Un conte de Voltaire ou de Diderot avait un but, une idée maîtresse ; c’était un acte ; il forçait à réfléchir ; il combattait un abus, un préjugé, une erreur. […] Découragée par les discordes des uns, par les actes de violence des autres, vous vous arrêtez sur ce cri de doute et d’angoisse : Me serais-je trompée ? […] Les robustes actes de foi en un avenir meilleur, qu’il ne faut pas espérer mollement, mais forger, mais créer à force de courage et d’énergie ! […] Il condamne les actes en innocentant les agents. […] La science (surtout la vaine science du moi) mène à des actes coupables, qui font le malheur de celui qui les commet et de ceux qui l’entourent : voilà pour le domaine moral !
Il n’y avait jamais eu, de père en fils, d’oncle en neveu, dans la famille, ni de titre de propriété, ni division, ni partage ; nous croyions que le domaine était à nous comme la terre est aux racines du châtaignier qui nous avait vus naître, ombragés et nourris depuis le premier jour ; l’habitude de vivre et de mourir là était notre seul acte de propriété. […] LXXXVIII Deux heures après, tout était fini ; les commissaires revinrent avec Hyeronimo, plus pâle, dit-on, qu’un mort ; ils nous lurent un acte de partage et de délimitation par lequel on nous retranchait de toute possession et jouissance les trois quarts du bien paternel.
C’est la transcendance du langage, c’est la concentration de la pensée ou du sentiment dans peu de mots, c’est l’explosion de la phrase éclatant comme le canon sous la charge qu’une main vigoureuse a introduite et bourrée dans le tube de bronze ; c’est l’idée, le sentiment, l’image, le son, la brièveté fondus ensemble d’un seul jet au feu de l’inspiration et formant ce métal de Corinthe dont nul n’a pu découvrir le secret en le décomposant ; c’est l’algèbre sans chiffres qui abrége tout, qui dit tout, qui peint tout d’un seul trait ; c’est la conception et l’enfantement de l’âme en un seul acte, c’est le délire raisonné surexcitant au dernier degré les facultés expressives de l’homme, mais c’est le délire se connaissant, se possédant, s’exaltant en se jugeant, se contenant avec la suprême autorité du sang-froid comme le coursier emporté qui tiendrait lui-même son propre frein. […] La révolution française, prête à éclater dans les actes, fermentait déjà partout dans les âmes.
C’était le commentaire de l’acte. […] « Décidé que j’étais à me débarrasser du poids de la vie, je résolus de mettre toute ma raison dans cet acte insensé.
Bègue, de son côté, n’est pas une idéale figure, loyal, ayant la justice dans le cœur, prêt à vivre en paix, dès que lui-même ou un des siens est attaqué, le voilà fou de combats, forcené, téméraire, féroce, et je ne sais si, dans cette sanglante geste ni dans aucune autre, acte plus cruel se rencontre que celui de ce bon et brave baron : quand il a vaincu en duel Isoré, irrité qu’il est de je ne sais quelle outrageante raillerie d’un Bordelais, il arrache le cœur du vaincu et en fouette le visage de l’insulteur. […] Pour les caractères, on a le brave, le violent, le traître, le lâche, et tout le contenu de chacun est épuisé par l’épithète, qui crée comme une nécessité permanente d’actes uniformes, dont la répétition a quelque chose de mécanique.
Ici encore relisez Madame Bovary : vous verrez que tous les actes, toutes les démarches, toutes les rêveries même d’Emma sont expliqués, d’abord par sa nature, puis par quelque excitation du dehors, une rencontre, un objet qu’elle voit, un mot qu’elle entend. […] Déjà, dans ses romans, je ne sais par quel paradoxe, tandis que sa vision des choses impliquait le plus radical pessimisme (et d’autres fois un fatalisme asiatique), ses appréciations des actes impliquaient la foi chrétienne.
Rien du catholicisme littéraire de Chateaubriand ; très peu même de celui de Baudelaire ou de Barbey d’Aurevilly, purs artistes qui ne concluent point par des actes. […] Au travers de tout cela, un sentiment chrétien très persistant, aux rappels inattendus (« la petite épouse chrétienne » de Viveurs, l’acte d’amère contrition de Mme Blandain).
Le public d’abord gentil au premier acte, se fâche au second, et hue le troisième, qu’il a peine à laisser finir. […] Le notaire s’est mis à lire, d’une voix bredouillante, un long acte très peu clair et soulevant un tas d’objections : « Bon, me suis-je dit, il va se présenter quelque difficulté, et le payement sera rejeté à quelque calende, qu’on ne verra jamais. » Non, tout s’est pacifié, arrangé, au moyen d’un contrat de mariage qu’on a été chercher incontinent, et à ma stupéfaction, mon notaire m’a remis entre les mains soixante-quinze vrais billets de mille francs.
La philosophie contemple la raison, d’où vient la science du vrai ; la philologie étudie les actes de la liberté humaine, elle en suit l’autorité ; et c’est de là que vient la conscience du certain. — Ainsi nous comprenons sous le nom de philologues tous les grammairiens, historiens, critiques, lesquels s’occupent de la connaissance des langues et des faits (tant des faits intérieurs de l’histoire des peuples, comme lois et usages, que des faits extérieurs, comme guerres, traités de paix et d’alliance, commerce, voyages.) […] L’étude des actes de la liberté humaine, si incertaine de sa nature, tire sa certitude et sa détermination du sens commun appliqué par les hommes aux nécessités ou utilités humaines, double source du droit naturel des gens 25.
Elle est hachée menu, en cent petits actes distincts, gaie et moqueuse, toujours légère et faite pour des esprits fins, comme les gens de ce pays-ci.
Est-ce que nos paroles n’auraient pas été aussi respectueuses pour les personnes que nos actes pour la souveraineté du pays ?
Ce qu’est le Chapelain qu’on voit, le Chapelain officiel et public, jugez-en aux trois actes éclatants de sa vie littéraire.
Macbeth, acte I, sc. 1.
Il s’en faut, encore ici, que tous les directeurs de ces divers mouvements aient droit de figurer dans une histoire littéraire : elle ne doit tenir compte que de quelques hommes, qui ne sont pas toujours les plus grands par la pensée ou les actes.
Certes, si l’on ne voyait dans ces actes que le sacrifice à une divinité chimérique, ils seraient tout simplement absurdes.
Il n’y a que la main, pour lui, d’Ulysse à Robinson ; il se ressouvient de la tempête de saint Paul dans les Actes des apôtres, et nous ramène à l’incendie du Kent, vaisseau de la Compagnie des Indes, en 1825.