Et à travers une fidélité de sujet si absolue, si entière, son esprit gardait sa liberté et sa franchise.
Je transcrirai ici quelques-uns de ces endroits qui ont de l’intérêt à travers leur obscurité et malgré le sous-entendu des allusions.
Ne me sera-t-il pas permis, dans le voyage philosophique que je fais à travers les littératures étrangères, de mettre au premier rang ce poète, et de proposer son idéal à nos Allemands, qui cherchent, sans L’avoir encore trouvée, leur comédie nationale29 ?
Lorsque, paisible, je regarde avec pitié le triste troupeau qui se rue, à travers la fange, sur l’appât des convoitises humaines, tout à coup mon pied glisse, d’humiliants désirs se soulèvent et me rappellent la boue dont je suis fait.
Voilà le genre d’inquiétude qui travaille Agrippine et Athalie, l’une près du trône où elle a élevé son fils par le crime, l’autre sur le trône où elle est montée à travers le carnage de la race royale.
A défaut d’allusions personnelles à Louis XIV, et d’attaques directes dont Fénelon était incapable, les seules maximes générales du Télémaque, tant de traits qui atteignaient Louis XIV à travers Idoménée, auraient suffi pour donner au jeune prince cette délicatesse sur la gloire de son aïeul, et ces étranges préventions contre ses conquêtes, dont s’alarmait si justement Fénelon.
Et c’est aussitôt, avec une vivacité, un entrain, un brio de la parole, l’histoire de ses tournées à travers l’univers, nous donnant ce curieux détail, que sur l’annonce de futures représentations aux États-Unis, annonce toujours faite un an d’avance, une cargaison de professeurs de français est demandée, pour mettre les jeunes gens et les miss de là-bas, en état de comprendre et de suivre les pièces qu’elle doit jouer.
Car le commun ancêtre d’une famille entière d’espèces, maintenant rompue en groupes et sous-groupes distincts, doit leur avoir transmis, à toutes, quelques-uns de ses caractères, modifiés, il est vrai, à divers degrés et de diverses manières ; et ces diverses espèces doivent en conséquence être alliées les uns aux autres par des lignes d’affinités tortueuses et d’inégales longueurs, se relevant à chacune de leurs extrémités pour aboutir aux espèces vivantes à travers la série de leurs nombreux prédécesseurs, ainsi qu’on peut le voir sur la figure à laquelle j’ai déjà si souvent renvoyé le lecteur.
Ce rapprochement de vues successives jette des lumières sur le développement du romantisme lui-même à travers le XIXe siècle. […] Il est ridicule de comparer un exode d’exilés, de réfugiés ou de colonisateurs que mille labeurs attendent, à une île bienheureuse qui serait miraculeusement transportée à travers l’espace.
La conclusion de la Renaissance est, en réalité, individualiste comme celle des Pléiades : l’individu supérieur peut se cultiver et se perfectionner lui-même malgré la dégénérescence collective, et nous voyons en effet le caractère de Michel-Ange s’ennoblir, s’épurer progressivement tandis que son pays s’achemine à travers les échecs vers le déclin final.
Pour le singe, il s’invente au premier coup toute une parenté ; le Pirée d’abord, « son meilleur ami », puis « son cousin le juge maire. » Mais il n’est qu’un écervelé, et babille à tort et à travers.
Un Européen, qui, dans ce temps-là, tombait d’Erzeroum à Tauris, à Comon, à Ispahan, en passant par les ruines de Persépolis, croyait voyager à travers l’espace inconnu sur l’aile des miracles.
On tient que ce n’est pas eau de source, mais eau de neige, qui en fondant distille à travers les rochers dans ce lac enfermé ; et on le juge ainsi, parce qu’en mettant de cette eau sur la langue, on y trouve de l’acrimonie et que l’on n’en est pas désaltéré quand on en boit ; mais elle perd cette qualité en se mêlant dans le fleuve de Zenderoud.
C’est sans doute à ce sermon que Mmede Sévigné fait allusion dans ce passage d’une lettre à sa fille : « Nous entendîmes, après dîner, le sermon du Bourdaloue, qui frappe toujours comme un sourd, disant des vérités à bride abattue, parlant à tort et à travers contre l’adultère ; sauve qui peut !
I « Monsieur, « … Après cet article, il y en aura dans les parlements qui vous traiteront de clérical, et dans les sacristies qui vous attendront à confesse, mais il y en aura aussi quelques-uns du clergé… qui vous en sauront gré, non pas mesquinement pour leur parti, mais généreusement, pour la cause de la pacification des âmes… « … Nous qui, croyant au Christ, croyons que sa morale est divine et par conséquent adéquate à la morale absolue ; nous qui croyant à l’Église, prolongement et organe du Christ, croyons qu’elle a la charge d’adapter incessamment à travers les âges cette immuable morale aux besoins nouveaux des hommes et aux nouvelles conditions de la vie ; comment ne nous sentirions-nous pas le cœur bien fraternel à l’égard des sincères qui, sans avoir notre foi, jugent, pour d’autres et plus justes raisons, que relativement au moins, relativement au point d’évolution où nous sommes parvenus, le monde ne peut se passer de la morale catholique… » II « Monsieur, « J’ai lu avec le plus grand intérêt votre article du dernier numéro de la Revue des Deux-Mondes.
Vous rappelez-vous, mon ami, avoir vu passer dans la demi-teinte projetée sur eux par les œuvres voisines, ces idéales et merveilleuses créations qui, comme les anges de Martinn, portent leur lumière en eux-mêmes : lampes d’albâtre que l’âme fait resplendissante à travers le corps.