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319. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 407-409

La Nature elle-même semble avoir voulu tenir de lui une nouvelle vie, car elle l’a pourvu des plus heureux talens, pour développer ses ouvrages & les faire admirer.

320. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 75-77

Cette Traduction nous a procuré des richesses dramatiques ; & ces richesses, pour n’être pas dignes d’être mises en comparaison avec les nôtres, n’en offrent pas moins au Lecteur mille beautés à admirer, malgré l’irrégularité ordinaire aux Pieces Angloises.

321. (1814) Cours de littérature dramatique. Tome I

J’admire en souriant la candeur et la simplicité de ces austères personnages, qui cherchent une saine morale au théâtre, qui est le triomphe des passions. […] C’est ainsi que le théâtre ne donne que des idées fausses, et corrompt la saine morale, en nous faisant admirer des crimes. […] Pourquoi celui qu’on abhorrait comme triumvir est-il admiré comme empereur ? […] Et n’est-ce donc pas là une raison bien légitime de l’admirer ? Pour quoi admirera-t-on un prince, si ce n’est pour avoir fait le bonheur de sa nation, surtout si cette nation est l’univers ?

322. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

. — Rien ne m’avait étonnée à Londres ; mais j’ai vu plusieurs campagnes depuis quinze jours qui m’ont étonnée et charmée : même au commencement de mars, cela me paraît cent fois plus agréable que tout ce que j’ai admiré ailleurs dans la plus embellissante saison. […] On sait que cela est tout neuf, et je suis étonnée de la fantaisie et j’admire l’imitation sans pouvoir dire que je sois contente de cet ornement… Je ne bâtirai point de ruines dans mon jardin, de peur qu’on ne se moque de moi… Ces ruines sont fort à la mode. […] Beautés frappantes et aimables de la nature, tous les jours mes yeux vous admirent, tous les jours vous vous faites sentir à mon cœur !  […] Je ne me connais à rien, je n’approfondis rien ; mais je contemple et j’admire cet univers si rempli, si animé. […] combien de résultats et d’observations y passent sans prétendre à se faire admirer !

323. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Apollon oppose à ce rapport purement naturel le droit moral de l’époux, et ici la gravité du génie d’Eschyle est digne d’être éternellement admirée. […] Ils ont à un haut degré le sens du vrai, non pas de cette vérité large, concrète, réelle, que j’ai admirée dans Shakespeare, mais d’une vérité plus pure, plus générale et plus philosophique, qui supprime dans les représentations de l’art le détail et l’accident, pour dégager et mettre en lumière l’idée essentielle. […] Hegel admire don Quichotte pour la foi naïve et sérieuse qu’il garde en lui-même et en sa mission jusqu’à la fin. […] 1º Puisque l’auteur comique ne doit pas complètement disparaître derrière ses personnages, je puis admirer l’humour modéré du romancier espagnol, ses prologues, ses parenthèses, l’ingénieuse idée qu’il a eue de faire critiquer son roman par les personnages mêmes qui y remplissent un rôle, et la façon spirituelle dont il plaisante au sujet de l’âne de Sancho, perdu dans la montagne et monté par son maître, avant que Sancho l’eût trouvé. 2º Puisque le personnage comique doit avoir conscience de sa propre sottise, je puis admirer ce bon Sancho presque d’un bout à l’autre de ses faits et gestes, mais principalement lorsqu’il dit : « Si j’avais deux onces de bon sens, il y a longtemps que j’aurais planté là mon seigneur242. » 3º Puisqu’enfin le personnage comique doit être plein d’esprit dans sa sottise, je puis admirer don Quichotte lui-même, malgré sa malencontreuse naïveté.

324. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série «  M. Taine.  »

On reconnaît, à un accent qui ne trompe pas, qu’elle a commencé par admirer sincèrement l’empereur et qu’elle ne s’est détachée de lui que lentement et malgré elle, à mesure que se découvrait la vraie nature de ce terrible homme. […] Les quatre millions d’hommes tués, et la somme de douleurs humaines que cela suppose, le découragent d’admirer le grand empereur. […] C’est possible : après tout, elle avait aimé l’homme et pouvait s’en ressouvenir quelquefois ; et, d’autre part elle ne pouvait pas ne pas admirer l’empereur. […] Or, à partir du moment où Faustus redevient un homme et recommence à souffrir, je n’ai plus qu’à admirer.

325. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

Dans l’histoire, il ne nous suffit pas de savoir qu’une bataille est gagnée, nous voulons encore connaître le vainqueur ; dans les arts, après avoir admiré l’œuvre, nous cherchons le nom de l’artiste. […] Sans doute, il est des beautés si universelles, si éternelles, que toutes les intelligences peuvent les comprendre et les admirer. […] Nous remplirons auprès de vous l’office des Cicérone qui, voulant faire admirer leur ville ou leur pays aux voyageurs, se hâtent de les conduire aux plus beaux monuments et aux sites les plus pittoresques. […] C’est que les uns aiment et admirent sans savoir pourquoi, par sentiment, et que les autres se rendent compte de leur admiration et de leur amour, par le raisonnement.

326. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Victor Hugo »

Il faut que nous ayons la peau bien tendre à la tentation… d’admirer, pour que nous admirions, dans les mêmes termes, bien des années plus tard, des choses écrites dans les mêmes termes qu’autrefois ! […] J’admire assez Victor Hugo pour le déplorer. […] C’est une impertinence, en effet, et une impertinence renforcée d’une inconséquence de la part de ceux qui ont admiré Les Contemplations, que de cingler si fort un livre qui, évidemment, continue Les Contemplations.

327. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lacroix, Jules (1809-1887) »

Francisque Sarcey Il est de mode aujourd’hui d’adorer Shakespeare comme une sorte de majestueux fétiche, et Victor Hugo a donné le ton en disant qu’il admirait tout comme une brute.

328. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 6-7

Il avoit principalement le talent d’exprimer avec grace jusques aux plus petites choses : « C’est en quoi, disoit* Boileau, il ressemble mieux aux Anciens, que j’admire sur-tout par cet endroit ; plus les choses sont seches & mal aisées à dire en Vers, plus elles flattent quand elles sont dites noblement & avec cette élégance qui fait proprement la Poésie ».

329. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 157-158

En remontant jusqu’à la source primitive d’un systême de musique connu à la Chine depuis plus de quatre mille ans ; en approfondissant les principes sur lesquels ce systême appuie ; en développant ses rapports avec les autres sciences ; en déchirant ce voile épais qui nous a caché jusqu’ici la majestueuse simplicité de sa marche, ce Savant eût pénétré peut-être jusque dans le Sanctuaire de la Nature… Son Ouvrage nous eût peut-être fait connoître à fond le plus ancien systême de musique qui ait eu cours dans l’Univers [celui des Chinois] ; & en l’exposant avec cette clarté, cette précision, cette méthode qu’on admire dans son Mémoire, il eût servi comme de flambeau pour éclairer tout à la fois & les Gens de Lettres & les Harmonistes : les premiers, dans la recherche des usages antiques, & les derniers dans celle du secret merveilleux de rendre à leur Art l’espece de toute-puissance dont il jouissoit autrefois, & qu’il a malheureusement perdue depuis. »  

330. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. De Pontmartin. Causeries littéraires, causeries du samedi, les semaines littéraires, etc. »

Ainsi il admire comme éloquente chez M.  […] Il doit faire des observations à son jeune pupille, lui représenter les inconvénients d’une belle-mère qui est sortie des voies sociales communes, et qui s’est fait un nom admiré des uns, insulté des autres : ……….Onerat celeberrima natam Mater………………. […] Grâce à Dieu, cette moralité de convention est chaque jour démentie dans la réalité et dans la pratique : les filles de femmes célèbres et même trop célèbres, de celles qui ont été le plus bruyamment admirées ou critiquées, ont chance, si elles sont belles et pleines de mérite, de devenir, selon les rangs et les fortunes, ou femmes d’avocats distingués, ou marquises et même duchesses.

331. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

Vous avez mis dans vos réponses un peu de chaleur : cette chaleur fait partie de votre caractère ; c’est une des sources qui ont produit les chefs-d’œuvre qu’on admire avec tant de justice. […] En voulant être admiré, on perd la douceur d’être aimé, le bonheur d’aimer soi-même. […] « Mais pourquoi Rousseau ne croit-il pas à la bonté, à l’extrême bonté, lui qui admire Alexandre, parce que ce prince croyait à la vertu, y croyait au péril de sa vie ?

332. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

de réaction en réaction, ce jeune homme en vint, chose monstrueuse en 1829, à admirer et à préconiser les vers de Voltaire. […] Mais Marlow se décide à admirer ; c’est par là qu’il se sauve de la souffrance ; cette première émotion, qui pouvait rentrer en envie, déborde en louange. […] Ce qui n’a pas été remarqué, c’est que cette apostrophe si admirée à l’Amour n’est autre qu’un passage de la Notice de Latouche sur André Chénier ; Latouche y apostrophait déjà en propres termes « ce sentiment qui tient à la douleur par un lien, par tant d’autres à la volupté.

333. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIIIe entretien. Chateaubriand, (suite) »

Écoutez et admirez ! […] Quelques littérateurs médiocres qu’il avait connus avant l’émigration, entre autres Flins des Oliviers, qui travaillait avec Fontanes au Mercure de France, l’admirent parmi eux. […] Il écouta les vers de Reboul, que j’ai depuis admirés moi-même ; excellent homme, que je désignai en 1848 au choix éclairé de son pays pour représentant de la République, que nous tentions de fonder ; les exagérés le dégoûtèrent comme ils dégoûtèrent la France, et il se retira sans combat.

334. (1887) Discours et conférences « Réponse au discours de M. Louis Pasteur »

L’esprit humain ne serait pas ce qu’il est sans elle, et j’ose dire que vos sciences, dont j’admire si hautement les résultats n’existeraient pas s’il n’y avait, à côté d’elles, une gardienne vigilante pour empêcher le monde d’être dévoré par la superstition et livré sans défense à toutes les assertions de la crédulité. […] Heureux celui qui est assez grand pour que les petits l’admirent ! […] « La mort, selon une pensée qu’admire M. 

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