Si on voulait calculer le nombre d’années probable, on trouverait que ce nombre est tellement grand que pour écrire seulement le nombre de ses chiffres, il faudrait encore une dizaine de chiffres. […] J’ajoute, pour éviter une confusion, qu’il n’y a pas là non plus une évolution de la loi de Mariotte elle-même ; elle cesse d’être vraie, après je ne sais combien de siècles ; mais au bout d’une fraction de seconde, elle redevient vraie et cela pour un nombre incalculable de siècles. […] Si quelqu’une des circonstances peut s’exprimer par un nombre, et que ce nombre ait dans les deux cas des valeurs très voisines, le sens du mot « peu différent » est relativement clair ; le principe signifie alors que le conséquent est une fonction continue de l’antécédent. […] Sans doute bien des rapprochements qu’on croyait bien établis ont été abandonnés, mais le plus grand nombre subsiste et paraît devoir subsister. […] Les savants, au contraire, croient que certains faits sont plus intéressants que d’autres, parce qu’ils complètent une harmonie inachevée, ou parce qu’ils font prévoir un grand nombre d’autres faits.
Chapitre II : Philosophie politique de Tocqueville Lorsque M. de Tocqueville aborda la science politique, un très-grand nombre d’écoles ou plutôt de partis contraires et hostiles se partageaient, comme nous venons de le voir, l’empire des esprits. […] Cependant il faut avouer que, dans le livre de Montesquieu, le nombre des faits et la masse des matériaux nuisent un peu à l’unité et à la clarté de l’ensemble. […] Et cependant la tendance générale et constante de ce gouvernement est le bien-être du plus grand nombre. […] Au nombre de ces biens chaque jour répandus sur un plus grand nombre d’individus, il faut mettre au premier rang le développement de l’intelligence, la diffusion des lumières. […] Dans une société où une distinction a disparu, où tous les hommes ne sont plus que des individus égaux, la seule force décisive est celle du nombre.
On peut considérer un individu comme exempt de passions, mais une collection d’hommes est composée d’un nombre certain de caractères de tous les genres qui donnent un résultat à peu près pareil ; il faut observer que les circonstances les plus dépendantes du hasard, sont soumises à un calcul positif quand les chances se multiplient. […] La morale, chaque fois qu’elle s’applique à tel homme en particulier, peut se tromper entièrement dans ses suppositions par rapport à lui ; l’organisation d’une constitution se fonde toujours sur des données fixes, puisque le grand nombre en tout genre amène des résultats toujours semblables, et toujours prévus. […] Et l’effet du gouvernement n’est pas incertain comme celui de l’éducation particulière, puisque, comme je l’ai déjà dit, les chances du hasard subsistent par rapport au caractère d’un homme, tandis que dans la réunion d’un certain nombre, les résultats sont toujours pareils. […] Supposez d’abord un très petit nombre d’hommes extraits d’une nation immense, une élection combinée, et par deux degrés, et par l’obligation d’avoir passé successivement dans les places qui font connaître les hommes et exigent, et de l’indépendance de fortune, et des droits à l’estime publique pour s’y maintenir. […] Les preuves sans nombre, qui s’échappent d’elle de toutes parts, doivent enfin l’emporter sur la fabrication de la calomnie.
Spencer, « qu’elle exerce efficacement le plus grand nombre des éléments nerveux intéressés à la perception, et ne surcharge que le plus petit nombre possible de ces éléments12 ». […] peut-elle réduire le nombre de ses circonvolutions cérébrales ou diminuer le poids de son cerveau ? […] Cette science a été l’objet, depuis quelques années, d’un certain nombre de travaux. […] Le nombre des idées, en effet, se trouve diminué par cela seul qu’est diminué le nombre des mots ; il y a relativement peu de mots aux rimes pleines. […] Après la foi me classique de l’alexandrin (6 et 6), qui présente à l’oreille deux nombres égaux, la forme 8 et 4 (ou 4 et 8) est la meilleure, parce qu’elle offre un nombre double de l’autre.
De ce nombre fut Solon d’Athènes. […] Les enfants du village, du nombre desquels est celui-ci, m’ont, dans leurs jeux, choisi pour roi : probablement, ils m’ont jugé le plus digne de l’être. […] Dans ce nombre, les Pasargades sont les plus nobles, et c’est parmi eux que se trouve la famille des Achéménides, dont les rois perses sont sortis. […] Si vous me refusez, les peines que vous avez endurées hier, et d’autres sans nombre, seront votre partage : laissez-vous donc persuader par moi, et devenez libres. […] Pour cette fois, ils en vinrent aux mains avec les barbares au-delà du rétrécissement, et un nombre infini d’ennemis trouvèrent la mort dans ce combat.
Sans m’attacher à prouver cette assertion, il me suffira d’observer que l’esprit du clergé catholique, qui s’est emparé de tout temps de l’instruction publique, est entièrement opposé aux progrès des lumières et de là raison que tout favorise dans les pays protestants, et qu’il ne s’agit pas dans cette question d’examiner s’il n’a pas existé dans les pays catholiques de très-grands hommes depuis la renaissance des lettres ; mais si le grand nombre, si le corps de la nation est devenu plus éclairé et plus sensé : car le privilège du petit nombre de grandes têtes consiste à ne pas ressembler à leur siècle, et rien de leur part ne peut faire loi. […] Dans les universités, chaque étudiant choisit l’objet et le nombre des cours qu’il veut suivre, et que les professeurs ont soin d’annoncer publiquement avec l’heure et le lieu. […] On conçoit qu’un certain nombre de livres élémentaires, faits avec clarté et avec précision, est une des choses les plus désirables pour l’avancement des sciences et des lettres. […] A mesure que les peuples se civiliseront, le nombre des langues essentielles augmentera ; car ce qu’il y a de moins douteux, c’est que les arts, les sciences et les lettres voyagent, et qu’il est impossible de les fixer. […] C’est-à-dire que le grand nombre des nations savantes et policées obligea les hommes éclairés de chaque nation d’étudier une multitude si prodigieuse de langues nécessaires à la circulation des connaissances acquises, que leur tête en péta.
Ce continu possède un certain nombre de propriétés, exemptes de toute idée de mesure. […] Celui-ci est une échelle dont les échelons (nombres commensurables ou incommensurables) sont en nombre infini, mais sont extérieurs les uns aux autres, au lieu d’empiéter les uns sur les autres comme le font, conformément à la formule précédente, les éléments du continu physique. […] Jusqu’à présent toutefois nous n’avons pas introduit la notion du nombre des dimensions. […] Le continu mathématique à une dimension comportait une échelle unique dont les échelons en nombre infini correspondaient aux diverses valeurs commensurables ou non d’une même grandeur. […] Et en effet, pour que nous puissions appliquer à un continu la règle que j’ai exposée plus haut et par laquelle on peut reconnaître le nombre de ses dimensions, nous devons nous appuyer sur ce fait que deux éléments de ce continu tantôt peuvent et tantôt ne peuvent pas être discernés.
Au lieu de lui fournir des instruments, comme elle l’a fait pour bon nombre d’espèces animales, elle a préféré qu’il les construisît lui-même. […] De ce nombre sont les guerres d’aujourd’hui. […] Plus de délégation à un nombre restreint de soldats chargés de représenter la nation. […] On dira que cet ascétisme fut le fait d’un petit nombre, et l’on aura raison. […] L’un et l’autre seront toujours l’apanage d’un petit nombre.
À plus forte raison en est-il ainsi des valeurs esthétiques qui sont lettre morte pour le plus grand nombre. […] Parce qu’un état se trouve dans un grand nombre de sujets, il n’est pas, pour cela, objectif. […] Entre ces deux propositions : J’aime ceci et Nous sommes un certain nombre à aimer ceci, il n’y a pas de différence essentielle. […] Il y a nombre de cas où il n’existe, pour ainsi dire, aucun rapport entre les propriétés de l’objet et de la valeur qui lui est attribuée. […] Or, suivant qu’il est plus ou moins intense, le nombre des attentats Contre la personne est plus ou moins élevé.
En effet, elle doit, avant tout, avoir pour objet d’abréger le travail scientifique en substituant à la multiplicité indéfinie des individus un nombre restreint de types. […] Mais, pour cela, il faut qu’elle soit faite, non d’après un inventaire complet de tous les caractères individuels, mais d’après un petit nombre d’entre eux, soigneusement choisis. […] Puisque la nature de toute résultante dépend nécessairement de la nature, du nombre des éléments composants et de leur mode de combinaison, ces caractères sont évidemment ceux que nous devons prendre pour base, et on verra, en effet, dans la suite, que c’est d’eux que dépendent les faits généraux de la vie sociale. […] « Nous n’avons rien de mieux à faire, dit-il, que de considérer comme une société simple celle qui forme un tout non assujetti à un autre et dont les parties coopèrent, avec ou sans centre régulateur, en vue de certaines fins d’intérêt public53. » Mais il y a nombre de peuples qui satisfont à cette condition. […] Or, un même élément ne peut se composer avec lui-même et les composés qui en résultent ne peuvent, à leur tour, se composer entre eux que suivant un nombre de modes limité, surtout quand les éléments composants sont peu nombreux ; ce qui est le cas des segments sociaux.
L’on enflammait de mille manières le goût de l’étude ; et les éloges flatteurs qu’obtenaient les disciples de la philosophie, en augmentaient encore le nombre. […] Le petit nombre d’hommes éclairés qu’offrait la Grèce à l’admiration du reste du monde, la difficulté des voyages ; l’ignorance où l’on était de la plupart des faits recueillis par les écrivains, la rareté de leurs manuscrits, tout contribuait à inspirer la plus vive curiosité pour les ouvrages célèbres. […] Les philosophes de l’antiquité ont combattu quelques erreurs ; mais ils en ont adopté un grand nombre. […] Les philosophes grecs étaient en très petit nombre, et des travaux antérieurs à leur siècle ne leur offraient point de secours ; il fallait qu’ils fussent universels dans leurs études. […] Ce qu’on peut remarquer en général dans les orateurs grecs, c’est qu’ils ne se servent que d’un petit nombre d’idées principales, soit qu’on ne puisse frapper le peuple qu’avec peu d’arguments exprimés fortement et longtemps développés, soit que les harangues des Grecs eussent le même défaut que leur littérature, l’uniformité.
Le 17, soirée à Wahnfried ; un assez grand nombre de nos compatriotes y figuraient ; M. […] Le voyage de Munich à Paris est d’ailleurs le plus facile ; et puis c’est à Munich que nous retrouvons le plus grand nombre des artistes bayreuthiens, le capellmeister Levi en tête. […] Il méritait d’être compris par un petit nombre, un petit nombre, à lui dédiant leurs âmes, très humblement. […] Les instruments furent perfectionnés, leur nombre multiplié. […] Il existe une symphonie, inédits je crois, de Georges Bizet, exécutée il y a bon nombre d’années chez Pasdeloup, où le compositeur a introduit un thème fixe à la Berlioz.
Un grand nombre de sensations dites d’odeur en renferment d’autres. […] « Un très grand nombre de corps, et particulièrement les sels, présentent ce fait très remarquable, que la sensation produite par eux sur les parties antérieures de la langue est entièrement différente de celle qu’ils donnent, à la partie postérieure. […] Dans l’un et dans l’autre, il s’agit de mouvements dont la petitesse, la vitesse et le nombre sont tout à fait disproportionnés aux grandeurs ordinaires que nous pouvons apprécier dans le temps et dans l’espace. […] Quant à cette sensation plus forte et à ces sensations plus faibles, elles sont composées chacune de sensations successives plus courtes, lesquelles, isolées, peuvent encore être aperçues par la conscience, et dont le nombre est égal à celui des ébranlements aériens divisé par deux. […] Nous concevons, d’après les trois principes posés, que les sensations élémentaires des cinq sens peuvent être elles-mêmes des totaux composés des mêmes éléments, sans autre différence que celle du nombre, de l’ordre et de la grandeur de ces éléments, et que, partant, comme les diverses sensations de l’ouïe ou de la vue, elles peuvent se réduire à un type unique.
Notes sur l’Ancien-Régime Note 1livre premier, chapitre II, ISur le nombre des ecclésiastiques et des nobles. […] Moheau, à qui Lavoisier s’en réfère dans son rapport de 1791, n’en sait pas davantage (Recherches sur la population de la France, 1778, 105) ; Lavoisier dit 83 000 individus, et le marquis de Bouillé (Mémoires, 50) 80 000 familles, tous deux sans aucune preuve J’ai relevé, dans le Catalogue nominatif des gentilshommes en 1789, par Laroque et Barthélemy, le nombre des nobles qui ont voté, directement ou par procuration, aux élections de 1789, en Provence, Languedoc, Lyonnais, Forez, Beaujolais, Touraine, Normandie, Ile-de-France ; ce nombre est de 9 167 D’après le recensement de 1790 donné par Arthur Young dans ses Voyages en France, le nombre des habitants de ces provinces est de 7 757 000, ce qui, par proportion, donne un peu plus de 30 000 nobles votants parmi les 26 millions d’habitants de la France En étudiant la loi, et en dépouillant les listes, on voit que chacun de ces nobles représente un peu moins d’une famille, puisque le fils d’un propriétaire de fief vote s’il a vingt-cinq ans ; je ne crois donc pas qu’on se trompe beaucoup en évaluant à 26 000 ou 28 000 le nombre des familles nobles, ce qui, à raison de 5 personnes par famille, donne 130 000 ou 140 000 nobles La France en 1789 ayant 27 000 lieues carrées et 26 millions d’habitants, on peut compter une famille noble par lieue carrée et par 1 000 habitants. […] Le seigneur paye 6 sous de nourriture pour la corvée à bras et 12 sous de nourriture pour la corvée de voiture à 4 bœufs. « Dans le nombre des corvéables, il s’en trouve la plus grande partie réduite presque à la mendicité et chargée d’une famille nombreuse, ce qui détermine souvent le seigneur à ne point les exiger à la rigueur. » Valeur ainsi réduite des corvées, 49 livres 15 sols. […] 23° Droit de terrage ou champart : c’est le droit de percevoir, après que les dîmes sont levées, une portion des fruits de la terre. « En Bourbonnais, le terrage se perçoit de différentes manières, à la 3e gerbe, à la 5e, 6e, 7e, et communément au quart ; à Blet, c’est à la 12e. » Le seigneur de Blet ne perçoit le terrage que sur un certain nombre de terres de sa seigneurie ; « par rapport aux Brosses, il paraît que tous les domaines possédés par les censitaires sont assujettis à ce droit ». — Ces droits de terrage sont compris dans les baux des fermes de Blet et des Brosses.
Nombre . […] Nombre . […] Il faut observer, 5°. que les primitifs n’ont pas tous le même nombre de dérivés, parce que toutes les idées primitives ne sont pas également susceptibles du même nombre d’idées modificatives ; on que l’usage n’a pas établi le même nombre d’inflexions pour les exprimer. […] C’est par-là que l’on fixera le nombre des futurs en grec, en hébreu, en allemand, &c. […] Les noms qui en grec, en latin, en allemand, reçoivent des nombres & des cas, ne reçoivent que des nombres en françois, en italien, en espagnol & en anglois, quoique maints Grammairiens croyent y voir des cas, au moyen des prépositions qui les remplacent effectivement, mais qui ne le sont pas pour cela.
On substitue aux objets réels qu’on imaginait d’abord des chiffres qui les remplacent partiellement ; ils les remplacent au seul point de vue qu’on avait besoin de considérer en eux, je veux dire au point de vue du nombre. […] Dorénavant je remplace le premier chiffre par A, le second par B, le troisième par C, et j’écris la proportion suivante : Et je vois que dans tout cas semblable, pour savoir l’ouvrage total, il me suffira de multiplier le nombre des ouvriers réunis par le chiffre de l’ouvrage des premiers, puis de diviser le produit par le nombre de ces premiers. […] Le chiffre arithmétique ne remplace point la chose entière avec toutes ses qualités et caractères, mais seulement sa quantité et son nombre.
Se diviser à l’infini, associer selon les proportions les plus variées le sujet, avec l’objet, se faire l’acteur de toutes les aventures afin d’en être le spectateur, tel apparaît le vœu de l’être phénoménal, à la fois inventeur et deviner d’énigme, auteur des charades sans nombre dont il cherche et divulgue le sens. […] C’est l’attitude esthétique où ne se hausse qu’un petit nombre d’individus. Mais ce petit nombre suffit pour que soit réalisé, d’une façon concrète, le vœu de connaissance où l’on a situé la raison d’être, la cause et la fin de l’existence phénoménale. […] C’est qu’aussi, cette attitude, réalisée en un trop grand nombre d’êtres, aurait pour effet de diminuer l’intérêt du spectacle.
Mais après un certain nombre de représentations, le monde comprit que la maniere de traiter la comédie en philosophe moral étoit la meilleure, et laissant parler contre le Misantrope les poëtes jaloux, toujours aussi peu croïables sur les ouvrages de leurs concurrens, que les femmes sur le mérite de leurs rivales en beauté, il en est venu avec un peu de temps à l’admirer. […] Quand le succès de ces deux tragédies sembloit égal, à compter le nombre des personnes qui prenoient des billets à l’hôtel de Guenegaud et à l’hôtel de Bourgogne, on voïoit bien qu’il ne l’étoit pas dès qu’on écoutoit le sentiment de ceux qui sortoient de ces hôtels, où deux troupes separées joüoient alors la comedie françoise. […] Quoique le grand Corneille soit generalement parlant bien supérieur à Rotrou, n’y a-t-il point plusieurs tragédies de Corneille, je n’en ose dire le nombre, qui perdroient le prix contre le Venceslas de Rotrou, au jugement d’une assemblée équitable. […] Il faut du temps aux personnes désinteressées pour se reconnoître et pour s’affermir réciproquement dans leur sentiment par l’autorité du grand nombre.
C’est d’elle qu’Ulpien dit qu’ elle n’est point connue naturellement à tous les hommes (comme l’équité naturelle), mais seulement à un petit nombre d’hommes qui ont appris par la pratique du gouvernement ce qui est nécessaire au maintien de la société . […] Corollaire relatif à la sagesse politique des anciens Romains Ici se présente une question à laquelle il semble bien difficile de répondre : lorsque Rome était encore peu avancée dans la civilisation, ses citoyens passaient pour de sages politiques ; et dans le siècle le plus éclairé de l’empire, Ulpien se plaint qu’ un petit nombre d’hommes expérimentés possèdent la science du gouvernement . […] Dans les monarchies il faut peu d’hommes d’état pour traiter des affaires publiques dans les cabinets en suivant l’équité civile ou raison d’état ; et un grand nombre de jurisconsultes pour régler les intérêts privés des peuples d’après l’équité naturelle. […] L’équité civile, ou raison d’état, devient le privilège d’un petit nombre de politiques et conserve dans le cabinet des rois son caractère mystérieux.
Ainsi le petit nombre de personnes que ce genre d’études intéresse pourra comparer, et pour la forme et pour le fond, les trois manières de l’auteur à trois époques différentes, rapprochées, et en quelque sorte confrontées dans le même volume. […] Ainsi, bon nombre de vers se sont trouvés refaits, bon nombre de strophes remaniées, remplacées ou ajoutées.
En ce cas, il compare toujours le nombre maximum des graines produites par les deux espèces croisées et par leur postérité hybride, avec le nombre moyen produit par les deux espèces pures à l’état de nature. […] Noble m’a assuré qu’il élevait pour la greffe un grand nombre de sujets d’un hybride entre les Rhod. […] Or, depuis ce degré extrême de la stérilité, nous avons des hybrides féconds entre eux produisant un nombre de graines de plus en plus considérable jusqu’à une fécondité parfaite. […] On pourrait encore citer un grand nombre de faits analogues. […] Il semble encore plus frappant, lorsqu’on songe qu’il y a un nombre considérable d’espèces dont les croisements sont complétement stériles, bien qu’elles aient les unes avec les autres les plus étroites ressemblances.
Le choix est nécessairement déterminé par le nombre et la qualité des éléments que l’on vient de dire, l’action de ces éléments, facteurs de l’acte, combinée elle-même avec l’inclination dominante, intéressée, passionnelle, intellectuelle ou morale, de l’être qui choisit. […] Voici enfin ce mélange de bien et de mal, de passions tour à tour contenues et lâchées, de méchanceté et de bonté qui est le lot du plus grand nombre. […] Le nombre de ses besoins s’accroît dans la mesure du nombre de ses richesses. […] C’est à cet engouement, à ce souci thérapeutique qu’est due la fondation de l’Institut Pasteur, excellent monastère scientifique d’où sont sortis déjà, d’où sortiront par la suite nombre de travaux désintéressés dont le Génie de la Connaissance sera seul à profiler. […] Il n’est pas permis de nos jours de conclure à l’inefficacité absolue de la médecine et il faut accorder, qu’en nombre de cas particuliers, des malades auraient succombé, que l’intervention des médecine a conservés.
Nous retrouvons cette coutume chez toutes les nations barbares, au nombre desquels on est forcé de compter les Romains, lorsqu’on lit ces deux passages curieux de la loi des douze tables : Adversus hostem æterna auctoritas esto. […] Les dix ans du siège de Troie célébrés chez les Grecs, répondent, chez les Latins, aux dix ans du siège de Véies ; c’est un nombre fini pour le nombre infini des années antérieures, pendant lesquelles les cités avaient exercé entre elles de continuelles hostilités77 78. […] Le nombre, chose la plus abstraite de toutes, fut la dernière que comprirent les nations. Pour désigner un grand nombre, on se servit d’abord de celui de douze, de là les douze grands dieux, les douze travaux d’Hercule, les douze parties de l’as, les douze tables, etc. Les Latins ont conservé, d’une époque où l’on connaissait mieux les nombres, leur mot sexcenti, et les Italiens, cento, et ensuite cento e mille, pour dire un nombre innombrable.
Ces objections pourraient décourager pendant quelque temps mon espérance ; néanmoins il me paraît impossible que tout ce qui est bien en soi n’acquière pas à la fin un grand ascendant, et je crois toujours que ce sont les orateurs ou les écrivains qu’il faut accuser, lorsque des discours prononcés au milieu d’un très grand nombre d’hommes, ou des livres qui ont le public entier pour juge, ne produisent aucun effet. […] Un très petit nombre d’hommes se vouait, chez les anciens, à cette morale stoïcienne qui réprimait tous les mouvements du cœur : la philosophie des modernes, quoiqu’elle agisse plus sur l’esprit que sur le caractère, n’est qu’une manière de considérer tous les objets de la vie. […] Ces erreurs subsisteront tant que la langue de la logique ne sera pas fixée de la manière la plus positive, et mise à la portée du plus grand nombre. […] Un très petit nombre de caractères vraiment distingués pourrait se décider dans le calme de la retraite par le seul sentiment de la vertu ; mais lorsqu’il faut du courage pour accomplir un devoir, la plupart des hommes, même bons, ne se confient en leurs forces que quand leur âme est émue, et n’oublient leurs intérêts que quand leur sang est agité. […] Si vous interdisiez l’éloquence, une réunion d’hommes serait toujours conduite par les sentiments les plus vulgaires ; car dans l’état habituel, ces sentiments sont ceux du plus grand nombre, et c’est au talent de la parole que l’on a dû toutes les résolutions nobles et intrépides que les hommes rassemblés ont jamais adoptées.
Or, cette comparaison ne donne pas des résultats très satisfaisants, car s’il est un grand nombre d’animaux où la loi paraît se vérifier, il est des exceptions capitales et inexplicables. […] Un naturaliste distingué, Desmoulins, a essayé d’établir cette loi : que l’étendue et la force de l’intelligence sont en raison du nombre des circonvolutions ; quelques uns ajoutent : et de la profondeur des anfractuosités. […] Déjà, dans l’antiquité, Érasistrate l’avait défendue, et il expliquait la supériorité intellectuelle de l’homme par le nombre de ses circonvolutions. […] « Pour la forme générale, pour le nombre et l’étendue des sous-divisions, pour l’arrangement des circonvolutions, le mouton approche de l’éléphant beaucoup plus près que le chien. […] » Un autre fait remarquable, attesté et par Leuret et par Gratiolet, c’est que pour l’étendue et le nombre des circonvolutions l’éléphant est au-dessus de l’homme.
La Géographie moderne a été traitée par un plus grand nombre d’écrivains que l’ancienne ; mais la plûpart n’étant que de compilateurs qui se copient les uns les autres, sans avoir vu un seul des pays dont ils parlent, il faut nécessairement se borner à quelques bons livres. Je mets de ce nombre la Géographie moderne abrégée par l’Abbé Nicolle de la Croix, 1766. deux volumes in-12. […] La description de l’Egypte n’auroit pas été moins estimable, si l’on avoit supprimé beaucoup de phrases inutiles, & un grand nombre de détails ennuyeux. […] Le parallèle des anciens peuples avec les Amériquains suppose une grande connoissance de l’antiquité ; mais il est plus ingénieux que sensé ; & s’il y a dans ce livre beaucoup de choses intéressantes, il y a aussi un grand nombre d’idées fausses. Nous avons un grand nombre de voyages faits en Amérique ou dans quelques parties de l’Amérique.
Enfin ce fut le tour des écrivains que nous allons étudier et aujourd’hui, l’accueil qu’ont reçu certains romans russes, a fait entreprendre d’un coup un nombre considérable de traductions, dont il faut bien que la vente paraisse assurée. […] Il faut croire qu’à diverses périodes, ces œuvres, et celles qui en ont été inspirées, ont mieux satisfait les penchants d’un nombre notable de lecteurs français que les œuvres véritablement du terroir ; qu’en d’autres termes la littérature nationale n’a jamais suffi, et aujourd’hui moins que jamais, à exprimer les sentiments dominants de notre société, que celle-ci s’est mieux reconnue et complue dans les productions de certains génies étrangers que dans celles des poètes et des conteurs qu’elle a fait naître. […] Le grand homme en tout ordre est celui qui, en vertu de lui-même et par suite de son accord avec l’âme des générations contemporaines ou postérieures, sans limites de temps, parvient à gagner à sa personne ou aux manifestations sensibles qui l’expriment, un nombre, proportionnel à sa gloire, de partisans, de croyants, d’admirateurs, qui, reconnaissant en lui leur type exemplaire, amplifient pour ainsi dire et répandent son être en consentant à faire ses volontés, à éprouver ses émotions, à concevoir ses pensées, à ressentir ses croyances.
Après un petit nombre de séances, une maladie grave m’empêcha, à cette époque, de poursuivre une entreprise encouragée, dès sa naissance, par les suffrages de plusieurs savants du premier ordre, parmi lesquels je pouvais citer dès lors MM. […] Pour compléter cette notice historique, il est convenable de faire observer, relativement à quelques-unes des idées fondamentales exposées dans ce cours, que je les avais présentées antérieurement dans la première partie d’un ouvrage intitulé : Système de politique positive imprimée à cent exemplaires en mai 1822, et réimprimée ensuite en avril 1824, à un nombre d’exemplaires plus considérable. Cette première partie n’a point encore été formellement publiée, mais seulement communiquée par la voie de l’impression, à un grand nombre de savants et de philosophes européens.
De là vint qu’on ne regarda point à mettre nombre de mots en réforme ; et le développement de l’énergie expressive des signes ne fit que compenser la notable réduction du matériel de la langue. […] Le résultat de ce travail fut un système de signes réduits au nombre minimum, mais merveilleusement précis, clairs, aptes à fournir une infinité de combinaisons ; et la qualité du style sera précisément équivalente à la valeur intellectuelle de ces combinaisons. […] Dès le début, le nombre des académiciens avait été porté de 34 à 40, où il est encore aujourd’hui fixé. […] Mais elle était en réalité, elle fut pendant tout le siècle l’expression très fidèle de l’esprit qui prévalait dans la société polie ; et si l’on voulait se convaincre qu’il ne faut pas juger tout le siècle par ses grands écrivains, on n’aurait qu’à regarder comment ils furent toujours, par le nombre, une minorité, et, par le goût, une opposition dans l’Académie. […] Et puis, il y a dans une langue, comme dans un corps vivant, un point de maturité où les formes générales, la structure intérieure s’arrêtent, où les organes sont complets en nombre et en développement, où, jusqu’à la dissolution finale, la somme des changements doit demeurer inférieure à la somme des éléments fixes : c’était ce point que la langue avait atteint au xviie siècle, Vaugelas le comprenait : et de fait, pour la langue, Victor Hugo est moins loin de Malherbe que Ronsard de Villon.
« Quant au nombre d’œufs qu’il contient, les auteurs ne sont pas d’accord. […] Ayant pris un certain nombre de ces oiseaux sur le nid, je reconnus avec plaisir deux de ceux qui portaient à la patte le petit fil d’argent. […] Il était nuit noire quand je quittai mon poste, et j’étais convaincu qu’il en restait encore un bien plus grand nombre dehors. […] Toute la nuit, je ne fis que rêver d’hirondelles, tant j’étais impatient de constater leur nombre, avant que l’époque de leur départ fût arrivée. […] Les hirondelles aussi revinrent à leur arbre, et j’en vis le nombre s’accroître chaque jour.
Les préceptes des beaux-arts et de la littérature, un grand nombre de lois, la plupart des opinions philosophiques, ont été transportés successivement de Grèce en Italie. […] L’éloquence orageuse de la Grèce, ni l’ingénieuse flatterie de la France ne sont faites pour les gouvernements aristocratiques : ce n’est ni le peuple, ni l’individu-roi qu’il faut captiver ; c’est un corps, c’est un petit nombre, mettant en commun ses intérêts séparés. […] On ne voit donc, dans la première époque de leur littérature, aucun ouvrage qui montre une profonde connaissance du cœur humain, qui peigne ni le secret des caractères, ni les diversités sans nombre de la nature morale. […] La principale cause de l’admiration qui nous saisit en lisant le petit nombre d’écrits qu’il nous reste de la première époque de la littérature romaine, c’est l’idée que ces écrits nous donnent du caractère et du gouvernement des Romains. […] Ovide, dans ses Tristes, défend aux femmes de lire les Annales en vers d’Ennius, parce que, dit-il (nihil est hirsutius illis), rien n’est plus grossier que ces Annales ; et le plus grand nombre des commentateurs latins considèrent Ennius comme un mauvais écrivain.
., et tout à côté, en contraste, des cercles et des ellipses, je prononce à propos des premiers le nom de polygone, je n’ai pas en moi-même la représentation sensible du polygone pur, c’est-à-dire abstrait ; car le polygone pur est une figure à plusieurs côtés, sans que ces côtés fassent un nombre : ce qui exclut toute expérience et représentation sensible ; dès que les côtés sont plusieurs ils font un nombre, trois, quatre, cinq, six, etc. ; qui dit plusieurs dit nombre déterminé, fixé. Ordonner à quelqu’un de voir ou d’imaginer plusieurs côtés et, en même temps, de n’en voir ou imaginer ni trois, ni quatre, ni aucun nombre, c’est prescrire et interdire à la fois la même opération. — Pareillement, lorsque, après avoir vu dans la campagne trente arbres différents, des chênes, des tilleuls, des bouleaux, des peupliers, je prononce le mot arbre, je ne trouve pas en moi-même une figure colorée qui soit l’arbre en général ; car l’arbre en général a une hauteur, une tige, des feuilles, sans avoir telle hauteur, telle tige, telles feuilles ; et il est impossible de se représenter une grandeur et une forme, sans que cette grandeur et cette forme soient telles ou telles, c’est-à-dire précises. — À la vérité, devant le mot arbre, surtout si je lis lentement et avec attention, il s’éveille en moi une image vague, si vague qu’au premier instant je ne puis dire si c’est celle d’un pommier ou d’un sapin. […] À mesure que nos expériences deviennent plus nombreuses, nous remarquons et, partant, nous nommons un plus grand nombre de caractères généraux dans un même objet. […] Désormais le nom correspond pour moi non seulement à l’expérience d’une certaine forme extérieure, mais encore à l’expérience d’une certaine structure intérieure, c’est-à-dire à un nombre énorme d’expériences de toutes sortes qui sont faites et à un nombre indéfini d’expériences de toute sorte qui pourront se faire.
Un inventeur industriel peut être en butte à des vexations de la part de ceux dont son invention alarme les intérêts (Fulton et les bateliers de l’Elbe) ; mais au bout d’un petit nombre d’années, les résistances cèdent. […] Un tribunal croit opportun que la France continue à commettre chaque année cent vingt mille crimes et délits à procès, ce nombre étant nécessaire pour alimenter les cours criminelles. […] Peut-être évaluera-t-on l’effort dépensé dans un travail au moyen d’un mètre matériel tel que les graduations d’un dynamomètre ou le nombre de calories dépensées. […] « L’homme d’aujourd’hui reconnaît un certain nombre de valeurs médiales, telles que la richesse, le confort, l’honneur, la puissance, la science, etc., qui exercent sur lui une attraction très considérable. […] Elle doit tenir compte de cette grande loi du nivellement de la culture qui se manifeste clairement au cours de l’évolution historique et en vertu de laquelle le nombre de ceux qui ont part aux bienfaits de la civilisation s’accroît sans cesse d’âge en âge.
Dans les arts, les principes sont en grand nombre, et rien n’est plus facile que de se tromper dans le choix de celui qu’on veut poser comme le plus important. […] Les juges qui n’ont lû qu’un très-petit nombre de livres, mais à qui l’expérience journaliere a montré quels sont les motifs de décision qui déterminent les tribunaux dans le jugement des procez, ne se trompent presque jamais dans leurs prédictions sur l’évenement d’une cause. […] Les principes generaux sur lesquels on peut se fonder pour raisonner consequemment touchant le mérite d’un poëme, sont en petit nombre. […] Quoique les beautez doivent être moins arbitraires dans l’art oratoire que dans l’art poëtique, néanmoins Quintilien dit qu’il ne s’est jamais assujetti qu’à un très-petit nombre de ces principes et de ces regles, qu’on appelle principes generaux et regles universelles.
On peut croire que cette idée venoit de ce que l’acteur qui récitoit sur le théatre, ne devoit dire qu’un certain nombre de mots, tandis que l’autre acteur chargé de la gesticulation faisoit un certain geste. Le premier devoit dire apparemment un plus grand nombre de mots lorsque le second faisoit un autre geste. […] Qu’on se représente donc pour se faire une juste idée de ces choeurs un grand nombre d’acteurs excellens répondans au personnage qui leur adresse la parole. […] Cet évenement fut même cause que les athéniens réduisirent à quinze ou vingt personnes le nombre des acteurs de ces choeurs terribles qui avoient été composez quelquefois de cinquante personnages.
Aujourd’hui la plus complète civilisation semble répandue chez les peuples, soumis la plupart à un petit nombre de grands monarques. […] Ces ligues perpétuelles d’un grand nombre de cités libres ont formé deux aristocraties. L’Empire germanique est aussi un système composé d’un grand nombre de cités libres et de princes souverains.
Voyez en effet : le nombre, le rapprochement, ont-ils jamais nui aux brillants champions de la pensée, de la poésie, ou de l’éloquence ? […] Et ailleurs, dans la critique courante, dans la poésie, combien n’a-t-il pas servi aux esprits d’être en nombre, en groupes opposés ! […] sa voix sonore et chantante avec agrément, mélodieuse et sachant les nombres, a dès l’abord tout racheté. […] Dix justes sauvaient une ville : un pareil nombre de bons, et, s’il se peut, d’excellents écrivains, ne suffirait-il pas à sauver une époque ? […] Edmond Biré, qui s’est amusé à recueillir, à collectionner nombre de petites inexactitudes des auteurs contemporains, m’apprend que M.
Ainsi durent être attribuées aux décemvirs, et ajoutées aux douze tables un grand nombre de lois que nous prouverons n’avoir été faites qu’à une époque postérieure. […] Au contraire, plus elles présentent un grand nombre de mots dont l’origine est cachée, moins elles sont agréables, à cause de leur obscurité, de leur confusion, et des erreurs auxquelles elle peut donner lieu. […] Le nombre ne fut introduit que tard dans la prose. […] Ce qui le prouve, c’est que les Grecs employèrent pendant longtemps les lettres majuscules pour figurer les nombres, et que les Latins conservèrent toujours le même usage. […] Les Chinois, qui avec un très petit nombre de signes diversement modifiés, expriment en langue vulgaire leurs cent vingt mille hiéroglyphes, parlent aussi en chantant.
Dites-moi aussi les vers que je vous entendis chanter un soir : j’en ai bien retenu les nombres, mais j’en ai oublié les paroles. […] Quel nombre de temps les grecs et les romains mettoient-ils dans les mesures des chants, composez sur des paroles de quelque nature que ces chants-là pussent être ? […] Quant aux chants composez sur des vers, la mesure de ces chants, le nombre des temps de chaque mesure se trouvoit être déja reglé par la figure du vers. […] Peut-être les anciens ne mesuroient-ils pas les chants de cette espece là, et laissoient-ils à celui qui battoit la mesure en suivant les principes de l’art rithmique, la liberté de marquer la cadence après tel nombre de temps qu’il jugeoit à propos de réunir, pour ainsi dire, sous une même mesure. […] Voila pourquoi les anciens mettoient la poësie au nombre des arts musicaux.
Mais, pour le grand nombre même, il n’est que trop vrai que des éloges multipliés sont fatigants. […] Leibnitz ne peut sentir de bornes qui le resserrent ; il embrasse tout ce que l’esprit humain peut penser ; mais le plus grand nombre s’empare d’un objet auquel il s’attache, autour duquel il tourne sans cesse. […] Si vous les comparez par leur état, vous trouvez, dans cette liste, des militaires qui ont uni les sciences avec les armes, des médecins qui, forcés d’être instruits pour n’être pas coupables, autant par devoir que par génie, sont devenus grands ; des religieux qui, privés par leur état même de toutes les passions, s’en sont fait une dont l’activité a redoublé par le retranchement des autres ; enfin un certain nombre d’hommes qui, jaloux d’être libres, n’ont voulu pour eux d’autre état que celui de s’instruire, et d’autre rang que celui d’éclairer. […] Vous en voyez plusieurs passionnés pour l’étude, et indifférents pour la gloire ; éloignés de cette ostentation, qui est toujours faiblesse ; ne s’apercevant pas même de ce qu’ils sont, ce qui est la vraie modestie ; honorant leurs bienfaiteurs, louant leurs rivaux, assez fiers pour faire du bien à leurs ennemis ; vous en voyez quelques-uns, ornés des grâces, qui, dans le monde, font pardonner les vertus ; mais ce qui fait le caractère du plus grand nombre, ce sont toutes les qualités que donne l’habitude de vivre plus avec les livres qu’avec les hommes : je veux dire des mœurs, les sentiments de la nature ; cette candeur si éloignée de toute espèce d’art ; Cette bonne foi de caractère qui agit d’après les choses, non d’après les conventions, et ne songe jamais à prendre son avantage avec les hommes ; une simplicité qui contraste si bien avec le désir éternel d’occuper de soi, vice des cœurs froids et des âmes vides ; l’ignorance de presque tout, hors des choses utiles et grandes ; une politesse qui quelquefois néglige les dehors, mais qui, au lieu d’être ou un calcul fin d’amour-propre, ou une vanité puérile, ou une fausseté barbare, est tout simplement de l’humanité ; enfin cette tranquillité d’âme, qui, ayant apprécié tout, et n’estimant dans ce songe de la vie que ce qui mérite de l’être, c’est-à-dire, bien peu de choses, ne se passionne pour rien, et se trouve au-dessus des agitations et des faiblesses. […] De là une foule de traits courts et précis, semblables à ces compositions chimiques qui, sous un très petit volume, renferment le fruit d’un grand nombre d’analyses.
C’est en ces termes qu’un moraliste de société, le duc de Lévis, commence un chapitre assez piquant sur les médecins qui étaient en vogue vers 1774 ; et au nombre des conditions requises alors pour réussir, indépendamment des talents propres à la profession, il met un esprit délié, la connaissance et l’usage du monde, des manières agréables : « Mais, avant tout, il fallait qu’ils eussent ou qu’ils feignissent un cœur sensible. » On retrouve quelque chose de ce soin et de cette prétention dans les éloges de Vicq d’Azyr. […] Douées d’une sensibilité exquise et exposées à un grand nombre de souffrances, elles sont surtout intéressées à chercher un consolateur dans leur médecin. […] Ces différents virus étant du nombre de ceux qui agissent sur les nerfs, n’est-il pas vraisemblable que ces organes raffermis par le courage et fortifiés par un bon régime s’accoutument peu à peu à leurs impressions, de manière à pouvoir enfin les braver ? […] Vicq d’Azyr, lié avec un grand nombre des promoteurs et des meneurs de la Révolution, ne se rendait à l’évidence qu’à l’extrémité ; il persistait à ne pas voir les choses aussi en noir qu’elles se prononçaient et éclataient de toutes parts à bien des yeux, et il ne désespérait qu’à son corps défendant pour ainsi dire. […] Sanchez avait plusieurs raisons pour se croire au nombre des proscrits.
L’émulation multiplie ses effets dans un grand nombre de petites sphères ; mais on ne juge pas, mais on ne critique pas avec sévérité, lorsque chaque ville veut avoir des hommes supérieurs dans son sein. […] Le caractère de Werther ne peut être celui du grand nombre des hommes. […] Néanmoins ils ont aussi pour système de mettre en contraste la nature vulgaire avec la nature héroïque, et ils diminuent ainsi l’effet d’un très grand nombre de leurs plus belles pièces. […] On ne doit pas se mettre au niveau du plus grand nombre, mais tendre au plus haut terme de perfection possible : le jugement du public est toujours, à la fin, celui des hommes les plus distingués de la nation. […] Sans doute, avant de grossir le nombre des sectateurs d’un système, on applique toute son attention à le juger, on se décide pour ou contre, par l’exercice indépendant de sa raison.
Il faut qu’une sorte de fermentation, causée par des événements extraordinaires, développe ce sentiment, dont le germe existe toujours chez un grand nombre d’hommes, mais peut mourir avec eux sans qu’ils aient jamais eu l’occasion de le reconnaître. […] Un beaucoup plus grand nombre d’hommes se mêle aux querelles politiques, parce que dans les intérêts de ce genre, toutes les passions se joignent à l’esprit de parti, et décident à suivre l’un ou l’autre étendard ; mais le pur fanatisme, dans tous les temps, et pour quelque but que ce soit, n’existe que dans un certain nombre d’hommes, qui auraient été Catholiques ou Protestants dans le xve siècle, et se font aujourd’hui Aristocrates ou Jacobins. […] Les hommes d’esprit qui, dans toute autre circonstance, cherchent à se distinguer, ne se servent jamais alors, que du petit nombre d’idées qui leur sont communes avec les plus bornés d’entre ceux de la même opinion : il y a une sorte de cercle magique tracé autour du sujet de ralliement que tout le parti parcourt et que personne ne peut franchir ; soit qu’on redoute, en multipliant ses raisonnements, d’offrir un plus grand nombre de points d’attaque à ses ennemis ; soit que la passion ait également dans tous les hommes plus d’identité que d’étendue, plus de force que de variété ; placés à l’extrême d’une idée comme des soldats à leur poste, jamais vous ne pourrez les décider à venir à la découverte d’un autre point de vue de la question, et tenant à quelques principes comme à des chefs, à des opinions, comme à des serments, on dirait que vous leur proposez une trahison quand vous voulez les engager à examiner, à s’occuper d’une idée nouvelle, à combiner de nouveaux rapports. […] Il y a un moment de jouissance dans toutes les passions tumultueuses, c’est le délire qui agite l’existence, et donne au moral l’espèce de plaisir que les enfants éprouvent dans les jeux qui les enivrent de mouvement et de fatigue : l’esprit de parti peut très bien suppléer à l’usage des liqueurs fortes ; et si le petit nombre se dérobe à la vie par l’élévation de la pensée, la foule lui échappe par tous les genres d’ivresse ; mais quand l’égarement a cessé, l’homme qui se réveille de l’esprit de parti, est le plus infortuné des êtres.
Il était de ce petit nombre qui continuait la tradition et comme la race de l’ancienne Université dans la nouvelle. […] Un grand nombre de ces réimpressions, qui sont dans les bibliothèques des curieux, ont été procurées, comme on disait autrefois, par les soins de M. […] Je citerai dans ce nombre : Les Faintises du monde de Pierre Gringore ; L’Advocat des dames de Paris, etc. ; Le Doctrinal des nouveaux mariés ; Le Doctrinal des nouvelles mariées ; Le Mirouer des femmes vertueuses, etc., etc. : ces petits livrets renouvelés du gothique qui se trouvaient il y a quelques années chez le libraire Silvestre.
Ajoutons que Jean Paul paraît se prêter plus que tout autre écrivain à cette espèce de dissection puisque en Allemagne même celui de ses livres qui a eu le plus grand nombre d’éditions, et qui a obtenu le succès le plus populaire, est un extrait et une sorte de quintessence de tous les autres. […] Dans la science des nombres, on peut multiplier les deux termes d’un rapport sans que le rapport change ; on a ainsi deux rapports égaux et une proportion ; et si on répète la même opération plusieurs fois, on obtient une suite de rapports, tous identiques, quoique sous des formes différentes, c’est-à-dire une progression, qui peut s’étendre à l’infini. On peut ensuite faire correspondre une série progressive à une autre, et cette correspondance a conduit aux logarithmes, de telle manière qu’on a substitué au calcul des nombres le calcul plus simple de leurs logarithmes. […] Aux lignes, aux surfaces, aux solides, le géomètre substitue des nombres, parce qu’il ne considère que des rapports. […] Que fait le poète, en effet, que fait tout artiste, et que font en général tous les hommes, sinon substituer continuellement le sensible aux conceptions pures, ou en d’autres termes saisir des rapports et leur substituer des rapports identiques pris dans un autre ordre d’idées, de même que le géomètre substitue à volonté des nombres aux surfaces, des surfaces aux nombres ?
Il ne reste dans Rome même qu’un petit nombre de peintures antiques faites au pinceau. […] Les antiquaires prétendent que c’est la destinée de toutes les peintures anciennes, qui durant un grand nombre d’années ont été enterrées en des lieux si bien étouffez, que l’air exterieur ait été long-temps sans pouvoir agir sur elles. […] Dans les tems les plus féconds en artisans excellens, il se rencontre encore un plus grand nombre d’artisans médiocres. […] On ne parle pas de l’expression aussi-bien que Pline et les autres écrivains de l’antiquité en ont parlé, quand on n’a pas vû un grand nombre de tableaux riches dans cette partie de la peinture. […] Nous lisons encore dans Pline un grand nombre de faits et plusieurs détails qui prouvent que les peintres anciens se piquoient d’exceller dans l’expression, du moins autant que les peintres de l’école romaine se sont piquez d’y exceller.
Ses réactions sont plus ou moins complexes, plus ou moins variées, selon le nombre et la nature des appareils que l’expérience a montés à l’intérieur de sa substance. […] Ou bien encore ils réciteront couramment une prière, la série des nombres, celles des jours de la semaine et des mois de l’année 8. […] La première consisterait à fixer sur le papier un certain nombre de points, par tâtonnement, et à les relier entre eux en vérifiant à tout moment si l’image ressemble à l’objet. […] Nous avons passé en revue un grand nombre de ces faits, et il nous a semblé qu’on pouvait les répartir en deux catégories absolument tranchées. […] Or, en fait, chaque perception enveloppe un nombre considérable de ces sensations, toutes coexistantes, et disposées dans un ordre déterminé.
Les découvertes que l’on fait de la sorte sont d’importance inégale, mais de nombre indéfini. […] Réalisme et idéalisme se succèdent dans la vie d’une nation comme de grandes vagues qui durent à peu près le même nombre d’années. […] § 2. — De même que la comparaison d’un grand nombre de faits particuliers permet d’aboutir à des faits généraux, de même le rapprochement de plusieurs causes individuelles amène à constater des causes générales. […] Le calcul des probabilités indique, à un ou deux près, le nombre des morts et des mariages qui se produiront en un pays dans l’espace d’une année ; il ne saurait apprendre si telle personne désignée se mariera ou mourra durant ces douze mois.
Alcibiade, né dans Paris, n’eût fait qu’accroître le nombre de nos Merveilleux. […] Il en résulta une foule de productions que le temps n’a pas toutes respectées, mais dont il existe encore un bon nombre dans la poudre de nos grandes bibliotheques. […] Le dernier siecle ne vit paroître aucun autre Roman de la force des deux précédents, à moins qu’on ne place le Télémaque au nombre de ces sortes d’ouvrages. […] Celle du Roman est, sur-tout, de ce nombre. […] L’histoire est de ce nombre, sans doute ?
Oui, je l’avoue, la religion rationnelle et pure n’est accessible qu’au petit nombre. Le nombre des philosophes a été comme imperceptible dans l’humanité. […] Car, le nombre n’étant pas un indice de vérité intrinsèque, la minorité pourrait dire : « Vous vous imposez à nous, non pas parce que vous avez raison, mais parce que vous êtes plus nombreux ; ce serait juste, si le nombre représentait la force ; car alors, au lieu de se battre, il serait plus raisonnable de se compter pour s’épargner un mal inutile. […] Ceux qui aiment l’absolu et les solutions claires en appellent volontiers au nombre ; car rien de plus clair que le nombre : il n’y a qu’à compter. […] Un despote qui réaliserait cette amélioration contre la volonté du plus grand nombre serait parfaitement dans son droit.
De ce nombre sont l’Oracle des nouveaux Philosophes, par l’Abbé Guion, les Erreurs de V. […] Nous en avons un grand nombre, & l’on se perd dans cette foule. […] Le dernier siécle a produit un très grand nombre d’écrivains ascétiques ; nous en avons eu aussi beaucoup dans celui-ci qui méritent d’être distingués.
Aucun peintre n’a sçu mieux que lui bien arranger dans une même scene un nombre infini de personnages, placer plus heureusement ses figures, en un mot bien remplir une grande toile sans y mettre de la confusion. […] Un petit nombre des personnages sans nombre dont il est rempli, se trouve être attentif au miracle de la conversion de l’eau en vin qui fait le sujet principal.
Tous deux consistent à saisir des ressemblances et des différences, seulement le savant en aperçoit des centaines, des milliers, là où l’enfant et l’animal n’en voient qu’un petit nombre. […] Ce qui donne au raisonnement quantitatif, sous toutes ses formes, un caractère de rigueur incontestable, c’est qu’il ne s’applique pas à des rapports de toute espèce, mais à un nombre restreint. […] Nous ne connaissons deux positions relatives A et B, que par le nombre des positions intermédiaires, et cette connaissance est due à nos sensations. […] C’est que l’espace nous sera connu dans un détail relativement microscopique ; on y verra un beaucoup plus grand nombre de positions ; il paraîtra s’être enflé, comme dit de Quincey. […] Notre notion d’une période de temps quelconque varie selon le nombre de nos états de conscience.
Chacun des générateurs, résumant en lui une infinité d’influences ethniques indéterminables lègue à son produit un nombre infini de dispositions singulières. […] Nombre de philosophes ont admis l’existence d’une semblable vérité. […] L’idéal est-il l’ascension glorieuse de quelques individualités d’élite ou la montée lente et pénible du grand nombre ? […] En fait la critique de beaucoup de penseurs, ne s’est appliquée qu’à un nombre limité de questions : en rejetant certains actes de foi primés, ils en conservaient ou même en instauraient d’autres. […] Il n’est jamais le nombre ; il n’incarne jamais l’esprit du groupe.
J’aurai soin d’indiquer successivement le petit nombre d’idées analogues déjà formées et d’en faire apprécier l’importance, à mesure que le développement naturel de ce cours les présentera. […] Or nous verrons bientôt que, tout bien considéré, il n’est pas possible d’en distinguer moins de six ; la plupart des savants en admettraient même vraisemblablement un plus grand nombre. […] C’est donc dans ce choix d’un seul ordre vraiment rationnel, parmi le nombre très considérable des systèmes possibles, que consiste la difficulté précise de la question que nous avons posée. […] Chaque siècle ne compte qu’un bien petit nombre de penseurs capables, à l’époque de leur virilité., comme Bacon, Descartes et Leibnitz, de faire véritablement table rase pour reconstruire de fond en comble le système entier de leurs idées acquises. […] En résultat définitif, la mathématique, l’astronomie, la physique, la chimie, la physiologie et la physique sociale : telle est la formule encyclopédique qui, parmi le très grand nombre de classifications que comportent les six sciences fondamentales, est seule logiquement conforme à la hiérarchie naturelle et invariable des phénomènes.
Ce principe n’est pas seulement à la base de ces grandes doctrines de sociologie générale ; il inspire également un très grand nombre de théories particulières. […] Il y a, il est vrai, un certain nombre de faits qu’il est d’usage d’attribuer à l’influence de la race. […] Or, la vie commune ne peut être affectée que par le nombre de ceux qui y collaborent efficacement. […] Pour elle, un fait est primaire simplement quand il est assez général pour expliquer un grand nombre d’autres faits. […] Voilà pourquoi, en fait, le nombre des relations causales, établies par les sociologues, se trouve être si restreint.
Avec infiniment moins d’ambition qu’aucun, il a son point sur lequel il est autant hors de ligne : Manon Lescaut subsiste à jamais, et, en dépit des révolutions du goût et des modes sans nombre qui en éclipsent le vrai règne, elle peut garder au fond sur son propre sort cette indifférence folâtre et languissante qu’on lui connaît. […] Je trouve, dans le nombre 36, tome III, un compte rendu de Manon Lescaut qui se termine ainsi : « … Quel art n’a-t-il pas fallu pour intéresser le lecteur et lui inspirer de la compassion par rapport aux funestes disgrâces qui arrivent à cette fille corrompue ! […] On remarque, il est vrai, dans ce nombre une circonstance qui semblerait indiquer une autre plume que la sienne. C’est qu’on y parle, deux pages plus loin, de la Bibliothèque des Romans de Gordon de Percel (Lenglet-Dufresnoy), en des termes qui ne s’accordent pas tout à fait avec ceux du nombre 47. Or le nombre 47, consacré à une défense personnelle, est bien expressément de Prévost.
A ce thème se rattachent des contes en grand nombre qui prouvent que tel est un colosse, comparé aux êtres de sa race, qui se trouve n’être plus qu’un nain minuscule et débile en regard des guinné. […] Il y aurait certainement un grand nombre d’autres thèmes à énumérer, mais ceux que je viens de citer sont les plus fréquemment mis en œuvre38. […] On en trouverait encore sans grand peine un certain nombre d’autres. […] Caractère fatidique des nombres 3 ou 7 et de leurs multiples. […] Les contes de ce recueil en offriront un certain nombre à ceux qui seraient tentés d’étudier la question plus à fond.
Nous savons de plus que les Latins, et surtout les Grecs, élevaient ou abaissaient la voix sur un grand nombre de syllabes ; ce qui devait nécessairement contribuer chez eux à la mélodie du discours, surtout quand ces élévements ou abaissements étaient distribués d’une manière agréable à l’oreille. […] C’est celle qui résulte de la proportion entre les membres d’une même phrase et entre le nombre des syllabes qui composent chaque membre. […] Je suppose à présent que la langue française n’existât, comme la langue latine, que dans un très petit nombre de bons livres ; et je demande si dans cette supposition on pourrait se flatter de la bien savoir, et être en état de la bien écrire ? […] Je m’en tiens ici à la connaissance de la valeur des mots, de leur signification précise, de la nature des tours et des phrases, des circonstances et des genres de style dans lesquels les mots, les tours, les phrases peuvent être employées ; et je dis que pour arriver à cette connaissance, il faut avoir vu ces mots, ces tours et ces phrases, maniés et ressassés, si je puis m’exprimer ainsi, dans mille occasions différentes ; qu’un petit nombre de livres, quand même on les aurait lus vingt fois, est absolument insuffisant pour cet objet ; qu’on ne saurait y parvenir que par des conversations fréquentes dans la langue même, par un usage assidu, et par des réflexions sans nombre, que cet usage seul peut suggérer. […] Je remarquerai à cette occasion, qu’un professeur de l’école militaire, très versé, à ce qu’on assure, dans la langue latine, a prétendu récemment, et même entrepris de prouver, qu’il y avait un grand nombre de fautes dans quelques pages du père Jouvency.
Si, dans un même intervalle entre deux événements une horloge compte un moins grand nombre de secondes, chacune d’elles dure davantage. […] Nous allons montrer qu’elle donnerait encore pour la vitesse de la lumière le même nombre. […] Ainsi, soit que l’on compte le temps sur une horloge unique, en un lieu déterminé, soit qu’on utilise deux horloges distantes l’une de l’autre, dans les deux cas on obtiendra, à l’intérieur du système mobile S′, le même nombre pour la vitesse de la lumière. […] Consultant d’ailleurs à ce moment une des horloges de son système immobile, il trouvera que le temps t marqué par elle est bien ce nombre. […] Considérons en effet, sur la ligne Hₒ′ H₁′ indéfiniment prolongée de ce système, un grand nombre d’horloges Hₒ′, H₁′, H₂′… etc., séparées les unes des autres par des intervalles égaux l.
— 1836 Depuis six ans environ, il s’est fait un assez bon nombre de tentatives poétiques pour sortir du genre qu’on pourrait appeler élégiaque, lyrique, individuel, du genre de l’art pour l’art, de ces deux cercles voisins l’un de l’autre et où se dessinent hautement Gœthe et Byron. Il y a eu nombre de tentatives épiques, napoléoniennes, sociales, saint-simoniennes, palingénésiques, humanitaires (tous ces mots ont été employés). […] D’une part, il se dore à l’excès des lueurs fantastiques de l’Orient et se brode à cet endroit d’arabesques sans nombre. […] Ses vers me semblent une levée en masse, indisciplinée, orageuse, ardente ; même lorsqu’il triomphe, c’est par le nombre et l’impétuosité, par la bravoure du talent plutôt que par l’art, à la manière d’une invasion d’Arabes quand il est brillant, d’une invasion de Huns ou de Hulans quand il est sombre : ce ne sont pas des victoires romaines. Trois morceaux me semblent, entre autres, très-beaux dans ce poëme, où il serait aisé de relever un grand nombre de traits éclatants et de noter aussi des défauts de bien des sortes.
En montrant leurs fronts cicatricés, en comptant le nombre des ennemis dont ils avaient versé le sang, ils croyaient captiver le cœur des femmes. […] Il faut que l’éducation des vainqueurs se fasse, il faut que les lumières qui étaient renfermées dans un très petit nombre d’hommes s’étendent fort au-delà, avant que les gouvernants de la France soient tous entièrement exempts de vulgarité et de barbarie. […] Quelques hommes peuvent se livrer par goût à l’étude des idées abstraites ; mais le grand nombre n’y est jamais jeté que par un intérêt de parti. […] Car il ne faut pas oublier le principe que j’ai posé dès le commencement de cet ouvrage ; c’est que le génie le plus remarquable ne s’élève jamais au-dessus des lumières de son siècle, que d’un petit nombre de degrés. […] On est confondu des hommages sans nombre qu’obtint Pétrarque, de l’importance inouïe qu’on attachait à la publication de ses sonnets.
Telles sont bon nombre de pensées de Pascal. […] Le plus grand nombre, qui fait la gloire de La Rochefoucauld, sont des vérités historiques, absolument vraies d’une époque et d’une certaine société, relativement vraies de toutes les autres. […] Cet esprit de prévention, qui n’est que la morale du dogme d’une première faute, donne je ne sais quelle pointe d’aigreur à bon nombre de maximes ; La Rochefoucauld en fait l’aveu. […] Le plus grand nombre des pensées de La Rochefoucauld est vrai de la vérité historique. […] Dans le même temps qu’il néglige ces diversités de physionomie, pour lesquelles La Bruyère et Saint-Simon eurent peut-être trop de goût, il adoucit un bon nombre de ses maximes, et il trouve dans la vérité modérée le fini de l’expression.
Elle est déjà bien ancienne, elle l’est, presque autant que le monde, mais longtemps elle a été limitée à un petit nombre de cas, ou bien elle prenait une autre forme. Du temps de la monarchie et de la Cour, elle se confondait avec la maladie du courtisan disgracié ou de la perte de la faveur ; depuis l’émancipation de la société et la participation plus ou moins directe d’un grand nombre à l’exercice du pouvoir, la maladie, dans sa forme simple, s’est fort répandue, et il y a des moments où elle a le caractère d’une épidémie. […] Qu’est-ce autre chose d’être surintendant, chancelier, premier président, sinon d’être en une condition où l’on a, dès le matin, un grand nombre de gens qui viennent de tous côtés pour ne leur laisser pas une heure en la journée où ils puissent penser à eux-mêmes ? […] Mais rien n’est plus vrai pourtant, votre porte ne s’ouvre plus que pour un petit nombre ; il faut peu à peu s’y faire. […] Le nombre diminue de plus en plus, même parmi les gens de lettres, de ceux qui peuvent dire comme d’Alembert : « Je ne suis absolument propre, par mon caractère, qu’à l’étude, à la retraite, et à la société la plus bornée et la plus libre. » On a, ce me semble, la maladie suffisamment décrite ; ajoutez-y cependant, pour la situation d’aujourd’hui, une complication très grave, le mal de la parole perdue, ce qui est cuisant après un gouvernement d’orateurs.
Son intervention surtout au sein de la littérature du jour redevint manifeste et hautement avouée ; des hommes instruits, des écrivains élégants, et un bon nombre des plus distingués dans ce journal même98, reprirent en main la cause des maîtres au point où La Harpe l’avait laissée, et, la poussant plus avant, remirent en circulation auprès du public et du monde les noms et les exemples des Anciens dont ils s’étaient longtemps nourris. […] Cependant, au milieu de ces développements pleins d’éclat et de cette restitution opérée dans les dehors de la littérature, il restait beaucoup à faire au dedans pour les études positives, et chez un grand nombre d’esprits, comme il arrive si souvent en France, le sentiment allait plus vite que la connaissance et le labeur. […] Quand on additionne ainsi toutes les dissidences de détail, on est effrayé sur l’ensemble ; mais c’est une mauvaise méthode et trompeuse, en pareil cas, que d’additionner. « Il n’y a point, a dit La Bruyère, d’ouvrage si accompli qui ne fondît tout entier au milieu de la critique, si son auteur voulait en croire tous les censeurs qui ôtent chacun l’endroit qui leur plaît le le moins. » Ainsi l’Iliade tout entière, y compris l’auteur, fondit un moment sous le nombre des coups de crayon retrouvés ; et pourtant elle subsiste. […] En ce qui est particulièrement de l’Iliade, sur laquelle a porté le fort du débat, il est bien à supposer qu’après la guerre de Troie il dut se répandre par la Grèce et par l’Ionie un grand nombre de chanteurs qui allaient, comme Phémius, comme Démodocus, célébrant devant les fils les exploits des pères. Très-probablement, avant le poëte appelé Homère, il y avait eu nombre de ces chanteurs dont il vint hériter, qu’il surpassa de tout point et qu’il absorba.
Est-ce qu’il est si nécessaire qu’il y ait un grand nombre de savants ? […] Ce règlement de police diminuera successivement le nombre des élèves, depuis la première classe jusqu’à la dernière, la classe des langues anciennes où se fabriquent les poètes et les orateurs ; et tant mieux. […] Un autre, plus réfléchi, combinera avec facilité des nombres et des espaces, et s’instruira, presque sans travail, de l’arithmétique et de la géométrie. […] Un autre avantage de cette petite dépense, ce serait de diminuer le nombre des étudiants qui ne sera jamais que trop grand, quelles que soient à l’avenir les circonstances de la nation. […] L’assurance d’une pension viagère après un certain nombre d’années de bons services, les rendrait attentifs à leurs devoirs, les attacherait à leur place et les soutiendrait contre le dégoût de leurs fonctions.
Le grand nombre de ceux qui ont suivi et défendu une opinion sur la physique établie par voïe d’autorité ou de confiance aux lumieres d’autrui, ni le nombre des siecles durant lesquels cette opinion a regné, ne prouve donc rien en sa faveur. […] Le petit nombre qui dit son sentiment propre, ne dit encore que ce qu’il a pû voir à travers ses préjugez, dont le pouvoir est aussi grand contre la raison qu’il est foible contre les sens. […] Le nombre de ceux qui ont parlé autrement est si petit, qu’il ne mérite pas d’exception. […] Que nos critiques se bornent donc à écrire contre ceux des commentateurs qui voudroient ériger en beautez ces fautes, dont il est toujours un grand nombre dans les meilleurs ouvrages.
Quand je me rappelle que telle Lettre Provinciale a été refaite jusqu’à treize fois ; quand je vois surchargé de ratures le brouillon d’une fable de La Fontaine ; quand je pense à l’implacable, acharnement avec lequel Rousseau et Flaubert retournaient une phrase dans leur tête pour la rendre conforme à leur idéal esthétique, je me dis qu’au nombre des influences qui développent les facultés contenues dans l’organisme initial, qui font sortir la fleur et le fruit du germe où ils étaient cachés, cette action de la pensée sur la pensée ne saurait être laissée de côté comme une quantité négligeable. § 2. — Toutefois les causes extérieures à l’homme me paraissent être à la fois les plus importantes pour l’histoire et les plus faciles à pénétrer : au lieu, en effet, d’être particulières à un individu, elles portent le plus souvent sur un grand nombre ; elles peuvent par là même être mieux contrôlées et conduire à des résultats généraux. […] Et pourtant des observateurs à déductions précipitées 23, remarquant que des écrivains d’une même époque ont laissé des œuvres très différentes d’idées, de formes, de caractères, en ont conclu que l’influence de ce milieu-là était capricieuse et fugace, qu’elle n’existait pas pour un grand nombre de talents notables et pour la plupart des génies suprêmes. […] Nous sommes donc en droit de conclure : Il est possible de découvrir scientifiquement un certain nombre des causes qui ont agi sur une œuvre littéraire par l’intermédiaire de son auteur.
Des moyens de trouver la formule générale d’une époque Nous savons comment d’un grand nombre de faits particuliers on peut tirer des vérités plus larges, plus étendues qui s’y trouvent contenues. […] A vrai dire, l’historien d’une langue et d’une littérature devrait être universel au profit de l’histoire spéciale qu’il construit ; il devrait connaître les relations sans nombre que l’une et, l’autre soutiennent, les actions et réactions sans nombre que l’une et l’autre exercent et subissent dans leur contact perpétuel avec la science, l’art, la religion, en un mot avec toutes les manifestations diverses de la vie nationale.
Les mots primitifs d’origine germanique sont encore dans le vocabulaire au nombre de plus de quatre cents ; on compte dans la même couche ancienne, mais tout à fait à la surface, une vingtaine de mots grecs importés par les Croisés, au xiiie siècle ; la langue française ayant à ce moment un grand pouvoir d’assimilation, leur origine est méconnaissable ; radicalement francisés, ils sont devenus chaland, chicane, gouffre, accabler, avanie. […] Il n’y a que des rapports vagues, purement métaphoriques, entre un grand nombre de mots français anciens et le mot latin dont ils sont la transposition populaire : de frigorem (froid) à frayeur, de rugitus (rugissement) à rut, ou de pedonem (piéton) à pion, de gurges (gouffre) à gorge, de marcare (marteler) à marcher, il y a si loin que la phonétique seule a pu identifier ces vocables divergents11. […] Darmesteter a analysé dans sa Vie des Mots douze significations du mot timbre, qui vient de tympanum ; il y en a d’autres12, mais quel qu’en soit le nombre, nous ne les confondons jamais, pas plus que nous ne sommes troublés par la distance qu’il y a entre calmar, au sens de plumier, et calmar, au sens de seiche monstrueuse : quel travail s’il nous fallait retrouver dans les douze ou quinze significations de timbre l’idée de tambour et dans calmar l’idée de roseau.
Le nombre t signifierait toujours la même chose. […] L’analyse découvrira sans doute dans les processus de création organique un nombre croissant de phénomènes physico-chimiques. […] Ce botaniste, opérant sur l’Oenothera Lamarckiana, a obtenu, au bout de quelques générations, un certain nombre de nouvelles espèces. […] C’est à une doctrine du même genre que se rallient aujourd’hui un certain nombre de biologistes. […] Chacune d’elles, au contraire, appuyée sur un nombre considérable de faits, doit être vraie à sa manière.
Du moins tous les instrumens que nous trouvons sur les monumens antiques, où l’on en voit un grand nombre, ont leurs cordes placées à vuide. […] Ils avoient un grand nombre de ces instrumens, dont la construction et l’usage se sont perdus. […] La portée de chaque espece de flutes étoit très-bornée du temps de Terence, parce que ces instrumens n’étoient encore percez que d’un petit nombre de trous.
Plus un grand nombre de livrets d’opéras et d’opéras-comiques. […] Charles Le Goffic Comme littérateur, on lui doit un nombre considérable d’ouvrages de toutes sortes ; en poésie : Patria (1873), recueil de poèmes réédités en 1888, avec le sous-titre de : Mémento de l’année 1870-1871.
Tout porte l’esprit aux idées générales plutôt qu’aux observations particulières ; mais lorsque les sociétés brillantes de la cour et de la ville ont un grand crédit politique, le besoin de les observer pour y réussir développe un grand nombre de pensées fines ; et si, d’un côté, il y a moins de philosophie pratique dans un tel pays, de l’autre, les esprits sont nécessairement plus capables de pénétration et de sagacité. […] Nos écrivains français ayant toujours présent à leur pensée le tribunal de la société, cherchent à obtenir le suffrage de lecteurs qui se fatiguent aisément ; ils veulent attacher le charme des sentiments à l’analyse des idées, et faire ainsi marcher simultanément un plus grand nombre de vérités. […] Ayant plus souvent servi aux affaires qu’à la littérature, elle manque encore d’un très grand nombre de nuances ; et il faut beaucoup plus de finesse et de correction dans une langue pour bien écrire en prose que pour bien écrire en vers. […] D’ailleurs., le gouvernement représentatif resserrant nécessairement, et le cercle des objets que l’on traite, et le nombre de ceux auxquels on s’adresse, l’éloquence de Démosthène n’aurait pas de proportion avec l’auditoire et le but : les témoins comptés et connus qui environnent de près les orateurs anglais, la table sur laquelle ils marquent, par un geste uniforme, le retour des mêmes raisonnements, tout leur rappelle un conseil d’état plutôt qu’une assemblée populaire ; tout doit les ramener à ne se servir que des armes du sang-froid, l’argumentation ou l’ironie55.
Aussitôt qu’intervient le langage, je ne dispose plus que d’un nombre fini de termes pour exprimer les nuances en nombre infini que mes impressions pourraient revêtir. […] L’énoncé scientifique est la traduction de l’énoncé brut dans un langage qui se distingue surtout de l’allemand vulgaire ou du français vulgaire parce qu’il est parlé par un bien moins grand nombre de personnes. […] Pour mesurer un courant, je puis me servir d’un très grand nombre de types de galvanomètres ou encore d’un électrodynamomètre. […] Voilà donc un même énoncé qui convient à un très grand nombre de faits absolument différents. […] Or ils ne sont avantageux justement que parce qu’ils sont peu nombreux, parce que chacun d’eux remplace à peu près un grand nombre de lois.
C’était peu pour la langue d’avoir perdu sa rudesse, il fallait encore qu’elle multipliât le nombre de ses mots. […] Plusieurs savants dans tous les genres, qui dans Paris avaient l’ambition de passer pour des citoyens d’Athènes, nous donnèrent encore un grand nombre de mots empruntés de la langue qu’ils admiraient. […] Elle devait encore réparer ces pertes dans notre siècle, par un grand nombre de termes que la connaissance générale de la philosophie, des sciences et des arts, a répandus parmi nous, et qu’elle a rendus, depuis trente ans, familiers à la nation. […] Nous avions déjà eu un grand nombre d’essais dans ce genre ; mais ces essais avaient beaucoup plus de réputation que de mérite. […] On sait qu’il accoutuma le premier les oreilles françaises au nombre et à l’harmonie de la prose, contribua à perfectionner notre langue, en lui donnant une qualité de plus.
S’il faut les en croire, nous commençons par percevoir une chose, puis nous lui adjoignons un mot : ce mot, renforcé de la faculté ou de l’habitude de s’étendre à un nombre indéfini d’autres choses, s’érige alors en idée générale. […] Tel, un amas nébuleux, vu dans des télescopes de plus en plus puissants, se résout en un nombre croissant d’étoiles. […] Tout se passe donc comme si nos souvenirs étaient répétés un nombre indéfini de fois dans ces mille et mille réductions possibles de notre vie passée. […] S’il y a ainsi des plans différents, en nombre indéfini, pour l’association par ressemblance, il en est de même de l’association par contiguïté. […] Par quelle heureuse chance mettrions-nous justement la main sur un nombre croissant de souvenirs intercalaires ?
L’unique question est de savoir si, le mouvement étant posé comme un fait, il y a une absurdité en quelque sorte rétrospective à ce qu’un nombre infini de points ait été parcouru. […] Veut-on se faire une idée de ce nombre ? […] Dans notre durée, celle que notre conscience perçoit, un intervalle donné ne peut contenir qu’un nombre limité de phénomènes conscients. […] En un sens, ma perception m’est bien intérieure, puisqu’elle contracte en un moment unique de ma durée ce qui se répartirait, en soi, sur un nombre incalculable de moments. […] Mais les conceptions erronées de la qualité sensible et de l’espace sont si profondément enracinées dans l’esprit qu’on ne saurait les attaquer sur un trop grand nombre de points à la fois.
Si l’on eût d’abord compris que la majorité ne doit pas être évaluée par le nombre des voix, mais par la qualité des suffrages, on aurait évité beaucoup de crimes et on se serait épargné beaucoup d’embarras. […] Or remarquez que dans cette masse d’une nation il y a un très grand nombre d’hommes, ceux qui sont sans propriété, qui n’ont jamais participé aux mœurs : ceux-là n’ont eu dès lors que des besoins qui tiennent à l’existence matérielle. […] Les progrès de l’opinion, qui ont introduit un plus grand nombre d’hommes dans le partage des charges et des avantages de la société, le résultat des affranchissements successifs, doivent amener aussi un développement dans les mœurs. […] Or les hiérarchies sociales sont au nombre des lois nécessaires. La légitimité est en France au nombre des nécessités sociales ; c’est le seul frein à l’impétuosité de notre esprit et à la mobilité de notre imagination.
C’est une compilation indigeste qui offre des recherches peu communes sur des objets ignorés par le plus grand nombre des lecteurs. […] Ainsi ce lexique peut suffire, mais il faut avoir attention d’acheter l’édition de Paris, 1771., augmentée d’un très grand nombre d’articles nouveaux, & revue avec beaucoup de soin. […] Cet ouvrage, dans lequel on a recueilli les morceaux les plus agréables & les plus utiles de ces deux auteurs, ne renferme qu’un certain nombre d’articles choisis, traités avec plus ou moins d’étendue, suivant ce que l’auteur a trouvé à en dire de nouveau.
Or la misere de ces conditions doit étouffer un grand nombre de génies, qui se seroient distinguez, s’ils fussent nez dans des conditions plus relevées. […] Baillet, à qui nous avons l’obligation d’un grand nombre de livres, remplis d’une érudition très-recherchée, étoit tombé dans cette piscine. […] Que ceux qui ne voudront pas se donner la peine de lire cette histoire, fassent du moins refléxion sur la vivacité de la jeunesse, sur sa docilité, sur les voïes sans nombre, dont nous n’avons indiqué qu’une partie, et qui peuvent toutes en particulier, conduire un enfant jusques à une situation où il puisse cultiver ses talens naturels.
. — Choix et succession des idées Ces premiers points étant acquis, le travail qui reste à faire consiste principalement à régler le nombre, la subordination et les proportions réciproques des parties que l’œuvre doit comprendre, à choisir parmi toutes les idées que la réflexion a suggérées celles qui doivent y être reçues, à déterminer enfin l’ordre dans lequel elles seront employées. […] « Les interruptions, les repos, les sections, dit excellemment Buffon, ne devraient être d’usage que quand on traite des sujets différents, ou lorsque, ayant à parler de choses grandes, épineuses et disparates, la marche du génie se trouve interrompue par la multiplicité des obstacles, et contrainte par la nécessité des circonstances : autrement, le grand nombre de divisions, loin de rendre un ouvrage plus solide, en détruit l’assemblage ; le livre paraît plus clair aux yeux, mais le dessein de l’auteur demeure obscur ; il ne peut faire impression sur l’esprit du lecteur, il ne peut même se faire sentir que par la continuité du fil, par la dépendance harmonique des idées, par un développement successif, une gradation soutenue, un mouvement uniforme, que toute interruption détruit et fait languir. » La constitution essentielle du sujet marque à l’écrivain les reposoirs naturels, où il peut reprendre haleine, et son lecteur avec lui ; elle délimite les portions où le regard peut successivement s’arrêter, quand le champ total est trop vaste et ne se laisse pas embrasser d’une seule vue. […] Vous aurez donc soin, en distinguant les parties du sujet, d’en réduire le nombre au strict nécessaire, et de marquer la dépendance réciproque de ces parties. […] Économisez vos idées, et faites votre récit, votre peinture, votre preuve avec le strict nécessaire : soyez sûr que si tout l’effet cherché, l’effet le plus grand que le sujet comporte, est produit par un certain nombre de détails, en ajouter encore n’augmentera pas, mais diminuera l’effet. […] Il a ramené à Rome nombre de captifs, dont les rançons ont rempli les coffres publics : est-ce là ce qui a paru ambitieux dans César ?
Aucun officier n’avait été dangereusement blessé ; 500 soldats du régiment restaient encore, et combien ce petit nombre d’hommes était éprouvé ! […] Cependant le maréchal, pour toute réponse, fit le parlementaire prisonnier : quelques coups de canon tirés pendant cette espèce de négociation servirent de prétexte ; et, sans considérer les masses des ennemis et le petit nombre des siens, il ordonna l’attaque. […] Les officiers de mon régiment furent consultés, et l’on suivit la direction que le plus grand nombre d’entre eux indiqua. […] Un très petit nombre conservaient la présence d’esprit qui nous était si nécessaire. […] Le 4e régiment, celui de M. de Fezensac, en sortant de Wilna, et au moment de franchir le Niémen, ne se compose plus que d’une vingtaine d’officiers malades, et d’un pareil nombre de soldats, dont la moitié sans armes.
Or l’idée chrétienne préparée par la réflexion philosophique, réalisée dans les évangiles comme fait de sensibilité, traduit une de ces attitudes, autres que nationales, et qui sont communes pourtant à un grand nombre d’êtres entre lesquels cette communauté établit un lien. […] Le christianisme au contraire, fondé sur le fait même de la faiblesse fut accessible, au plus grand nombre, en un temps où la lutte ne pouvait être que disproportionnée entre les individus et les maîtres du pouvoir. […] Nombre d’esprits jugent en effet que la collectivité française est actuellement en proie à ce Bovarysme qui consiste à prendre pour une vérité universelle, indiscutable et dogmatique une attitude d’utilité préparée par une autre nation en vue de ses propres besoins. […] La science ayant expliqué par une causalité naturelle nombre de phénomènes qui avaient trouvé jusque-là dans la croyance une interprétation fabuleuse, l’autorité de la croyance s’en est trouvée amoindrie. […] Phidon de Corinthe, au ixe siècle, exigeait que le nombre des familles et des propriétés ne pût être changé, ce qui expliquait jusqu’à la prohibition pour chaque famille de partager sa terre.
Une chose qui doit étonner, c’est que Charpentier, occupé toute sa vie à traduire les Auteurs Grecs & Latins, se soit rangé au nombre de leurs détracteurs. […] Par un principe de justice, nous devons rappeler ici que les Recueils de l’Académie Françoise offrent un grand nombre de Discours de Charpentier, dont quelques-uns sont écrits avec autant de naturel que de force & de bon sens.
Il ne nous en est parvenu qu’un très petit nombre. […] Les poètes de ce temps cachaient le plus souvent leur véritable nom, ou ne l’indiquaient que dans quelque endroit de leurs ouvrages, par des espèces d’acrostiches ; c’est-à-dire, par les lettres initiales d’un certain nombre de vers, lesquelles répondaient à celles dont était formé leur nom, ou un autre que souvent ils adoptaient et qui pouvait les faire connaître.
Il a vu que toutes les révolutions, les guerres, les querelles intérieures, avaient toujours eu pour point de départ, ou pour conséquence, l’émancipation civile et politique d’un plus grand nombre d’hommes ; il a remarqué, au milieu de toutes les déviations, de tous les quiproquos journaliers et des non-sens qui agitent l’avant-scène du monde, le développement graduel de l’égalité des conditions se produisant avec une lenteur irrésistible, se faisant place en chaque mouvement, profitant de chaque crise, ne reculant jamais. […] Et il énumère tous les pouvoirs qui sont tombés, les grandes existences individuelles désormais impossibles, la perte des croyances, qui, chez le grand nombre, a devancé l’acquisition des lumières ; il montre la démocratie grandissant, et, à chaque combat décisif, renversant tout ce qui est sur son chemin, mais sans direction jusqu’ici, sans conscience d’un but à atteindre, et de plus en plus pareille à un enfant robuste et sauvage. […] Le grand nombre, l’extrême division, la courte durée des fonctions publiques dans la Commune, créent au sein de chacun de ces petits mondes un mouvement continu où trouvent à s’exercer, d’accord avec les relations ordinaires de la vie, le désir de l’estime, le goût du bruit et du pouvoir. […] Vous êtes du nombre de ceux que le public aime à voir devant lui, pour lui tracer la route d’opinion qu’il doit suivre.
Cette hérédité le constitue intégralement, impliquant jusqu’à l’élasticité qui lui permettra de prendre, avec plus ou moins d’aisance, un plus ou moins grand nombre de formes nouvelles, impliquant une tendance à varier dont elle détermine strictement la mesure. […] III Le pouvoir de former des images-notions en très grand nombre est la marque distinctive de l’homme. […] Celles-ci, par les éléments abstraits qui entrent en leur formation, par la complexité de leur contenu où se confondent — transformées par un apprêt dialectique — des images réelles en nombre souvent considérable, celles-ci sont toujours sujettes à caution. […] Le plus souvent, au contraire, un grand nombre de prédispositions existent en lui, le rendant propre à se développer dans toutes les directions de la sensibilité et de l’esprit, et c’est en raison sans doute de cette multiplicité qu’il peut subir toutes les influences.
Au reste, on est trop disposé, dans ce siècle, à se tromper sur l’essence de la magistrature de la pensée, comme sur beaucoup d’autres choses ; car l’absence et le discrédit des traditions sont, en ce moment, la cause d’un grand nombre de faux jugements. […] Le système de Platon a prévalu dans le monde, et il devait y prévaloir ; mais soyons persuadés que, sans le petit nombre de pythagoriciens qui sont restés fidèles à la doctrine des épreuves et des ménagements ; qui savent que le pain des forts ne peut pas être distribué à tous ; que tous ne peuvent pas être nourris de la moelle du lion ; que le lait doit être donné à l’enfant jusqu’à ce qu’il puisse manger les fruits de la terre ou la chair des animaux ; soyons persuadés, dis-je, que sans le petit nombre de pythagoriciens fidèles, les vérités seraient encore plus-gaspillées qu’elles ne le sont, et déshonorées par plus de discussions intempestives : heureusement il en est resté en réserve. […] Dès 1763, dans un réquisitoire qui avait pour objet d’engager le parlement de Bretagne à demander au roi une réforme de l’éducation nationale, M. de La Chalotais, procureur-général, après avoir déploré qu’il y eût un si grand nombre de collèges s’exprimait ainsi : « Les frères de la doctrine chrétienne, qu’on appelle ignorantins, sont venus pour achever de tout perdre. » Je ne cite ceci que parce que ce n’est pas un fait isolé.
On a pu remarquer quelques fables dont la morale est évidemment mauvaise ; un plus grand nombre dont la morale est vague, indéterminée, sujette à discussion ; enfin quelques autres qui sont entièrement contradictoires. On voit, par cet exemple, quelle attention il faut porter dans sa lecture, pour ne point admettre de fausses idées dans son esprit ; et s’il s’en est glissé plusieurs dans un livre qui entre dans notre éducation, comme un des meilleurs qui aient jamais été faits, qu’on juge de celles que nous recevrons par un grand nombre de livres inférieurs à celui-ci.
Cette qualité ne se mesure ni au nombre des mots ni à la longueur des phrases, pas plus qu’au nombre des lettres ou des syllabes : elle est toute dans le rapport des mots et des choses, lorsqu’il n’y a rien de trop dans l’expression, et qu’on n’y peut rien retrancher sans enlever aussi de l’idée. […] Le préjugé est établi, qu’en français on ne lie pas les phrases, et l’on trouve aujourd’hui bien peu de gens qui sachent bien user de ces petits mots en parlant et en écrivant : le plus grand nombre en use mal ou n’en use pas.
., ont été associées un nombre de fois suffisant, elles se lient aux vibrationcules correspondantes a, b, c, etc., de telle façon qu’une vibration A toute seule suscitera b, c, etc., formant le reste de la série. Lorsque des sensations A, B, C, etc., ont été associées un nombre de fois suffisant, elles se lient aux idées correspondantes a, b, c, etc., de telle façon qu’une sensation A toute seule suscitera b, c, idées du reste de la série. […] Ainsi se forme cet état mental que nous appelons volonté et qui est en réalité « une somme de vibrationcules composées. » Si l’on chatouille la main d’un enfant, il réagit, sans pouvoir rien de plus, puis après un certain nombre d’essais infructueux, il devient maître de ses mouvements ; l’automatisme se transforme en volonté.
Les Mémoires de l'Académie de Berlin, où il fut admis lors de son établissement, la Bibliotheque Germanique, l'Histoire critique de la République des Lettres, offrent un grand nombre de Dissertations & d'autres Ecrits de sa façon, qui ne sont pas les moins intéressans de ces Recueils, soit par les sujets, soit par la maniere dont ils sont traités. […] La nouvelle édition des Tablettes historiques de l'Abbé Lenglet Dufresnoi, en contient un grand nombre d'extraits.
Elle obtint d’un nombre croissant d’éléments, prêts à se dédoubler, qu’ils restassent unis. […] Mais la nature, qui dispose d’un nombre incalculable de vies, n’est point astreinte à de pareils sacrifices. […] Et elle le serait en effet, si elle s’étendait à un nombre indéfini d’objets. […] Il faut un langage dont les signes — qui ne peuvent pas être en nombre infini — soient extensibles à une infinité de choses. […] Elle tourne tout autour, prenant, du dehors, le plus grand nombre possible de vues sur cet objet qu’elle attire chez elle, au lieu d’entrer chez lui.
L’observation n’est pas juste : il falloit dire, que si l’on nous eût conservé toutes les Productions des Grecs célebres, le nombre de leurs Ecrivains ne le céderoit certainement pas au nombre des nôtres.
Or, cette vérité n’est jamais que relative au nombre d’expériences et d’observations qui ont été faites. […] Les hommes qui ont le pressentiment des vérités nouvelles sont rares ; dans toutes les sciences, le plus grand nombre des hommes développe et poursuit les idées d’un petit nombre d’autres. […] Si l’on observe, par exemple, le nombre des pulsations et l’intensité de la pression sanguine par les oscillations d’un instrument hémométrique pendant toute une journée et qu’on prenne la moyenne de tous ces chiffres pour avoir la pression vraie ou moyenne du sang, ou pour connaître le nombre vrai ou moyen de pulsations, on aura précisément des nombres faux. […] Ou bien fallait-il admettre, d’après la théorie de ce qu’on appelle la loi des grands nombres, que dans un nombre immense d’expériences on serait arrivé à trouver que les racines sont aussi souvent sensibles qu’insensibles ? […] Ce qui veut dire que la loi des grands nombres n’apprend jamais rien pour un cas particulier.
Il est aujourd’hui un assez grand nombre de personnes, hommes ou femmes, qui cultivent la poésie sans autre but qu’elle-même, comme on cultive entre soi la musique, le piano ou le chant. […] De ce nombre est un poète à demi populaire, dont le nom revient souvent dans les joyeux recueils publiés par les frères Garnier, et chez qui la chanson prend bien des formes, M. […] Évariste Boulay-Paty, en publiant avec luxe ses Sonnets (1851), au nombre de trois cent trente-huit, dont il n’est pas un seul qui ne soit ciselé avec amour et avec une curiosité infinie, tient aujourd’hui la palme du genre. […] On ne saurait rendre l’ampleur et le procédé habituel de cette poésie, si on ne l’a entendue dans son récitatif lent et majestueux ; c’est un flot large et continu, une poésie amante de l’idéal, et dont l’expression est toute faite aussi pour des lèvres harmonieuses et amies du nombre. […] J’ajouterais qu’on trouverait en ce moment bon nombre de poètes particuliers très distingués, et qu’on pourrait tirer de leurs œuvres un choix à la fois honorable et charmant.
Sous le titre de Précis de l’histoire de la Philosophie, MM. de Salinis et de Scorbiac, directeurs du collège de Juilly, viennent de publier un manuel fort plein de science et de faits, non-seulement à l’usage de leur établissement, mais encore à celui du grand nombre des enseignements philosophiques dans les collèges, et même d’une utilité applicable à tous les lecteurs amis de cette haute faculté de l’esprit humain. […] Les temps modernes, qui forment la cinquième et dernière période, à partir de Bacon et Descartes, et qui constituent pour un grand nombre d’enseignements le principal de l’histoire de la philosophie, n’obtiennent pas ici tout le développement qui conviendrait peut-être ; mais c’est la partie la plus abordable, celle à laquelle les discussions habituelles du dehors initieront assez tôt les jeunes esprits, et il était plus utile de leur faire apprécier tous ces immenses travaux précédents qu’on a trop de hâte d’oublier dans la plupart des débats modernes. […] Grégoire et Collombet nous promettent pour leur prochaine traduction saint Sidoine Apollinaire, avec le texte en regard ; nous ne saurions trop encourager ces travaux de conscience et d’étude pieuse, qui font circuler dans un plus grand nombre de mains des trésors que les érudits connaissent et que toutes les personnes instruites devraient posséder.
parce qu’on sera parvenu à démontrer la simplicité des sucs digestifs, ou à déplacer ceux de la génération ; parce que la chimie aura augmenté, ou, si l’on veut, diminué le nombre des éléments ; parce que la loi de la gravitation sera connue du moindre écolier ; parce qu’un enfant pourra barbouiller des figures de géométrie ; parce que tel ou tel écrivain sera un subtil idéologue, il faudra nécessairement en conclure qu’il n’y a ni Dieu, ni véritable religion ? […] Encore un certain nombre de faits, et il faudra briser les cases de la chimie moderne. […] « Dans ce siècle même, dit Buffon, où les sciences paraissent être cultivées avec soin, je crois qu’il est aisé de s’apercevoir que la philosophie est négligée, et peut-être plus que dans aucun siècle ; les arts, qu’on veut appeler scientifiques, ont pris sa place ; les méthodes de calcul et de géométrie, celles de botanique et d’histoire naturelle, les formules, en un mot, et les dictionnaires, occupent presque tout le monde : on s’imagine savoir davantage, parce qu’on a augmenté le nombre des expressions symboliques et des phrases savantes, et on ne fait point attention que tous ces arts ne sont que des échafaudages pour arriver à la science, et non pas la science elle-même ; qu’il ne faut s’en servir que lorsqu’on ne peut s’en passer, et qu’on doit toujours se défier qu’ils ne viennent à nous manquer, lorsque nous voudrons les appliquer à l’édifice161. » Ces remarques sont judicieuses, mais il nous semble qu’il y a dans les classifications un danger encore plus pressant.
Cet art se réduit presque en tout à voir d’abord nettement un certain nombre d’individus, nombre qu’on réduit ensuite à l’unité. […] Le nombre, le mouvement, l’espace et la durée sont les premiers éléments sur lesquels il faut exercer l’esprit ; et je ne connais pas encore la limite de ce que l’imagination bien cultivée peut embrasser.
Le nombre est tout, — dit la lâcheté moderne, qui a mis sur le nombre la vérité. Voyons donc le nombre aujourd’hui !
On a de lui des Madrigaux & d’autres petites Pieces très-ingénieuses, qu’on peut mettre au dessus de tant d’ouvrages à prétention, source de la célébrité chancelante d’un grand nombre de nos Auteurs. […] Il est vrai qu’il ne fut point heureux dans ce genre d’escrime ; la partie étoit trop inégale : le goût & la raison assaisonnés du sel de l’Epigramme, seront toujours les fléaux du médiocre talent ; mais enfin il ne lui vint pas dans l’esprit d’employer le crédit de ses Mécenes, puissans & en grand nombre, pour opprimer ses Censeurs.
Ce n’est pas le grand nombre des Poésies de cet Auteur qui l’a rendu célebre. […] Il nous reste un très-petit nombre de ses Poésies, encore a-t-il fallu que ses amis aient pris soin eux-mêmes de les garantir de l’oubli.
Les auteurs grecs comptaient sur un certain nombre d’effets tragiques qui tenaient à la crédulité de leurs spectateurs ; et ils pouvaient suppléer, par les terreurs religieuses, à quelques émotions naturelles. […] Les récompenses sans nombre qu’on accordait au génie dramatique parmi les Grecs encourageaient, sous beaucoup de rapports, les progrès de l’art ; mais les délices mêmes de la louange nuisaient, à quelques égards, au talent tragique. […] Ce petit nombre de critiques excepté, l’on doit reconnaître que les Grecs ont dans leurs tragédies un goût parfait, une régularité remarquable. […] Enfin, il existe dans la nature morale, comme dans la lumière du soleil, un certain nombre de rayons qui produisent des couleurs tranchantes ou distinctes : vous variez ces couleurs par leur mélange, mais vous n’en pouvez créer une entièrement nouvelle.
Ce genre de beautés faites pour le petit nombre, est proprement l’objet du goût, qu’on peut définir le talent de démêler dans les ouvrages de l’art ce qui doit plaire aux âmes sensibles et ce qui doit les blesser. […] Mais comme on a su réduire à un petit nombre de sensations l’origine de nos connaissances, on peut de même réduire les principes de nos plaisirs en matière de goût, à un petit nombre d’observations incontestables sur notre manière de sentir. […] Ce petit nombre de réflexions paraît devoir suffire pour justifier l’esprit philosophique des reproches que l’ignorance ou l’envie ont coutume de lui faire.
L’Angleterre proprement dite, que sa situation insulaire aurait dû protéger contre les invasions, présente un nombre considérable de races diverses. […] Il nomme les Bretons formant deux types ethnologiques différenciés par la chevelure et la forme du crâne ; des colons romains en nombre inconnu ; des peuplades d’Angles, de Jutes, de Saxons, de Kymris, de Danois, de Norses, des Scots et des Pictes, enfin des Normands, qui eux-mêmes, d’après Augustin Thierry, comprenaient des éléments ethniques pris dans tout l’ouest de la France. […] Ou sait combien le nombre de ceux que touche la grande poésie lyrique est restreint, et il ne sera point erroné d’attribuer ce fait à la noblesse d’âme qu’exige autant la compréhension que la création de ces œuvres. […] Nous avons cité au nombre des arguments qui nous semblent contraires aux théories de M. […] Il faudra faire pour chaque auteur et artiste une enquête rétrospective auprès des critiques, des journalistes du temps pour connaître sa popularité ; il faudra savoir le prix de vente pour les tableaux, le nombre de représentations pour les pièces, le nombre d’éditions pour les livres, les pensions, les droits alloués à l’auteur ; il faudra refaire ce travail tout le long de l’existence de l’œuvre afin de connaître les phases de sa gloire, et en étudier la diffusion dans les pays étrangersea.
La preuve que c’est bien à tous qu’elle s’adressait, c’est le nombre même de ceux qui ont répondu de toutes parts à l’appel et qui se sont présentés avec espérance ; c’est aussi, j’ose le dire, l’ensemble tout à fait satisfaisant et la variété des résultats. […] En fait, la condition de l’homme de lettres a changé ; le nombre est de plus en plus grand de ceux qui, ne pouvant s’assujettir à ce qui fait l’objet de la plupart des ambitions, à ce qu’on appelle une place, sont prêts à se confier tout entiers, eux et les leurs, à leur plume, à leur plume seule. […] elle a répondu avec ardeur, avec feu et sur tous les tons, à l’appel et au vœu des fondateurs du concours, non pas qu’il soit sorti de cette mêlée générale, où 251 concurrents étaient aux prises, une œuvre achevée, complète, et qui réunisse toutes les conditions que les législateurs d’autrefois en ces matières eussent exigées pour une parfaite couronne ; mais il y a nombre de pièces, et même parmi celles qu’on a eu le regret de devoir éloigner, où s’est montrée l’empreinte du talent, le signe distinctif du poète ; et quelques-unes enfin dans lesquelles, d’un bout à l’autre, un souffle heureux a circulé. […] Cette difficulté tenait au grand nombre des concurrents, à la diversité des sujets ou à la manière très diverse dont le même sujet était envisagé, et, je le dirai aussi, au grand nombre des juges.
On aurait voulu que cette vigueur de pinceau, cette habileté à tout sonder, cette hardiesse à tout dire, il les eût transportées et appliquées à un autre sujet également actuel, également vivant, mais moins circonscrit, moins cantonné et resserré entre un petit nombre de personnages peu estimables ou peu aimables. […] Giscon, général carthaginois, gouverneur de Lilybée, chargé du commandement après la démission du général en chef Hamilcar, avait prévu le danger, et, pour le conjurer, il n’avait renvoyé de Sicile en Afrique les troupes étrangères, qu’on allait licencier, que partie à partie et par détachements ; mais les Carthaginois, au lieu de payer ces nouveaux arrivants au fur et à mesure, et de les éloigner avant qu’ils fussent en nombre, avaient retardé le paiement de la solde sous plusieurs prétextes ; et bientôt ces étrangers, se trouvant concentrés dans Carthage, y commirent des désordres qui forcèrent de prendre un parti. […] Dans le mouvement de fureur dont ils furent saisis en entendant ces propositions d’Hannon, ainsi frauduleusement transmises, les Mercenaires se mirent en marche au nombre de vingt mille, et, pour appuyer leurs menaces, ils vinrent camper au rivage de Tunis en vue de Carthage, à une lieue environ. […] Spendius, qui sera un des futurs généraux des Mercenaires, est du nombre. […] Or, je demande déjà (et chacun en est juge) si introduire et répandre sur le petit nombre de faits positifs donnés par Polybe et répétés par d’autres historiens un élément religieux et mystique de cette nouveauté conjecturale, et bientôt un élément de passion amoureuse et tout à fait romanesque, ce n’est pas faire un poème, une invention au premier chef. — Mais je continue d’exposer.
Dans ce laps de temps, les fortifications d’Alexandrie seraient achevées ; cette ville serait une des plus fortes places de l’Europe ; … l’arsenal de construction maritime serait terminé ; par le moyen du canal de Rahmaniéh, le Nil arriverait toute l’année dans le port vieux, et permettrait la navigation aux plus grandes djermes ; tout le commerce de Rosette et presque tout celui de Damiette y seraient concentrés, ainsi que tous les établissements civils et militaires ; Alexandrie serait déjà une ville riche ; l’eau du Nil, répandue autour d’elle, fertiliserait un grand nombre de campagnes, ce serait à la fois un séjour agréable, sain et sûr ; la communication entre les deux mers serait ouverte ; les chantiers de Suez seraient établis ; les fortifications protégeraient la ville et le port ; des irrigations du canal et de vastes citernes fourniraient des eaux pour cultiver les environs de la ville… Les denrées coloniales, le sucre, le coton, le riz, l’indigo, couvriraient toute la Haute-Égypte et remplaceraient les produits de Saint-Domingue. » Puis, de dix années de domination il passe à cinquante ; l’horizon s’est étendu ; l’imagination du guerrier civilisateur a pris son essor, et les réalités grandioses achèvent de se dessiner, de se lever à ses yeux de toutes parts : « Mais que serait ce beau pays, après cinquante ans de prospérité et de bon gouvernement ? […] Mille écluses maîtriseraient et distribueraient l’inondation sur toutes les parties du territoire ; les huit ou dix milliards de toises cubes d’eau qui se perdent chaque année dans la mer, seraient réparties dans toutes les parties basses du désert, dans le lac Mœris, le lac Maréotis et le Fleuve sans eau, jusqu’aux Oasis et beaucoup plus loin du côté de l’ouest, — du côté de l’est, dans les Lacs Amers et toutes les parties basses de l’Isthme de Suez et des déserts entre la mer Rouge et le Nil ; un grand nombre de pompes à feu, de moulins à vent, élèveraient les eaux dans des châteaux d’eau, d’où elles seraient tirées pour l’arrosage ; de nombreuses émigrations, arrivées du fond de l’Afrique, de l’Arabie, de la Syrie, de la Grèce, de la France, de l’Italie, de la Pologne, de l’Allemagne, quadrupleraient sa population ; le commerce des Indes aurait repris son ancienne route par la force irrésistible du niveau… » Le mot de civilisation ne s’est pas rencontré encore ; il n’échappe qu’à la fin et aux dernières lignes, comme le résumé de tout le tableau ; il introduit avec lui et implique l’idée morale, qui a pu paraître jusque-là assez absente : « Après cinquante ans de possession, la civilisation se serait répandue dans l’intérieur de l’Afrique par le Sennaar, l’Abyssinie, le Darfour, le Fezzan ; plusieurs grandes nations seraient appelées à jouir des bienfaits des arts, des sciences, de la religion du vrai Dieu ; car c’est par l’Égypte que les peuples du centre de l’Afrique doivent recevoir la lumière et le bonheur ! […] Il en est ainsi de tous les points lumineux de la civilisation, du moment qu’on veut s’en rendre compte : il y a des fondations pénibles, des préparations sans nombre, des entretiens fatigants, périlleux même ; plus d’un soldat de l’industrie y périt, sacrifié comme dans une guerre. […] Dans toutes les conditions et toutes les carrières, en quelque rang que la fortune les ait fait naître, nombre de natures généreuses s’y livrent par le seul entraînement d’une vocation irrésistible. » M. […] Leurs disciples n’en doutent pas, mais pour cela il faut être du nombre des disciples.
Chapitre III Le cerveau chez l’homme Si maintenant, au lieu de suivre la série animale en général, nous nous renfermons dans l’espèce humaine, nous trouverons encore, comme tout à l’heure, un certain nombre de faits qui accusent une corrélation incontestable entre le cerveau et la pensée, mais aussi beaucoup de faits contradictoires et embarrassants. […] Or, sur ce tableau, où figurent un certain nombre d’hommes supérieurs ou très-distingués, Cuvier et Byron sont seuls au premier rang. […] Ces trois propositions sont au nombre des plus importantes que la science positive ait établies en cette question, et il ne paraît pas qu’elles aient été depuis ni contestées, ni ébranlées. […] Broca et Gratiolet sont d’accord pour supposer que le fait peut s’expliquer par l’existence des hydrocéphales, très nombreux dans le bas âge, et dont un grand nombre meurent avant vingt ans. […] Ce tableau, à la vérité, contient un très grand nombre de cerveaux malades, dont, défalcation faite, il reste seulement, suivant M.
Après avoir invectivé les sociétés particulieres, sans rien perdre de l’estime publique, les Philosophes ont cru pouvoir s’en prendre à l’Espece humaine, sans craindre de voir diminuer le nombre de leurs benins admirateurs. […] J’ai refait en entier quelques articles ; plusieurs ont été corrigés & augmentés ; j’en ai ajouté un grand nombre. […] En vain solliciterions-nous une indulgence qu’il ne nous doit pas : mais puisque trois éditions sont épuisées, malgré les contrefactions sans nombre qu’on en a faites, nous avons lieu de croire que l’Ouvrage en lui-même lui a paru & honnête dans ses vues, & utile dans ses résultats. […] Helvetius naquit à Paris, qu’il y fut élevé, qu’il y fit, tout le temps de sa vie, son séjour ordinaire, & l’Auteur de l’Ouvrage posthume déclare n’y avoir séjourné qu’un certain nombre d’années. […] Qu’on se dépouille de toute prévention, & l’on conviendra que, si on excepte M. de Voltaire, aucun Ecrivain de notre siecle, reconnu pour Philosophe, dans le sens qu’on attache à ce mot, n’a écrit avec génie dans aucun genre ; car il ne faut pas mettre au nombre des Philosophes, Montesquieu, qui a si bien parlé de la Révélation & du Christianisme [Voyez son article], ni J.
Pour cela, il faut organiser un certain nombre de termes usuels en une combinaison nouvelle ; les qualités et les défauts de la formule dépendent du choix des termes et de l’ordre dans lequel ils sont groupés ; une formule parfaite serait celle qui éveillerait nécessairement dans tout esprit exercé l’idée même dont les destinées lui sont confiées par le penseur. […] Ce que le maître aura trouvé sans parvenir à le faire entendre, sinon à un petit nombre d’adeptes, ceux-ci le diront clairement à tous ; pour achever ces grandes œuvres de la pensée qui renouvellent l’esprit humain, deux générations sont-elles donc de trop ? […] Des esprits plus vivants que Bonald sont parfois remarquables par la promptitude et la justesse de l’invention verbale ; mais, si le nombre de ceux qui cherchent leurs mots est restreint, c’est moins par la fréquence de cette qualité que par la rareté des inventeurs : la plupart des hommes, en effet, se répètent les uns les autres ; ils expriment l’idée courante par le langage à la mode ; ceux-là n’ont pas de peine à dire clairement ce qu’ils conçoivent sans effort. […] Les faits où la parole et la pensée paraissent successives et bien distinctes sont assurément exceptionnels ; un observateur attentif en remarquera pourtant sans peine un assez grand nombre, et nous n’avons pas fini de les énumérer. […] Sagacité s’offre à mon esprit ; ma pensée est trouvée ; elle n’attendait que son expression. 146 et 287 me présentent deux idées de nombre très distinctes.
Bref, nous possédons dès à présent un certain nombre de lignes de faits, qui ne vont pas aussi loin qu’il faudrait, mais que nous pouvons prolonger hypothétiquement. […] La moelle contenait un grand nombre de réponses toutes faites à la question que les circonstances pouvaient poser ; l’intervention du cerveau fait jouer la plus appropriée d’entre elles. […] La faculté de choisir, localisée d’abord dans le cerveau, s’étend progressivement à la moelle, qui d’ailleurs construit alors un moins grand nombre de mécanismes, et les monte sans doute aussi avec moins de précision. […] Elle opère par deux méthodes complémentaires — d’un côté par une action explosive qui libère en un instant, dans la direction choisie, une énergie que la matière a accumulée pendant longtemps ; de l’autre, par un travail de contraction qui ramasse en cet instant unique le nombre incalculable de petits événements que la matière accomplit, et qui résume d’un mot l’immensité d’une histoire. […] L’une et l’autre manifestent une poussée intérieure, le double besoin de croître en nombre et en richesse par multiplication dans l’espace et par complication dans le temps, enfin les deux instincts qui apparaissent avec la vie et qui seront plus tard les deux grands moteurs de l’activité humaine : l’amour et l’ambition.
Cette souscription, à l’exception d’un petit nombre de cœurs d’or dont les noms se confondront à jamais avec le mien, ayant été jusqu’ici dérisoire ou insuffisante, que me reste-t-il ? […] On lui mit, suivant les rites, trois grains de riz sur les lèvres, comme pour reporter au ciel (le Tien) le plus grand bienfait qu’il eût accordé à l’empire chinois dans cet aliment qui devait multiplier à l’infini le nombre des hommes sur la terre d’Asie. […] Il aurait pu ajouter qu’ils en ont écrit encore un plus grand nombre pour les attaquer. […] « Mon empire est très vaste et le nombre de mes sujets est immense ; je veux cependant qu’on m’informe exactement de tout ce qui concerne mon peuple. […] Ce que je sais, à n’en point douter, c’est qu’il y en a grand nombre qui pensent comme lui sur l’article de la nomination d’un successeur au trône.
Je crois aussi que cette représentation d’Antigone avait trop fait parler de moi pour ne pas augmenter le nombre de mes ennemis et m’en susciter de nouveaux. […] Si grand que soit le nombre de mes défauts, ce n’est pas là celui qu’on rencontre habituellement dans mes autres compositions. […] C’est ainsi que, pour la troisième fois, je manquai à ma résolution de ne plus faire des tragédies, et que de douze qu’elles devaient être, elles sont arrivées au nombre de dix-neuf. […] Déjà, depuis plus de deux ans, j’avais fait venir de Rome tous les livres que j’y avais laissés en 1783, et le nombre s’en était fort augmenté, tant à Paris que dans ce dernier voyage en Angleterre et en Hollande. […] Alors commença une lutte entre ce petit nombre de pauvres gardes nationaux et ce ramas ignoble de coquins, les uns voulant nous aider à sortir, les autres nous retenir.
Il est vrai que la peinture se maintint à Rome en splendeur durant un plus grand nombre d’années. […] Leurs vers n’ont ni le nombre ni la force de ceux qui furent faits sous le regne d’Auguste. […] Il est vrai que plusieurs empereurs furent des tyrans, et que les guerres civiles, par le moïen desquelles un grand nombre de ces princes parvint à l’empire ou le perdit, furent très-fréquentes. […] Quand les arts sont assez cultivez pour former un grand nombre d’artisans médiocres, ils en formeroient d’excellens, si le génie ne manquoit pas aux ouvriers. […] Les plus belles statuës de la Grece, dont les restes nous sont si précieux, étoient de ce nombre.
Depuis ce moment, les tomes de cette Histoire monumentale continuèrent de se publier régulièrement et successivement au nombre de trente-six, jusqu’à l’époque de la mort de Buffon (1749-1788). […] Pour en finir sur ce chapitre, qui ne saurait être le nôtre, je dirai que ce ne fut qu’après un assez grand nombre de volumes que Buffon, instruit peu à peu par la pratique et par les descriptions auxiliaires de Daubenton, en vint à former des classifications plus réelles et plus fondées sur l’observation comparée des êtres en eux-mêmes. […] Mais si ce détail et cette méthode scientifique laissèrent longtemps à désirer chez Buffon auprès d’un petit nombre d’observateurs avancés, il frappa tout d’abord les esprits par de grandes vues, par les plus grandes qui puissent être proposées à la méditation du physicien philosophe. […] Il était, en ce genre de soin, aussi scrupuleux que le plus délicat des anciens ; il avait l’oreille, la mesure et le nombre. […] après un travail d’un si grand nombre d’heures par jour, et une application si constante de l’esprit qui avait porté et soutenu tant de choses, il avait besoin de se détendre, et la parole allait alors en famille et entre amis comme elle pouvait.
Ce livre est d’autant plus utile, qu’on peut le regarder en quelque façon, comme un corps de Rhétorique, à cause du grand nombre de regles, de principes & de réfléxions sur cet art, dont il est rempli. […] Après qu’on a lu un certain nombre de pages tout vous échappe ; on sçait seulement que l’auteur a dit des choses ingénieuses, & a souvent parlé en Orateur ; on ne peut presque rien reduire en principes. […] Il y a d’ailleurs un autre défaut : c’est que sur un grand nombre d’exemples que l’auteur rapporte, il se contente de dire qu’ils plaisent, sans montrer pourquoi ils plaisent. […] Personne ne peut ignorer que le talent de l’éloquence dans ce degré éminent, où s’éléve un assez petit nombre d’hommes privilégiés, ne soit un present de la nature, comme tous les dons du génie. […] Il convient de l’importance des Sermons, il veut qu’on y assiste, & il recommande cette pratique ; mais il voudroit que dans tout discours on eût pour but unique de diminuer le nombre des injustices, & d’augmenter celui des bienfaisances du plus grand nombre des auditeurs : il traite tout le reste de vérités spéculatives.
Au moment de la renaissance des lettres, et au commencement de la littérature anglaise, un assez grand nombre de poètes anglais s’écarta du caractère national, pour imiter les Italiens. J’ai cité Waller et Cowley pour être de ce nombre : je pourrais y joindre Downe, Chaucer, etc. […] Les passions sans combat, les dénouements sans gradations, les sacrifices sans regrets, les liens sans délicatesse, ôtent aux romans tout leur charme ; et le petit nombre de ceux de ce genre que nous possédons en français, ont à peine eu quelque succès dans les sociétés qui leur avaient servi de modèle. […] Mais Richardson, en première ligne, et après ses écrits, plusieurs romans, dont un grand nombre ont été composés par des femmes, donnent parfaitement l’idée de ce genre d’ouvrages dont l’intérêt est inexprimable.
Il y en avait d’anciens déjà et en grand nombre. […] Il n’y avait que le nombre, — le nombre, qui s’efforce, par ce temps de suffrage universel et de matérialisme rétrograde et païen, de reprendre la place des âmes. […] Or, ce n’est pas à présent, quand les pouvoirs publics perdent de leur autorité et en sacrifient chaque jour davantage, ce n’est pas quand le droit criminel, si sévère autrefois, est presque devenu, à force de s’adoucir, le droit au crime, quand des législateurs collectifs ont remplacé par l’irresponsabilité du nombre la responsabilité du législateur unitaire, qu’on peut espérer contre le duel la loi efficace qui, en France, a toujours manqué.
S’il s’agissait de bien entendre et de goûter l’ancien français de Villehardouin, dont je suppose qu’on eût été séparé par quelque grande catastrophe sociale et quelque conquête, le plus sûr serait encore d’être Français, et, un peu d’étude aidant, on se trouverait aisément en avance à cet effet sur le plus docte des Germains. » Il semble que le résultat indiqué par ces considérations diverses, c’est qu’une École française , instituée à Athènes pour un certain nombre de jeunes architectes et de jeunes philologues , concilierait à la fois les intérêts de l’art et ceux de l’érudition. […] On pourrait, ce semble, commencer simplement, ne fonder qu’un assez petit nombre de places d’élèves ; l’essentiel serait de commencer, et de se confier pour le développement à une terre qui a toujours rendu au centuple ce qu’on y a semé de généreux. […] Le nombre des personnes qui ont visité la Grèce s’accroît chaque jour, et leur impression à toutes est que ce jeune État régénéré est dans une veine croissante d’activité et de progrès ; nul autre État n’a eu plus à faire et n’a plus fait en vingt-cinq ans.
Hypothèse explicative : existence chez Victor Hugo d’une surabondance de mots restreignant le nombre des idées sensuelles, des percepts, et créant par contre des idées verbales, des concepts, ayant les caractères du mot même, dont elles sont le retentissement intérieur. […] 3° Par le caractère borné des mots, c’est-à-dire par le fait qu’un mot n’exprime qu’un petit nombre d’attributs généraux vagues d’une classe d’objets : L’aperception immédiate des choses sans détaillement. […] 4° Par le caractère signe du mot, c’est-à-dire par le fait qu’un grand nombre de mots sont de purs signes, auxquels aucune image ne correspond : Abondance de mots indéfinis.
Le plus grand nombre lui fit parvenir des épigrammes, des chansons, des couplets, toutes sortes d’écrits satyriques & scandaleux. […] L’exemple de Balsac, & ses exhortations continuelles aux autres écrivains, pour augmenter le nombre des combattans, en déterminèrent plusieurs à le faire. […] Une autre fois, un grand nombre de sçavans ayant entamé exprès une dispute très-vive au milieu d’un repas, pour qu’on ne fit aucune attention à ce qu’il diroit, Montmaur leur cria, en frappant sur la table : Paix donc, messieurs ; on ne sçait ce qu’on mange.
Elles sont au nombre de cent vingt-quatre ; et dans aucune, pas un seul mot qui sente l’hypocrisie. […] Si je voulais citer des maximes, ce traité m’en offrirait sans nombre. […] Sénèque exclut du nombre des bienfaiteurs les animaux. […] J’en vois sans nombre qui se meuvent ; mais quel est celui d’entre eux qui vit ? […] Il a de fort belles pensées, et il en a en grand nombre ; beaucoup qui tiennent aux mœurs, et qu’il faut méditer.
Or la liaison constante des deux termes n’a été vérifiée expérimentalement que dans un nombre très restreint de cas, et pour des faits qui, de l’aveu de tous, sont à peu près indépendants de la volonté. […] Ne détermine-t-on pas à l’avance les conjonctions d’astres, les éclipses de soleil et de lune, et le plus grand nombre des phénomènes astronomiques ? […] Rien ne serait changé aux phénomènes astronomiques, ou tout au moins aux équations qui nous permettent de les prévoir, car dans ces équations le symbole t ne désigne pas une durée, mais un rapport entre deux durées, un certain nombre d’unités de temps, ou enfin, en dernière analyse, un certain nombre de simultanéités ; ces simultanéités, ces coïncidences se produiraient encore en nombre égal ; seuls, les intervalles qui les séparent auraient diminué mais ces intervalles n’entrent pour rien dans les calculs. […] Bref, le temps dont on parle en astronomie est un nombre, et la nature des unités de ce nombre ne saurait être spécifiée dans les calculs : on peut donc les supposer aussi petites qu’on voudra, pourvu que la même hypothèse s’étende à toute la série des opérations, et que les rapports successifs de position dans l’espace se trouvent ainsi conservés. […] Le même mouvement par lequel on trace une circonférence dans un plan engendre toutes les propriétés de cette figure : en ce sens, un nombre indéfini de théorèmes préexistent au sein de la définition, bien que destinés à se dérouler dans la durée pour le mathématicien qui les déduira.
De tout ce qu’il a écrit [& le nombre de ses Productions est assez considérable], le seul Ouvrage qui lui ait donné de la célébrité, est son Livre des Mœurs ; nouvelle preuve que la plupart des Esprits de ce Siecle n’ont cru pouvoir se faire un nom qu’en s’écartant des routes ordinaires, & en débitant des systêmes opposés à toutes les idées reçues. […] Elle n’a point attaqué, comme on l’a fait depuis, l’existence de Dieu, l’immortalité de l’ame, la nécessité d’un Culte ; elle ne s’est point élevée contre certains préceptes de la Morale chrétienne, tels que le pardon des offenses, &c. ; elle ne s’est point consumée en raisonnemens en faveur du suicide, de l’adulterre, de la vengeance ; au contraire, elle ne s’est jamais écartée d’un caractere de modération, de respect, à l’égard du plus grand nombre des vertus religieuses & sociales.
. — Par exemple, ajouta-t-il, je lui dis un jour que je pouvois parier et démontrer qu’il y avoit dans Paris au moins deux habitants qui avoient même nombre de cheveux, quoique je ne pusse pas marquer quels sont ces deux hommes. […] Si maintenant vous supposez que 200,000 têtes ont toutes un nombre de cheveux différent, il faut qu’elles aient chacune un des nombres de cheveux qui sont depuis un jusqu’à 200,000 ; car si l’on supposoit qu’il y en avoit deux parmi ces 200,000 qui eussent même nombre de cheveux, j’aurois gagné le pari. Or, supposant que ces 200,000 habitants ont tous un nombre différent de cheveux, si j’y apporte un seul habitant de plus qui ait des cheveux, et qui n’en ait pas plus de 200,000, il faut nécessairement que ce nombre de cheveux, quel qu’il soit, se trouve depuis un jusqu’à 200,000, et par conséquent soit égal au nombre de cheveux d’une de ces 200,000 têtes. Or. comme au lieu d’un habitant en sus des 200,000, il y a en tout près de 800,000 habitants dans Paris, vous voyez bien qu’il faut qu’il y ait beaucoup de têtes égales en nombre de cheveux, quoique je ne les aie pas comptés. — Mme de Longueville ne put jamais comprendre que l’on pût faire une démonstration de cette égalité de cheveux, et soutint toujours que la seule voie de la démontrer était de les compter. » Ceci nous prouve que Mme de Longueville, qui avait tant de rapports en délicatesses et démangeaisons d’esprit avec Mme de Sablé, était bien différente d’elle en ce point ; Mme de Sablé aimait et suivait les dissertations, et en était bon juge ; mais Arnauld n’aurait pas eu l’idée de faire lire la Logique de Port-Royal à Mme de Longueville, pour la divertir et tirer d’elle un avis compétent. […] Dans la riche correspondance manuscrite que possède la bibliothèque de Troyes, je trouve nombre de lettres de M. de Pontchâteau à la duchesse d’Epernon sa sœur, dans lesquelles il est question de Mme de Longueville.
Une grande série de métiers dont on ne sait pas le nombre. […] Quand il aura cent ans, il entrera dans le nombre des vrais dessinateurs. […] Bing possède un certain nombre de feuilles détachées, dont je donne les feuilles principales. […] Samuel, et un certain nombre encore chez M. […] La collection Odon de Mussy contiendrait un certain nombre d’éventails.
Son Traité de la Sagesse l’a fait ranger, par le Jésuite Garasse, au nombre des Incrédules ; & les Philosophes de nos jours, sur ce beau témoignage, se sont empresses de se l’associer, tant il est vrai qu’ils savent tirer parti de tout. […] Si l’on fait attention au caractere de cet Auteur, développé dans ses propres Ouvrages, on verra qu’il n’écrivit son Livre de la Sagesse, que pour réfuter les doutes de quelques Beaux-Esprits de son temps, au nombre desquels étoit son ami Montagne.
Mais, dans cette lutte de toutes les impressions pour la victoire, il n’en est qu’un certain nombre qui l’ont emporté, qui se sont ouvert des voies dans la matière organisée et s’y sont créé des centres d’action. […] Il a fallu traverser des degrés sans nombre pour transformer peu à peu la sourde cœnesthésie du début en une sensibilité à la chaleur, puis à la lumière, au son, etc. […] Ainsi, la sensation produite par la lumière de la lune est un certain nombre de fois plus faible que la sensation de la lumière solaire. […] On peut bien dire que ce qui apparaît différent est nécessairement différent d’apparence, parce qu’alors il s’agit toujours de qualité ; mais, quand il est question de simplicité et d’unité, on introduit une considération de quantité et de nombre ; or, rien ne prouve que notre conscience aperçoive les sensations comme elles sont au point de vue du nombre et de la quantité, et non pas seulement comme elles apparaissent à ce même point de vue. […] La réalité ne peut se résoudre tout entière en relations sans termes, en nombres comme ceux de Pythagore, et en nombres mouvants.
La littérature tout entière entra dans la route que le génie de Klopstock lui avait ouverte, et, même avant la mort de Frédéric, on vit éclore un certain nombre de poésies nationales que tout le monde apprit par cœur. […] Voilà des élémens incontestables, et qui cependant peuvent varier à l’infini, car il y a un grand nombre d’assassinats qui tous se distinguent les uns des autres par mille circonstances diverses. […] Or, après que vous avez ajouté sept à cinq, vous avez l’idée de la réunion de deux nombres en un seul ; mais quel est ce nombre nouveau qui contient les deux autres ? […] Cette ignorance devient plus manifeste, si on fait l’expérience sur de plus grands nombres. […] Comme sept plus cinq et douze sont en effet des nombres identiques, on a cru que dire : sept plus cinq égale douze, c’est passer d’une même connaissance à une même connaissance.
Point d’objets plus généraux que le nombre et l’espace. […] L’algèbre, dont le nom n’effraye plus, n’est qu’une arithmétique plus générale que celle des nombres, aussi claire et plus facile ; ce ne sont que les mêmes opérations, mais plus simples. […] Il y a des éléments de chimie sans nombre ; il y en a en français, il y en a en allemand. […] Il y a nombre d’auteurs grecs et latins dont je n’ai rien dit, mais la connaissance n’en est pas fort utile au professeur, et la lecture n’en serait d’aucun avantage aux élèves. […] Ce que j’attribue au petit nombre d’idées qui les absorbent et bornent l’esprit au lieu de l’étendre, comme on l’imagine. » LA METTRIE, Histoire naturelle de l’âme.
Sa vie, aussi simple que courte, n’offre qu’un petit nombre de traits sur lesquels nous courrons. […] Il avait d’ailleurs amassé en portefeuille un certain nombre de pièces légères ; il avait composé son Passage du mont Saint-Bernard, une Satire sur les Romans nouveaux, couronnée par l’Académie de Lyon, et sa pièce des Plaisirs du Poète. […] Il y a nombre de ces prix ou de ces accessits sur lesquels la critique de nos jours, qui n’a plus le sentiment de ces fautes et de ces demi-fautes, est tout à fait incompétente à prononcer. […] Il a fait quelques épigrammes proprement dites, sans fiel ; de ce nombre une épitaphe qui pourrait bien avoir trait à Suard. […] Puisque j’ai eu occasion de nommer Parny et que probablement j’y reviendrai peu, qu’on me permette d’ajouter une note écrite sur lui en toute sincérité dans un livret de Pensées : « Le grand tort, le malheur de Parny est d’avoir fait son poëme de la Guerre des Dieux : il subit par là le sort de Piron à cause de son ode, de Laclos pour son roman, de Louvet jusque dans sa renommée politique pour son Faublas, le sort auquel Voltaire n’échappe, pour sa Pucelle, qu’à la faveur de ses cent autres volumes où elle se noie, le sort qu’un immortel chansonnier encourrait pour sa part, s’il avait multiplié le nombre de certains couplets sans aveu.
Dans les comédies de Calderon, de Lopès de Vega, à travers des défauts sans nombre, on trouve toujours de l’élévation dans les sentiments. […] Toutes les poésies de l’école de Pétrarque, et il faut mettre de ce nombre l’Aminta du Tasse et le Pastor fîdo de Guarini, ont puisé leurs défauts dans la subtilité des Grecs du moyen âge. […] Le Dante ayant joué, comme Machiavel, un rôle au milieu des troubles civils de son pays, a montré, dans quelques morceaux de son poëme, une énergie qui n’a rien d’analogue avec la littérature de son temps ; mais les défauts sans nombre qu’on peut lui reprocher sont, sans doute, le tort de son siècle. […] Les ouvrages de Beccaria, de Filangieri, et un petit nombre d’autres encore, font exception à ce que je viens de dire. […] Pétrarque perdit sa mère lorsqu’elle n’avait encore que trente-huit ans ; il fit un sonnet sur sa mort, composé de trente-huit vers, pour rappeler, par l’exactitude de ce nombre, d’une manière assurément bien touchante et bien naturelle, le regret qu’il avait d’avoir perdu sa mère à cet âge.
Il est ensuite appliqué à un autre individu et acquiert la faculté d’en éveiller ridée ; et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ait acquis la faculté d’éveiller un nombre infini de ces idées, indifféremment. […] C’est que toutes les fois qu’il se présente, il éveille un nombre infini d’idées de ces individus ; et comme il les éveille en combinaison étroite, il en forme une espèce d’idées complexe. » « De là résulte que le mot homme n’est ni un mot répondant à une simple idée, ce qui était l’opinion des réalistes ; ni un mot ne répondant à aucune idée, ce qui était l’opinion des nominalistes ; mais un mot éveillant un nombre infini d’idées, par les lois irrésistibles de la sensation et en formant une idée très complexe et indistincte, mais non pas intelligible pour cela. » C’est dans le but de dénommer, et de dénommer avec une plus grande facilité, que nous formons des classes : et c’est la ressemblance qui, quand nous avons appliqué un nom à un individu, nous conduit à l’appliquer à un autre et à un autre, jusqu’à ce que le tout forme un agrégat, lié par le commun rapport de l’agrégat à un seul et même nom. […] Ils semblent avoir eu une très inexplicable et très antiphilosophique aversion pour admettre cette loi, dans son sens large ; comme si cette simplicité en vertu de laquelle on trouve qu’une loi est renfermée dans une plus haute, et celle-ci dans une plus haute, et ainsi de suite, jusqu’à un petit nombre qui paraissent tout renfermer, ne devait pas se retrouver dans le monde de l’esprit, comme dans celui de la matière39. […] Voilà l’idée de demain à laquelle succède un autre demain, et un nombre indéfini de ces « demains » compose l’idée complexe de l’avenir.
N’y en a-t-il pas d’autres dont un très-grand nombre de dépositions ne peut contrebalancer l’invraisemblance ? Le premier pas de la justice criminelle ne consisterait-il pas à décider sur la nature de l’action, du nombre de témoins nécessaires pour constater le coupable ? Ce nombre ne doit-il pas être proportionné au temps, au lieu, au caractère du fait, au caractère de l’accusé, au caractère des accusateurs ? […] On voit le saint sur son lit, on le voit de face, le chevet au fond de la toile, présentant la plante des pieds au spectateur, et par conséquent tout en raccourci ; mais la figure entière est si naturelle, si vraie, le raccourci si juste, si bien pris, qu’entre un grand nombre de personnes qui m’ont loué ce tableau je n’en ai pas trouvé une seule qui se soit apperçue de cette position, qui montre sur une surface plane le saint dans toute sa longueur, toutes les parties de son corps également bien dévelopées, la tête et l’expression du visage dans toute sa beauté. […] Il faudrait les entretenir là d’ouvrages qu’on leur payerait et sur le prix desquels on retiendrait de quoi les garder et les entretenir trois ou quatre années de plus, sans que ce long séjour empêchât le même nombre d’élèves d’aller d’ici en Italie.
Qu’on compare le nombre des traductions de Lucrece avec le nombre des traductions de Virgile dans toutes les langues polies, et l’on trouvera quatre traductions de l’éneide de Virgile contre une traduction du poëme de natura rerum.
Dites, si vous voulez, que l’intelligence est capable de progrès, qu’elle verra de plus en plus clair dans un nombre de plus en plus grand de choses. […] Si je pose deux nombres, en effet, je ne suis plus libre de choisir leur différence. […] Ainsi, que le nombre des atomes composant a un moment donné l’univers matériel augmente, cela heurte nos habitudes d’esprit, cela contredit notre expérience. […] De là les luttes sans nombre dont la nature est le théâtre. […] Mais il diffère des autres cerveaux en ce que le nombre des mécanismes qu’il peut monter, et par conséquent le nombre des déclics entre lesquels il donne le choix, est indéfini.
Pour un petit nombre d’arbres qui s’élèvent de quelques pieds au-dessus de terre et qui s’aperçoivent de loin, il y a partout, en littérature, de cet humus et de ce détritus végétal, de ces feuilles accumulées et entassées qu’on ne distingue pas, si l’on ne se baisse. […] En effet, si l’on passe immédiatement à la lecture des poésies de Louise Labé, on est frappé de la distance : pour quelques vers agréables dans le genre de l’épître, et un petit nombre de sonnets passionnés, que de duretés, que de rudesses, comme la contrainte du rhythme se fait sentir ! […] Il en était ainsi d’Étienne de La Boétie, à sa manière, et les sonnets de Louise me remettent directement en mémoire le meilleur de ceux que Montaigne nous a transmis et conservés de son ami, au nombre de vingt-neuf. […] mais regardez nos yeux, Les pleurs y sont encor, pleurs amers, pleurs sans nombre. […] Yemeniz, ce riche et libéral amateur qui, dans sa cité de Lyon, a gardé une étincelle de la Grèce, sa première patrie : le volume imprimé par Perrin (1857), orné d’images et d’emblèmes, distribué petit, nombre et non mis en vente, consacre désormais le nom du trop heureux Papon, au rang de ces curiosités de bibliothèque qu’on enchâsse et qu’on ne lit pas.
Dehèque l’a compris ; mais, en même temps, si nous tenons encore à être du petit nombre, tranquillisons-nous ; il y aura toujours assez à faire, même après sa traduction excellente. […] Un grand nombre de ces épigrammes anciennes par leur vivacité et leur crudité, échappent à la citation. […] Il mérite vraiment qu’on le distingue, qu’on lui recompose sa physionomie, et qu’avec les petites pièces qu’il a laissées, au nombre de cent environ, on se forme une idée un peu nette de sa destinée, de sa vie et de son talent. […] » Il a nombre d’épigrammes dans un sentiment triste et humain. […] Il en a un grand nombre ; il n’était pas seulement un interprète poétique pour les ouvriers des villes : les chevriers, les laboureurs, les chasseurs, les pêcheurs, lui demandaient de traduire en vers élégants leurs offrandes.
Racine, dans quelques portions de son œuvre, dans les chœurs de ses tragédies bibliques, dans le trop petit nombre de ses hymnes imités de saint Paul et d’ailleurs, avait laissé échapper d’adorables accents, empreints de signes profonds sous leur mélodieuse faiblesse. […] Un bon nombre des psaumes ou cantiques, qui composent l’Homme de Désir, pourraient passer pour de larges et mouvants canevas, jetés par notre illustre contemporain, dans un de ces moments d’ineffable ébriété où il chante : Encore un hymne, ô ma lyre ! […] J’ignore s’il a gagné aux voies trop détournées, où il s’est tenu, beaucoup d’âmes de mystère ; mais il n’a en rien touché le grand nombre des âmes accessibles d’ailleurs aux belles et bonnes paroles, et dignes de consolation. […] En 1813, sa santé s’étant altérée, il revit l’Italie ; un certain nombre de vers des Méditations et beaucoup de souvenirs dont le poëte a fait usage par la suite datent de ce voyage : le Premier Regretdes Harmonies s’y rapporte probablement. […] En même temps que la matière et le fond ont augmenté chez Lamartine, le style et le nombre ont suivi sans peine et se sont tenus au niveau.
Et quant à ceux, en plus grand nombre, qui naissent intelligents et distingués, on dirait qu’on leur en sait plus de gré qu’aux autres hommes, sans doute parce qu’ils pourraient mieux se passer de ces dons ; et il semble aussi qu’il leur soit plus facile qu’à nous d’user de cette intelligence pour se composer une vie élégante et délicieuse à souhait. […] Et il n’est pas mauvais non plus d’avoir été élevé par les prêtres, puis par l’Université, d’avoir reçu une éducation tour à tour religieuse et purement laïque : cela vous aide dans la suite à comprendre un plus grand nombre de choses. […] M. le Prince avait d’ailleurs fixé le nombre et la durée des visites que le duc d’Anguien pouvait faire à sa mère. […] Rien que pour mettre en branle un régiment, que de choses dont il faut tenir compte : le nombre des hommes, leur état physique et moral, la vitesse de leur marche, la forme des terrains, la nature du sol, les chemins, la température, les mouvements possibles de l’ennemi ! […] Quand on doit faire ce travail pour un certain nombre de régiments ou de groupes plus considérables et lier entre elles et subordonner les unes aux autres des évolutions déjà si complexes en elles-mêmes, le calcul devient étrangement difficile.
L’ame, indépendamment des plaisirs qui lui viennent des sens, en a qu’elle auroit indépendamment d’eux & qui lui sont propres ; tels sont ceux que lui donnent la curiosité, les idées de sa grandeur, de ses perfections, l’idée de son existence opposée au sentiment de la nuit, le plaisir d’embrasser tout d’une idée générale, celui de voir un grand nombre de choses, &c. […] Comme nous aimons à voir un grand nombre d’objets, nous voudrions étendre notre vue, être en plusieurs lieux, parcourir plus d’espace : enfin notre ame fuit les bornes, & elle voudroit, pour ainsi dire, étendre la sphere de sa présence ; ainsi c’est un grand plaisir pour elle de porter sa vûe au loin. […] Ce qui fait ordinairement une grande pensée, c’est lorsque l’on dit une chose qui en fait voir un grand nombre d’autres, & qu’on nous fait découvrir tout-d’un-coup ce que nous ne pouvions espérer qu’après une grande lecture. […] Une longue uniformité rend tout insupportable ; le même ordre des périodes long-tems continué, accable dans une harangue : les mêmes nombres & les mêmes chûtes mettent de l’ennui dans un long poëme. […] Ceci produit dans l’esprit différentes sortes de surprises ; nous sommes surpris du changement de style de l’auteur, de la découverte de sa différente maniere de penser, de sa façon de rendre en aussi peu de mots une des grandes révolutions qui soit arrivée ; ainsi l’ame trouve un très grand nombre de sentimens différens qui concourent à l’ébranler & à lui composer un plaisir.
Outre ce double résultat de ramener aux sources de la religion et d’émanciper la théologie, elle rendit le catholicisme capable de vaincre le protestantisme et de demeurer en France la religion du plus grand nombre. […] C’est l’ère de la littérature française, parce que c’est l’époque où un grand nombre de vérités générales sont exprimées dans un langage définitif. […] Un grand nombre, à notre insu, nous plaît par l’époque de la langue et par l’idée qu’elles ont été des nouveautés pour nos pères. […] La seule chose qu’on y pût censurer, c’était un trop grand nombre de vers embarrassés et obscurs, et de la théologie en stylem arotique. […] C’est ce tempéré qui plaît tant à notre pays, parce qu’il y est comme l’humeur du plus grand nombre.
Quoique le plan du livre le divise par chapitres dont chacun porte un titre distinct, La Bruyère ne s’y astreint pas si étroitement qu’un certain nombre d’observations ne trouvent à s’appliquer hors de ce cercle et ne soient plus générales que le titre. […] Les traits qu’il a réunis et groupés dans une personnification vivante, nous les avons vus éparpillés sur un certain nombre d’originaux dont son art a fait un type. […] Mais pour un petit nombre d’endroits où il tourne autour des esprits sans y entrer, combien d’autres où il y entre en vainqueur et en maître ! […] Certains portraits de La Bruyère sont excessifs, moins encore par l’exagération que par le trop grand nombre de traits ; chaque original en porte plus que sa charge : ce sont les Hercules du ridicule. […] « Ceci, dit-il, est moins un caractère particulier qu’un recueil de faits de distraction ; ils ne sauraient être en trop grand nombre s’ils sont agréables ; car, les goûts étant différents, on a à choisir. » Raison spécieuse, et qui n’est pas d’un maître de l’art.
L’abbé Galiani est une des figures les plus vives, les plus originales et les plus gaies du xviiie siècle ; il a écrit bon nombre de ses ouvrages en français ; il appartient à notre littérature autant qu’aucun étranger naturalisé chez nous, presque autant qu’Hamilton lui-même. […] De ces mots heureux et de ces saillies de l’abbé, il s’en est retenu un grand nombre. […] Il est vrai que le nombre de ses vrais amis, de ceux auxquels il tient réellement et par les fibres secrètes, se réduit fort avec les années. […] Paul Ristelhuber, a eu l’idée, quinze ans après (1866), de faire un choix dans Galiani, de découper un certain nombre de passages dans sa Correspondance et ailleurs, et il a publié ce petit travail qui ne lui a pas donné grand-peine, qui ne lui a coûté que quelques coups de ciseaux, sous ce titre un peu prétentieux : Un Napolitain du dernier siècle. […] Il semble, en vérité, pour qui ne lirait que le petit nombre de pages qu’il a mises en tête de sa compilation écourtée, que tout le monde, excepté lui, a plus ou moins déraisonné et battu la campagne jusqu’ici, sur le compte du spirituel abbé napolitain.
Quelques-unes peut-être sont trop subtiles, d’autres en petit nombre, sembleront un peu arbitraires ; mais la plûpart sont également simples & naturelles. […] Nous avons un grand nombre de mots connus, dont il ne fait aucune mention. […] Un Académicien de Rouen y a relevé un grand nombre de méprises ; mais l’amertume de ses critiques & l’air de passion qu’elles respirent ont diminué la force & le prix de ses meilleures remarques. […] M. l’Abbé Desfontaines analyse dans son écrit toutes les remarques de son adversaire, & partout il prétend faire voir clairement que dans le plus grand nombre, ou même dans presque toutes, M. l’Abbé d’Olivet a pris le change. […] Lacombe nous a expliqué le langage, nous ont non-seulement fourni de vieux mots & d’expressions énergiques ; nous leur devons encore un grand nombre de proverbes, dont la plûpart renferment un grand sens sous des expressions triviales.
Ces circonstances sont au nombre de quatre. […] Les nombres de leurs analyses correspondent même avec cette explication. […] Chez les mammifères et les oiseaux, il y a toujours dans le noyau un nombre de nucléoles variant de 4 à 16. Chez les poissons, ce nombre s’élève singulièrement ; on trouve dans la vésicule germinative de ces animaux un nombre de nucléoles variant de 150 à 200 pour chaque noyau. […] Mais le protoplasma peut rester incolore dans un grand nombre d’éléments végétaux.
On peut observer une marche à peu près pareille depuis Auguste jusqu’aux Antonins, avec cette différence cependant, que les empereurs qui ont régné pendant ce temps, ayant été des monstres abominables, l’empire n’a pu se soutenir, l’esprit général a dû se dégrader, et un très petit nombre d’hommes ont conservé la force d’esprit nécessaire pour se livrer aux études philosophiques et littéraires. […] La multitude s’avilissait par la flatterie imitatrice des mœurs du tyran ; et le petit nombre des hommes distingués, communiquant difficilement entre eux, ne pouvaient établir cette opinion critique, cette législation littéraire, qui trace une ligne positive entre l’esprit et la recherche, entre l’énergie et l’exagération. […] L’esclavage qui mettait une classe d’hommes hors des devoirs de la morale, le petit nombre des moyens qui pouvaient servir à l’instruction générale, la diversité des sectes philosophiques qui jetait dans les esprits de l’incertitude sur le juste et l’injuste, l’indifférence pour la mort, indifférence qui commence par le courage et finit par tarir les sources naturelles de la sympathie ; tels étaient les divers principes de la cruauté sauvage qui a existé parmi les Romains.
La mémoire, dit-il, dépend du cerveau ; le cerveau n’a qu’un nombre déterminé d’éléments nerveux — cellules et fibres — ; ce nombre limite nécessairement celui de nos acquisitions. […] De là il déduit le nombre probable des éléments nerveux — cellules et fibres — nécessaires pour acquérir et conserver tel ou tel ordre de connaissance (mathématiques, musique, langues, etc.), et il montre comment ces diverses acquisitions se limitent réciproquement.
À l’égard de son éloquence, si nous en jugeons par la célébrité, il fut du nombre des hommes qui honorèrent leur patrie et la Grèce. […] Au siècle de César et d’Auguste, plusieurs Romains célèbres ne goûtaient point du tout les ouvrages d’Isocrate, et sûrement Brutus était de ce nombre ; au siècle de Trajan, Plutarque le peignait comme un orateur faible et un citoyen inutile, qui passait sa vie à arranger des mots et compasser froidement des périodes ; au siècle de Louis XIV, Fénelon le traitait encore plus mal ; Isocrate, selon lui, n’est qu’un déclamateur oisif qui se tourmente pour des sons, avide de petites grâces et de faux ornements, plein de mollesse dans son style, sans philosophie et sans force dans ses idées. […] Je ne parlerai ici que des éloges de cet orateur ; ils sont au nombre de six.
Rollin est du nombre. […] Il faut l’excepter du nombre de tant d’artistes malheureux. […] Le plus grand nombre n’ose la faire remonter qu’à Élie. […] Le nombre de leurs chaires de théologie avoit diminué à son profit. […] Il agissoit de concert avec le plus grand nombre des évêques de France.
Cent trente galères turques tombèrent aux mains des vainqueurs ; un grand nombre se brisèrent au rivage, ou furent incendiées. On porta jusqu’à trente mille hommes le nombre des Turcs tués ou prisonniers ; cinq mille esclaves chrétiens furent délivrés des fers et de la rame : et leur cri de joie semble retentir encore, dans plus d’un éloquent souvenir de cet immortel Cervantès, qui combattait, soldat obscur alors, sur la flotte espagnole. […] « De l’Asie et de la merveilleuse Égypte sont venus des Arabes, des Africains légers, et ceux que la Grèce leur a mal associés, guerriers à la fière encolure, d’une grande force et en nombre infini. […] Sous l’amas des épithètes et la barbarie d’un néologisme tout grec et tout latin, le poëte perd cette veine française et ces tours nerveux et naïfs que Malherbe plus tard recueillait dans le parler vivant de la foule, en les ennoblissant par le nombre et l’harmonie. […] Peut-être même, pour la force et la simplicité, pour la magnificence du nombre et le naturel du langage, avait-elle atteint déjà une perfection que notre plus grand siècle ne devait pas dépasser.
L’explication des faits, réduite alors à ses termes réels, n’est plus désormais que la liaison établie entre les divers phénomènes particuliers et quelques faits généraux dont les progrès de la science tendent de plus en plus à diminuer le nombre. […] N’oublions Pas que, nonobstant cet aveu il est déjà bien petit dans le monde savant le nombre des intelligences embrassant dans leurs conceptions l’ensemble même d’une science unique, qui n’est cependant à son tour qu’une partie d’un grand tout. […] Je crois pouvoir avancer que, pour obtenir à cet égard une décision vraiment définitive, c’est-à-dire pour déterminer si nous devons regarder comme une loi de la nature que les molécules se combinent nécessairement en nombres fixes, il serait indispensable de réunir le point de vue chimique avec le point de vue physiologique. […] Ne tiendrait-elle pas à ce même caractère général, propre à tous les corps organisés, qui fait que, dans aucun de leurs phénomènes, il n’y a lieu à concevoir des nombres invariables ? […] Tout en tendant à diminuer, le plus Possible, le nombre des lois générales nécessaires à l’explication positive des phénomènes naturels, ce qui est, en effet, le but philosophique de la science, nous regarderons comme téméraire d’aspirer jamais, même pour l’avenir le plus éloigné, à les réduire rigoureusement à une seule.
Il aura laissé certainement nombre d’épisodes ; il comptait que son monument était sa traduction de Platon. […] Il est resté pour moi, et je crois bien pour nombre de ceux qui l’ont le plus connu, un problème et une énigme. — Mais, me direz-vous, quel homme n’est pas une énigme ? […] Son Journal contenait primitivement nombre de jugements de lui sur Cousin, qui faisait partie de la petite réunion dont étaient Ampère, Royer-Collard, etc. […] Elle en avait retracé quelques-uns dans un écrit assez court, qu’un très-petit nombre seulement de ses amis particuliers ont pu lire et qui, nous l’espérons, ne sera point perdu pour l’histoire contemporaine.
Si elles étaient dialoguées, leur étendue serait considérable, car le va-et-vient des personnages est très actif et le nombre des scènes très multiplié. […] Il inscrit, par exemple, dans la liste des robbe per la commedia : « des bâtons pour bâtonner (bastoni da bastonare), beaucoup de lanternes, une chatte vivante et un coq vivant, quatre chiens de chasse, un pot de nuit avec du vin blanc dedans, des costumes de notaires, de pèlerins ou de voyageurs, une lune simulée qui se lève, etc. » Le nombre des personnages est habituellement de douze ou quinze, divisés par groupes. […] Les lazzi sont, au moins dans le plus grand nombre des canevas, bien loin d’être aussi prodigués qu’ils le furent à une autre époque. […] Burattino, revenu de l’étourdissement que lui a causé leur flux de paroles, se met en devoir de manger, mais ne trouve plus que le vide et rentre chez lui en pleurant. » Un certain nombre des canevas des Gelosi sont purement burlesques ; l’on n’y voit d’un bout à l’autre que scènes nocturnes, quiproquos, trocs de costumes, gourmades et horions pleuvant de toutes parts.
Si nous pouvions tenir toutes les causes et circonstances qui agissent sur un individu, dès maintenant nous connaissons assez les lois primitives des phénomènes mentaux pour pouvoir prédire sa conduite dans un grand nombre de cas. […] Comte à l’expérience ainsi qu’aux écrits des psychologues, comme preuve que l’esprit peut non-seulement avoir conscience de plus d’une impression à la fois et même en percevoir un nombre considérable (six, d’après M. […] Les notions d’étendue, Solidité, Nombre, Force, etc., quoique acquises par les sens ne sont pas des copies d’impressions faites sur les sens, mais des créations des lois propres de notre esprit mises en action par les sensations. […] Il lui faudrait élever, depuis l’enfance jusqu’à la maturité, un certain nombre d’êtres humains, noter chaque sensation ou impression éprouvées par le sujet, ou noter les causes et ce qu’il en pense.
Un petit nombre de choses anciennes sont restées debout en France à travers nos révolutions périodiques, et plus que périodiques ; de ce nombre est ce qu’on appelle si justement la Comédie-Française. […] J’ai cru remarquer que, même dans les lettres, dans cette république des lettres, le plus sûr, pour que les choses aient quelque ensemble, c’est qu’il y ait au fond quelqu’un, un seul ou un petit nombre, qui tienne la main. […] Les petits sénats dirigeants obéissent à un petit nombre qui les mène.
C’est que les étrangers qui se sont habituez dans quelques païs que ce soit, y sont toujours devenus semblables après un certain nombre de generation aux anciens habitans du païs où ils se sont établis. […] Les femmes allemandes, comme le faisoient celles des germains, suivent encore les camps en bien plus grand nombre que les femmes des autres peuples ne les suivent. […] Il en est de même de la graine de melon, de rave et de plusieurs légumes qu’il faut renouveller pour les avoir bonnes, du moins après un certain nombre de generations, en faisant venir de nouvelles graines du païs où elles atteignent leur perfection. […] Mais ceux qui ont lû l’histoire des conquêtes des hollandois dans les Indes orientales, sçavent bien d’un autre côté que les hollandois en petit nombre y faisoient fuir des armées entieres de portugais indiens.