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791. (1767) Salon de 1767 « Sculpture — Allegrain » p. 322

On demandera à jamais qui est-ce qui disposait des marbres du souverain. à la place du Marigny, j’entendrais sans cesse cette question et je rougirais.

792. (1767) Salon de 1767 « Dessin. Gravure — Cochin » p. 332

Je ne m’y ferai jamais, jamais je ne cesserai de regarder l’allégorie comme la ressource d’une tête stérile, faible, incapable de tirer parti de la réalité, et appellant l’hiéroglyphe à son secours ; d’où il résulte un galimatias de personnes vraies et d’êtres imaginaires qui me choque, compositions dignes des temps gothiques et non des nôtres.

793. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 16, de quelques tragedies dont le sujet est mal choisi » pp. 120-123

Un heros, obligé par sa gloire et par l’interêt de son autorité à rompre cette habitude, n’en doit pas être assez affligé pour devenir un personnage tragique : il cesse d’avoir la dignité requise aux personnages de la tragedie, si son affliction va jusqu’au desespoir.

794. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — II. Le fils des bâri »

. — Enfin le vent cessa.

795. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIe entretien. Vie et œuvres de Pétrarque » pp. 2-79

Il est ce qu’on appelle un poète intime, comme Byron de nos jours ; une si puissante et si pathétique individualité, qu’elle envahit tout ce qu’il écrit, et que si l’homme n’existait pas le poète cesserait d’être. […] Il naquit poète, orateur, tribun et remueur d’hommes ; les noms de Tite-Live, de Cicéron, de César, des deux Sénèques, étaient toujours dans sa bouche ; ses entretiens reconstruisaient sans cesse la Rome de la république ou de l’empire ; il avait le fanatisme du Capitole. […] « Quelle que soit l’origine de ces étrangers si fiers de leur noblesse, qu’ils vantent sans cesse, ils ont beau faire les maîtres dans vos places publiques, monter au Capitole entourés de satellites, fouler d’un pied superbe les cendres de vos ancêtres, ils ne seront jamais Romains. […] « Pourquoi te consumer avant le temps, me dit-elle avec une tendre compassion, et pourquoi ce fleuve de douleurs coule-t-il sans cesse de tes yeux ? […] pourquoi cessa-t-elle de parler, et pourquoi sa main s’ouvrit-elle pour laisser retomber la mienne ?

796. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Après avoir passé là quelques-uns de ces jours qui ressemblent à des haltes du temps où la vie cesse de fuir, dans les vastes cellules, dans les longs corridors frais, au bord des bassins glacés et sous les sapins aux murmures lyriques de Vallombrose, nous redescendîmes dans la profonde vallée qui sépare de la Toscane habitée cette oasis de paix, et nous reprîmes à cheval la route d’une autre oasis encore plus enfoncée dans le ciel au-delà des nuages : les Camaldules. […] La main ne peut pas s’abstraire du cœur ; quand le modèle est sans cesse dans l’âme, il se reproduit à notre insu dans le tableau. […] D’ailleurs mes sentiments pour elle sont nobles et purs, et, quand ils auront plus de calme, ils me feront trouver un bien dans ce qui m’a tant agité… » Il cherchait ce bien et cet apaisement dans la religion et dans la prière ; la Bible de sa mère était sans cesse dans ses mains ; il y trouvait des souvenirs ; il n’y puisa pas assez la résignation et la force ; il ne trouva pas non plus en lui-même la mâle et tendre impassibilité de Michel-Ange, qui, voyant dans son cercueil, couvert de fleurs, passer le visage adoré de Vittoria Colonna, s’écria : Que ne l’ai-je du moins baisée au front ! […] Depuis ce jour on n’a pas cessé de s’extasier sur ces deux pendants de la joie et de la tristesse, les Moissonneurs et les Pêcheurs. La critique, qui constate la gloire comme l’ombre constate le corps quand il y a du soleil en haut, n’a pas cessé non plus de protester contre notre enthousiasme à nous ignorants ; mais l’ignorance aura le dernier mot, car elle est l’instinct des sens et de l’âme.

797. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Malgré sa piété très sincère, il y a une certaine impiété à se mettre au niveau de l’Infini et à parler sans cesse au nom de Dieu. […] Vous êtes tous dans mon cœur ; vous ne pouvez en sortir que lorsqu’il cessera de battre. […] Les politiques n’ont pas de scrupules, mais les prophètes, qui parlent sans cesse au nom de la morale divine, sont tenus d’en avoir. […] Depuis six mortelles années, mon infatigable plume n’a cessé d’écrire chaque semaine que S.  […] Arrivé en France, je n’ai plus de titre ; le droit publie cesse de me protéger, et je ne suis plus qu’un simple particulier comme un autre sous la main du gouvernement.

798. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Aussi bien, c’est la grande objection que l’on répète sans cesse contre le rationalisme ; j’éprouve le besoin de dire mon sentiment sur ce point. […] Ils cesseront de l’être quand l’État sera composé d’hommes intelligents et cultivés. […] Car, dans les temps modernes, elle a cessé d’être ce qu’elle était au Moyen Âge ; ce n’est plus qu’une vieille domination, usée, gênante, illégitime ; tout ce qu’elle fait pour se maintenir est odieux, car elle n’a plus de raison d’être. […] Quand l’Église était la domination légitime, elle avait beaucoup moins à persécuter que depuis qu’elle eut cessé de l’être. […] On parle sans cesse de liberté, de droit de réunion, de droit d’association.

799. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre cinquième. Genèse et action des principes d’identité et de raison suffisante. — Origines de notre structure intellectuelle »

Il n’est pas, comme le croient les sensualistes, un résultat tardif de l’expérience extérieure ; il est une nécessité primitive, un postulat pratique, une thèse nécessaire à la vie même et sans cesse confirmée par la persistance de la vie. […] Quand l’enfant, par exemple, éprouve une douleur, il veut la faire cesser : c’est la loi fondamentale de la volonté même. […] Que la même douleur se renouvelle, elle entraînera non plus seulement une réaction vague et désordonnée de l’activité volontaire, mais plus particulièrement sa réaction vers tel membre déterminé, animé de ce mouvement déterminé qui, une première fois, avait eu pour conséquence de faire cesser la douleur. […] La cause serait le monde de l’instant A, le phénomène universel A, qui cesserait d’être pour laisser place au monde de l’instant B, au phénomène universel B. La cause cesserait d’exister au moment même où l’effet existerait ; elle serait donc alors comme si elle n’était pas ; à vrai dire, les effets, au moment précis où ils sont, seraient sans cause.

800. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIe entretien. Littérature italienne. Dante. » pp. 329-408

De là, plus refoulé que jamais par la vengeance vers le parti de l’empereur, il ne cesse d’animer ce prince contre sa patrie et de le pousser de la main à l’oppression de Florence. […] C’est ce qu’il avoue sans cesse lui-même dans ses sonnets et dans sa Vita nuova (vie nouvelle), sorte de commentaire mystique écrit par lui-même de ses œuvres et de sa pensée. […] Des cieux, des enfers, des purgatoires sans cesse décrits, peuplés, vidés par les moines prédicateurs dans les chaires du peuple, étaient devenus, par la puissance de la foi, par l’habitude des pratiques, par la répétition des cérémonies, des réalités de la pensée aussi visibles et aussi palpables dans l’esprit des fidèles que les réalités physiques. […] Les personnages passent comme des fantômes sous le fouet des démons et sous l’œil du poète ; l’intérêt, sans cesse morcelé et interrompu, passe avec eux et ne laisse qu’un éblouissement dans l’imagination ; tandis que, dans l’épopée telle que je la concevais, l’intérêt attaché aux mêmes âmes dans des péripéties diverses ne se rompait qu’à leur réunion définitive et à leur béatitude éternelle. […] Il jugeait les peuples et les chefs des peuples ; il était à la place de celui qui un jour cessera d’être patient, puisant à son gré au trésor des récompenses et des peines.

801. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

Cesse ta plainte importune ; Silence, ou gémis plus bas. […] Sa conscience, sans cesse et scrupuleusement examinée, était son seul horizon ; le monde extérieur n’existait pas pour lui ; sa piété toute littérale n’avait ni épanchement, ni onction, ni jouissance. […] XIV Quelquefois aussi je composais en silence des psaumes enfantins, à l’imitation de ceux de David que j’entendais sans cesse murmurer par le père Varlet récitant son bréviaire. […] Il ne put s’empêcher de dérider les plis toujours un peu sévères de sa bouche ; il applaudit même à deux ou trois de mes images, surtout à celle des saintes pensées des vieillards comparés à des enfants qui jouent en hiver sur la neige sans sentir le froid, et à celle de l’enfant de chœur assoupi qui laisse pencher le cierge sans que la flamme cesse de monter à Dieu. […] « L’oiseau », continua-t-il à lire, « semble le véritable emblème du chrétien ici-bas : il préfère, comme le fidèle, la solitude au monde, le ciel à la terre, et sa voix bénit sans cesse les merveilles du Créateur.

802. (1885) L’Art romantique

Mais, aujourd’hui, je ne suis plus semblable aux écoliers, je puis travailler sans cesse et sans aucun espoir de récompense. […] G. l’absorbe sans cesse ; il en a la mémoire et les yeux pleins. […] Elle contredit sans cesse le fait, à peine de ne plus être. […] Ma volupté avait été si forte et si terrible, que je ne pouvais m’empêcher d’y vouloir retourner sans cesse. […] Ainsi il y a une cohue de poëtes abrutis par la volupté païenne, et qui emploient sans cesse les mots de saint, sainte, extase, prière, etc.

803. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

— Qu’importe si la conduite générale du livre tend à développer sans cesse cette conviction dans l’esprit du lecteur ! […] Viendra-t-il jamais un temps où elle cessera d’être trempée des larmes de ceux qui aiment ? […] Ainsi, la comédie, sans cesse renouvelée, s’est maintenue jusqu’à nous, jeune et souriante. […] Publiés, on n’eût cessé de les lire. […] Il joue, il ne joue plus, il rejoue ; il parle sans cesse de se tuer et ne se tue jamais.

804. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

Sorti de l’École normale, agrégé des Lettres et admis au premier rang, puis élève de l’École française d’Athènes, puis à son retour professeur de rhétorique dans un lycée, puis professeur de Faculté en province, puis enfin revenu à Paris et délégué comme maître à cette École normale dont il avait été l’un des meilleurs élèves, appelé de là comme suppléant à la Sorbonne, il n’a cessé, dans toute sa carrière et à chaque degré, de se préparer, de se munir, de s’aguerrir de plus en plus pour cette fonction et pour ce talent de professeur qui est de ceux qui s’acquièrent, qui se perfectionnent et auxquels l’expression de fiunt opposée à nascuntur s’applique si justement. […] S’il est des moments où l’âme est comme arrachée à elle-même par les monuments de l’histoire, par les œuvres de l’art ou par les beautés de la nature, elle se lasse bientôt de cette admiration solitaire ; elle sent le vide de son bonheur plus vite et plus longtemps qu’elle n’en a joui ; et rassasié d’émotions nouvelles, fatigué d’effleurer tant de choses et de livrer sans cesse la voile aux quatre vents, on aime, croyez-moi, dans ces heures de chagrin morne qui sont si fréquentes sous un toit étranger, on aime à rentrer en soi-même, à remonter le cours de la vie, à ranimer ses plaisirs et ses tristesses d’autrefois, à chercher dans les replis les plus cachés du cœur ces noms aimés, ces chers visages que la mort seule y peut effacer. […] La rapidité fut toujours la qualité qui lui fit le plus défaut164, et il dut souvent s’en préoccuper dans cet ordre d’enseignement, pour lui tout nouveau, auquel il lui fallait sans cesse et surabondamment pourvoir : soixante leçons au moins par année, et des leçons à pleins bords ! […] Il doit dessiner des cadres et les remplir, il doit ébaucher sans cesse ou même détailler les sujets, mais sans avoir le temps de les terminer et de les réduire en livres ; des matériaux tout préparés s’accumulent journellement derrière lui sans qu’il lui soit donné de les reprendre définitivement et de les cimenter dans une œuvre durable. […] Parfois je me désole d’aborder un tel sujet sans avoir revu l’Italie ; et cependant je me console en pensant que si un séjour à Florence eût été la préparation la plus convenable du cours que j’entreprends, ce cours et ces études telles quelles, dont il est l’occasion, seront la préparation tout aussi naturelle du séjour à Florence que nous ne cessons de rêver… » « (Au même. — Caen, 6 mars 1860.)… Je ne connais que de nom, mon cher Émile, la plupart des ouvrages dont vous me parlez.

805. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

Dans les temps modernes, si la poésie proprement dite a fait défaut à ce genre de tradition, le roman n’a pas cessé ; sous une forme ou sous une autre, certaines douces figures ont gardé le privilège de servir d’entretien aux générations et aux jeunesses successives. […] Inquiète sur le sort de cette jeune étrangère, elle était sans cesse occupée du soin de faire son bonheur : de son côté, Mlle Aïssé, dont le cœur était aussi bon que sensible, avait pour M. et Mme de Ferriol les sentiments d’une fille tendre et respectueuse ; sa conduite envers eux la leur rendait tous les jours plus chère : elle était bonne, simple, reconnaissante. […] Je jure que je n’ai pas cessé un moment de vous être uniquement attaché : vous n’avez pas à la tête un cheveu qui ne m’inspire plus de goût et de sentiment que toutes les femmes du monde ensemble, et je vous permets de le dire et de le lire à qui vous voudrez. » (1746.) […] C’est le cœur qui nous conduit : l’instinct d’un cœur droit est mille fois plus sûr que toutes les réflexions d’un bel esprit : c’est du cœur que partent tous les premiers mouvements : c’est au cœur que nous obéissons sans cesse. […] Tandis qu’Aïssé, en France, cessait d’être un enfant, il avait maille à partir ailleurs ; l’extrait suivant, puisé aux sources, ne laisse rien à désirer : « En 1709, des plaintes ayant été portées contre lui par divers membres de la nation française, il est rappelé le 27 mars 1710.

806. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

Depuis lors, et sous quelque forme qu’il l’ait retrouvée, il n’a cessé de guerroyer contre, de combattre cette lâche indifférence, et il ne lui fait pas plus de grâce sous sa lourde et matérielle enveloppe de 1847 que sous sa légèreté frivole de 1817. […] Mais, malgré le soin de l’élégance, de la propriété, de la rime, jamais le poète ne rentre complètement dans son sang-froid ; l’émotion première persiste ; l’air sans cesse fredonné, le refrain sans cesse redit, suffisent pour la soutenir, et la chanson, eût-elle coûté tout un jour de travail, semble toujours faite d’un seul jet. […] Depuis lors, et malgré les efforts restrictifs, la liberté politique de la presse ne cessa de gagner du terrain : elle existait de fait au moment de la convocation des États-généraux. […] « Qu’on cesse donc de s’étonner, écrivait M. de Rémusat en terminant, si ceux que tourmente l’amour de ce qu’ils croient la justice ont consacré publiquement, leur voix à répandre dans tous les cœurs le sentiment qui les anime. […] Il fallut cesser de s’occuper de politique active ; il revint à la philosophie et à la littérature.

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