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932. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — I » pp. 1-17

Il y établit un principal instituteur qui choisissait les autres, ce qui n’empêchait pas le marquis et l’abbé de Dangeau, son frère, de venir de temps en temps inspecter la manutention et l’ordre de la maison. […] — Le soir il y eut Comédie-Italienne, où tout le monde était fort triste à cause de la nouvelle que le roi venait de dire. — Mme de Montespan eut des vapeurs très violentes en apprenant que la santé du roi n’était pas entièrement rétablie.

933. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — II » pp. 76-92

Il n’y aurait que le cas unique où quelqu’un viendrait de la part de sa maîtresse Cassandre : oh ! […] Excusez-le s’il ne gouverne pas son français comme il le faudrait, il vient de faire un excès d’Homère ou de Pindare.

934. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Eugénie de Guérin, Reliquiae, publié par Jules Barbey d’Aurevilly et G.-S. Trébutien, Caen, imprimerie de Hardel, 1855, 1 vol. in-18, imprimé à petit nombre ; ne se vend pas. » pp. 331-247

Je jouai beaucoup et je repartis le lendemain, aimant fort ce petit enfant qui venait de naître. […] Ô Dieu, mon Dieu, consolez-moi… Aujourd’hui grande venue de lettres que je n’ai pas lues.

935. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La marquise de Créqui — III » pp. 476-491

— Et le président Dupaty, qui vient de donner (1788) deux volumes de Lettres sur l’Italie : Il y joue Montesquieu comme le singe joue l’homme. […] Je viens de lire une très agréable et fidèle description de ce monde-là par une personne plus jeune et qui en avait reçu dès le berceau les dernières et intimes élégances, par une personne de notre temps, et qui n’a disparu que d’hier.

936. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Tallemant et Bussy ou le médisant bourgeois et le médisant de qualité » pp. 172-188

L’Histoire amoureuse des Gaules de Bussy-Rabulin vient de reparaître, annotée avec le plus grand soin et la plus vive curiosité par M.  […] Pour s’être donné le malin plaisir de faire un livre de Régence et de Directoire, qui est bien de la date où le surintendant Fouquet faisait collection de ses billets doux, et dressait une liste de ses bonnes fortunes, il manque le grand siècle, les guerres de Flandre, celle de Franche-Comté qui vient passer presque sous ses fenêtres ; tous ses compagnons d’armes y seront : « Il vient de passer dix mille hommes à ma porte (à la porte de son château de Bussy) : il n’y a pas eu un officier tant soit peu hors du commun qui ne me soit venu voir ; bien des gens de la Cour ont couché céans. » Vite il écrit au roi pour demander à servir cette campagne, et le roi impassible répond : « Qu’il prenne patience !

937. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance de Buffon, publiée par M. Nadault de Buffon » pp. 320-337

(On vient de publier un recueil très amusant de lettres qui sont entre les deux manières, qui tiennent à la fois de l’étude et de la libre causerie, de la préméditation et de la verve, celles de Béranger.) […] Diderot, qui venait de causer avec Buffon et de l’entendre se louer, disait de lui un peu ironiquement : « J’aime les hommes qui ont une grande confiance dans leurs talents. » D’Alembert faisait plus ; il raillait Buffon, il le méconnaissait, n’appréciant ni ses talents ni sa personne.

938. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Œuvres de Maurice de Guérin, publiées par M. Trébutien — I » pp. 1-17

. — Il vient de pleuvoir. […] Qui eût dit alors à ceux qui se groupaient encore autour du maître, que celui qui venait de leur donner de sa main la communion ne la donnerait plus à personne, qu’il la refuserait lui-même à tout jamais, et qu’il allait avoir bientôt pour devise trop vraie un Chêne brisé par Forage, avec cette légende altière : Je romps et ne plie pas ?

939. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance diplomatique du comte Joseph de Maistre, recueillie et publiée par M. Albert Blanc » pp. 67-83

Cet homme que j’ai tant lu et (je puis dire) tant connu autrefois à force de le lire, je viens de l’approcher de nouveau, je viens de l’entendre ; la Correspondance qu’on publie me l’a rendu au complet, vivant, parlant, dans ses jets et ses éclairs, dans ses éruptions et ses effusions de chaque jour, et je me suis senti de nouveau sous le charme, sous l’ascendant.

940. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Louis XIV et le duc de Bourgogne, par M. Michelet »

Michelet qui veut chercher dans les parents du jeune prince, et jusque dans les mystères de la génération, les éléments et le secret de cette organisation singulière, ce qui pouvait lui venir de sa mère dans ses goûts bizarres, ce qu’il ne tenait certainement pas de son père. […] Il reçoit donc une lettre par laquelle le savant journaliste l’informe qu’on vient de trouver en Italie une médaille antique, dont on a fait frapper des copies exactes qui courent en Hollande et qui, selon toute apparence, se répandront bientôt dans tous les pays et toutes les cours de l’Europe ; il compte dans peu de jours en envoyer une à celui même à qui il écrit ; mais en attendant il va lui en faire une description aussi fidèle que possible.

941. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’Impératrice Catherine II. Écrits par elle-même. »

Pendant ce temps-là, le grand-duc, « qui est discret comme un coup de canon », parle au premier venu de tout ce qui lui traverse l’esprit, non pas de ce qu’il pense (car il ne pense pas), mais de tout ce qu’on lui dit et qu’il répète. […] Cependant, quand les dames avaient ordre d’y venir en habits d’homme, j’y venais avec des habits superbes, brodés sur toutesles coutures ; ou d’un goût fort recherché, et cela passait alors sans critique : au contraire cela plaisait à l’Impératrice, je ne-sais pas trop pourquoi (on vient de voir au contraire qu’elle soupçonne bien pourquoi).

942. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les Saints Évangiles, traduction par Le Maistre de Saci. Paris, Imprimerie Impériale, 1862 »

Pour lui, il répondait, par un coup de collier valeureux, de réparer les mois perdus et de faire acte de présence à Londres en y paraissant, et non des derniers, avec une production digne de l’établissement unique en Europe, à la tête duquel la confiance de l’Empereur venait de le placer. […] Il est beau, d’ailleurs, d’être un de ces artistes délicats dont on peut dire : Et toujours mécontent de ce qu’il vient de faire, Il plaît à tout le monde et ne saurait se plaire.

943. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

Il s’agit des belles-lettres : Velléius, à un moment, se met à en discourir, car il ne s’interdit pas les digressions, et c’est une de ses formes ordinaires de dire : « Nequeo temperare mihi… Je ne puis m’empêcher, je ne puis me contenir… » Il vient de parler des colonies romaines établies sous la République, et, passant à un tout autre sujet, il s’adresse à lui-même une question : Pourquoi y a-t-il pour les choses de l’esprit des époques et comme des saisons exclusivement favorables, où tout se rassemble et se groupe, et passé lesquelles on ne retrouve plus le même goût ? […] J’ai du regret, je l’avoue, à mon premier Florus. — La note qu’on vient de lire, imprimée d’abord presque dans les mêmes termes, a paru irrévérente, je dois le dire, et m’a attiré une réfutation officieuse de la part d’un professeur de l’Université : « Sans doute, m’écrivait M. 

944. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre. »

Un jour, avant les derniers éclats, au printemps de 1805, l’idée était venue de marier une de ses filles, la princesse Amélie (celle même qui a été reine des Français et l’épouse de Louis-Philippe) avec le fils de l’impératrice Joséphine, Eugène de Beauharnais. […] La Cour des Deux-Siciles venait de se lier sous main à la Coalition qui se reformait à cette heure menaçante.

945. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Gisors (1732-1758) : Étude historique, par M. Camille Rousset. »

Camille Rousset vient de nous donner l’histoire, jeune homme charmant et sage, sur qui reposaient toutes les espérances du maréchal et tout l’avenir de cette race des Fouquet, ainsi restaurée et ressuscitée du fond de l’abîme. […] Son cœur seul put être rapporté en France, Le major du régiment de Champagne, M. de Vignolles, appelé par le mourant, et qui avait reçu ses derniers soupirs, écrivait du camp près de Cologne, le 28 juin 1758 : « Nous venons de perdre le meilleur sujet du royaume et la plus belle âme ; il était doué de trop de vertus pour vivre dans un siècle aussi corrompu.

946. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres choisies de Charles Loyson, publiées par M. Émile Grimaud »

On pourrait même, si on l’étudiait avec suite, non-seulement dans ses poésies, mais dans ses articles de journaux et dans ses brochures, comme je viens de le faire rapidement, on pourrait le présenter comme un type parfait de cette première jeunesse royaliste et bourbonienne à bonne fin, amie et enthousiaste de la Restauration, de laquelle elle ne séparait pas l’idée de liberté ; datant en politique de la protestation de M.  […] Je viens de parcourir un recueil auquel il a fort collaboré, le Spectateur politique et littéraire, de 1818 : c’était une feuille périodique ou à peu près, créée en opposition à la Minerve, et qui bientôt tint le milieu entre elle et le Conservateur, c’est-à-dire entre les libéraux-bonapartistes du temps et les ultra-royalistes.

947. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

1841 De très-bonne heure, et presque au lendemain de son institution, il s’est fait des épigrammes contre l’Académie ; elles venaient de ceux même qui en ont été et de ceux qui n’en pouvaient pas être. […] Hugo vient de rompre toute reprise de coalition littéraire exclusive, si toutefois cela méritait ce nom.

948. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « Alphonse Daudet  »

« Une lettre, père Azan   Oui, monsieur… ; ça vient de Paris. Il était tout fier que ça vînt de Paris, ce brave père Azan. » Puis c’est la place d’Eyguières à deux heures de l’après-midi, la maison des vieux, le corridor… « Alors saint Irénée s’écria : Je suis le froment du Seigneur.

949. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

Janin, en composant le roman qu’il vient de publier, a eu l’excellente idée, et bien digne d’un véritable homme de lettres, de se distraire depuis deux ans du spectacle des choses publiques, du spectacle de la rue, et de chercher dans un sujet emprunté au Grand Siècle un oubli des misères et des ennuis du présent. […] Mais c’est dans ce livre d’Arnauld précisément qu’il est parlé de Mlle de Prohenques, et de celui qu’elle épouse, dans les termes de mépris qu’on vient de lire.

950. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Qu’est-ce qu’un classique ? » pp. 38-55

Ce ne fut qu’après les belles années de Louis XIV que la nation sentit avec tressaillement et orgueil qu’un tel bonheur venait de lui arriver. […] Je ne me dissimule pas que cette définition que je viens de donner du classique excède un peu l’idée qu’on est accoutumé de se faire sous ce nom.

951. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Marie Stuart, par M. Mignet. (2 vol. in-8º. — Paulin, 1851.) » pp. 409-426

Au sortir, pourtant, de ce brillant et orageux épisode de l’histoire du xvie  siècle, qui vient de nous être si fortement et si judicieusement rendu, tout plein encore de ces temps de violence, de trahison et d’iniquité, et sans avoir l’innocence de croire que l’humanité en ait fini à jamais avec de tels actes, on se prend à se féliciter malgré tout, à se réjouir de vivre en des âges d’une morale publique améliorée et plus adoucie ; on s’écrie avec le sieur de Tavannes, au moment où dans ses Mémoires il vient de raconter cette vie et cette mort de Marie Stuart : « Heureux qui vit sous un État certain, où le bien et le mal sont salariés et châtiés selon les mérites !

952. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse psychologique »

— Nous venons de voir en vertu de quels principes on peut, de l’examen d’une œuvre littéraire, extraire des notions sur l’entendement qui l’a créée. […] Lombroso [Cesare Lombroso (1835-1909), aliéniste, grande figure de l’école criminologique italienne, tenant d’une sociobiologie radicale aboutissant à la théorie du « criminel-né », venait de voir publier son Homme de génie (1877) en version française (Alcan, 1889).

953. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre V. Mme George Sand jugée par elle-même »

Quand j’ai besoin d’une opinion, je la demande à Gustave Planche ou à Sainte-Beuve », Mme Sand vient de se découvrir critique… à la fin ! […] l’enfant gâtée du public qu’elle fut toute sa vie, se retrouve dans la légèreté avec laquelle elle nous affirme, après tant d’années d’effet funeste sur l’imagination contemporaine, qu’elle est innocente comme l’enfant qui vient de naître ; — et prétend nous imposer, rien qu’en se récriant, une opinion qui demanderait qu’on se mît en quatre pour la prouver ; se flattant sans doute qu’à son premier petit souffle, — tout-puissant, — elle nous fera tourner comme des girouettes !

954. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « M. Maurice Rollinat »

Il l’a avec la femme qu’il vient de presser sur son cœur ! […] Et, par ce genre d’exécution, il rappelait, je viens de le dire, Thomas Moore, l’ami de lord Byron, qui avait enchanté autrefois les salons de Londres avec ses Mélodies irlandaises.

955. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Gustave Droz » pp. 189-211

éloquemment, je viens de le dire ! […] Pour lui, on n’aura pas besoin, comme on l’a tenté pour Machiavel, l’homme sans âme qui écrivit avec la main de bronze du Destin sous la dictée des Perversités de son siècle, — et ce qu’on vient de renouveler pour Flaubert, talent sans âme non plus, — on n’aura pas besoin d’inventer une ironie d’après coup, qui n’existe pas dans leurs œuvres glacées.

956. (1903) Considérations sur quelques écoles poétiques contemporaines pp. 3-31

Nous venons de parler des intransigeants de la poésie dont M.  […] Adolphe Boschot au secrétaire perpétuel de l’Académie française et l’intéressante brochure que viennent de publier MM. 

957. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre VII : Théorie de la raison par M. Cousin »

Mais la limite de cette autre partie est, d’après ce qu’on vient de dire, absolument semblable à celle de la première ; vous devez donc concevoir une troisième partie, c’est-à-dire un espace nouveau qui continue la seconde et la prolonge au-delà de l’espace que vous avez considéré d’abord. […] Si, comme on vient de le montrer, la vérité est dans les choses, il suffit pour la trouver de décomposer les choses, de les résoudre par l’analyse en leurs éléments, de noter ces éléments par des signes précis, d’assembler ces signes en formules exactes, de convertir ces formules les unes dans les autres, et d’arriver par des équations à l’équation finale qui est la vérité cherchée.

958. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Biot » pp. 306-310

Dans le peu de remarques que je viens de faire j’ai cru témoigner encore de mon respect envers des hommes dont je suis honoré de me dire le confrère.

959. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XVI » pp. 64-69

Il s’est jeté d’abord dans les bras d’Aguado le Mécènes, qui voulait en faire quelque chose, mais qui est mort emportant son secret et ses écus ; — puis il vient de se remettre entre les mains de M. de Castellane, le même qui a un si grand goût pour les théâtres de société, pour les académies de femmes, pour le bel esprit à tout prix. — Avec M. de Castellane sont arrivés des légitimistes comme M.

960. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXVIII » pp. 158-163

. — Victor Hugo a trouvé d’éloquentes paroles sur la tombe de son rival, et lui-même il a eu le droit de rappeler avec sentiment le coup qui venait de le frapper30.

961. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « PAUL HUET, Diorama Montesquieu. » pp. 243-248

A gauche, au pied de la montée, commence la plaine : le village est là avec son enclos de verdure, et sa flèche qui domine ; on distingue en avant les sillons des pièces labourées et les plans potagers des jardins, mais au delà du village la plaine fuit en s’élargissant ; les fermes et les enclos s’y effacent ; la rivière y serpente comme un filet ; le ciel est voilé, bien que spacieux, et de grands nuages échevelés le parcourent, venus de l’Océan ; pourtant çà et là il est crevé en azur, et quelque rayon effleure par places le lointain de la plaine : une fumée montante anime le fond et se détache en tournoyant sur l’uniformité bleuâtre des horizons redoublés qui se confondent avec le gris plus foncé des nuages.

962. (1874) Premiers lundis. Tome I « M. de Ségur : Mémoires, souvenirs et anecdotes. Tome III. »

Voici donc le stratagème puéril qu’il tenta et qui lui réussit ; c’est à M. de Ségur qu’on en doit la révélation piquante :« Le roi, par sympathie de vertu et de bonté, aimait personnellement M. de Malesherbes, ministre d’État qu’il venait de rappeler au Conseil.

963. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bornier, Henri de (1825-1901) »

Ainsi qu’Émile Deschamps semblait le pacificateur des classiques et des romantiques, Henri de Bornier me semble un intermédiaire original entre l’École de 1840 et les nouveaux venus de la fin du second Empire, un médiateur entre les derniers romantiques et les Parnassiens. — Saluons encore ses chants patriotiques : Paris et la guerre.

964. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chénier, André (1762-1794) »

Victor Hugo L’autre jour, j’ouvris un livre qui venait de paraître, sans nom d’auteur, avec ce simple titre : Méditations poétiques.

965. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82

La nomenclature que nous venons de parcourir, suffirait pour repousser les atteintes du ridicule que nos éditeurs modernes s’efforcent de jeter sur cette maison de Rambouillet.

966. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 79-87

Larcher à son Compagnon, l’étude du Grec vient de renverser, dès le commencement, la cervelle à ce pauvre homme.

967. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Appendice. Note concernant M. Laurent-Pichat, et Hégésippe Moreau. (Se rapporte à la page 395.) » pp. 541-544

Enfin un hasard me décida (bien ou mal) : ces messieurs (dont les vers sont si forts) venaient de publier une satire très forte, en effet, d’injures et de barbarismes contre le préfet de Police.

968. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VI »

Reliquaire, venu de l’idée de préservation.

969. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre II. Des Époux. — Ulysse et Pénélope. »

Mon cœur frémissait de crainte qu’un étranger ne vînt surprendre ma foi par des paroles trompeuses…… Mais à présent j’ai une preuve manifeste de toi-même, par ce que tu viens de dire de notre couche : aucun autre homme que toi ne l’a visitée : elle n’est connue que de nous deux et d’une seule esclave, Actoris, que mon père me donna lorsque je vins en Ithaque, et qui garde les portes de notre chambre nuptiale.

970. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre VI. Des éloges des athlètes, et de quelques autres genres d’éloges chez les Grecs. »

Nous venons de voir les guerriers mourants pour la patrie, loués par la patrie ; c’était une institution politique et une dette de l’État.

971. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre III. Trois principes fondamentaux » pp. 75-80

Cette erreur est venue de l’infirmité de l’intelligence humaine : plongée et comme ensevelie dans le corps, elle est portée naturellement à percevoir les choses corporelles, et a besoin d’un grand travail, d’un grand effort pour se comprendre elle-même ; ainsi l’œil voit tous les objets extérieurs, et ne peut se voir lui-même que dans un miroir.

972. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Très vite, vous les voyez éclater en imprécations ou se répandre en lamentations à propos de ce qu’ils viennent de voir et de ce qu’ils viennent de peindre à peine. […] Henri Lichtenberger vient de nous donner sous le titre : Richard Wagner poète et penseur. […] Ce goût lui était venu de très bonne heure. […] Sauf ces défauts, qui viennent de la magnifique ardeur pour le bien qui anime M.  […] À la France, qu’il venait de combattre, il était ou odieux ou suspect.

973. (1910) Propos littéraires. Cinquième série

Il me questionne sur ce qui vient de se passer en France et sur les suites probables. […] Le dernier honneur, la dernière palme, lui étaient venus de la France. […] C’est là aussi que j’ai lu souvent de ses lettres comme je viens de lire la vôtre, seule devant Dieu. […] J’aimerais assez à savoir ce qui n’est pas venu de la nature. […] Les sentiments d’inimitié personnelle qu’il nourrit à l’égard de Kant doivent lui venir de la répulsion que lui inspire M. 

974. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome II

Changez un mot à la phrase que je viens de citer et qui se trouve dans l’Homme-Femme. […] Alexandre Dumas vient de donner à la Comédie française n’est plus à faire. […] Les théories que nous venons de résumer sacrifient tour à tour l’un à l’autre. […] A travers toutes les analyses que nous venons de faire, comment se montre-t-elle à nous, cette âme du grand artiste ? […] … Quel vilain mot déjà et quel triste réveil pour un homme qui vient de se griser d’idéal et d’absolu.

975. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

Toute leur poésie vient de nous. […] Tout ce que nous venons de dire de la poésie de la nature nous permet de nous prononcer avec certitude sur la question présente. […] (Ainsi Zola travaillant à grand-peine à composer son Assommoir, jusqu’au moment où l’idée lui est venue de faire rentrer Lantier dans le ménage de Gervaise). […] On tiendra ses idées en suspens jusqu’à ce que le moment soit venu de les développer. […] Dès que l’on a songé à mettre de l’art dans la parole, l’idée devait donc tout naturellement venir de régulariser ce chant spontané de la voix, et d’en fixer le rythme.

976. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Malherbe »

Demogeot, professeur suppléant d’éloquence française à la Faculté des lettres, vient de publier un utile et intéressant volume, le Tableau de la Littérature française au xviie  siècle avant Corneille et Descartes 119. […] Nous étonnerons-nous maintenant qu’on ait pu dire d’un air de plaisanterie, mais avec sens : « La poésie française était comme une demoiselle de vingt-huit à trente ans, sans fortune ou ruinée par les événements, laquelle avait déjà manqué trois ou quatre mariages, lorsque, pour ne pas rester fille, elle se décida à faire un mariage de raison avec M. de Malherbe, un veuf qui avait déjà la cinquantaine121. » Nous venons de toucher légèrement l’histoire de ces trois mariages manqués. […] Il reprend la poésie française dans les conditions qu’on vient de voir et en partant d’une négation, d’un mépris bien net pour ce qui précède. […] C’est à ces grands hommes en effet, et à ce qu’ils eurent de ferme, d’imposant et de suivi, que la littérature de cet heureux siècle dut (avec ce qui lui venait de l’inspiration originale et naturelle des talents ou des génies) d’acquérir et de combiner un élément tout nouveau de grandeur, de gravité, de dignité, de noblesse, d’autorité, tellement que cette littérature conservant les beautés propres à notre race, on aurait dit par moments que le vice national, la légèreté gauloise, avait disparu, ou n’y restait que pour la grâce. […] Je ne crois pas qu’il y ait de quoi m’accuser de présomption quand je dirai qu’il faudrait qu’un homme vînt de l’autre monde pour ne savoir pas qui je suis ; le siècle connaît mon nom, et le connaît pour un de ceux qui y ont quelque relief par-dessus le commun ; et néanmoins ne sais-je pas qu’il y a de certains chats-huants à qui ma lumière donne des inquiétudes, et qui, se trouvant en des lieux où la faiblesse de ceux qui les écoutent leur laisse tenir le haut du pavé, font, avec je ne sais quelles froides grimaces, tous leurs efforts pour m’ôter ce qu’il y a si longtemps que la voix publique m’a donné ?

977. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

On sentit que l’art venait de faire un pas, et qu’il y avait là quelque chose de nouveau et de durable. […] Sous une fable brillante et populaire, il vient de reconnaître des événements de la vie réelle. […] Par exemple, la fin du premier acte nous a laissés sous l’impression des redoutables confidences que Joad vient de faire à Josabeth. […] L’heure de se retirer étant venue, je sortis avec un Français, ami fort ancien de cette famille, qui, à peine dans la rue, me dit : « Savez-vous ce que vous venez de faire ? […] Il veut s’arracher la vie : Il marche sans dessein ; ses yeux mal assurés N’osent lever au ciel leurs regards égarés, Et l’on craint, si la nuit, jointe à la solitude, Vient de son désespoir aigrir l’inquiétude, Si vous l’abandonnez plus longtemps sans secours, Que sa douleur bientôt n’attente sur ses jours.

978. (1879) À propos de « l’Assommoir »

C’est alors que l’idée me vint de chercher à connaître, de me faire une opinion sur cet homme attaqué si fort qui se défendait si bien, et sur le nouveau système qu’il préconisait. […]  » Le passage souligné est la clef de tout le caractère : cette Nana, d’ailleurs, est la suite, le développement de la Nana que nous avons vue l’œuvre dans L’Assommoir : n’ayant pas assez de cœur pour être méchante, elle aurait peut-être pu prendre de la raison si elle s’était développée dans un autre milieu ; mais dans la boue où elle a poussé, elle a puisé toute une sève mauvaise  Un peu plus loin, dans les notes dont nous venons de citer quelques fragments, on peut lire cette phrase profonde : « Nana, c’est la pourriture d’en bas, l’Assommoir remontant et pourrissant les classes d’en haut. […] Grâce à leur combinaison, tout le mal vient de Virginie, qui guette sans cesse sa proie, qui ne manque aucune occasion de la pousser à sa perte. […] (Mme Boche vient de lui apporter la bouteille que lui envoie Virginie.) […] Si Coupeau cherchait alors à plaisanter, elle se fâchait, courait en grelottant s’habiller au fond de la boutique ; et elle ne tolérait pas davantage que le chapelier la touchât, quand son mari venait de l’embrasser.

979. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1893 » pp. 97-181

Cette Américaine me disait, qu’elle connaissait l’auteur, qui est un médecin, et qui avait fait ce livre tout à fait d’imagination, — mais voici le curieux, — qu’il lui était venu de deux endroits différents de l’Amérique, deux lettres, où les signataires lui demandaient, comment il avait pu pénétrer ce secret de famille, si bien caché à tout le monde. […] Jeudi 9 mars On me parlait d’une fillette d’une douzaine d’années qui, dans son désespoir d’être une fille, venait de faire une neuvaine, pour devenir un garçon. […] Samedi 12 août Hennique vient de son Laonnais, nous demander à Daudet et à moi, nos observations, nos critiques sur Les Deux Patries. […] Un an, avant sa mort, il lui écrivait une lettre, à peu près conçue en ces termes : « Les médecins disent que j’ai une anémie cérébrale, je n’ai pas d’anémie cérébrale, je suis seulement fatigué, et la preuve c’est que je viens de commencer L’Angélus, et jamais je n’ai travaillé avec une facilité pareille, et je marche de plain-pied dans mon livre, comme dans mon jardin. […] » Mardi 12 décembre Pouvillon, de passage à Paris, et qui venait de terminer un roman, en forme de mystère, sur la Bernadette de Lourdes, parle d’un malaise nerveux, qui l’a fait passer deux jours dans son lit, et bientôt il nous entretient de sa grande névrose, qui est chez lui une entêtée hantise de la mort, avec l’effroi de ce qui peut arriver après — et que sans doute, lui donne une éducation religieuse.

980. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre II. De la reconnaissance des images. La mémoire et le cerveau »

Des deux mémoires que nous venons de distinguer, la première paraît donc bien être la mémoire par excellence. […] Dès la première récitation, nous reconnaissons à un vague sentiment de malaise telle erreur que nous venons de commettre, comme si nous recevions des obscures profondeurs de la conscience une espèce d’avertissement 9. […] Dans la première hypothèse, les troubles de la mémoire occasionnés par une lésion cérébrale viendraient de ce que les souvenirs occupaient la région lésée et ont été détruits avec elle. […] Mais le moment est venu de sortir de ces généralités. […] Cela ne revient-il pas à dire que la perception distincte est provoquée par deux courants de sens contraires, dont l’un, centripète, vient de l’objet extérieur, et dont l’autre, centrifuge, a pour point de départ ce que nous appelons le « souvenir pur » ?

981. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

Dieu étranger, venu de Thrace, Dionysos contrastait par sa violence avec la sérénité des Olympiens. […] Tout le monde pourra donc comprendre que le mysticisme vienne de loin en loin s’insérer, original et ineffable, dans une religion préexistante formulée en termes d’intelligence, tandis qu’il sera difficile de faire admettre l’idée d’une religion qui n’existerait que par le mysticisme, dont elle serait un extrait intellectuellement formulable et par conséquent généralisable. […] Si le mysticisme est bien ce que nous venons de dire, il doit fournir le moyen d’aborder en quelque sorte expérimentalement le problème de l’existence et de la nature de Dieu. […] De fait, les conclusions que nous venons de présenter complètent naturellement, quoique non pas nécessairement, celles de nos précédents travaux. […] Le philosophe peut se plaire à des spéculations de ce genre dans la solitude de son cabinet : qu’en pensera-t-il, devant une mère qui vient de voir mourir son enfant ?

982. (1856) Réalisme, numéros 1-2 pp. 1-32

Le théâtre vient de la possibilité de la satisfaire dans un même instant chez un grand nombre d’hommes assemblés. […] Qu’ils fassent donc grâce aux littérateurs, sinon pour les littérateurs, du moins pour la classe intéressante dont je viens de parler. […] — Je ne sais qui vient de jeter un cri de joie grotesque en voyant apparaître M.  […] On vient de voir Eugène Sue et George Sand introduire dans la littérature les idées qui tourmentent la société actuelle. […] Léon Laya vient de faire une comédie.

983. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Appendice] » pp. 417-422

Les dieux veulent vous exempter, Iris, de ce malheur extrême, Et je viens de ressusciter Pour vous en avertir moi-même.

984. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLV » pp. 176-182

 — M. de Ravignan, jésuite et prédicateur célèbre, vient de publier une brochure qui obtient un grand succès et qui le mérite : c’est le premier écrit sorti des rangs catholiques, durant toute cette querelle, qui soit digne d’une grande et sainte cause.

985. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mort de M. Vinet »

Vinet275 Le canton de Vaud et la Suisse française viennent de perdre leur écrivain le plus distingué, l’un de ceux qui faisaient le plus d’honneur à notre littérature.

986. (1874) Premiers lundis. Tome II « L. Bœrne. Lettres écrites de paris pendant les années 1830 et 1831, traduites par M. Guiran. »

Guiran vient de donner une traduction élégante ont été récemment écrites de Paris à quelque journal d’Allemagne, et elles ont trait aux événements de ces vingt derniers mois.

987. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre X. De la simplicité du style »

Les mots n’ont qu’un mérite : la simplicité, qui vient de leur propriété.

988. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Signoret, Emmanuel (1872-1900) »

Signoret vient de donner tout simplement ce que son enthousiasme et son talent promettaient.

989. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé à Tréguier »

Oui, notre gaieté vient de notre honnêteté.

990. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » pp. 572-580

Le morceau que nous venons de citer n’en seroit que plus frappant, s’il étoit aussi animé par la Poésie, qu’il l’est par la passion.

991. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 44, que les poëmes dramatiques purgent les passions » pp. 435-443

J’ai supposé dans tout ce que je viens de dire, la morale des pieces de théatre aussi bonne qu’elle doit l’être.

992. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 11, les romains partageoient souvent la déclamation théatrale entre deux acteurs, dont l’un prononçoit tandis que l’autre faisoit des gestes » pp. 174-184

Le passage que je viens de citer n’a pas besoin d’autre commentaire que d’une explication autentique des mots canticum et diverbium.

993. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — I »

Il venait de fixer une noble tâche à son intelligence.

994. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

Avant la tombée de la nuit, cette chambre, plus qu’encombrée pendant toute la journée, avait été abandonnée aux serviteurs de la tombe, et, lorsque j’y entrai le soir, je trouvai ce même fauteuil, d’où le prince avait si souvent lancé en ma présence une plaisanterie courtoise ou une piquante épigramme, occupé par un prêtre loué pour la circonstance et marmottant des prières pour le repos de l’âme qui venait de s’envoler. » Les propos de chacun en sortant étaient curieux à noter. […] « Ce matin, nos lectures du salon ont été interrompues par l’arrivée d’un loup, que les gardes venaient de tuer. […] — L’armée française venait de remporter une victoire à Reims : « Il faut s’en réjouir, écrivait M. de Talleyrand à la duchesse de Courlande (15 mars 1814), si c’est un acheminement à la paix ; sans cela, c’est encore du monde de tué, et la pauvre humanité se détruit chaque jour avec un acharnement épouvantable. » Ces mots d’apitoiement sur la pauvre humanité, dans la bouche de Talleyrand, ont étonné M. 

995. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « LOUISE LABÉ. » pp. 1-38

Léon Boitel, vient de faire pour sa tendre compatriote, la Sapho du xvie  siècle, ce que M. […] Le début ressemble par l’idée au fragment de Sophocle qu’on vient de lire ; le poëte chante la Déesse qui fait naître le désir au sein des hommes et des Dieux, et chez tout ce qui respire. […] Monfalcon en tête de la belle et rare édition des Œuvres de la belle Cordière (1853), il est dit à l’occasion d’une des dernières pages qu’on vient de lire : « M.

996. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE KRÜDNER » pp. 382-410

La jeune Livonienne, lorsqu’elle vint de bonne heure à Paris, y vit la continuation de ce monde. […] C’est à Paris où venait de paraître René, c’est à Berlin où elle retourna bientôt, et où elle recevait à chaque courrier des caisses de parures nouvelles, c’est là, et pendant que Mme de Staël de son côté publiait en France Delphine, que Mme de Krüdner, rassemblant des souvenirs déjà anciens, et peut-être aussi des pages écrites précédemment, se mit à composer Valérie. […] Un des endroits le mieux touchés est celui où Valérie en gondole, légèrement effrayée, et qui vient de mettre familièrement sur son cœur la main de Gustave, au moindre effroi sérieux, se précipite sur le sein du Comte : « Oh !

997. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre IV. Services généraux que doivent les privilégiés. »

Un règlement imposé au maréchal de Ségur105 vient de relever la vieille barrière qui excluait les roturiers des grades militaires, et désormais, pour être capitaine, il faudra prouver quatre degrés de noblesse. […] Rouillé de n’avoir pas participé au traité de Vienne ; c’est pourquoi « on donne une pension de 6 000 livres à sa nièce, Mme de Castellane, et une autre de 10 000 à sa fille, Mme de Beuvron, fort riche »  « M. de Puisieux jouit d’environ 76 ou 77 000 livres de rente des bienfaits du roi ; il est vrai qu’il a un bien considérable ; mais le revenu de ce bien est incertain, étant pour la plupart en vignes. » — « On vient de donner une pension de 10 000 livres à la marquise de Lède parce qu’elle a déplu à Madame Infante et pour qu’elle se retire. » — Les plus opulents tendent la main et prennent. « On a calculé que, la semaine dernière, il y eut pour 128 000 livres de pension données à des dames de la cour, tandis que depuis deux ans on n’a pas donné la moindre pension à des officiers : 8 000 livres à la duchesse de Chevreuse dont le mari a de 4 à 500 000 livres de rente, 12 000 livres à Mme de Luynes pour qu’elle ne soit pas jalouse, 10 000 à la duchesse de Brancas, 10 000 à la duchesse douairière de Brancas, mère de la précédente, etc. » En tête de ces sangsues sont les princes du sang. « Le roi vient de donner un million cinq cent mille livres à M. le prince de Conti pour payer ses dettes, dont un million sous prétexte de le dédommager du tort qu’on lui a fait par la vente d’Orange, et 500 000 livres de grâce. » « M. le duc d’Orléans avait ci-devant 50 000 écus de pension comme pauvre et en attendant la succession de son père.

998. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIe entretien. Poésie lyrique » pp. 161-223

Ils disent : Ceci vient des sens, ceci vient de l’être immatériel. […] Elle l’avait bien vu venir de loin par le sentier des chèvres, mais elle n’avait rien osé dire, et elle s’était en allée dans le verger, derrière la maison, pour le laisser seul avec son père. […] XXIV Je venais de perdre ma mère.

999. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIIe entretien » pp. 223-287

Il vient de publier il y a peu de jours un de ces timides aveux de talent qui ressemblent à une première confidence d’amour confessé en rougissant, à demi-voix et dans le demi-jour, à l’oreille de la première personne aimée. […] XII C’est ainsi que le jeune poète dont je parle vient de faire sa modeste apparition dans le demi-jour. […] Ce nouveau venu de la couvée de nos poètes commence, comme ces oiseaux jaseurs, à chanter comme s’il avait peur de sa voix.

1000. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

On suit le personnage, on le pressent, on le devine, on se passionne pour ou contre lui, selon qu’on participe soi-même par l’admiration ou par l’horreur à l’héroïsme, au fanatisme, au crime ou à la vertu de l’homme historique ; on vit de sa vie ou l’on meurt de sa mort par l’imagination émue pour ou contre lui ; il disparaît, et l’historien alors reparaît lui ; et, semblable au chœur antique, cet historien prend la parole, prononce un jugement moral, court, nerveux, impartial, favorable ou implacable sur le personnage qu’il vient de représenter à vos yeux. […] Le récit vivifié par l’imagination, réfléchi et jugé par la sagesse, voilà l’histoire telle que les anciens l’entendaient, et telle que je voudrais moi-même, si Dieu daignait guider ma plume, en laisser un fragment à mon pays. » VII « Mirabeau venait de mourir. […] Un homme à la fois si ardent et si léger, trivial et si inspiré, si indécis entre le sang et les larmes, si prêt à lapider ce qu’il venait de déifier dans son enthousiasme, devait avoir sur un peuple en révolution d’autant plus d’empire qu’il lui ressemblait davantage.

1001. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

Du dernier livre de poésie, ou de philosophie, ou d’histoire qui vient de paraître ; du dernier tableau qui vient de déceler un pinceau puissant, une touche neuve à l’exposition ; du dernier marbre qui palpite encore du coup de ciseau, ou qui sent encore la caresse de la main de son sculpteur, dans la galerie ou dans le jardin statuaire des Champs-Élysées. […] Il nous dévoilera bientôt Michel-Ange, Raphaël, comme il vient de nous dévoiler Praxitèle et Phidias.

1002. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre I. Le broyeur de lin  (1876) »

Jamais on ne surprit chez elles un murmure ; cependant, quand elles apercevaient venir de loin les acquéreurs des biens de leur famille, personnes relativement grossières et bourgeoises, roulant équipage et étalant leur luxe, elles rentraient et allaient prier à la chapelle afin de ne pas les rencontrer. […] Sa maison était entourée, à certains jours, de gens venus de vingt lieues à la ronde. […] C’était le drapeau tricolore qui flottait sur le rocher de Tréguier ; la Révolution de juillet venait de s’accomplir.

1003. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre IX. Le trottoir du Boul’ Mich’ »

Pourtant, au détour de cette page, vient de passer Madeleine, « l’adorante et odorante amie du Christ ». […] Les Européens viennent de l’Inde. » Claude Laigle s’acharne sur la précieuse idée qui lui fut plus difficile à conquérir qu’un continent. […] Si ces « lois invisibles » sont celles qu’il vient de découvrir, il me semble qu’il vient d’atteindre la sagesse ; s’il est dément, je désire qu’on m’indique les vraies « lois invisibles ».

1004. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

Il aime les livres qui font semblant d’aller dans le monde : ce livre vient de la rue. […] Et je ne sais quelle horreur nous est venue de cette mort d’hôpital qui semble n’être qu’une formalité administrative. […] Le Réalisme, pour user du mot bête, du mot drapeau, n’a pas en effet l’unique mission de décrire ce qui est bas, ce qui est répugnant, ce qui pue ; il est venu au monde aussi, lui, pour définir, dans de l’écriture artiste, ce qui est élevé, ce qui est joli, ce qui sent bon, et encore pour donner les aspects et les profils des êtres raffinés et des choses riches : mais cela, en une étude appliquée, rigoureuse et non conventionnelle et non imaginative de la beauté, une étude pareille à celle que la nouvelle école vient de faire, en ces dernières années, de la laideur.

1005. (1774) Correspondance générale

Est-ce qu’une tragédie ne commencerait pas bien par deux sénateurs qui reprocheraient à un peuple avili les applaudissements qu’il vient de prodiguer à son tyran ? […] Maurice vient de m’apprendre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire. […] Monsieur et cher docteur, Je viens de recevoir votre charmante lettre. […] c’est ce qui vient de m’arriver tout à l’heure à moi-même avec un auteur et un libraire à qui j’avais vendu le manuscrit de l’auteur. […] Je viens de Pétersbourg en robe de chambre et sans une pelisse, en poste et sans aucun vêtement, sans cela je n’aurais pas manqué d’aller voir un homme aussi célèbre.

1006. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

On vient de faire paraître la cellection de leurs discours à l’imprimerie du Journal d’Économie publique, chez M.  […] Il ne crut point que la paix qu’il venait de conclure suffit pour assurer la tranquillité intérieure. […] Un barde, ignoré onze cents ans dans les montagnes d’Écosse, n’a point formé les poètes que je viens de nommer. […] « Quel soupçon, dit Lefort, dans mon cœur vient de naître ? […] Fontanes, qui avait écrit la page qu’on vient de lire, n’eut pas beaucoup d’effort à faire pour entrer dans l’idée de cette omission.

1007. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Qu’il vienne de Chaillot, d’Auteuil ou de Pontoise… »). […] Il vient de dire ce que j’ai transcrit, que les drogues sont dangereuses (ce qu’on omet toujours quand on le cite oubliant que c’est la base même de son raisonnement). […] On le voit bien à ce que s’il aime par méchanceté, comme nous venons de le voir, la vue de la douleur des autres le ramène aussi à l’amour. […] Ce vice vient de l’égoïsme et le renforce. […] Ce  vice vient de la bêtise et la renforce Argan a épousé une infirmière hypocritement câline pour se faire dorloter et qui capte son testament.

1008. (1876) Romanciers contemporains

Le Coureur des bois venait de prendre racine dans son cerveau. […] Malgré les critiques que nous venons de lui adresser, le livre de M.  […] Nous venons de voir comment M.  […] quand on vient de voler, comme on doit tuer facilement !  […] Et d’abord, puisque nous venons de parler de M. 

1009. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre II. Les directions divergentes de l’évolution de la vie. Torpeur, intelligence, instinct. »

Elle vient de ce que le processus évolutif, qui s’épanouit en forme de gerbe, écarte les uns des autres, au fur et à mesure de leur croissance simultanée, des termes d’abord si bien complémentaires qu’ils étaient confondus. […] Nous venons de distinguer trois règnes différents, si l’on peut s’exprimer ainsi, dans le monde organisé. […] Il semble que la vie, dès qu’elle s’est contractée en une espèce déterminée, perde contact avec le reste d’elle-même, sauf cependant sur un ou deux points qui intéressent l’espèce qui vient de naître. […] Mais toute la difficulté vient de ce que nous voulons traduire la science de l’Hyménoptère en termes d’intelligence. […] Mais déjà les faits que nous venons de passer en revue nous suggéreraient l’idée de rattacher la vie soit à la conscience même, soit à quelque chose qui y ressemble.

1010. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre III. De la signification de la vie. L’ordre de la nature et la forme de l’intelligence. »

L’entente de la plupart des philosophes sur ce point vient de ce qu’ils s’accordent à affirmer l’unité de la nature, et à se représenter cette unité sous une forme abstraite et géométrique. […] Toute la répugnance des philosophes à envisager les choses de ce biais vient de ce que le travail logique de l’intelligence représente à leurs yeux un effort positif de l’esprit. […] Sa question serait absurde, et l’absurdité viendrait de ce qu’il aurait hypostasié en substrat commun de la prose et de la poésie la négation simultanée des deux, oubliant que la négation de l’une consiste dans la position de l’autre. […] Il faut maintenant que nous examinions de plus près l’inversion dont nous venons de décrire les conséquences. […] On pourrait d’abord supposer qu’elle est venue de quelque autre point de l’espace, mais la difficulté ne serait que reculée, et pour cette source extérieure de mutabilité la même question se poserait.

1011. (1875) Premiers lundis. Tome III « Du point de départ et des origines de la langue et de la littérature française »

Quand on commence, comme les Bénédictins, à Pythéas, le navigateur grec de Marseille, antérieur de 400 ans environ à Jésus-Christ, qui se dirigea au Nord à la recherche de la mystérieuse Thulé, et qui racontait tant de choses et si merveilleuses, qu’il passa en son temps pour menteur, comme Marco Polo dans le sien, et qu’on lui appliquait déjà le proverbe : A beau mentir, qui vient de loin ; quand on s’arrête à montrer les premiers établissements des Romains dans le midi de la Gaule, qu’on énumère les nombreux rhéteurs et grammairiens latins que produisit cette contrée, dès lors si prompte au beau langage : qu’on n’omet ni Marc-Antoine Gniphon, qui tint école à Rome, l’un des maîtres de César, et qui eut Cicéron pour auditeur ; — ni Valère Caton, le grammairien et le poète, que les Romains, novices encore à l’harmonie, avaient surnommé la Sirène latine, pour son talent de lire les poètes et de les former, qui faisait lui-même d’assez beaux vers, assez énergiques et touchants (il avait été dépossédé de son champ par les vétérans, cela l’inspira), et qu’a imité Virgile ; — quand on est heureux de rencontrer sur son chemin le grand comédien honnête homme Roscius, sous prétexte qu’il naquit dans la Narbonnaise ; — quand on embrasse ce cadre et qu’on tient à le remplir en détail, on écrit tout simplement un livre intéressant qui comprend une riche province de la culture latine, une province entièrement romaine depuis César. […] Dans le tome III de sa Grammaire (publié à Berlin, en 1856) il a dit : « Je dois réclamer encore en faveur d’un autre de mes compatriotes (il vient de parler de Ménage), qu’on s’habitue aussi à traiter un peu de haut en bas, bien que tous ceux qui ont écrit sur les langues romanes aient puisé à pleines mains dans ses ouvrages : on voit que je veux parler de Raynouard. […] L’École des Chartes, de laquelle sont sortis plus d’un de ceux que je viens de nommer, produisait de savants élèves qui, devenus maîtres à leur tour, ont porté dans ces questions de linguistique nationale un genre de critique bien essentielle pour contrebalancer les théories absolues des Allemands. […] Edélestand Du Méril, qui a publié lui-même des ouvrages approfondis sur le moyen âge français et bas-latin, et qui a regardé de très-près à toutes ces questions d’origines, a exprimé des doutes, et soutenu que tenter d’appliquer à notre vieux français cette rigueur grammaticale, cette précision philologique, vouloir en traiter les textes manuscrits comme l’on a fait les livres venus de l’antiquité, c’était rapprocher des choses profondément dissemblables, c’était faire une création rétroactive, supposer aux monuments du vieux français une pureté systématique qui lui est le plus étrangère, et chercher, dans ce qui est de soi informe et variable à l’infini, un ordre et une règle qu’on peut y mettre à toute force, mais qui ne s’y trouvent point35.

1012. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

David, qui vient de mourir, génie plus romain que grec, n’a pas emporté son marteau ; de jeunes émules rêvent le beau moderne sur sa tombe, et le rêve dans l’art précède toujours le réveil. […] Roullet de Mézerac, qui venait de voyager en Italie. […] Paturle vient de mourir ; que deviendra ce précieux héritage ?). […] L’attention a fait tomber de sa main et rouler à terre le tambourin entouré de grelots sur lequel elle venait de frotter du doigt la tarentelle de son île.

1013. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (2e partie) » pp. 161-239

Je courus à la place où ils venaient de se montrer, sans la perdre une minute de vue, et remarquai une protubérance couverte de mousse et de lichen, assez semblable à ces excroissances qui poussent sur les arbres de nos forêts, sauf cette différence qu’elle présentait une ouverture parfaitement ronde, propre et tout à fait lisse. […] « C’est vraiment un spectacle amusant que d’observer une famille de troglodytes qui vient de sortir du nid. […] La femme ne leva point ses yeux vers les miens, et les petits, il y en avait trois, se retirèrent dans un coin, comme autant de jeunes ratons qu’on vient de prendre. […] C’était dans une de ces excursions que je venais de le rencontrer.

1014. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLVIe entretien. Ossian fils de Fingal, (suite) »

« Mais quel est celui qui vient de la vallée du Lubar, et sort des plis humides de la robe du matin ! […] Il vient de la caverne silencieuse de Tura. […] Si vous venez de Selma, du palais antique de Fingal, choisissez trois de vos jeunes guerriers pour aller lui porter des nouvelles de l’entière destruction de son peuple. […] Le nuage dont ta robe est formée est plus beau que mes voiles. » Telle je viens de la voir en songe.

1015. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre onzième »

Passe encore qu’on ait demandé des constitutions à un homme de lettres, qui allait y rêver disait-il, sous les arbres de la forêt de Saint-Germain ; mais qu’on soit venu de tous les points de l’Europe consulter sur l’éducation des enfants un père qui s’était affranchi du soin d’élever les siens, voilà qui n’est pas croyable. […] Quand je vois l’utopiste ouvrir les bras au genre humain, je me doute qu’il vient de les fermer à ses proches. […] Mais qu’Émile reçoive un billet qui l’invite pour le lendemain à venir manger de la crème, voilà l’occasion venue de commencer son instruction. […] Il n’est pas besoin de rechercher si, comme l’a raconté Marmontel, Rousseau songeait à défendre les sciences et les arts, et si l’idée de les attaquer lui vint de Diderot.

1016. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « IX »

Et ce qui était bien plus grave, ce qui paralysait Wagner complètement, c’était — sans aucun doute — que ces deux projets, ainsi que toute son Esquisse de drame, ne répondaient aucunement à l’idéal qu’il venait de dresser, précisément en 1850-1851, dans ses deux écrits : l’Œuvre d’art de l’avenir et Opéra et drame. […] Dès que sa santé — fortement ébranlée par ce qui venait de se passer en lui — fut un peu rétablie, Wagner se mit à son nouveau projet de drame. — Le 23 mars 1852, il écrit : « Le grand poème m’absorbe de plus en plus ; il faut que je m’y mette bientôt » (lettre inédite). […] Lorsqu’en 1856, la partition de la Walküre étant terminée, il s’agit pour le maître de se mettre à la partition de Siegfried, il avait à lutter non seulement contre « la lassitude engendrée par ce long travail sans but visible », mais surtout contre l’obsession de ce nouveau projet de drame, Tristan, et du drame les Vainqueurs, qu’il venait de concevoir, en mai 1856. — Le 12 juillet 1856, il écrit à Liszt : « J’espère bientôt commencer Siegfried, mais au fond je préférerais de ce moment écrire des poèmes… j’ai deux magnifiques sujets de drames, Tristan et les Vainqueurs. » Toutefois Wagner se mit à la partition de Siegfried vers la fin de 1856. […] La lumière qui nous vient de ces œuvres resplendissantes : la Tétralogie, Tristan, les Maîtres chanteurs, Parsifal, l’a-t-on dévoilée dans toute sa pureté aux regards des ignorants ?

1017. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre premier. Causes physiologiques et psychologiques du plaisir et de la douleur »

Nous venons de voir que la sélection toute mécanique et biologique se montre insuffisante, chez les espèces supérieures, pour produire l’harmonie constante du plaisir ou de la peine avec la conservation de l’espèce. […] Ce dernier doit avoir pour cause, au contraire, une augmentation de force, une réception de mouvement30. » Cette théorie vient de ce que Léon Dumont conçoit mal le rapport des deux travaux moléculaires. Le travail visible de dépense, — marcher, parler, regarder, écouter, etc., — est sans doute, sur le moment même, une perte de force motrice ; mais d’abord, nous venons de voir que, dans l’organisme suffisamment nourri, il y a réparation du nerf par la nourriture à mesure qu’il s’use par l’exercice ; le simple repos suffît aussi à le réparer : il n’y a donc point ici perte sèche et définitive. […] Nous venons de montrer qu’il existe des plaisirs directs, dus à un surplus d’activité sans douleur préalable, qui n’ont pas pour simple objet la préservation de l’organisme dans la lutte pour la vie.

1018. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

— Non, mais j’ai rencontré un médecin qui la soigne d’une maladie, d’une maladie… et à qui elle a donné deux pastels de Boucher qui viennent de sa maison de campagne à Château-Thierry. […] Puis les fermiers, en chapeaux noirs, venus de loin et tout poussiéreux, et les vieux serviteurs retraités, les domestiques septuagénaires ayant derrière eux leurs fils approchés de la fortune par le commerce et les négoces heureux : — dernière représentation de cette gens, de cette clientèle amie et dévouée qui faisait à la famille le cortège de ses noces, le convoi de ses funérailles, et ne laissait ni la joie ni la douleur isolée et personnelle, comme en notre temps de familles d’une génération. […] L’oncle que nous venons de perdre était le frère aîné de notre père. […] Pour lui donner toutes les joies intellectuelles à sa portée, et nous nourrir avec elle de choses en situation, nous allons louer, au cabinet de lecture de l’endroit, le premier roman venu de Paul de Kock : L’Homme aux trois culottes.

1019. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1868 » pp. 185-249

je suis encore un peu bleue… c’est que je viens de me faire coiffer par ma femme de chambre, les fenêtres toutes grandes ouvertes », dit-elle. […] Nous venons de nous agrandir d’un petit logement, et nous croyions avoir admirablement arrangé notre chez nous : voilà un homme d’écurie qui pendant six heures, tous les jours, en criant, en beuglant, en sifflant, nous rend impossible le sommeil du matin et le travail dans la journée. […] * * * — Je crois que beaucoup d’hémiplégies viennent de la disproportion de l’homme avec sa place : les trop grandes positions font sauter les petites cervelles. […] Nous venons de lire les vingt volumes de l’Histoire de ma vie.

1020. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre II. Les génies »

Ces noms que nous venons de dire, et ceux que nous aurions pu ajouter, redites-les. […] Un vent de tempête venait de l’aquilon, et une grosse nuée, et un feu s’entortillant. […] L’âme d’un peuple devenue l’âme d’un homme, c’est Juvénal ; nous venons de le dire ; c’est aussi Tacite. […] Ces hommes, nous venons de les énumérer.

1021. (1857) Cours familier de littérature. IV « XIXe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset (suite) » pp. 1-80

Un poète plus mûr et plus grand que Musset, venait de mettre l’Espagne à la mode par quelques fantaisies andalouses où l’on croyait entendre grincer les guitares sous les balcons aux lueurs de la lune de Séville. […] Mais il semble se complaire, comme un violoniste impatient, à briser la corde à laquelle il vient de faire rendre de si délicieux accords. […] Un jeune homme encore vêtu de son costume bouffon, de Pierrot, vient de se battre en duel avec un de ses compagnons de fête, sans doute pour quelques querelles d’amour ou de table. […] Un de ses poètes, nommé Becker, venait de publier un chant populaire et patriotique qui retentissait dans tous les cœurs et dans toutes les bouches sur les deux rives du Rhin.

1022. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIIe entretien. I. — Une page de mémoires. Comment je suis devenu poète » pp. 365-444

C’était un prêtre de quarante-cinq ans, d’une taille grêle et un peu courbée par l’habitude de lire en marchant ou de rester courbé longtemps sur l’autel en adoration fervente et tremblante devant l’hostie qu’il venait de consacrer. […] XVIII M. de Chateaubriand venait de faire paraître alors le Génie du Christianisme. […] Il nous dit que la classe était finie par exception pour cette matinée, mais que, pour remplir plus agréablement l’heure qui nous restait encore avant la sortie, il allait nous faire une lecture dans un livre mondain qui venait de paraître, et dont l’auteur, inconnu jusque-là, s’appelait Chateaubriand. […] ajoutent-ils. — Parce que c’est trop beau, répondis-je, parce que la nature y disparaît trop sous l’artifice, parce que cela enivre au lieu de toucher, et s’il faut tout vous dire en un mot, ajoutai-je, parce que les larmes que nous venons de verser en lisant ces pages sont des larmes de nos nerfs et non pas des larmes de nos cœurs.

1023. (1926) L’esprit contre la raison

L’essai s’ouvre par une critique de La Crise de l’esprit de Paul Valéry, un texte publié en revue en 1919, qui vient de reparaître en volume en 1924 et qui apparaît ici comme le brillant symptôme d’une posture néo-classique autorisant le catastrophisme délétère sur fond de nostalgie. […] Et voilà certes l’escroquerie dénoncée par André Bretonal, escroquerie d’ailleurs qui n’est pas un cas particulier puisque le même Breton, à plus de cinq années d’intervalle, dans une brochure intitulée Légitime Défense qu’il vient de publier, précise : « Il ne s’agit pas du tout pour nous de réveiller les mots, de les soumettre à une savante manipulation pour les faire servir à la création d’un style aussi intéressant qu’on voudra. […] Tant pis, car il faut beaucoup de naïveté pour faire de grandes choses et rien d’admirable n’apparaît possible sans cette innocence dont le spectacle faisait écrire à Robert Desnos, à propos du peintre Miró dont les tableaux venaient de se révéler si libres, si révolutionnaires, que nul ne pouvait se défendre d’en avoir été surpris : « Miró est un peintre béniau. » Ainsi semblablement furent bénis tous ceux qui osèrent briser les frontières des pourritures avantageusesav. […] Valéry vient de montrer en quoi la guerre de 1914-1918 est le symptôme d’une crise de l’esprit, qu’elle aggrave considérablement. « Personne ne peut dire ce qui demain sera mort ou vivant en littérature, en philosophie, en esthétique.

1024. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

Au duc Albert de Saxe-Teschen, qui venait de perdre la bataille de Jemmapes et d’être gravement malade, et qui lui demandait, en le revoyant à Vienne, comment il le trouvait : « Ma foi, monseigneur, répondit le prince de Ligne, je vous trouve passablement défait. » Il disait encore très joliment du prince royal de Prusse qui s’était trouvé indisposé et pris d’un étourdissement à une séance de l’Académie des sciences à Pétersbourg : « Le prince, au milieu de l’Académie, s’est trouvé sans connaissance. » Tout ceci est du meilleur : mais après une visite qu’il avait faite au cardinal de Luynes, archevêque de Sens, au sujet d’un procès, il outrepassait le mot, il le cherchait et le tirait de bien loin quand il répondait à M. de Maurepas, qui lui demandait comment il avait trouvé le cardinal : « Je l’ai trouvé hors de son diocèse », voulant dire hors de sens. […] Il y discute des changements que la Révolution devra apporter dans les mœurs publiques et dans le goût : « Après tout ce qui est arrivé depuis quelque temps, toutes les idées doivent décidément se renouveler. » Et d’abord il croit que l’universalité de la langue française en souffrira ; que Paris ne sera plus comme auparavant la capitale intellectuelle et littéraire reconnue de l’Europe, les autres nations voulant se venger d’avoir si longtemps obéi à l’esprit venu de Paris.

1025. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

se laissa-t-il trop engager, en effet, à ces demandes de direction qui lui venaient de toutes parts, et que des femmes encore à demi mondaines lui adressaient à l’envi ? […] Un nouveau règne, un nouveau siècle, en effet, venait de naître : à côté des désordres qui faisaient irruption et scandale dans les mœurs publiques, une grande espérance se faisait sentir dans tout ce qu’il y avait d’âmes restées encore honnêtes.

1026. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Froissart. — I. » pp. 80-97

Après avoir été attaché à Venceslas, duc de Brabant, il le fut en dernier lieu, on vient de le voir, à la chapelle de Gui, comte de Blois et sire de Chimay. […] C’est ainsi qu’en 1388 il profite d’une paix qui venait de se conclure dans le Nord, pour aller dans le Midi à la cour de Gaston Phœbus, comte de Foix et de Béarn : car il sait qu’il trouvera là nombre de guerriers qui lui apprendront les choses d’Espagne, de Portugal et de Gascogne, dont il a affaire.

1027. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — III. (Suite et fin.) » pp. 454-472

Un grand malheur domestique101 venait de se joindre, pour l’accabler, aux malheurs de la patrie. […] Il n’y a trace nulle part de déclamation, qui était la chose la plus antipathique à sa nature ; on n’y trouve aucune de ces concessions marquées faites à l’esprit du jour ; toutes ses remarques sont telles qu’elles lui viennent de son propre fonds.

1028. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — II. (Fin.) » pp. 36-54

Les religieuses sont pourtant séparées, mais j’occupe une partie de leurs logements… » Interrogé sur un cas de conscience lorsqu’il venait de donner un conseil royal et de politique, Fénelon souffre évidemment ; il rassure en deux mots son élève : « Vous ne devez avoir aucune peine, lui dit-il, de loger dans la maison du Saulsoir : vous n’avez rien que de sage et de réglé auprès de votre personne ; c’est une nécessité à laquelle on est accoutumé pendant les campements des armées. » Mais il fait précéder sa réponse sur ce point-là de bien des avis plus généraux que le duc de Bourgogne devait être capable d’entendre : « On dit que vous êtes trop particulier, trop renfermé, trop borné à un petit nombre de gens qui vous obsèdent. […] Un jour il apprend que le duc de Bourgogne, parlant moins en prince et en fils de roi qu’en pénitent et en homme qui sort de son oratoire, a dit que ce que la France souffrait alors, en 1710 (et elle souffrait, en effet, d’horribles maux), venait de Dieu qui voulait nous faire expier nos fautes passées : « Si ce prince a parlé ainsi, écrit Fénelon au duc de Chevreuse, il n’a pas assez ménagé la réputation du roi : on est blessé d’une dévotion qui se tourne à critiquer son grand-père. » Dans tout ceci, je n’ai d’autre dessein que de rappeler quelques traits de la piété noble, élevée, généreuse, à la fois sociable et royale de Fénelon, sans prétendre en tirer (ce qui serait cruel et presque impie à son égard) aucune conséquence contre l’avenir de son élève chéri, contre cet avenir qu’il n’a point été donné aux hommes de connaître et de voir se développer.

1029. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Maucroix, l’ami de La Fontaine. Ses Œuvres diverses publiées par M. Louis Paris. » pp. 217-234

Louis Paris, estimable frère du spirituel académicien, vient de donner en deux volumes le recueil des Œuvres diverses de Maucroix, qui sont en partie composées de productions inédites, lettres et vers ; il a fait précéder son recueil d’une étude complète sur la vie et les ouvrages de l’auteur, et il a bien mérité par là de notre histoire littéraire. […] Quand Maucroix traduisait dans son français large, facile et pur, les homélies d’Astérius ou de saint Jean Chrysostome et un traité de Lactance qu’on venait de recouvrer, il faisait certainement quelque chose d’aussi contraire que possible à certains petits vers qu’on a de lui ; et pourtant il n’était pas hypocrite, il ne parodiait rien en idée, il payait une dette publique à l’état qu’il avait embrassé et à des croyances qu’il n’avait jamais songé à mettre en question.

1030. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — I » pp. 351-368

Toutefois, la ligne qui sépare les uns des autres se confond souvent, et si l’on prend, par exemple, les noms des grands capitaines, des grands rois et ministres qui ont écrit, et dont la pensée se présente d’abord, César, Henri IV, Richelieu, Louis XIV, Frédéric, Napoléon, on trouvera que César et Frédéric avaient beaucoup du littérateur en eux, qu’il y avait en Richelieu de l’auteur, et de tous ces illustres personnages que je viens de citer, ceux qui sont le moins du métier, les seuls même qui n’en soient pas du tout, c’est encore Louis XIV et Henri IV. […] Le charme avait fui il y avait longtemps ; ici, c’est le dernier fil qui vient de se rompre.

1031. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Voiture. Lettres et poésies, nouvelle édition revue, augmentée et annotée par M. Ubicini. 2 vol. in-18 (Paris, Charpentier). » pp. 192-209

Ubicini, qui s’est fait connaître avec distinction dans les dernières années par des études et des travaux d’un ordre différent, avait de longue main fréquenté Voiture et noué une étroite connaissance avec lui ; il avait préparé les matériaux de l’édition qu’il vient de donner, et il l’a fait précéder d’une notice vive, spirituelle, dans laquelle il juge son auteur avec goût, sans l’exagérer et sans en être ébloui, et d’un ton tout à fait aisé. […] La première que vous m’avez envoyée était admirable et digne d’un grand ouvrier ; celle que j’ai faite dessus n’était pas non plus de mauvaise main ; mais cette dernière que vous venez de lirer, ultima linea rerum est, elle est au-delà de toutes choses, et pour moi je n’oserais plus jamais faire un trait après cela.

1032. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Sénecé ou un poète agréable. » pp. 280-297

J’ai emprunté la plupart des détails qu’on vient de lire, et même des idées, à sa notice fort complète. […] Il y est surtout question de Lulli qui venait de mourir, de ses qualités et de ses défauts, de ses talents et de ses vices.

1033. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Le duc de Rohan — I » pp. 298-315

Timoléon, on le sait, appelé de Corinthe en Sicile, délivra l’île des tyrans, et l’ayant trouvée tout effarouchée et sauvage, comme dit Amyot, et haïe par les naturels habitants même », il la rendit si douce et si désirée des étrangers, qu’ils y venaient de loin pour habiter et pour y vivre. […] Et cependant ce grand homme rapportait à la fortune tous les succès qu’il avait ; car, soit qu’il écrivît à ses amis de Corinthe, soit qu’il haranguât les Syracusains, il disait souvent qu’il savait gré à Dieu de ce que, voulant sauver la Sicile, il s’était inscrit sous son nom ; et dans sa maison, ayant érigé une chapelle à la Spontanéité (à ce qui vient de soi-même), il y sacrifia ; et la maison même, il la dédia au Génie sacré.

1034. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres de Frédéric-le-Grand Correspondance avec le prince Henri — I » pp. 356-374

Dans la seconde guerre, en 1745, la correspondance de Frédéric nous le montre plein de bonne grâce et d’attention pour ses frères, ayant encore l’élan de cœur de la jeunesse ; il écrit à la reine sa mère, du champ de bataille de Friedberg (4 juin 1745) : « Madame, nous venons de remporter une très grande victoire sur l’ennemi. […] Frédéric était un grand homme, de ceux en qui réside et se personnifie la force et la destinée d’une nation ; le prince Henri, tel qu’il ressort à nos yeux de la correspondance qu’on vient de publier et des divers témoignagnes, me paraît un prince raisonneur, réfléchi, méthodique, quelquefois jusqu’au bizarre et au minutieux, ombrageux, susceptible, capable d’envie, fastueux, aimant la montre, ne haïssant pas d’être trompé, ayant une forte teinte de la sensibilité et de la philanthropie de son siècle ; avec cela de la justesse par places, de la mesure habile, de la combinaison, de l’adresse, des parties ingénieuses ; mais grand homme, c’est beaucoup dire : il n’est grand en rien, il n’a rien d’héroïque ; c’est un esprit distingué et un guerrier de mérite.

1035. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — II » pp. 414-431

La guerre voyage en grande dame : elle a commencé en Amérique, à présent elle est arrivée dans l’océan et dans la Manche ; elle n’a pas débarqué encore, et si elle prend terre le printemps qui vient, elle pourrait peut-être, pour plus grande commodité, cheminer en litière, de sorte qu’on la verra venir de loin ; et, après tout, on est exposé à tant de hasards dans le cours commun de la vie, que la guerre n’y ajoute qu’un petit degré de plus. […] Voltaire se mit aussitôt à l’œuvre avec une activité que quelques lettres de sa correspondance connue faisaient déjà soupçonner, et que d’autres lettres récemment publiées viennent de mettre en pleine lumière66.

1036. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « La princesse des Ursins. Ses Lettres inédites, recueillies et publiées par M. A Geffrot ; Essai sur sa vie et son caractère politique, par M. François Combes » pp. 260-278

La maréchale de Noailles, en effet, n’avait pas moins de onze filles sur vingt et un enfants ; il y avait de quoi l’allécher que de lui montrer de grands partis, et sous air de railler on venait de glisser une sorte de promesse. — C’est dans ces termes habiles et modestes que Mme des Ursins présente d’abord son idée, sa vue. […] Et dès le début, pendant la route même, à Barcelone, en quels termes affecte-t-elle de parler de ce nouvel emploi de camerera mayor qu’on vient de lui voir briguer sous main si activement (12 décembre 1701) : Dans quel emploi, bon Dieu !

1037. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — II » pp. 435-454

Je les relevai bien vite et les tançai sur ce qu’elles venaient de faire. […] Le grand préjugé contre l’usage de la pomme de terre comme aliment pour l’homme, venait de l’idée qu’elle était per le creature, c’est-à-dire pour les porcs.

1038. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Mémoires de Mme Elliot sur la Révolution française, traduits de l’anglais par M. le comte de Baillon » pp. 190-206

En faisant toujours la part de sa vivacité de femme et de royaliste, son témoignage, en tout ceci, ne diffère pas sensiblement de celui du duc d’Arenberg, ce même comte de La Marck qu’elle vient de citer, et dont la correspondance avec Mirabeau, publiée il y a une dizaine d’années, a éclairé bien des points obscurs de ce commencement de la Révolution. Sur Mirabeau, le comte de La Marck peut servir à rectifier ce qu’elle vient de lui imputer de relations intimes et d’intelligences factieuses avec ce parti.

1039. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Pour Scribe, cette réaction, qui d’ailleurs ne venait pas de bien haut, n’a pas dépassé le jour funèbre et s’est arrêtée au bord de sa fosse ; il n’y avait plus lieu de lui en vouloir plus longtemps. […] Deux choses me frappent dans ces premiers témoignages qui viennent de lui ou des autres : c’est combien il est homme de lettres de bonne heure, et, malgré l’irrégularité de son éducation, donnant de lui à ceux qui le voient de près l’idée et la confiance qu’il réussira.

1040. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Une monarchie en décadence, déboires de la cour d’Espagne sous le règne de Charles II, Par le marquis de Villars »

C’est le récit, malheureusement inachevé, de ce second séjour en Espagne, qu’on vient de publier. […] » Gavacho est un terme de mépris par lequel on désignait les Français, les gens qui viennent de la montagne.

1041. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier »

L’auteur des Souvenirs de Madame Récamier, une personne de beaucoup d’esprit et d’exactitude, Mme Lenormant, vient de donner, en les combinant et en les liant par un récit, deux séries de correspondance de Mme de Staël, les lettres à la grande-duchesse Louise de Weimar et les lettres à Mme Récamier. […] Ce grand voyageur intellectuel (comme lui-même il s’appelait), qu’une douleur de cœur, la perte d’une jeune fille qu’il aimait d’un amour paternel, venait de frapper sensiblement, était alors sous l’influence mystique, sous la magie des écrits du théosophe Saint-Martin, tandis que Mme de Staël se sentait plutôt attirée vers Fénelon.

1042. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

Et c’était moins encore à Béranger personnellement qu’il s’en prenait ce jour-là qu’à la veine de l’esprit français qu’on vient de voir, à cette littérature, « essentiellement roturière, narquoise, spirituelle », qu’il avait déjà qualifiée d’immorale à propos de la farce de Patelin et qu’il n’accepte pas même dans les masques grimaçants, si chauds et colorés, de notre grand Molière ; il faisait le procès à cet esprit de goguette et de malice du bon vieux temps, un peu frelaté et sophistiqué du nôtre, mais survivant encore, et qui n’est jamais près de finir ; au bon sens grivois qui profane tout, qui réduit tout à sa moindre valeur, et qui ne se sauve de tous les fanatismes, de tous les doctrinarismes comme de toutes les préciosités, qu’aux dépens du respect et de l’idéal, et en préconisant la bonne loi naturelle, comprise en trois mots, le vin, les femmes et la chanson. […] C’est ainsi, j’imagine, que Platon aurait fait un essai de littérature critique religieuse, s’il était venu de nos jours.

1043. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Salammbô par M. Gustave Flaubert. Suite et fin. » pp. 73-95

Souffrir et crier, haïr ce qu’on vient de lire, est-ce un résultat de l’art ? […] Flaubert, qui venait de faire Madame Bovary, comme s’il s’était senti humilié d’être trop lu, s’est mis à faire son roman archéologique.

1044. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Œuvres de M. P. Lebrun, de l’Académie française. »

L’astre d’Eugène Delacroix vient de se coucher en pleine flamme ; la blanche étoile de De Vigny s’est évanouie dans son pâle azur ; Alfred de Musset, dès longtemps, a disparu. […] Tout entier viens me rallumer ; De mon bonheur reine envieuse, Viens de ton âme m’animer.

1045. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français, et de la question des anciens et des modernes, (suite et fin.) »

On sait le beau passage de l’Iliade (chant XII) lorsque Sarpédon, venu de Lycie au secours des Troyens, se jette dans la mêlée et prête la main à Hector au moment où il est en train de forcer le camp des Grecs. […] Je primai mon doute dans une lettre adressé à l’aimable savant même auquel je venais de faire cette espèce de provocation.

1046. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid. »

Selon lui, l’intention première de la pièce qu’on vient de lire était toute différente ; pour la bien saisir, il suffit de supprimer la dernière stance où il est parlé du grison, et qui lui semble « visiblement plaquée. » En lisant la pièce ainsi épurée et réduite, il devient, selon lui, évident que ces vers ne peuvent avoir été adressés que par une femme à une autre femme. […] Quand un écrivain, quand un artiste a créé un idéal, on se précipite dans la trouée qu’il vient de faire, comme les bataillons suisses sur le corps de Winkelried.

1047. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « M. Émile de Girardin. »

Quand on parcourt, comme je viens de le faire, les deux premiers volumes des Questions de mon temps, on est frappé de l’à-propos et de la justesse de son feu et de son tir contre les journaux, organes des divers partis : — quelques-uns, les journaux de l’opposition pure, attaquant le ministère Guizot à outrance sans trop voir ce qu’ils ébranlent avec lui ; d’autres, le Journal des Débats, le défendant à outrance sans voir ce qu’ils compromettent avec lui ; Le National enfin, d’accord avec les organes légitimistes dans la détestable doctrine du Tant pis, tant mieux, désirant que le ministère résiste jusqu’au bout et tienne bon opiniâtrement, afin de renverser du même coup ministère et système, cabinet et dynastie. […] Le même étranger que je viens de citer pour son mot heureux d’une invasion de barbares dirigée par Orphée ajoutait avec cet esprit positif qui est bien celui d’un Anglais : « Mais les chœurs se payent bien cher ; trente sous par jour pour chaque choriste !

1048. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. »

Un jour son collègue s’étant trouvé mal en chaire après son exorde, Jean-Bon prit sa place immédiatement, et sur le plan même que le collègue venait de tracer, il fit un discours des mieux accueillis. […] La prudence est encore plus nécessaire aux princes qu’aux simples particuliers… » Et il parlait avec sensibilité de la prochaine réunion des États Généraux, exhortant chacun de ceux qui y étalent appelés à faire effort pour le bien dans sa ligne et dans sa mesure, à concourir au règlement de la chose publique, au rétablissement de l’ordre dans les diverses parties de l’administration, « afin de redonner à notre bon roi, disait-il, la tranquillité et le bonheur qu’il a perdus et dont il est si digne. » Celui qui lui aurait prédit alors, et ce jour-là, que trois ans et demi après, nommé membre d’une Convention avec mandat de juger ce même roi, il aurait hâte d’en finir au plus tôt avec lui et de faire le plus sommairement tomber sa tête, — celui qui lui aurait prédit que son premier discours à cette Convention nationale serait non plus pour louer ce bon roi, mais pour célébrer « le bon peuple » qui l’y avait porté et qui venait de lui conférer à ses collègues et à lui une mission terrible, souveraine, une mission de nivellement estimée par lui légitime, irrésistible et régénératrice, l’aurait certainement bien étonné.

1049. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. le Cte Alfred de Vigny à l’Académie française. M. Étienne. »

Notre siècle n’est plus celui des fades compliments ; la vie publique aguerrit aux contradictions, elle y aguerrit même trop : qu’à l’Académie du moins l’urbanité préside, comme nous venons de le voir, à ces oppositions nécessaires, et tout sera bien. […] Une omission éclatante s’offrait au milieu du tableau que M. de Vigny venait de tracer de notre régénération littéraire, il avait négligé M. de Chateaubriand ; M. 

1050. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Pierre Loti »

Pierre Loti 51 Je viens de relire presque sans un arrêt, à la campagne, serré contre la terre maternelle, sous un ciel amollissant et chargé d’orage, les six volumes de Pierre Loti. […] Mais ce qui lui est particulier, c’est que sensations et sentiments se résolvent d’ordinaire en je ne sais quelle langueur de volupté et de désir, comme si le trouble qu’éveille en lui la figure de la Terre était un peu semblable à un autre trouble, à celui qui nous vient de la femme, et y disposait l’âme et le corps… Tout cela est bien difficile à dire clairement.

1051. (1886) De la littérature comparée

Maintenant, dans l’œuvre que je viens de citer : « Dieu a créé l’homme afin qu’il connaisse les lois qui régissent l’univers qu’il en aime la beauté, qu’il en admire la grandeur ». […] IV Le programme que je viens de vous esquisser, Messieurs, suffira largement à nous occuper pendant longtemps.

1052. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre VI. Pour clientèle catholique »

Les quelques exemples que je viens de citer appartiennent au Fantôme. […] Je viens de relire Je m’accuse, un des plus verveux pamphlets de Léon Bloy, un de ceux aussi contre lesquels ma critique porte moins.

1053. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Des lectures publiques du soir, de ce qu’elles sont et de ce qu’elles pourraient être. » pp. 275-293

Au printemps, quelques ouvriers viennent de très loin, et quelques-uns avec leur famille. […] Les hommes distingués qui se sont dévoués jusqu’ici, par goût et par zèle, à ces fonctions tout à fait gratuites, font certainement une œuvre bien estimable ; mais il y a quelque chose qui l’est encore plus (ils m’excuseront de le penser, et ils l’ont pensé avant moi), c’est de voir, comme cela a lieu au Conservatoire, des ouvriers, leur journée finie, s’en venir de Passy ou de Neuilly pour assister, à huit heures du soir, à une lecture littéraire.

1054. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Lettres inédites de l’abbé de Chaulieu, précédées d’une notice par M. le marquis de Bérenger. (1850.) » pp. 453-472

Voici quelques lettres nouvelles du poète Chaulieu qu’on vient de publier : elles n’ajouteront pas beaucoup à sa réputation et ne répondent pas tout à fait à l’idée que son renom d’amabilité réveille. […] Quand on vient de relire leurs ouvrages et de traverser leur monde, on demeure bien convaincu en un point : c’est que les mœurs de la Régence existaient déjà sous Louis XIV ; elles y étaient depuis longues années à l’état latent.

1055. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres inédites de la duchesse de Bourgogne, précédées d’une notice sur sa vie. (1850.) » pp. 85-102

Au milieu de tous ces noms, dont quelques-uns des plus doctes et appartenant à l’Académie des inscriptions, mais dont aucuns ne sont des noms en us, on rencontre avec plaisir deux femmes, l’une que le génie de l’art a douée en naissant, et qui, entre mille grâces naturelles, a celle du crayon et du pinceau ; l’autre qui vient de montrer qu’elle n’a qu’à vouloir, pour mettre une plume nette et fine au service de l’esprit le plus délicat. […] S’il s’était glissé dans la lettre écrite de Montargis un éclair de préoccupation morale au milieu de toutes les grâces extérieures et de toutes les parfaites convenances qu’on y décrit, Louis XIV n’aurait pas été, après douze ans d’une intimité de toutes les heures, le grand-père odieux et dur qu’on vient de voir, pour la mère de son héritier.

1056. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Le Palais Mazarin, par M. le comte de Laborde, de l’Institut. » pp. 247-265

Elle appela son premier valet de chambre, Beringhen, et lui rapporta ce qui venait de se dire : Allez sur l’heure, ajouta-t-elle, en rendre compte au cardinal. […] Mais quand Beringhen, poussé par la réserve même qu’il rencontrait, eut dit positivement qu’il venait de la part de la reine, ce fut comme une baguette magique qui opéra : À ce mot, le fin Italien change de conduite et de langage, et passant tout à coup d’une extrême retenue à un grand épanouissement de cœur : « Monsieur, dit-il à Beringhen, je remets sans condition ma fortune entre les mains de la reine.

1057. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Mme de Genlis. (Collection Didier.) » pp. 19-37

À celle-ci, une enfant de dix ans, elle voudra un jour apprendre la harpe ; mais la harpe est trop lourde, et, au bout de six mois, la maîtresse s’aperçoit que l’enfant devient bossue ; ce que voyant, elle lui redresse la taille moyennant un corps baleiné et une plaque de plomb qu’on fait venir de Paris. […] Mademoiselle de Clermont, une très courte nouvelle publiée en 1802, passe pour son chef-d’œuvre en effet : moi-même j’ai longtemps aimé à croire que c’en était un, mais je viens de la relire, et il m’est impossible de ne pas reconnaître que ce qu’il y a eu là-dedans d’agréable, de touchant et d’à demi bien, est désormais tout à fait passé.

1058. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire de la Restauration, par M. de Lamartine. (Les deux premiers volumes. — Pagnerre.) » pp. 389-408

Pour moi, dans ces deux volumes que je viens de lire avec plaisir et entraînement, je sais bien que je n’ai jamais trouvé une seule date ni en marge ni dans le texte. […] Mais, quoi que j’aie pu dire à M. de Lamartine ce jour-là, et quand même, à l’exemple de tant d’autre il m’aurait échappé en parlant quelque sottise, qu’a de commun, je vous prie, un pareil propos avec un article de critique aussi motivé que celui qu’on vient de lire, et dans lequel il se trouve d’ailleurs, ce me semble, d’assez beaux restes d’admiration ?

1059. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — II. » pp. 460-478

Lorsqu’on lit Portalis dans la suite de ses discours et de ses écrits, comme je viens de le faire, on est, au reste, frappé d’un procédé qui tient à la méthode de bien des orateurs de l’Antiquité, et à la sienne en particulier. […] Pendant qu’on changeait de chevaux à Osnabrück, un voyageur qui venait de France, et qui se trouvait par hasard au même relais, se présenta à eux, et, dès qu’il l’aperçut, se jeta dans les bras de Portalis.

1060. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « La Fontaine. » pp. 518-536

Voltaire, dans une lettre à Vauvenargues, rapportant le talent de La Fontaine à l’instinct, à condition que ce mot instinct fût synonyme de génie, ajoutait : « Le caractère de ce bonhomme était si simple, que dans la conversation il n’était guère au-dessus des animaux qu’il faisait parler… L’abeille est admirable, mais c’est dans sa ruche ; hors de là l’abeille n’est qu’une mouche. » On vient de voir, au contraire, que La Fontaine voulait qu’on fût abeille, même dans l’entretien. […] Toutes les fois qu’il a eu à parler des maîtres de la terre et du Lion qui les représente en ses Fables, La Fontaine a marqué qu’il n’était point séduit ni ébloui, et l’on a raconté à ce sujet une anecdote que je veux mettre ici parce qu’elle est moins connue que d’autres ; elle est, d’ailleurs, très authentique et vient de Brossette, qui la tenait de la bouche de Boileau : M. 

1061. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre III. Zoïle aussi éternel qu’Homère »

C’étaient, pêle-mêle, les os de Jean-Jacques et de Voltaire qu’on venait de retirer du Panthéon. […] Ils viennent de faire naître en vous quelque chose dont ils prennent soin.

1062. (1912) L’art de lire « Chapitre III. Les livres de sentiment »

La lecture est ainsi faite de ce que nous savons, de ce que nous apprenons et de ce que nous n’apprenons que parce que nous le savions déjà et de ce que nous savons mieux maintenant parce que nous venons de le rapprendre. […] Tout ce que je viens de dire est généralement vrai ; mais, comme il arrive, les choses sont quelquefois tout à l’inverse.

1063. (1912) L’art de lire « Chapitre VIII. Les ennemis de la lecture »

C’est qu’aux yeux de la génération qui existe à ce moment-là, l’écrivain qui vient de disparaître est suranné ; il était un peu vieux ; on en avait assez de sa manière. […] L’auteur doit avoir l’esprit critique, et il doit l’exercer tout juste avec les méthodes et les démarches mêmes que nous venons de voir que doit observer le lecteur.

1064. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre IX : M. Jouffroy écrivain »

Ce moment fut affreux, et, quand vers le matin je me jetai épuisé sur mon lit, il me sembla sentir ma première vie, si riante et si pleine, s’éteindre, et derrière moi s’en ouvrir une autre sombre et dépeuplée, où désormais j’allais vivre seul, seul avec ma fatale pensée qui venait de m’y exiler et que j’étais tenté de maudire. […] Il avait beau retenir son cœur, il y était mené de force ; s’il empruntait à sa méthode et à ses preuves des raisons de croire, sa croyance venait de ses souvenirs et de ses aspirations.

1065. (1925) Les écrivains. Première série (1884-1894)

On vient de l’enterrer à son tour, et civilement, cela va de soi. […] Élémir Bourges vient de publier, à la Librairie Parisienne, un nouveau roman. […] De bonne foi, il crut qu’il venait de découvrir Rodin. […] Robert de Montesquiou vient de colliger en un volume exceptionnel et fastueux. […] Et l’ayant réduit en poudre, la fantaisie me vint de lire ses livres.

1066. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

Tâchons néanmoins de caractériser plus nettement encore chacun des trois genres principaux de critique que je viens de signaler. […] Un frais souffle venu de la Grèce traversa les imaginations, l’on respira avec délices ces fleurs au parfum enivrant qui auraient trompé les abeilles de l’Hymette. […] Elle désira le rôle de Virginie ; mais elle venait de voir le Virginius de Knowles, joué, au théâtre Ventadour, par la troupe de Macready. […] Ou je me trompe, ou je viens de dire le secret des diverses fortunes du mouvement romantique. […] Vernouillet vient de perdre, je me trompe, vient de gagner un procès dont les considérants l’acquittent et le déshonorent.

1067. (1894) Écrivains d’aujourd’hui

… songe Armand de Querne, au moment où il vient de mentir au mari de sa maîtresse. […] Des hommes venus de points très différents et qui n’ont pas coutume de se rencontrer s’unissent dans une même animosité contre lui. […] On sait de reste que cette mode fut de courte durée, les étudiants, lorsqu’ils se virent passer, avec la physionomie qu’ils venaient de se composer, n’ayant pu se regarder sans rire. […] Et précisément c’est lui qu’il vient de désigner pour prêcher à Notre Dame un triduum en l’honneur de Jeanne d’Arc. […] Mais si toute vérité vient de Dieu, comment l’Église suspecterait-elle aucune sorte de vérité ?

1068. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

La Devineresse, dont nous venons de parler, est une comédie en prose, en cinq actes, et assez médiocre. […] Voilà une grande lettre qu’il vient de m’écrire à ce sujet. […] Beaubourg, dont nous venons de prononcer le nom, était fort laid. […] Ses vers sont peut-être un peu durs, un peu travaillés, cela vient de ce qu’il avait peine à bien rendre toute l’énergie de ses pensées. […] Du reste, le poëte parut dans de favorables circonstances, Racine avait cessé de travailler, Campistron venait de se retirer, et Crébillon était encore inconnu.

1069. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires du marquis d’Argenson, ministre sous Louis XV »

Le caractère du style aussi bien que de la vie du marquis d’Argenson est le bon sens, comme on le croira sans peine ; ennemi du clinquant et de ce qu’il appelle les épigrammes politiques, il ne l’est pas moins des pointes et des épigrammes du langage ; avide avant tout de vérités proverbiales, de dictons populaires, et heureux d’en confirmer sa pensée, la trivialité même ne l’effraye pas, il ne l’évite jamais ; mais par malheur la raison n’est pas toujours triviale ; il arrive donc souvent aux saillies à force de sens, et beaucoup de ses comparaisons sont piquantes parce, qu’elles sont justes, Qu’Albéroni, par exemple, vivant à Rome après sa disgrâce, entreprenne, au nom du pape, souverain temporel, la conquête de la petite république de Saint-Marin ; M. d’Argenson, qui vient de nous exposer avec précision et peut-être sécheresse les travaux et les talents du cardinal, saura bien ici nommer cette entreprise une parodie des comédies héroïques qu’Albéroni a données à l’Espagne vingt ans auparavant, et, lui-même, le montrer joueur ruiné quoique habile qui se conduit en jouant aux douze sous la fiche, comme il faisait autrefois en jouant au louis le point.

1070. (1875) Premiers lundis. Tome III « Eugène-Scribe. La Tutrice »

Le cas était embarrassant pourtant, et la situation devenait orageuse ; une lettre de la célèbre danseuse Fridoline arrive à temps, Léopold retrouve son audace, et, par bravade, prend la résolution la plus extravagante, celle d’épouser la danseuse, qui, étant très-riche, vient de lui offrir sa main, pour devenir comtesse, et pouvoir faire graver une couronne sur le panneau de ses voitures.

1071. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre premier. De l’invention dans les sujets particuliers »

La valeur de chaque scène, de chaque mot vient de son rapport direct au type idéal qu’avait conçu Molière et sur lequel il dessinait le personnage.

1072. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Philosophie du costume contemporain » pp. 154-161

Philosophie du costume contemporain On vient de publier les jugements de quelques personnes considérables sur le chapeau haut de forme. « Élargissons la question », si vous le voulez, et cherchons ce que vaut le costume contemporain.

1073. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Villiers de L'Isle-Adam, Auguste de (1838-1889) »

— Une révolte, c’est une énigme, un rébus, un casse-tête qui vient de Chine, comme la poésie de M. 

1074. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Lutèce » pp. 28-35

Leo d’Orfer enregistrait ainsi sa mort dans les Notes de quinzaine du Scapin (nº 3, 16 octobre) : « Madame Lutèce vient de rendre le dernier soupir.

1075. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 169-178

Son Code, dit de la Nature, est-il exempt des défauts qu’on vient de lui reprocher ?

1076. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 3, que le merite principal des poëmes et des tableaux consiste à imiter les objets qui auroient excité en nous des passions réelles. Les passions que ces imitations font naître en nous ne sont que superficielles » pp. 25-33

On peut même penser que le berger visionnaire dont je viens de parler, n’auroit jamais pris ni pannetiere, ni houlette sans quelque bergere qu’il voïoit tous les jours ; il est vrai seulement que sa passion n’auroit pas produit des effets aussi bizarres, si, pour me servir de cette expression, elle n’eût été entée sur les chimeres dont la lecture de l’Astrée avoit rempli son imagination.

1077. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 25, du jugement des gens du métier » pp. 366-374

Le lecteur observera que tout ce que je viens de dire ici, je l’ai dit des jugemens generaux que les gens du métier portent sur un ouvrage.

1078. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XVIII. La bague aux souhaits »

Alors l’idée lui vient de tuer la guinnârou pour lui voler sa bague.

1079. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Première partie — Chapitre I. Définition des idées égalitaires »

De ce système nombre de prescriptions particulières pourraient être déduites ; si l’on voulait descendre dans le détail de l’organisation pratique, et indiquer, par exemple, les mesures qu’une société doit prendre pour ajuster, aux différentes espèces d’actions qui l’intéressent, les différentes espèces de sanctions dont elle dispose, Il faudrait déterminer et spécifier les principes que nous venons de poser.

1080. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Camille Jordan, et Madame de Staël »

De là il passa en Angleterre, où il put assister à la marche régulière et puissante d’un vrai gouvernement représentatif qui savait toutefois se défendre énergiquement alors contre le contrecoup venu de France et contre toute tentative d’anarchie. […] Mais ce qui lui importe, c’est de recueillir des votes indépendants, c’est de savoir ce qu’entendent dans cette grande circonstance, sous quelle condition viennent de souscrire tous ces hommes qui ont une opinion, une conscience, et dont la voix semble l’interprète naturel de la vérité et de la justice. […] Après cette saisie, tous les censeurs de la police sont convoqués, Esménard, Lacretelle, Fiévée, etc. ; ils sont d’avis que rien ne doit en empêcher la publication, et l’on le pile tellement que l’édition entière de dix mille exemplaires ayant rendu 500 francs en carton, on a donné 500 francs à Nicolle comme dédommagement, tandis que moi je viens de lui en envoyer quinze mille. — Le duc de Rovigo a dit à mon fils : « Quoi ! […] Il vient de m’envoyer ses derniers ouvrages ; si je les trouve dignes de vous, je vous les ferai passer. — Le directeur de la police, M. de Norvins, m’a parlé de vous ; il connaît plusieurs de vos amis et des miens, et parle de vous comme tout le monde en parle. […] Le baron de Staël venait de mourir le 9 mai de cette année 1802, à Poligny, en se rendant à Coppet.

1081. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Je viens de la relire après quarante ans : je ne sais rien de plus vif, de plus léger, de plus juste dans la touche et dans le dessin. […] Le brouillard n’est pas dans les choses ; il vient de notre ignorance, du brouillard dans notre tête. […] On le ramena bien faible encore à Marseille ; mais au milieu même de ses dangers et de son épuisement sa noble fièvre morale ne le quitta pas un instant, et il ne songeait qu’à ne pas laisser perdre les trésors de connaissances et d’observations qu’il venait de conquérir. […] La spirituelle vicomtesse de Noailles, avec la duchesse de Mouchy sa fille, essaya un moment, en l’attirant et le retenant à Mouchy, de substituer une influence aimable et consolante à celle qui venait de s’éteindre ; ce n’était, à vrai dire, qu’un redoublement d’intimité ; mais si Ampère ne haïssait nullement l’aristocratie, il la préférait un peu moins haute et moins princière jusque dans la familiarité. […] « C’est une triste manière d’y arriver, et d’autres inquiétudes ne me permettront pas, je le crains, d’y rester longtemps ; mais dans l’état de brisement où je suis par suite de ce que je viens de souffrir et de tout ce que j’ai souffert depuis un an, ce me sera un vrai soulagement de serrer la main de quelques vrais amis comme vous et les vôtres.

1082. (1927) André Gide pp. 8-126

Je viens de me replonger, après vingt ans, dans ces Cahiers d’André Walter : je les ai peut-être un peu moins admirés, mais j’y ai pris encore un vif intérêt. […] De ceux que je viens de nommer, il va sans dire que je conserve tous les livres qu’ils m’ont offerts. […] André Gide qui viennent de paraître, et dont l’un est spécialement à l’usage de cette jeunesse qu’on l’accuse de vouloir corrompre. […] Tristan Tzara, vient de donner aux « Soirées de Paris » de M.  […] André Gide ce désir de ménagements et cette crainte de se compromettre : à la vérité, il se rattrape aujourd’hui sur le point auquel je viens de faire allusion et qui n’est peut-être pas très bien choisi.

1083. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

Chapitre II : la philosophie Les 3e et 4e volumes des Œuvres de Diderot viennent de paraître, et j’ai dit, si on se le rappelle, que je suivrais l’ordre de cette publication, volume par volume, pour montrer intégralement Diderot à la lumière de ses œuvres. […] On ne pouvait guères descendre plus bas… Honteux peut-être d’une copie qu’on lui reprochait et qui mutilait et dégradait un si chétif modèle, Diderot se réfugia dans les idées générales, si chères aux esprits sans précision, et cet inventeur à bon marché affirma que « le temps était venu de substituer à la scène les conditions aux caractères, et de remplacer les coups du théâtre par des tableaux, sources nouvelles d’invention pour le poète et d’étude pour le comédien ». […] Elles sont en petit nombre, heureusement, et, disons-le, elles ne sont pas toutes dans le ton de ces quatre vers que nous venons de citer. […] Ce fut sa critique de peinture qui l’illustra, du reste, bien plus que sa critique littéraire, laquelle n’a guères d’accompli et d’enlevé que cet Essai sur les mœurs, c’est-à-dire sur les femmes, dont je viens de parler, et où il remanie si magistralement la glaise indécise de Thomas. Les expositions de peinture venaient de créer ce genre de critique qui a gardé son nom, — les Salons, — et Diderot écrivit les premiers pour le compte de la correspondance de Grimm, envoyée aux princes d’Allemagne.

1084. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — P.-S. » pp. 38-40

C’est d’un contraste parfait avec le point de départ qui vient de nous être si fidèlement marqué

1085. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVII » pp. 306-312

— Le duc de Raguse vient de publier sous ce titre, Esprit des institutions militaires, un volume plein de feu, d’intérêt, de science et d’agrément ; il rend accessibles au lecteur une foule de questions qui semblaient du ressort des hommes spéciaux ; il fait comprendre la guerre, l’empereur, Wellington, le génie de la France et de l’Angleterre.

1086. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Andrieux »

Andrieux vient de mourir, l’un des derniers et des plus dignes d’une génération littéraire qui eut bien son prix et sa gloire.

1087. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Desbordes-Valmore, Marceline (1786-1859) »

Oui, dans le premier et célèbre portrait, malgré la robe de moyen âge de pendule, malgré la coiffure à la Ninon, malgré la lyre venue de chez le luthier, la grande Marceline, avec ses beaux yeux enflammés et humides, avec ce front droit et ces sourcils fièrement tracés, avec ce nez si caractérisé, aux bosses hardies et spirituelles, avec ce menton pointu, finement pensif, ces lèvres épaisses et si arquées, ce col énergique, attire, charme et retient le regard, qui se sent en face d’une pensée et d’une âme.

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