Parce que Scudery aura dit dans une Epître Dédicatoire à M. le Duc de Montmorency, pour lui marquer qu'il est le premier de sa famille qui se soit fait Auteur : Je suis sorti d'une Maison où l'on n'a jamais eu de plume qu'au chapeau ; parce que son Poëme d'Alaric aura commencé par ce Vers : Je chante le Vainqueur des Vainqueurs de la Terre.
Les deux Ouvrages dont nous venons de parler, ont une marche libre, noble, qui prouve que l’Auteur a su se rendre maître des événemens, & les disposer de la façon la plus propre à faire effet.
Sous le titre de Nouveau Dictionnaire abrégé de Commerce, extrait des meilleurs auteurs qui ont écrit sur cette matiere, deux vol.
Il est clair que le point de départ de cette illusion est une fiction volontaire ; l’auteur sait d’abord qu’elle est fiction, mais finit par l’oublier. […] À ce moment, je m’aperçois que l’auteur est debout devant moi, et je me sens obligé de louer tout haut la beauté de l’œuvre ; je tourne les pages, et les paysages me semblent de plus en plus mauvais, et tout d’un coup je me rappelle que l’année précédente j’ai eu déjà l’album entre les mains ; que même j’en ai parlé dans un journal ; que mon article, très peu louangeur, était de trente ou quarante lignes à la troisième colonne de la deuxième page ; devant ce souvenir, je me trouvai si penaud que je m’éveillai. […] Là aussi, le point du départ de l’erreur est dans un procédé d’esprit bien connu, celui du romancier ou de l’auteur qui se met à la place de ses personnages, épouse leurs passions, éprouve leurs émotions. — Nulle part on ne voit si nettement l’opération que dans l’hypnotisme ; l’attention du patient, limitée et concentrée, ne porte alors que sur une suite d’idées ; celle-ci se déroule seule ; toutes les autres sont engourdies et, pour un temps, incapables de renaître ; partant, les souvenirs ordinaires manquent et n’exercent plus de répression ; l’illusion qui, dans l’auteur et le romancier, se trouve défaite à chaque instant, n’est plus enrayée et poursuit son cours75. […] Voir toute l’autobiographie de Bunyan, l’auteur du Pilgrim’s Progress. — De même les conversations éloquentes et sublimes du Tasse avec son génie familier, rapportées par Manso. — De même encore les avertissements que donnait à Socrate une voix intérieure.
Né dans les rangs de l’aristocratie helvétique, élevé dans les préjugés et dans les intrigues des réfugiés français en Allemagne pendant l’émigration, familier du duc de Brunswick, généralissime de l’armée prussienne en 1792 ; rédacteur présumé du fameux manifeste de la coalition contre la France2, rentré en France grâce à un nom cosmopolite, après la terreur ; zélateur ardent des modérés contre les terroristes, publiciste attaché au Directoire, auteur, après le 18 fructidor, d’une adresse aux Français pour rappeler les terroristes au secours du coup d’État contre les royalistes, nommé tribun après la constitution nouvelle pour contrôler le gouvernement des consuls, lié avec les aristocrates par sa naissance, avec les républicains par ses services, avec les consuls par ses espérances, avec les hommes de lettres par sa littérature, avec les révolutionnaires par la tribune où rien ne résonne mieux que l’opposition, affamé de bruit, nécessiteux de fortune, sceptique d’idées, homme à tout comprendre, à tout dire et à tout contredire, il avait, par le charme de sa conversation, séduit madame de Staël. […] Le succès du livre fut immense, le bruit s’accrut de toutes les critiques acharnées dont les hommes de lettres complaisants du gouvernement nouveau s’efforcèrent de dénigrer le livre et l’auteur : on l’accusa de corrompre les mœurs que le consulat voulait épurer par sa police plus que par ses exemples. […] Revenue à Coppet, en 1809, elle écrivit son livre de l’Allemagne, titre modeste sous lequel se cachait le plus beau commentaire du génie littéraire moderne en philosophie, en politique, en poésie ; Corinne était éclipsée par l’auteur de Corinne. […] Michaud, l’auteur royaliste du Printemps d’un Proscrit, dédiait un poëme impérial, le treizième chant de l’Énéide, à la dynastie napoléonienne. […] « La poésie lyrique s’exprime au nom de l’auteur même ; ce n’est plus dans un personnage qu’il se transporte, c’est en lui-même qu’il trouve les divers mouvements dont il est animé : J.
Dimanche 10 février L’auteur du chef d’œuvre intitulé : Le Mariage de Loti, M. […] Ce cabinet de lecture où j’ai été imaginativement si heureux, tout enfant, ce cabinet de lecture, qui est resté à peu près ce qu’il était, en ces vieilles années, c’est là où je lis tous les jours les attaques et les férocités contre l’auteur de Chérie. […] Longuement, j’analyse le crucifiement de l’homme qui fait un livre, qui n’est pas le livre de tout le monde, parce qu’il est bon, je crois, qu’on sache le menu et le détail des souffrances qu’il a eu à endurer, et combien peut-être un peu de gloire posthume est payé du vivant de l’auteur. […] Il est vrai qu’à sa suite, Spuller se met à m’en parler… aimablement, mais comme d’un livre, dont l’auteur lui échappe, lui est fermé, lui est peu intelligible. […] Depuis, tous les sens des auteurs ont été mis à contribution pour le rendu en prose d’un paysage.
Hein, que dites-vous de cette imagination de l’amateur qui avait trouvé le moyen d’enfermer la prose et la poésie de Victor Hugo, dans les trois couleurs, avec des différences dans les teintes, indiquant la nuance politique de l’auteur dans le moment. […] Cette assertion, qu’elle soit fausse ou imparfaitement vraie, me fait toutefois réfléchir, et aujourd’hui, cet éreintement impitoyable de Manette Salomon, par Wolff, que je croyais seulement littéraire, et auquel je n’avais point un moment associé le judaïsme de l’auteur, — je suis bien forcé d’y voir un peu de youtrerie. […] Marvejols m’entretenait de Blaquière, l’auteur de Thérésa, le librettiste de la Femme à barbe, le noctambule par excellence, et qu’il voyait, un matin, surgir dans sa chambre, s’asseoir sur le pied de son lit, et lui dire d’une voix, où il y avait encore l’enrouement de l’ivresse : « Il vient de m’arriver une chose bien étrange, cette nuit… on m’a mené à un poste, que je ne connaissais pas ! […] Toutefois, il faut l’avouer, il y a une délicatesse dans cette scène tout à fait surprenante, pour ceux qui ont connu l’auteur. […] Or un auteur qui a un idéal d’art élevé, qui s’efforce d’écrire, et de créer des types nouveaux, quand même il ne réussirait pas… c’est une raison pour tuer son œuvre.
En fait, les plus beaux passages de Madame Bovary et de l’Éducation sont ceux où l’auteur s’exalte à montrer la pensée de ses héroïnes. […] Aussi ai-je un petit Bouddha que je crois aimable. » Et pour l’extravagant final de ce livre : « Dans la journée, je m’amuse à feuilleter des belluaires du moyen âge ; à chercher dans les « auteurs » ce qu’il y a de plus baroque comme animaux. […] L’œuvre conçue comme l’intégration d’une série de notes prises au cours de la vie ou dans des livres, n’ayanten somme de l’auteur que le choix entre ces faits et la recherche de certaines formes verbales, possède l’inpassible froideur d’une constation et ne décèle des passions de son auteur que de rares accès. […] Flaubert use le premier du procédé naturaliste qui consiste à compenser la médiocrité des âmes analysées par la beauté des descriptions où l’auteur, intervenant tout à coup, prête à ses plus piètres créatures des sens de nerveux artistes.
venus, au coucher du soleil, devant la clarté affaiblie du jour, nous célébrons le Père, le Fils et l’Esprit-Saint de Dieu ; car il sied bien de te célébrer, à toutes les heures, par le concert des voix, ô Fils de Dieu, toi qui donnes la vie. » Au quatrième siècle, saint Basile nommait comme auteur de cet hymne le martyr Athénagène, qui périt dans la persécution de l’empereur Sévère. […] Quel est l’auteur de cet hymne qui retentit lorsque les lampes s’allument ? […] Du grand Dieu le Père est né le Verbe, le Fils éternel, image archétype, essence égale à son auteur ; car la grandeur du Fils est la gloire du Père, et il a brillé d’une gloire telle que la conçoit le Père seul, ou celui qui resplendit égal au Père. […] L’auteur était un sage, avec une imagination élevée et gracieuse ; et il montra, dans les dernières épreuves, un dévouement héroïque à ses concitoyens. […] faites jaillir sur moi, des livres saints, un rayon de pure lumière, et dissipez le nuage, afin que je discerne le Dieu immortel et l’homme, que le démon, auteur du mal, ne me retienne pas à jamais sous les flots du Léthé, loin du séjour des bienheureux, et qu’une punition cruelle n’enchaîne pas dans les liens de la vie mon âme tombée sur les froides ondes de la naissance, où elle ne veut pas errer plus longtemps.
Le mot de poète a été pris à l’origine dans un sens assez restreint, pour désigner l’auteur d’un ouvrage en vers. […] Considérons d’abord ce que j’appellerai le contenu poétique de l’œuvre, c’est-à-dire ce que l’auteur y a pu mettre de poésie en la composant. […] L’imagination a vite fait d’entraîner l’auteur loin de son sujet, car elle est de sa nature distraite et aberrante. […] Aussi l’auteur est-il souvent bien embarrassé. […] Passy, Études de psychologie sur les auteurs dramatiques.
Il est épique, c’est-à-dire narrateur, et non point chanteur comme un faiseur d’odes, ou mime comme un auteur de drames. […] Chaque objet ainsi pensé et imaginé acquiert l’être définitif en acquérant la forme vraie ; après des siècles, on le reconnaîtra, on l’admirera, on sera touché par lui ; bien plus, on sera touché par son auteur. […] Il n’est point d’idées qu’il ne répète sous cinquante formes ; quand il a épuisé les siennes, il verse sur nous celles des autres ; les classiques, les auteurs plus rares, connus seulement des savants, les auteurs plus rares encore, connus seulement des érudits, il prend chez tous. […] On ne compte pas, dans ces deux cent trente-trois poëtes, les auteurs de pièces isolées, mais ceux qui ont publié et recueilli leurs œuvres. […] (Cupid’s Pastime, auteur inconnu vers 1621.)
Non ; il reste une dernière partie du travail, non la moins nécessaire et la moins délicate, mais dont on se dispense souvent, parce qu’elle est moins matériellement indispensable, parce qu’on est las de l’activité dépensée, parce que ce travail est minutieux, ennuyeux, parce que l’on n’est plus soutenu par le plaisir d’inventer, de créer, et qu’enfin l’œuvre étant si avancée, vivant par elle-même, l’auteur s’en détache et n’y prend plus le même intérêt.
Cette prédilection pour les beautés de la forme poussée jusqu’à une sorte d’insouciance pour la solidité du fond, nous la retrouvons à des degrés divers dans tous les ouvrages de l’auteur.
— Nos auteurs dramatiques (1881). — Les Romanciers naturalistes (1881). — Une campagne (1882). — Vers inédits, publiés par Paul Alexis (1882). — Le Capitaine Burle (1882). — Au Bonheur des Dames (1883). — Pot-Bouille (1883). — Naïs Micoulin (1883). — La Joie de vivre (1884). — Germinal (1885). — L’Œuvre (1886). — La Terre (1887). — Renée, pièce en cinq actes (1887). — Le Rêve (1888). — La Bête humaine (1890). — L’Argent (1891). — La Débâcle (1898). — Le Docteur Pascal (1893)
Plusieurs Auteurs se sont empressés de suivre la carriere qu’il avoit tracée.
M. de Voltaire en trouve le style trop foible ; il ajoute que l’Auteur n’intéresse pas, qu’il n’est pas Peintre *.