On dirait que l’auteur les prend à l’essai, sans pouvoir se décider à choisir entre eux le héros de sa comédie. […] C’est la comparse de la troupe ; on se demande pourquoi le poète l’a choisie. […] Mais, comme j’ai fait imprimer ma tragédie avec les deux dénouements, les directeurs des théâtres seront les maîtres de choisir celui qu’il leur conviendra d’adopter. » Ainsi, les directeurs endurcis laissaient impitoyablement le More poignarder l’innocente Hédelmone : Eh bien, meurs !
Si le poète a choisi un sujet dont l’avant-scène ne soit pas trop compliquée, l’exposition en sera plus facile et plus claire. […] Le poète doit choisir, autant qu’il est possible, des sujets dont le fond lui fournisse les incidents et les obstacles qui doivent concourir à l’action principale ; mais lorsque le sujet n’en suggère point, ou que les incidents ne sont point par eux-mêmes assez importants pour produire les effets qu’on se propose, alors le poète doit employer toutes les ressources de son art à lier tellement l’épisode à son sujet, qu’il y devienne comme absolument nécessaire. […] Qu’il achève, et dégage sa foi, Et qu’il choisisse après de la mort ou de moi.
D’autre part, il est clair que cette définition devra comprendre, sans exception ni distinction, tous les phénomènes qui présentent également ces mêmes caractères ; car nous n’avons aucune raison ni aucun moyen de choisir entre eux. […] On en choisit certains, sorte d’élite, que l’on regarde comme ayant seuls le droit d’avoir ces caractères. […] Les phénomènes choisis ne peuvent avoir été retenus que parce qu’ils étaient, plus que les autres, conformes à la conception idéale que l’on se faisait de cette sorte de réalité.
Et d’autre part, dans l’Espace-et-Temps ou Espace-Temps qu’on aura ainsi constitué, on se croira libre de choisir entre une infinité de répartitions possibles de l’Espace et du Temps. […] Illusoire serait donc notre conscience de choisir, d’agir, de créer. […] Ce rapport devient tout à fait frappant dans le cas particulier que nous avons choisi à dessein, celui où la ligne A′ B′, perçue par un observateur placé en S′, joint l’un à l’autre deux événements A′ et B′ donnés dans ce système comme simultanés.
S’il lui faut choisir entre l’impolitesse et le mensonge, il choisit franchement l’impolitesse. […] L’art des nuances semble lui être inconnu, et le mot qu’il choisit est inévitablement le plus accentué. […] Non seulement son talent aime les expressions fortes, mais l’esprit de système le contraint à ne choisir que celles-là. […] Taine sur la force de la race, il faut reconnaître qu’elles sont parfaitement justifiées par le sujet qu’il a choisi. […] Pourquoi donc Shakespeare a-t-il choisi Mercutio, plutôt que Benvolio ?
Fort a l’impudence d’être indépendant et de choisir son millier d’amis selon ses sympathies, et sans prendre l’avis préalable de M. de Bouhélier. […] Je sais aussi que les jeunes hommes, habiles ou ambitieux, qui ont choisi Bonaparte pour professeur d’énergie, ont le plus souvent mal tourné. […] Il est certain que José-Maria de Herediag, Émile Verhaeren, Pierre Quillard, Saint-Georges de Bouhélier, Catulle Mendès, Armand Silvestre, Eugène Montfort, René Ghil, Francis Vielé-Griffin, Georges Rodenbach, Saint-Pol-Roux, Henri Degron, il est certain que tous ces écrivains choisis parmi les trois générations parnassiennes, symbolistes et naturistes, qui se sont prononcées pour Léon Dierx, n’ont eu guère le souci de se choisir un prince. […] Georges Rodenbach y a noté, en quelques traits choisis, le conflit de la tradition et du progrès, de l’état de nature et de la civilisation. […] Et, s’il me fallait, dans les littératures passées ou récentes, choisir quelque œuvre du même genre, afin de pouvoir en approcher celle-ci ou de pouvoir la lui opposer, je ne verrais vraiment que l’Imitation de Jésus-Christ.
Restons dans les sentiers ordinaires et voyons s’il est sensé d’exiger de l’art Dongen de choisir ses sujets de telle sorte qu’ils aient à la fois des explosions de couleur et des explosions de pudeur. […] Je n’en connais pas les dernières nouvelles, mais je ne crois pas que le négociant en question ait choisi le moyen le plus sûr. […] Pour bien montrer que cet exode estival n’est qu’une mode, c’est le moment que choisissent pour y venir beaucoup d’étrangers et d’habitants de la province. […] Au reste, ne faisons pas de mal à l’avenir, mais ne lui faisons pas de bien, non plus : c’est lui qui choisira. […] Comme j’étais entré chez une fleuriste, je vis arriver une vieille dame qui choisit quelques brins de muguet, les attacha aussitôt à son corsage et sortit d’un pas plus léger.
De grandes dames, de nobles châtelaines eurent leurs poètes de prédilection ; elles les choisirent à leur gré, non seulement parmi les nobles et les gens de naissance, mais parmi les mieux chantants et les mieux disants, fussent-ils issus de bas-lieu. […] Oui, madame, je le sais bien ; c’est moi qui suis une bête, un bon homme, et pis encore s’il est possible ; c’est moi qui choisis mal mes termes au gré d’une belle dame française qui fait autant attention aux paroles et qui parle aussi bien que vous… « J’avais besoin sans doute d’être averti que je ne suis près de vous qu’une simple connaissance ; si vous me l’eussiez dit plus tôt, madame, je vous aurais épargné l’ennui de mes visites ; car, pour moi, je n’ai point de temps à donner à des connaissances, je n’en ai que pour mes amis. » À ces brusqueries et à ces boutades peu congrues, elle n’opposa que la douceur et le ton peiné de l’affection la plus sincère : « Mon voisin, vous me jugez mal, si vous croyez que je prétends à mieux qu’à être une bonne femme ; je fais cas de cette qualité, je borne toute mon ambition à la mériter et à trouver quelqu’un assez vrai pour me dire les choses qui m’en écartent. […] La réponse négative que vous y avez faite et le motif qui vous l’a inspirée sont, comme tout ce que vous faites, marqués au coin de la sagesse et de la vertu ; mais je vous avoue, mon aimable voisine, que les jugements que vous portez sur la conduite de la personne (Margency) me paraissent bien sévères ; et je ne puis vous dissimuler que, sachant combien sincèrement il vous était attaché, loin de voir dans son éloignement un signe de tiédeur, j’y ai bien plutôt vu des scrupules d’un cœur qui croit avoir à se défier de lui-même ; et le genre de vie qu’il choisit à sa retraite montre assez ce qui l’y a déterminé. […] Elle n’était point d’avis du tout qu’entre les divers asiles qui s’offraient à Jean-Jacques il choisît la Prusse et Berlin : « Une très forte raison devrait suffire à vous en éloigner, lui disait-elle ; c’est l’accueil indistinct qu’on y fait à tout homme de lettres : fripon ou honnête, tout est fêté, pourvu qu’il soit subjugué et qu’il loue le maître.
Ce keepsake est doré sur tranches, brodé de fleurs et d’ornements, paré, soyeux, rempli de délicates figures toujours fines et toujours correctes, qu’on dirait esquissées à la volée, et qui pourtant sont tracées avec réflexion sur le vélin blanc que leur contour effleure, toutes choisies pour reposer et pour occuper les molles mains blanches d’une jeune mariée ou d’une jeune fille. […] Mais la passion personnelle et les préoccupations absorbantes qui ordinairement maîtrisent la main de ses pareils lui ont manqué ; il n’a point trouvé en lui-même le plan d’un édifice nouveau ; il a bâti d’après tous les autres ; il a simplement choisi parmi les formes les plus élégantes, les mieux ornées, les plus exquises. […] S’il y a une pente, on a ménagé des rigoles avec de petites îles au fond de la vallée, toutes peuplées par des touffes de roses ; des canards d’espèce choisie nagent dans les bassins, où les nénufars étalent leurs étoiles satinées. […] Il a choisi ses idées, il a ciselé ses paroles, il a égalé, par l’artifice, les réussites et la diversité de son style, les agréments et la perfection de l’élégance mondaine au milieu de laquelle nous le lisons.
Ce gouvernement, Dieu l’a donné tout fait par instinct à diverses tribus d’animaux, tels que les fourmis et les abeilles ; il a laissé aux hommes le mérite de l’inventer, de le choisir, de le changer, de l’approprier à leur caractère et à leurs besoins, et de se faire à eux-mêmes leur propre sort, en se faisant un gouvernement plus ou moins conforme à la conscience, à la justice, à la raison. […] III Cette liberté que Dieu a laissée à l’homme de se choisir et de se façonner un gouvernement est ce qui constitue le plus sa dignité morale parmi les êtres créés. […] Nous n’aurions à choisir, si nous écoutions ces sophistes, qu’entre le sang versé à flots au nom du peuple et le sang versé à torrents au nom de Dieu ! […] Vous vous répondrez : C’est celui qui, après avoir donné par une éducation universelle, philosophique, historique et morale, à l’homme les moyens de penser par lui-même, respecte ensuite dans cet homme la liberté de se choisir le culte qui lui paraîtra le plus conforme à sa raison individuelle ; c’est le gouvernement qui laissera libre l’exercice des différents cultes dans l’État, sauf les cultes qui attenteraient à l’État lui-même dans sa sûreté politique, dans sa police ou dans ses mœurs.
ni la garde qui veille la nuit sur le mont Palatin, ni les forces répandues dans toute la ville, ni la consternation du peuple, ni ce concours de tous les bons citoyens, ni le lieu fortifié choisi pour cette assemblée, ni les regards indignés de tous les sénateurs, rien n’a pu t’ébranler ? […] il vient au sénat ; il est admis au conseil de la république ; il choisit parmi nous et marque de l’œil ceux qu’il veut immoler. […] Oui, Catilina, tu as été chez Léca l’avant-dernière nuit ; tu as partagé l’Italie entre tes complices ; tu as marqué les lieux où ils devaient se rendre ; tu as choisi ceux que tu laisserais à Rome, ceux que tu emmènerais avec toi ; tu as désigné l’endroit de la ville où chacun allumerait l’incendie ; tu as déclaré que le moment de ton départ était arrivé ; que, si tu retardais de quelques instants, c’était parce que je vivais encore. […] Qui oserait s’étonner que ces grands patriotes hésitent à choisir ?
Enfin il y avait le toscan, la vieille langue étrusque de Machiavel, de Michel-Ange, de Dante, rugueuse, nerveuse, un peu sauvage, un peu latine, brève, forte, concentrant en peu de mots un grand sens, telle que Dante l’a chantée, telle que Machiavel l’a écrite, langue faite pour des héros, des poètes, des philosophes, et qui ne s’entend bien qu’à Florence, entre les deux rives de l’Arno et à Pistoia, langue locale s’il en fut jamais, héritière d’un peuple qui n’a point d’héritage sur la terre, langue de puritains et de pédants, qui prétendent avec raison être à eux seuls l’Italie classique… C’est celle-là qu’Alfieri choisit. […] J’appelle enfin versifier, non-seulement mettre la prose en vers, mais, avec un esprit à qui j’ai laissé le temps de se reposer, choisir parmi les longueurs du premier jet les pensées les meilleures, les élever à la forme et à la poésie. […] On choisissait les abbesses, les supérieures, parmi les princesses des maisons souveraines, et pour mériter le titre de chanoinesse il fallait montrer dans sa famille, tant en ligne maternelle que paternelle, au moins huit générations de nobles. […] Je pris enfin le parti de m’en aller à Naples chercher quelque remède ; et l’on se doute bien que si je choisis Naples, c’est que pour s’y rendre il faut passer par Rome.
« Elle l’installa donc, avant notre départ de Paris, dans une mansarde qu’il choisit près de la bibliothèque de l’Arsenal, la seule qu’il ne connût pas et où il se proposait d’aller travailler ; elle meubla strictement sa chambre d’un lit, d’une table et de quelques chaises, et la pension qu’elle lui alloua pour y vivre n’eût certainement pas suffi à ses besoins les plus rigoureux, si notre mère n’eût pas laissé à Paris une vieille femme, attachée depuis vingt ans au service de la famille, qu’elle chargea de veiller sur lui. […] Pourquoi t’amuser (et le mot est mal choisi) à refaire l’ouvrage de Blair ? […] Tu connais la raison qui me l’a fait choisir ! […] Le duc d’Orléans s’offre à ce régime, il est accepté avec enthousiasme ; dix-huit ans après il est congédié avec plus d’enthousiasme encore ; la république de nécessité sauve la France ; le gouvernement parlementaire se hâte de choisir parmi les candidats celui qui doit le renverser.
Il faut aussi que tu n’ailles point Choisir tes mots sans quelque méprise : Rien de plus cher que la chanson grise Où l’indécis au précis se joint… Car nous voulons la nuance encor, Pas la couleur, rien que la nuance ! […] D’abord, une société plus nombreuse est aussi moins choisie. […] Tout dépendra donc, en définitive, du type de société avec lequel l’artiste aura choisi de nous faire sympathiser : il n’est nullement indifférent que ce soit la société passée, ou la société présente, ou la société à venir, et, dans ces diverses sociétés, tel groupe social plutôt que tel autre. […] L’art doit choisir sa société, et cela dans l’intérêt commun de l’esthétique et de l’éthique.
que de retours à craindre sur la fidélité de ceux qu’on a choisis pour les ministres et les confidents de sa passion ! […] C’est précisément à cause de cette vertu et de cette considération que l’abbé Dubois l’avait choisi.
L’espèce d’étude pourtant à laquelle il demanda tout d’abord une consolation virile, et où il s’enfonça jour et nuit « pour ne point se dévorer le foie à voir tout ce qu’il voyait », ne fut point celle sans doute qu’il aurait choisie avant d’avoir passé par ces grands enseignements de la politique et par l’école pratique de l’homme d’État. […] Le séjour qu’il avait fait autrefois en Bretagne dans les premières années de la Révolution, et le caractère isolé et tout à fait distinct de cette province, le déterminèrent à la choisir pour le sujet premier de son étude.