’esprit descendant de Beaumarchais, et parlant une langue ailée, une langue littéraire parlée que je trouve, hélas ! manquer aux meilleurs de l’heure présente : des comédies enfin où une myope Thalie ne serait plus cantonnée à regarder dans un petit coin avec une loupe. Parmi ces comédies, nous avions commencé à en chercher une dans la maladie endémique de la France de ce temps, une comédie-satire qui devait s’appeler l a Blague, et dont nous avions déjà écrit quelques scènes.
Au reste, si la versification de Campistron est foible, elle est du moins pure, naturelle & d’une douceur qui tient de celle de Racine, qu’il avoit pris pour modele, & à l’exemple duquel il a fait une Comédie en vers.
La Métromanie, mieux écrite & plus fine quant au choix des caracteres & à la maniere de les mettre en jeu, sera toujours regardée comme une excellente Comédie ; Moliere lui-même eût ambitionné la gloire de l’avoir faite, en même temps qu’il eût conspué cette multitude de Drames insipides qui continuent si obstinément à défigurer la Scene.
. — La Joie fait peur, comédie (1853). — Le Chapeau de l’horloger (1854).
Observations sur la comédie et la tragédie.