L’enseignement ou l’ordre des devoirs et des études n’est point arbitraire, et la durée n’en est pas l’affaire d’un jour. […] Par exemple, si un magistrat avait acquis toutes les connaissances primitives ou accessoires à son état, en suivant le cours de l’éducation publique jusqu’à sa fin, il renverrait moins fréquemment les affaires par devant des experts et jugerait plus sainement de la bonne ou mauvaise foi de ceux-ci. […] École politique ou des affaires publiques.
Et, tout engagé qu’il était dans de vastes entreprises, il s’intéressait aux moindres affaires de ses amis. […] Au fond, l’affaire est la même : il s’agit de vivre, et cela seul est déjà féroce. […] Mais cela ne touche en rien à notre grande affaire. […] Mais qu’il existe, c’est son affaire et non la mienne. […] Mais laissons les manichéens qui n’ont guère affaire ici.
Chaque publication de ces volumes de critique est une manière pour moi de liquider, en quelque sorte, le passé, de mettre ordre à mes affaires littéraires.
La difficulté de faire un bon choix fut encore alléguée, et cette affaire demeura suspendue. […] Toutefois, ce jugement parut une injustice aux yeux de l’élève, qui prit l’affaire tout à fait au sérieux. […] Quatre ou cinq d’entre eux ont été arrêtés, et cette affaire n’a pas eu d’autres suites. […] On ignore ce que cette affaire deviendra. […] Mais Girodet prit l’affaire au sérieux, et voulut écraser son rival.
Cela fait, presque tout est fait ; car il n’y a plus qu’à mener l’auditeur pas à pas, de gradin en gradin, jusqu’aux dernières conséquences « Madame la maréchale aura-t-elle la bonté de se souvenir de sa définition Je m’en souviendrai : vous appelez cela une définition Oui C’est donc de la philosophie Excellente Et j’ai fait de la philosophie Comme on fait de la prose, sans y penser. » — Le reste n’est qu’une affaire de raisonnement, c’est-à-dire de conduite, de bon ordre dans les questions, de progrès dans l’analyse. […] Devant cette table si bien servie, l’attrait est vif pour la brillante société dont la grande affaire est le plaisir et l’amusement. […] Le moindre fait circonstancié, des anecdotes, des traits de mœurs, feraient bien mieux notre affaire ; c’est qu’aujourd’hui nous préférons l’éloquence précise des choses à l’éloquence lâche des mots. […] Voyez notamment son livre intitulé Rousseau juge de Jean-Jacques, son affaire avec Hume, et les derniers livres des Confessions.
Par eux, les aptitudes poétiques de la race celtique, engourdies sous la domination romaine par l’élégant rationalisme de la littérature savante, comme par la pression monotone de la protection administrative, furent réveillées : les âmes, préparées déjà par le christianisme, violemment secouées par l’instabilité du nouvel état social, recouvrèrent le sens et le don des symboles merveilleux ; et dans la famine intellectuelle que produisit la ruine des écoles, l’aristocratie gallo-romaine, sujette des rois francs et compagne de leurs leudes, associée aux fêtes comme aux affaires, quitta sa délicatesse et ses procédés raffinés de pensée et de langage : elle retourna à l’ignorance, au peuple ; elle se refit peuple, avec toute la rudesse, mais avec toute la spontanéité du génie populaire. […] Le traître même n’est pas le traître légendaire et consacré que l’on connaît, monotone et raide réplique de Ganelon : ce félon Bernard de Naisil, dévoué à sa façon à sa race ou plutôt à la haine de sa race, toujours occupé à réveiller ou attiser la discorde, à rompre les accords ou à les prévenir, à machiner des ruses, des perfidies, des parjures, pour lancer ou retenir ses parents dans les affaires où ils perdront leurs fiefs, leur sang et leur vie, souple du reste lui-même et se tirant alertement de tous les mauvais pas où il se voit engagé, c’est lui qui donne le plus de fil à retordre à Bègue et à Garin. […] On n’avait plus affaire des jongleurs et de leurs séances : ni du vers, puisqu’il n’était pas en effet un instrument esthétique. […] La plus apparente fut la constitution des cycles qui fut la grande affaire des jongleurs au xiiie et au xive siècle.
Ils ont beau nous faire mille avances, mille agaceries, nous parler la langue de nos préjugés : loin de nous abandonner avec eux, nous les discutons ; nous ne savons pas au juste à qui nous avons affaire. […] Cette fois c’était le cas de dire que le temps ne fait rien à l’affaire. […] L’alexandrin est insupportable dans des scènes romanesques, où des personnages indécis nous parlent des petites contrariétés qu’il a plu au poète de leur donner, ou ne savent pas nous parler des grandes affaires que les événements leur ont mises sur les bras. […] Il n’était point incapable de politique ni d’affaires ; il avait beaucoup de cet esprit qu’il a si bien défini : Esprit, raison qui finement s’exprime.
Si les affaires se brouillent, je me retirerai à Vienne, où M. le comte de Mercy est allé. […] Faites-moi part de tout ce qui vous regarde, de vos affaires, de votre économie, de vos plaisirs, de votre société ; rien ne m’est indifférent de votre part. […] D’un autre côté, les personnes qui se sont attachées dès le commencement à la fortune du candidat sont en si grand nombre, le traitement militaire, même des premiers grades, est si peu considérable, que je n’aurais pas le temps d’attendre les nouveaux arrangements qui doivent donner une autre face aux affaires. […] [NdA] Je laisse exprès ces détails, qui montrent la part que tenaient ces petites affaires d’intérêt et d’économie au milieu des rêveries et des spéculations morales de Bernardin : autrement on ne connaît pas tout l’homme.
Monsieur, comte d’Artois, qui avait précédé son frère, était à peine installé aux Tuileries, qu’il avait (indépendamment du ministère officiel, dès lors constitué) ses conseillers à part, son comité intime, sa police secrète : Il y avait donc, nous dit M. de Viel-Castel, deux gouvernements, l’un officiel, connu de tous, conduisant les affaires, composé en général d’hommes sages et expérimentés, mais pour qui le prince n’éprouvait ni confiance ni sympathie, bien qu’il les ménageât beaucoup ; l’autre, occulte, formé pour la plus grande partie de courtisans sans lumières et d’intrigants sans conscience, n’agissant qu’indirectement sur l’administration, mais surveillant et contrariant par des voies souterraines ceux qui en étaient chargés, se préoccupant beaucoup plus des personnes que des choses, et régnant d’une manière absolue sur l’esprit du lieutenant général. […] Notez que c’était bien affaire d’État chez lui, non pas récréation ni divertissement pur ; et cette marque de favori, inscrite au front, frappera de discrédit, d’odieux ou de ridicule aux yeux de plusieurs, l’homme de son choix, même quand plus tard cet homme sera un ministre bienveillant et habile.
Le Régent, auquel on déféra un moment cette affaire et qu’une députation de l’Académie alla trouver dix-huit mois après la sentence, pour savoir s’il y avait lieu à révision, envoya à peu près promener messieurs des quarante. […] Voltaire l’a rencontré une fois en face et a eu affaire à lui comme adversaire pour l’histoire du règne de Louis XIV, que l’abbé s’était avisé d’écrire.
Cousin reparut dans sa chaire en 1828, on eut affaire à un autre homme, à un autre professeur et orateur. […] Au commencement de la Restauration, elle accompagna son père, ambassadeur à Turin et à Londres ; elle présidait avec goût au cercle diplomatique et politique qui se formait naturellement chez l’ambassadeur de France ; elle ne permettait même pas qu’on s’aperçût, vers la fin, de la fatigue de l’âge chez le marquis d’Osmond, tant elle s’entendait avec discrétion aux grandes affaires.
Cela est vrai de l’aveu de Rancé lui-même, et il nous l’exprime à sa manière, quand il dit (lettre du 3 octobre 1675) : « Puisque vous voulez savoir des nouvelles de notre affaire, je vous dirai, quelque juste qu’elle fût, qu’elle a été jugée entièrement contre nous ; et, pour vous parler franchement, ma pensée est que l’Ordre de Cîteaux est rejeté de Dieu ; qu’étant arrivé au comble de l’iniquité, il n’étoit pas digne du bien que nous prétendions y faire, et que nous-mêmes, qui voulions en procurer le rétablissement, ne méritions pas que Dieu protégeât nos desseins ni qu’il les fît réussir. » Il revient en plusieurs endroits sur cette idée désespérée ; son jugement sur son Ordre est décisif : les ruines mêmes , s’écrie-t-il, en sont irréparables . […] Au reste, si l’abbé Nicaise attira plus d’une affaire à son grave et sombre correspondant par les indiscrétions qu’il commit, il lui rendait en revanche mille bons offices, et, pour peu que Rancé eût voulu informer le monde de ses sentiments véritables sur tel ou tel point en litige, il n’aurait eu qu’à s’en rapporter à lui.
Il me semble toutefois qu’une société qui de fait n’encourage qu’une misérable littérature, où tout est réduit à une affaire d’aunage et de charpentage, qu’une société, qui ne voit pas de milieu entre l’absence d’idées morales et une religion qu’elle a préalablement désossée pour se la rendre plus acceptable, qu’une telle société, dis-je, est loin des sentiments vrais et grands de l’humanité. […] Car l’humanité sera toujours sérieuse, croyante, religieuse ; jamais la légèreté qui ne croit à rien ne tiendra la première place dans les affaires humaines.
C’est à son tribunal que seront portées toutes les affaires contentieuses, pour être décidées en dernier ressort par Sa Majesté Impériale ou par son conseil. […] Les embarras du mariage n’empêchent point un ouvrier de travailler, un avocat de suivre le Palais, un magistrat ou un sénateur de vaquer aux affaires publiques ; ils ne seront pas plus gênants pour un maître de quartier ou pour un professeur.
Les conditions de l’état de santé varient d’un peuple à l’autre et ne peuvent être déterminées théoriquement ; c’est affaire de pratique, d’expérience, de tâtonnements. […] Or il n’est pas facile de dire avec exactitude à quel moment l’organisation sociale est assez rudimentaire pour être qualifiée de simple ; c’est affaire d’appréciation.
Fils des circonstances, comme Napoléon, ç’a été sa seule manière de lui ressembler, car il n’était guère besoin de génie pour deviner que l’établissement d’une revue était une excellente affaire au moment où il se trouva pour une moitié d’idée dans l’établissement de la sienne. […] Seulement, au début de son entreprise, il avait pensé que le succès de son affaire dépendait des talents qu’il devait employer, et pour cette raison il avait supporté cette lumière du talent, en grommelant et en clignotant, comme une taupe offensée.