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1031. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Nous allions assez lentement, et vers la fin de notre expédition j’éprouvais une fatigue extrême ; j’étais assis à côté d’Arcadi Pavlitch, et au bout d’une heure de conversation il s’était mis à faire du libéralisme, faute de mieux. […] À la fin le meunier entr’ouvre sa porte, il les engage à aller passer la nuit dans un hangar à quelque distance, leur fait allumer du feu et leur envoie sa femme pour veiller à leurs besoins. […] Mais la chaleur était encore excessive ; elle semblait avoir embrasé l’atmosphère, et on croyait distinguer à travers une poussière fine et noirâtre des milliers de petits points lumineux qui se détachaient en tournoyant sur l’azur foncé du ciel. […] Un lièvre part tout à coup à quelque distance de vous…, les chiens s’élancent à sa poursuite avec des aboiements sonores… Et que cette forêt est belle à la fin de l’automne, lorsque les bécasses arrivent ! […] Voici la ville du district avec ses maisonnettes de bois inclinées sur leurs fondements, ses haies sans fin, ses maisons de marchands construites en briques et inhabitées, son vieux pont jeté sur un profond ravin… En avant !

1032. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Quelques documents inédits sur André Chénier »

Mais la Révolution vint ; dix années, fin de l’époque, s’écoulèrent brusquement avec ce qu’elles promettaient, et abîmèrent les projets ou les hommes ; les trois Hermès manquèrent : la poésie du xviiie  siècle n’eut pas son Buffon. […] Ainsi tout lui servait à ses fins ingénieuses ; il extrayait de partout la Grèce. […] André a pris de la Grèce le côté poétique, idéal, rêveur, le culte chaste de la muse au sein des doctes vallées : mais n’y aurait-il rien, dans celui que nous connaissons, de la vivacité, des hardiesses et des ressources quelque peu versatiles d’un de ces hommes d’État qui parurent vers la fin de la guerre du Péloponèse, et, pour tout dire en bon langage, n’est-ce donc pas quelqu’un des plus spirituels princes de la parole athénienne ? […] Au sein de cette future édition difficile, mais possible, d’André Chénier, on trouverait moyen de retoucher avec nouveauté les profils un peu évanouis de tant de poëtes antiques ; on ferait passer devant soi toutes les fines questions de la poétique française ; on les agiterait à loisir. […] A la fin de l’idylle intitulée la Liberté, entre le chevrier et le berger, on lit sur le manuscrit : Commencée le vendredi au soir 10, et finie le dimanche au soir 12 mars 1787.

1033. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

Convoquée par le gouvernement, dirigée par lui, contenue ou interrompue au besoin, toujours sous sa main, employée par lui à des fins politiques, elle reste néanmoins un asile pour le clergé qu’elle représente. […] À la fin le troupeau écorché découvrira ce qu’on fait de sa laine. « Tôt ou tard118, dit un Parlement dès 1764, le peuple apprendra que les débris de nos finances continuent d’être prodigués en dons si souvent peu mérités, en pensions excessives et multipliées sur les mêmes têtes, en dots et assurances de douaires, en places et appointements inutiles. » Tôt ou tard, il repoussera « ces mains avides qui toujours s’ouvrent et ne se croient jamais pleines, ces gens insatiables qui ne semblent nés que pour tout prendre et ne rien avoir, gens sans pitié comme sans pudeur ». — Et ce jour-là les écorcheurs se trouveront seuls. […] L’autre, n’ayant que des devoirs à remplir sans espoir et presque sans revenu…, ne peut se recruter que dans les derniers rangs de la société civile, et les parasites qui dépouillent les travailleurs affectent de les subjuguer et de les avilir de plus en plus »  « Je plains, disait Voltaire, le sort d’un curé de campagne obligé de disputer une gerbe de blé à son malheureux paroissien, de plaider contre lui, d’exiger la dîme des pois et des lentilles, de consumer sa misérable vie en querelles continuelles… Je plains encore davantage le curé à portion congrue à qui des moines, nommés gros décimateurs, osent donner un salaire de quarante ducats pour aller faire, pendant toute l’année, à deux ou trois milles de sa maison, le jour, la nuit, au soleil, à la pluie, dans les neiges, au milieu des glaces, les fonctions les plus pénibles et les plus désagréables. » — Depuis trente ans, on a tâché d’assurer et de relever un peu leur salaire ; en cas d’insuffisance, le bénéficier, collateur ou décimateur de la paroisse, doit y ajouter jusqu’à ce que le curé ait 500 livres (1768), puis 700 livres (1785), le vicaire 200 livres (1768), puis 250 (1778), et à la fin 350 (1785). […] C’est seulement à la fin de 1788130 que le fameux salon du Palais-Royal, « avec une hardiesse et une déraison inimaginables, prétend que, dans une véritable monarchie, les revenus de l’État ne doivent pas être à la disposition du souverain, qu’il doit seulement lui être accordé une somme assez considérable pour les charges de sa maison, ses dons et les grâces de ses serviteurs, ainsi que pour ses plaisirs, que le surplus doit être déposé au Trésor royal pour n’y être employé qu’aux objets sanctionnés par l’Assemblée de la Nation ». […] 131 » On dirait que le don est modeste et que le mari est raisonnable  Pour bien comprendre l’histoire de nos rois, posons toujours en principe que la France est leur terre, une ferme transmise de père en fils, d’abord petite, puis arrondie peu à peu, à la fin prodigieusement élargie, parce que le propriétaire, toujours aux aguets, a trouvé moyen de faire de beaux coups aux dépens de ses voisins ; au bout de huit cents ans, elle comprend 27 000 lieues carrées.

1034. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIe entretien. Poésie lyrique » pp. 161-223

La conversation, animée par ces petites gouttes de vin à la fin du repas, n’était nullement gênée par ma présence. […] Au contraire, toutes les fois que la Jumelle entrait dans la danse, et qu’un danseur, l’élevant de terre dans ses deux bras, comme c’est l’habitude à la fin de l’air, poussait un de ces grands cris de triomphe et de joie qui sont l’évohé rustique de ces fêtes de village, Didier baissait les yeux ; il trouvait un prétexte pour s’éloigner, comme s’il avait entendu une voix qui l’appelait au jardin ou à l’étable. […] XV À la fin de la journée, après avoir dételé, jeté le trèfle dans le râtelier, chaussé ses souliers et passé sa veste, il ne parut point à la cuisine pour recevoir, comme à l’ordinaire, son écuelle des mains du vieux Joseph. […] À ce moment les garçons et les filles, se levant tous à la fois de leur cachette, jetèrent un de ces grands cris qu’on appelle dans le pays chuffer, cris que poussent de temps en temps, pour s’égayer, les bûcherons dans la forêt, les vendangeurs dans les vignes, les faucheurs dans les prés, les moissonneurs à la fin du champ de blé ! […] Marseille l’adopta pour être chanté au commencement et à la fin des séances de ses clubs.

1035. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

« J’étais dans des enchantements sans fin. […] L’univers entier, excepté lui, avait l’agonie de sa fin. […] À la fin, madame Récamier, suivie par deux amis dévoués, Ballanche et Ampère, et par une jeune et charmante parente dont elle avait adopté l’enfance, part inopinément pour l’Italie, où elle passe deux ans. […] Plus l’homme est grand, plus grand est le vide, plus il est impossible de le remplir, excepté par la vertu ou par l’amour ; aussi, voyez comme ce vide est vaste en lui ; il croit le combler par la gloire, il l’acquiert jeune et elle lui laisse un profond ennui ; il passe à la politique, à l’ambition même coupable, la politique et l’ambition le laissent plus ennuyé que jamais ; de rien à une ambassade, ennui ; d’une ambassade au ministère, ennui ; d’un ministère à une révolution, des Tuileries à Gand en 1815, ennui ; de Gand à Rome au retour, ennui ; de Rome à Londres, ennui, ennui toujours ; il s’impatiente et croit s’en défaire par ses vices ; il se met à attaquer ce qu’il a défendu, il renverse ce qu’il a construit ; il triomphe, et l’ennui triomphe avec lui ; il redevient royaliste et recherche une popularité équivoque, mais il est vaincu, et l’ennui de son impuissance le ressaisit pour la dernière fois ; il s’adresse à la plus belle des femmes, et croit aimer ; mais l’ennui est plus constant que l’amour ; il se livre tard aux voluptés de la jeunesse, l’ennui l’obsède ; il revient repentant à la femme aimée, puis il meurt à la fin d’ennui. […] Il dut y avoir à la fin du paganisme des hommes supérieurs, d’abord chrétiens, puis ramenés aux dieux de leur jeunesse par la poésie de l’Olympe et par la facilité d’un vieux culte rétabli ; flottant d’une religion à l’autre, écrivant tantôt pour la nouvelle, tantôt pour l’ancienne foi de Rome, et mourant héroïquement comme Julien l’Apostat, en lançant au ciel le reproche terrible où le doute retentit à travers ces âges : « Tu as vaincu, Galiléen ! 

1036. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre quatrième »

Saint-Gelais, ce fut Marot affadi, épuré par un prélat bel esprit, pour l’usage d’une cour devenue bigote ; Marot, moins son enjouement naïf, mais ayant gardé quelque chose de la fine moquerie qui éclate dans ses épigrammes contre les juges, les dévots et les maris. […] Ce passage égale les meilleurs de Marot, et la fin est d’un ton auquel Marot ne se serait peut-être pas élevé. […] Toute la suite et la fin de ce court et frappant résumé des commencements et des progrès de notre poésie sont marquées de la même force de jugement et d’expression. […] Tantôt il enferme, entre un début et une fin traduite d’Horace, de Pindare, de Callimaque ou d’Anacréon, quelques pensées qui lui sont propres ; tantôt c’est le corps qui appartient aux modèles la tête et les pieds sont de l’imitateur. […] On dit pourtant qu’il eut, vers la fin de sa vie, quelques doutes sur la solidité de sa gloire.

1037. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

Ce fut, au temps d’Auguste, Quinctilius Varus, ce fin critique, l’ami d’Horace, qui disait aux poètes : « Corrigez ceci et cela130 », et renvoyait les mauvais vers à l’enclume. […] Ce que le poète, dans ces prouesses d’art pur, laisse échapper de sentiments délicats et d’aperçus fins sur la vie morale, fait regretter qu’il n’ait pas eu plus souvent besoin de tourner du dehors au dedans un œil qui voit si bien, et qu’il ait semblé parfois se servir de l’art, comme les Orientaux de l’opium, pour se dérober aux souffrances de la pensée. […] Né sur les rives de la Méditerranée, l’auteur a vu et entendu à son tour ce que, jusqu’à la fin des temps, l’imagination des poètes verra dans les flots aux mille aspects de la mer, entendra dans les mille murmures de sa voix. […] La pénétration qui ne craint pas d’être subtile, la sensibilité, la raison, pourvu qu’elle ne sente pas l’école, le caprice même à l’occasion, le fin du détail, l’image transportée de la poésie dans la prose, telles en sont les qualités éminentes. […] Nous avons, vers la fin du premier tiers de ce siècle, admiré comme auditeurs, et nous admirons aujourd’hui comme lecteurs, une brillante application de la critique à l’histoire de la philosophie.

1038. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

Une admirable cathédrale s’éleva vers la fin du xiiie  siècle ; les couvents pullulèrent à partir du xviie  siècle. […] Cela me faisait faire des réflexions sans fin. […] Le sentiment dont nous parlons ne tue que celui qui l’éprouve, et voilà pourquoi la race bretonne est une race facilement chaste ; par son imagination vive et fine, elle se crée un monde aérien qui lui suffit. […] Un samedi soir, elle sentit venir sa fin. […] Quand il apprit que le roi était parti, il comprit mieux que jamais qu’il avait été de la fin d’un monde.

1039. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Victor Hugo » pp. 106-155

Qu’il s’agisse d’ailleurs d’une anecdote ou d’une scène, presque toutes les pièces contiennent au début ou à la fin un contraste dissonant entre deux aspects antagonistes. […] Scribe, tantôt l’air excessif des fins de drames. […] Rien de plus puéril que sa conception du jugement dernier, exposée à la fin des premières Légendes. […] Chez lui, chaque idée, au lieu d’en suggérer une autre, de se propager de terme en terme, du début à la fin d’une œuvre, s’étant immédiatement fondue et comme dissipée dans l’abondance d’expressions qu’elle déchaîne, ne subsiste pendant une durée appréciable qu’en mots. […] Hugo à un degré tel qu’elle devient géniale et sublime, la fin de la deuxième partie de notre étude le montre.

1040. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

Ferrari, et par cela même qu’il est Italien, l’inévitable Catholicisme, qui impose ses symboles aux poètes qui l’insultent, et ses idées aux penseurs qui nient la vérité, lui a laissé l’empreinte d’un pouce tout-puissant sur sa fine tête à la Machiavel, et cette marque-là n’a jamais été mise pour rien sur le crâne d’un homme. […] En exposant, il caractérise, et l’on est bien heureux qu’il ait ce don-là, car, s’il ne l’avait pas, s’il ne savait pas mettre l’empreinte du mot sur des événements si effacés, s’il n’attachait pas le rayon du peintre à cette masse de massacres et de massacreurs obscurs qui font une nue si épaisse et si sombre dans son histoire, on rejetterait de tels récits, et je ne crois pas qu’on allât consciencieusement jusqu’à la fin de ces fatigantes Révolutions d’Italie. […] Nous savons parfaitement la différence qu’il y a entre cet Italien de race, fin et fort, et d’une si naturelle aristocratie, et le Franc-Comtois, digne d’être Auvergnat, le robuste malappris qui méprise également l’art et les femmes. […] Selon lui, l’univers se partage et se partagera jusqu’à la fin des siècles, — en supposant que les siècles aient une fin, — en deux espèces d’États, toujours et incompatiblement hostiles, la monarchie et la république ; et ces États, sortis d’un hasard primitif, ne peuvent pas changer et se trouvent toujours vis-à-vis l’un de l’autre dans un rapport d’antagonisme qui est leur loi.

1041. (1884) La légende du Parnasse contemporain

François Coppée a quelque chose de l’attitude fine et délicate d’Aramis. […] Le sort a de sinistres ironies : peu de temps après leur fin, un parent de l’un deux, je ne sais duquel, mourut, laissant un petit héritage ; et ils eussent été riches s’ils ne s’étaient pas si pressés de mourir. […] Nos nappes, nos serviettes, nos draps, les taies d’oreiller où nous rêvions à des vers, étaient de la plus fine toile de Hollande, garnie de dentelles quelquefois, souvent brodée de soie et d’or. […] Vers la fin de la seconde journée, il était fatigué, trouvant que ce n’était plus drôle. […] Que fait-il là, étrange et joli, païen en pleine banlieue parisienne, tandis que les canotiers aux vareuses rayées passent rapidement dans leurs fines yoles ?

1042. (1902) Propos littéraires. Première série

— Tant s’en faut, et c’est une des œuvres les plus fortes et les plus fines de M.  […] Montaigne apparaît vers la fin. […] Jacquine est arrivée à ses fins. […] Ici les distinctions fines et justes abondent dans le livré de M.  […] C’est la fin de l’abbé Froment.

1043. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

. —  Fin de l’âge poétique. —  Cause des décadences et des renaissances littéraires. […] Fin de Dryden. —  Ses misères. —  Sa pauvreté. —  En quoi son œuvre est incomplète. —  Sa mort. […] De telles énormités indiquent la fin d’un âge littéraire. […] Ici, loin de la fine cuisine aristocratique, elle pèse toute crue et massive sur l’estomac. […] (Orphan, fin du Ier acte.)

1044. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Voilà ce que ne comprirent pas les hommes ignorants et bornés qui prirent en main les destinées de la France à la fin du dernier siècle. […] Deux mouvements commencèrent alors, qui devaient être la fin non-seulement de tout esprit guerrier, mais de tout patriotisme : je veux parler de l’éveil extraordinaire des appétits matériels chez les ouvriers et chez les paysans. […] C’est Paris qui lève les hommes, qui absorbe l’argent, qui l’emploie à une foule de fins que la province ne comprend pas. […] La première fois que je rencontrai Prevost-Paradol, au retour de sa campagne électorale dans la Loire-Inférieure, je lui demandai son impression dominante : « Nous verrons bientôt la fin de l’État », me dit-il. […] Sa revanche serait alors un jour d’avoir devancé le monde dans la route qui conduit à la fin de toute noblesse, de toute vertu.

1045. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Ce n’était donc pas, pour une jeune fille ambitieuse et fine, un si sot mariage. […] que dit la sagesse des nations : Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin ? […] Elle le trompe, c’est vrai, mais elle est trop fine pour qu’il s’en doute jamais. […] Elle est fine, elle est gaie, elle est brillante, et elle est touchante, humaine et vraie. […] Toute cette fin d’acte m’a paru fort belle.

1046. (1866) Nouveaux essais de critique et d’histoire (2e éd.)

Jusqu’à la fin sa vie fut précaire et pleine de craintes. […] On ne sait plus si la figure est douce, grandiose et fine. […] La plupart de ses fripons se trouvent à la fin riches, titrés, puissants, députés, procureurs généraux, préfets, comtes. […] Qu’importent sa fin et les deux ou trois coups de hasard qui le ruinent et le tuent ? […] Quelle fin et quel mot !

1047. (1893) Alfred de Musset

Son nouveau volume parut tout à la fin de 1832, sous ce titre : Un spectacle dans un fauteuil. […] Nous aurons maintenant, jusqu’à la fin de la tragédie, comme une légère odeur d’encre d’imprimerie. […] Je meurs d’amour, d’un amour sans fin, sans nom, insensé, désespéré, perdu. […] La fin est d’un vif intérêt pour le biographe. […] Vers la fin de 1849, revenant sur la vogue du Caprice, il écrit : « On outre tout.

1048. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIe entretien. Le Lépreux de la cité d’Aoste, par M. Xavier de Maistre » pp. 5-79

À la fin de ma troisième année de rhétorique j’obtins les onze premiers prix de ma classe. […] Elle était un peu maigre, comme sont la plupart des filles à son âge ; mais ses yeux brillants, sa taille fine, son air attirant, n’avaient pas besoin d’embonpoint pour plaire. […] C’est donc ici, me dis-je, que ma demeure est fixée pour toujours ; c’est donc ici où, traînant une vie déplorable, j’attendrai la fin tardive de mes jours ! […] En la voyant languir et se détruire chaque jour, j’observais avec une joie funeste s’approcher la fin de ses souffrances. […] Le Lépreux, à la fin de ce récit, couvrit son visage de ses mains ; la douleur ôtait la voix au voyageur.

1049. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLIe entretien. Molière et Shakespeare »

À la fin, il s’élève de cette abjection au grade d’aboyeur, c’est-à-dire qu’il appelle les domestiques pour venir mettre le pied à l’étrier de leur maître. […] Lagrange décrit ainsi le théâtre où la troupe de Molière jouait par ordre du sieur de Rataban, surintendant des bâtiments du roi : « … trois poutres, des charpentes pourries et étayées, et la moitié de la salle découverte et en ruine. » Ailleurs, en date du dimanche 15 mars 1671, il dit : « La troupe a résolu de faire un grand plafond qui règne par toute la salle, qui, jusqu’au dit jour 15, n’avait été couverte que d’une grande toile bleue suspendue avec des cordages. » Quant à l’éclairage et au chauffage de cette salle, particulièrement à l’occasion des frais extraordinaires qu’entraîna la Psyché, qui était de Molière et de Corneille, on lit ceci : « chandelles, trente livres ; concierge, à cause du feu, trois livres. » C’étaient là les salles que « le grand règne mettait à la disposition de Molière. » IV Shakespeare obtint à la fin un rôle muet dans une pièce ; il fut chargé d’apporter son casque au géant Agrapardo. […] Homère marque en civilisation la fin de l’Asie et le commencement de l’Europe ; Shakespeare marque la fin du moyen âge. […] Ensuite, parmi ceux qui en valent la peine, on distingue l’agile, le tranquille, le fin, le chien de garde, le chasseur, chacun selon la qualité qu’a renfermée en lui la bienfaisante nature, et il en reçoit un titre particulier ajouté au nom commun sous lequel on les a tous inscrits. […] Reste donc avec nous. — Le couchant luit encore de quelques traits du jour : c’est le moment où le voyageur attardé pique avec ardeur pour gagner l’auberge située à la fin de sa journée ; et celui que nous attendons ici en approche de bien près.

1050. (1856) Cours familier de littérature. I « Ier entretien » pp. 5-78

Je lus et relus vingt fois ma première composition ; je l’envoyai à ma mère par l’ordre de mes maîtres ; on la lut à la fin de l’année, à la cérémonie publique de la distribution des prix, au collège des Jésuites, devant les mères et devant les enfants qui l’applaudirent. […] XV La figure de M. de Vaudran portait l’empreinte de sa vie ; elle était noble, fine, un peu tendue. […] On lisait sur sa physionomie ce mot de Machiavel sur la fortune : « Je donne carrière à sa malignité, satisfait qu’elle me foule ainsi aux pieds pour voir si à la fin elle n’en aura pas quelque honte ! […] Si elle est un don, il faut la savourer jusqu’à la fin comme un bienfait quelquefois amer, mais enfin comme un bienfait, et si elle est un supplice, il faut la subir comme une mystérieuse et méritoire expiation de nos fautes. […] Chaque entretien, d’inégale grandeur, contiendra tantôt 64 pages, tantôt 80 pages, tantôt 96 pages, selon l’étendue du sujet, mais de manière à former toujours 2 forts volumes à la fin de l’année.

1051. (1856) Cours familier de littérature. II « XIe entretien. Job lu dans le désert » pp. 329-408

comme si celui qui possède toutes les durées et tous les espaces s’était complu à accumuler des myriades d’êtres animés et aimants dans un cirque étroit et muré de ses éternités et de ses mondes, afin de jouir de cette affreuse mêlée de sang, de ce combat sans trêve et sans fin de gladiateurs acharnés tous armés d’une arme mortelle pour tuer, tous pourvus du sentiment de leur conservation et de l’horreur de la mort pour bien savourer la douleur et l’agonie de la mort ! […] Le principe de destruction que vous portez en vous, comme le fruit porte le ver, ou comme le temps porte la mort, ou comme le commencement porte la fin, commence à vous disputer, pied à pied, avec douleur, cette petite pincée de matière organisée, ce petit point d’espace, et ce petit éclair de durée que la nature a donnés à une âme, assez grande pour contenir des éternités, et assez vivante pour user des mondes. […] Il y peint sur une toile sans fond et sans fin la bataille de Dieu et des esprits rebelles, corps aériens qui succombent sans mourir et qui roulent du sommet des cieux dans les abîmes des enfers sans jamais se heurter aux aspérités impalpables de l’élément ambiant des mondes. […] La société, à ses yeux, n’a plus été qu’un livre en partie double, se balançant par profits et pertes à la fin d’une éternelle association de fabrique liquidée par l’éternité. […] Plier avant le jour la tente solitaire, Rassembler le troupeau qui lèche à nu la terre ; Autour du puits creusé par l’errante tribu Faire boire l’esclave où la jument a bu ; Aux flancs de l’animal, qui s’agenouille et brame, Suspendre à poids égaux les enfants et la femme ; Voguer jusqu’à la nuit sur ces vagues sans bords, En laissant le coursier brouter à jeun son mors ; Boire à la fin du jour, pour toute nourriture, Le lait que la chamelle à votre soif mesure, Ou des fruits du dattier ronger les maigres os ; Recommencer sans fin des haltes sans repos Pour épargner la source où la lèvre s’étanche ; Partir et repartir jusqu’à la barbe blanche… Dans des milliers de jours, à tous vos jours pareils, Ne mesurer le temps qu’au nombre des soleils ; Puis de ses os blanchis, sur l’herbe des savanes, Tracer après sa mort la route aux caravanes… Voilà l’homme !

1052. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

À la fin du onzième siècle, tout était changé dans la langue des peuples de l’Europe latine. […] D’ailleurs nos pauvres troubadours, ils ne sont plus ; ils se sont tus avant la fin du quatorzième siècle. […] Que de grandes actions elle accumule à la fin du quinzième siècle ! […] Tel était encore l’heureux état de cette secte à la fin du douzième siècle. […] Voyez les poëtes anglais de la fin du treizième siècle ; ils sont Français par le caractère des inventions et des formes.

1053. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

M. de Loménie les analyse et en publie deux au complet à la fin de son livre. […] Quand sa femme fut morte, il n’attendit pas la fin de son deuil, il se hâta d’épouser la comtesse de Rochefort, âgée alors de soixante-six ans et qui n’avait plus deux mois à vivre. […] André Lemoyne mérite une mention spéciale parmi les fins ouvriers de style. […] Cette fin grandiose est déjà célèbre. […] Vers la trois centième page, le défilé cesse, parce que trois cents pages font un volume, et non parce qu’il y a une fin nécessaire, une conclusion.

1054. (1888) Impressions de théâtre. Première série

Et, en effet, ce sonnet, s’il n’est pas très original ni très fin, est pour le moins joli. […] Et voilà qu’à la fin du troisième acte survient silencieusement un nouveau messager, le mystérieux nègre Orcan. […] Je crois fermement que nous avons des jouissances esthétiques plus fines et plus fortes que les hommes des siècles écoulés. […] Et c’est ainsi jusqu’à la fin du drame : langueur mélancolique ou violence folle. […] Vacquerie m’ont très souvent fait songer à la façon fine et sèche de certaines comédies (trop peu connues) de qui ?

1055. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Malgré ces mots du titre, grand schisme d’Occident, qui donnent d’abord l’idée d’une autre date bien postérieure, la scène se rapportait à la fin du xie  siècle et à l’époque des démêlés du pape Grégoire VII avec l’empereur. […] Lorsque le procès fut terminé et le cardinal absous, mais exilé à La Chaise-Dieu en Auvergne, Ramond l’y suivit, le servit encore quelque temps, puis se sépara de lui, avec trop d’éclat, disent les uns, avec tous les égards voulus, assurent les autres ; et certainement après avoir accompli au moins les devoirs essentiels que lui imposait une protection devenue vers la fin si compromettante et si ruineuse. […] Droz, au tome Ier (p. 423) de son Histoire du règne de Louis XVI, a dit de Cagliostro : Certainement il était fort adroit dans ses jongleries, car, un homme de sens et d’honneur, le naturaliste Ramond, qui avait été secrétaire du cardinal de Rohan, ne fut jamais complètement désabusé ; et, vers la fin de sa vie, quand on plaisantait devant lui sur Cagliostro, il détournait la conversation.

1056. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

Sa santé est affaiblie, et il est obligé à beaucoup de soins ; toutefois il travaille et travaillera jusqu’à la fin ; il entreprend des réfutations, il conseille et presse des condamnations de doctrines ; il pousse et stimule par son zèle les prélats les plus influents, se chargeant du principal en toute chose et souffrant que, si les honneurs en sont aux autres, la charge roule en effet sur lui. […] On aime à rejoindre ces détails sur le Bossuet de la fin et sur son bel organe, éclatant une dernière fois, avec ce que le même biographe nous a dit de lui dans sa jeunesse, quand il nous le montre affectionné à chanter l’office de l’Église et les psaumes : « Il avait la voix douce, sonore, flexible, mais aussi ferme et mâle. […] Toute sa fin est du plus humble et du plus fervent chrétien, et s’il y mêle jusqu’au bout des retours et des prises d’armes du docteur et du gardien viligant des dogmes, il a aussi, quand il est réduit à lui seul et en présence de son mal, la foi simple et comme naïve du centenier de l’Évangile, et on peut le dire à l’honneur du grand évêque, il a la foi du charbonnier.

1057. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

Elle s’aiguise d’une fine ironie, lorsqu’elle touche quelques-uns de nos travers : une douce et noble chaleur anime les endroits où l’idéal du bien nous est proposé. […] Il est de ceux qui aiment à croire à un grand avenir, à une ère décidément nouvelle, et qui mettent l’âge d’or en avant : s’il y a quelque système en ceci et quelque illusion (et il en paraît convenir vers la fin), il anime ses tableaux du moins par un enthousiasme sincère et par des traits d’une imagination grandiose ; mais ce qui est mieux, il y met des tons de cordialité franche et de mâles effusions de tendresse. […] De la curiosité, une fantaisie parfois saisissante, une moralité affectueuse et qui pénètre, la vigoureuse peinture de deux avares qui n’ont peut-être d’autre défaut que de se corriger à la fin (les avares ne se corrigent pas), recommandent cette nouvelle dont l’auteur est M. 

1058. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Fanny. Étude, par M. Ernest Feydeau » pp. 163-178

À la suite de la gageure et pour la tenir, Benjamin Constant est passé du salon dans son cabinet et a pris la plume, qui a couru sur le papier en nuances fines et subtiles. […] Je lui fis deux ou trois réponses assez fines, et il applaudit du regard en m’honorant d’un demi-salut. […] De plus sérieux contradicteurs, et plus désintéressés, soutiennent qu’il est pénible, à travers ce déploiement continu de force et de talent, d’être constamment obligé (soi, lecteur) d’avoir en perspective ce qui est l’idée fixe de ce malheureux et maniaque Roger, c’est-à-dire l’image toute matérielle d’un partage physique ; que c’est une fin peu digne d’un art aussi vivant et aussi expressif, que c’est un but peu en proportion avec une monodie aussi déchirante.

1059. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, publiés par MM. L. Dussieux et E. Soulié. » pp. 369-384

Son fils, le duc de Chevreuse, l’élève de Lancelot et l’ami de Fénelon, est une autre espèce de curieux, toujours dans les projets, dans les mémoires, dans le travail du cabinet, dans les entreprises nouvelles, dont il s’engoue, qu’il étudie à fond, mais qu’il ne mène pas toujours pour cela à bonne fin : on peut voir, sur son compte, ce que Saint-Simon et Fénelon, tous deux d’ailleurs pleins de respect pour lui, s’accordent à dire. […] Dans les volumes publiés jusqu’ici, je vois se dérouler dans toute sa lenteur et sa débilité, comme un fleuve dormant dont on aperçoit à peine le cours, cette époque de transition, la fin du ministère du cardinal Fleury. […] La mort subite de Mme de Vintimille à Versailles, à la suite de sa première couche, vient tout confondre et porter un coup bien rude au cœur de Mme de Mailly comme à sa fortune ; et quand une autre sœur (car on ne sort point d’abord de cette famille de Nesle) se présente pour disputer l’héritage de Mme de Vintimille, cette fois c’est une rivale qui s’annonce, une ambitieuse véritable, non plus une femme à rien partager : Mme de La Tournelle, la future duchesse de Châteauroux, veut et impose des conditions éclatantes, qui vont mettre fin au règne traînant de son aînée.

1060. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Pourquoi semblé-je ignorer, quand réellement j’en fais cas, et les délicats et les sensibles, les Deltuf et les Paul Perret, et les terribles dans le réel, les Barbara ; et Mme Figuier, le peintre des mœurs languedociennes, le Longus ou le Bernardin de Saint-Pierre de la Camargue ; et Claude Vignon, un observateur parisien et fin des mœurs de province ? […] Il est méthodique, ponctuel, à l’heure et à la minute ; mais cette année il retarde de cinq minutes sur l’an passé : sa vieille amie s’en aperçoit et tout bas s’en alarme ; elle y voit un acheminement à la fin prochaine. […] Ses premiers essais si fins, et d’un arrangement si ingénieux, si industrieux, n’étaient qu’un prélude, une entrée de jeu pour un talent qui se sentait en fonds.

1061. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

(Suite et fin.) […] Ce séjour du digne monarque avec les légers embarras, avec les étonnements et les surprises qui l’accidentèrent, nous est raconté par M. de Senfft d’une manière agréable et fine. […] Bignon, dans ses Souvenirs, a un avantage sur M. de Senfft dont il ne prévoyait pas les sévérités : il le réfute de la manière la plus propre à faire impression sur des lecteurs impartiaux ; il parle avec justice, et dans une parfaite mesure, de celui qui en a manqué à son égard : « M. de Sentit, dit-il, était en 1811 et est resté jusqu’à la fin de 1812 zélé partisan du système français (on le croyait, et il paraissait tel sans l’être au fond).

1062. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La civilisation et la démocratie française. Deux conférences par M. Ch. Duveyrier »

C’est dans la Relation de la Campagne d’Égypte, à la fin de la description du pays ; il s’agit des ressources de tout genre que peut offrir la vallée du Nil, ce premier berceau des grands empires. […] Mille écluses maîtriseraient et distribueraient l’inondation sur toutes les parties du territoire ; les huit ou dix milliards de toises cubes d’eau qui se perdent chaque année dans la mer, seraient réparties dans toutes les parties basses du désert, dans le lac Mœris, le lac Maréotis et le Fleuve sans eau, jusqu’aux Oasis et beaucoup plus loin du côté de l’ouest, — du côté de l’est, dans les Lacs Amers et toutes les parties basses de l’Isthme de Suez et des déserts entre la mer Rouge et le Nil ; un grand nombre de pompes à feu, de moulins à vent, élèveraient les eaux dans des châteaux d’eau, d’où elles seraient tirées pour l’arrosage ; de nombreuses émigrations, arrivées du fond de l’Afrique, de l’Arabie, de la Syrie, de la Grèce, de la France, de l’Italie, de la Pologne, de l’Allemagne, quadrupleraient sa population ; le commerce des Indes aurait repris son ancienne route par la force irrésistible du niveau… » Le mot de civilisation ne s’est pas rencontré encore ; il n’échappe qu’à la fin et aux dernières lignes, comme le résumé de tout le tableau ; il introduit avec lui et implique l’idée morale, qui a pu paraître jusque-là assez absente : « Après cinquante ans de possession, la civilisation se serait répandue dans l’intérieur de l’Afrique par le Sennaar, l’Abyssinie, le Darfour, le Fezzan ; plusieurs grandes nations seraient appelées à jouir des bienfaits des arts, des sciences, de la religion du vrai Dieu ; car c’est par l’Égypte que les peuples du centre de l’Afrique doivent recevoir la lumière et le bonheur !  […] Obéissant à son rôle qui est celui d’un inspirateur, d’un provocateur à bonne fin plutôt que d’un praticien, il lui a semblé que ce qui manquait le plus à l’époque présente, c’était un centre, un groupe, une association s’entendant pour la bonne direction du progrès social.

1063. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. (Suite.) »

La campagne recommença de bonne heure en Flandre (fin de mars 1747). […] En un mot, si le commencement de cette lettre est bien du cousin de Henri IV, la fin, avec son laisser aller et son déboutonné, est encore plus du cousin de Louis XV. […] Laujon, dans cette carrière facile, — pas si facile qu’il semblerait, — se proposait pour maître et pour modèle, il le reconnaît, l’ingénieux Benserade, ce véritable inventeur des ballets modernes et qui, à toutes les critiques dont il se voyait l’objet en son temps de la part du rigide Despréaux, avait pour réponse : « J’ai du moins imaginé un plaisir. » Collé, d’une humeur moins douce que Laujon, et qui sur la fin n’avait de gaieté que dans ses œuvres, fut aussi appelé à Berny.

1064. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. BRIZEUX (Les Ternaires, livre lyrique.) » pp. 256-275

Nature fine et forte, il s’est de bonne heure proposé son but, et n’en a pas dévié un seul jour. […] Sa plume appuie le moins possible ; il semble sur des charbons ardents ; il y va comme un pied fin sur des pavés mouillés. […] Mais Saladin, grêle et fin, et faisant déjà le vaincu, n’a pris qu’un coussin de soie rempli de duvet, et a demandé à Richard si avec sa grande épée il le pourrait pourfendre : — Non, certainement, répondit le roi ; nulle épée, fût-ce l’Excalibar du roi Arthur, ne pourrait fendre ce qui n’oppose aucune résistance. — Et lui, Saladin, d’un coup habile de son cimeterre qui ressemble à une faucille dorée, a déjà divisé le coussin sans presque faire semblant.

1065. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « GLANES, PÖESIES PAR MADEMOISELLE LOUISE BERTIN. » pp. 307-327

1842 On dit que ce volume de poésies a été jusqu’à la fin un mystère pour ceux qui pouvaient en être le mieux informés, et qui passaient le plus habituellement leur vie auprès de l’auteur. […] Hugo a qualifié le sourire triste, ineffable et calmant ; la fin en est très-belle, très-idéale, et offre un mélange de résignation contristée et qui tout d’un coup s’éclaire d’une image antique : O Nuit ! […] Il y a de ces mots que je n’aime pas à la fin des vers, gloutons, béant, infâme, mots trop crus, trop bruyants et claquants, pour ainsi dire, qui sont faits pour déplaire, à moins qu’il n’y ait nécessité expresse dans le sens de la pensée, et qu’on ne veuille à toute force insister dessus : mais, quand on ne les emploie qu’à titre d’épithète passagère et courante, ou d’utilité de rime, ils me font l’effet d’un cahotement, d’une détonation.

1066. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Léonard »

Il ne vit plus désormais, il attend l’heure du soir, la fin de la journée, le moment de la réunion future avec ce qu’il a perdu. […] Le Prince-Évêque de Liège aurait bien pu dire à Berquin et à Léonard : « Et vitula tu dignus et hic… Vous êtes dignes tous les deux de la tabatière. » Léonard, sur la fin de son séjour à Liège, dut connaître le jeune baron de Villenfagne qui aimait la littérature, qui se fit éditeur des œuvres choisies du baron de Walef (1779), et qui a depuis publié deux volumes de Mélanges (1788 et 1810) sur l’histoire et la littérature tant liégeoises que françaises. […] Le Prince-Évêque de Liège aurait bien pu dire à Berquin et à Léonard : « Et vitula tu dignus et hic… Vous êtes dignes tous les deux de la tabatière. » Léonard, sur la fin de son séjour à Liège, dut connaître le jeune baron de Villenfagne qui aimait la littérature, qui se fit éditeur des œuvres choisies du baron de Walef (1779), et qui a depuis publié deux volumes de Mélanges (1788 et 1810) sur l’histoire et la littérature tant liégeoises que françaises.

1067. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Préface » pp. 1-22

. — On a pu alors entrer dans l’examen des idées et des propositions générales qui composent les sciences proprement dites, profiter des fines et exactes recherches de Stuart Mill sur l’induction, établir contre Kant et Stuart Mill une théorie nouvelle des propositions nécessaires, étudier sur une série d’exemples ce qu’on nomme la raison explicative d’une loi, et aboutir à des vues d’ensemble sur la science et la nature, en s’arrêtant devant le problème métaphysique qui est le premier et le dernier de tous. […] Un écoulement universel, une succession intarissable de météores qui ne flamboient que pour s’éteindre et se rallumer et s’éteindre encore sans trêve ni fin, tels sont les caractères du monde ; du moins, tels sont les caractères du monde au premier moment de la contemplation, lorsqu’il se réfléchit dans le petit météore vivant qui est nous-mêmes, et que, pour concevoir les choses, nous n’avons que nos perceptions multiples indéfiniment ajoutées bout à bout. — Mais il nous reste un autre moyen de comprendre les choses, et, à ce second point de vue qui complète le premier, le monde prend un aspect différent. […] Meynert, poursuivent aujourd’hui ces recherches anatomiques au moyen de préparations délicates et de forts grossissements, et certainement ils ont raison : car la géographie de l’encéphale est encore dans l’enfance ; on en démêle à peu près les grandes lignes, deux ou trois massifs notables, l’arête du partage des eaux ; mais le réseau des routes, des sentiers et des stations, l’innombrable population remuante qui sans cesse y circule, y lutte et s’y groupe, tout ce détail, prodigieusement multiple et fin, échappe au physiologiste.

1068. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre V. La Fontaine »

Les paysages sont dessinés d’un trait fin et rapide : ce sont des impressions nettement et sobrement notées. […] À la fin de sa longue existence, ce très profane abbé a ressenti dans ses sens et dans son âme une ombre des impressions qui font la douloureuse beauté de l’Ecclésiaste. En son léger et clair langage d’homme du monde, il a laissé couler dans quelques pièces et dans quelques lettres une fine tristesse, sans éclat et sans espoir, dont l’emplissaient la vue de la vanité des choses, le sentiment de l’irrévocable passé, de son être, tout entier ; pour jamais écoulé, et par ces douces sensations même où il aspirait.

1069. (1900) L’état actuel de la critique littéraire française (article de La Nouvelle Revue) pp. 349-362

» À quoi le monsieur quelconque répondait paisiblement : « Oui, ça me fera des bouquins », en ajoutant mentalement « pour les vendre il la fin du mois chez les brocanteurs ». […] L’esprit scolaire et académique se meurt devant le grand sentiment d’indépendance générale qui inspire toute la fin de ce siècle. […] La critique impressionniste est le commencent de la fin pour la critique : et il n’y a que les médiocres, intermédiaires entre la réclame payée et les lettrés sérieux, qui se croient investis d’un pouvoir, tapagent dans des syndicats et des cercles, parlent très haut de leurs droits, et mettent à prix leurs indulgences.

1070. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Il lui accorda jusqu’à la fin de ses jours une faveur spéciale, et dans les infortunes conjugales qui marquèrent la vieillesse du bouffon, le roi intervint par toutes sortes de lettres de cachet et prêta complaisamment au mari offensé les secours de sa souveraine puissance. […] La troupe italienne ne fit pas cette fois un long séjour à Paris ; elle partit à la fin de l’année 1647 ou au commencement de 1648. […] Plus tard, il tira un coup de pistolet sur un de ses compagnons Ottavio, aventure qui mit fin à sa carrière théâtrale.

1071. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Le symbolisme ésotérique » pp. 91-110

Pourtant, il n’y a pas seulement chez les incroyants d’airs, comme semble le croire Hello, un parti pris d’indifférence religieuse, et peut-être sont-ils animés d’une ferveur aussi intrépide que la sienne, mais orientée à d’autres fins. […] Pâle, la lèvre sensuelle ombragée d’une fine soie dorée, il ouvrait sur la vie un regard étonné que la lymphe humectait et voilait de mélancolie. […] La vraie tradition s’est rompue depuis la fin du xviiie  siècle avec la scission et les querelles des Martinistes et des Jacobins.

1072. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Raphaël, pages de la vingtième année, par M. de Lamartine. » pp. 63-78

Le sentiment n’était-il pas mieux observé dans cette simple écume jetée au hasard, que lorsque nous lisons aujourd’hui : « Une terrasse couverte de quelques mûriers sépare le château de la plage de sable fin où viennent continuellement mourir, écumer, lécher et balbutier les petites langues bleues des vagues. » Remarquez, même aux meilleurs endroits, que ce qu’on nous donne ici comme le dernier mot, n’est pas plus vrai ni plus réel : c’est moins contenu, et dès lors moins poétique. […] Il a inventé, à cette fin, des obstacles, des impossibilités, pour rendre vraisemblable ce qui ne l’est pas, impossibilités qui deviennent elles-mêmes d’énormes invraisemblances. […] À travers le factice et le faux que je crois avoir assez indiqués, on noterait (gardons-nous de l’oublier), dans presque tous les chapitres ou couplets dont se compose le récit, des accents vrais, des touches heureuses et fines, inexplicable mélange qui déconcerte, et qui est plus fait pour attrister le lecteur déjà mûr que pour le consoler.

1073. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Poésies nouvelles de M. Alfred de Musset. (Bibliothèque Charpentier, 1850.) » pp. 294-310

Je demande à citer ici quelques stances de cette pièce, pour reposer l’esprit, à la fin de cette étude un peu disparate, sur quelques tons tout à fait purs : J’espérais bien pleurer, mais je croyais souffrir, En osant te revoir, place à jamais sacrée, Ô la plus chère tombe et la plus ignorée               Où dorme un souvenir ! […] Ces fines esquisses, ces gracieux Proverbes qu’il n’avait pas écrits pour la scène, sont devenus tout à coup de charmantes petites comédies qui se sont levées et ont marché devant nous. […] Au théâtre, une situation heureuse, un dialogue fin, ne suffisent pas ; il faut de l’invention, de la fertilité, du développement, de l’action surtout, pour consommer, comme on l’a dit, cette œuvre du démon.

1074. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Despréaux, avec le plus grand nombre des écrivains de son temps. » pp. 307-333

Montmaur fit ce distique* : La pucelle, à la fin, au grand jour est produite ! […] Ce grand poëte eut toujours dans le cœur un germe de religion, lequel se développa parfaitement sur la fin de sa vie, & la rendit exemplaire. […] Sous ce tombeau gît saint Pavin : Donne des larmes à sa fin.

1075. (1876) Du patriotisme littéraire pp. 1-25

[Du patriotisme littéraire] À la fin du siècle dernier un jeune poète, à l’imagination enthousiaste, à la sensibilité frémissante, à l’âme vraiment lyrique, reportait son souvenir et sa pensée sur les beautés naturelles de notre pays qu’il avait parcouru en tous sens, depuis Marseille jusqu’à Paris, depuis Narbonne jusqu’à Strasbourg. […] Avec le dix-septième siècle nous reprenons l’avantage que nous avions eu sans conteste au douzième et au treizième ; à la fin du dix-huitième siècle, au commencement du dix-neuvième, l’Allemagne l’emporte, mais depuis 1820 la France a repris et conservé victorieusement cette souveraineté des beaux vers. […] Mieux que personne il eût pu vous dire que, dès la fin du moyen âge et pendant les préludes de la Renaissance, des rythmes ingénieux étaient déjà trouvés et employés, que nous possédions la ballade de Villon, le rondel de Charles d’Orléans, le virelai d’Eustache Deschamps, le cantique de Jean Marot, le chant royal et le dizain de Clément Marot, le huitain de Mellin de Saint-Gelais.

1076. (1892) Un Hollandais à Paris en 1891 pp. -305

Elle avait payé leurs dettes et même à la fin elle s’était chargée du déficit du propriétaire de la maison. […] Vraiment cette fin de siècle est dignement représentée par le gueux qui a follement dépensé l’héritage des grands siècles du Moyen Âge. […] D’autres hommes célèbres. — du jour, — une fois qu’ils ont pris la parole, ne permettent point à un autre de la prendre à son tour, et pleins de leur sujet ils n’en démordent jusqu’à la fin et jusqu’après la fin du repas. […] Et je ne sais pas s’il n’apparaîtra pas à la fin que le monde a mieux compris Renan, que Renan ne s’est parfois compris lui-même. […] « Oui, voilà bien l’homme avec lequel aura à compter la fin de notre siècle.

1077. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

J’entends, par la fin d’un pays, son passage sans réaction sous une domination étrangère, et le renoncement à son langage. […] Le libéral n’accepte jamais une initiative, et le fin du fin consiste, pour lui, à se ranger à l’avis de son contradicteur, en lui disant : « Je vous laisse la responsabilité de mon acceptation, … ou de ma défaite. » En dernier ressort, aux yeux du libéral, c’est le plus violent ou le plus nombreux qui a raison. […] L’idée qu’ils étaient morts pour assurer le triomphe de la démocratie dans le monde, remplissait Emile d’une ironie amère et sans fin. […] Attirer les gens par des concessions calculées, des reculades successives, puis tirer dessus et taper dans le tas, cela est de la grande politique et le fin du fin de la démocratie ! […] Un mensonge, à la fin, se paie toujours cher.

1078. (1859) Moralistes des seizième et dix-septième siècles

Tout sert d’objet à sa gaieté grossière et fine à la fois ; car si les images sont grossières, la satire n’en est que plus fine par le contraste, et parfois la piquante originalité de la pensée n’en ressort que mieux aux yeux du lecteur. […] Son jugement excellent et fin lui montre les sottises des hommes ; mais Rabelais ne va pas jusqu’à s’en affliger. […] Des le commencement, il inventa l’art fabrile, et agriculture, pour cultiver la terre, tendent a fin qu’elle luy produisist grain. […] Il n’y aurait pas de raison bien pressante d’introduire Dieu dans la vie, si la vie durait toujours ; mais elle a une fin, une fin mystérieuse, pleine de pressentiments, pleine de terreurs. […] Et pourtant, que d’observations vraies, fines, admirables !

1079. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1875 » pp. 172-248

Il est curieux à entendre raconter les incidents de cette restauration manquée, menée par le duc Decazes et qui depuis… de cette restauration menée par d’Audiffret-Pasquier entraînant à la fin, un peu à son corps défendant, le duc de Broglie. […] Il s’est montré causeur, fin, délicat, ténu, argutieux presque, et parlant des choses, avec le tour d’une pensée qui a cessé d’être française et qui s’est faite italienne. […] Pris de mélancolie, j’examine le cabinet, et je me rappelle que mon frère y est venu dîner, l’année de sa mort, et que très souffrant, il s’était couché à la fin du dîner, sur le canapé, dans un tel navrement, que toute la gaieté de mon petit cousin s’en était allé. […] Mais je ne suis pas à la fin de la journée. […] Et il donne un joli détail sur la fin de ces deux agonisants de l’amour.

1080. (1925) La fin de l’art

Tout ce qui a commencé doit avoir une fin et on doit prévoir celle de l’art, comme celles de toutes choses. […] Il semble avoir eu une fin assez malheureuse. […] Le Code bride l’imagination des magistrats ; aussi, dans ces documents, ne l’évoquent-ils qu’à la fin, quand ils ont épuisé leur provision d’histoire, de littérature ou de philosophie. […] Le philosophe même, qui ne croit pas à l’avenir et qui se sait parfaitement dans la main du destin, se sentirait mal à l’aise si sa fin, dont il ne doute pas qu’elle viendra à l’improviste, lui était marquée avec tant de certitude. […] Je vous donne les gens de Limoges pour aussi fins et aussi polis que peuple de France. » Cependant il les trouve un peu complimenteurs et ils ne lui plaisent point.

1081. (1904) Essai sur le symbolisme pp. -

La fin de la poésie vraie, de la poésie pure 18 consiste à créer non du joli mais du beau, oui du beau. […] Leur fin est d’expliquer ce phénomène inconscient, forme particulière de perception que Schopenhauer appelait organe du rêve et que je nomme intuition, — qui poussa les auteurs à soulager ce qui gémit en eux. […] Comme la philosophie, la poésie, plaisir désintéressé, s’essaye à rétablir entre toutes les données de tous les sens cette continuité que les exigences pratiques, pressées dans leur fin à réaliser et simplificatrices, ont rompu. […] Le mot veut et doit être plus qu’un moyen d’expression, une fin en soi. […] encore trop théoriques, quoique profondément senties, servir à d’autres meilleurs, et acheminer l’art vers ses fins les plus hautes et les plus naturelles.

1082. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

tout est parfait et magnifique, à cause de l’étendue, de la variété, de l’ordre, du commencement et de la fin. […] Le lecteur se perd dans tous ces mots et arrive à la fin de la description sans avoir aucune idée du pays décrit. […] D’ailleurs, je ne comprends pas ce maçon qui a la peau fine et un nez transparent. […] — La fin de Melancholia était forcée, ainsi le veut la tradition : « Ô forêts ! […] Je voulais lui offrir un manuscrit d’une fantaisie étrange exhalant la fine odeur du bon temps.

1083. (1901) Figures et caractères

Elle prit fin. […] Ses considérations sont fines et éloquentes. […] Il eut un don remarquable et charmant d’observation ironique, fine et spirituelle. […] Elle figure ce qu’il y a en chacun de fin, de délicat et d’un peu supérieur. […] Il n’engendre pas, il est la fin de quelque chose, mais il est quelque chose.

1084. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Il ne faut pas qu’un Fontan annonce en plein cabaret pour la fin du mois quatre belles guillotines permanentes dans les quatre places principales de Paris. […] On dirait qu’elles subissent un châtiment, qu’elles payent une dette mystérieuse, et ces morts atroces, ces basses tragédies, n’annoncent pas des fins d’honnêtes gens. […] Un souffle froid passa tout à coup et fit vaciller la mer, les rayons pâles, les arbres : le souffle traître qui annonce dans ces pays la fin du soleil. […] Xanrof, dont on sait déjà le talent fin, le tour ingénieux. […] Lorsqu’il sentit sa fin venir, il regretta, dit-on, ses vivacités et écrivit plusieurs fois à l’Empereur déchu ; celui-ci ne fit d’abord aucune réponse à ses lettres.

1085. (1913) Le mouvement littéraire belge d’expression française depuis 1880 pp. 6-333

Le romantisme trouve dans le chant de la vie intérieure sa fin, sa raison d’être. […] Cette fin brille d’une rare splendeur. […] Maurice Wilmotte les domine tous par sa belle intelligence, curieuse, agile et fine, la sagacité de son esprit, l’opulence de son érudition. […] Paris, Savine, 1892. — La Fin des vourgeois. […] Entre autres manifestations il convient de signaler le discours belliqueux de Pol de Mont au Congrès néerlandais tenu à Anvers à la fin d’août 1912.

1086. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « M. Denne-Baron. » pp. 380-388

La fin de cette ode, qui semblait inspirée jusque-là par Properce ou par Lucrèce, a pourtant une perspective tout à coup entrouverte du côté du ciel : De la terre, ô Daphné ! […] Ingres marquait quelques-unes de ses toiles du style antique, il avait publié de Properce une traduction en vers vraiment complète, et menée à fin avec une étude passionnée, il aurait mérité de voir attacher son nom à un des noms qui ne peuvent périr, et d’être appelé invariablement le traducteur de Properce, tandis qu’il ne peut être appelé qu’un amateur de Properce.

1087. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Appendice » pp. 511-516

Il a été dit, au sein de la commission, beaucoup de choses très fines et très ingénieuses sur les mérites de l’ouvrage en ce sens ; ample justice a été rendue à ces quatre premiers actes surtout, qui sont presque en entier excellents, si nets d’allure et de langage, coupés dans le vif, semés de mots piquants ou acérés, et d’une comédie toute prise dans l’observation directe et dans une réalité flagrante. […] ” — La seule lecture de ce paragraphe si précis a mis fin à la discussion, et la commission, à l’unanimité, n’a eu qu’à passer outre.

1088. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Poésies d’André Chénier »

Becq de Fouquières, jeune officier, avait conçu cette idée d’homme de goût et d’érudit dans le temps où, « un André Chénier à la main, il trompait les longues oisivetés de la vie militaire » ; devenu libre, il s’est empressé de se mettre à l’œuvre, et, d’abord, de se pourvoir de tous les instruments indispensables à l’exécution, parmi lesquels il faut compter au premier rang une connaissance des plus fines de la langue grecque. […] Il s’était, en quelque sorte, intercalé chez lui, entre le poëte aimable et jeune qu’on se figure et le poëte iambique et vengeur de la fin, un citoyen énergique, armé sur ses droits, gardant de la candeur, mais y joignant fierté, âpreté, de l’indignation, un Vauvenargues en colère.

1089. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Appendice. — Un cas de pédanterie. (Se rapporte à l’article Vaugelas, page 394). »

Son zèle à servir nos braves soldats atteints du typhus faillit lui devenir funeste ; saisi lui-même par le fléau, il fut près de payer de sa vie son humanité, et Metz qui avait été témoin de ce dévouement du jeune professeur s’en est ressouvenu toujours : cette noble cité était devenue pour Armand Paulin une seconde patrie ; ses amis de Metz sont restés fidèles jusqu’à la fin à cet enfant, adoptif, à ce cœur généreux dont ils avaient vu le premier élan. […] On s’accordait à reconnaître dans Armand Paulin (et les maîtres de l’art, qui furent presque tous ses amis, ne me démentiront pas) un diagnostic prompt, fin et sûr, un tact médical qui est le premier talent du praticien.

1090. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre I. Querelle des Anciens et des Modernes »

Mais le progrès du rationalisme ne pouvait être longtemps enrayé, et nous assistons à la fin du siècle à la destruction de l’idéal classique : c’est à cette crise que l’on donne le nom de querelle des anciens et des modernes 446. […] Elle parut en janvier 1688, avant les Parallèles de Perrault, dont le 1er vol. est de la fin de l’année.

1091. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 23-38

Tout le monde sait combien le repentir expia ces écarts de son imagination, quand on eut dissipé sa sécurité : Vrai dans tous ses Ecrits, vrai dans tous ses Discours, Vrai dans sa pénitence à la fin de ses jours, Du Maître qui s’approche il prévient la justice, Et l’Auteur de Joconde est armé du cilice*. […] Rien ne trouble sa fin, c’est le soir d’un beau jour.

1092. (1899) Le monde attend son évangile. À propos de « Fécondité » (La Plume) pp. 700-702

le fier et noble esprit à qui nous devons une histoire forte et solide, le fin et mélodieux chanteur des Harmonies, le riche et abondant poète des Feuilles d’Automne, des drames, de la Légende des Siècles, l’immense Balzac, le magnifique et sévère Comte, le bon et intrépide Tolstoï, l’âpre et tragique Dostoïevskya, et tant d’autres, qui ont tout compris, tout dépeint, tout vu et tout fait, ne se sont pas trouvés capables de dire une parole simple, âcre et inaltérable comme celles qu’ont rapportées les quatre évangélistes. […] Les chapitres sur Chantebled, les paysages, les récits de la fin sont prodigieux.

1093. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Lettres portugaises » pp. 41-51

Même avant d’avoir lu une ligne de ces lettres, où l’enfer doit brûler par avance, ne vous attendez-vous pas à des luttes sans fin entre l’amour, le remords, l’épouvante ? […] Où qu’on la prît, la thèse était bonne à soutenir, et c’était un joli prélude, quoique lointain, aux Victimes cloîtrées, la fin de toute cette littérature dirigée contre les plus belles et les plus saintes institutions !

1094. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Alexandre Dumas fils » pp. 281-291

que la scène qu’on n’ose pas décrire, parce qu’elle n’est pas descriptible, qui précède le coup de couteau de la fin ? […] Est-ce que Dumas fils, qui rumine ces drôlesses-là un peu trop à la fin, ne les a pas usées pour son propre compte à la scène dans La Dame aux camélias, dans Le Demi-Monde et partout !

1095. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Taine »

Mais il a beau l’éviter, il a beau se surveiller, il a beau dire, à la fin de son ouvrage, qu’il n’est encore arrivé qu’au seuil de la métaphysique après douze cents pages, car après tout il pourrait bien se faire qu’il y eût une métaphysique, aveu tardif qui renferme une contradiction, le matérialisme saute à chaque page en propositions s’élançant comme des jets d’une source qui crèveraient le sol ! […] Toutes ces constructions de sensations, toutes ces reviviscences d’images, toutes ces études d’hallucination, toutes ces dentelles d’analyses physiologiques faites au microscope, tous ces fils de la Vierge qu’on nous montre entre l’index et le pouce, toutes ces bluettes, en fin, qu’on veut nous donner et qu’on nous donne, c’est pour que nous ne puissions apercevoir du premier regard le but où l’on veut nous conduire, et ce but, c’est de réduire les plus grandes et les plus vivantes choses qu’il y ait dans le cœur et la tête de l’homme : Dieu, l’âme et le devoir, à n’être qu’une vile sensation, un ridicule bruit de sonnette dont on tire le cordon, en attendant qu’avec ce cordon on puisse les étrangler.

1096. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

Girondins, hommes de 89 et royalistes, nobles, bourgeois, marchands et hommes du port, tous à la fin se trouvèrent refoulés dans un seul et même sentiment d’indignation, confondus dans un seul et même parti qui s’insurgeait contre des tyrans extravagants et cruels, s’érigeant de leur propre autorité en comité de salut public. […] L’ouvrage tirait à sa fin. […] L’autre lettre, datée de Rome, nous offre des traits assez fins sur les personnes, et n’est pas exempte, par endroits, d’une douce malice : « Rome, 21 avril (1813). […] il ne se blasa jamais comme tant d’autres avec les années ; l’expérience n’émoussa point sa vivacité et n’amortit point sa fraîcheur morale ; il garda jusqu’à la fin toute sa tendresse d’impressions, sa sincérité et sa candeur. […] Le roman de Delphine parut à la fin de 1802.

1097. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VI. Les romanciers. » pp. 83-171

Savez-vous l’effet de ces affiches édifiantes que vous collez au commencement et à la fin de vos livres ? […] Vous racontez à la fin de Clarisse la punition de tous les méchants, grands ou petits, sans en épargner un seul ; le lecteur rit, dit que les choses se passent autrement dans le monde, et vous invite à insérer ici, comme Arnolphe, la peinture « des chaudières où les âmes mal vivantes vont bouillir en enfer. » Nous ne sommes point si sots que vous le pensez. […] Il aime les nudités, non par sentiment du beau à la façon des peintres, non par sensualité et franchise à l’exemple de Fielding, non par recherche du plaisir, ainsi que les Dorat, les Boufflers et tous les fins voluptueux qui riment et s’égayent en ce moment de l’autre côté de la Manche. […] Ces jolis minois fripons, ces fins corsages de guêpe, ces bras mignons plongés dans un nid de dentelles, ces nonchalantes promenades parmi des bosquets et des jets d’eau qui gazouillent, ces rêveries galantes dans un haut appartement festonné de guirlandes, tout ce monde délicat et coquet est encore charmant. […] Such a fine complexion as yours, how it would be set off by this !

1098. (1882) Essais de critique et d’histoire (4e éd.)

Chevalier (d’industrie) et à la fin condottière dans le camp des Anglais, empereur à cent écus par jour. » Un trait encore, digne d’Aristophane ; M.  […] Vous aviez déjà vu ces fines et touchantes analyses, et vous retrouvez dans l’historien de Marguerite l’historien de madame de Chantal. […] Mais cette moquerie est fine, ces piqûres sont légères, et ce sourire, divin ou ironique, est toujours délicat et charmant. […] Elle était également laide, vertueuse et sotte ; elle était un peu bossue, et avec cela un gousset fin qui se faisait suivre à la piste, même de loin. […] Ils sont comme des parfums trop fins : nous ne les sentons plus ; tant de délicatesse nous semble de la froideur ou de la fadeur.

1099. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

C’est ce désir de voir les choses de très près, mais au jour des bonnes lumières naturelles, qui m’a donné l’idée de cette étude, assez terre à terre, et qui ne cherche point le fin du fin, je le confesse. […] Mais on l’attend à la fin. […] Toutes les fins particulières des peines, prévenir, corriger, intimider, doivent toujours être subordonnées et rapportées à la fin principale et dernière, qui est la sûreté publique. […] Dès la fin de l’année scolaire, on lui imposa un nouveau déplacement auquel, cette fois, il se déroba. […] Vers la fin, il eut deux bonnes fortunes.

1100. (1905) Études et portraits. Portraits d’écrivains‌ et notes d’esthétique‌. Tome I.

Ses yeux bruns luisent dans son fin visage d’une pâleur ambrée. […] L’auteur de Jacques Vingtras a écrit de cette manière jusqu’à la fin, parce qu’il a, jusqu’à la fin, vu et senti ainsi.‌ […] Ce livre, qui n’est pas un livre, me séduit par ce charme d’une nuance fine. […] Car il a écrit, et beaucoup, dans les feuilles socialistes de la fin de l’Empire. […] La facile et fine mélodie nous ravissait tous.

1101. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

L’auteur par lui-même ou par ses personnages, instruit le lecteur des causes de la guerre, de ses commencemens et de ses progrès ; il en prédit même la fin prochaine. […] Ce destin n’est qu’une fatalité aveugle, ou pour mieux dire, l’enchaînement même des événemens, indépendans d’aucune providence qui les ait arrangés pour une fin. […] Le poëte à la fin du second livre, fait un dénombrement des chefs et des troupes, qui me paroît plus exact qu’ingénieux, et plus utile pour la suite, qu’agréable en lui-même. […] Si le fonds d’un discours est l’éloquence, la fin doit en être le trait le plus propre à persuader. […] On étoit charmé alors d’une harmonie informe et grossiere, qui nous paroîtroit insupportable aujourd’hui, que nous sommes accoûtumés à une exécution plus exacte et plus fine.

1102. (1910) Études littéraires : dix-huitième siècle

Il est tombé, à la fin, à peu près d’accord sur un certain nombre d’idées. […] Ainsi, que ce jeune homme n’imite ni l’ingénieux, ni le fin, ni le noble d’aucun auteur ancien ou moderne, parce que ou ses organes s’assujettissent à une autre sorte de fin, d’ingénieux et de noble, ou qu’enfin cet ingénieux et ce fin qu’il voudrait imiter, ne l’est dans ces auteurs qu’en supposant le caractère des mœurs qu’ils ont peintes. […] Voyez plutôt : Cupidon fait l’éloge de la Pudeur, ce qui est le fin du fin, le plus piquant ragoût, et il dit : « Moi ! […] C’est que la fin n’en ressemble guère au commencement. […] C’est une belle vie et une belle fin.

1103. (1923) Au service de la déesse

En définitive, le professeur Wolf, très astucieux, est parvenu à ses fins. […] Ce fut l’idée de la Némésis qui, à la fin, la lui rendit claire. […] Cette aventure paraît toucher à sa fin. […] Car c’est cela : nous assistons à la fin du monde latin. […] L’on y retrouve la même sûreté de vision, la même justesse fine et exquise.

1104. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Qu’il nous les montre intelligents et fins, ces cardinaux paganisants ! […] Le même biographe écrivait : « On hésite : sommes-nous en face d’une nature fine ou vulgaire ?  […] A la fin, il se fait prêtre, sans que ses raisons nous apparaissent comme impérieuses. […] Je regrette que les notes soient renvoyées à la fin de l’ouvrage : c’est incommode et cela ne donne pas envie de les consulter. […] Triste fin d’une noble maison !

1105. (1887) Essais sur l’école romantique

N’est-ce pas la même folie, ou même mauvaise foi, je vous prie, de voir dans tout cela la fin de la langue française, comme d’y voir la fin même de la France ? […] Il emplit le monde de mouvements, de murmures, de mélodies ; il puise sans fin dans une imagination qui déborde toujours. […] On ne siffle pas, mais on n’applaudit pas ; on bâille pendant trois heures, et vers la fin on a une certaine secousse de nerfs de quelques minutes. […] Tout cela est triste, mais tout cela aura une fin. […] Ce serait là, nous voudrions bien nous tromper, l’espèce de fin réservée à M. 

1106. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

Arrivé par exemple à la fin de son livre, M.  […] Nisard, ce qui peut sembler à la fin légèrement monotone. […] Il l’emporte, en effet… Cette honnête fin de Gil Blas est une vérité du cœur humain. […] Cette littérature a un commencement et une fin ; peut-être finit-elle en ce moment même. […] Sainte-Beuve en sa fine et délicate préface, que ce livre soit si innocent.

1107. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

C’est bien mauvais aussi, les Vespérales, presque jusqu’à la fin. […] Depuis elle a compliqué, pédantisé et spiritualisé sa manière et elle est devenue le premier écrivain de notre temps pour les vrais amateurs de phébus et de fin du fin. […] Seulement, tout à la fin, elle dessine une flaque rouge. […] Elle a autant d’esprit et d’aussi fin que les financiers de l’autre sexe. […] Mme de Beausacq abonde en définitions fines.

1108. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

C’est une jolie et fine étude, point du tout brochée, comme l’affirme M.  […] Jamais je n’ai goûté autant la sobre et fine puissance de l’esprit, et je n’ai eu plus vif le sentiment moral de la pensée. […] Sobre et fine puissance de l’esprit, sentiment moral de la pensée, voilà ce que je goûte chez Vinet, dit Sainte-Beuve. […] « Soumission totale à Jésus-Christ et à mon directeur », écrivait Pascal à la fin de la prétendue amulette. […] Sainte-Beuve ; si bien qu’à la fin, sans trop savoir comment, et sans y avoir tâché, on connaît son homme.

1109. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Et pourtant on se trompe quand on s’imagine obtenir la fin du conflit et la solution du problème par l’identification pure et simple du fond et de la forme. […] Supposez un ou deux degrés de plus dans la franchise très relative dont nous usons à l’égard d’autrui : ce serait la fin brusque et violente de toutes nos relations sociales. […] Les regains de foi religieuse sont des trompe-l’œil de même nature, et notre paradoxale fin de siècle nous présente précisément ce spectacle. […] La fin de la science, comme le commencement de la sagesse, consiste à reconnaître l’incomparable immensité de l’inconnu et de l’inconnaissable. […] Quoi de plus douloureux, de plus humiliant pour l’espèce humaine, que la fin d’un Christophe Colomb, d’un Michel Servet, d’un Galilée ?

1110. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

La philosophie de La Rochefoucauld, au commencement du siècle, ou encore, tout à la fin celle de La Bruyère, sont-elles décidément si consolantes ou si gaies ? […] et pourquoi, dans ce tableau de la fin d’un siècle ou du commencement d’une décadence, ne veut-on décidément reconnaître que le seul personnage du traitant ? […] La convenance n’est pas encore entière entre la forme et le fond, l’adaptation n’est pas parfaite entre les moyens et la fin. […] A-t-on jamais mis enfin, si vous avez égard au temps, plus de psychologie dans le roman, plus fine et plus subtile, mais aussi plus de nouveauté ? […] L’expiation se prolongea jusque vers la fin de décembre au moins de la même année.

1111. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

Vers la fin de ses jours, les choses, pour lesquelles il avoit montré le plus d’ardeur, se présentèrent à lui sous un autre point de vue. […] Ils ne pénétrèrent à la Chine que sur la fin de l’an 1684. […] On se réunit à la fin pour condamner les mémoires du père Le Comte. […] Il rappelle la fin malheureuse de Morin & de Bertelot. […] Telle est la fin de l’histoire de l’abbé de Prades.

1112. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Fin de l’Odyssée de M.  […] Elle est, en un sens, celui de tous les arts qui possède la plus grande conscience de soi, en ce qu’elle n’est jamais un moyen pour atteindre une fin, et qu’elle est toujours sa propre fin. […] A la fin du livre, Guilderoy est un objet de pitié. […]  » La moitié des passions des hommes ont une fin prématurée, parce qu’on s’attend à ce qu’elles soient éternelles. […] Quant à la fin du docteur, elle a été rapportée ci-dessus.

1113. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

Vers la fin du siècle, un concours subit de circonstances extraordinaires l’étale tout d’un coup à la lumière et le dresse à une hauteur que nul âge n’avait connue. […] À la fin, Priestley fut obligé de quitter l’Angleterre. […] Un fonds sans fin. […] Ils ressemblent à la musique grandiose et monotone de l’orgue, qui le soir, à la fin du service, roule lentement dans la demi-obscurité des arches et des piliers. […] Voyez surtout the Witch of Atlas, the Cloud, the Skylark, la fin de l’Islam, Alastor et tout Prométhée.

1114. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Molière »

Mais Molière, qui n’y allait jamais petitement, ne s’avisa pas de cette fine excuse. […] Les hommes distingués, qui passent par cette double phase et arrivent promptement à la seconde, n’y acquièrent, en avançant, qu’un talent critique fin et sagace, comme M. de La Rochefoucauld, par exemple, mais pas de mouvement animateur ni de force de création. […] Rien d’étonnant, au reste, que cette fine et mystique nature de Fénelon, dans sa blanche robe de lin, dans sa simple tunique, un peu longue, un peu traînante (en fait de style), n’ait pas entendu ces admirables plis mouvants, étoffés, du manteau du grand comique. […] c’est la distance qu’il y a entre la prose du Roman comique et tel chœur d’Aristophane ou certaines échappées sans fin de Rabelais. […] Despréaux alla le voir et le trouva fort incommodé de sa toux et faisant des efforts de poitrine qui sembloient le menacer d’une fin prochaine.

1115. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Vraiment, il y a dans le moment, en ce monde, trop de méchanceté, trop de méchanceté chez l’artiste, chez le jeune, chez l’homme politique, pour que ce ne soit pas la fin d’une société ! […] Et à la fin de chaque acte, c’est aux mots : « un, deux, trois », un flamboiement à vous rendre aveugle, et où apparaissent les canailles de ma pièce, dans une apothéose paradisiaque. […] À la fin du cinquième acte, après le grand brouhaha du concert, le passage sur la scène de la femme Demailly, venant jeter devant son mari, son cri d’épouvante, ou son cynique : « un ivrogne », c’était froid, froid. […] Et nous trouvons, avec Koning, ou plutôt Koning trouve une fin d’acte de vrai carcassier. […] Mais ce soir, la recette est de 3 200, et comme on dit, la salle est très distinguée, ce qui fait qu’à la fin de la soirée, acteurs et directeur sont rassérénés.

1116. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre premier. Aperçu descriptif. — Histoire de la question »

IV, § 8, fin ; ch.  […] Au lieu de dire que la parole intérieure est constante et n’est pas nécessaire [ch VI, § 8, fin], il a nié implicitement sa constance et tout d’abord proclamé sa nécessité : « Il faut des mots pour penser ; — on ne peut penser sans se parler à soi-même ; — la parole intérieure est nécessaire « à la conception, à la contemplation de l’idée » ; etc. […] Il contient sur l’union de la parole et de la pensée une fine et lumineuse esquisse, où la présence ordinaire de la parole intérieure dans la méditation silencieuse est comme montrée à la conscience de chacun de nous en quelques pages limpides et persuasives123. […] Bossuet les connaît bien : l’extase est pour lui une série de petites perceptions, trop fines pour être nommées, trop spirituelles pour admettre une expression sensible. […] VIII, fin.

1117. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

. —  Sa fin. […] Il gagna ainsi des ennemis acharnés, qui le diffamèrent outrageusement en plein théâtre, qu’il exaspéra par la violence de ses satires, et contre lesquels il lutta sans trêve et jusqu’à la fin. […] Vers la fin de sa vie, l’argent lui manqua ; il était libéral, imprévoyant, et ses poches avaient été toujours trouées, comme sa main toujours ouverte ; quoiqu’il eût écrit immensément, il était obligé d’écrire encore afin de vivre. […] À la fin, ordonnant aux danseurs de se démasquer, elle découvre que les vices se sont déguisés en vertus. […] And yet I hope that I may say, these eyes Have seen her glued unto that piece of cedar, That fine well timber’d gallant ; and that here The letters may be read, through the horn, That make the story perfect.

1118. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

Admirez les crescendo et les roulades par lesquelles elle termine ses morceaux brillants ; pour enlever l’auditeur à la fin du portrait de la nonne innocente, elle ira chercher « la Grâce qui fait luire autour d’elle ses plus purs rayons, les anges qui de leurs chuchotements éveillent ses rêves dorés, les ailes des séraphins qui répandent sur elle leurs divins parfums, l’époux qui prépare l’anneau nuptial, les blanches vierges qui chantent l’hyménée1109 », bref toute la garde-robe du Paradis. […] Une boucle de cheveux que l’on relève, un bras mignon qui sort d’un flot de dentelles, une taille penchée qui fait chatoyer les plis lustrés de la jupe, et le fin sourire demi-engageant, demi-moqueur de la bouche mutine, en voilà assez pour ravir un artiste. […] Il en est ainsi à la fin de tous les âges littéraires. […] Avec tout cela, nous ne le trouvons ni assez gai ni assez fin. […] Some to the sun their insect wings unfold, Whaft on the breeze, or sink in clouds of gold ; Transparent forms, too fine for mortal sight, Their fluid bodies half-dissolv’d in light.

1119. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCVe entretien. Alfred de Vigny (2e partie) » pp. 321-411

M. de Vigny le sentit à la fin de son livre, mais c’était trop précis et trop étroit pour le grandiose de sa conception. […] leur dis-je à la fin. […] « De ce moment-là je devins aussi triste qu’elle, et je sentis quelque chose en moi qui me disait : Reste devant elle jusqu’à la fin de tes jours, et garde-la ; je l’ai fait. […] ajouta-t-il d’un air qu’il voulait rendre fin et licencieux. […] Il attendit patiemment sa propre fin, qui ne pouvait tarder beaucoup.

1120. (1899) Les industriels du roman populaire, suivi de : L’état actuel du roman populaire (enquête) [articles de la Revue des Revues] pp. 1-403

Puis la manière subtile de porter à la fin de chaque tranche quotidienne la situation critique ou le mot mystérieux. […] L’une de ses héroïnes, pauvre jeune fille lâchement séduite, l’infortunée Marie a décidé de mettre fin à ses jours. […] Il en rapporta cette impression que le peuple ne goûte point l’ironie fine et légère. […] » Le grand historien convenait que trois choses y sont requises, qui vont bien peu ensemble : « Le génie et le charme ; un tact d’expérience, très fin, très sûr, et enfin (quelle contradiction !) […] On admet bien que le poison glissé dans l’organisme le détraque et précipite sa fin.

1121. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre quatrième. L’idée du temps, sa genèse et son action »

S’il en était ainsi, il n’y aurait dans la conscience qu’une mutabilité sans lien et sans fin, une suite incohérente d’éclairs sans durée, toujours mourants et renaissants. […] De même, un son ne s’entend que parce qu’il a un écho où il se prolonge, un commencement, un milieu et une fin : il y a déjà de la musique et de l’harmonie dans la plus élémentaire de nos perceptions de l’ouïe ; son apparente simplicité enveloppe une infinité de voix unies en un concert. […] Que ce réel ne soit pas indivisible sous le rapport du temps, qu’il ait en lui-même un commencement, un milieu, une fin, un avant, un pendant, un après, nous venons de voir que cela est certain ; mais, pour la conscience, ce tout n’en constitue pas moins l’actualité et la réalité de la représentation ; il est donc, par rapport à elle, un élément, une unité de composition. […] Bergson, après avoir exagéré, plus que ne l’avait fait Guyau, le rôle de l’idée d’espace homogène, s’est perdu à la fin dans une sorte d’abîme d’hétérogénéité insaisissable à la pensée. […] Nous jugeons que deux intervalles de temps sont égaux lorsque, entre le commencement et la fin de chacun, nous sentons des relâchements, puis des tensions expectantes de nos muscles exactement similaires.

1122. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DE LA MÉDÉE D’APOLLONIUS. » pp. 359-406

Dans son ardeur pour le fils d’Éson, mille soins la tenaient éveillée ; elle craignait l’indomptable force des taureaux, sous lesquels il était près de périr d’une indigne fin dans la plaine de Mars. […] elle le sauvera ; mais, pour se punir, le jour même du combat et du triomphe, elle mettra fin à ses jours par le lacet ou par le poison. […] Elles railleront son indigne fin et entacheront d’infamie sa mémoire. […] Les autres suivantes, s’attachant derrière à la caisse du char, couraient le long de la large voie, et elles relevaient tout courant, leur fine tunique jusqu’à la blancheur du genou. […] Ce serait là, pour cette première Médée, une fin aussi belle dans son genre, bien que moins funèbre, que celle du bûcher de Didon.

1123. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Taine, à la fin de son Histoire de la littérature anglaise, a excellemment défini en Dickens l’artiste, encore qu’avec trop de sévérité ; cette étude peut être complétée sur de nouveaux renseignements, et l’on trouvera que les notions psychologiques qui en seront déduites sur la nature même de cet homme essentiellement affectif présenteront quelque intérêt autant que la connaissance précise de son génie vigoureux et défectueux. […] Par ses dires encore, l’avoué Jaggers des Grandes Espérances se témoigne hargneux, résolu, peu sentimental et bon tandis qu’en de longs dialogues chuchotés avec le petit Pip, le forgeron Joe soulage la plaisante bonté de sa fine nature d’homme délicat, timide, gai et songeur. […] Même les livres plus sombres de la dernière période, Les Temps difficiles, Les Grandes Espérances, L’Ami commun, ne sont pas entièrement dénués de ce comique sans fiel, de cette veine de drôlerie innocente et fine, de ce fun, comme disent les Anglais, qui a fait assurément beaucoup pour le grand succès populaire des livres de Dickens La raillerie n’est pas toujours aussi bénigne chez ce romancier, et souvent il emploie la caricature à son but propre, à tourner en dérision les choses qui l’indignent. […] Tout au contraire, il associait à ses courageuses revendications d’écrivain d’étranges timidités pratiques, des inconséquences, une constante agitation nerveuse, des tendances restrictives, qui malgré toutes les sollicitations de sa sensibilité facilement émue, l’empêchèrent toujours de passer des paroles aux actes, le gardèrent de toute excentricité dans sa vie privée, et le défendirent ainsi contre lui-même presque jusqu’à la fin. […] Les années passèrent ; en sa figure plus ferme, construite en larges plans anguleux et dont la chair semble d’un grain particulièrement fin et ferme, — un visage d’acier, disait Mme Carlyle, — le regard est devenu plus dur, presque hautain sous le haut front poli ; une résolution excessive et surtendue s’accuse dans la bouche nerveusement pressée au-dessus du menton volontaire que prolonge une barbiche de commodore américain.

1124. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Gustave Flaubert. Étude analytique » pp. 2-68

Le merveilleux paysage de la forêt de Fontainebleau, dont l’idylle apparaît au milieu de l’Éducation sentimentale, est peint de même avec des types d’arbre, de petits sentiers, des clairières, des sables, des jeux de lumière dans des herbes ; le fulgurant lever de soleil à la fin du banquet des mercenaires dans le jardin d’Hamilcar, est montré en une suite d’effets particuliers à Cartilage, étincelles que l’astre met au faîte des temples et aux clairs miroirs des citernes, hennissements des chevaux de Khamon, tambourins des courtisanes sonnant dans le bois de Tanit ; et pour la nuit de lune où Salammbô profère son hymne à la déesse, ce sont encore les ombres des maisons puniques et l’accroupissement des êtres qui les hantent, les murmures de ses arbres et de ses îlots, qui sont énumérés. […] Des hallucinations internes marquent son exaltation romanesque quand elle vit à Tostes, amère et déçue ; de plus confuses, le désarroi de son esprit tandis qu’elle cède à la fête des comices sous les déclarations de Rodolphe ; d’autres, l’élan de son âme libérée quand elle eut obtenu de partir avec son amant ; des imaginations confirment et attisent sa dernière passion que mine sans cesse l’indignité de son amant, et emplissent encore de terreur sa lamentable fin. […] Tout ce qui forme le contentement de la classe moyenne, les gros déjeuners de garçons, les séances au café, les parties fines pour des villageois dans la ville proche, la maîtresse chichement entretenue, les cadeaux que M.  […] Il semble qu’à la fin de sa vie, le pessimisme de Flaubert se soit pénétré de douceur. […] Enfin Flaubert satisfait son amour de l’énergie et de la beauté en concevant les admirables femmes de ses romans, pâles, noires, fines et tristes, Mme Bovary et Mme Arnoux.

1125. (1856) Cours familier de littérature. I « IVe entretien. [Philosophie et littérature de l’Inde primitive (suite)]. I » pp. 241-320

Quand l’émotion, au contraire, est extrême, exaltée, infinie ; quand l’imagination de l’homme se tend, et vibre en lui jusqu’à l’enthousiasme ; quand la passion réelle ou imaginaire l’exalte ; quand l’image du beau dans la nature ou dans la pensée le fascine ; quand l’amour, la plus mélodieuse des passions en nous, parce qu’elle est la plus rêveuse, lui fait imaginer, peindre, invoquer, adorer, regretter, pleurer ce qu’il aime ; quand la piété l’enlève à ses sens et lui fait entrevoir, à travers le lointain des cieux, la beauté suprême, l’amour infini, la source et la fin de son âme, Dieu ! […] Ensuite, la mer est transparente ; elle ressemble au firmament ou à l’éther, qui répercutent la lumière de l’astre du jour ou des étoiles de la nuit ; elle se transfigure sans fin comme le caméléon par ses couleurs changeantes, roulant tantôt la lumière, tantôt la nuit dans ses vagues. — Émotion ! […] XII Si maintenant on nous interroge sur cette forme de la poésie qu’on appelle le vers, nous répondrons franchement que cette forme du vers, du rythme, de la mesure, de la cadence, de la rime ou de la consonance de certains sons pareils à la fin de la ligne cadencée, nous semble très-indifférente à la poésie, à l’époque avancée et véritablement intellectuelle des peuples modernes. […] C’est à la fin de ce poème que le dernier des héros vaincus s’élève de cime en cime, pour fuir la mort, sur les hauteurs de l’Himalaya, ces Alpes de l’Inde, et que les dieux l’y reçoivent sur un char aérien pour lui donner asile dans le ciel. […] L’adversaire implacable contre lequel il joue et perd même ses vêtements, lui propose à la fin de jouer sa femme, la belle et infortunée Damayanti.

1126. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

. — Athalie (suite) I Nous disions, à la fin du dernier de ces Entretiens, que, pour bien juger d’une œuvre dramatique, il ne suffisait pas de la lire (chose en général ingrate, souvent fastidieuse, toujours incomplète), mais qu’il fallait assister, en corps et en âme, à sa représentation. […] Mais ce masque romain, qui semblait moulé sur ses traits quand il était sur la scène, tombait de lui-même quand il était en robe de chambre, et ne laissait voir qu’un front large, des yeux grands et doux, une bouche mélancolique et fine, des joues un peu pendantes et un peu flasques, d’une blancheur mate, des muscles au repos comme les ressorts d’un instrument détendus. […] À la fin, se levant de son siège et s’avançant vers moi avec un sourire affectueux : « Jeune homme », me dit-il de sa voix la plus grave et la plus émue, « j’aurais voulu vous connaître il y a vingt ans : vous auriez été mon poète ; maintenant il est trop tard ; vous venez au monde, et je m’en vais. […] Sa présence à la fin pourrait être importune. […] Ce français-là n’est d’aucune origine et n’aura aucune fin.

1127. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre I. Polémistes et orateurs, 1815-1851 »

Ce dur logicien était un très bon homme, doux, aimable, le plus respectable et le plus tendre des pères, qui écrivait à ses enfants des lettres charmantes, pleines de fine raison et de sensibilité délicate. […] Tout cela serait oublié, comme les passions de ce temps-là, si ce bourgeois n’était un fin écrivain. […] Et ce fut lui peut-être qui réalisa pour les contemporains l’idéal de l’orateur universitaire : il avait la parole vivante et brillante, la phrase ample et facile, relevée de traits fins ou spirituels. […] Il y eut autour de Lacordaire, il y eut après lui d’éminents prédicateurs : le P. de Ravignan, un fin et séduisant jésuite ; l’abbé Dupanloup, plus tard évêque d’Orléans, véhément et diffus, de plus d’éclat que de portée ; le P. […] Pour la fin de sa carrière, cf. p. 1018.Éditions : Histoire de la Révolution française, 10 vol. in-8, 1823-27 ; Histoire du Consulat et de l’Empire, 20 vol. in-8. 1845-1802 ; De la propriété, 1848 ; Discours parlementaires, publ. p.

1128. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Figurines (Deuxième Série) » pp. 103-153

Les nerfs de Durtal ne lui permettent de séjourner que dans les extrêmes : il va jusqu’au bout du catholicisme, et jusqu’au fin fond. […] Il aime, il peint avec une émotion vraie et un charme rare les vieux prêtres, les « bonnes dames », les vieilles demoiselles pieuses, les jeunes filles innocentes, les mœurs terriennes, les antiques foyers, les vies modestes, dévouées, secrètement héroïques… Parce que le père Labosse, au milieu de ses gambades, n’a point cessé d’être « bien pensant », qu’il a gardé le respect des choses essentielles et que, docile au fond et enfantin, il n’a jamais commis « le péché de l’esprit », Henri Lavedan, bon psychologue en même temps que bon interprète de la miséricorde divine, accorde à ce polichinelle une mort comiquement orthodoxe et touchante… Sur quoi, je me pose cette question : — Tandis qu’il absolvait son vieux marcheur, qui sait s’il n’y avait pas, chez Lavedan, cette arrière pensée que Dieu lui appliquerait à lui-même, pour des péchés plus fins, le bénéfice de bons sentiments plus réfléchis, mais analogues ? […] Le philosophe Izoulet a trouvé cette formule : « L’individu comme principe et comme fin ; l’État comme moyen. » Voilà peut-être l’idéal nouveau. […] Alphonse Daudet Ce que l’on va rendre à la terre cet après-midi, c’est l’enveloppe mortelle d’une âme charmante, servie par les sens les plus fins et qui sut exprimer par des mots les frissons qu’elle recevait des hommes et des choses ; âme infiniment impressionnable, tendre, frémissante, aimante. […] L’impression, vers la fin, en était presque trop forte, et comme lancinante.

1129. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre cinquième »

Ces vastes pièces, ces catastrophes à la fin de chaque acte, sont demeurées au fond de sa mémoire et ont péri avec lui. […] A une scène de la fin, où l’on voyait un poignard levé sur Danaüs. […] La crème fouettée est un petit plat qui, offert à la fin du dîner, a son prix, et dans le gros vin il y a la force. […] La fin du dix-huitième siècle fut témoin de deux tentatives éclatantes pour régénérer la tragédie qui se mourait entre les mains des imitateurs de Voltaire. […] Moins sensible que Ducis, mais plus fin, plus savant, avec une littérature plus profonde, joignant à un vrai talent pour le drame la sagacité et la philosophie du critique, Lemercier faisait applaudir, en 1797, une pièce qui éveillait les redoutables souvenirs du théâtre d’Eschyle et de Sophocle.

1130. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre V. Le Séminaire Saint-Sulpice (1882) »

Le résultat de ses études fut un immense ouvrage manuscrit, représentant un cours complet d’Écriture sainte, selon les idées relativement modérées qui dominaient chez les catholiques et les protestants à la fin du xviiie  siècle. […] L’esprit particulier de l’Allemagne, à la fin du dernier siècle et dans la première moitié de celui-ci, me frappa ; je crus entrer dans un temple. […] Cela me sert à bien des fins : d’abord à acquérir des connaissances belles et utiles, puis à me distraire de certaines choses en m’occupant d’autres… Il ne manquerait rien à mon bonheur si les désolantes pensées que tu sais ne m’affligeaient continuellement l’âme, et cela selon une effroyable progression d’accroissement. […] Renoncer à une voie qui m’a souri dès mon enfance, et qui me menait sûrement aux fins nobles et pures que je m’étais proposées, pour en embrasser une autre où je n’entrevois qu’incertitudes et rebuts ; mépriser une opinion qui, pour une bonne action, ne me réserve que le blâme, eût été peu de chose, s’il ne m’eût fallu en même temps arracher la moitié de mon cœur, ou, pour mieux dire, en percer un autre auquel le mien s’était si fort attaché. […] Je n’ai jamais douté qu’une providence sage et bonne ne gouvernât l’univers, ne me gouvernât moi-même pour me conduire à ma fin.

1131. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Gustave Flaubert »

Vous voyez d’ici la série de lâchetés et de malpropretés par lesquelles va passer ce monsieur jusqu’à la fin du roman. […] — ils concluent par ce mot de la fin, qui est la fin du livre : « C’est peut-être ce que nous avons eu de meilleur !  […] c’est la fin. […] Son pinceau a la dureté de pointe du crayon, et il n’eut, ce pinceau, tant il était fin !

1132. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) »

Nouvelle correspondance inédite de M. de Tocqueville (suite et fin.) […] J’en doute. » La remarque est fine : elle se retrouve encore plus loin (page 318) sous la plume de Tocqueville. […] Tocqueville lui-même qui ne voulait pas de révolution fut amené, vers la fin, à être assez vif contre le système. […] Vieillard, l’ancien précepteur du fils aîné de la reine Hortense, l’ami particulier et le correspondant, en tout temps, du prince Louis-Napoléon, l’homme dévoué à l’Empereur bien avant l’Empire, le libre et original penseur dont la fin, tout sénateur qu’il était, ne démentit point les convictions.

1133. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.)  »

Œuvres inédites de F. de la Mennais (suite et fin.) […] Si mes craintes se réalisent, mon parti est pris, et je quitte la France en secouant la poussière de mes pieds. » Dès l’entrée du jeu, il est près de perdre patience, et l’on n’est pas à la fin du premier acte qu’il menace déjà de sortir. […] Il vaut encore mieux cependant que ce qui l’entoure. » Il a conscience dès lors de son incompatibilité, s’il fonde quelque chose, et du rôle qu’il doit tenir et qui ne peut être celui d’auxiliaire et de second : « Si nous faisons un ouvrage périodique, je suis convaincu qu’il faut que nous en soyons absolument les maîtres, et par conséquent les seuls rédacteurs. » On voit donc qu’avec des idées toutes contraires il a déjà le même caractère qu’il conservera jusqu’à la fin : c’est qu’on peut changer ses opinions et les retourner du tout au tout, on ne change pas son caractère. […] Il le tint enseveli durant vingt ans (1816-1836) ; mais, dès 1816, il avait déjà proféré entre ses dents le mot qui éclatera un jour et qui sera le mot de la fin.

1134. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Des obstacles de bien des sortes donnent un démenti à ce mot toujours… Mais tu vois aussi que la persévérance dans le bien touche toujours la bonté de Dieu qui semble dire à la fin : “Laissez-la faire.” […] On a diversement parlé du ministre de la justice en ce temps-là, Martin (du Nord) ; je crains que sa fin n’ait nui à ce qu’il pouvait y avoir de bien dans sa vie. […] Il trouva à la fin, en septembre 1852, cette place humble, mais honorable et selon tous ses goûts, à la Bibliothèque impériale, à la rédaction du catalogue. […] Il a été vraiment disciple de Jésus, plus que ses intolérants collègues, les B… (un cardinal-archevêque) et les D… (un membre de l’Institut, sénateur), en louant avec tant de sympathie et de délicatesse cette femme si humble par le rang, si grande par la tendresse et par la pitié. — C’est, avec une autre application, le même esprit qui l’a inspiré lorsqu’il a flétri, dans Talleyrand, les vénalités du Temple politique… » — Un mot encore qui résume en un sentiment général l’impression laissée par la lecture de ce second article, et qui répond à un scrupule de la fin.

1135. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. EUGÈNE SUE (Jean Cavalier). » pp. 87-117

M. de Balzac certes, en de curieuses parties d’observation chatoyante et fine, offre un échantillon incomparablement exquis du genre (bon ou mauvais) du moment ; mais ce n’a été que par endroits qu’il a paru saisissable, et il échappe vite par des écarts et des subtilités qui ne sont qu’à lui. […] On lui doit, à la fin de son quatrième volume, la publication de lettres manuscrites d’une sœur Demerez de l’Incarnation, véritable gazette où sont notés au fur et à mesure par une plume catholique les principaux contre-coups et les terreurs de cette guerre des Cévennes. […] En vain l’auteur semble le croire corrigé vers la fin, dans sa vie heureuse avec Marie ; le temps seul lui a manqué pour rompre encore ; un an ou deux de plus, et je réponds qu’Arthur aurait traité cette Marie comme il avait traité Catherine, Marguerite et Hélène. […] demandait-on. — Voulez-vous savoir le fin mot ?

1136. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES FRAGMENTS ET LETTRES DE BLAISE PASCAL, Publiés pour la première fois conformément aux manuscrits, par M. Prosper Faugère. (1844). » pp. 193-224

Faugère moins de quinze mois de travail et de soins scrupuleux pour mener à fin cette entreprise délicate, pour restituer avec certitude, sur tous les points, ce texte primitif réputé indéchiffrable, pour environner la publication de toutes sortes d’éclaircissements, d’additions et d’ornements (y compris un portrait de Pascal par Domat) qui achèvent de remettre en lumière une sainte et sublime figure. […] Il est mort, il s’est éteint en février dernier, demandant jusqu’à la fin des nouvelles de l’édition de Pascal, et ne pouvant dire tout à fait comme le vieillard Siméon qu’il mourait content ; c’eût été trop de joie pour lui. […] La fin du xvie  siècle lui avait légué ce scepticisme qui circulait alors partout, lui avait mis ce ver au cœur ; il en a triomphé, tout en en mourant. […] Par exemple, dans le tome I, les notes de Pascal relatives aux Provinciales, et dans le tome II, vers la fin, des pages sur Jésus-Christ.

1137. (1875) Premiers lundis. Tome III «  À propos, des. Bibliothèques populaires  »

Dans la séance du Sénat du 29 mars 1867, à la fin de la discussion sur la loi relative à l’enseignement primaire, M. le comte de Ségur d’Aguesseau crut devoir présenter des observations d’un intérêt général, disait-il. […] Sainte-Beuve de loi faire savoir quels étaient les amis qu’il désignait de son côté à cette même fin. […] Lacaze par la lettre suivante, qui met fin, de son côté, à cette correspondance : « Ce 4 juillet 1867. […] « Je n’ai donc point cherché à désigner deux amis chargés de régler cette affaire avec messieurs vos témoins : si honorables que soient quatre personnes choisies à cette fin et dans ces conditions, je ne sens pas là de vrais arbitres.

1138. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

À la fin, ils n’auront plus d’autre emploi ni d’autre intérêt : causer, écouter, s’entretenir avec agrément et avec aisance de tous les sujets, graves ou légers, qui peuvent intéresser des hommes ou même des femmes du monde, voilà leur grande affaire. […] Un poète du dix-huitième siècle n’a guère à sa disposition que le tiers environ du dictionnaire, et la langue poétique à la fin sera si restreinte que, lorsqu’un homme aura quelque chose à dire, il ne pourra plus le dire en vers. […] Avec un scrupule admirable et une délicatesse de tact infinie, écrivains et gens du monde s’appliquent à peser chaque mot et chaque locution, pour en fixer le sens, pour en mesurer la force et la portée, pour en déterminer les affinités, l’usage et les alliances, et ce travail de précision se poursuit depuis les premiers académiciens, Vaugelas, Chapelain et Conrart, jusqu’à la fin de l’âge classique, par les Synonymes de Beauzée et de Girard, par les Remarques de Duclos, par le Commentaire de Voltaire sur Corneille, par le Lycée de Laharpe361, par l’effort, l’exemple, la pratique et l’autorité des grands et petits écrivains qui sont tous corrects. […] Jamais on n’a vu d’exordes si adroits, de preuves si bien disposées, de raisonnements si justes, de transitions si fines, de péroraisons si concluantes.

1139. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre I »

À Lyon, il y a plus de vingt mille ouvriers en soie qui sont consignés aux portes ; on les garde à vue, de peur qu’ils ne passent à l’étranger. » À Rouen616 et en Normandie, « les plus aisés ont de la peine à avoir du pain pour leur subsistance, le commun du peuple en manque totalement, et il est réduit, pour ne pas mourir de faim, à se former des nourritures qui font horreur à l’humanité »  « À Paris même, écrit d’Argenson617, j’apprends que le jour où M. le Dauphin et Mme la Dauphine allèrent à Notre-Dame de Paris, passant au pont de la Tournelle, il y avait plus de deux mille femmes assemblées dans ce quartier-là qui leur crièrent : Donnez-nous du pain, ou nous mourrons de faim. » — « Un des vicaires de la paroisse Sainte-Marguerite assure qu’il a péri plus de huit cents personnes de misère dans le faubourg Saint-Antoine depuis le 20 janvier jusqu’au 20 février, que les pauvres gens expiraient de froid et de faim dans leurs greniers, et que des prêtres, venus trop tard, arrivaient pour les voir mourir sans qu’il y eût du remède. » — Si je comptais les attroupements, les séditions d’affamés, les pillages de magasins, je n’en finirais pas : ce sont les soubresauts convulsifs de la créature surmenée ; elle a jeûné tant qu’elle a pu ; à la fin l’instinct se révolte. […] Dans la seule province de Normandie, je trouve des séditions en 1725, en 1737, en 1739, en 1752, en 1764, 1765, 1766, 1767, 1768619, et toujours au sujet du pain. « Des hameaux entiers, écrit le Parlement, manquant des choses les plus nécessaires à la vie, étaient obligés, par le besoin, de se réduire aux aliments des bêtes… Encore deux jours et Rouen se trouvait sans provisions, sans grains et sans pain. » Aussi la dernière émeute est terrible, et, cette fois encore, la populace, maîtresse de la ville pendant trois jours, pille tous les greniers publics, tous les magasins des communautés  Jusqu’à la fin et au-delà, en 1770 à Reims, en 1775 à Dijon, Versailles, Saint-Germain, Pontoise et Paris, en 1782 à Poitiers, en 1785 à Aix en Provence, en 1788 et 1789 à Paris et dans toute la France, vous verrez des explosions semblables620  Sans doute, sous Louis XVI, le gouvernement s’adoucit, les intendants sont humains, l’administration s’améliore, la taille devient moins inégale, la corvée s’allège en se transformant, bref la misère est moindre. […] Vers la fin, en quantité d’endroits, sauf le château et la petite ferme attenante qui rapporte deux ou trois mille francs par an653, le seigneur n’a plus que ses droits féodaux ; tout le reste du sol est au paysan. […] L’oppression et la misère commencent vers 1672  À la fin du dix-septième siècle (1698), les mémoires dressés par les intendants pour le duc de Bourgogne disent que beaucoup de districts et provinces ont perdu le sixième, le cinquième, le quart, le tiers et même la moitié de leur population.

1140. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLIXe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Son médecin courut consterné à la ville et se précipita dans un puits du faubourg. « Jamais personne, dit Machiavel à la fin de son Histoire, ni en Italie ni ailleurs, ne mourut avec une telle réputation de sagesse et de prudence, et ne causa un plus grand deuil à sa patrie ; et comme sa mort devait entraîner de grandes ruines, de grands signes l’annoncèrent au monde. » Il fut transporté sans pompe, mais non sans unanime douleur, à San Lorenzo, tombeau de sa famille. Michel-Ange décora plus tard ces sépulcres où manqua celui de Laurent. « Ce grand homme, s’écria le roi de Naples en apprenant sa fin, a vécu assez pour sa gloire, pas assez pour le bonheur de l’Italie. […] Ce dernier composa une élégie si pathétique sur la mort de Laurent, que sa raison s’égara et qu’il mourut à la fin de la seconde strophe : « Oh ! […] XIV Les émigrés, à la tête desquels était Philippe Strozzi, tentèrent de surprendre Florence dans le tumulte qui éclata quand on eut découvert l’horrible fin du duc.

1141. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

D’autres plongeaient dans le fin du fin, et trouvaient des délicatesses infiniment subtiles de pensée et d’expression : il leur fallait avoir un esprit qui ne fût qu’à eux, quelque chose d’exquis et de rare, dont il n’y eût pas d’autre exemplaire en aucun lieu du monde des esprits. […] Le grand Corneille obscurcissait parfois son grand et droit sens de la vie, sa sûre et vive science des caractères, par l’ambition de faire grand ou fin, et par condescendance pour le goût d’un public à qui la nature ne suffisait pas encore. […] Lui-même, le bonhomme, en son genre, la suivait, exquis à force de fidélité sobre, et présentait, à la place des intempérantes enluminures de l’âge précédent, ses fins tableaux, d’une touche si discrète et d’un sentiment si intense.

1142. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre II. Les romans bretons »

Au fond, toujours ou presque toujours, l’amour, non pas l’appétit brutal des chansons de geste, ni la fine rhétorique du lyrisme méridional, mais le sentiment profond, ardent, qui emplit une âme et une vie, qui y verse seul le bonheur ou le malheur. […] Ainsi vers 1170, un poète anglo-normand, du nom de Thomas, dans une œuvre dont une grande partie est perdue, contait la pathétique aventure de Tristan et d’Yseult, et ses petits vers fins et secs notaient pourtant avec une pénétrante justesse l’histoire intime de ces deux âmes pitoyables. […] Mais Arthur n’a plus rien du chef celtique les que fées ont emporté dans l’île d’Avallon : c’est un roi brillant, digne de prendre place entre Alexandre et Charlemagne, et dont la cour est le centre de toute politesse, un idéal séjour de fêtes somptueuses et de fines manières. […] En même temps que l’image de cette vie plus « confortable », plus raffinée, plus luxueuse, dont ils sentaient le besoin, les hommes de la fin du xiie  siècle trouvaient dans les romans de Chrétien les deux principes qui, selon l’idée au moins de leurs esprits et selon leur rêve intime, devaient être les principes directeurs de la vie aristocratique, l’honneur et l’amour : l’honneur, qui fait que l’individu consacre toutes ses énergies à décorer l’image qu’il offre de lui-même au public, l’amour qui, dépouillé de sa sauvage et anti-sociale exaltation, sera dominé, dirigé, employé par l’honneur de l’homme et la vanité de la femme.

1143. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre I. Les mondains : La Rochefoucauld, Retz, Madame de Sévigné »

D’une génération à l’autre, la brutalité, la volonté diminuent ; la raison étend son activité en élargissant son indépendance, et développe un individualisme intellectuel ; les âmes ont moins de ressort, moins de fierté, une étoffe plus fine et plus molle ; les esprits se clarifient en se simplifiant, jusqu’au moment où ils se compliquent de nouveau, non plus pour obéir à des modes du dehors, mais par un effet de leurs multiples acquisitions. […] Tournant son goût de fine subtilité vers les solides réalités du cœur, elle se plaisait, et l’on aimait autour d’elle à faire des sentences ou maximes. […] Parmi les courtisans et gentilshommes dont on a des lettres, deux nous arrêteront comme des types largement représentatifs : Bussy et Saint-Evremond, deux hommes d’esprit dont l’esprit a causé le naufrage, et qui ont vieilli sans emploi, en exil, l’un au fond de la Bourgogne, l’autre en Angleterre : Bussy355, vaniteux et tempérament brutal, esprit fin, souple et sec, sans fantaisie et sans flamme, d’un goût sûr plutôt que large, d’un style net et propre en perfection, railleur, flegmatique et dangereux ; Saint-Evremond356, spirituel et négligé, jouissant de sa nature avec un complet abandon, libertin de mœurs et de croyance, d’un goût original, à la fois Louis XIII et Régence sans rien de Louis XIV, laissant aller son style et dépouillant la préciosité par haine de l’effort et de la prétention. […] Mme de la Fayette361, que La Rochefoucauld estimait la femme la plus vraie qu’il eût connue, était une fine et adroite personne, très intelligente et point sentimentale, dont le style est, avec celui de Bussy, et mieux encore, la perfection du style mondain : elle a un style aisé, vif, sans affectation, sobre et net, lumineux plutôt qu’outré, sans passion ni grands éclats ni ampleur de geste, avec une pointe sèche de gaieté, et une malice aiguë, parfois meurtrière.

1144. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Francisque Sarcey »

Sarcey entonnait un chant de triomphe, un chant féroce, un chant sauvage, et on le voyait à la fin exécuter sur le cadavre de la magistrature la danse du tomahawk en agitant à sa ceinture les maigres chevelures des « doux juges » scalpés  Vous rappelez-vous une très véhémente et très large sortie contre les abonnés du mardi à propos des Corbeaux de M.  […] Les plus exactes analyses de sentiments, les vues les plus profondes sur l’âme humaine, les peintures les plus fines ou les plus éclatantes du monde moral ou physique, ce qu’il y a de plus rare dans la littérature contemporaine soit pour le fond, soit pour la forme, c’est chez nos poètes, nos romanciers, nos critiques et nos philosophes qu’il faut le chercher. […] Ils semblent ne plus attacher qu’une médiocre importance à ce point, qui avait été jusqu’ici pour les écrivains de théâtre le point capital… Le sujet leur est, je ne dis pas indifférent ; mais, s’il prête à des développements de morale et d’esprit, il ne leur en faut pas davantage ; ils ne se piquent point d’émouvoir cette curiosité, qui pour eux sans doute est vulgaire et brutale, qu’excite un roman dont on veut savoir la fin. […] Ici se place un très fin et très brillant parallèle entre la musique de la Dame Blanche, chère à nos grands-pères, et celle d’Orphée aux enfers, entre les sentiments que ces deux musiques expriment ou éveillent.

1145. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre troisième »

L’un, épicurien, exagérant trop souvent les excès du dernier du troupeau, au visage enjoué et fleuri, chargé sur la fin de sa vie de tout l’embonpoint qu’il reprochait aux moines, un Démocrite riant de son propre rire ; l’autre, une sorte de stoïcien chrétien, petit et maigre de corps, au visage pâle, exténué, où la vie ne se révélait que dans le regard, représentant l’esprit de discipline jusqu’au point où il devient tyrannie, de même que Rabelais représente l’esprit de liberté jusqu’au point où il devient licence. […] Mais l’avantage devait à la fin lui rester. […] Ainsi se forma le corps de la doctrine calviniste, le Livre-Somme, qui, de 1536 jusqu’à la fin du xviie siècle, fut dans toutes les mains savantes, et qui, au xvie  siècle, fut comme le formulaire de toute l’Europe théologique. […] « Il a beau faire, s’écrie-t-il, jamais il ne le persuadera à personne ; et tout le monde sait combien je sais presser un argument, et combien est précise la brièveté avec laquelle j’écris74. » A la fin d’un chapitre de l’Institution, il dit : « Or, je pense bien avoir fait ce que je voulois, quant à ce point. » Combien n’est-il pas redoutable, celui qui, ayant dans les mains le pouvoir de vie et de mort, mesure la justice de sa cause à la rigueur de ses raisonnements !

1146. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préface des « Derniers Jours d’un condamné » (1832) »

Ce qu’il a eu dessein de faire, ce qu’il voudrait que la postérité vît dans son œuvre, si jamais elle s’occupe de si peu, ce n’est pas la défense spéciale, et toujours facile, et toujours transitoire, de tel ou tel criminel choisi, de tel ou tel accusé d’élection ; c’est la plaidoirie générale et permanente pour tous les accusés présents et à venir ; c’est le grand point de droit de l’humanité allégué et plaidé à toute voix devant la société, qui est la grande cour de cassation ; c’est cette suprême fin de non-recevoir, abhorrescere a sanguine , construite à tout jamais en avant de tous les procès criminels ; c’est la sombre et fatale question qui palpite obscurément au fond de toutes les causes capitales sous les triples épaisseurs de pathos dont l’enveloppe la rhétorique sanglante des gens du roi ; c’est la question de vie et de mort, dis-je, déshabillée, dénudée, dépouillée des entortillages sonores du parquet, brutalement mise au jour, et posée où il faut qu’on la voie, où il faut qu’elle soit, où elle est réellement, dans son vrai milieu, dans son milieu horrible, non au tribunal, mais à l’échafaud, non chez le juge, mais chez le bourreau. […] Le procès des ministres fut mené à fin. […] Dans le midi, vers la fin du mois de septembre dernier, nous n’avons pas bien présents à l’esprit le lieu, le jour, ni le nom du condamné, mais nous les retrouverons si l’on conteste le fait, et nous croyons que c’est à Pamiers ; vers la fin de septembre donc, on vient trouver un homme dans sa prison, où il jouait tranquillement aux cartes : on lui signifie qu’il faut mourir dans deux heures, ce qui le fait trembler de tous ses membres, car, depuis six mois qu’on l’oubliait, il ne comptait plus sur la mort ; on le rase, on le tond, on le garrotte, on le confesse ; puis on le brouette entre quatre gendarmes, et à travers la foule, au lieu de l’exécution.

1147. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre III. De la nature du temps »

Le Temps impersonnel et universel, s’il existe, a beau se prolonger sans fin du passé à l’avenir : il est tout d’une pièce ; les parties que nous y distinguons sont simplement celles d’un espace qui en dessine la trace et qui en devient à nos yeux l’équivalent ; nous divisons le déroulé, mais non pas le déroulement. […] Il faudrait alors que sa vie se passât à la contemplation d’un mouvement extérieur se prolongeant sans fin. […] Maintenant, rien n’empêche de supposer que chacun de nous trace dans l’espace un mouvement ininterrompu du commencement à la fin de sa vie consciente. […] Nous aurons alors, empilées les unes sur les autres, toutes les toiles sans fin nous donnant toutes les images successives qui composent l’histoire entière de l’univers ; nous les posséderons ensemble ; mais d’un univers plat nous aurons dû passer à un univers volumineux.

1148. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le buste de l’abbé Prévost. » pp. 122-139

Il y a une trace de respect humain : vers la fin, dans la première version, le chevalier Des Grieux était montré comme sur la voie de la pénitence dans le sens chrétien et dans l’idée de grâce, et comme se livrant entièrement aux exercices de la piété. […] Mais, jusqu’à la fin, il éprouva et il nous confirme par son exemple une vérité : l’empire en ce monde, l’influence qu’on y conquiert n’appartient pas tant à l’esprit, au talent, au travail, qu’à une certaine économie habile et à l’administration continuelle qu’on sait faire de tout cela35. […] Duchange, adopter l’opinion commune et la tradition sur la mort de l’abbé Prévost, attribuée à la promptitude d’un chirurgien ignorant ; d’autre part, dans le discours qu’il a prononcé, M. le docteur Danvin a dit : Il existe, sur la fin de l’abbé Prévost, une histoire lugubre que l’on rencontre reproduite partout : on rapporte que, trouvé sur un grand chemin dans un état de mort apparente, il aurait été, de son vivant, soumis à l’autopsie, et aurait pu rouvrir les yeux pour voir le misérable état où il était.

1149. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — III. (Fin.) » pp. 162-179

(Fin.) […] On sait que ce fut d’après son examen et son rapport au Conseil privé que la seconde édition du livre De la sagesse de Charron, l’édition de Paris (1604), pût être mise en vente, moyennant quelques corrections qu’il y fit, et se débiter librement : « Ce ne sont des livres pour le commun du monde, disait-il à l’adresse de ceux qui en parlaient en critiques, mais il n’appartient qu’aux plus forts et relevés esprits d’en faire jugement ; ce sont vraiment livres d’État. » Pendant son séjour en Hollande, il avait tout fait pour se rendre utile à notre compatriote le célèbre et docte Scaliger (M. de L’Escalle, comme il l’appelait), qui vivait à Leyde et touchait à la fin de sa carrière. […] Et quelle plus belle image que celle du président Jeannin, de ce vieillard, comme on l’a dit, « si nécessaire au public, exercé par tant de rois, blanchi sous Henri le Grand, usé sous Louis le Juste », et qui nous apparaît jusqu’à la fin courbé, mais ferme, sous le fardeau des choses de l’État !

1150. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — I » pp. 39-56

Ces Mémoires, quoique la première partie, assure-t-on, jusqu’à la fin de l’année 1700, soit du maréchal même, ne peuvent être considérés en effet que comme rédigés après coup sur ses lettres, bulletins et dépêches ; mais Anquetil, qui a été l’arrangeur, et qu’on doit suivre à partir de 1700, a très bien fait ce travail, qui gagne en avançant plutôt qu’il ne perd, et qui est d’un intérêt continu. […] C’était une nature de guerrier, tout en dehors, tout d’une venue, donnant sa mesure de pied en cap et se dessinant de toute sa hauteur ; capable d’ailleurs de plus d’un emploi, et de négociations comme de batailles ; toujours actif, toujours insatiable, audacieux et fin, aimant les richesses, le faste, avide de grandeur, adorant la gloire ; ne songeant qu’à avancer, et en toute chose à tenir la tête. […] Le roi s’accoutuma à l’agréer, à se servir de lui à plus d’une fin ; il l’envoya à Madrid après la campagne de 1672, pour complimenter le roi d’Espagne qui relevait de la petite vérole.

1151. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337

Ce sont des lettres sans fin et de tout l’univers, des questions à répondre, des mémoires à examiner… » Il ressort de cette correspondance qu’il y avait quelque chose qu’il aimait encore mieux que ses ouvrages ou du moins autant : vivre avec ses amis, les posséder, vaquer à ses devoirs et à ses relations de père de famille, de bon voisin, de propriétaire, d’administrateur et d’homme. […] Lui qui rend si pleine justice à Voltaire, il reste fidèle à ses connaissances et à ses admirations du bon cru : le président de Brosses demeure pour lui jusqu’à la fin « le plus digne de ses amis comme le plus savant de nos littérateurs. » L’homme qui a le plus fait pour Buffon en ce temps-ci, en commentant ses idées, en rééditant ses œuvres et en conférant ses manuscrits, M.  […] Entre les faits et lui, pour peu qu’il y eût retard, son imagination était sujette à projeter des systèmes : combien de fois à ses débuts, quand il voulait découvrir trop de choses, et trop vite, avec les seuls yeux de l’esprit, le sourire fin de Daubenton, l’homme du scalpel, l’avertit et l’arrêta !

1152. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — I » pp. 417-434

Les barons de Bonstetten que l’histoire rencontre assez souvent à la fin du xiiie et au commencement du xive  siècle, étaient d’abord établis dans leur branche principale à Zurich ; c’est au xve  siècle seulement que l’un d’eux vint se fixer à Berne et fut agrégé à la bourgeoisie de cette ville. […] Il essaya aussi, mais infructueusement, de le ramener du déisme au christianisme positif ; le résultat le plus net de tous ses efforts fut de lui donner le goût de l’observation intérieure et de lui transmettre quelque chose de ses procédés ingénieux pour cette fine analyse des phénomènes de l’imagination et de la sensibilité, où il était maître. […] Je ne sais absolument qu’en penser ; c’est à vous de voir et d’en savoir davantage ; mais n’épargnez aucun moyen pour soumettre au frein ces imaginations capricieuses et vagabondes, s’il y a place pour un bon conseil… Ce Bonstetten wertherien, hâtons-nous de le dire, excède et dépasse de beaucoup le Bonstetten naturel, habituel, celui qui va durer, fleurir et se renouveler jusqu’à la fin, et qui, après avoir été un si séduisant jeune homme, parut à tous un si agréable vieillard.

1153. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — II » pp. 231-245

Cependant, fatigué à la fin de tant d’émotions et de pensées, il s’est endormi, et durant son sommeil il a un songe. […] Ce qu’on a droit de faire observer, c’est qu’en supposant que le morceau soit terminé (et j’aime à croire qu’il l’est), rien ne vient à l’appui d’une interprétation défavorable le moins du monde à la révélation dernière, et que la fin du songe, au contraire, s’élève et atteint à un tel degré de sérénité morale et de beauté, qu’il ne tient qu’à nous d’y voir le couronnement et le perfectionnement sublime, la divine transfiguration de la philosophie simple et nue. […] » Et cependant Rousseau eut jusqu’à la fin des moments de bonheur et d’intime jouissance ; il aimait, il sentait trop vivement la nature pour haïr la vie ; et s’il était besoin d’un témoignage pour prouver que la vie, somme toute, est bonne, si après le bûcheron de La Fontaine, après l’heureux Mécénas, après l’ombre d’Achille qu’Homère nous a montrée dans la prairie d’Asphodèle redésirant à tout prix la lumière du jour, il fallait quelqu’un qui renouvelât ce même aveuaa, ce n’est pas à un autre qu’à Rousseau, à cet aîné de Werther, à cet oncle de René, que nous l’irions demander.

1154. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps. Par M. Guizot. »

Quelle idée du ministre, influent de tout temps, et principal vers la fin, qui en représente la politique et qui la personnifie jusqu’à un certain point ; qui en formula du moins la théorie la plus complète, et qui, après l’avoir vaillamment défendue envers et contre tous, vient aujourd’hui plaider en historien la même cause ? […] Guizot bientôt déploya une admirable et spécieuse éloquence qui eut cela de singulier de monter toujours et de faire illusion sur la force qui défaillait peu à peu : tellement que, vers la fin, l’éloquence était au comble quand la force intérieure était au plus bas. […] Guizot, après bien des discours sur ses charges domestiques, sur les chances de l’avenir, et en lui prenant tout à coup les mains avec effusion : « Je vous dis, mon cher ministre, que mes enfants n’auront pas de pain. » C’était vers la fin son idée fixe et par trop bourgeoise.

1155. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Essai sur l’Histoire générale des sciences pendant la Révolution française. »

Sa longue et studieuse vieillesse, l’emploi actif, constant, animé, ingénieux, qu’il fit jusqu’à la fin de ses facultés excellentes, achevèrent de mettre tant d’heureuses qualités dans leur plus beau jour, et lui ont justement mérité le titre qui lui a été décerné de vieillard illustre. […] Biot, toute classique, était fine, délicate, triée, mais un peu menue et minutieuse. […] En un mot, le tout est sensé, judicieux et fin, bien analysé, bien dit, mais aussi (et voici les défauts) diffus, un peu prolixe, sans saillie, sans relief, sans rien qui pénètre ni qui marque, ni qui se grave, sans rien qu’on retienne et qu’on emporte avec soi, malgré soi.

1156. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Daphnis et Chloé. Traduction d’Amyot et de courier »

D’une époque assurément tardive, mais de date incertaine, elle ne saurait être cependant rejetée très-bas dans les âges de décadence, car un goût fin y a présidé. […] Toutes ces gradations, cet amour du jeune garçon plus âgé, et qui lui a pris pourtant un peu plus tard qu’à la jeune fille, leur plainte secrète, à tous deux, quand ils se sentent blessés et qu’ils gémissent chacun à sa manière, sont de la plus fine nuance. […] Les reconnaissances de la fin rentrent tout à fait dans les dénouements usés et rebattus.

1157. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La Grèce en 1863 par M. A. Grenier. »

Ce qu’il faut dire à son éternel honneur, c’est qu’il partit prévoyant sa fin, ne se faisant pas plus illusion alors que le premier jour sur le caractère et les défauts de ceux qu’il allait servir, s’étant tout dit sur les lenteurs et les misères de tout genre inhérentes à une telle entreprise : « Je n’ai pas de bourdonnement poétique aux oreilles, je suis trop vieux pour cela ; des idées de ce genre ne sont bonnes que pour rimer. » — « Je ne m’aveugle pas sur les difficultés, les dissensions, les défauts des Grecs eux-mêmes ; mais il y a des excuses pour eux dans l’âme de tout homme sensé. […] About applique la remarque d’Hippocrate en courant : « La race grecque, dit-il, est sèche, nerveuse et fine comme le pays qui la nourrit. » Il a de ces mots exquis, définitifs. […] Grenier est ressemblant et fin.

1158. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

Celle-ci étant réservée pour la fin, on aura donc, avant tout, la suite du peuple de Dieu et de la religion, le peuple juif à tous les moments de son existence, tant qu’il fut le peuple choisi et préféré entre tous, et depuis même qu’il est le peuple rejeté et réprouvé ; la vocation divine longtemps fixée et circonscrite en lui, puis étendue plus tard et transférée à l’immensité des Gentils. […] Et puis, les meilleurs et les plus fins jugements du monde ne sont pas la même chose qu’un recours direct aux manuscrits et que l’établissement définitif d’un texte. […] M. de La Chapelle s’empare de l’idée de Velleius et l’applique aux circonstances (page 177) : c’était le cas sur cette fin d’un grand siècle et le lendemain de la mort de Racine.

1159. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

Pour les gens de lettres eux-mêmes, s’ils en valent la peine, il n’est pas sans profit d’attendre la fin de l’épreuve et de n’arriver à l’Académie qu’un peu sur le tard. […] Joubert, dont on sait de bellès pensées et dont les œuvres plus complétement recueillies ne tarderont pas à paraître104, voyait dans le jeune homme sérieux le confident peut-être le plus ouvert à ses subtiles et fines délicatesses. […] Exempt d’infirmités et de mélancolie, comme un ouvrier robuste, vers la fin de sa tâche, il s’endormit. » En cette renaissance de toutes choses, on reprenait quelques anciens livres oubliés ; Balzac redevint de mode un instant ; on en publia des pensées, on en causait beaucoup.

1160. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre II. Rapports des fonctions des centres nerveux et des événements moraux » pp. 317-336

On a vu que la sensation proprement dite est un composé d’événements successifs et simultanés de même qualité, eux-mêmes composés de même ; qu’au terme de l’analyse, l’expérience indirecte et les analogies montrent encore des événements de même qualité, successifs et simultanés, tous soustraits à la conscience et à la fin infinitésimaux ; que les actions réflexes indiquent des événements rudimentaires analogues et qu’on les suit jusqu’au bas de la série animale, même en des animaux159, comme le polype d’eau douce, en qui l’on ne découvre aucune trace du système nerveux. — Mais on peut les suivre plus loin encore ; car chez plusieurs plantes comme la sensitive et le sainfoin oscillant du Bengale, chez les anthérozoïdes des cryptogames et chez les zoospores des algues, on rencontre des actions réflexes tout à fait semblables à celle que produit le tronçon d’une grenouille décapitée. […] À la fin, surtout au dernier chapitre, l’impression devient indéchiffrable ; cependant quantité d’indices montrent que c’est toujours la même langue et le même livre. — Tout au rebours pour le texte original. […] Tel est le livre que les philosophes tâchent d’entendre ; devant le barbouillage final de la première écriture, et devant les lacunes énormes de la seconde, ils s’arrêtent embarrassés, et chacun d’eux décide, non d’après les faits constatés, mais d’après les habitudes de son esprit et les besoins de son cœur. — Les savants proprement dits, les physiciens, les physiologistes, qui ont commencé le livre par le commencement, disent qu’il n’y a là qu’une langue, celle de l’écriture interlinéaire, et que l’autre se ramène à celle-ci ; supposition énorme, puisque les deux langues sont tout à fait différentes. — Les moralistes, les psychologues, les esprits religieux qui ont commencé le livre par la fin et sont pourtant forcés d’avouer que le gros de l’ouvrage est écrit dans un autre idiome, trouvent un mystère inexplicable dans cet assemblage de deux langues, et disent communément qu’il y a là deux livres juxtaposés et bout à bout.

1161. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXe Entretien. Souvenirs de jeunesse. La marquise de Raigecourt »

C’était la grâce d’une femme en uniforme ; l’enharnachement du cheval, la coiffure militaire du jeune prince, sa taille souple et élevée, l’ondulation de ses cheveux fins et bouclés autour de son casque rappelaient Clorinde sous les murs de Sion. […] me dit-il à la fin de sa conversation ; votre destinée politique dépend de ce que vous allez dire ; nous ne vous pardonnerons jamais si vous vous déclarez contre nous. — Je ne me déclarerai que contre les exagérés des deux partis, lui dis-je. […] Telles furent la vie et la fin de cet excellent homme.

1162. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « La comtesse Diane »

Cherchez l’antithèse, et vous obtiendrez cette maxime, qui vous a un air fin et qui en vaut une autre : L’amitié naît des confidences, et elle en meurt. […] Comme ce genre supporte et même suppose une psychologie très fine on ne craindra pas, au besoin, d’allonger un peu la pensée, en la tarabuscotant. […] Une femme dont presque toute la vie se passe dans le monde, en réceptions et en conversations, une femme entourée et courtisée et dont la présence seule met les vanités en éveil et aussi les désirs et les tendresses, ne doit-elle pas, avec son intelligence plus rapide et sa sensibilité plus délicate, recueillir dans la comédie mondaine de plus fines impressions que nous, mieux saisir certaines faiblesses ou certains ridicules, démêler en elle et autour d’elle, de plus rares complications ou de plus subtiles nuances de sentiments ?

1163. (1785) De la vie et des poëmes de Dante pp. 19-42

Les violences scandaleuses des papes, les disgrâces et la fin de la maison de Souabe, les crimes de Mainfroi, les cruautés de Charles d’Anjou, les funestes croisades de saint Louis et sa fin déplorable ; la terreur des armes musulmanes ; plus encore les calamités de l’Italie désolée par les guerres civiles et les barbaries des tyrans ; enfin les alarmes religieuses, l’ignorance et le faible de tous les esprits qui aimaient à se consterner pour des prédictions d’astrologie : voilà les traits qui donnent à ces temps une physionomie qui les distingue. […] Tel fut Dante, qui conçut dans l’exil son poëme de l’Enfer, du Purgatoire et du Paradis, embrassant dans son plan les trois règnes de la vie future, et s’attirant toute l’attention d’un siècle où on ne parlait que du jugement dernier, de la fin de ce monde et de l’avènement d’un autre.

1164. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

On l’y voit fine, gracieuse, d’une blancheur de teint éblouissante, d’une taille et d’un corsage de reine ou de déesse, et L’Hôpital lui-même, à sa manière, dans un grave épithalame, l’avait dit : Adspectu veneranda, putes ut Numen inesse : Tantus in ore decor, majestas regia tanta est ! […] Pour parvenir à ses fins, elle se réconcilie avec ce dernier et le détache des conjurés ses complices. […] et déjà blanchie avant l’âge ; quand on l’entend, dans la plus longue et la plus remarquable de ses lettres à Élisabeth (8 novembre 1582), lui redire pour la vingtième fois : « Votre prison, sans aucun droit et juste fondement, a jà détruit mon corps, duquel vous aurez bientôt la fin s’il y continue guère davantage, et n’auront mes ennemis beaucoup de temps pour assouvir leur cruauté sur moi : il ne me reste que l’âme, laquelle il n’est en votre puissance de captiver » ; quand on a entendu ce mélange de fierté et de plainte, la pitié pour elle l’emporte, le cœur a parlé ; ce doux charme dont elle était douée, et qui agissait sur tous ceux qui l’approchaient, reprend le dessus et opère sur nous à distance.

1165. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame la duchesse d’Angoulême. » pp. 85-102

Tout change, tout meurt ou se renouvelle ; les races les plus antiques et les plus révérées ont leur fin ; les nations elles-mêmes, avant de tomber et de finir, ont leurs manières d’être successives et revêtent des formes diverses de gouvernement dans leurs divers âges ; ce qui était religion et fidélité dans un temps n’est plus que monument et commémoration du passé dans un autre ; mais à travers tout, tant que la dépravation n’est pas venue, il y a quelque chose qui reste : l’humanité et les sentiments naturels qui la distinguent, le respect pour la vertu, pour le malheur, surtout immérité et innocent, la pitié qui elle-même n’est que le nom de la piété envers Dieu en tant qu’elle se retourne vers les infortunes humaines. […] Mais à la fin de cette année 1795, si l’enveloppe gardait en elle quelque chose de la première jeunesse, l’âme était mûre, elle était faite et aguerrie désormais. […] Nettement), c’est lorsqu’à Mittau, en mai 1807, elle veut soigner et assister jusqu’à la fin l’abbé Edgeworth de Firmont, ce même prêtre qui avait accompagné Louis XVI jusqu’à l’échafaud.

1166. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Les regrets. » pp. 397-413

J’aurais grand besoin cette fois qu’un moraliste fin, discret, adroit et prudent, un Addison, me prêtât son pinceau sans mollesse et sans amertume : car c’est d’un mal moral que je voudrais traiter, et d’un mal présent ; j’ai en vue de décrire la maladie d’une partie notable de la société française (de la fleur et non pas du fond de cette société), et, en la décrivant au naturel, de faire sentir à de belles et fines intelligences qu’elles ont tort de loger et d’entretenir si soigneusement en elles un hôte malin qui, à la longue, est de nature à porter atteinte à la santé même de l’esprit. […] Là est l’écueil, là est la tentation en effet pour ceux qui ont dû se lever de table avant la fin du repas : ils aiment à se persuader qu’à partir de là l’empoisonnement commence.

1167. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Ducis. » pp. 456-473

Les scènes, même gâtées de Shakespeare, mais appropriées en gros à un public qui ne savait rien de l’original et qui s’était accoutumé à croire que Ducis l’embellissait, donnaient à ce genre bâtard de tragédie un intérêt extraordinaire, et le jeu de Talma sut l’élever vers la fin jusqu’aux apparences de la beauté. […] C’est un frère (Farhan) qui se croit amoureux de sa sœur, et une sœur (Saléma) qui se croit éprise de son frère ; mais, à la fin, il se trouve que ce n’est qu’une sœur adoptive : sans quoi, Ducis dérobait d’avance à Chateaubriand la situation de René et d’Amélie. […] Au moment où je vous écris, disait-il à Bernardin de Saint-Pierre, à qui la plupart de ces jolies lettres de la fin sont adressées, je suis seul dans ma chambre : la pluie tombe, les vents sifflent, le ciel est sombre, mais je suis calme dans mon gîte comme un ours qui philosophe dans le creux de sa montagne.

1168. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre I : Principe de la métaphysique spiritualiste »

Ampère avait sans doute déjà marqué son rang dans la philosophie par son éminent ouvrage sur la Classification des sciences, auquel avaient été joints des fragments d’une psychologie à la fois fine et confuse ; mais la part qu’il pouvait avoir eue à l’établissement du spiritualisme nouveau était presque entièrement inconnue. […] Ampère et vers la fin M.  […] Ce qui est l’objet de l’intuition, c’est le sujet pensant lui-même, sujet qui ne se disperse pas et ne s’épuise pas dans les phénomènes, mais dont le fond substantiel aussi bien que l’origine et la fin échappe à toute intuition.

1169. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Gustave Droz » pp. 189-211

Et quand ces écrits sont des articles, lus à distance les uns des autres, c’est charmant ; mais quand le tout est ramassé et massé dans un seul volume, qu’on lit d’une haleine, on finit par trouver que c’est trop de poudre comme cela, et on pense malgré soi à la fameuse anecdote du glorieux bailly de Suffren, qui avait l’habitude de fourrer de bien autres poudres que celles-ci dans son tabac d’Espagne, et qui, un jour qu’on voulut l’attraper et le corriger de ce goût étrange, en ne mettant, au lieu de tabac, que de cette poudrette dans sa tabatière, dit avec la majesté du connaisseur, après avoir aspiré fortement jusqu’au fin fond de son nez héroïque ce qu’il croyait du tabac encore : « Il est bon, mais il y en a trop !  […] — ayant toujours sous sa diable de plume, qu’on ne peut s’empêcher d’aimer, le mot impertinent, très réussi, quand il s’agit des choses religieuses, Droz, qui a même trouvé dans la monotonie de son procédé contre la dévotion du xixe  siècle la punition de s’en être moqué, Droz, qui prononce le nom de Dieu vers la fin de son livre, quand il est ému, aussi bêtement qu’un bourgeois, lui, le spirituel artiste ! […] il en a fait, à la fin de son livre, un saint martyr, — martyrisé pour la foi.

1170. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Note »

« Ce 7 décembre 1834. » Les explications données par Béranger réparèrent un peu les effets de la médisance et maintinrent de bons rapports entre nous, comme le prouve la lettre suivante, postérieure de quelques mois ; il y est question de bien des choses qui ne sont pas hors de propos dans ces volumes de contemporains : « Mon cher Béranger, « Une petite circonstance que je vous dirai (à la fin de ma lettre) me fournissant le prétexte de vous écrire, je le saisis avec une sorte d’empressement, bien justifié par le regret de ne vous avoir pas dit adieu et par l’incertitude où je suis du temps où je vous reverrai. […] Il me  faudrait deux ou trois mois pour mettre à fin des pièces commencées ou projetées qui, avec ce que j’ai déjà, seraient un troisième volume à ajouter à Joseph Delorme et aux Consolations, volume que je ne publierai pas quand il sera achevé, mais qui alors me laissera libre pour quelque autre essai poétique.

1171. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — Oberman, édition nouvelle, 1833 »

jouissons du seul plaisir qui nous reste ; regardons couler nos jours rapides, savourons l’amère volupté de nous comprendre et de nous sentir tous entraîner pêle-mêle : du moins nous nous perdons ensemble, nous n’allons pas seuls vers la fin terrible !  […] Si, dans une année ou deux, la vie ne me paraît pas claire, j’y mettrai fin.

1172. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « PENSÉES » pp. 456-468

En les livrant au lecteur qui m’aura suivi jusqu’à la fin de ce huitième volume de Portraits, je me persuade avoir affaire à-un ami. […] L’esprit (je l’entends au sens le plus fin) est une des choses dont on se passe le plus aisément entre soi dans la jeunesse : on a l’imagination, la sensibilité, le mouvement.

1173. (1874) Premiers lundis. Tome II « Thomas Jefferson. Mélanges politiques et philosophiques, extraits de ses Mémoires et de sa correspondance, avec une introduction par M. Conseil — II »

Comme il résulte des tables de mortalité d’alors, que la majorité des adultes qui existent à un moment donné, doit avoir quitté la vie au bout de dix-neuf ans environ, de telle sorte qu’à la fin de cette période une majorité nouvelle remplace la première, Jefferson conclut que toute dette publique dont le remboursement ne se fait pas avant la dix-neuvième année, à partir du jour de l’emprunt, tombe sur des générations qui ne l’ont pas contractée, et qui réellement ont le droit de ne pas se croire obligées en bonne morale. […] Jefferson, au reste, doué d’un esprit exact et sagace, avait pénétré assez avant, sur la fin de la vie, dans les matières métaphysiques ; on voit dans une lettre à John Adams qu’à l’exemple de Locke, Stewart, Bonnet, il inclinait à être déiste matérialiste, c’est-à-dire à considérer la pensée comme liée nécessairement à quelque atome de matière subtile : ce qui ne l’empêchait nullement de croire à l’immortalité.

1174. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre VI. Le charmeur Anatole France » pp. 60-71

Car pourquoi la comtesse Martin, si fine, craint-elle d’avouer qu’elle sort, mais qu’elle est définitivement sortie, des bras de Le Mesnil ? […] France avait voulu écrire le roman de la jalousie, définitif, il aurait eu tort de poser Dechartre second amant, parce que la jalousie, en son cas, est trop évidente, trop naturelle, et pas assez fine.

1175. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes maudits » pp. 101-114

Ce poète débuta, rare et sensitif, avec un goût de l’exquis, du ténu, du fin et du très fin qui ne fit que s’accentuer jusque, pour s’y épanouir, aux Romances sans paroles.

1176. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Conclusions » pp. 169-178

Et il est vrai que ce fut une bacchanale monstre, une orgie effrénée où, pour l’illustration des mœurs baptisées « fin de siècle », on voit des princesses enlever des tziganes et des têtes couronnées folâtrer avec des danseuses impubères. […] Ces mœurs « fin de siècle » ne sont pas à proprement les siennes.

1177. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIV. Rapports de Jésus avec les païens et les samaritains. »

Il violait ouvertement le sabbat, et ne répondait aux reproches qu’on lui en faisait que par de fines railleries. […] Il fonda le culte pur, sans date, sans patrie, celui que pratiqueront toutes les âmes élevées jusqu’à la fin des temps.

1178. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre V. Harmonies de la religion chrétienne avec les scènes de la nature et les passions du cœur humain. — Chapitre II. Harmonies physiques. — Suite des Monuments religieux ; Couvents maronites, coptes, etc. »

Il y a dans les choses humaines deux espèces de natures placées, l’une au commencement, l’autre, à la fin de la société. […] Voyez la note L à la fin du volume.

1179. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 5, explication de plusieurs endroits du sixiéme chapitre de la poëtique d’Aristote. Du chant des vers latins ou du carmen » pp. 84-102

Notre auteur dit encore à la fin de ce chapitre, et après avoir discouru sommairement sur la fable, les moeurs, les maximes, la diction et la melodie de la tragedie. " de ces cinq parties, celle qui fait le plus d’effet, c’est la melopée. […] Cet auteur se demande encore à lui-même dans un autre ouvrage, pourquoi le choeur ne chante pas dans les tragedies sur le mode hypodorien ni sur le mode hypophrygien, au lieu qu’on se sert souvent de ces deux modes dans les rolles des personnages, principalement sur la fin des scenes, et lorsque ces personnages doivent être dans une plus grande passion.

1180. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le marquis de Grignan »

Il était de l’an mil, et de plus loin que l’an mil, cette année de la fin du monde ! […] Ce n’est plus du petit et imperceptible Grignan qu’il s’agit, c’est de toute la noblesse de France à la fin du xviie  siècle !

1181. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Rome et la Judée »

Puisqu’il voulait raconter la fin de la Judée sous les pieds de Rome, n’avait-il pas à nous montrer les figures de Galba, d’Othon, de Vitellius, de Vespasien et de Titus, le preneur de Jérusalem, se détachant, par le côté individuel et humain, sur des événements plus grands que l’homme, des événements de la Providence ! […] Quoique la spécialité biographique, l’art de faire bomber ou creuser un visage, soit ce qui a le plus résisté dans le talent fin et curieux de Champagny, qui fut plutôt, autrefois, dans son meilleur temps, un graveur historique qu’un historien, et qu’on ait reconnu sa pointe, malgré son émoussement, dans les profils qu’il trace d’Othon, de Vespasien et de Vitellius, il est moins heureux cependant avec des têtes comme celles d’Apollonius, de Simon le Magicien et de Cérinthe, que Suétone et Tacite ne lui ont pas préparées, marquant avec l’ongle, leur ongle coupant et terrible, les endroits où le burin devait appuyer !

1182. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Tourgueneff »

Lui est un chasseur, un vrai chasseur, mais il ne tire pas que la grosse ou que la fine bête, et son observation, — quand elle s’égaille, comme disaient les Chouans, des chasseurs aussi, mais terribles !  […] pas son modèle (car il pense à Sterne, notre russe imitateur, il y pense d’autant plus qu’il n’en dit rien, le fin compère !)

1183. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Lefèvre-Deumier »

Singulier mélange de vérité et d’afféterie, de grandeur et de pincé, de beauté plus fine et plus étincelante que pure, et d’incroyable bizarrerie, Lefèvre-Deumier a eu les défauts des romantiques de la première heure ; mais il n’a pas eu ceux des romantiques de la dernière, qui no sont plus que des rimeurs mécaniciens. […] Mais n’y a-t-il pas dans cette poésie antithétique, dure, noueuse, qui heurte, dans un rapprochement si imprévu, l’idée de la vallée de Josaphat contenant le monde ressuscité à la fin des temps et l’idée du champ de la mémoire contenant aussi l’univers et son passé dans la tête de chaque homme en particulier, n’y a-t-il pas quelque chose de cherché, d’efforcé, d’insolite, qui sent l’alchimie d’un cerveau plus ou moins puissant, mais qui n’est pas l’originalité franche des grands poètes, — qui n’est pas le sang pur et si facilement jaillissant de la véritable originalité ?

1184. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Deltuf » pp. 203-214

Que si, au contraire, ce titre d’Aventures parisiennes donné à un livre d’observation d’intérieur, de coin du feu, de sentiment raffiné, est une ironie détournée contre cette société devenue si uniformément plate à force de civilisation, et dans laquelle chacun de nous n’a plus d’autres aventures à courir que dans les deux pouces cachés de son propre cœur, elle est vraiment trop détournée, cette ironie ; c’est là une intention qui ne sera pas aperçue, et l’auteur aura manqué son trait, comme le joueur au billard manque la bille pour avoir voulu la prendre trop fin. […] Deltuf, qui a l’œil aux nuances et qui, quoique fin, a parfois le naturel de la force, était digne, ce me semble, d’entr’ouvrir ce sujet superbe et de nous donner une confession qui aurait été la confession de toute une vie, et non plus celle d’un moment dans la vie, comme La Confession d’Antoinette.

1185. (1930) Les livres du Temps. Troisième série pp. 1-288

… D’un point de vue plus haut, la fleur est une fin en soi. […] Vérone, Londres, la province, Paris même fournissent de fins croquis à M.  […] Pour échapper au ridicule, il lui faut absolument faire une fin. […] Henri de Régnier confirme dans une fine et ingénieuse analyse. […] Jacques de Lacretelle est généralement juste et fin.

1186. (1888) Portraits de maîtres

On en retrouvera dans tous ses recueils jusqu’à la fin de sa course lyrique. […] À la fin le poète illumine en quelque sorte le visage de Socrate. […] Il rêve la fin des haines comme tous les grands esprits l’ont rêvée. […] Il a, vers la fin de sa vie, parlé au Sénat du second Empire, écrit au Temps en homme libre, en homme courageux. […] Le premier livre contient ces deux parties distinctes : fin de la Convention, exorde de la fortune napoléonienne.

1187. (1930) Physiologie de la critique pp. 7-243

Ne souhaitons pas la fin d’un procès qui serait la fin des lettres. […] C’est seulement à la fin de l’Ancien Régime que s’établissent des cours publics tels que nous les voyons aujourd’hui. […] Faute d’avoir atteint cette fin, Flaubert demeure dans le second ordre. […] Un art de jouir, sans aucune fin utile. […] Fine critique française ou critique européenne d’information et de comparaison ?

1188. (1908) Jean Racine pp. 1-325

À la fin, il le trouve aussi malin que d’Ennery. […] Nicole était un écrivain lent, mais un moraliste très fin. […] non) jusqu’à la fin de sa vie. […] Vers la fin il se néglige et s’abandonne tout à fait. […] Et la fin est belle.

1189. (1938) Réflexions sur le roman pp. 9-257

L’idéal de la pensée est en avant de l’homme, dans une fin, et non en arrière, dans un commencement. Le fait de la pensée devient œuvre d’art en tant qu’il est cette plénitude et cette fin. […] La semaine parisienne n’eût pas été une table complète sans cette salière, sel de cuisine d’un côté, sel fin de l’autre. […] Jaloux dans La Fin d’un beau jour. […] Bourget écrira encore jusqu’à la fin de sa carrière ; mais sans doute y en aura-t-il plusieurs de médiocres.

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