Comme Byron, c’est un fils de la Bible, — de cette Bible qui est le fond de tous les grands génies anglais sans exception, tandis qu’elle n’a été chez nous que le fond du génie de deux hommes. […] J’ai dit plus haut que l’auteur de Guy Livingstone était, comme tous les grands écrivains de son pays, un fils de la Bible, qui est la magna parens de tout ce qui est supérieur en Angleterre.
« Turenne meurt, tout se confond, la fortune chancelle, la victoire se lasse, la paix s’éloigne, le courage des troupes est abattu par la douleur et ranimé par la vengeance ; tout le camp demeure immobile ; les blessés pensent à la perte qu’ils ont faite et non aux blessures qu’ils ont reçues ; les pères mourants envoient leurs fils pleurer sur leur général mort, etc. » Cependant, malgré l’éloquence générale et les beautés de cette oraison funèbre, peut-être n’y trouve-t-on point encore assez le grand homme que l’on cherche ; peut-être que les figures et l’appareil même de l’éloquence le cachent un peu, au lieu de le montrer ; car il en est quelquefois de ces sortes de discours comme des cérémonies d’éclat, ou un grand homme est éclipsé par la pompe même dont on l’environne. […] Il y a des mots qui disent plus que vingt pages, et des faits qui sont au-dessus de l’art de tous les orateurs ; par exemple, le mot de Saint-Hilaire à son fils : Ce n’est pas moi qu’il faut pleurer, c’est ce grand homme ; et ce trait du fermier de Champagne qui vint demander la résiliation de son bail, parce que, Turenne mort, il croyait qu’on ne pouvait plus ni semer, ni moissonner en sûreté ; et cette réponse, si grande et si simple, à un homme qui lui demandait comment il avait perdu la bataille de Rhétel, par ma faute ; et cette lettre qu’il écrivit au sortir d’une victoire : « Les ennemis sont venus nous attaquer, nous les avons battus ; Dieu en soit loué.
Il naquit à Paris, le 11 décembre 1810, dans une vieille famille où l’amour des lettres était de tradition et où tout le monde, de père en fils, avait de l’esprit. […] Il y avait des fanfares, des princes, les quatre facultés en grand costume, et son fils était si joli ! […] Au moment où Mme de Musset-Pathay traçait ces lignes, la jeunesse de son fils était finie. […] Ensuite Mme de Musset serait au désespoir si elle apprenait la maladie de son fils, ainsi n’en soufflez mot. […] Il y a des siècles que nous sifflons de père en fils… Tu n’es pas mon fils ; tu n’es pas un merle. » L’excellent M. de Musset-Pathay avait pris les choses moins au tragique, mais il croyait tout de bon, après le premier volume de son fils, que ce n’était pas là siffler.
Picard est le fils de ses œuvres et fut marin, puis tâta un peu de tout, même de la vache enragée. […] Mon Dieu m’a dit : Mon fils il faut m’aimer. […] Le pauvre poète, fils d’une patrie jadis meurtrie et vaincue, mais pleine encore du saint espoir, a fait ces vers que je ne vous demande pas d’admirer, mais d’aimer un peu. […] Racine, fils d’un fonctionnaire de l’État, eut les avantages d’une éducation solide et de l’indépendance pécuniaire. […] Il ne tarda pas à épouser une jeune femme charmante qui lui donna un fils.
Cet homme, aussi capable de descendre que de monter, est maintenant réfugié à douze milles de Florence, dans la vallée reculée et pierreuse de San-Casciano, thébaïde de la Toscane ; il y possède pour tout bien une métairie et quelques champs d’oliviers, dont l’huile et les fruits nourrissent d’économie lui, sa femme, ses fils et ses filles, auxquelles il faudra trouver des dots sur les rognures de cette métairie. […] Il soigna l’éducation de son fils comme s’il l’eût senti prédestiné aux grandes choses. […] Une seule de ces circonstances mérite d’être relatée, parce qu’elle donna lieu à la longue résidence de Machiavel auprès de César Borgia, fils du pape Alexandre VI. […] Fils d’un pape espagnol, hardi comme un aventurier, intrépide comme un chevalier, politique comme un diplomate, perfide comme un brigand, il aspirait à fonder en Italie, par la puissance papale de son père, une dynastie des Borgia. […] XVI Une analyse historique profonde, lucide et pénétrante de la conduite du pape Alexandre VI et de César Borgia, son fils, pour se créer une vaste domination en Italie, est présentée ici non comme modèle, mais comme exemple, à Laurent de Médicis, dans le livre du Prince : là est le venin.
Ce père, comme celui de Montaigne, mit tous ses soins à cultiver les dispositions de son fils qui annonça de bonne heure une grande vivacité d’intelligence. […] Il hérita des biens et de la charge de son oncle, qui, après la perte d’un fils unique, reporta sur son neveu toutes ses affections. […] Il avait aussi rencontré lord Chesterfield, écrivain élégant, mais d’une morale un peu relâchée, même dans les conseils qu’il donne à son fils, enfant naturel qu’il promenait à travers le monde. […] Il avait eu deux filles et un fils de Jeanne de Lartigues avec qui il s’était marié dès 1715. […] Il n’est pas inouï de voir des États hypothéquer leurs fonds pendant la paix même, et employer pour se ruiner des moyens qu’ils appellent extraordinaires, et qui le sont si forts, que le fils de famille le plus dérangé les imagine à peine.
Ils m’apprirent les longues histoires de Cronos, qui a créé le monde, et de son fils, qui a, dit-on, accompli un voyage sur la terre. […] Je serai injuste pour ce qui ne te touche pas ; je me ferai le serviteur du dernier de tes fils. […] Il fit une véritable révolution littéraire. jusque-là, les Quatre fils Aymon et Renaud de Montauban avaient eu la vogue. […] V Un personnage singulier, qui resta longtemps pour nous une énigme, compta pour quelque chose parmi les causes qui firent de moi, en somme, bien plus un fils de la Révolution qu’un fils des croisés.
Dumas fils, M. […] Et aujourd’hui, qui pourra nier qu’une Sapho ou qu’un Assom m oir ne prenne pas l’attention de la France, tout autant qu’une pièce d’Émile Augier ou d’Alexandre Dumas fils ? […] Augier avait eu besoin de la volonté de l’Empereur pour se faire rendre par la censure le Fils de Giboyer ; M. Alexandre Dumas fils, de l’intervention de M. de Morny, pour faire lever l’interdiction de la Dame aux Camélias. — Et puisque ici les noms de ces deux maîtres du théâtre moderne viennent sous notre plume, disons à M. […] Alexandre Dumas fils, combien nous avons été consolés par les bravos donnés par eux à une pièce, qu’honorait encore l’applaudissement de Mme Sand.
René était un cadet de Bretagne, destiné à l’Église ; selon l’usage aristocratique on le sacrifiait, ainsi que ses quatre sœurs, au fils aîné. […] L’académicien Arnault faisait représenter au théâtre de la République, Oscar fils d’Ossian, tragédie en cinq actes. […] Des convoitises ardentes, chauffées à blanc par la vue du succès et comprimées par les réalités de leurs positions, torturaient les plus médiocres des fils de la bourgeoisie, subitement émancipée ; pour endormir leurs appétits irrités que rien ne parvenait à rassasier, ils s’enivraient d’idéal, ainsi que d’un opium, ils s’embarquaient pour le pays des chimères, pour le monde du mensonge et de la poésie. […] Une demoiselle de la Fronde aurait sauté par-dessus les murs de vingt couvents pour obéir à son cœur ; Mlle de La Vallière plantait là, sans façons, le Bon Dieu et ses saints, la Vierge Marie et son fils Jésus, quand son royal amant lui faisait un signe. […] La célèbre Mme Cottin, dans son premier roman publié en 1798, lu et admiré pendant un demi-siècle, en 1844 on le republiait encore, l’héroïne, « la plus sublime des femmes », Claire d’Albe écrit à son amant, le protégé de son mari, qui le traite comme un fils : « L’image de ce bonheur que vous me demandez égare mes sens et trouble ma raison ; pour le satisfaire, je compterais pour rien la vie, l’honneur et jusqu’à ma destinée future : vous rendre heureux et mourir après serait tout pour Claire : elle aurait assez vécu. » Elle se donne à son amant « abattue par les sensations… au bas de son jardin, sous l’ombre des peupliers, qui couronnent l’urne de son père et où sa piété consacra un autel à la divinité ».
Hermann, un fils de roi, se trouve appelé au pouvoir par la maladie de son vieux père. […] Fils, je suis la Justice. […] Fils du peuple, il montre la vie du peuple. […] Ils sont irritables, nos jeunes romanciers, surtout quand ils se savent fils et petits-fils de dieux ! […] Léon Daudet, sans imiter son père (car que deviendrait la vie, si les fils ne faisaient que répéter les pères ?)
. — Le Fils de l’homme, avec Méry (1829). — Waterloo, avec Méry (1899)
. — Le Fils naturel (1858). — Le Père prodigue (1859)
CRÉBILLON, [Claude-Prosper Jolyot de] fils du précédent, né à Paris en 1707, mort dans la même ville en 1777.
Il jeta un coup d’œil rapide sur les Esquisses que Bachelier a faites d’après le poème de Gesner, et il mit sous son bras celle où l’on voit Adam soulevant le cadavre de son malheureux fils, une de ses filles éplorée à ses pieds, et sa femme échevelée sur le fond.
ubi et ibi sont des adverbes de lieu ; on les fait servir aussi par imitation pour marquer le tems, (…), après que ces mots furent dits, après ces paroles. (…) n’alâtes-vous pas sur le champ gronder votre fils ? […] Tobie a dit la même chose à son fils tout simplement : (…). […] On dit aussi un benjamin, faisant allusion au fils bien aimé de Jacob. […] Qu’avez-vous, mon fils ? […] Il y a des mots rélatifs, tels que pére, fils, époux, etc. ; nous en avons parlé ailleurs.
Allusion à un article de Revue, la Ruche populaire (octobre 1843), dans lequel il était raconté qu’un père de famille, ouvrier, après avoir entendu lire tout haut le soir, à la veillée, par un de ses fils, le chapitre du Lapidaire, dans les Mystères de Paris, s’était écrié, en déguisant mal son émotion (il ne voulait pas laisser voir qu’il pleurait) : « Eh bien !
Fléchier, âgé de trente-trois ans alors, fit le voyage d’Auvergne avec M. de Caumartin, maître des requêtes, dont il élevait le fils.
Pour lui, le monde est fils de notre pensée et de notre volonté.
Voyez Jasmin , dans son fils de maçon tué à l’ouvrage ou dans son Aveugle !
Denis, en 1624, mort à Paris en 1689, étoit fils naturel de François Luillier, Maître des Comptes, qui le légitima en 1642.
Tout à coup il est reconnu par un gentilhomme russe exilé, comme étant Démétrius, le fils d’Ivan le Terrible, qu’on croyait avoir été assassiné par l’usurpateur Boris. […] Le peuple accourt de tous côtés autour de lui, et Marfa, la veuve d’Ivan le Terrible, s’échappe du couvent, où elle a été ensevelie vivante par Boris, pour venir au devant de son fils. D’abord elle semble ne point le reconnaître, mais par la douceur de sa voix, par l’éloquence de son langage, il la conquiert, et elle l’embrasse, en présence de l’armée et déclare qu’il est son fils. […] Coleridge a tracé son rôle avec une délicate subtilité, avec une vive pénétration, et la scène, dans laquelle Démétrius découvre qu’il n’est point le fils d’Ivan et n’a aucun droit au nom qu’il réclame, est extrêmement forte et dramatique. […] Parfois un ex-modèle qui a un fils, lui frisera les cheveux, lui lavera la figure, et le promènera d’un atelier à l’autre, bien savonné, bien reluisant.
Elle était médiocrement jolie, elle était sans dot ou à peu près (les fils dans ces familles ayant tout), elle était très-noble et ne pouvant déroger. […] Ce gentil monsieur, qui trotte déjà dans le cerveau de la pauvre fille, est un jeune étranger, Henri Meyer, fils d’un honnête marchand de Strasbourg, neveu d’un riche négociant de Francfort, et arrivé depuis peu à Neuchâtel pour y étudier le commerce ; c’est un apprenti de comptoir, rien de plus. […] Grâces, talents, âme céleste, fortune même, tant de perfections ne purent fléchir un père ni obtenir à son fils le consentement pour l’union. […] En supposant que mon fils ne courbe jamais la règle, mais que, dans certains cas, il la méconnaisse, la brise, la jette loin de lui, est-il ou n’est-il pas ce qu’il veut que l’on soit ? […] etc., etc. ; — sous le nom de l’abbé de La Tour : les trois Femmes, 1797 ; Sainte-Anne ; Honorine d’Uzerche ; les Ruines d’Yedburg ; — Louise et Albert, ou le Danger d’être trop exigeant, 1803 ; — Sir Walter Finch et son fils William, 1806 ; — le Noble, etc., etc. — On en trouverait d’autres qui n’ont jamais paru qu’en allemand ; il y a des lettres d’elle imprimées dans les œuvres posthumes de son traducteur, Louis-Ferdinand Herder (Tubingen, 1810).
Pitt, l’Annibal anglais, meurt au moment où il renoue les fils d’une coalition dans sa main. […] J’ai depuis demandé une pension pour moi et pour mon fils, mais j’étais étrangère, je n’ai pu l’obtenir, et je suis venue chez la maîtresse de cette demeure, qui a bien voulu m’accueillir et me confier l’éducation de ses enfants.” […] “Eh bien, madame, lui dit-il, vous aurez une pension, et quant à votre fils, je me charge de son éducation.” […] Le récit des embûches dressées en Espagne au malheureux roi Charles IV et à ses fils, l’astuce avec laquelle Napoléon attire cette cour à Bayonne et où il détrône le père par le fils, le fils par le père, est d’une implacable sévérité.
… « Quoi donc me sépare aujourd’hui des autres fils d’Adam ? […] Le vieux duc de Mantoue, père du libérateur du Tasse, charmé de voir son fils lié d’affection avec le premier des poètes d’Italie, lui fit préparer des appartements somptueux dans son propre palais, le vêtit du costume et des armes d’un chevalier, et ordonna qu’il fût traité par ses serviteurs comme le plus illustre des hôtes. […] Sa sœur lui devait de la reconnaissance, car il avait placé ses deux fils, ses neveux, l’un au service du duc de Mantoue, l’autre à la cour du duc de Parme. […] Le comte de Paleno, fils du grand amiral du royaume, alla à sa rencontre, à cheval, avec un cortège d’honneur et voulut loger le poète dans le palais de son père. […] Il lui répond : Ô mon fils, ma famille et mes troupeaux ont toujours été à l’abri des injures et des outrages, et le bruit des combats n’a point encore troublé notre retraite.
C’est que, rêvant déjà ce qu’à présent on sait, Il chantait presque à l’heure où Jésus vagissait… Dieu voulait qu’avant tout, rayon du Fils de l’homme, L’aube de Bethléem blanchît le front de Rome. […] Il ne fut point abbé ni prieur, il ne remplit point de grande charge ecclésiastique. « Mon fils, lui dit Jésus-Christ, ne vous affligez point si vous voyez qu’on honore et qu’on élève les autres, pendant qu’on vous méprise et qu’on vous abaisse… On confiera aux autres différents emplois et l’on ne vous jugera capable de rien. […] Ses lettres à son ami Boileau, à son fils Jean-Baptiste, d’une simplicité si vraie, respirent la plus rare beauté morale ; et quelle tendresse on devine sous cette forme prudente et contenue, imposée par la « politesse » du temps et par la pudeur chrétienne ! […] On est d’accord aujourd’hui pour croire au récit de son fils Louis, à ce Mémoire sur la misère du peuple, confié par Racine à Mme de Maintenon. […] Cette blonde réjouie, expansive, drue, d’un sang passionné (vous vous rappelez la sombre ardeur de son aïeule Chantal, enjambant le corps d’un fils pour entrer au cloître), cette femme trop bien portante, veuve à vingt-six ans et qui demeura évidemment honnête, eut pour exutoires ses lettres — et Mme de Grignan.
Le Fils de Dieu ? […] D’après l’Église, il enseigne qu’il est la seconde personne de la Trinité, fils de Dieu le Père, qu’il est descendu sur la terre pour racheter par sa mort le péché d’Adam. […] Il nous dit fils de l’Homme — membres de l’Homme, plutôt — éléments de l’Organisme total. […] Malade, il oubliera les besoins de la santé, éprouvera plus grande la joie de se voir fort et jeune, dans la jeunesse et la vigueur de son fils. […] Il est le fils possible de notre sang moderne, et le fils prochain, si les néants qui nous aveuglent, enfin se dissipent, éclairant à chacun la sûre et joyeuse voie de son bonheur.
Il n’est pas un romancier comme Richardson, par exemple, quoique Richardson ait été le premier ou l’un des premiers feuilletonistes de l’Angleterre, et que Clarisse ait été publiée par chapitres dans un journal, ni plus ni moins que Le Fils du diable ou Le Capitaine fantôme. […] L’auteur des Mystères de Londres, des Amours de Paris, du Fils du diable, du Bossu, des Fanfarons du Roi, et de tant d’autres ouvrages, est, dans l’ordre du roman, ce que les mélodramaturges sont dans l’ordre du drame, et ils ont beau tresser et tordre, dans les implications et les complications de leur œuvre, les événements, les incidents, les péripéties, les surprises, les mélodramaturges du roman comme ceux du drame n’en sont pas moins obligés, dans une mesure quelconque, à la passion, sous peine de n’être plus que des joueurs d’échecs ou de casse-têtes chinois littéraires. […] Fils de ce romantisme qui, en passant, a laissé partout une lave incandescente de vie qu’on n’éteindra plus, Féval ne procède jamais à la manière incolore de ce pauvre diable de Le Sage, à peu près poétique comme son nom, mais il n’en trouble pas moins la hiérarchie des choses, dans son système de roman, en mettant en premier l’intérêt des événements, qui devrait être le second, et en second l’intérêt des sentiments, qui est certainement le premier… Et ne croyez pas qu’il n’en ait point l’intelligence ! […] Il faut bien le rappeler, quoique tout le monde et lui-même le sachent, le vrai talent de Paul Féval, sa profondeur, son essence, son originalité, la saveur embaumante de son talent, lui viennent de cette terre de Bretagne dont il est le fils. […] Aussi, diront-ils probablement avec une mélancolie à faire mourir de rire : « Nous aimions mieux Le Fils du diable !
On a l’épilogue de l’Hermès presque achevé : toute la pensée philosophique d’André s’y résume et s’y exhale avec ferveur : Ô mon fils, mon Hermès, ma plus belle espérance ; Ô fruit des longs travaux de ma persévérance, Toi, l’objet le plus cher des veilles de dix ans, Qui m’as coûté des soins et si doux et si lents ; Confident de ma joie et remède à mes peines ; Sur les lointaines mers, sur les terres lointaines, Compagnon bien-aimé de mes pas incertains, Ô mon fils, aujourd’hui quels seront tes destins ? Une mère longtemps se cache ses alarmes ; Elle-même à son fils veut attacher ses armes : Mais quand il faut partir, ses bras, ses faibles bras Ne peuvent sans terreur l’envoyer aux combats. […] Ce qu’on y gagne surtout, c’est de ne conserver aucun doute sur la manière de travailler d’André ; c’est d’assister à la suite de ses projets, de ses lectures, et de saisir les moindres fils de la riche trame qu’en tous sens il préparait.
Sur un seul feu d’artifice, le duc de Gesvres gagne 50 000 écus par les débris et charpentes qui lui appartiennent en vertu de sa charge113 Grands officiers du palais, gouverneurs des maisons royales, capitaines des capitaineries, chambellans, écuyers, gentilhommes servants, gentilshommes ordinaires, pages, gouverneurs, aumôniers, chapelains, dames d’honneur, dames d’atour, dames pour accompagner, chez le roi, chez la reine, chez Monsieur, chez Madame, chez le comte d’Artois, chez la comtesse d’Artois, chez Mesdames, chez Madame Royale, chez Madame Élisabeth, dans chaque maison princière et ailleurs, des centaines d’offices pourvus d’appointements et d’accessoires sont sans fonctions ou ne servent que pour le décor. « Mme de la Borde vient d’être nommée garde du lit de la reine avec 12 000 francs de pension sur la cassette du roi ; on ignore quelles sont les fonctions de cette charge, qui n’a pas existé depuis Anne d’Autriche. » Le fils aîné de M. de Machault est nommé intendant des classes. […] La famille a représenté au roi le mauvais état des affaires de M. le prince de Pons, et Sa Majesté a bien voulu accorder à M. le prince Camille, son fils, 15 000 livres de la pension vacante par la mort de son père, et 5 000 livres d’augmentation à Mme de Marsan. » — M. de Conflans épouse Mlle Portail : « En faveur de ce mariage, le roi a bien voulu que, sur la pension de 10 000 livres accordée à Mme la présidente Portail, il en passât 6 000 à M. de Conflans après la mort de Mme Portail. » — M. de Séchelles, ministre qui se retire, « avait 12 000 livres d’ancienne pension que le roi lui conserve ; il a, outre cela, 20 000 livres de pension comme ministre ; et le roi lui donne encore outre cela 40 000 livres de pension » Parfois les motifs de la grâce sont admirables. […] 131 » On dirait que le don est modeste et que le mari est raisonnable Pour bien comprendre l’histoire de nos rois, posons toujours en principe que la France est leur terre, une ferme transmise de père en fils, d’abord petite, puis arrondie peu à peu, à la fin prodigieusement élargie, parce que le propriétaire, toujours aux aguets, a trouvé moyen de faire de beaux coups aux dépens de ses voisins ; au bout de huit cents ans, elle comprend 27 000 lieues carrées. […] Il y a vingt ans, les fils des ducs, des ministres, des gens attachés à la cour, les parents et protégés des maîtresses, devenaient colonels à seize ans ; M. de Choiseul fit jeter les hauts cris en rejetant cette époque à vingt-trois ; mais, pour dédommager la faveur et l’arbitraire, il a remis à la pure grâce du roi, ou plutôt des ministres, la nomination des lieutenances-colonelles et des majorités qui jusqu’alors allaient de droit à l’ancienneté du service, les gouvernements et les commandements des provinces et des villes.
Je vois maintenant un prince révolutionnaire demander grâce tour à tour aux royalistes d’être un fils de la Convention, aux républicains d’être un roi sur un trône, aux étrangers d’être l’élu d’une insurrection, aux bonapartistes d’être un Bourbon, à la démocratie d’être un petit-neveu de Louis XIV, à l’aristocratie d’être l’élu d’une démocratie ; je le vois forcé de faire effacer ses armoiries sur les portes de son palais, comme un crime de sa naissance envers un peuple qui ne veut plus d’ancêtres ; forcé de donner à sa nièce, dans les cachots de Blaye, la question de la pudeur sacrée de la femme, de constater le flagrant délit de son sexe pour déconsidérer, par-devant témoins, ses partisans ; supplice que l’antiquité n’avait pas inventé et qu’un parti acharné contre la royauté exige d’elle comme une concession à l’ignobilité de sa haine. […] Elle fut retrouvée par moi ; elle consentit à déchirer en ma faveur le voile de veuve et le linceul de ses jeunes souvenirs ; elle m’envoya son fils d’un second lit, jeune homme d’un nom sans tache, d’un rang élevé, d’un cœur filial, d’une conversation aussi discrète qu’instructive. […] C’est ainsi que, voulant restituer à Robespierre son vrai caractère historique de fanatisme systématique et convaincu, d’aberration politique et sociale au commencement et de férocité désespérée à la fin, je recherchai avec soin pendant tout un hiver, à Paris, les moindres fils encore subsistants qui pouvaient se rattacher à cette figure, et dire non la vérité convenue, mais la vérité vraie et occulte sur ce tribun, précipité de sa dictature le 9 thermidor, journée dont Bonaparte, qui avait connu et fréquenté ce tyran du comité de salut public, disait à Sainte-Hélène que : « c’était un procès jugé, mais non instruit ». […] Fils de royaliste, royaliste moi-même de naissance, de tradition, d’éducation, pendant mes jeunes années, si Robespierre n’était pas mort, mon père n’aurait pas vécu, et toute ma famille aurait été victime de son système de rénovation de la France par l’extermination.
me dit-elle avec plus de bonté encore, et comme si elle avait parlé à un de ses fils (mais elle n’en avait jamais eu), eh bien ! […] Je frissonnai, je pâlis, je chancelai sur mes jambes, comprenant bien qu’il s’agissait de Hyeronimo ; mais, comme je marchais derrière le bargello, il ne s’aperçut pas de mon trouble et il poursuivit : CLXXX Un des hommes est un vieillard de Lucques qui n’avait qu’un fils unique, soutien et consolation de ses vieux jours ; la loi dit que quand un père est infirme ou qu’il a un membre de moins, le podestat doit exempter son fils du recrutement militaire ; les médecins disaient au podestat que ce vieillard, quoique âgé, était sain et valide, et qu’il pouvait parfaitement gagner sa vie par son travail. […] CLXXXI Les juges l’ont condamné : c’était juste ; mais quel est le cœur de père qui ne l’absout pas, et le cœur de fils qui n’adore pas ce criminel ?
Mellin de Saint-Gelais, fils ou neveu d’Octavien79, évêque d’Angoulême et poète lui-même, avait reçu plus d’instruction que Marot, son ami et son maître80. […] « Illustre, généreuse et héroïque ame, dit Rabelais parlant de sa mort, tout parfait et nécessaire chevalier à la gloire et protection de la France, que les cieuxrepetoient comme à eux deu par propriété naturelle. » L’amour des lettres et les talents se transmettaient alors du père au fils, comme un héritage, le plus souvent augmenté et amélioré par le fils. […] Horace, harpeur latin Estant fils d’un libertin Basse et lente ayoit l’audace Non plus moy, de franche race104.
Nous faisions beaucoup de vers latins ; mais on n’admettait pas que, depuis le poème de la Religion de Racine le fils, il y eût aucune poésie française. […] celle-là, mon fils, c’était la fille du broyeur de lin. […] Vois-tu, mon fils, on ne comprendrait plus cela maintenant, c’est trop ancien. […] Ces faillis petits nobles de petite ville, qui ne sont bons à rien et qui ne valaient pas le quart du vieux noble de campagne, n’auraient pas voulu d’elle pour leurs fils.
L’Écriture nous apprend notre origine, nous instruit de notre nature ; les mystères chrétiens nous regardent : c’est nous qu’on voit de toutes parts ; c’est pour nous que le Fils de Dieu s’est immolé.
Un fils était né de cette union.
Il s’y montre au-dessus du métier et de la routine : en lisant cette Méthode, on assiste à la manière toute pratique et toute vive dont il élève un de ses fils, et de laquelle sa fille, qui était présente, profita également. […] Son père, ravi de cette découverte, se mit désormais à cultiver la jeune fille comme il faisait de ses fils, et elle surpassa bientôt toutes les espérances. […] Cette personne honnête et probe croit à son lecteur, à son public, à l’affection qu’elle leur inspire, à l’intérêt que le monde témoigne pour la continuation et l’achèvement de son travail, à la compassion qu’il aura d’une interruption venue d’une cause si douloureuse ; elle se souvient de Cicéron pleurant sa fille Tullia, de Quintilien déplorant la perte d’un fils plein de promesses, et, tout en les imitant, elle verse de vraies larmes ; puis, en finissant, la mère chrétienne se retrouve et se soumet115.
on a toute la variété et les contrastes du tableau : un ancien eût fini peut-être par ce dernier trait et par cet image, mais Cowper ne s’y est pas tenu ; il y a mêlé son idée de fils d’Adam sur le travail qui est une peine et un châtiment, mais qui est devenu un moyen ou un gage de rachat. […] Si vaste et rapide est le coup d’œil de l’esprit, qu’en peu de moments je me retrace (comme sur une carte le voyageur, les pays parcourus) tous les détours de mon chemin à travers maintes années… Il poursuit de la sorte, et, par une association insensible, il arrive à se retracer quelques circonstances émouvantes de son passé ; une allusion directe nous ramène à la perte de son père, dont il se reproche de n’avoir pas assez apprécié l’amitié sous sa forme un peu sévère : « Un ami est parti, peut-être le meilleur ami de son fils, un père dont l’autorité, même quand elle se montrait en apparence le plus sévère et qu’elle rassemblait toute sa force, n’était que la contenance plus grave de la tendresse… » Puis tout d’un coup, et sans autre transition, il se met à tracer cet exquis et mémorable tableau qui a donné son titre au sixième livre, La Promenade d’hiver à midi. […] [NdA] En lisant ces vers À Marie, qui tournent sensiblement à la litanie pieuse, on ne peut s’empêcher de penser à cette autre Marie par excellence, la Vierge, celle dont il est dit dans la Divine Cornédie de Dante, par la bouche de Béatrix : « Il est au ciel une noble dame qui se plaint si fort de ces obstacles contre lesquels je t’envoie, qu’elle fléchit là-haut le jugement rigoureux. » C’est la confiance en cette Marie toute clémente et si puissante auprès de son fils qui a manqué à Cowper.
Il eut pour condisciples et pour amis de collège quantité de fils de famille qui devinrent depuis des personnages, et avec qui il resta lié. […] Que lui a fait ce malheureux qui vient de perdre son bien, dont la femme vertueuse vient de mourir, suivie d’un fils unique qui donnait les plus grandes espérances ? […] Il est question (p. 24) du comte de Verdun « dont la fille, dit-on, avait épousé la fille aînée du maréchal de Tallard. » Je serais dans une grande inquiétude et perplexité pour savoir, dans ce mariage, qui des deux était la fille ou le garçon, si Saint-Simon ne nous disait : « Le maréchal de Tallard s’en alla en Forez marier son fils aîné à la fille unique de Verdun, très riche héritière. » Le cardinal de Bouillon, qui a mécontenté Louis XIV, reçoit l’ordre de quitter Rome et d’aller en exil dans une de ses abbayes ; mais s’il quitte Rome, où le doyen des cardinaux se meurt, il court risque de ne pas devenir doyen du Sacré-Collège à son tour ; car il faut être à Rome pour succéder : « On peut juger de l’embarras du cardinal de Bouillon, entre l’exil et le décanat. » Ici on lit (p. 17) la même phrase avec cette différence : « … outre l’exil et le décanat », ce qui n’a aucun sens.
Elle aimait sans doute en lui le fils d’un des contemporains et des adorateurs de sa jeunesse ; mais si ce fils n’avait pas eu du bon sens et de la solidité sous ses airs légers, s’il n’avait pas eu du fonds, elle ne lui aurait point été une si invariable amie et protectrice. […] Il y a peu d’exemples de ce qui m’arrive, et que l’on perde dans la même semaine son petit-fils, sa petite-belle-fille et leur fils, tous de très grande espérance et très tendrement aimés.
Elle voyagea l’année suivante en Hollande et prit la résolution de mettre son fils (car elle avait un fils de son mari) à l’Université de Leyde, pour y suivre ses études et les y faire meilleures qu’en France ; cette résolution fit beaucoup jaser et prêta à la critique. Ce fils paraît lui avoir causé quelque peine, car elle prend soin de noter un changement avantageux qu’elle croirait, dit-elle, remarquer en lui, « si elle n’avait interdit à l’espérance aussi bien qu’à la crainte tout accès dans son cœur ; mais ces deux passions, ajoute-t-elle, amollissent trop le courage, et on les doit bannir autant qu’il est possible, lorsqu’on s’engage dans quelque entreprise importante. » Elle parle d’une « mélancolie profonde et trop justement fondée, suivie de la rougeole et d’un long état de langueur, qui l’ont concentrée en elle-même » et l’ont empêchée d’écrire.
Il aimait pourtant l’art en lui-même ; il avait de la conscience dans les bagatelles, il soignait extrêmement ses « chansons et autres breloques. » Mais voilà tout ; il ne songeait qu’à vivre, à rire, à s’amuser avec ses confrères du Caveau, et il fallut que Crébillon fils et d’autres amis clairvoyants l’avertissent qu’il pouvait mieux et plus pour qu’il s’avisât de s’élever jusqu’au genre de proverbes et de petites comédies où il a excellé. […] La Vérité dans le vin, c’est mieux qu’un conte de Crébillon fils : c’est dans son genre, La Farce de Patelin du XVIIIe siècle. […] Il est difficile d’intéresser la postérité à des conseils assez fins de tour et de forme, mais fort vulgaires de fond, donnés à un jeune employé des finances pour lui apprendre le moyen de se faire bien venir de ses chefs : « Mon cher fils, — mon cher enfant, — faites-vous une besogne particulière et séparée de vos devoirs journaliers ; intéressez l’amour-propre de vos supérieurs (voire directeur entre autres), en les consultant sur cette besogne particulière, en les priant d’être vos guides… C’est M. de Saint Amand qu’il vous importe d’enjôler (sans fausseté, pourtant).
Pour qui se complaît à ces ingénieuses et tendres lectures ; pour qui a jeté quelquefois un coup d’œil de regret, comme le nocher vers le rivage, vers la société dès longtemps fabuleuse des La Fayette et des Sévigné ; pour qui a pardonné beaucoup à Mme de Maintenon, en tenant ses lettres attachantes, si sensées et si unies ; pour qui aurait volontiers partagé en idée avec Mlle de Montpensier cette retraite chimérique et divertissante dont elle propose le tableau à Mme de Motteville, et dans laquelle il y aurait eu toutes sortes de solitaires honnêtes et toutes sortes de conversations permises, des bergers, des moutons, point d’amour, un jeu de mail, et à portée du lieu, en quelque forêt voisine, un couvent de carmélites selon la réforme de sainte Thérèse d’Avila ; pour qui, plus tard, accompagne d’un regard attendri Mlle de Launay, toute jeune fille et pauvre pensionnaire du couvent, au château antique et un peu triste de Silly, aimant le jeune comte, fils de la maison, et s’entretenant de ses dédains avec Mlle de Silly dans une allée du bois, le long d’une charmille, derrière laquelle il les entend ; pour qui s’est fait à la société plus grave de Mme de Lambert, et aux discours nourris de christianisme et d’antiquité qu’elle tient avec Sacy ; pour qui, tour à tour, a suivi Mlle Aïssé à Ablon, où elle sort dès le matin pour tirer aux oiseaux, puis Diderot chez d’Holbach au Granval, ou Jean-Jacques aux pieds de Mme d’Houdetot dans le bosquet ; pour quiconque enfin cherche contre le fracas et la pesanteur de nos jours un rafraîchissement, un refuge passager auprès de ces âmes aimantes et polies des anciennes générations dont le simple langage est déjà loin de nous, comme le genre de vie et de loisir ; pour celui-là, Mlle de Liron n’a qu’à se montrer ; elle est la bienvenue : on la comprendra, on l’aimera ; tout inattendu qu’est son caractère, tout irrégulières que sont ses démarches, tout provincial qu’est parfois son accent, et malgré l’impropriété de quelques locutions que la cour n’a pu polir (puisqu’il n’y a plus de cour), on sentira ce qu’elle vaut, on lui trouvera des sœurs. […] Le père du jeune gentilhomme s’étant opposé au mariage de son fils et de Caliste, mille maux s’ensuivirent, et la mort de Caliste les combla. […] D’Argental, le correspondant de Voltaire, et Pont-de-Veyle, étaient fils de Mme de Ferriol et amis d’enfance de Mlle Aïssé.
On sait le motif de presque toutes les hostilités et les antipathies d’alors : c’est que Boileau n’était pas sensible ; on invoquait là-dessus certaine anecdote, plus que suspecte, insérée à l’Année littéraire, et reproduite par Helvétius ; et comme au dix-huitième siècle le sentiment se mêlait à tout, à une description de Saint-Lambert, à un conte de Crébillon fils, ou à l’histoire philosophique des Deux-Indes, les belles dames, les philosophes et les géomètres avaient pris Boileau en grande aversion2. […] Fils d’un père greffier, né d’aïeux avocats (1636), comme il le dit lui-même dans sa dixième épître, Boileau passa son enfance et sa première jeunesse rue de Harlay (ou peut-être rue de Jérusalem), dans une maison du temps d’Henri IV, et eut à loisir sous les yeux le spectacle de la vie bourgeoise et de la vie de palais. […] Il se vantoit d’en avoir le premier parlé poétiquement, et par de nobles périphrases. » (Racine fils, Mémoires sur la vie de son père.)
Si un navire en perdition apparaît et disparaît tour à tour sur la cime ou dans la profondeur de ses lames, on pense aux périls des hommes embarqués sur ce bâtiment, on voit d’avance les cadavres que le flot roulera le lendemain sur la grève, et que les femmes et les mères des naufragés viendront découvrir sous les algues, tremblant de reconnaître un époux, un père ou un fils. — Émotion ! […] Or, soit que les fils fussent moins tendus, soit qu’ils fussent d’une nature plus élastique et plus plaintive, soit que le vent soufflât plus doux et plus fort dans l’une des petites harpes que dans l’autre, nous trouvâmes que les esprits de l’air chantaient plus tristement et plus harmonieusement dans les cheveux blancs que dans les cheveux blonds d’enfant ; et, depuis ce jour, nous importunions souvent notre tante pour qu’elle laissât dépouiller par nos mains son beau front. […] Fils d’un vieillard et d’une jeune épouse, Fénelon reçut de la nature la maturité de l’un et les grâces de l’autre.
La France reste catholique, mais elle accepte des fils protestants. […] Antoine de Montchrétien, né vers 1575, fils d’un apothicaire de Falaise. […] Pierre Charron (1541-1603), Parisien, fils d’un libraire, fut d’abord avocat, puis se fit théologien et prêtre.
Toutes ces circonstances de la vie de M. de Bonald sont racontées avec simplicité, et avec un sentiment très vif de religion domestique, dans une Notice écrite par l’un de ses fils, M. […] Après le licenciement de l’armée des princes, redevenant homme de famille, il vint se fixer à Heidelberg et se consacra à l’éducation de ses deux fils aînés, qu’il avait emmenés avec lui. […] Considérant la personne de l’Homme-Dieu dans tous ses états et toutes ses conditions, M. de Bonald dira : « Dans la famille, il est fils, il est parent, il est ami ; dans la société politique, il est sujet et même il est pouvoir ; dans la société religieuse, il est pouvoir et même il est sujet. » Cette antithèse de pouvoir et de sujet tient à la formule fondamentale de l’auteur ; mais comment ne pas l’oublier ici ?
Le cardinal de Tournon, l’ayant connu à Rome et apprécié pour ses qualités studieuses et morales, parla de lui à la Cour, lorsque le roi Henri II cherchait un précepteur pour ses deux fils, les ducs d’Orléans et d’Anjou (depuis Charles IX et Henri III), et Amyot fut choisi (1554). […] Rien ne peint mieux la morale d’une époque et d’une cour qu’une telle publication de la part d’un homme d’Église, précepteur en titre des fils du roi, une licence de cette force et qui paraît chose toute simple. Que l’on se figure, si l’on peut, le précepteur d’un fils de roi, depuis Bossuet jusqu’au digne et docte précepteur de M. le comte de Paris, s’avisant d’égayer par une publication de ce genre les travaux de son grave préceptorat.
Bertrand de Born, ce châtelain de Hautefort, en guerre avec ses voisins, en alliance avec le fils rebelle du roi d’Angleterre, est un poëte de la famille du séditieux Alcée ou de l’injurieux Archiloque. […] Maître à la fois de l’Allemagne, du royaume de Naples et de la Sicile, savant lui-même dans les langues anciennes et dans l’arabe, curieux d’Aristote comme d’Averroès, il fondait à Palerme une académie pour la langue vulgaire ; il y inscrivait et lui-même et ses deux fils, Enze et Mainfroy, tous deux faisant des vers, sans que le génie politique du dernier fût moins perfide et moins cruel. […] Quelle ode à la Fortune égale l’image et la leçon contenues dans ces vers : « Maintenant, ô mon fils, tu peux voir la coupe remplie de tous les biens pour lesquels se tourmente la race humaine.
On se fût cru à une première représentation d’Alexandre Dumas fils. […] Un grand benêt de fils aussi sot que son père. […] il donne dans d’impossibles bourdes qui ne tromperaient pas le dernier des sots ; je vois, moi, tous les fils blancs dont ses malices sont cousues ; ces fils sont gros comme des câbles, et, lui, l’idiot, il ne les aperçoit pas ! […] C’est elle qui, chargée d’approcher des fauteuils pour la compagnie, donnera au fils de M. […] Diafoirus entame un long éloge de son fils.
Les fils de Tarass sont revenus au logis, pour une nuit seulement. […] « Mes fils, mes fils bien-aimés ! […] Et on les lui prend, ces fils adorés, on les lui prend pour jamais. […] Après avoir lu Pères et fils ou Guerre et paix, nous disons : Ce n’est qu’un roman. […] lui répond son jeune fils, ami et disciple du terrible étudiant en médecine.
Le héros, fils d’un ennemi mortel, fils d’un prince, garde le plus qu’il peut l’incognito ; pour sauver celle qu’il aime et le vieillard que des félons veulent perdre, il ne voit rien de mieux que d’aller par monts et par vaux attaquer dans son antre un monstre effroyable, et de lui ravir les preuves d’une machination odieuse, qui, retirées des mains où elles sont tombées, pourront démasquer les traîtres.
L’abbé Fléchier, âgé de trente-trois ans, avant sa célébrité, mais déjà fort bien posé dans le monde, fait le voyage de Clermont en Auvergne à la suite de M. de Caumartin, maître des requêtes, dont le fils est son élève. […] Nau est le bras droit, cette digne mère qui est venue là pour tenir le ménage de monsieur son fils, occupe dans la relation toute la place qu’elle peut ambitionner ; elle préside à sa façon les Grands-Jours parmi les dames de la ville, les organise en assemblées de charité, les réglemente, les gronde, les fait taire, s’ingère dans les brouilleries des couvents, et prétend réformer jusqu’aux Ursulines.
Ginguené se prend aussitôt pour le jeune homme d’une tendresse fondée sur l’estime, il l’appelle son fils, il l’adopte en quelque sorte ; et c’est là en effet la vraie place de Victorin, à la suite et à côté de ces écrivains estimables qui espéraient en lui un rejeton. […] Il sera aisé de prévoir (écoutez bien ceci) à quelle hauteur lui-même doit s’élever un jour, lorsque le discours de ton fils (de Victorin) sera imprimé.
Le jeune marquis Wolfgang de Cadolles, fils d’émigré, s’enrôle dans l’armée de l’empereur par besoin d’action, patriotisme, amour de la gloire. […] Crépet a bien raison de dire dans sa Préface : « J’ai la conviction que ces documents ne peuvent que servir la mémoire de Baudelaire, en la dégageant, sous certains aspects, des ombres qui la couvraient. » On constatera, en feuilletant le volume, que Baudelaire fut un bon fils.
Au 5e, de ses fils bâtards, et de la querelle qu’il eut avec Janus. […] Francesco Andreini et Isabelle laissaient un fils, Giovanni-Battista Andreini, né en 1579, qui se distingua dans l’art qui avait illustré ses parents.
Marc-Aurèle laisse après lui des livres délicieux, un fils exécrable, un monde qui s’en va. […] Son culte se rajeunira sans cesse ; sa légende provoquera des larmes sans fin ; ses souffrances attendriront les meilleurs cœurs ; tous les siècles proclameront qu’entre les fils des hommes, il n’en est pas né de plus grand que Jésus.
Il a l’art de faire passer dans l’esprit de ses lecteurs les sentimens les plus déliés, les fils les plus imperceptibles de la trame du cœur. […] Il est malheureux que parmi ces censeurs il faille compter M. de Crebillon le fils ; il étoit digne par son esprit de goûter un écrivain qui en a beaucoup.
Opprimé par le poids de ces deux royaumes, René d’Anjou, un des puissants féodaux d’une époque où la France, dont son État faisait féodalement partie, était déchirée par les Anglais, René d’Anjou était le fils d’Yolande d’Aragon, une grande femme d’un temps où les femmes furent plus grandes que les hommes, et qui, presque Blanche de Castille par le caractère et par la sagesse, l’avait élevé presque comme saint Louis. […] Adoré de son peuple, comme Henri IV, il avait de plus que Henri IV, pour s’aider à reprendre le royaume qui était à lui et que lui disputait le roi d’Aragon, un fils de la plus glorieuse capacité militaire, Jean de Calabre, qui mourut subitement avant que la besogne paternelle fût terminée.
D’un autre côté, par cela même que Jobez, comme, du reste, tous les économistes de père en fils, déplace la question sociale et la met dans un accroissement de richesse au lieu de la mettre dans un accroissement de moralité, toutes les questions qui suivent celle-là et qui auraient dû trouver place dans ce livre n’y sont pas même abordées. […] Il est le fils de l’obstacle.
Dans la superbe scène avec Lucrèce qui commence la première partie de La Renaissance, Alexandre juge, il est vrai, l’ambition de son fils avec trop d’entrailles paternelles et cette admiration politique qui ôte ordinairement les entrailles à ceux qui en ont, excepté, apparemment, aux pères pour leurs fils.
Malgré le portrait de Balzac, Catherine de Médicis, qui jeta sur la France cette ventrée de Princes pervers ou scélérats, était encore plus perverse et scélérate que ses fils. […] En France, c’était alors plus difficile, cela, que de passer le Rubicon… Quant à son fils, Henri de Guise, tout ambitieux qu’il fût, tout enivré qu’il fût de la faveur populaire, et tout méprisant qu’il fût aussi de cette race hermaphrodite des Valois, rivale de la sienne, il n’osa pas.
Le fils de Don Juan s’est assez mûri et froidi pour juger son père… Il n’est pas, en effet, de siècle plus scélérat parmi tous les siècles. […] plus grande encore pour de malheureux cœurs tombés comme nous, les fils d’Ève !
« Victor (Victor Hugo fils) traduit Shakespeare. […] Shakespeare, traduit filialement par un fils de Hugo. » Et l’on admire cette douce manière, ces mignardises aimables, ce baissement de voix dans un homme dont le verbe est si haut quand il proclame ses adorations !
Ribot, était un fort commerçant, qui voulait faire de son fils un marchand comme lui, et sa mère, un bas-bleu, sans cœur et sans bon sens comme tous les bas-bleus, qui voulut peut-être qu’il fût un homme de lettres… comme elle ! […] C’était lui qui était le fils légitime.
Fils d’une horrible époque pressée et qui veut vivre à la minute, où tous se ruent sur le petit sou du Savoyard, — le petit sou de la célébrité ou de la monnaie, — il ne s’est mêlé ni aux poussées ni aux culbutes de son temps ; il s’est noblement tenu coi et à l’écart dans son talent, comme l’abeille dans sa ruche d’or. […] lisez tout Le Dernier Chant, si vous êtes digne de boire à cette coupe d’Hercule de poésie, de cette poésie filtrée, épurée, gardée tant d’années en bouteille parle poète, et devenue ainsi plus savoureuse, comme le vin, ce fils du soleil et du temps !
Il aurait certainement été plus heureux avec les imbéciles d’aujourd’hui… Ils lui eussent payé cher ses lignes… S’il avait vécu dans cette glorieuse et adorable époque, il aurait peut-être gagné autant d’argent qu’Alexandre Dumas, le Roi du Feuilleton, à liste civile, — par parenthèse, le seul descendant de l’auteur de Gil Blas qui ait, je crois, dit un jour du mal de son père, pour faire croire probablement qu’il n’en était pas le fils… « Il faut égorger ceux qu’on pille », disait Rivarol. […] De nos jours, Le Sage ne serait pas mort chétivement à Boulogne-sur-Mer, chez le chanoine, son fils, gueux comme un rat d’église qui quitte le désert de son église, où il meurt de faim, pour la desserte d’un chanoine !
Leurs fils s’enorgueillissent d’une gaieté fraîche et nouvelle ; et leurs jeunes filles, se jouant avec allégresse en chœurs couronnés de guirlandes, dansent parmi les fleurs de la prairie : les fils et les filles de ceux que tu veux honorer, sainte déesse, inépuisable génie !
Lamartine se dit lui-même le fils de Fénelon et de madame de Staël.
. — Le Fils de Giboyer, de M.
Le Duc d’Enghien, fils du grand Condé, n’eut pas le pouvoir de convertir Boileau, qui les méprisoit.
Racine le fils.
Son fils, qui succéda à ses Places & à ses connoissances, nous a donné son Eloge historique, très-bien écrit.
Où est mon fils ? […] Au fond, comme Panurge son frère, il est « le meilleur fils du monde. » Il n’y a point de méchanceté dans son fait ; il n’a d’autre envie que de rire et de s’amuser. […] Elle éclatera en accents de triomphe quand elle verra son fils couronné, en imprécations de vengeance quand elle le verra banni. […] Elle ressemble à ces toiles aériennes qu’on trouve le matin sur la crête des sillons où la rosée les dépose, et dont les fils étincellent comme un écrin. […] Titania, leur reine, a pour favori un jeune garçon, fils d’un roi de l’Inde, qu’Obéron son époux veut lui ôter.
» — Et les fils sont dignes du père : à la fin comme au commencement de la civilisation, ce qui domine en eux, c’est l’esprit ; il a toujours primé le caractère, maintenant il lui survit. […] En cela sa dextérité est sans égale ; que ce réseau trop compliqué et trop ténu reste sans emploi dans la théorie et dans la pratique, peu lui importe ; il est content de voir ses fils déliés s’entrecroiser en mailles imperceptibles et symétriques. […] Mais plutôt parle-moi de mon glorieux fils, dis-moi s’il a été le premier à la guerre ! […] En effet, votre famille paternelle, celle de Crilias, fils de Dropide, a été louée par Anacréon, Solon et beaucoup d’autres poètes, comme éminente en beauté, en vertu, et dans tous les autres biens où l’on met le bonheur. […] — Le Dimitri, le fils de Nicolas, est revenu de Marseille. » — A-t-il gagné beaucoup d’argent ?
Le plus grand nombre, c’est-à-dire les sots, tirait leurs soupirs de leurs talons, et, avec des yeux égarés et secs, louait Monseigneur, mais toujours de la même louange, c’est-à-dire de bonté, et plaignait le roi de la perte d’un si bon fils. […] Quand Jupiter veut faire instruire son fils, l’Olympe entier applaudit et exagère : « Pour savoir tout, l’enfant n’avait que trop d’esprit ! […] Son fils prétendait pour cela Qu’on le dût mettre dans l’histoire. […] Mais aussitôt que don Coursier se dit malade, il tombe en puissance de médecin, et l’Hippocrate improvisé l’endoctrine en l’appelant « mon fils. » Ce ton paternel et magistral n’empêche pas la servilité des manières ni l’emphase du programme. […] Et moi je vais perdre un fils.
C'est un honnête homme : Il est le fils d’un Rolle ancien bibliothécaire de la grande Bibliothèque royale et savant mythographe.
Hippolyte Babou Le fils spirituel du curé d’Arzanno me semble encore plus le descendant d’un autre Breton, de René.
C’est là que parurent ses premiers vers, entre autres La Pastorale de Conlie, Veder Napoli (24 mai), Cris d’aveugle (20 septembre), Le Fils de Lamartine et de Graziella, Vésuves et Cie (27 septembre).
Sainte-Beuve Emmanuel des Essarts, que, son nom oblige, fils de poète, un de mes élèves à l’École normale, et qui sait allier la religion de l’antiquité aux plus modernes ardeurs.
Cladel a écrit pour lui une préface curieuse et il a eu bien raison de signaler la Chatte noire comme un chef-d’œuvre en son genre : Dans le moulin de Ponpeyrac, Se tient assise sur son sac Une chatte couleur d’ébène, Il est bien certain qu’elle dort : Ses yeux ne sont que deux fils d’or Et ses griffes sont dans leur gaine.
. — Le Fils de la folle (1839). — L’Ouvrier (1840). — Un rêve d’amour (1840). — La Chambrière (1840). — Les Mémoires du Diable (1840). — Confession générale (1841-1845). — Le Maître d’école (1841). — Eulalie Pontois (1842). — Marguerite (1842). — Gaétan (1842). — Les Prétendus (1843). — Les Amants de Murcie (1844). — Le Château de Walstein (1844)
IVETEAUX, [Nicolas Vauquelin des] Abbé, fils du Poëte la Fresnaye, né dans un Château près de Falaise, mort en 1649 ; est plus connu par son goût pour les plaisirs, que par ses Ouvrages, quoiqu’il écrivît dit-on, purement en Latin, en Italien & en François, soit en Prose, soit en Vers.
Fils de Cypris, plus malin qu’une Pie, A consoler Robin l’on perd ses pas : Toinette seule, avec ses doux appas, Peut le tirer de sa mélancolie : Rends-la lui donc ; car après tout, hélas !
Il faut être bien dominé par le penchant à adopter les anecdotes extravagantes, pour avoir osé dire qu'il étoit fils du grand Bossuet.
Les lecteurs aimeront peut-être à s’égarer sur Oreb et Sinaï, sur les sommets de l’Ida et du Taygète, parmi les fils de Jacob et de Priam, au milieu des dieux et des bergers.
mon pauvre frère chéri, si tu veilles sur mes enfants, si tu me remplaces auprès d’eux, il faut bien aussi que tu aies ta compensation et que ton cœur bondisse comme le mien de joie et de fierté au récit de mes succès, où tu es pour bonne part, ami, car je n’ai jamais donné deux coups de sabre aux Bédouins sans qu’il y en ait eu un à ton intention, et l’autre dans la pensée de mes enfants… Est-ce que tu n’as pas l’intention de demander bientôt une bourse pour mon fils ? Un fils au collège ! […] Dînant à son passage à Paris chez le général Pajol, dont le fils est son ami : « Le général, dit-il, croit à la guerre, mais pas avant le printemps. […] Cette nomination de général de division qui lui arrive en même temps que la nouvelle que son fils a passé un bon examen pour Saint-Cyr, lui tire de la plume et du cœur cette lettre charmante et qui décèle en Saint-Arnaud des qualités, des jets de source qu’on ne peut s’empêcher d’aimer : Cher enfant, tu es admissible, et moi je suis général de division. […] C’est une grande satisfaction pour les cœurs bien placés… Le fils, à qui cette lettre est adressée et à qui elle donnait une si pénétrante leçon, devait mourir avant son père.
Quoi qu’il en soit, moins de deux ans après Suzanna, ce premier fruit de son mariage, naquirent à Shakespeare deux jumeaux, un fils et une fille, dernière preuve d’une intimité conjugale qui s’était d’abord annoncée sous des apparences si fécondes. […] Si les sonnets de Shakespeare devaient être regardés comme l’expression de ses sentiments les plus habituels et les plus chers, on s’étonnerait de n’y jamais rencontrer un seul mot relatif à son pays, à ses enfants, pas même au fils qu’il perdit à l’âge de douze ans. […] C’est qu’il s’adresse au spectateur et non à Thésée : Thésée, déjà instruit que son fils est mort, n’est plus capable de se prêter aux impressions du récit. […] La mort de l’amant est rendue dramatique par la douleur de l’amante, le danger du fils par l’effroi de sa mère ; quelque horrible que soit l’idée du meurtre d’un enfant, c’est d’Andromaque seule que nous occupe Astyanax. […] C’est un spectacle plein d’émotion que celui de lady Macduff tendrement amusée des saillies de l’esprit naissant de son fils, tandis qu’à sa porte arrivent les assassins qui vont massacrer et ce fils et les autres, et ensuite elle-même.
Tous deux sont fils de pères terribles. […] C’est un fils de marin, qui rêve voyages de découvertes. […] Il se lève debout, et enfonçant ses ongles dans les flancs du fils de Lasthénès, il déchire, avec ses dents, les épaules du confesseur intrépide. […] Et ceci enfin, qui mérite d’être médité : … Il n’est que le fils de notre puissance, et nous l’avons cru le fils de ses œuvres. […] Il a la chance de faire à cause d’elle (pour la phrase : « Madame, votre fils est mon roi. ») quelques jours de confortable prison.
Qui a jamais trouvé étonnant qu’un fils ressemblât à son père non seulement au physique, mais au moral ? […] Demi-heure après, un gentilhomme anglais, Edward Sackville, fils du comte de Dorset, alla le réclamer. […] Oui, vous dira-t-elle, c’était bien un vrai fils de la vie et de la nature qui m’a touché, car la nature et la vie se sont réveillées en moi à son contact. […] Que s’était-il passé pendant ces vingt années entre la mère et le fils ? […] Son fils était trop sentimental pour avoir aucune sensibilité.
Valère Gille, à l’exemple des grands poètes dont il est le fils et l’émule, débute en chaque morceau par l’invocation grecque, courte et puissante, saisissante et lumineuse.
Le roi de la contrée est Phlemmar, centième du nom, sa femme, la délicieuse reine Crédulie, leur premier ministre, Domito… Et si vous voulez savoir comment Métapanta, fils de Gupor, président d’une république voisine, — celle de Négocie, — et mari d’Ingénie, fille du grand savant Rhadinouard, s’y prit, pour embêter les tranquilles Lazuliens, et à un tel point, que les Négociens veulent conquérir leur pays, vous n’avez qu’à lire le volume.
J’insulterai leurs chants, leurs aigles noirs, leurs serres, Leurs défis ; Je te demanderai ma part de tes misères, Moi ton fils.
Sa tête, celle de son fils, et celle de sa femme sont d’une beauté rare.
Je ne me rappelle plus ce que Monsieur Francisque a fait ; c’est, je crois, une fuite en égypte , ce sont les disciples allant à Emmaüs , c’est l’aventure de la samaritaine, cette femme dont le fils de Dieu lisait dans les décrets éternels de son père qu’elle avait fait sept fois son mari cocu, ô altitudo divitiarum et sapientiae dei !
Quel humble que cet Énée que Virgile charge de tout le fardeau d’être l’idée de la force romaine, et quel humble que ce Don Quichotte à qui Cervantès impose l’épouvantable poids d’être à la fois Roland et les quatre fils Aymon, Amadis, Palmerin, Tristan et tous les chevaliers de la Table ronde ! […] Verhaeren paraît un fils direct de Victor Hugo, surtout en ses premières œuvres ; même après son évolution vers une poésie plus librement fiévreuse, il est encore resté romantique ; appliqué à son génie, ce mot garde toute sa splendeur et toute son éloquence. […] Oui, et pareil à l’homme d’Andersen qui tissait d’invisibles fils, M. […] Par haine de l’humanité, M. de Grandville donne un billet de mille francs à un chiffonnier afin d’en faire un ivrogne, un paresseux, un voleur ; quand il rentre chez lui, il apprend que son fils naturel vient d’être arrêté pour vol : ce n’est que romanesque. […] Il était le fils (d’autres disent le neveu) du romancier maritime Edouard Corbière, l’auteur du Négrier, dont le violent amour pour les choses de mer influa sur le poète très fortement.
Cette vie qu’on menait au Bois-Roussel a été décrite assez vivement et avec assez de relief par un témoin ou du moins par le fils d’un voisin de terre66 ; ces sortes de descriptions d’intérieur sont trop délicates pour pouvoir être reprises à distance par ceux qui n’en ont pas vu de leurs yeux quelque chose. […] (Elles ont été publiées depuis dans les Œuvres de Roederer données par son fils ; on a dû y supprimer quelques mots un peu trop crus.) — Il est question de Roederer à la cour de Naples, en plusieurs endroits des Souvenirs de Stanislas Girardin, qui était alors attaché au roi Joseph comme premier écuyer, et toujours il est parlé de lui dans les meilleurs termes (t. […] — L’estimable fils de Roederer a fait depuis imprimer les Œuvres de son père, qui n’ont pas été mises en vente, mais qui se trouvent dans tous les grands dépôts publics : 8 vol. in-4º.
D’ailleurs, la différence de naissance peut être aussi écoutée ; il est fils d’un médecin, et j’ai l’honneur d’être d’ancienne noblesse. […] Ceux qui ne le connaissent pas le croient dévoré d’ambition ; non, il n’en est qu’occupé ; il la médite même gaiement, à cause de l’opinion qu’il a de sa supériorité ; il se voit lui-même au-dessus de tout, il croît apercevoir les fils des marionnettes, il se moque de tout, il se rit de tout et perpétuellement. […] Je me bornerai à dire avec lui : « N’ayant aucune intrigue à la Cour, il est aisé de sentir ce qui en arrive : tout ce qu’on fait de bien est peu senti, ou est attribué à d’autres, et la moindre faute qu’on peut faire devient un crime qui vous met à découvert. » Et à un autre endroit, trouvant à son fils M. de Paulmy, alors ambassadeur en Suisse, quelques-unes des qualités de mesure, d’insinuation et d’adresse qu’il n’avait pas, il dit, par un retour sur lui-même et en indiquant le contraste : « Il loue…, il approuve, il sait réduire ses idées et les diminuer quand il faut ; on est bien heureux d’être de cette souplesse, car il faut plaire pour réussir ; les hommes sont plus difficiles que les affaires 20 ».
Un jour, d’honnêtes filles, de pauvres ouvrières trop peu occupées, ont l’idée d’offrir à Minerve un don, pour obtenir plus de travail et de commandes ; Léonidas les fait ainsi parler : « Nous, filles de Lycamédé, Athéno, Mélitée, Phinto et Glinis, ouvrières diligentes, consacrons la dîme de notre cher travail, ainsi que la quenouille laborieuse, la navette qui parcourt en chantant les fils de la trame, l’actif fuseau, ces paniers naguère pleins de laine, et ces spathes pesantes, offrande modeste : pauvres et n’ayant que peu, nous donnons peu. » Pauvres filles en effet ! elles offrent à leur manière un cierge à Minerve6. — Une mère a la pensée de consacrer son fils à Bacchus, espérant que cela lui portera bonheur. […] Dérobe-toi donc à une vie pleines d’orages, et regagne le port, comme moi-même Plhidon, fils de Critus, qui a fui dans le Ténare. » Cette vie humaine qui n’est qu’un point serré et comme écrasé entre les deux infinis rappelle Pascal.
Catinat, en apprenant la perte soudaine de l’homme qui l’avait toujours apprécié, poussé, protégé et aimé jusque dans les rudesses et brusqueries qu’il ne ménageait à personne, écrivait à Barbezieux, son fils et son successeur (20 juillet) : « Je suis dans une situation où je me fais de grandes violences pour ne me point laisser aller à la vive douleur que je ressens de la grande perte que vient de faire le roi, l’État, et moi de mon protecteur, dont l’affection m’a toujours cent fois plus touché que tous les biens qu’il pouvait me faire. » Louvois de moins, tout changeait ; Catinat perdait un point d’appui solide et puissant ; il dut être porté à en devenir plus circonspect encore. […] » Dans la quantité de félicitations qu’il reçoit, il faut distinguer celles de l’abbé de Fénelon, non archevêque encore : « Je viens de lui faire réponse à une lettre toute des plus obligeantes qu’il m’a fait l’honneur de m’écrire, où ton nom est mêlé : il paraît bien qu’il t’aime ou pour mieux dire, qu’il te chérit. » Croisilles, fort pieux et d’une piété tendre, était un des fils spirituels de Fénelon. […] Cependant la maladie du duc de Savoie, le ralentissement qui s’en était suivi dans les opérations militaires, avaient donné naturellement à Tessé l’occasion de renouer les fils si souvent rompus.
il en est le malheureux fils, et, pour me servir de l’expression allemande qui dit que le temps présent est gros (enceinte) de l’avenir, je vous assurerai que, si la progéniture va ainsi en dégénérant, nous ne perdrons pas grand’chose à quitter le monde sans faire connaissance avec elle. […] La piété d’un fils ne saurait dérober longtemps ce précieux legs à l’histoire. […] L’une de ses filles, mariée en France à un officier supérieur du génie71, le rattachait à nous, et d’autre part il était fier d’un fils digne de lui dans sa diversité de mérite, et qui remplit depuis plusieurs années un poste élevé au département des affaires étrangères à Saint-Pétersbourg.
Il lui plaît qu’on prenne la conquête de l’empire grec pour un accident singulier amené par une suite de circonstances fortuites et fatales : il n’a garde de confesser que du jour où Boniface devint le chef de la croisade, c’était fait de la défense des lieux saints et du service de Dieu ; il n’a garde de laisser entendre que les Vénitiens ne sont pas des fils dévoués de l’Eglise, et peuvent entretenir des rapports quelconques avec Abd el-Melek, le sultan d’Egypte. […] Mais surtout la foi du moyen âge fit de la Vierge et de son crédit auprès de son fils une inépuisable source de merveilleux naïvement absurde62. […] Joinville écrivit son histoire à la requête de Jeanne de Navarre, comtesse de Chamapgne et reine de France : comme elle mourut en 1305, le livre de Joinville fut offert, en 1309, à son fils Louis (plus tard Louis X).
Venceslas est une forte étude d’une âme violente, qui arrive à la générosité par la volonté : ce vieux roi Ladislas qui condamne son fils par justice, et ce fils qui accepte sa juste condamnation, font une situation vraiment cornélienne. […] Il perdit un fils de quatorze ans en 1667 ; un autre, qui était officier de cavalier, fut tué au siège de Grave en 1674.
Calas, à Toulouse, est roué comme assassin de son fils, qui s’est pendu : des juges catholiques ont cru sans preuve que ce calviniste avait mieux aimé tuer son propre enfant que de le laisser convertir. […] Enfin ce sera Lalli, pour la mémoire duquel il écrira ses Fragments sur l’Inde : il donnera son appui au fils de la victime, et l’un des derniers billets qu’il écrira sera pour se réjouir de l’arrêt qui réhabilite le malheureux général. […] Aujourd’hui Mme d’Epinay, demain le prince de Ligne ; un autre jour le fils de l’avocat général qui requérait contre l’Encyclopédie et les brochures de Voltaire : des princes souverains, des rois venaient en pèlerinage chez M. de Voltaire, décidément sacré dans sa royauté intellectuelle.
En arrivant à des noms qu’on prononce encore avec estime, Racine le fils, Gresset, le Franc de Pompignan, Florian, Delille, Roucher, Lebrun et d’autres, je m’inquiète de ne savoir où les placer : car que d’esprit souvent bien employé, que de travail, et, pour rester en deçà de la gloire du poète, quel talent d’écrire en vers ! […] On ne trouvait rien de trop avantageux dans ces vers à son fils : Émule généreux des aigles du Parnasse, Ton père quelquefois atteignit leur audace41 . […] Épître à mon fils.
Fils d’une race saine de paysans pratiques, il pensait fort et droit. […] Mme Baju mère, cordiale vieille, sous son bonnet de paysanne, recevait, en l’absence de son fils, les visiteurs. […] Voici ce que disait le maître dans la notice des Hommes d’aujourd’hui qu’il lui a consacrée : « Anatole Baju, littérateur français, né à Confolens (Charente), le 8 mars 1861, fils de meunier, fut élevé au moulin de Saint-Germain-sur-Vienne.
Son père Euphorion, d’une antique souche d’Eupatrides, autochtones du sol, fils de l’olivier et de la cigale, avait été disciple de Pythagore. Il nourrit sans doute son fils de la moelle des leçons du maître. […] Ce n’est point d’un chant tragique, mais d’un bruit d’armes agitées qu’il voulut que retentît sa mémoire : — « Sous cette pierre gît Eschyle, fils d’Euphorion.
Son père, le prince de Broglie, fils aîné du maréchal, était entré jeune au service ; il avait fait la guerre d’Amérique avec zèle et gaieté, comme toute cette jeune noblesse du temps, les Lameth, les Ségur, les Lauzun ; comme eux aussi, il était en plein dans les idées du xviiie siècle. […] Il est assez piquant qu’à une époque le maréchal de Broglie fût commandant en chef des troupes royales réunies autour de Versailles pour intimider l’Assemblée, tandis que son fils poussait au mouvement dans cette même Assemblée. […] Avant de mourir, il s’était fait amener son jeune fils, le duc de Broglie actuel, âgé seulement de huit ans, et lui avait recommandé, malgré tout, de ne jamais déserter la cause de la liberté.
La reine mère, Anne d’Autriche, jalouse de l’amitié de son fils que lui ôtait Madame, trouvait fort à redire, au nom des mœurs, à une telle intimité : pour la mieux entretenir et pour la couvrir, il fut convenu entre Madame et Louis XIV que le roi ferait l’amoureux de quelqu’une des filles d’honneur de la princesse, ce qui lui serait un prétexte naturel à se mettre de toutes les parties et à venir à toutes les heures. […] Son fils, le comte de Vermandois, mourut à la fleur de l’âge (1683), atteint déjà et souillé par les vices de la jeune Cour. […] Elle n’eut dans le premier moment que des larmes ; dès qu’elle fut en état de répondre, la pénitente en elle reprenant le dessus, elle dit : « C’est trop pleurer la mort d’un fils dont je n’ai pas encore assez pleuré la naissance. » Sa fille, Mlle de Blois, qui épousa le prince de Conti, était un modèle de grâce ; c’est d’elle que La Fontaine a dit, pour peindre sa démarche légère et comme aérienne : L’herbe l’aurait portée ; une fleur n’aurait pas Reçu l’empreinte de ses pas.
Je ne veux que le bien de la chose ; ce sera votre fils qui en boira le vin avec vous. » Ces gentillesses, entremêlées de tiraillements et de méfiances sur les avantages du marché, sont perpétuelles. […] Ce curé, qui était toujours celui du village de Moëns, avait eu, il paraît, un tort grave, en faisant bâtonner par des paysans apostés le fils d’un habitant notable, un soir que le jeune homme sortait de chez une femme de mauvaise vie. […] Mais quant au fond et à l’exactitude du procédé, on ne saurait rien lui contester ; et, dans son insistance finale, il fut poussé lui-même à bout par les importunités incessantes et le jeu hypocrite de son adversaire. — J’ajouterai qu’après la mort de tous deux, Mme Denis, alors Mme Duvivier, héritière de Voltaire, dut payer au fils de M. de Brosses une somme de quarante mille francs environ, après estimation faite par les experts des diverses dégradations et détériorations qu’avait subies la propriété ; ce qui prouve que Voltaire n’avait pas ménagé l’usufruit.
Et, certain soir que le fils des croisés criait : « A-Almanachs ! […] Puis il se mit à presser contre lui le flacon avec la sollicitude effrayée d’une mère qui défend son fils… Mais j’avais eu le temps de lire au vol ces mots incrustés en rouge dans le verre : ÉLIXIR DE LONGUE VIE. […] L’homme de lettres, — j’excepte Dumas fils et Philibert Audebrand, — gagne, en général, assez pour mal vivre quatre mois sur six à Paris ; comment voulez-vous, à moins de chercher une ressource sérieuse dans l’extermination des œils-de-perdrix, qu’il prélève, sur les deux mois qui lui restent à ne pas vivre du tout à Paris, de quoi vivre seulement un peu à Luchon, — Luchon, où les hôtelleries n’ont qu’un but : réduire le voyageur à la mendicité ?
Nous ne pouvons lire sans être attendris les péroraisons touchantes de Cicéron pour Flaccus, pour Fonteius, pour Sextius, pour Plancius et pour Sylla, les plus admirables modèles d’éloquence que l’antiquité nous ait laissés dans le genre pathétique : qu’on imagine l’effet qu’elles devaient produire dans la bouche de ce grand homme ; qu’on se représente Cicéron au milieu du barreau, animant par ses pleurs le discours le plus touchant, tenant le fils de Flaccus entre ses bras, le présentant aux juges, et implorant pour lui l’humanité et les lois ; sera-t-on surpris de ce qu’il nous apprend lui-même, qu’il fut interrompu par les gémissements et les sanglots de l’auditoire ? […] Tu retrouves deux fils pour mourir après toi, Et je n’en puis trouver pour régner après moi. […] Les anciens étaient extrêmement délicats sur cette qualité du discours ; on le voit surtout par un passage de Cicéron1, où en rapportant le trait éloquent d’un tribun du peuple, qui invoquait les mânes d’un citoyen contre un fils séditieux, il paraît encore plus occupé de l’arrangement des mots que de la grande idée qu’ils expriment.
Il y avait les plus hautes relations et les plus magnifiques analogies à tirer de la fonction du juge suprême exercée par Celui qui a parcouru tous les rangs de l’humanité, depuis le fils de roi jusqu’à l’esclave qui lave les pieds et le condamné mis en croix, et qui, pendant dix-huit ans de sa vie mortelle, fut charpentier comme Noé et comme Salomon, ces préparateurs figuratifs de l’arche de salut. […] Les fils, les pères, les aïeux, Se réveillant d’un profond somme, Ébahis, se frottent les yeux. […] Il reste bien le Livre des sonnets et quelques caprices errants dans ce volume, comme des fils de la Vierge, entre les troncs des arbres auxquels ils vont se nouer, mais ni ces Sonnets ni ces Strophes ne peuvent donner l’idée du genre de poésie que M.
L’abbé Pierre est le fils d’un savant irréligieux et d’une mère croyante, dont les influences contraires vont, surtout après Ieur mort, se disputer sa vie. C’est d’abord la mère qui l’emporte, en destinant son fils au service de Dieu. […] A nos fils lointains qui, dégagés du présent, évoqueront notre monde par-delà les siècles révolus, cette conception du prêtre catholique apparaîtra comme l’une des plus monstrueuses folies qui ait germé sur cette terre.
Montfleury fils et De Visé répondent à L’Impromptu par deux comédies. […] Le grand maître de l’artillerie était fils du maréchal duc de La Meilleraye. […] Montfleury père, qui n’était que faiblement consolé de son injure et voyait bien que la pièce de son fils était mauvaise, regardait avec assez de raison sa vengeance comme incomplète. […] Elle s’éprit du comte de Guiche, fils du duc de Gramont, l’homme le plus agréable de la cour, et rebuta pendant quelque temps le comte de Lauzun. […] C’est pour le fils de ce docteur qu’il adressa à Louis XIV le dernier des placets qui précèdent Le Tartuffe.
… et moi je ne vis que l’âme… » Je n’eus jamais un sentiment plus religieux de ma mission que dans ce cours de deux années ; jamais je ne compris mieux le sacerdoce, le pontificat de l’histoire ; je portais tout ce passé, comme j’aurais porté les cendres de mon père ou de mon fils… » Et tout cela pour dire qu’il ne méritait pas l’outrage ; non, mais il méritait le sourire.
M. d’Ault-Dumesnil, attaché au général en chef par sa position et aussi par les sentiments de confraternité qui l’unissaient à ses fils, à celui qui mourut en Afrique en particulier, indépendant d’ailleurs d’esprit et de caractère, a été, dès le premier jour, à même d’observer l’expédition par le centre et du côté intérieur et dirigeant.
Alors la Muse, délivrée de lourdes entraves qui la retiennent captive, verra s’évanouir en un instant tous ces fantômes pleureurs qui l’obsedent ; alors hurlemens de cesser, pantomime lugubre de disparoître, larmes comiques de tarir ; alors on aura honte d’avoir applaudi à des Comédies larmoyantes, & toutes les Pieces de ce genre seront universellement déclarées bâtardes & réprouvées, comme le Fils naturel de M.
Il a laissé un fils, qui a cultivé aussi la Poésie.
Comment, par exemple, a t-on choisi une telle Piece pour la représenter dans le jour solennel, où le fils de Louis le bien aimé épousa la fille de cette Marie-Thérese, dont les fideles Hongrois ont dit : Rex noster ?
Admirable commerce entre le fils vivant et le père décédé !
Il était impossible de toucher plus grandement et de donner une plus belle tête au Joseph qui sommeille derrière la Vierge qui adore son fils.
Restout le fils les plaisirs d’Anacréon .
Un fils lui naquit en 1798. […] Sa vie, de sa naissance à sa mort, fut tissée de fils inattendus. […] Aussi ce fils difficile supporte le poids de la noire humeur paternelle. […] A son tour, son fils, Jérôme, eut les sceaux. […] Ce furent de bons fils, car le Parnasse fut plus filial que paternel.
Elle aime en toi le fils du père des pauvres, et te donne aujourd’hui pour protecteurs ceux qui les jugent et se consacrent à eux… « … Mais la politique empoisonne les esprits. — Moi qui pleurais de joie et de respect en traversant enfin Genève, patrie de notre grand-père paternel, on m’y a poursuivie avec ma petite famille en criant contre nous : « A bas les Français ! […] Ce bon rêve résume ce que j’ai senti bien des fois en ma vie, qu’il n’y a rien de pareil ni de comparable à une amitié de sœur… « Je n’entends pas parler de tes fils plus que toi, et je te plains dans tes tristesses de mère. […] Ce fils parfait, digne en tout d’une telle mère, et qui ne lui a donné que des consolations, est devenu l’un des plus utiles et des plus méritants employés du ministère de l’instruction publique. […] En revenant, ma bonne sœur, je me suis vue entourée, presque ensevelie dans des fils de la Vierge.
Au sujet de la mort d’Agamemnon, dans le récit que fait l’Ombre de ce grand roi à Ulysse qui l’interroge dans les Enfers, il est dit : « Noble fils de Laërte, ingénieux Ulysse, ce n’est ni Neptune qui m’a dompté sur mes vaisseaux en déchaînant le vaste souffle des vents funestes, ni quelque peuplade ennemie qui m’a détruit sur terre ; mais Ægisthe, tramant contre moi la mort et le mauvais destin, m’a tué d’accord avec ma perverse épouse, après m’avoir invité dans son palais ; pendant le festin même, il m’a tué, comme on tue un bœuf sur la crèche. […] On en sait peu de chose, sinon ce que lui-même nous apprend dans l’épigramme suivante, qu’il avait composée pour son tombeau : « Ma nourrice est l’île de Tyr ; pour patrie attique j’ai eu la Syrienne Gadare ; fils d’Eucratès, moi, Méléagre, j’ai poussé avec les Muses, et ma première course s’est faite en compagnie des Grâces Ménippées. […] Le poëte se représente dans la situation d’un messager qui vient annoncer à celle-ci la mort de ses fils, croyant que c’est là tout son malheur ; mais tout d’un coup, et tandis qu’il parle, il est témoin de la mort des filles restées auprès de leur mère. […] « Fille de Tantale, Niobé, entends ma voix messagère de désastre, reçois la parole lamentable qui proclame tes angoisses ; délie le bandeau de tes cheveux, ô la malheureuse, qui n’a mis au monde toute une race de fils que pour les flèches accablantes de Phœbus : tu n’as plus d’enfants !
La fortune, en même temps que l’amitié, semblait sourire enfin à M. de La Rochefoucauld ; il avait la gloire ; la faveur de son heureux fils le relevait à la cour et même l’y ramenait : il y avait des moments où il ne bougeait de Versailles, retenu par cé roi dont il avait si peu ménagé l’enfance. […] Il y eut un de ses fils tué, et l’autre blessé. […] Il avait épousé fort jeune Mlle de Vivonne, dont je ne vois pas, qu’on dise rien de plus par rapport à lui, sinon qu’il en eut cinq fils et trois filles. […] Il y avait d’autres mécontentements plus violents de personnages secondaires, qui pourtant n’auraient pas laissé d’embarrasser : on en peut prendre idée par la furieuse colère du duc de Saint-Simon, racontée dans les Mémoires de son fils, t. 1, p. 91 141.
m’a-t-il dit alors, tranquillisez votre pauvre âme malade, mon cher fils, ce que vous me demandez est bien difficile, impossible à obtenir des hommes peut-être, mais Dieu est plus miséricordieux que les hommes, et celui qui a emporté la brebis égarée sur ses épaules ramène au bercail l’âme blessée par tous les chemins. […] Mettez-vous à notre place, pauvres vieux que nous étions, l’un privé de la lumière, l’autre de son mari, tous les deux de leurs chers enfants, leur unique soutien, lui allant chercher sa fille qui ne voudrait peut-être pas revenir tant elle aimait son cousin, moi allant recevoir mon fils pour lui faire le dernier adieu au pied d’un échafaud ou tout au plus à la porte d’un bagne perpétuel, la plus grande grâce qu’il pût espérer, si monseigneur le duc revenait avant le jour fatal, et tous n’ayant pour appui dans une ville inconnue qu’un vieillard chancelant avec sa besace et son bâton, demandant pour eux l’aumône aux portes. […] qu’aurait pensé mon pauvre défunt mari, s’il nous avait vus ainsi du haut de son paradis, lui qui m’avait laissée en mourant si jeune et si nippée, avec une si belle enfant au sein ; son frère, avec ses deux yeux, riche d’un si beau domaine autour du gros châtaignier ; son fils, riant dans son berceau auprès du foyer pétillant des sarments de la vigne, honorés dans toute la montagne et faisant envie à tous les pèlerins qui montaient ou descendaient par le sentier de San Stefano ? Et maintenant, son fils condamné pour homicide, au fond d’un cachot, sur la paille, attendant le jour du supplice ; son frère ayant perdu la lumière du firmament ; moi, flétrie et pâlie par les soucis, loin de ma fille que j’allais retrouver sans qu’il me fût permis de l’embrasser seulement quand je la reverrais !
Simple Tourangeau, fils d’une race sensée, modérée et railleuse, avec le pli de vingt années d’habitudes classiques et un incurable besoin de clarté dans le discours, je suis trop mal préparé pour entendre leur évangile. […] On a vu dans le cénacle parnassien sa face de faune cornu, fils intact de la nature mystérieuse. […] Dieu lui dit : « Mon fils, il faut m’aimer. » Et le poète répond : « Moi, vous aimer ! […] — Certes, si tu le veux mériter, mon fils, oui, Et voici.
Il raconte alors l’existence de Prakriti dans une vie antérieure : — elle avait été la fille d’un fier Brahmane ; le roi Tchandala, qui se souvenait d’une existence antérieure de Brahmane, désirait pour son fils la fille d’un Brahmane, à laquelle son fils avait un violent amour ; par fierté et orgueil, la fille du Brahmane refusa le retour-d’amour et railla le malheureux. […] au fils de la Femme : « pour les mondes pécheurs Christ a donné son corps… » et, par instants, des voix descendent d’invisibles sommets, enfantines et angéliques, virginales : « la Foi vit, l’Esprit plane… » donc s’emmêlent les chants pieux des glorifications et des lamentements et des célestes virginités. […] Pour les mondes pécheurs Christ a agonisé, à cause qu’il avait la désirante pitié des Désirs… ô pitié du Seigneur, vois ton fils agonisant, palpitant, crucifié : il fut le Saint, et le Pur, et le Bon ; il chanta ton nom, lui qui pleure aujourd’hui ; agréable il te fut, ce réprouvé ; il fut ton garde, ton serviteur, ta force, ta splendeur, ta joie, lui qui presque blasphème, et qui se perd, l’affolé des sensuels souvenirs, et qui tournoie en la démence de sa chair, et se maudit, ne connaissant plus ta parole… ta divine parole sous l’effort des concupiscences se fait étrange, elle s’altère, elle se corrompt, voilà qu’elle se fait autre affreusement, et c’est des sons magiques : la prière à Dieu se tourne en suggestion d’enfer : rude, le sortilège ramène la mauvaise ; et elle est… Ô pensée toujours vive des délices coupables, inoubliable, inoubliable pensée !
* * * — Burty racontait, ce soir, que le fils de Martener, le fils du médecin, dont Balzac n’a pas changé le nom dans Pierrette, avait une fille qu’il adorait. […] Il veut faire un éleveur de roi, d’un fils de démocrate, que deux franciscains vont chercher dans un hôtel du quartier Latin, à l’escalier plein de filles en savates. […] Mon père ne prévoyait guère, quand il faisait la campagne de Russie, une épaule cassée à la bataille de la Moskova, et qu’un peloton de cosaques passant comme une trombe, le forçait à finir un morceau de cheval sur le toit d’une habitation, en faisant le coup de pistolet, mon père ne prévoyait guère que son fils serait un jour apprécié par une compatriote de ces cosaques.
et ne ricanera-t-on point au vers d’Eschyle : Egyptus, le père aux cinquante fils ? […] Les deux fils d’Eschyle, Euphorion et Bion, passent pour avoir refait l’Orestie, exactement comme, deux mille trois cents ans plus tard, Davenant, bâtard de Shakespeare, refit Macbeth. […] Il était fils du Philadelphe, lequel donnait des couronnes d’or aux ambassadeurs romains, le même à qui le pseudo-Aristée attribue à tort la version des Septante. […] On sait par les didascalies que les Perses furent représentés sous l’archonte Ménon, les Sept Chefs devant Thèbes sous l’archonte Théagénidès et l’Orestie sous l’archonte Philoclès ; on sait par Aristote qu’Eschyle osa, le premier, faire parler deux personnages à la fois ; par Platon, que les esclaves assistaient à ses pièces ; par Horace, qu’il inventa le masque et le cothurne ; par Pollux, que les femmes grosses avortaient à l’entrée des Furies ; par Philostrate, qu’il abrégea les monodies ; par Suidas, que son théâtre s’écroula sous la foule ; par Élien, qu’il blasphéma ; par Plutarque, qu’il fut exilé ; par Valère-Maxime, qu’un aigle le tua d’une tortue sur la tête ; par Quintilien, qu’on retoucha ses pièces ; par Fabricius, que ses fils sont accusés de cette lèse-paternité ; par les marbres d’Arundel, la date de sa naissance, la date de sa mort et son âge, soixante-neuf ans.
Il s’en prend aux fils et héritiers des capitaines jadis en renom, qui n’ont point répondu à son appel et qui ne l’aident point à élever son monument en l’honneur des pères ; il leur en fait honte comme à des descendants dégénérés. […] Le duc de Mayenne, interrogé un jour par des amis de d’Aubigné sur la manière dont s’était passé le combat d’Arques et sur ce qui avait précipité la victoire ; après quelques essais d’explication, et se sentant trop pressé, finit par répondre : « Qu’il dise que c’est la vertu de la vieille phalange huguenote et de gens qui de père en fils sont apprivoisés à la mort. » D’Aubigné, qui prend au pied de la lettre la réponse du duc de Mayenne, s’est donné pour tâche dans son Histoire de raconter les exploits et de produire les preuves de cette vertu guerrière, d’en retracer l’âge héroïque dans ses diverses phases : c’est sa page à lui, c’est son coin dans le tableau de son siècle ; et il l’a traité avec assez d’impartialité en général, avec assez de justice rendue au parti contraire, pour qu’on lui accorde à lui-même tous les honneurs dus finalement à un champion de la minorité et à un courageux vaincu.
Le jeune Steven de Travendahl, fils d’un général de Charles XII, qui a péri à Pultawa, s’est retiré dans ce pays de Hartz avec sa mère, avec sa sœur ; devenu le chef respecté des intrépides mineurs, il n’a, d’ailleurs, qu’une pensée : servir sa mère, lui obéir, consoler sa triste sœur Mina, qu’une langueur secrète dévore. […] Steven, Suédois de naissance et de cœur, fils d’un des braves de Pultawa, se trouve placé entre toutes ses affections et tous ses devoirs.
Leconte de Lisle insiste sur cette horrible situation d’un fils égorgeant sa mère. […] Alexandre Dumas fils Si vous prenez Le Lac de Lamartine, la Tristesse d’Olympio de Victor Hugo, le Souvenir ou une des Nuits, celle que vous voudrez de Musset, vous aurez avec les chœurs d’Athalie, d’Esther et de Polyeucte, avec l’admirable traduction en vers de l’Imitation par Corneille, vous aurez à peu près le dernier mot de notre poésie d’amour terrestre et divin.
Hérode s’étant pris d’amour pour Mariamne, fille d’un certain Simon, fils lui-même de Boëthus d’Alexandrie, et ayant voulu l’épouser (vers l’an 28 avant J. […] Jésus prétend que tout homme de bonne volonté, tout homme qui l’accueille et l’aime, est fils d’Abraham 633.
Je ne prétends certes pas que, d’une génération à une autre, des pères ou des aïeuls aux fils ou aux petits-fils, il n’y ait pas un legs de manières d’être corporelles ou mentales. […] » Un jour, il accompagne Mme d’Épinay dans une visite qu’elle rend au précepteur de son fils, et, comme on cause de la manière dont l’enfant doit être élevé, Duclos, avec sa brusquerie habituelle, lance tout à coup ces paroles : « N’allez pas faire la bêtise de lui dire du mal des passions et des plaisirs ; j’aimerais autant qu’il fût mort que condamné à n’en pas avoir. » Rousseau va plus loin encore.
Tel est le cas du père qui, ignorant l’infidélité de sa femme, aime le fils d’un autre, comme s’il était son fils.
Jules Lemaître (1853-1914) : Normalien, auteur d’une thèse de Doctorat, professeur, puis universitaire jusqu’en 1884, écrivain, journaliste à la Revue Bleue, au Journal des Débats, ce fils d’instituteur du Loiret publia de nombreuses études critiques qui furent réunies et publiées dans les années 1880-1890 : ce sont les huit séries des Contemporains, et les dix séries des Impressions de théâtre. […] Matthew Arnold (1822-1888) : fils du Docteur Thomas Arnold, proviseur de la Rugby School, poète, essayiste, critique littéraire, traducteur, défenseur de l’hellénisme, pédagogue, inspecteur des écoles, Arnold a notamment publié des réflexions sur la littérature classique, issues de cours donnés à Oxford (On Translating Homer, 1861), et un essai dans lequel il analyse la place des humanités dans la société victorienne (Culture and Anarchy, 1869).
Deux perroquets, l’un père et l’autre fils… Ces quatre premiers vers sont joliment tournés, et sembleraient annoncer un meilleur apologue. […] Ce perroquet qui crève les yeux au fils du roi ; ce roi qui va pérorer le perroquet perché sur le haut d’un pin ; cela n’est pas d’un goût bien exquis.
Hugo s’il est fils légitime de J. […] Si leurs pièces ne sont pas jouées au Gymnase, c’est que Dumas fils monte la garde à la porte, avec la consigne de ne laisser passer que lorsqu’on répond « Dumanoir ou Barrière » à son qui-vive.
Le fils soi-disant naturel de Colomb était le fils d’un second mariage que les historiens avaient oublié.
Elle devait rester politique et se perdre à jouer ce triste jeu de raquette, d’équivoques, de juste-milieu, qui va de saint Louis à Henri IV, et qui dit : fils d’Henri IV contre les catholiques et fils de saint Louis contre les protestants !
L’idée de leur conquête a longtemps partagé le monde féodal en fils de vainqueurs et en fils de vaincus, — insolence biffée par M. de Coulanges, qui nie la conquête, pièces en main.
Un juif portugais, savant dans la cabale, nommé Martinez Pasqualis, avait fondé, en 1768, la secte des Martinistes, « vouée aux œuvres violentes de la théurgie », et c’est de cette école que Saint-Martin fut le fils, mais bientôt le fils dissident.
L’Abbé Prévost et Alexandre Dumas fils Manon Lescaut, avec une préface d’Alexandre Dumas. […] Alexandre Dumas fils, dont il va être question ici, est un de ces derniers danseurs.
Nous lisons dans Denys d’Halicarnasse, que le fils d’Appius alla trouver les consuls, et les tribuns pour demander la permission de louer son père devant le peuple. […] Cette idée est grande, et elle devait le paraître encore davantage dans la bouche d’un fils de Paul-Émile, qui était l’orateur.
Dans l’opinion généralement répandue, le mystérieux fils d’Hermès et d’Aphrodite, c’est le monstre obscène enfanté par une imagination lubrique, et explicable seulement chez un peuple aux mœurs ambiguës. […] Niobé, assistant au meurtre de ses fils et de ses filles, ne pleure qu’autant qu’il est utile pour fournir à la statuaire le motif d’une grandiose image de marbre218. […] Mais j’ai beau vouloir, puisque la cruelle A lié mon cœur avec trois fils d’or. […] mieux vaut mourir à la peine, Que de vous briser, ô mes trois fils d’or255 ! […] Alexandre Dumas fils se constituait sans doute bien le fidèle interprète de ce grief en disant : « Moi aussi, je suis intéressant, moi l’homme.
Jusqu’à la lecture de cet ordre du jour j’avais toujours cru que nos soldats étaient les fils les plus heureux, comme ils sont les fils les plus honorés de la grande famille française. […] Croit-on, en un mot, que les Girondins n’ont pas laissé des fils ? […] Il s’agit d’apprendre avec précaution à une mère que son fils qu’elle croit mort est vivant. […] La solidarité qui lie les fils au père, on ne la reconnaît, pas ! […] L’acquittement d’un fils d’Israël a été accueilli par le public comme s’il se fût agi de la délivrance d’un martyr.
Je crains pour eux l’indifférence et l’ironie de nos fils. […] D’ailleurs excellent fils. […] Cuvillier-Fleury n’eût été le fils d’un brillant officier de dragons. […] Il s’avise, lui aussi, de vouloir « renouer les fils de la tradition ». […] Le fantôme de Dumas le fils passera, de temps en temps, comme un spectre gênant dans cette idylle.
Le grand événement de ces derniers jours a été le procès Donon-Cadot (ce fils qui avait fait assassiner son père et qui est absous) : voilà ce qui fait diversion au roman-feuilleton, et ce qui lui sert d’inspiration aussi.
Casanova de Seingalt rentre tout à fait dans cette famille ; c’en est un des fils les plus prodigues et nés le plus complétement coiffés… 149.
Tandis que, des fils de l’empereur, l’un, Chéréas, toujours indécis, essaye d’oublier, en faisant des vers, la chute qui menace Chrysopolis, et l’autre Théodore, insouciant et léger, oublie les malheurs de la patrie en courant au cirque et en fréquentant chez les courtisanes, Hérakléa, fière et pure, prie les Dieux, honore les vertus anciennes et pousse à la lutte acharnée.
Fils aînés de l’antiquité, les Français, Romains par le génie, sont Grecs par le caractère.
Le fils des bâri (Soussou) En avril 1899, j’ai été désigné pour rétablir le poste de Douanes de Dankaldo dans le Kissi.
La peinture, dans chacune de ces villes ou de ces nations, prit non seulement le caractère du chef d’école, mais elle prit le caractère de l’école et du peuple où elle fut cultivée par ces grands hommes du pinceau : Titanesque avec Michel-Ange, plus païen que chrétien dans ses œuvres, et qui semble avoir fait poser des Titans devant lui ; Tantôt mythologique, tantôt biblique, tantôt évangélique, toujours divine avec Raphaël, selon qu’il fait poser devant sa palette des Psychés, des saintes familles, des philosophes de l’école d’Athènes, le Dieu-homme se transfigurant dans les rayons de sa divinité devant ses disciples, des Vierges-mères adorant d’un double amour le Dieu de l’avenir dans l’enfant allaité par leur chaste sein ; Païenne avec les Carrache, décorateurs indifférents de l’Olympe ou du Paradis ; Pastorale et simple avec le Corrége, qui peint, dans les anges, l’enfance divinisée, et dont le pinceau a la mollesse et la grâce des bucoliques virgiliennes ; Souveraine et orientale avec Titien, qui règne à Venise pendant une vie de quatre-vingt-quinze ans sur la peinture comme sur son empire, roi de la couleur qu’il fond et nuance sur sa toile comme le soleil la fond et la nuance sur toute la nature ; Pensive et philosophique à Milan avec Léonard de Vinci, qui fait de la Cène de Jésus-Christ et de ses disciples un festin de Socrate discourant avec Platon des choses éternelles ; quelquefois voluptueux, mais avec le déboire et l’amertume de la coupe d’ivresse, comme dans Joconde, cette figure tant de fois répétée par lui du plaisir cuisant ; Monacale et mystique avec Vélasquez et Murillo en Espagne, faisant leurs tableaux, à l’image de leur pays, avec des chevaliers et des moines sur la terre et des houris célestes dans leur paradis chrétien ; Éblouissante avec Rubens, moins peintre que décorateur sublime, Michel-Ange flamand, romancier historique qui fait de l’histoire avec de la fable, et qui descend de l’Empyrée des dieux à la cour des princes et de la cour des princes au Calvaire de la descente de croix, avec la souplesse et l’indifférence d’un génie exubérant, mais universel ; Profonde et sobre avec Van-Dyck, qui peint la pensée à travers les traits ; Familière avec les mille peintres d’intérieur, ou de paysage, ou de marine, hollandais ; artistes bourgeois qui, pour une bourgeoisie riche et sédentaire, font de l’art un mobilier de la méditation ; Enfin mobile et capricieuse en France, comme le génie divers et fantastique de cette nation du mouvement : Pieuse avec Lesueur ; Grave et réfléchie avec Philippe de Champagne ; Rêveuse avec Poussin ; Lumineuse avec Claude Lorrain ; Fastueuse et vide avec Lebrun, ce décorateur de l’orgueil de Louis XIV ; Légère et licencieuse avec les Vanloo, les Wateau, les Boucher, sous Louis XV ; Correcte, romaine et guindée comme un squelette en attitude avec David, sous la République ; Militaire, triomphale, éclatante et monotone, alignée comme les uniformes d’une armée en revue, sous l’Empire ; Renaissante, luxuriante, variée comme la liberté, sous la Restauration ; tentant tous les genres, inventant des genres nouveaux, se pliant à tous les caprices de l’individualité, et non plus aux ordres d’un monarque ou d’un pontife ; Corrégienne avec Prud’hon ; Michelangelesque avec Géricault dans sa Méduse ; Raphaëlesque avec Ingres ; Flamande avec éclectisme et avec idéal dans Meyssonnier ; Sévère et poussinesque dans le paysage réfléchi avec Paul Huet ; Hollandaise avec le soleil d’Italie sous le pinceau trempé de rayons de Gudin ; Bolonaise avec Giroux, qui semble un fils des Carrache ; Idéale et expressive avec Ary Scheffer ; Italienne, espagnole, hollandaise, vénitienne, française de toutes les dates avec vingt autres maîtres d’écoles indépendantes, mais transcendantes ; Vaste manufacture de chefs-d’œuvre d’où le génie de la peinture moderne, émancipée de l’imitation, inonde la France et déborde sur l’Europe et sur l’Amérique ; magnifique époque où la liberté, conquise au moins par l’art, fait ce que n’a pu faire l’autorité ; république du génie qui se gouverne par son libre arbitre, qui se donne des lois par son propre goût, et qui se rémunère par son immense et glorieux travail. […] Dans tous les arts, tous les suprêmes artistes sont fils d’eux-mêmes. […] Ce fils adoptif égalait ces fils des entrailles en passion pour leur mère. […] Regardez, dans le tableau des Moissonneurs, la jeune fille qui se relève de la glèbe, sa faucille à la main, qui tourne aux trois quarts son visage souriant d’un sourire sévère vers le char, et qui jette un regard de reproche amoureux au jeune homme, fils du riche laboureur, dansant devant la tête des buffles ?
» 14 mars Chez Magny, Saint-Victor nous lit, de Dumas fils, une lettre dans laquelle il lui annonce qu’il renonce au théâtre… Au dessert, Gautier dit : « C’est singulier, je ne me sens pas père du tout. […] * * * — Une des cent amusantes distractions du fils Cormenin : « Vous n’avez pas d’enfants ? […] 1er octobre Il y a toujours je ne sais quoi de bas et de faux dans les enfants, qui ne sont pas les fils de leurs pères. […] Lefebvre… Cette sœur donnait de féroces détails sur l’ensevelissement à Paris, où se montrent tous les cynismes et toutes les avarices de la richesse, racontant qu’elle avait vu, de ses yeux, ensevelir un fils de grande famille, dans un vieux costume de pierrot. […] Il nous disait encore que, lorsque le fils du ministre de Turquie est pris de nostalgie, il vient s’enfermer une journée chez lui, regarde ses tableaux, prend une tasse de café fait à la mode des siens, dans une tasse de son pays, et s’en va plein de son soleil et de sa patrie pour huit jours.
Gautier fils me jette dans un profond, soupir : « Voilà encore mon père lancé ! […] » Au fond j’aurais préféré l’Académie pour lui à une larme de l’Empereur, de l’Empereur qui a causé une partie de la soirée avec Ricord sur la culture des ananas, tandis que l’Impératrice causait avec Dumas fils, sur ses Madeleleines repenties. […] * * * — Il y a au bout de la table d’hôte, une mère qui vient de perdre un fils de vingt ans. […] Fils d’un capitaine de l’Empire, et d’une mère ruinée par des procès de famille, il se trouvait avoir sept ans, après la mort de son père, lorsque le comte de Clermont-Tonnerre, le ministre de la guerre d’alors, s’étant arrêté au Bourg-d’Oisans, se prit d’intérêt pour le jeune enfant qu’il était, et trois ans après, envoya à sa mère une bourse pour le collège de la Flèche. […] Il a la parole nerveuse qui se presse et sort par saccades, et une espèce d’inquiétude générale qui le fait appeler, à tout moment, son fils, qu’il craint de voir écraser par les voitures.
. — Triomphe qui se produisit d’ailleurs parmi la persistante gloire des fils de Marot, et la lignée point éteinte des sectateurs de Ronsard. […] Mais la Guerre des Dieux joua un mauvais tour à sa gloire, comme le Sopha à celle de Crébillon le fils. […] Brutus complota contre César, quoiqu’il fût le fils de César. […] Les poètes bons fils ont été innombrables. […] Henri Laujol, on vit arriver à Paris ce fils de Bretagne, aux allures conquérantes, dont les poches débordaient de manuscrits et de parchemins.
Comment les fils de Toussaint ont-ils pénétré dans la prison d’Adrienne ? […] Depuis quand les agneaux sont-ils fils de loup ? […] Frédérick est désormais fils de Dieu, et comme Ruy Blas est fils de M. […] Hugo est fils d’Homère, Homère et M. […] Si le fils de M.