Dans les éloges que nous donnons à Corneille nous avons en vue ses bonnes piéces ; car lorsque l’âge eut glacé son génie, il fut trop au-dessous de lui-même.
Nous étions, le défunt et moi, deux jumeaux, et nous fûmes, à l’âge de quinze jours, baignés dans le même baquet.
S’il est moins brillant au conseil que dans l’action, cela convient à son âge. […] Un âge entier de littérature et de philosophie avait amassé la houille qui remplissait leurs flancs et construit la voie qui dirigeait leur course.
Mais l’interprétation d’un papyrus, ou d’un simple cartouche hiéroglyphique devient à celui-ci l’occasion de récrire l’histoire d’Égypte ; et, de la discussion de l’âge exact d’un morceau de marbre ou d’un fragment de poterie, c’est plaisir de voir celui-là tirer toute une théorie de l’art et de la religion grecque. […] Singulière façon de discuter que de prêter à ses adversaires des préjugés d’un autre âge ! […] S’il n’est pas de ceux qui laissent un « vide en disparaissant », parce qu’après tout ceux-là seuls vraiment en laissent un qui sont frappés en pleine maturité de l’âge, en plein progrès du talent, en pleines promesses d’avenir, il est de ceux du moins qui laissent après eux, dans l’histoire de la littérature d’un siècle, une trace profondément empreinte. […] Donnithorne lui-même est dans l’âge d’aimer et n’a rien de mieux à faire, — toutes suppositions nullement fictives, mais au contraire infiniment probables, — et la vie du jeune M.
III Supposons ce travail achevé et l’enfant arrivé au seul de l’âge adulte.
Écoutons-le, mais ne cherchons pas à le comprendre, ou plutôt comprenons qu’il n’ose pas dire ici toute sa pensée, et que, voulant ménager en sa personne le renom d’écrivain révolutionnaire et le renom d’homme d’État monarchique, il accorde un peu aux républicains, un peu aux royalistes, pour conserver dans les deux partis la popularité de ses jeunes opinions et la popularité de ses idées mûres dans son âge plus avancé.
Est-ce regret d’une actrice descendue de la scène avant l’âge, et qui ne peut renoncer sans désespoir aux rôles qu’elle s’était dessinés pour sa vie ?
Certes les motifs populaires de Haydn contenaient plus qu’une piquante étrangeté ; mais nullement un type d’art, valant pour tous les âges, purement humain, non local seulement.
Vraiment, à voir la misérable petite, pelotonnée sur le banc, et le mouchoir aux yeux, et qui a commencé par la mendicité, et qui n’a eu nul appui, nul enseignement pour résister aux pauvres petits vices de son âge, il vous prend une mélancolie profonde.
Il y joint une conscience scrupuleuse jusqu’à en être timorée, si bien qu’elle a fini par faire de la pensée du poète une timide ; — une timide vraiment, car elle n’ose parfois se porter en avant plutôt qu’en arrière ; pour chercher le bonheur, pour chercher l’idéal, elle s’arrête hésitante entre le passé lointain — incompris peut-être — et l’avenir indéterminé ; elle s’oublie volontiers dans l’un et se perd dans l’autre à la recherche de « l’étoile suprême », De celle qu’on n’aperçoit pas, Mais dont la lumière voyage Et doit venir jusqu’ici-bas Enchanter les yeux d’un autre âge.
La poésie arrivée à son âge viril dépouille ces langes de sa puérilité.
Qui est-ce qui sait ce que nature même semble ignorer, introduire les formes de l’âge avancé et conserver la vie de la jeunesse ?
Mais ce beau feu ne se soutient pas, et cette « période métaphysique », dont Auguste Comte faisait une époque de l’humanité, un âge du genre humain, a bien duré pour nous un siècle et demi tout au plus. […] Ils ont été sages et modérés, quelquefois d’un doux scepticisme, dans leur jeunesse ; ils sont affirmatifs et ils sont révolutionnaires dans leur âge avancé. […] Remarquez que le phénomène n’est pas nouveau en France et que c’est (surtout) à partir de son âge mûr que Voltaire, et lui aussi, ce semble bien, pour suivre la mode et courir après la popularité, est devenu partiellement révolutionnaire, avec le tempérament le plus conservateur du monde, poussant toujours de ce côté avec plus d’âpreté et de violence. […] Par l’autre, qui restreignait les droits mêmes de l’Église officielle, le nombre des élèves des petits séminaires était limité sévèrement ; défense était faite à ces établissements de recevoir des élèves externes ; ordre leur était donné d’habiller leurs élèves en ecclésiastiques dès l’âge de quatorze ans ; le baccalauréat était interdit aux élèves des petits séminaires et remplacé par un diplôme particulier, lequel ne pouvait se transformer en diplôme de bachelier que quand celui qui le détiendrait serait entré dans les ordres. […] Les curés reçurent une augmentation, suivant leur âge et leur ancienneté, de 500 marks ou de 700 marks.
On croit communément que le jeune Machabée n’étoit pas encore dans un âge susceptible d’amour : mais on se trompe, puisque le texte dit expressement qu’il étoit dans l’asolescence. […] L’air seul de stile et de phrases leur tient lieu de raisonnement et de preuves ; et il faut bien le pardonner à l’yvresse d’un âge sujet à la présomption, à proportion de sa vivacité et de son ignorance. […] Est-il contre la nature et contre l’âge de Romulus qu’il conçoive de l’amour pour elle ?
C’est-à-dire, je ne suis plus dans un âge convenable pour me bien aquiter des soins que demande la royauté. […] La vie est si courte et il y a tant à aprendre à tout âge, que si l’on a le bonheur de pouvoir surmonter la paresse et l’indolence naturèle de l’esprit, on ne doit pas le mettre à la torture sur des riens, ni l’apliquer en pure perte. […] Avoit-il à cet âge des conoissances ausquelles il n’a pensé que dans la suite, par le secours des réflexions, et après que son cerveau a eu aquis un certain degré de consistance ?
Sa gloire se composait de toute une partie affectueuse et charmante, qui a dû périr avec lui et avec ceux de son âge.