Il a habitué les hommes à l’idée d’égalité, en leur représentant sans cesse, en leur montrant sans cesse en une vive lumière l’égalité de tous les hommes devant la mort. […] Ce qu’il faut faire cesser, c’est cet état présent d’une nation qui est essentiellement industrielle et qui est menée par une noblesse. […] Elle va cesser d’être belliqueuse et elle va devenir philosophe. […] Ce n’est qu’une raison d’essayer de le faire sans cesse. […] Le doux rêveur inoffensif d’Ahasvérus, sans cesser d’être inoffensif, était devenu agressif et militant.
Plus tard, il est vrai, il devient triste et dégoûté de la vie ; mais, au milieu de ses souffrances d’esprit et de corps, la chose qui l’occupe le plus, celle dont il parle sans cesse, c’est toujours sa chère peinture ; c’est toujours son tableau des Pêcheurs.
Anatole France Ce romancier habile et vigoureux, qui s’applique sans cesse à donner à sa prose un relief extraordinaire, était tout conduit par ses recherches quotidiennes de rythme et de facture à tenter d’écrire en vers ; il l’a fait rarement, mais toujours avec un bonheur presque complet et qui lui était bien dû, car M.
J’en sais peu d’aussi inquiets et d’aussi farouches, et l’approche même d’une admiration trop curieuse risquerait d’en faire brusquement cesser le chant pur et surnaturel, ainsi que s’enfuirait loin des profanes un vol de cygnes offensés.
Alors la Muse, délivrée de lourdes entraves qui la retiennent captive, verra s’évanouir en un instant tous ces fantômes pleureurs qui l’obsedent ; alors hurlemens de cesser, pantomime lugubre de disparoître, larmes comiques de tarir ; alors on aura honte d’avoir applaudi à des Comédies larmoyantes, & toutes les Pieces de ce genre seront universellement déclarées bâtardes & réprouvées, comme le Fils naturel de M.
Il semblait alors que l’intervention néfaste de ce pouvoir détournât sans cesse l’esprit humain d’atteindre un état de certitude, de perfection et de repos, qui semblait devoir être le but de tout effort et dans lequel semblaient devoir se résoudre, en une harmonie bienheureuse, toutes les divergences et toutes les oppositions où se manifeste le fait de l’existence phénoménale.
C’est là qu’elle élève la voix vers le firmament, au milieu des concerts de la nature : la nature publie sans cesse les louanges du Créateur, et il n’y a rien de plus religieux que les cantiques que chantent, avec les vents, les chênes et les roseaux du désert.
Bref, il perdait son temps ; mais il le sentait, et ne cessait de prier son père de lui donner un maître qui lui enseignât l’art du dessin. […] « La démocratie ne prend conseil que de la nature, à laquelle sans cesse elle ramène les hommes. […] Bien que toutes ces curiosités eussent un grand attrait, elles cessaient cependant d’attirer l’attention d’Étienne lorsque la comtesse d’Albany arrivait dans la maison. […] C’est pour la faire cesser que je m’empresse de vous écrire. […] Ils l’accusaient en particulier de reproduire sans cesse l’effet vaporeux, bleuâtre et conventionnel de son premier tableau l’Endymion.
Fléchier aimait à faire des vers latins : il songea à s’en servir pour sa réputation et pour sa fortune littéraire ; cette ancienne littérature scolastique, qui a encore eu, depuis, quelques rares retours, n’avait pas cessé de fleurir à cette date, avant que les illustres poètes français du règne de Louis XIV eussent décidé l’entière victoire des genres modernes, Fléchier avait adressé au cardinal Mazarin une pièce de félicitation en vers latins (Carmen eucharisticum) sur la paix des Pyrénées (1660) ; il en fit une autre l’année suivante, sur la naissance du Dauphin (Genethliacon). […] Lorsque Louis XIV prit en main le gouvernement après la mort de Mazarin, l’Auvergne était un des pays les plus signalés par le nombre comme par l’impunité audacieuse des crimes ; dès 1661 et dans les années suivantes, les intendants ne cessaient d’y dénoncer à Colbert toutes sortes d’abus de pouvoir et d’excès de la part des nobles, protégés et couverts qu’ils étaient par les officiers mêmes de justice : ce fut aussi l’Auvergne que l’on jugea à propos de choisir pour commencer la réparation dans le royaume. […] On sent déjà, à cette modération du narrateur, le futur évêque de Nîmes, qui, dans ses luttes diocésaines avec les protestants, aura à adoucir sans cesse l’humeur et les procédés expéditifs de M. de Bâville. […] Il est difficile de s’assurer pour l’avenir de gens aussi corrompus et aussi furieux que l’étaient ceux-ci ; cependant ils paraissent apaisés ; ils ne tuent plus, ils ne brûlent plus, ils se remettent au travail… Ne cessez pas de prier le Seigneur pour nous… Ce n’est pas là tout à fait le ton de la relation des Grands Jours ; mais pour avoir le droit de parler ainsi, de même que pour exhorter dignement M. de Montausier à la mort, Fléchier n’avait eu qu’à laisser venir les années et à mûrir : il n’avait rien à rétracter du passé.
. — Elle commence à distinguer le ton fâché du ton satisfait, elle cesse de faire ce qu’on lui interdit avec un visage et une voix sévères ; elle a spontanément et souvent l’envie d’être embrassée ; pour cela, elle tend le front et dit d’une voix câline : papa, ou maman. — Mais elle n’a appris ou inventé que très peu de mots nouveaux. […] — Peu à peu, l’intensité et la singularité de la prononciation primitive se sont atténuées ; nous lui avons répété son mot, mais en l’adoucissant ; par suite, chez elle, la portion gutturale et labiale a cessé de prédominer ; la voyelle intermédiaire a pris le dessus ; au lieu de hamm, c’est am ; et maintenant, à l’ordinaire, nous nous servons de ce mot comme elle ; l’originalité, l’invention est si vive chez l’enfant, que, s’il apprend de nous notre langue, nous apprenons de lui la sienne. […] La cause en est sans doute que nous n’avons pas voulu l’apprendre ; il ne correspondait à aucune de nos idées, parce qu’il en réunissait trois fort distinctes ; nous ne nous en sommes pas servi avec elle ; par suite, elle a cessé de s’en servir. […] On se cache la figure dans les mains en lui disant ce mot, et il rit ; souvent alors, il le répète, en se cachant aussi le visage dans la poitrine de la personne qui le tient ou en détournant la tête et en fermant les yeux. — 2º Avoua (au revoir) ; on lui dit ce mot, et il le répète quand on le ramène dans la chambre des enfants et qu’on ferme la porte ; il cesse alors de nous voir, et probablement ce mot signifie pour lui disparition de quelqu’un, disparition de certaines figures qu’il connaît. — Nul autre mot ; il ne comprend pas les mots papa, maman, quoiqu’il les dise parfois en façon de ramage.
Émue comme un héros au bruit du canon, intrépide contre les vociférations des pétitionnaires et des tribunes, son regard les bravait, sa lèvre dédaigneuse les couvrait de mépris ; elle se tournait sans cesse, avec des regards d’intelligence, vers les officiers de sa garde, qui remplissaient le fond de la loge et le couloir, pour leur demander des nouvelles du château, des Suisses, des forces qui leur restaient, de la situation des personnes chères qu’elle avait laissées aux Tuileries et surtout de la princesse de Lamballe, son amie. […] Des souliers sans boucles, des semelles de clous, un pantalon d’étoffe grossière et taché de boue, la veste courte des artisans, la chemise ouverte sur la poitrine, laissant à nu les muscles du cou ; les mains épaisses, le poing fermé, les cheveux gras sans cesse labourés par ses doigts : il voulait que sa personne fût l’enseigne vivante de son système social. » Les Girondins essayent de reporter sur Marat toute la responsabilité des journées de septembre. […] Ce sont les républicains qui doivent le plus déplorer ce sang, car c’est sur leur cause qu’il est retombé sans cesse, et c’est ce sang qui leur a coûté la république ! […] Les transactions, les indécisions, les négociations cessèrent ; et la Mort, tenant la hache régicide d’une main et le drapeau tricolore de l’autre, fut prise seule pour négociateur et pour juge entre la monarchie et la république, entre l’esclavage et la liberté, entre le passé et l’avenir des nations. » XXII Tout est juste, selon moi, dans ce jugement de l’histoire sur le droit, sur le fait, sur l’exécution de ce crime de la république.
Sans prétendre résoudre par une seule solution des iniquités complexes, corriger sans cesse, améliorer toujours, c’est la justice d’êtres imparfaits comme nous. […] Ils redoutaient le déchirement de la république, et leurs correspondances désespérées ne cessaient de pousser leurs départements au suicide par le fédéralisme. « Encore quelques mois d’un pareil gouvernement, et la France, à demi conquise par l’étranger, reconquise par la contre-révolution, dévorée par l’anarchie, déchirée de ses propres mains, aurait cessé d’exister et comme république et comme nation. […] Il détournait l’oreille des exhortations du prêtre, qui ne cessait de l’obséder.
Et surtout le rythme sans art est expressif : ce n’est pas le déroulement magnifiquement égal de l’alexandrin homérique : distribuée à travers ces couplets qui la laissent tomber et la reprennent, rétrogradant et redoublant sans cesse pour se continuer et se compléter, la narration s’avance inégalement et, de laisse en laisse, d’arrêt en arrêt, monte comme par étages ; et cette discontinuité même devait, semble-t-il, communiquer une dramatique intensité à la déclamation du jongleur. […] Je n’en veux pour preuve que le morceau, si souvent cité et avec raison, de la mort de Raoul : cet Ernaut de Douai qui fuit devant Raoul, la main coupée, demandant grâce à son impitoyable ennemi, secours à tous les amis qu’il rencontre, reprenant haleine, chaque fois qu’un baron de son parti arrête Raoul, piquant son cheval avec désespoir, dès qu il voit son défenseur abattu, cette poursuite sans cesse interrompue et reprise, acharnée, haletante, puis Bernier enfin s’interposant, le combat de Bernier contre Raoul, et la mort de Raoul, combat et mort décomposés en chacun de leurs moments avec une vigoureuse précision, la tristesse du vainqueur, et la rage féroce d’Ernaut qui, se voyant sauvé, se venge de ses terreurs récentes sur son ennemi abattu, voilà, à coup sûr, une scène neuve, rare, émouvante. […] et tout ici est simple et vrai, sans cesser d’être grand. […] Or cet auditoire est insatiable : d’intelligence fruste et étroite, d’imagination forte mais grossière, il veut sans cesse du nouveau.
Son infamie cesse tout à fait d’être sublime si elle cesse un instant d’être douloureuse. […] Souvenir si mélancolique, qu’il cesse d’être impur ; jugement si gros, dans sa bassesse voulue, de considérants inexprimés, qu’on n’en sent plus le cynisme, mais seulement l’affreuse tristesse… L’inquiétude du mystère, enfin, cela paraît immense, et cela est peu de chose, ou plutôt cela est toujours la même chose. […] Mais la très libre Eliot et le révolté Ibsen n’ont point cessé d’être des « réformés » : Eliot, par la continuité de son prêche et par les textes bibliques dont elle a gardé l’habitude d’appuyer ses pensées personnelles ; Ibsen, dont le théâtre abonde en pasteurs, par on ne sait quel accent et quel son de voix.
Au fond, il ne lui manqua que ce qui l’eût fait cesser d’être catholique, la critique. […] Garnier, vaincu par la vieillesse, dut cesser de faire le cours supérieur d’hébreu. […] Je regrettais par moments de n’être pas protestant, afin de pouvoir être philosophe sans cesser d’être chrétien. […] Je cessai de prendre part aux sacrements de l’Église, tout en ayant le même goût que par le passé pour ses prières.
Le joueur apercevrait sans cesse, comme dans un miroir intérieur, l’image de chacun des échiquiers avec ses pièces, telle qu’elle se présente au dernier coup joué. […] L’acte d’intellection s’accomplissant sans cesse, il est difficile de dire ici où commence et où finit l’effort intellectuel. […] Une intelligence qui irait sans cesse du mot à l’idée serait constamment embarrassée et, pour ainsi dire, errante. L’intellection ne peut être franche et sûre que si nous partons du sens supposé, reconstruit hypothétiquement, si nous descendons de là aux fragments de mots réellement perçus, si nous nous repérons sur eux sans cesse, et si nous nous servons d’eux comme de simples jalons pour dessiner dans toutes ses sinuosités la courbe spéciale de la route que suivra l’intelligence.