Aussitôt son regard m’arrive comme un jet de lumière électrique. […] Il remonte alors toute l’Italie à pied, et arrive à Venise. […] Il a horreur du ton de grisaille en faveur dans l’atelier, de ce ton avec lequel il voit peindre le ciel, si bien qu’il lui arrive un jour de mettre une boule de mastic sur la palette de Hoguet. […] Bientôt il arrive à lui. […] Et, à ce moment, les choses que vous lui dites, pour arriver à lui, semblent parcourir des distances immenses.
Pour imaginer le nombre cinquante, par exemple, on répétera tous les nombres à partir de l’unité ; et quand on sera arrivé au cinquantième, on croira bien avoir construit ce nombre dans la durée, et dans la durée seulement. […] Certes, les sons de la cloche m’arrivent successivement ; mais de deux choses l’une. […] Les explications empiristiques ou génétiques ont donc bien repris le problème de l’espace au point précis où Kant l’avait laissé : Kant a détaché l’espace de son contenu ; les empiristes cherchent comment ce contenu, isolé de l’espace par notre pensée, arriverait à y reprendre place. […] Les naturalistes ont signalé, comme un fait digne de remarque, l’étonnante facilité avec laquelle beaucoup de vertébrés et même quelques insectes arrivent à se diriger dans l’espace. […] Il n’a pas besoin non plus d’oublier les états antérieurs : il suffit qu’en se rappelant ces états il ne les juxtapose pas à l’état actuel comme un point à un autre point, mais les organise avec lui, comme il arrive quand nous nous rappelons, fondues pour ainsi dire ensemble, les notes d’une mélodie.
Raphaël est arrivé au désenchantement par le désordre. […] Julie arrive à la foi par la reconnaissance. […] Ruy Blas est arrivé, c’est lui qui nous le dit, à la domesticité par la rêverie. […] Comment arrive-t-elle à cette conviction ? […] Hugo n’arrivera jamais à la simplicité antique.
Il lui est arrivé après plus d’un siècle comme à Sully ; quelque chose de la popularité de Henri IV a rejailli sur elle, et l’on s’est mis à la célébrer dans une légende quelque peu romanesque et complaisante, mais qui n’est trompeuse qu’à demi. […] Le premier président Groulard du parlement de Normandie, dans ses curieux Mémoires, nous a montré à quel point elle était véritablement traitée par Henri IV en princesse, et présentée dès 1596 aux plus graves magistrats comme une personne à qui l’on devait hommage : Le jeudi 10 octobre 1596, Mme la marquise de Montceaux arriva à Rouen, logea à Saint-Ouen en la chambre dessus celle du roi. — Le vendredi 11, je la fus saluer, et le dimanche encore après, en ayant eu commandement du roi par les sieurs de Sainte-Marie-du-Mont et de Feuquerolles. […] Un jour qu’il servait de guide et de conducteur à Gabrielle dans un voyage où elle allait retrouver le roi, il manqua d’arriver à la dame un grave accident de voiture dans le chemin. […] Il n’arrive pourtant au sujet même qu’après une demi-heure au moins, durant laquelle il parle encore d’autres affaires : après quoi venant au point indiqué, y venant par de nouveaux circuits, énumérant ses fatigues et les peines qu’il s’est données pour parvenir au trône et pour rétablir l’État, il montre que tout cela n’est rien encore et n’aboutira à rien de solide et de durable, s’il ne se procure des héritiers. […] Pourtant elle avait des ennemis72, des rivales ; on parlait déjà de la jeune princesse de Florence, Marie de Médicis, pour la faire arriver au trône de France.
Devant ces jeunes débauchés en qui fermentait déjà l’esprit du xviiie siècle, il pose en principe que « la source de toute incrédulité est le dérèglement du cœur » ; que « le grand effort du dérèglement est de conduire au désir de l’incrédulité » ; que c’est l’intérêt qu’ont les passions à ne point arriver à un avenir où la lumière et la condamnation les attendent, qui incline et oblige les esprits à ne pas y croire. […] sont-ce de vrais incrédules, des hommes qui, dans une solitude opiniâtre et chagrine, dans une réflexion pleine d’obscurités et de ténèbres, se soient fait à eux-mêmes les objections, puis les réponses, et soient arrivés laborieusement à ce qu’ils croient des résultats ? […] Il arriva à Massillon après ses premiers succès ce qui arrive à tout prédicateur éloquent et célèbre ; il fut recherché, on accourut à lui, on le força de quitter souvent cette retraite de la maison de Saint-Honoré où il vivait humble, studieux, et occupé de la méditation de l’éternité. […] Dans cet âge où les affections de l’esprit et celles de l’âme ont une communication réciproquement si soudaine, où la pensée et le sentiment agissent et réagissent l’un sur l’autre avec tant de rapidité, il n’est personne à qui quelquefois il ne soit arrivé, en voyant un grand homme, d’imprimer sur son front les traits du caractère de son âme ou de son génie.
Le duc de Chevreuse, honnête, appliqué, laborieux, traitant chaque question avec méthode, s’épuisant à combiner les faits et à en tirer des inductions, des conséquences infinies, avait quelque chose du doctrinaire et du statisticien tout ensemble ; on en connaît encore de ce genre-là : avec beaucoup d’esprit, de mérite, de capacité et de connaissances, il n’arrivait qu’à être un bon esprit faux. […] C’est ce qui a lieu pour le duc de Bourgogne, et l’on ne saurait, en traversant les dernières années de Louis XIV, rencontrer cette figure originale, singulière et assez difficile de l’élève de Fénelon, sans se demander : « Que serait-il arrivé de tout différent dans l’histoire, et quel tour auraient pris les choses de la France s’il avait vécu ? […] Ce que Fénelon écrit en cette année 1708 au duc de Bourgogne, il ne cessera de le répéter et de le lui faire arriver par le canal du duc de Chevreuse durant les années suivantes ; il est affecté dans sa religion de chrétien éclairé, dans sa tendresse de père nourricier et de maître, dans son patriotisme de citoyen, de voir un prince qui devrait être si cher à tous les bons Français, et dont il sait les vertus essentielles, devenu l’objet d’un dénigrement et d’un déchaînement si général. […] Pourtant, comme il se mêle à tout cela bien de l’irréflexion et de la mode, selon notre usage français de tous les temps, il arrivera que pendant la très courte année où le duc de Bourgogne, devenu Dauphin après la mort de son père, se mettra un peu en frais de bonne grâce et en attitude de plaire, l’opinion se retournera subitement en son honneur, célébrera en lui une transformation soudaine, et, quand on le perdra quelques mois après, il sera pleuré comme un prince irréparable, les délices trop tôt ravies du genre humain. […] Ce pressentiment avant-coureur, cette sensation involontaire d’une âme qui est au terme de la route et qui arrive, perce, à n’en pas douter, dans les dernières lettres de Fénelon, et elle se communique par mille petits signes de joie au lecteur.
Bien des années après en être sorti et dans son dernier séjour à Venise, Léopold Robert à qui il était arrivé une fois par exception de recevoir d’avance d’un ami le prix d’un tableau qui n’était pas commencé, en ressentait presque un remords : Rien ne me tourmente plus que l’idée de faire un travail dû ; elle est toujours là… Jamais je ne consentirais avec personne d’être payé avant d’avoir livré un tableau qui me serait demandé. […] En continuant d’écrire, comme il le fit avec plus d’abondance dans les dernières années, il serait arrivé à dégager son expression : jusque dans ses incorrections et son incertitude, elle a son charme. […] Léopold Robert, ami avant tout de la réalité, quand il la rencontre grave et noble, et qui ne voyait volontiers les objets qu’un à un, ne s’applique qu’à les copier d’abord, sauf à les élever insensiblement lorsqu’il arrivera avec lenteur à une conception plus haute. […] Je souris involontairement en citant ces paroles, car à très peu de temps de là il arriva à Léopold Robert de rencontrer une Corinne véritable ou voulant l’être ; il y avait alors chez nous toute une race et une postérité de Corinne comme il y en a eu pour René. […] Ingres, duquel on le rapprochait assez naturellement, qu’il admirait comme le modèle des artistes, comme l’artiste de ce siècle le plus classique, et à qui il ne se laissait comparer qu’avec résistance et réserve, il marquait cependant la différence essentielle qui les séparait : Ingres plein de science, d’étude de l’Antiquité, cherchant l’idéal même par le souvenir historique, surtout par la poésie et par l’imagination, et dans la trace de Raphaël, de Phidias ou d’Homère ; et lui, Léopold, n’y voulant arriver, si c’était possible, que par la nature.
Jusqu’ici Montluc n’a pris les choses que de son côté, militairement ; il arrive pourtant à toucher à la question politique : « À ce que j’ai entendu, Sire, tout ce qui émeut messieurs qui ont opiné devant Votre Majesté est la crainte d’une perte ; ils ne disent autre chose, si ce n’est : Si nous perdons, si nous perdons ! […] Son grand moyen pour y arriver n’était pas seulement la libéralité et les distributions d’argent, c’était encore le soin qu’il avait de ses hommes en détail, de ne jamais leur faire faire une grande corvée sans leur faire porter pain et vin pour se rafraîchir, « car les corps humains ne sont point de fer » ; c’était surtout de donner l’exemple et de ne pas s’épargner soi-même dans les cas fatigants ou rebutants, de ne pas craindre de paraître déroger en prenant la pelle ou la pioche, comme à Boulogne ; en portant le brancard ou traînant la brouette chargée de matériaux, comme dans la défense de Verceil. […] Il dit qu’il partirait dans huit jours, et à ce terme précis il se mit en route, se traînant jusqu’à Montpellier et passant outre, malgré les médecins de la Faculté qui lui prédisaient qu’il n’arriverait pas en vie jusqu’à Marseille : « Mais quelque chose qu’ils me sussent dire, je me résolus de cheminer tant que la vie me durerait, à quelque prix que ce fût ; et, comme je partais, m’arriva un autre courrier pour me faire hâter ; et, de jour à autre, je recouvrais ma santé en allant, de sorte que quand je fus à Marseille, je me trouvai sans comparaison mieux que quand j’étais parti de ma maison. » Montluc débarqua en Italie pendant l’été (1554). […] Transporté dans une place voisine, à Montalsin, et sachant Montluc presque à l’extrémité, il dépêcha à Rome pour faire venir un autre gouverneur, M. de Lansac ; mais celui-ci ne sut point s’y prendre et se laissa tomber aux mains des ennemis en essayant d’arriver à Sienne : « S’il fût venu, dit naïvement Montluc, je crois que je fusse mort, car je n’eusse eu rien à faire ; j’avais l’esprit tant occupé à ce qui me faisait besoin, que je n’avais loisir de songer à mon mal. » Après avoir été trois jours regardé comme mort, et avoir reçu la visite de Strozzi guéri plus tôt que lui, Montluc revint peu à peu à une santé suffisante pour vaquer à ses devoirs.
L’importance que met Richelieu à cette sortie de France du duc de Rohan ne laisse pas de faire bien de l’honneur au vaincu : Ce fut, dit-il, une chose glorieuse au roi de voir là (à Gênes) arriver le duc de Rohan hors de France, où il s’était maintenu dans la rébellion si longtemps. […] Ces derniers écrits, qui ne furent imprimés et publiés que vers le temps de sa mort48, arrivèrent sans doute plus tôt à leur adresse sous forme de manuscrit : c’étaient des cartes de visite que le duc de Rohan envoyait en Cour pour rappeler qu’il était capable et pour prouver qu’il n’était plus ennemi. […] Arrivé à Coire, capitale des Grisons, le 4 décembre 1631, il y fut fort bien reçu et bientôt déclaré général des trois ligues. […] Un autre général de l’empereur, le comte de Schlick, venant du côté du Tyrol pour réparer l’échec de Fernamond, Rohan allait encore se trouver entre deux armées, avec cette aggravation fâcheuse que les régiments qui arrivaient avec Schlick étaient de vieilles troupes aguerries, et que l’armée espagnole, commandée par Serbelloni et rassemblée à Morbegno, frontière du Milanais, était de 4000 hommes et 300 chevaux, aussi des meilleurs soldats. […] La peste, la famine sévissent parmi les troupes ; les colonels et capitaines Grisons s’irritent faute de paye et quittent leurs postes, le conseil des ligues pense à de nouvelles alliances : point d’argent, point de Grisons. « Il ne se passe semaine, écrivait Rohan à M. des Noyers dès le mois de juillet, que je ne vous écrive l’état de ce pays, et je n’apprends pas seulement que vous receviez mes lettres, ce qui me fait croire que vous ne prenez pas la peine de les lire. » Les amères doléances de Rohan du fond de sa Valteline arrivaient pendant que les Espagnols prenaient Corbie et menaçaient la capitale ; on conçoit qu’elles aient été médiocrement écoutées.
Nous avons l’histoire d’un déjeuner qu’il donna pour le jour de sa fête, à la Saint-Pierre ; justement, le matin même, il lui était arrivé un envoi d’argent de l’ami Quenescourt, très à propos : « Il en est résulté quelque extraordinaire, un peu fou peut-être, mais non pas déplacé. […] » Son ami l’académicien Arnault, à qui il fait l’histoire de ces remaniements sans rien lui en communiquer toutefois, s’étonne de tant de constance et de son peu d’empressement à se faire connaître ; il l’invite à publier ses ouvrages : « Je n’en ferai rien que je ne les aie portés au point de la perfection où je sens que puis arriver ; ensuite il en sera tout ce qui plaira au sort ; mais je ne crois pas recueillir jamais le fruit des peines que je me donne. […] Un jour, en 1815, au milieu de l’effervescence des passions politiques, entrant chez des amis, comme on lui demandait ce qu’il avait vu en venant, il lui arriva de répondre : « Ça va mal, ils chantent la Marseillaise ! […] J’étais résigné, et il m’est arrivé quelques rayons de soleil. » En effet, des jours meilleurs arrivent ; après Juillet, il obtient, pour Rouget de Lisle, et la croix d’honneur et une pension ou même plusieurs petites pensions sur divers ministères.
Arrivé en Angleterre, il adressait la lettre suivante à lord Castlereagh à la date du 29 avril 1815 ; — je ne donne que le passage qui nous intéresse : « Milord, j’ai eu l’honneur, il y a quelque temps, d’envoyer à Votre Seigneurie des lettres que j’avais reçues de Mme de Staël. […] « Vous me direz que la Coalition a bien su arriver jusqu’à Paris, l’année dernière. […] Il est positif que, depuis son retour, l’Empereur a rappelé toutes ses vieilles bandes, qu’elles arrivent de tous les coins de la France, amenant avec elles des jeunes gens que leur exaltation a électrisés ; que l’Empereur a aujourd’hui tout équipés 250,000 hommes de troupes, dont chaque soldat croit valoir quatre hommes ; qu’à la fin de ce mois, il aura 50,000 hommes de plus, et à la fin de mai, 400,000 encore ; ils sont là, on les équipe. […] Les dates. — Mme de Staël devant être alors à Coppet ou à Genève, les courriers n’arrivaient pas assez vite, dit-on, pour qu’une lettre du 23 avril pût être lue à Londres le 29. […] Craufurd qui avait dû, en quittant Paris, prendre des mesures pour que les lettres, à lui adressées, lui parvinssent sans retard, a pu fort bien recevoir celle-ci juste au moment où il partait pour Londres, ou même après y être arrivé ; et, cette lettre reçue, il dut écrire immédiatement à lord Castlereagh pour la lui envoyer.
Guizot se prononce décisivement en faveur de celles-ci : « Pour moi, dit-il, arrivé au terme d’une longue vie pleine de travail, de réflexions et d’épreuves, d’épreuves dans la pensée comme dans l’action, je demeure convaincu que les dogmes chrétiens sont les légitimes et efficaces solutions des problèmes religieux naturels que l’homme porte en lui-même, et auxquels il ne saurait échapper. » L’auteur, ou plutôt le penseur chrétien, ne s’arrête point, dans les Méditations qu’il nous offre aujourd’hui, à ce qui divise entre eux les chrétiens des diverses communions ; il ne s’attache en ce moment qu’aux dogmes fondamentaux dont la suite exacte et l’enchaînement satisfait aux doutes qui agitent l’âme humaine, dès qu’elle se recueille et s’interroge à la manière de Pascal. […] c’est l’affaire de Dieu d’arranger tout cela ; sr les lois de la nature ne sont que sa volonté permanente et comme son souffle infus et continuel, il saura bien tout concilier, tout infléchir, s’il le faut, sans rien briser, tout faire arriver à bon port comme le plus habile des pilotes ; car il est à la fois le pilote et le constructeur du navire, et le maître des vents et celui des flots : il a tout prévu. […] Je ne veux pas me répandre en complaintes morales et en pressentiments sinistres ; mais je n’hésite pas à affirmer qu’il n’y a point d’imagination qui puisse se représenter avec une vérité suffisante ce qui arriverait en nous et autour de nous si la place qu’y tiennent les croyances chrétiennes se trouvait tout à coup vide, et leur empire anéanti. […] Et d’abord ce philosophe, cet investigateur des grands problèmes vit seul, sans famille, sans enfants, dans une chambre ou deux, à un étage supérieur où les bruits de la rue n’arrivent pas ; il habite assez près des toits, comme le philosophe de La Bruyère. […] J’ai simplement produit une conception de mon esprit, arrivé au terme.
. — Il arrive à la politique : « Je ne sais ce que le marquis d’Argenson, qui est une bête, dira à M. le comte de Loss, et je crois bien faire de vous faire passer, Sire, en droiture, ce qui me vient de la personne du roi et de mon amie (Mme de Pompadour). […] Le roi fait de même ; et, s’il arrivait que quelque chose lui déplût, qu’elle s’adresse directement au roi : il la conseillera et la conduira très bien. […] Le maréchal, qui n’avait point jusqu’alors quitté l’armée, arriva à Fontainebleau le 14 novembre. […] Pour moi, qui n’ai pour toute arme que le bouclier de la vérité, l’on me craint, le roi m’aime et le public espère en moi. « Voilà, mon cher comte, un tableau de ce pays-ci… » Cette lettre essentielle, et qui est à lire tout entière, ne devait pas nous arriver : elle renfermait une injonction impérative, comme si Maurice avait reculé au dernier moment, en relisant ce qu’il avait confié au papier : « Brûlez cette lettre, je vous en conjure, en présence du roi ; je veux avoir un témoin comme lui. […] Enfin, le duc de Richelieu, d’abord si peu désiré à Dresde, y arrive : on a été bien préparé, et sa vanité de courtisan et de grand seigneur est flattée de l’accueil qu’il y reçoit.
On doit toujours s’attendre à ce que des mesures plus précises nous obligent à ajouter de nouveaux termes à nos formules ; c’est ce qui est arrivé par exemple pour la loi de Mariotte. […] Et, comme cela n’arrivera jamais, le principe ne pourra recevoir aucune application. […] Et comme règle pratique, nous arrivons à cette conclusion que l’on a le droit d’interpoler. […] § 6. — Objectivité de la science J’arrive à la question posée par le titre de cet article : Quelle est la valeur objective de la science ? […] Mais peu importe, car si l’ignorant ne les voit pas tout de suite, le savant peut arriver à les lui faire voir par une série d’expériences et de raisonnements.
L’état analytique que nous traversons fût-il absolument inférieur à l’état primitif (et il ne l’est qu’à quelques égards), l’analyse serait encore plus avancée que le syncrétisme, parce qu’elle est un intermédiaire nécessaire pour arriver à un état supérieur. […] Un vaisseau qui naviguerait de la côte occidentale et sauvage des Etats-Unis pour arriver à la côte orientale et civilisée serait, en apparence, bien plus près de son but à son point de départ que quand il luttera contre les tempêtes et les neiges du cap Horn. […] De même l’esprit humain aura dû traverser des déserts pour arriver à la terre promise. […] Et voilà pourtant ce qui arrive trop souvent en Allemagne. […] Mais, quoi qu’il arrive, lors même qu’une Renaissance redeviendrait nécessaire, il est indubitable qu’elle aurait lieu, que les barbares s’appuieraient sur nous comme sur des anciens pour aller plus loin que nous et ouvrir à leur tour des points de vue nouveaux.
C’est là qu’un jour il vit arriver un jeune élève de l’École normale, Jouffroy, de deux ans plus âgé que lui, et qui, en revenant passer les vacances au hameau des Pontets, s’arrêta un moment au passage. […] Arrivé à Paris à la fin de 1818, l’abbé Gerbet entra au séminaire de Saint-Sulpice ; mais sa santé, déjà délicate, ne lui permettant pas d’y faire un long séjour, il s’établit comme pensionnaire dans la maison des Missions étrangères, où il suivait la règle des séminaristes. […] Son talent est comme un bois sacré un peu touffu, et, même quand il y a un temple, un reposoir et un autel au milieu, il est entouré de toutes parts ; on n’y arrive que par des sentiers. […] Dans un certain nombre de niches sépulcrales qui ont été ouvertes à diverses époques, on peut suivre, en quelque sorte pas à pas, les formes successives, de plus en plus éloignées de la vie, par lesquelles ce qui est là arrive à toucher d’aussi près qu’il est possible au pur néant. […] Il se mourait à Paris d’une maladie de poitrine, à l’âge de vingt-quatre ans, et semblait arrivé au dernier période, lorsque sa jeune femme, à la veille d’être veuve, se décida à embrasser la communion de son époux ; et dans cette chambre, près de ce lit tout à l’heure funéraire, on célébra une nuit — à minuit, heure de la naissance du Christ — la première communion de l’une en même temps que la dernière communion de l’autre (29 juin 1836).