Dans ce moteur initial, source et principe de tous les mouvements dans l’univers, il retrouvera donc encore les mêmes éléments qu’il a déjà constatés. […] Entre la Physique d’Aristote, les Principes de Descartes et les Principes mathématiques de Newton, il y a, malgré l’intervalle des âges, une succession manifeste et comme une solidarité. […] Ainsi chaque philosophe qui étudie cette question devrait remonter aux principes métaphysiques qu’elle sous-entend. […] « La loi qui parle dans la conscience de l’homme et à sa raison, voilà le principe supérieur et surhumain ; la volonté libre qui observe ou qui viole cette loi, voilà le principe humain et subordonné. […] « Les conséquences ne sont point ici moins claires ni moins admirables que les principes.
C’est une preuve incontestable qu’on n’a point été jusqu’à cette verité, en cheminant de principe en principe et par voïe de spéculation. […] Qu’on juge par ce récit, dont personne ne sçauroit contester la verité, si ce sont les doutes éclairez et les spéculations des philosophes qui les aïent conduits de principe en principe, du moins jusqu’aux expériences qui ont fait découvrir la pesanteur de l’air. […] Il n’est plus permis aujourd’hui, dit-on, de poser des principes qu’ils ne soient clairs et bien prouvez. […] Une conclusion plus étenduë que le principe dont on l’auroit tirée, seroit d’abord remarquée de tout le monde. […] Ces voïes sont de mal poser les principes de son argument, ou de tirer mal la consequence de ses principes.
Rossi, sont tous, à des degrés divers, philosophes et publicistes, et leur philosophie contient les principes de leur politique. […] Le pouvoir illimité d’un seul appuyé sur deux ordres privilégiés, l’un chargé de la défense, l’autre de l’éducation de la société, lui paraît le principe essentiel et éternel de tout ordre politique. […] Enfin, le trait principal de l’école économiste est de proposer partout la substitution du régime, répressif au régime préventif, et de combattre sous toutes ses formes le principe de l’autorisation préalable. […] Suivant les uns, cette révolution doit se terminer par une organisation nouvelle de la société sous l’empire d’un gouvernement populaire énergique et concentré : c’est l’union du principe démocratique et du principe saint-simonien ; suivant les autres, le gouvernement doit seulement servir à faire la révolution et à détruire la tyrannie du capital, comme Richelieu a détruit la tyrannie de la noblesse. […] C’est de l’un des plus intéressants entre ces esprits libres, personnels, originaux, que nous allons, dans les pages qui suivent, exposer les principes et les idées.
Tout ce qu’elle demande qu’on lui accorde, c’est que le principe de causalité s’applique aux phénomènes sociaux. Encore ce principe est-il posé par elle, non comme une nécessité rationnelle, mais seulement comme un postulat empirique, produit d’une induction légitime. […] Par principe, elle ignorera ces théories auxquelles elle ne saurait reconnaître de valeur scientifique, puisqu’elles tendent directement, non à exprimer les faits, mais à les réformer. […] Sans doute, ce principe se retrouve, sous une forme un peu différente, à la base des doctrines de Comte et de M. […] Tels nous paraissent être les principes de la méthode sociologique.
Descartes fait résider le principe même de la pensée dans la glande pinéale. […] Stahl fait de l’âme le principe unique de tous les phénomènes de la vie physique. […] Littré est un esprit rigoureux et systématique qui suit son principe jusqu’au bout. […] Est-ce l’organisation qui est le principe de la vie ? est-ce la vie qui est le principe de l’organisation ?
Il proposa des principes de goût différents des leurs. […] C’est donc ce penchant de l’âme, c’est cette révélation intérieure qui est le principe de la religion. […] C’est un caractère distinctif, à supposer qu’il existe, mais ce n’est point le principe qui le fait exister. […] De là sortit le principe de la souveraineté du peuple. […] Raynal y étale avec complaisance des principes opposés au bon ordre de toute société.
De la méthode Pour achever d’établir nos principes, il nous reste dans ce premier livre à examiner la méthode que doit suivre la Science nouvelle. […] En réfléchissant sur les commencements de la religion et de la civilisation païennes, on arrive à ces premières origines, au-delà desquelles c’est une vaine curiosité d’en demander d’antérieures ; ce qui est le caractère propre des principes. […] Concluons tout ce qui s’est dit en général pour établir les principes de la Science nouvelle. Ces principes sont la croyance en une Providence divine, la modération des passions par l’institution du mariage, et le dogme de l’immortalité de l’âme consacré par l’usage des sépultures. […] La sagesse vulgaire de tous les législateurs, la sagesse profonde des plus célèbres philosophes s’étant accordées pour admettre ces principes et ce critérium, on doit y trouver les bornes de la raison humaine ; et quiconque veut s’en écarter doit prendre garde de s’écarter de l’humanité tout entière.
Le principe de ce qu’on nomme improprement, l’inertie de la matière et qui n’est, à vrai dire, que la continuation de son activité ou de son mouvement, est donc analogue au principe dynamique du raisonnement. […] Le principe de l’induction, que les mêmes données ont les mêmes conséquences, est une application du principe de raison suffisante et du principe de contradiction. […] Induire c’est : 1° supposer un principe dont le phénomène est la conséquence (loi de raison suffisante) ; 2° affirmer que ce principe aura toujours la même conséquence, la contradiction étant inconcevable pour notre pensée (loi d’identité). Il n’y a plus qu’à savoir si on ne s’est point trompé de principe, en prenant par exemple le feu pour principe de la brûlure : c’est une simple affaire de vérification et d’expérimentation ; mais présomptivement, nous sommes certains que le principe (bien ou mal connu) aura toujours la même conséquence. […] Tels sont les principes à l’aide desquels on justifie l’analogie.
Le principe intérieur de la religion lui échappe, comme au reste le principe de l’art et de la poésie. […] La procédure et les formes, les procès particuliers l’ennuyèrent : les principes généraux et les sources historiques du droit captivèrent son attention. […] Il assigne à chaque gouvernement son principe, qui le fait durer tant que lui-même dure : la vertu, principe de la république, l’honneur, principe de la monarchie, la crainte, principe du despotisme. […] Il ne voit que la crainte qui puisse être le ressort du despotisme : faute d’avoir eu l’occasion d’étudier la Russie, il ne s’est pas avisé qu’on pouvait aussi bien lui donner l’amour pour principe, et même plus logiquement, si le despotisme est une forme de gouvernement essentiellement patronale, patriarcale, image agrandie de la famille. […] Depuis, toutes les tentatives d’organisation parlementaire qui ont été faites ont reposé sur les principes essentiels de sa doctrine.
Nos adversaires politiques, débusqués de la légitimité, n’ont aucun principe valable à opposer à celui-ci ; ils n’ont, quand on les pousse à bout, que des raisons d’opportunité, de temps, de convenance actuelle, dont nous concevrions et admettrions même une partie : mais il en faudrait d’abord rabattre, comme Jefferson le disait de la faction monarchiste et anglomane, les sophismes des parasites, les fausses alarmes des timides et les clabauderies de la richesse. […] La déclaration de 1776, tout éclatante qu’elle est et glorieuse pour sa mémoire, ne surpasse pas, à mon gré, le mérite de celle restauration difficile des vrais principes qui fait époque dans l’histoire de la République américaine. […] Celui-ci n’avait de pouvoir que celui de requérir, sans autre correction que le principe moral du devoir ; ces réquisitions amiables du Congrès, adressées aux diverses législatures des États, rencontraient de fréquents veto de leur part : le rouage principal s’arrêtait à chaque moment. […] La grande masse de nos citoyens cependant demeure fidèle à ses principes républicains : tout ce qui est intéressé à la culture des terres est républicain ; il en est de même d’un grand nombre d’hommes de talent. […] Deux lettres nous ont semblé particulièrement dignes de méditation : celle à John Taylor, qui lui avait envoyé ses Recherches sur les principes du gouvernement, et l’autre à Samuel Kerchival, qui le consultait sur la nécessité d’une réforme dans la constitution de Virginie.
« On peut poser en principe, dit M. […] Non-seulement c’est dans la psychologie que les médecins cherchent la définition de la folie ; c’est encore à elle qu’ils empruntent le principe de leurs classifications. […] C’est là un très-bon principe, mais qui confirme entièrement ce que nous cherchons à établir. […] Albert Lemoine, ont soutenu l’hypothèse d’un siège organique de la folie en s’appuyant sur ce principe, que la folie est une maladie, et que l’âme ne peut pas être malade. […] Il n’est donc pas contraire à la nature des choses que l’âme soit malade, et ce principe ne peut nous servir à rien pour décider si la folie a son siège organique, oui ou non.
. — Principe général. — Les mauvais clichés. — L’usage des clichés. […] Cela est très visible dans les formules telles que ; le sein de l’Académie, l’activité dévorante, ouvrir son cœur, la tristesse était peinte sur son visage, rompre la monotonie, embrasser des principes. […] Le catalogue d’expressions banales que j’ai donné était peut-être un peu trop exclusif ; mais il s’agissait d’affirmer un principe, et un principe considérable, qui doit dominer l’art d’écrire. […] Notre doctrine se résume donc à ceci : nous posons en principe qu’il faut éviter les clichés et le style banal ; nous donnons de ce genre de style des exemples aussi étendus que possible, et finalement nous condamnons, non pas remploi de ces expressions, mais leur emploi continu.
André, a développé, étendu ce principe, & l’a appliqué avec beaucoup de justesse à tous les Beaux-Arts. […] Après cela, il entre dans la définition du goût, il en expose les sources, il développe les moyens propres à le former & à l’entretenir, il découvre les vices qui l’affoiblissent & le corrompent ; & de tous ces articles il forme une chaîne de preuves qui le ramenent à son principe général, l’imitation. […] Nous ne nous sommes étendus sur l’analyse de son Livre des Beaux-Arts réduits à un même principe, que pour faire sentir à la Jeunesse combien il lui est important de s’attacher à de tels Ouvrages. […] Nous désirerions, pour ne pas affoiblir cet éloge, de n’être pas dans le cas de reprocher à son style trop de diffusion, & à ses Traductions trop d’inexactitude ; mais le premier défaut est amplement racheté par le mérite des choses, qui l’emporte de beaucoup sur celui des mots ; & l’on fait grace au second, en faveur de ses bons principes & des excellentes remarques dont il a accompagné sa Traduction des trois Poétiques.
Le Théatre de la Littérature est envahi par trois sortes d’ennemis qui le dégradent : une Philosophie tyrannique & inconséquente y suffoque ou corrompt le germe du talent ; le faux goût y anéantit les vrais principes ; une aveugle facilité à tout admirer, acheve d’en bannir l’émulation & de décourager le mérite. […] La République des Lettres est un Etat parfaitement libre, où tous les Citoyens jouissent des mêmes priviléges, s’ils n’y jouissent pas des mêmes honneurs : les plus illustres n’y ont d’autres droits que ceux qui sont appuyés sur le mérite & les talens ; le plus obscur n’excede pas les bornes de son pouvoir, quand il entreprend de les juger : tout dépend d’avoir la justice & les vrais principes pour fondement de ses décisions. […] En discutant également & leurs talens & leurs principes, nous ne laissons passer aucune occasion de faire sentir la médiocrité des uns, la fausseté & le danger des autres. […] N’étoit-ce pas pervertir tous les caracteres, ôter aux ames leur vigueur & leur énergie, aux esprits leurs principes & leurs lumieres, au sentiment son usage & ses objets légitimes, aux préjugés les plus respectables leur empire & leurs avantages ? […] Tout ce qui a pu donner lieu à des réflexions intéressantes, à des critiques utiles, à des réfutations nécessaires, à des discussions de morale ou de littérature ; en un mot, tout ce qui a été une occasion de rappeler aux vrais principes & de répandre de la variété, n’a pas été regardé comme étranger à notre Ouvrage.
Une autre nation, non moins éloignée des vrais principes de la vertu, vint conquérir cette nation avilie. […] Le paganisme n’avait rien dans ses bases et dans ses principes qui pût le rendre maître de tels hommes. […] L’intrépidité destructive fut changée en résolution inébranlable ; la force qui n’avait d’autre but que l’empire de la force, fut dirigée par des principes de morale. […] Mais la religion chrétienne ranima cependant des principes de vie morale dans quelques hommes sans but et sans liens ; elle ne put leur rendre une patrie ; mais elle donna de l’énergie à plusieurs caractères. […] La législation de la vie civile se réforma selon les principes de la religion.
Personne, en France, avant Boileau, n’avait nettement conçu ni formulé ce grand principe de l’imitation de la nature, et tous les mots dont on se servait : vérité, bon sens, avaient en soi un air d’abstraction ou un sens subjectif, qui faisaient glisser la littérature dans la sèche logique, ou l’abandonnaient à la tyrannie du goût individuel et de la mode. […] Chez Aristote, Boileau trouvait formulé ce grand principe de l’imitation de la nature, base commune de tous les arts, qui ne diffèrent que par le choix des objets, des moyens, et par le caractère de leur imitation : il est vrai que, ce principe posé, Aristote exposait surtout comment l’art transforme la nature, en vue de nous procurer le plaisir qui lui est propre. […] Et, sans même invoquer les principes excellents qu’il avait ailleurs énoncés, il se rabattit sur de puériles contestations et des chicanes ridicules. […] La doctrine de Perrault, c’était la conséquence du rationalisme cartésien, non contenu et dirigé par l’étude de l’antiquité : mais celle de Boileau, c’était le même cartésianisme interprétant et classant les principes et les impressions que fournissait la pratique assidue des littératures antiques. […] Il l’était si bien qu’il ne renversait la théorie moderne du « progrès » dont l’application à la littérature lui paraissait fort aventureuse, que par une théorie plus moderne encore, qui contient en germe les principes d’une critique toute « relativiste » et même « évolutionniste ».
Vous me permettrez donc de donner en quelques mots les éclaircissements que voici : L’École romane française revendique le principe gréco-latin, principe fondamental des Lettres françaises qui florit aux onzième, douzième et treizième siècles avec nos trouvères, au seizième avec Ronsard et son école, au dix-septième avec Racine et La Fontaine. Aux quatorzième et quinzième siècles, ainsi qu’au dix-huitième siècle, le principe gréco-latin cesse d’être une source vive d’inspiration et ne se manifeste que par la voix de quelques excellents poètes tels que Guillaume de Machaut, Villon et André Chénier. Ce fut le romantisme qui altéra ce principe dans la conception comme dans le style, frustrant ainsi les Muses françaises de leur héritage légitime.
Il me sembla donc que, sans rejeter inconsidérément les observations (qualifiées mal à propos de règles) grammaticales, il fallait du moins ajouter un nouveau principe à ceux qui guident l’étude des langues, le principe esthétique. […] Gaston Paris, dont nous sommes tous les disciples, ce qui n’est pas une raison pour qu’il ait approuvé autre chose dans mon Esthétique que le soin avec lequel j’ai défendu les principes que m’ont donnés ses travaux ; c’est plutôt en manière de dédicace, et alors je n’oublierais pas M. […] Je n’ai à ma disposition ni lois ni règles, ni principes peut-être ; je n’apporte rien qu’un sentiment esthétique assez violent et quelques notions historiques : voilà ce que je jette au hasard dans la grande cuve où fermente la langue de demain.
La première Grèce était simple dans son principe architectural ; ce principe, c’était la ligne horizontale, la plate-bande (comme on dit en termes techniques) posant horizontalement sur deux points d’appui verticaux ; la stabilité résultait des simples lois de la pesanteur, sans qu’il fût besoin de l’adhérence des matériaux. […] Autant, en effet, il a de respect et de goût pour l’art libre, original, ayant en soi sa raison d’être et son principe de développement, autant M. […] Il fallait donc geler, bon gré, mal gré, en l’honneur du principe, geler dans les formes, et, comme elle le disait spirituellement, périr en symétrie. Mais du moins, sous Louis XIV, si l’on visait au majestueux à tout propos, si l’on se fourvoyait en partant d’un faux principe, on se trompait avec grandeur ; depuis lors on a gardé le faux principe, et la grandeur a diminué. […] Nous nous asservissons à eux, et nous importons pour d’autres mœurs, pour d’autres usages et sous un autre climat, des formes toutes faites dont nous méconnaissons le principe originel et l’esprit.
Son principe d’organisation lui est fourni par le souvenir toujours présent du xvie siècle, et par la volonté de ne pas le recommencer. […] Mais nulle voix ne met directement en question les principes de la foi : nulle voix surtout n’attaque la puissance de l’Eglise dans l’ordre temporel. […] Et ainsi l’exceptionnel, le particulier, est, en principe du moins, éliminé. […] Ce manque de prévoyance explique la vigueur avec laquelle on bat en brèche tout l’ancien régime, spirituel et temporel : on met en doute les principes de la religion et de la société, la révélation et le privilège. […] Il le fait d’autant mieux que son principe constitutif l’y porte.
Il est inutile d’insister beaucoup sur un principe devenu maintenant aussi familier à tous ceux qui ont fait une étude un peu approfondie des sciences d’observation. […] Cette prétendue méthode psychologique est donc radicalement nulle dans son principe. […] Les résultats d’une aussi étrange manière de procéder sont parfaitement conformes au principe. […] Lorsqu’on a bien établi, en thèse logique, que toutes nos connaissances doivent être fondées sur l’observation, que nous devons procéder tantôt des faits aux principes, et tantôt des principes aux faits, et quelques autres aphorismes semblables, on connaît beaucoup moins nettement la méthode que celui qui a étudié, d’une manière un peu approfondie, une seule science positive, même sans intention philosophique. […] Or, avant d’ériger cette théorie en un principe réellement fondamental, ne faudra-t-il pas d’abord s’être rendu compte de cette immense exception ?
En somme, l’opposition ne représentait nullement un principe supérieur de moralité. […] Des qu’elle agissait à l’étranger, elle ne pouvait servir que son propre principe, le principe des nations libres, composées de provinces libres, maîtresses de leurs destinées. […] Le suffrage à deux degrés introduirait un principe aristocratique bien meilleur. […] Le principe des nationalités devait à la longue amener la ruine de la papauté. […] La dernière paix a porté à ce principe la blessure la plus grave.
Et que peut-on attendre d’un démocrate dont le premier principe repose sur une vérité ainsi renversée ? […] Voilà un beau principe social à établir pour base des vertus dans toute sociabilité en ce monde ! […] VI Après l’établissement de tels principes, et en écartant toujours le seul principe divin de toute sociabilité, le Dieu qui a créé la souveraineté nécessaire en créant l’homme sociable, Rousseau cherche à tâtons le principe de la souveraineté. […] Qu’est-ce qu’un principe pratique qui ne peut exister qu’à condition d’être abstrait, et qui s’évanouit dès qu’on l’applique ? […] Pourquoi chercher dans les définitions quintessenciées et amphigouriques des écoles le principe de la souveraineté ?
Pour reconstituer le monde antique, en réintégrer le principe dans la civilisation moderne, il ne fallait pas un érudit, il fallait un artiste, un poète, une âme aimante angoissée par le présent. […] Lorsqu’on cherche les précurseurs de tels principes essentiels de la mentalité européenne (principes scientifiques, esthétiques, moraux, sociaux), c’est le plus souvent en Italie qu’on les découvre ; et d’autre part, c’est en Italie que ces mêmes principes ont eu le moins d’efficacité dans l’application pratique. […] J’y insiste : le principe féodal et théocratique de la première ère ne s’est réalisé en Italie que d’une façon très incomplète ; son évolution a été contrariée par l’anarchie politique, par la survivance de l’idée latine dans les communi, et par un paganisme indestructible. […] C’est ici qu’apparaît toute l’importance du Principe de Machiavel. […] Quand notre civilisation aura formulé son principe nouveau, qu’elle commencera une ère nouvelle, l’Italie entrera à son tour et définitivement dans une évolution normale, harmonieuse.
N’oublions pas que maintenant, comme j’ai déjà eu occasion de le remarquer, le principe intellectuel a pris l’ascendant sur le principe moral, pour la direction de la société. […] Le principe de la tolérance des cultes, que nous avons admis, exclut, à lui seul, l’accord des mœurs et des opinions ; car, depuis le christianisme, la religion est le vrai fondement des mœurs. […] Une telle unanimité est assez étrange ; mais elle s’accorde avec notre propre assertion, que le principe intellectuel tend à prendre l’ascendant sur le principe moral, pour la direction de la société. […] On a voulu, pour suppléer aux mœurs de cette dernière classe, y faire pénétrer les lumières, c’est-à-dire renforcer encore le principe intelligent aux dépens mêmes, s’il le faut, du principe moral : voilà tout juste où nous en sommes. […] Il est évident que nous perdons ici le principe de l’unité, principe vers lequel la société a constamment gravité à toutes les époques de l’esprit humain.
— Pour répondre, il me faut anticiper, en peu de mots, sur des constatations ultérieures, qui concernent la genèse, le développement et la fin de ce que j’appelle les « principes directeurs ». […] Les principes directeurs créent un état de choses, et se modifient, par le fait même de cette « réalisation », jusqu’à l’épuisement ; chaque nouveau principe est salué comme une foi nouvelle et définitive (lyrisme), il se réalise plus ou moins imparfaitement (épopée), puis il s’effondre devant un nouveau principe (drame). […] Si c’est de l’art, à quel principe le rattacher ? […] Chaque ère est dominée par un grand principe (politique, moral, social) qui en fait l’unité et dont les phases successives caractérisent les périodes : les débuts lyriques, la création épique, la désagrégation dramatique. — Je dénomme les ères d’après leur principe, en renonçant absolument aux termes vagues qui sont hélas en usage ; nous parlons d’histoire ancienne (qui comprend les Pharaons, la république d’Athènes et l’empire romain !) […] En Italie : le Principe de Machiavel, le Cortegiano de Castiglione, le Castellano de Varchi, la Circe ou les Capricci del bottaio de Gelli, etc.
L’application qu’il donna à cette espece de travail, servit du moins à fortifier ses bons principes. […] Le but que l’Auteur s’y propose, est de développer les erreurs dans lesquelles nous entraînent les sens, l’imagination, les préjugés, l’esprit, quand il est abandonné à lui seul, & principalement les passions, principe général de toutes nos méprises. […] Malebranche se seroit égaré dans ses Hypotheses, elles sont développées avec tant d’adresse, de force & de séduction ; il en découle tant de bons principes, tant d’idées lumineuses, une morale si saine, si instructive, qu’on doit au moins les traiter avec respect. […] Aussi-tôt il fit un second Ouvrage, intitulé, Conversations Chrétiennes, où il venge victorieusement sa foi & ses principes, autant que son Systême pouvoit le permettre. […] Il ajoutoit, qu’il existe plus de vérités dans un principe de Métaphysique ou de Morale, que dans tous les Ouvrages historiques.
Ce geste émane donc, puisqu’on le voit accompli, d’un pouvoir antérieur au fait même de l’intelligence et qui crée l’intelligence avec le phénomène ; il est corrélatif et contemporain du geste métaphysique, qui fragmente l’unité essentielle, où se manifesté l’action d’un principe irrationnel, et où éclaté une intervention tout arbitraire. […] Il convient de noter que si quelque état particulier du réel se constitue par l’intervention de cette croyance en une vérité fixe, c’est une croyance, pareille en son principe, qui restitue à la substance phénoménale le mouvement dont elle avait été privée par la première croyance. […] En même temps cette réalité qui continue de vivre et do prospérer en se mouvant dans la pérennité et comme dans le relâchement du moule qui la pétrit, va se dissoudre et périr sitôt que le principe d’une forme idéologique différente, l’idée chrétienne, marque son empreinte sur ses institutions. *** Dans tous ces cas la vérité se montre un principe arbitraire qui s’exprime dans la croyance qu’elle inspire et dont la vertu consiste à contredire une force contraire qui lui résiste. […] Selon le principe de contradiction où l’on a montré la loi de toute chose vivante, une réalité ne parvient à se survivre en une suite de modifications d’elle-même que si elle nie à quelque moment et dans quelque mesure une part des éléments qui la composent.
Mais l’étude des grands hommes permettra, en vertu de son principe, de mesurer, avec une certaine approximation, l’effet de ces deux forces, l’hérédité, le milieu, « dont les résultats, remarque-t-il avec raison, sont d’autant moins discernables que la complexité sociale s’accroît » (p. 218). […] Il admet avec lui « un principe d’individuation, qui crée à mesure les types humains, et, entre autres, les types des artistes et des héros, — et un principe de répétition qui agrège et soulève l’humanité à ces protagonistes, principe qui se ramène, il y insiste, à une constatation ressentie de ressemblance entre les exemplaires et les adhérents ». […] Tarde une généralisation plus haute encore ; on pourra remarquer que tous ces principes de ressemblance, de l’hérédité à l’adhésion, sont des ressemblances actives, des ressemblances de force, des ressemblances de vibration ; le type de tout le développement animal, humain et social, sera donc la vibration et la consonance qui, l’une, naît, l’autre, répète et perpétue. » Je note, sans la discuter (on ne peut le faire en quelques lignes), cette idée maîtresse de l’ouvrage. […] Le principe de ressemblance entre les exemplaires et les adhérents affecte ici, dans la pratique, un sens que le « principe de répétition » ne me paraît pas avoir dans la théorie.
Mais nous assurerons avec la même vérité, qu'après la lecture de son Discours sur les progrès des Lettres en France, mis à la tête de la nouvelle édition des Bibliotheques de la Croix du Maine & de du Verdier, nous nous sommes applaudis de voir nos principes conformes aux siens. […] Nourri de la lecture des Anciens, dont il paroît s'être pénétré ; appuyé sur les principes invariables de la nature, qui sont ceux du vrai & du beau ; toujours armé du flambeau de la raison, l'Auteur parcourt d'un pas noble & ferme les différens âges du Génie Littéraire de la France, découvre les causes qui l'ont retenu long-temps captif dans les chaînes de l'ignorance & du mauvais goût, & nous montre par quels secours il en a triomphé. […] Même solidité de principes, même justesse d'observations, même sûreté de goût. […] Elevés , dit-il, dans les principes séveres du goût & de la vérité, nous ne nous en écarterons jamais ; & la seule estime dont nous soyons jaloux est celle des honnêtes gens.
Le principe de tout cela est éternel : qu’importe le reste ? […] Hors ce principe, tout est illusion. […] Il ne suffit point qu’il y ait en nous un principe d’intelligence, il faut que ce principe se développe et se prenne lui-même comme objet de sa propre intelligence. […] À peine détachée du principe éternel des choses, ce n’est pas elle qui la frappe et la captive, mais le principe auquel elle tient encore. […] Appliquons ce principe à la question qui nous occupe.
Les Romains ont connu, au moins par une sorte d’instinct, cette formation des républiques d’après les principes éternels des fiefs. […] Ainsi le cens des Romains, dont on rapporte l’établissement à Servius Tullius, fut dans le principe une institution aristocratique. […] Les nobles, par leur propre avarice, avaient déterminé l’institution du nouveau cens, qui devint, avec le temps, le principe de la démocratie. […] Le principe de cet ancien droit de la guerre fut le caractère inhospitalier des peuples héroïques que nous avons observé plus haut. […] Les principes qui peuvent faire cesser cet étonnement, et nous expliquer l’héroïsme des anciens peuples, sont nécessairement les suivants : I.
Il exerça une efficace action occulte, et c’est à lui que revient d’avoir posé plusieurs des principes sur qui repose toute la poésie d’aujourd’hui. […] Une Littérature de Décadence est une Littérature qui a pour principe et pour usage le pastiche et l’imitation. […] Cette vérité, c’est le principe de l’idéalité du monde. […] Il faut remonter à des principes généraux très profonds pour déterminer à leur effort personnel un point de départ commun. […] Il faudrait, pour le juger entièrement dans ses principes et dans ses résultats, attendre que les poètes qui y contribuèrent aient achevé l’œuvre entreprise.
Chapitre II : De la méthode expérimentale en physiologie Quelque justes et lumineux que soient les principes exposés par M. […] J’ajoute enfin que, pour pratiquer avec succès la méthode expérimentale dans les sciences physiologiques, il faut en bien connaître les conditions et les principes, et c’est ainsi que la théorie elle-même peut être utile à la pratique. […] Il établit que l’expérimentation peut avoir lieu sur les corps vivants tout aussi bien que sur les corps bruts, et même que les principes d’expérimentation sont absolument les mêmes de part et d’autre. […] Telle est, par exemple, la question du principe de la vie ; comment en effet conjecturer la cause de la vie, si l’on ignore les phénomènes par lesquels elle se manifeste ? […] Claude Bernard se représente la vie, et cette idée générale, nous n’avons aucune raison de nous refuser à l’admettre, d’abord parce qu’il nous manquerait l’autorité nécessaire pour la contester, en second lieu parce qu’elle nous paraît conforme aux vrais principes, et en particulier au célèbre principe de la raison suffisante ou déterminante.
Quelques principes d’évaluation. — Confirmation de ces principes par la biologie — Application de ces principes à des groupes sociaux. […] Ce principe d’évaluation peut être utile également au psychologue et au sociologue. […] Il semble pourtant possible de formuler à l’égard de ce domaine empirique, à défaut de lois, quelques principes d’évaluation. […] On voit de suite que son intervention va, dans certains cas, faire obstacle à ce que le principe posé par la première remarque développe ses conséquences. […] *** Les quelques principes d’évaluation que l’on vient de formuler trouvent dans la biologie leur confirmation.
Ce qu’il en a dit montre que le principe de cette œuvre n’est nullement original — et qu’elle ne doit se développer que comme très intelligente et curieuse compilation recréée par un esprit poétique, délicat et éminemment subtil, des conceptions idéales à priori. […] Sully-Prudhomme, Mallarmé et Kahn, voilà donc ce que produit la conscience non déguisée que la Poésie, en d’autres temps logique telle qu’on la conçoit, ne peut plus être la même en les temps nouveaux peu à peu découverts : une pensée malgré tout religieuse, des principes à priori et rêveries paradoxales, erreurs pédantes de raisonnement et d’expérience scientifique. […] Et ils sont cela, ces poètes d’imagination qui sonne creux, ces philosophes prisonniers de l’atavisme et posant en principe leur caprice, ces scientifiques puérils et contents : quand la lumière aveuglante a surgi des nues mauvaises déchirées par les génies Lamarck et Darwin ! […] Toute mon œuvre, établie sur tel Principe de Philosophie — Philosophie évolutive — est le développement même de ce Principe. […] Seulement, il me paraît nécessaire de dire dès maintenant qu’elle est, déduite de ce Principe évolutif tel qu’il est plus haut édicté, la capitale nécessité demandée pour la progressive liberté de l’Individu, et de l’Individu dans la Collectivité.
Bacon l’a résumée dans cet aphorisme célèbre : Homo minister et interpres naturæ ; quantum scit, tantum potest ; il semble avoir prévu avec une perspicacité merveilleuse la société moderne, la nature vaincue par la science, l’industrie affranchie des tâtonnements lents et incertains de l’empirisme, puisant dans les principes généraux établis par les savants de certaines et innombrables applications. […] A la politique la société a pris le principe de la division des pouvoirs ; à l’économie politique celui de la liberté du commerce, la philosophie celui de l’égalité des droits, tout comme l’industrie empruntait aux sciences physiques et chimiques le principe de l’élasticité de la vapeur, le principe de la communication de l’électricité dans un courant magnétique, ou enfin le principe de l’action chimique de la lumière. […] Rien n’est donc plus intéressant, non-seulement pour les philosophes et pour les savants, mais pour tous les esprits éclairés, que de voir un des maîtres de la science nous exposer les principes de sa méthode, les éclairer par de nombreux exemples empruntés à son expérience personnelle, nous faire assister avec ingénuité à toutes les opérations de son esprit, nous apprendre comment les erreurs mêmes peuvent être profitables et instructives, à quel prix enfin se font les découvertes et les solides progrès. […] Au reste, ce n’est pas la première fois qu’on a vu un savant s’interroger avec curiosité sur les principes de la méthode, et on pourrait faire une curieuse histoire de la logique composée presque exclusivement des ouvrages des savants. […] Autre chose est trouver les principes, autre chose donner les applications.
Tel est le principe qui permet de passer de la psychologie à l’ontologie, et c’est en partant de ce principe que l’on peut échapper soit au matérialisme, soit au panthéisme. […] C’est surtout par sa méthode hardie et libre, par son principe de l’examen et du doute, que Descartes a bien mérité de la personne humaine ; mais ce n’est là pour lui qu’un moyen de recherche, ce n’est pas sa philosophie même. […] Pour être vrai, il faut reconnaître que ce n’est point par la métaphysique, c’est par la philosophie sociale et politique que le principe de la personnalité est entré dans la pensée moderne. Ce. principe est la gloire du xviiie siècle. […] Toutefois il est certain qu’avant le xviiie siècle ni les jurisconsultes ni les théologiens n’avaient vu clairement tout ce que contenait ce principe de la personnalité : droits de la conscience, droits de la pensée, droits du travail, droits de la propriété, toutes ces formes légitimes de la personne humaine étaient méconnues, altérées ou opprimées.
Elle voudrait abolir dans les âmes le sentiment de l’individualité, parce que ce sentiment a toujours, virtuellement au moins, quelque chose d’antisocial ; parce qu’il est un principe de diversité et de lutte, un principe de résistance et de désobéissance à la règle. — Sans doute, comme l’homme est un être complexe, comme il existe en lui deux âmes ennemies, l’âme sociale et l’âme individuelle, la morale a dû plus d’une fois tenir compte de cette dualité de notre nature et faire certaines concessions au sentiment de l’individualité. […] Les autres idéologies morales : idéologie de l’Intérêt général, de la Volonté générale, du Bonheur général sont fondées sur le même principe d’illusion ; sur la perspective d’une harmonie finale qui enchante les âmes et les plie à la loi sociale. […] On aurait vite fait intervenir ici le commode principe de la « direction normale » de la conscience collective et on déclarerait de telles dispositions intérieures peu conformes à la prétendue « direction normale ». Cela serait facile ; car le principe de la direction normale implique au fond l’obligation de penser comme tout le monde. […] Bayet déclare en effet qu’en principe, dans tous les cas où il y a conflit entre l’intérêt du groupe et l’intérêt de l’individu, le premier peut être préféré comme étant l’intérêt de tous, même à certains égards de ceux qu’il lèse110. — Une fois ce principe admis, la vie intérieure elle-même, en tant qu’elle a des conséquences pour la vie sociale, risque fort de tomber tout entière sous les prises de la réglementation sociale ; et d’ailleurs, du moment que toute la conduite extérieure de l’individu est sujette à cette réglementation, n’est-ce pas une concession toute platonique, que celle qui consiste à lui laisser la liberté du for intérieur.
Il faut donc admettre qu’une nation peut exister sans principe dynastique, et même que des nations qui ont été formées par des dynasties peuvent se séparer de cette dynastie sans pour cela cesser d’exister, Le vieux principe qui ne tient compte que du droit des princes ne saurait plus être maintenu ; outre le droit dynastique, il y a le droit national. […] On crée ainsi une sorte de droit primordial analogue à celui des rois de droit divin ; au principe des nations on substitue celui de l’ethnographie. […] Autant le principe des nations est juste et légitime, autant celui du droit primordial des races est étroit et plein de danger pour le véritable progrès. […] Une nation est un principe spirituel, résultant des complications profondes de l’histoire, une famille spirituelle, non un groupe déterminé par la configuration du sol. Nous venons de voir ce qui ne suffit pas à créer un tel principe spirituel : la race, la langue, les intérêts, l’affinité religieuse, la géographie, les nécessités militaires.
Néanmoins nous ne pouvons oublier que, si nous avons avec les théologiens des croyances communes, nous avons aussi des principes absolument différents. […] C’est un principe qui a été suffisamment démontré par l’histoire de la philosophie, et nous ne voyons pas pourquoi on ne l’appliquerait pas au temps présent comme on l’applique généralement au passé. […] En reconnaissant avec une haute impartialité les services rendus par les nouvelles écoles, il montre que toutes, même les plus hostiles, quand elles sortent de la critique, en reviennent toujours à des principes qui ne sont sous d’autres noms que les principes mêmes qu’elles avaient combattus. […] Ainsi, du sein même de la critique, mais d’une critique se rendant de plus en plus compte d’elle-même, reverdiront, refleuriront les principes si décriés. […] Bouillier (l’Ame pensante et le Principe vital), M.
Le principe de la révolution a été épuisé dans la société religieuse avant de passer dans la société civile. […] Le principe dont nous parlons a tellement été épuisé dans la société religieuse, que nous voyons les écrivains les plus distingués des communions protestantes le sacrifier volontiers à présent. […] M. de Constant, en France, n’admet la souveraineté du peuple que comme garantie contre l’usurpation, et non point comme principe de liberté, c’est-à-dire comme dogme fondamental de la société. […] qui précipitait au moment même Jacques II du trône où il n’avait pas su s’asseoir : tant il est vrai que le principe qui commence par agiter la société religieuse s’épuise, et devient sans force en passant dans la société civile ! […] Je sais qu’on espère, par la grande diffusion des lumières, obvier à l’inconvénient qui résulte de l’affaiblissement du principe religieux ; c’est, en d’autres termes, croire que les lumières peuvent remplacer la morale.
Comme toute la politique du Correspondant et comme celle de la Revue européenne, le livre de M. de Carné s’adresse particulièrement aux hommes qui formaient le parti de droite ; c’est d’eux surtout et des lumières propres à les ramener qu’il se préoccupe ; c’est à leurs préjugés historiques ou théoriques qu’il oppose, en chacune de ses pages, une plus juste raison des faits ou une argumentation qui tend à concilier avec les grands principes de la tradition catholique et romaine les résultats acquis de la civilisation moderne et de la révolution de 89. […] Cet homme s’appelle La Fayette, et il est le dernier des anciens hommes de l’Europe en qui vit encore l’esprit de sacrifice ; débris de l’esprit chrétien. » Dans le livre de M. de Carné, bien que le fond et le tissu en soient véritablement historiques et politiques, l’idée religieuse domine et rabat souvent les autres considérations à un ordre tout secondaire. « Plus les événements marcheront, dit-il, et mieux on comprendra que la question purement politique perd chaque jour de son importance, qu’elle s’amoindrit à vue d’œil, à mesure que se dessine et grandit la question de la régénération morale. » L’auteur s’est attaché surtout à démontrer que la réforme de 89 fut chrétienne dans son principe, bien qu’elle ne dût malheureusement s’accomplir qu’à travers une apostasie, au moins temporaire, du dogme religieux. […] Voici la profession de foi politique du siècle, suivant M. de Carné, et nous la ratifierions en tout point, sous la réserve de l’expliquer et de la préciser : 1° Tout pouvoir tire sa légitimité de sa conformité à la loi morale et à l’utilité du plus grand nombre : son droit est subordonné à cette utilité reconnue par les corps politiques auxquels le pays a confié mission de la constater ; 2° aucune classification permanente de la société n’est désormais possible, et une aristocratie mobile et personnelle tend à remplacer l’aristocratie héréditaire légale ; 3° les idées tendent, selon les progrès graduels des mœurs, à faire prévaloir le principe électif pour les fonctions publiques ; 4° la publicité est désormais la condition essentielle du pouvoir, en même temps qu’elle deviendra son principal appui. […] Son Introduction contient, sur le principe de la souveraineté du peuple, une discussion simple et lumineuse qui répond à bien des objections déclamatoires. […] Son christianisme actif le sauve peut-être en cela de quelques-unes des tendances de son esprit ; il croit avec ferveur au progrès social, au travail ininterrompu de l’esprit divin dans l’humanité ; il énumère sans ambiguïté les résultats ou instruments acquis et déjà victorieux, la presse, le jury, le principe électif. « Je suis tellement convaincu, » s’écrie-t-il quelque part, « du triomphe définitif des principes de 89, que je ne les considérerais pas comme compromis pour longtemps, quand, par suite de vicissitudes placées en dehors de nos prévisions, je verrais les Prussiens campés de nouveau dans la cour du Louvre, et les chevaux de l’Ukraine se désaltérer aux bassins de marbre des Tuileries. » Historiquement, et en tout ce qui concerne le mouvement, les phases et les hommes de la Restauration, les jugements de M. de Carné nous semblent approfondis et satisfaisants, du moins dans leur ensemble et eu égard à son point de vue.
D’après ce principe établi par systême, ou suivi par instinct, tout est devenu problématique sous sa plume. […] C’est dans cet Ouvrage où l’Auteur s’est le plus souvent abandonné à sa manie d’exposer le pour & le contre, & de répandre de l’incertitude sur tous les principes. […] Mais que penser de ces Philosophes qui, aussi peu convaincus que zélés pour convaincre les autres, ne sacrifient qu’à l’orgueil de leurs prétentions & aux intérêts de leur existence, la simplicité de ceux qui les écoutent, la crédulité de ceux qui adoptent leurs principes, & la stupidité de ceux qui les réverent & les protégent ? […] Sous le hautain prétexte qu’eux seuls sont éclairés, vrais, de bonne foi, ils nous soumettent impérieusement à leurs décisions tranchantes, & prétendent nous donner, pour les vrais principes des choses, les inintelligibles systêmes qu’ils ont bâtis dans leur imagination. […] Ces Lettres, qui forment deux volumes in-12, & dont on vient de donner la sixieme édition, annoncent un Littérateur d’autant plus estimable, qu’il réunit à la sagesse des principes & à la solidité du raisonnement, le mérite d’une érudition très-étendue, & le talent de la mettre en œuvre sans prétention.
La logique spéculative avait jusqu’alors consisté à raisonner, d’une manière plus ou moins subtile, d’après des principes confus, qui, ne comportant aucune preuve suffisante, suscitaient toujours des débats sans issue. […] Les principes qu’elle emploie ne sont plus eux-mêmes que de véritables faits, seulement plus généraux et plus abstraits que ceux dont ils doivent former le lien. […] Sans un tel obstacle, en effet, qui ne peut cesser que par l’entière désuétude de l’esprit théologique, le spectacle journalier de l’ordre réel aurait déjà déterminé une adhésion universelle au principe fondamental de la philosophie positive. […] Mais cette sorte de transaction spontanée entre le principe théologique et le principe positif ne comportait, évidemment, qu’une existence passagère, propre à faciliter davantage le déclin continu de l’un et le triomphe graduel de l’autre. […] Cette doctrine contradictoire, qui ruine l’efficacité sociale du principe théologique, sans consacrer l’ascendant fondamental du principe positif, ne saurait correspondre à aucun état vraiment normal et durable : elle constitue seulement le plus puissant des moyens de transition propres au dernier office nécessaire de l’esprit métaphysique.
L’obéissance à des principes stérilise le talent. […] De plus, ses principes contredisaient nettement la science et l’évolution des idées. […] Aussi on n’en reconnaît pas immédiatement pour cause ce principe si néfaste. […] Toutes les volontés s’y consacrent, et il est juste que l’art répudie un principe opposé à cette universelle façon d’envisager le monde, et arbore désormais à sa place un principe en concordance avec les idées consenties par tous, le principe de l’art pour la Vie. […] Ils y collaborent dans la latitude que leur laisse le principe de l’art pour l’art.
Quant, aux principes, ils viendront quand ils pourront. […] Comment se fait-il que la nature n’ait pas réglé le mode en même temps que le principe ? […] Pour vivre d’une vie nouvelle, il faut qu’un principe nouveau ait été déposé dans le cœur. […] Il n’y a pas de principe général dans son ouvrage, parce qu’il n’y en eut pas dans sa vie. […] Il y a en nous un principe qui s’appelle le moi, principe qui a horreur du vide, principe qui s’étend autant qu’il trouve de l’espace, principe qui remplit tout ce qu’autre chose ne remplit pas, principe qui tend à absorber en soi tous les sentiments de l’âme.
III Une nation est une âme, un principe spirituel. Deux choses qui, à vrai dire, n’en font qu’une, constituent cette âme, ce principe spirituel. […] Il est clair qu’en pareille matière aucun principe ne doit être poussé à l’excès. […] Voilà qui fera sourire les transcendants de la politique, ces infaillibles qui passent leur vie à se tromper et qui, du haut de leurs principes supérieurs, prennent en pitié notre terre à terre. « Consulter les populations, fi donc !
Cette seule transmutation de principes montre la nature humaine sous un jour nouveau, et nous devons découvrir dans les passions des rapports que les anciens n’y voyaient pas. […] Faites l’application de ce principe, vous en reconnaîtrez la justesse. […] Pour que deux hommes soient parfaits amis, ils doivent s’attirer et se repousser sans cesse, par quelque endroit ; il faut qu’ils aient des génies d’une même force, mais d’une différente espèce ; des opinions opposées, des principes semblables ; des haines et des amours diverses, mais au fond la même sensibilité ; des humeurs tranchantes, et pourtant des goûts pareils ; en un mot, de grands contrastes de caractère et de grandes harmonies du cœur. […] Le principe de nos amitiés n’est point dans ce monde : deux êtres qui s’aiment ici-bas sont seulement dans la route du Ciel, où ils arriveront ensemble, si la vertu les dirige ; de manière que cette forte expression des poètes, exhaler son âme dans celle de son ami, est littéralement vraie pour deux chrétiens.
Dernières preuves à l’appui de nos principes sur la marche des sociétés § I 1. […] Ceci dérive des principes de notre poétique. […] C’est à ces fables antiques que la jurisprudence romaine rapporte ses premiers principes. […] Ceci jette un nouveau jour sur les principes des obligations qui naissent des pactes et contrats, tels que nous les avons établis plus haut. […] D’où il résulte que c’est de la place d’Athènes que sortirent les principes de la métaphysique, de la logique et de la morale.
. — Principes de M. […] Il y a des objections de détails, des divergences, des restrictions ; mais, en principe, nous sommes d’accord : « On ne saurait dire trop, ni même assez, écrit M. […] En principe, il a raison, et il est parfaitement entendu qu’à tout écrivain de moyen ordre, c’est-à-dire à quatre-vingt-dix-neuf sur cent, c’est-à-dire à quasi nous tous, je donnerai très exactement le même conseil. » Je pourrais m’arrêter là. […] Je crois ce principe parfaitement raisonnable. […] En principe, il a raison et il est parfaitement entendu qu’à tout écrivain de moyen ordre, c’est-à-dire à quatre-vingt-dix-neuf sur cent, c’est-à-dire à quasi nous tous, je donnerai très exactement le même conseil. » Nous voilà donc d’accord, et ceci est bien la conclusion, non seulement de M.
Reste un second principe à poser pour achever la fondation de l’histoire. […] Méthode analytique. — Son principe. — Conditions requises pour qu’elle soit fructueuse Ces conditions manquent ou sont insuffisantes au dix-huitième siècle […] — Vérité et survivance du principe. […] Voltaire, Philosophie, Du principe d’action : « Que tous les êtres, sans exception, sont soumis à des lois invariables. » 339. […] J’ai posé les principes et j’ai vu les cas particuliers s’y plier comme d’eux-mêmes, les histoires de toutes les nations n’en être que les suites, et chaque loi particulière liée à une autre loi ou dépendre d’une autre plus générale. » 346.
Les Anglais trouvent le repos et la liberté dans l’ordre de choses qu’ils ont adopté, et consentent à la modification de quelques principes philosophiques. […] Il faut s’en tenir aux principes universels de la haute littérature, et n’écrire que sur les sujets où il suffit de la nature et de la raison pour se guider. […] Dès que les premières bases vous conviennent, vous adoptez, pour maintenir la secte, toutes les conséquences que le maître tire de ses principes. […] Vous, nation éclairée, vous, habitants de l’Allemagne, qui peut-être une fois serez, comme nous, enthousiastes de toutes les idées républicaines, soyez invariablement fidèles à un seul principe, qui suffit, à lui seul, pour préserver de toutes les erreurs irréparables. […] Tout ce qu’il peut y avoir d’ingénieux dans l’esprit de Kant, et d’élevé dans ses principes, ne serait point, je crois, une objection suffisante contre ce que je viens de dire sur l’esprit de secte.
Cette remarque doit être considérée comme une simple conséquence du même principe. […] Lorsqu’en étant assidu aux élections, on pouvait influer sur le choix des hommes dont allait dépendre le sort de la France, les Aristocrates aimaient mieux l’exposer au joug des scélérats, que de reconnaître quelques-uns des principes de la révolution en votant dans les Assemblées primaires. […] Il y a cependant quelques nuances générales qui, sans application, particulières la révolution de France, distinguent l’esprit de parti de ceux qui défendent les anciens préjugés, d’avec l’esprit de parti de ceux qui veulent établir de nouveaux principes. […] Si l’on s’était convaincu d’un principe simple, c’est que les hommes n’ont pas le droit de faire le mal pour arriver au bien, nous n’aurions pas vus tant de victimes humaines immolées sur l’autel même des vertus. […] Les principes ressortent avec éclat des attaques de leurs antagonistes ; les individus succombent sous les attaques de leurs adversaires.
Il n’y aurait, pas là de contradiction avec son principe. […] Les promoteurs d’une réforme ne savent pas ce qui doit sortir de leurs principes. […] Elles résultent de la rencontre de ce principe avec une innombrable quantité de forces, toujours variables. […] Dès qu’il est reconnu que le devoir qui nous est imposé vient de la justice, l’esprit est satisfait ; car il est parvenu à un principe au-delà duquel il n’y a plus rien à chercher, la justice étant son principe à elle-même. […] Il faudrait même que chaque individu se fît, d’après des principes généraux, sa propre morale.
Il n’y avait en lui de féroce que ses principes. […] Cette clairvoyance aiguë ne lui a pas servi à mettre plus d’unité dans sa vie : mais, en dépit de ses incohérences, il avait des principes très arrêtés. […] C’étaient les droits de l’individu qu’il défendait dans les principes de la Révolution, dans les libertés et les garanties octroyées par la Charte. […] Dans la Chambre la politique étroite, apeurée, matérialiste du gouvernement lui donnait beau jeu pour faire retentir les grands principes et les beaux sentiments : il y avait du reste bien de l’habileté et de la finesse sous les éclats de sa parole. […] Il avait renouvelé l’étude de la littérature selon l’esprit, de Mme de Staël ; il développait le principe, que la littérature est l’expression de la société, et il avait choisi les deux cas les plus favorables peut-être qu’il y ait à la démonstration de ce principe : il faisait l’histoire de la littérature du xviiie siècle, et l’histoire de la littérature du moyen âge.
Ce principe est une conséquence nécessaire de la seule application directe de la méthode positive à la question même des classifications, qui, comme toute autre, doit être traitée par observation, au lieu d’être résolue par des considérations a priori. […] Cette considération, d’ailleurs, me donnera lieu d’établir, relativement à l’exposition de nos connaissances, un principe général dont j’aurai plus tard à présenter de fréquentes applications. […] (4) La physique terrestre, à son tour, se sous-divise, d’après le même principe, en deux portions très distinctes, selon qu’elle envisage les corps sous le point de vue mécanique, ou sous le point de vue chimique. […] Il serait facile, en effet, de rattacher cette sous-division au principe de classification que nous avons constamment suivi, puisque les phénomènes de la vie animale se présentent, en général du moins, comme plus compliqués et plus spéciaux que ceux de la vie végétale. […] Cette considération est tellement frappante, que, malgré son extrême importance pratique, je n’ai pas besoin d’insister davantage en ce moment sur un principe qui, plus tard, se reproduira d’ailleurs inévitablement, par rapport à chaque science fondamentale.
Garat, dans ses Leçons aux Écoles normales, modèle de perfection en ce genre, et Rivarol, malgré quelques expressions recherchées, font concevoir parfaitement la possibilité de cette concordance entre l’image tirée de la nature physique, et l’idée qui sert à former la chaîne des principes et de leurs déductions dans l’ordre moral. […] Un livre sur les principes du goût, sur la peinture, sur la musique, peut être un livre philosophique, s’il parle à l’homme tout entier, s’il réveille en lui les sentiments et les pensées qui agrandissent toutes les questions. […] Les principes littéraires qui peuvent s’appliquer à l’art d’écrire, ont été presque tous développés ; mais la connaissance et l’étude du cœur humain doivent ajouter chaque jour au tact sûr et rapide des moyens qui font effet sur les esprits. […] Dans les sciences, le hasard a fait faire de grandes découvertes ; mais l’on n’a accordé du génie qu’à ceux qui sont arrivés à des résultats nouveaux par une suite de principes et de conséquences. […] Ces grands principes de la littérature ont leur application dans les plus petits détails du style.
Au moi créateur comme à l’être universel de la métaphysique, en l’absence d’une vérité objective qui commande leur activité, on ne saurait attribuer d’autre raison d’agir, de créer la réalité phénoménale et d’en déterminer les formes, qu’un principe d’utilité personnelle dont nous ne saisissons le sens que dans les fins où il semble qu’il aboutit. […] Que l’on se place au point de vue de l’intellectualisme tenant la vie pour un moyen dont la connaissance est le but, ou que l’on se place au point de vue de l’illusion vitale tenant la connaissance pour un moyen, dont la vie heureuse est le but, ce que l’on se proposait de mettre ici en évidence, c’est, d’une part, que selon la rigueur du principe bovaryque, chacune de ces conceptions, qui tend à envahir tout le champ du réel, ne reçoit elle-même sa réalité que des limites que lui inflige la conception contraire ; c’est, d’autre part, que dans l’une et l’autre hypothèse, toute l’activité dépensée dans le monde a pour principe unique l’utilité humaine sous l’un ou l’autre de ses deux aspects, qu’il lui faut en sorte toujours supposer pour but de satisfaire une utilité de connaissanceou de satisfaire une utilité vitale. […] D’un point de vue plus positif, elles se montrent encore le moyen inflexible par lequel le contenu de toute connaissance apparaît nécessairement indéterminé, inconsistant et instable, en proie à la possibilité d’une dissociation indéfinie, le principe de causalité contraignant l’esprit, à l’occasion de tout phénomène quel qu’il soit, à remonter sans répit de cause en cause, sans lui permettre de toucher jamais une origine première, les lois de l’espace et du temps secondant, par leur élasticité sans limites, la tâche de la causalité pour égarer l’esprit, donnant naissance à ces antinomies qui nous avertissent du caractère fictif de toute connaissance et aboutissent à nous présenter l’univers, ainsi qu’on s’est efforcé de le montrer au deuxième chapitre du livre précédemment invoqué1 comme un système d’illusionnisme. […] On y montrait comment l’idée chrétienne, en prêchant le renoncement à la vie immédiate, le détachement des biens terrestres, la fraternité, l’égalité entre les hommes et le mépris du savoir, en modérant par cette doctrine absolue, sans la réduire toutefois, l’énergie excessive du monde, barbare, qui sans ce frein ne fût pas parvenue à se coordonner, a rendu possible l’organisation des sociétés modernes que l’on voit fondées sur le principe de hiérarchie, qui sanctionnent le droit de propriété, qui, par l’accroissement du savoir, tendent à l’accroissement du bien-être, qui, sur tous les points et dans toutes leurs conclusions, contredisent et renient le principe chrétien, ce principe chrétien qui aida à les fonder et qui, développé avec outrance, aboutirait à les supprimer.
Mais d’après quel principe fera-t-on le triage ? […] Ainsi, une fois la classification établie sur ce principe, pour savoir si un fait est général dans une espèce, il ne sera pas nécessaire d’avoir observé toutes les sociétés de cette espèce ; quelques-unes suffiront. […] On peut même préciser davantage le principe de cette classification. […] Nous avons seulement voulu, par quelques exemples, préciser les idées et montrer comment doit être appliqué le principe de la méthode. […] Cette preuve est contenue dans le principe même de la méthode qui vient d’être exposée.
III L’Innocent III du comte de Gasparin n’est donc rien de plus qu’une rubrique de discussion protestante, une arabesque de plus parmi les mille arabesques de cette polémique qui replie ses sophismes, depuis trois siècles, autour du principe incommutable de l’Église romaine, comme le serpent tordait ses anneaux autour de l’arbre de la Science. […] La hardiesse des principes suffit à la lâcheté des hommes. L’auteur de l’Innocent III, — qui ne veut pas plus en religion de gouvernement que de sacrements, qui a rejeté Luther et vomi Calvin, parce que ces deux Révoltés contre le gouvernement de l’Église ont essayé tous deux de bâtir une église et un gouvernement avec les ruines qu’ils avaient faites, — l’auteur de l’Innocent III a inventé, pour les besoins de sa thèse contre l’Église romaine, deux principes et deux définitions qu’il oppose l’un à l’autre et qu’il appelle : l’un, le principe païen ; l’autre, le principe chrétien. Or, voici comment il les caractérise : « Le principe païen, — dit-il, pages 17 et suivantes, — c’est la tentative de se passer de Dieu ; c’est l’effort pour se passer de Dieu. Le principe chrétien, c’est la rencontre directe de l’âme avec Dieu. » Et l’effort pour se passer de Dieu, dans les idées du comte de Gasparin, — le croira-t-on jamais ?
Tous les caracteres, toutes les actions, toutes les conjectures, toutes les réflexions, ne tendent qu’à favoriser ce principe. […] Quel Philosophe, qu’un Raisonneur toujours en opposition avec ses principes, toujours ennemi de ses propres systêmes, toujours versatil & sans aucune forme déterminée ! […] Ils savent, d’après des principes invariables, fortifiés par une expérience constante, que le beau seul & l’honnête peuvent soutenir les épreuves du temps. […] La véritable doit également agir sur l'esprit & sur le cœur : sur l'esprit, par des principes éclairés, solides, & invariables ; sur le cœur, par des sentimens honnêtes, supérieurs, & à l'épreuve de tout : c'est par ce rapport des pensées & des sentimens qu'elle éleve l'Homme au dessus de la classe ordinaire. […] Pourquoi systématiser sans principes, moraliser sans mœurs, dogmatiser sans mission, rétracter dans un temps ce qu'on a avancé dans un autre, y revenir ensuite après les désaveux les plus formels ?
Les Principes pour la lecture des Poëtes, forment une espece de Poétique, où se trouvent exposés, d’une maniere nette & facile, les préceptes des Grands Maîtres. […] Les Principes pour la lecture des Orateurs, peuvent servir aussi de Rhétorique. […] L’Ecrivain y fait sentir le mérite du goût sûr & attentif à ne jamais s’écarter des bons principes.
La notion de Dieu, le sentiment de l’infini, tel est donc le principe de l’art comme de la science. […] De ce faux principe découlent toutes les théories vicieuses en fait d’art. […] Manifester dans ses limites l’idéal, l’absolu, l’infini en tant que beau, tel est le principe de l’art. […] C’est le type colossal de l’ambition qui n’a de borne dans aucun sentiment, de principe dans aucun idéal. […] Or la poésie est, en principe, une langue harmonieuse et figurée.
Il y a beaucoup moins d’ordre, mais beaucoup plus d’esprit & de finesse dans les Principes de la langue françoise, par l’Abbé Girard, in-12. […] in-12. sous le titre de Principes généraux & particuliers de la Grammaire françoise, & il a été réimprimé depuis avec des corrections en 1763. […] L’auteur a le mérite d’avoir réduit toute la Grammaire en articles courts & en principes clairs & sensibles. […] Restaut ; l’orthographe de principes ; & celle d’usage. […] S’il contredit leurs principes, c’est toujours modestement qu’il propose ou qu’il établit les siens.
Avant la création du monde, Dieu, principe éternel des choses, s’ignorait lui-même au sein de la matière cosmique disséminée dans l’espace. […] Il consiste donc, non dans l’opposition du bon et du mauvais principe, de Dieu et de Satan, de l’esprit et de la chair, mais dans la contradiction de deux bons principes, également moraux, légitimes et sacrés, manifestations partielles l’un et l’autre de l’Esprit divin qui est dans l’homme. […] Les héros possédaient en eux-mêmes le principe divin de leurs entreprises générales. […] La présence réelle du principe substantiel a disparu. […] Il y a pour Hegel deux principes destructeurs tours de l’art : l’humour, et l’imitation servile de la réalité.
L’erreur de Socrate vient de la fausseté du principe d’où il part. […] Quand on est en mesure de le pouvoir, on applique ce principe politique à des États, à des peuples entiers. […] « Ainsi les principes de l’ostracisme appliqué aux supériorités bien reconnues ne sont pas dénués de toute équité politique. […] « Il faut ajouter encore, comme une sorte de preuve à l’appui de ces principes, que les bons législateurs sont sortis de la classe moyenne. […] « Parfois la révolution renforce ou amoindrit un principe.
La méthode, le nombre, l’onction, & souvent la force unie à l’élégance, distinguent ses Ecrits de ceux des autres Ecrivains de Port-Royal, dont il se rapproche cependant quelquefois par la diffusion & le fond des principes défendus si opiniâtrément par cette Ecole célebre. […] Ses Traités de la Priere publique, des Devoirs d’un Evêque, des Principes de la Foi, les Caracteres de la Charité, l’Ouvrage des six Jours, dont la Préface est de l’Abbé d’Alfeld, le Recueil de ses Lettres, annoncent par-tout l’amour de la vertu, un zele sincere pour la Religion, & une grande facilité pour écrire. […] Si l’Ecrivain n’y est pas politique aussi profond, que l’esprit actuel des Gouvernemens semble l’exiger, les vûes y sont du moins saines, les principes sagement discutés, les réflexions justes & lumineuses, la morale utile & irréprochable.
La bonté existe en nous comme le principe de la vie, sans être l’effet de notre propre volonté ; elle semble un don du ciel comme toutes les facultés, elle agit sans se connaître, et ce n’est que par la comparaison qu’elle apprend sa propre valeur. […] quand le vautour est au cœur, quand il dévore le principe de la vie, c’est là qu’il faut porter ou le calme ou la mort. Aucune consolation partielle, aucun plaisir détaché ne peut donner du secours ; cependant, comme l’âme est toujours plus capable de vertus et de jouissances relevées, alors qu’elle a été trempée dans le feu des passions, alors que son triomphe a été précédé d’un combat, la bonté même n’est une source vive de bonheur que pour l’homme qui a porté dans son cœur le principe des passions. […] Almont ne s’écarte jamais, en faisant beaucoup de bien, du principe inflexible qui lui défend de se permettre ce qui pourrait nuire à un autre ; en réfléchissant sur la vie, on voit la plupart des êtres se renverser, se déchirer, s’abattre, ou pour leurs intérêts, ou seulement par indifférence pour l’image, pour la pensée de la douleur qu’ils n’éprouvent pas. […] Sans vouloir méconnaître le lien sacré de la religion, on peut affirmer que la base de la morale, considérée comme principe, c’est le bien ou le mal que l’on peut faire aux autres hommes par telle ou telle action.
1° Les premiers principes de la métaphysique ou de la distinction des deux substances : de l’existence de Dieu, de l’immortalité de l’ame et des peines a venir, s’il y en a ; 2° la morale universelle ; 3° la religion naturelle ; 4° la religion révélée. […] L’auteur y établit les principes généraux de la science des mœurs, et finit par les contrats, les actes de mariage, les promesses verbales, les promesses écrites, le serment et le reste de ces engagements que nous prenons si légèrement et qui ont des suites si longues et si fâcheuses. […] C’est le sentiment de Grotius. « En général, dit-il, ne pas commencer par des faits surannés qui nous sont indifférents, mais par des choses plus certaines, et qui nous touchent de plus près, et s’avancer de là peu à peu vers l’origine des temps86. » Voilà ce qui nous semble plus conforme à un véritable enseignement, c’est l’étude des faits soumis à notre principe général : et pourquoi en serait-elle une exception ? […] Le discours sur l’économique serait trop court, si les premiers principes de l’agriculture et du commerce ne s’y trouvaient pas. […] 1° LES PREMIERS PRINCIPES DE LA MÉTAPHYSIQUE OU DE LA DISTINCTION DES DEUX SURSTANCES : DE L’EXISTENCE DE DIEU, DE L’IMMORTALITÉ DE L’AME ET DES PEINES A VENIR, S’IL Y EN A ; 2° LA MORALE UNIVERSELLE ; 3° LA RELIGION NATURELLE ; 4° LA RELIGION RÉVÉLÉE.1.
Elle avoit chez les uns et chez les autres la même étendue et les mêmes principes, de maniere qu’on peut se servir également pour expliquer l’étendue et l’usage de la musique des anciens, soit des auteurs grecs, soit des auteurs latins. Aristides Quintilianus définit la musique un art, mais un art qui démontre les principes sur lesquels il opere, et qui enseigne tout ce qui concerne l’usage qu’on peut faire de la voix, ainsi qu’à faire avec grace tous les mouvemens dont le corps est capable. […] La science de la musique, ou si l’on veut, la musique speculative, s’appelloit la musique harmonique, parce qu’elle enseignoit les principes de toute harmonie et les regles generales de toute sorte d’accords. […] Quant à la musique hypocritique ou contrefaiseuse et qui se nommoit ainsi par ce qu’elle étoit proprement la musique des comediens que les grecs appelloient communement hypocrites ou contrefaiseurs, elle enseignoit l’art du geste, et montroit ainsi à exécuter suivant les regles d’une methode établie sur des principes certains, ce que nous ne faisons plus aujourd’hui que guidez par l’instinct ou tout au plus par une routine aidée et soutenue de quelques observations. […] Ainsi les auteurs dont je parle, ont écrit plutôt en philosophe qui raisonne et qui fait des speculations sur les principes generaux d’un art dont la pratique est sçue de tous ses contemporains, que comme un auteur qui veut que son livre puisse sans aucun autre secours, enseigner l’art dont il traite.
Aussi l’esprit, en la découvrant, ne fait-il que se retrouver lui-même ; il a en lui les principes de toute intelligibilité. […] En vertu de ses principes, l’École est obligée de lui dénier plus ou moins complètement toute réalité. […] On nous a rapporté que ce qu’il admirait le plus dans Les premiers principes de M. […] Acceptant pour mon compte les principes fondamentaux de cette philosophie, tels que je viens de les exposer, je suis naturellement porté à apprécier favorablement l’œuvre de Taine. […] Mais, en réalité, on n’a pu lui faire tenir le langage qu’on lui a prêté qu’en faussant les principes sur lesquels il repose. jamais, je crois, Taine, n’eût accepté de regarder la morale comme la simple conclusion d’un syllogisme dont telle ou telle théorie psychologique ou philosophique aurait fourni les prémisses.
J’avais regretté, en finissant, que Tocqueville eût été atteint et frappé si au cœur par les événements qui avaient déconcerté ses principes, et j’avais exprimé cette idée qu’un degré de calme de plus, si convenable chez un successeur d’Aristote et de Montesquieu, l’aurait peut-être conservé à ses amis. […] Ayez des principes, mais qui, appliqués et dans l’usage, souffrent des modifications. En politique, les hommes, s’ils étaient sages, devraient se dire qu’ils diffèrent moins encore en ce qui est des principes qu’en ce qui est de l’appréciation des faits. […] La France, qui est le premier et le plus sacré des principes, ne devrait jamais se perdre de vue. […] Il me dira (je le sais bien) qu’il s’agit pour lui de principes, non de convenances ; qu’il s’agit de l’amour sacré, désintéressé, de la liberté, de la dignité humaine.
L’âme est pour lui le principe même de la vie. […] L’eau n’a apporté rien autre chose, ni force ni principe. […] Nous ne pouvons remonter au principe de rien, et le physiologiste n’a pas plus affaire avec le principe de la vie que le chimiste avec le principe de l’affinité des corps. […] Tels sont les principes qui doivent nous diriger. […] Au commencement de ce siècle, un physiologiste français, Le Gallois, publiait encore un volume d’expériences : sur le Principe de la vie et sur le siège de ce principe.
Il n’est aucune bonne raison pour que les mêmes principes qui ont agi si efficacement à l’état domestique n’agissent pas à l’état de nature. […] J’ai essayé de montrer quelle lumière le principe de perfectionnement graduel jette sur l’admirable talent constructeur de l’Abeille domestique. […] Les mêmes principes nous expliquent comment il se fait que les affinités mutuelles des espèces et des genres de chaque classe soient si complexes et si tortueuses. […] Tous les membres d’une même classe peuvent être reliés ensemble par les chaînons de leurs affinités et tous, en vertu des mêmes principes, peuvent être classés par groupes subordonnés à d’autres groupes. […] Mais il est un autre principe qui doit se combiner avec tous ceux que M.
De l’astronomie poétique Démonstration astronomique, fondée sur des preuves physico-philologiques, de l’uniformité des principes ci-dessus établis chez toutes les nations païennes. […] Les Phéniciens, instruits par les mêmes Chaldéens, portèrent aux Grecs la connaissance des divinités qu’ils plaçaient dans les étoiles. — Avec ces trois vérités philologiques s’accordent deux principes philosophiques : le premier est tiré de la nature sociale des peuples ; ils admettent difficilement les dieux étrangers, à moins qu’ils ne soient parvenus au dernier degré de liberté religieuse, ce qui n’arrive que dans une extrême décadence. […] Ces principes établis, nous dirons que chez toutes les nations païennes, de l’Orient, de l’Égypte, de la Grèce et du Latium, l’astronomie naquit uniformément d’une croyance vulgaire ; les planètes paraissant beaucoup plus grandes que les étoiles fixes, les dieux montèrent dans les planètes, et les héros furent attachés aux constellations.
Dans quelle mesure l’altitude esthétique est-elle un principe d’isolement intellectuel et sentimental ou est-elle compatible au contraire avec la sociabilité générale ? […] La beauté est un principe de suprématie égoïste. […] Car la beauté sous toutes ses formes, beauté sexuelle, beauté artistique, beauté comme manifestation de vie, d’énergie et de force, est un principe de division, d’inégalité, de rivalité et de discorde. […] La beauté est un opium moral ; elle est un principe d’ivresse, c’est-à-dire de jouissance égoïste. […] Le sentiment et la volonté de différenciation se convertit aisément en principe de révolte antisociale.
Eprouvons maintenant la fecondité de ces principes. […] On l’a vû en effet, puisque l’un est toûjours en concordance avec l’autre, & sur le même principe qui fonde la concordance de l’adjectif avec le substantif, le principe même d’identité approuvé par M. […] La Grammaire admet donc deux sortes de principes. […] C’est la comparaison secrete des institutions usuelles avec les principes naturels, qui fait naître ces plaintes ; on voit, quoi qu’on en puisse dire, que l’usage autorise de véritables fautes contre les principes immuables dictés par la nature. […] On s’abstient encore de cette forme par euphémisme, ou afin d’adoucir par un principe de civilité, l’impression de l’autorité réelle, ou afin d’éviter par un principe d’équité, le ton impérieux qui ne peut convenir à un homme qui prie.
Les loix des Romains, les ressorts de leur gouvernement, leurs mœurs, les principes vivisians ou destructeurs qui ont contribué, soit à former, à agrandir, soit à ébranler, à ruiner leur Empire, tout est développé avec une sagacité étonnante pour quiconque est en état de sentir combien il est difficile de ne présenter que la substance des choses, sans nuire à l’effet qui en doit résulter. […] Sa plume, il est vrai, a été quelquefois trop hardie ; mais on peut dire que les erreurs qui lui ont échappé, sont plutôt des surprises que les fruits du dessein prémédité d’attaquer aucun des principes respectés de tous les hommes sages*. […] Il étoit si peu ennemi des principes de la Religion Chrétienne, que, dans son Esprit des Loix, il réfute ceux qui les ont combattus. […] Les principes du Christianisme, bien gravés dans le cœur, seroient infiniment plus forts que ce faux honneur des Monarchies, ces vertus humaines des Républiques, & cette crainte servile des Etats despotiques… Chose admirable, dit-il ailleurs, la Religion Chretienne, qui ne semble avoir d’objet que la félicité de l’autre vie, fait encore notre bonheur dans celle-ci ».
La métaphysique du positivisme, que je ne distingue pas, pour le moment de sa religion, bien loin d’être « la plus violente et la plus extraordinaire négation de ses principes », en est au contraire à nos yeux la conséquence nécessaire. […] Non sibi res sed se rebus… ils ont laissé leurs principes produire d’eux-mêmes leurs conséquences. […] Nous ne pensons donc le principe d’Archimède qu’« en relation » de ces notions, et le principe lui-même n’a de sens ou de vérité qu’en fonction de ces relations. […] Ceci nous ramène au principe essentiel de la méthode positiviste qui n’est autre que d’avoir fait, de la « totalisation de l’expérience humaine », le critérium de la vérité. […] Si les applications qu’il en a faites ne sont plus toutes justes, le principe est demeuré le même, et je crois pouvoir dire que ceux-là seuls ne l’ont pas vu qui ne l’ont pas voulu voir.
Puisqu’il est ainsi forcé de choisir et partant de juger, nous sommes ramenés à chercher d’après quels principes il doit se prononcer. […] Pour les adeptes de l’école nouvelle, non moins commode et expéditive que l’autre, le seul principe a été de n’en reconnaître aucun. […] Il doit se faire un principe de jugement et de classement, qui soit à la fois aussi large et aussi scientifique que possible. […] Mais, dans le classement nouveau que l’on pourrait tenter d’après ce principe, il faut s’astreindre à de sévères précautions. […] Au nom de ce principe, nous pouvons comprendre et accepter deux conditions qui s’imposent à tout écrivain et qui se limitent l’une l’autre.
On trouve dans sa Rhétorique de l’ordre, de l’exactitude & une grande suite de principes & de raisonnemens bien liés. […] Il lui choisit des maîtres vertueux & habiles ; il montre comment il faut lui enseigner les principes des langues, des sciences & des beaux arts. […] Ce livre est d’autant plus utile, qu’on peut le regarder en quelque façon, comme un corps de Rhétorique, à cause du grand nombre de regles, de principes & de réfléxions sur cet art, dont il est rempli. […] Après qu’on a lu un certain nombre de pages tout vous échappe ; on sçait seulement que l’auteur a dit des choses ingénieuses, & a souvent parlé en Orateur ; on ne peut presque rien reduire en principes. […] C’est la qualité qu’on remarquera encore dans les Agrémens du langage réduits à leur principe, publiés en 1718.
Funck Brentano, qui devrait croire à la philosophie puisqu’il la professe, le sophiste n’existe point en soi… Le sophiste, c’est toujours un philosophe dépravé qui déprave une philosophie antérieure, qui abuse de cette philosophie, qui en fausse le principe, les idées, le langage, et cela est vrai si la philosophie est elle-même une vérité. […] Funck Brentano n’est ni un livre de principe philosophique nettement articulé, ni un livre de composition équilibrée et savante. […] En présence de l’être plein et immuable, — qui est le matérialisme absolu, — Mélissus pose la terre comme un principe distinct, qui est l’incompréhensibilité absolue. […] Funck Brentano, pourrait donc être à nous, qui ne croyons qu’à l’autorité d’un principe, — mais est-il à nous ? […] Pour combattre les sophistes contemporains, qui chaque jour se multiplient, quel principe ajoutera sa force à la force de ses facultés ?
Tout est digne d’éloge dans cet Ouvrage, plan habilement dessiné, distribution des matieres rangées avec méthode, principes établis avec clarté, raisonnemens déduits avec justesse & fortement enchaînés, style simple, lumineux & toujours soutenu. […] Sa facilité de déduire & de raisonner, pousse quelquefois ses principes jusqu’à la dureté & à l’excès. […] Du seul accord de ces deux facultés peut résulter la vraie sagesse, & des principes de conduite également sûrs & consolans.
Par exemple, les philosophes spiritualistes admettent certains principes nécessaires ou vérités premières, et sur ces principes ils fondent la démonstration de l’existence de Dieu. […] Guizot admet les mêmes principes, les mêmes vérités, et il s’en sert pour prouver la révélation. Or, si la preuve de l’existence de Dieu par ces principes n’a nulle valeur démonstrative, comment se pourrait-il que la preuve de la révélation par les mêmes principes en eût une ? Réciproquement, si l’on est autorisé à se servir de ces principes pour prouver la révélation, comment ne serait-on pas autorisé à s’en servir pour prouver Dieu ? […] On défend le dogme orthodoxe contre le rationalisme protestant ; mais voilà bien longtemps que les catholiques ont signalé cette conséquence extrême du principe de la libre croyance, du libre examen, appliqué aux matières sacrées.
Il est toutefois indéniable que le naturalisme a eu pour principe déterminant les axiomes émis par la physiologie vers le milieu de ce siècle, spécialement par Claude Bernard. […] C’est contre ce principe de la plus inconcevable folie que Zola s’insurge violemment. […] La réaction idéaliste et mystique est d’autant plus violente que le naturalisme avait été plus farouche dans ses haines et plus implacable dans son principe. […] Soumis à cette analyse précise qui démontrait leur pénétration réciproque, les deux principes apparurent identiques. […] Il ne comprend pas que la physique et la métaphysique — cette dernière, véritable et organique, j’entends — ne sont en rien dissociées par les découvertes scientifiques, qu’elles ne sont au fond qu’une seule et même chose entrevue de deux points différents, se rattachant, comme l’univers entier, au principe d’unité, au principe moniste dont nous avons parlé.
Or, l’autorité ne vient jamais aux hommes que de deux manières : par la vérité des principes et la force des convictions. Or, encore, les principes de Chasles, où sont-ils ? […] Mais ses principes, franchement, je ne les connais pas. […] Mais ses principes d’esthétique et de morale, ces principes qui ne font qu’un, et sans lesquels la Critique n’est plus que l’empirisme d’une personnalité plus ou moins supérieure, ne sont pas beaucoup plus distincts que ceux de Sainte-Beuve, et je doute qu’on en pût faire sortir un seul, appuyé et déterminé, de l’universalité de ses Œuvres complètes, où le talent le plus sincère et le plus animé n’est pas capable de combler cette lacune terrible dans les œuvres d’un critique : — le manque de principes et d’autorité. […] Il doit rester un esprit en soi, ayant sa force et ses principes, et toute une armature qui le constitue et qui le défende, et qui lui conserve, au milieu de toutes les impressions qu’il reçoit, une incommutable originalité !
Ces principes sont parfaitement observés dans la toilette antique. […] Autre remarque : le costume grec ou latin est le même, dans son principe, pour l’homme et pour la femme. […] Nous reconnaissons aussitôt qu’elle part de tout autres principes. […] * * * Seulement, puisque le vêtement masculin s’inspire, avant tout, de la commodité, je voudrais qu’il fût entièrement conséquent à son principe, tout en offensant le moins possible la beauté.
Ce principe est celui du siècle, et prévaudra. […] Ce n’est pas que ce drame puisse en rien mériter le beau nom d’art nouveau, de poésie nouvelle, loin de là, mais c’est que le principe de la liberté, en littérature, vient de faire un pas ; c’est qu’un progrès vient de s’accomplir, non dans l’art, ce drame est trop peu de chose, mais dans le public ; c’est que, sous ce rapport du moins, une partie des pronostics hasardés plus haut viennent de se réaliser. […] Le principe de la liberté littéraire, déjà compris par le monde qui lit et qui médite, n’a pas été moins complètement adopté par cette immense foule, avide des pures émotions de l’art, qui inonde chaque soir les théâtres de Paris. […] Que le principe de liberté fasse son affaire, mais qu’il la fasse bien.
Principe de sélection appliqué depuis longtemps et ses effets. — VI. […] Principe de sélection depuis longtemps appliqué et ses effets. […] La grande valeur du principe de sélection n’est donc nullement hypothétique. […] Mais il est bien loin d’être vrai que le principe lui-même soit une découverte nouvelle. […] J’ai trouvé le principe de sélection dans une ancienne encyclopédie chinoise.
Il y a les Principes de mécanique de Varignon27. […] Principes sur le mouvement et l’équilibre. 1741, 2 vol. in-4°. […] Traité de la formation mécanique des langues et des principes physiques de l’Étymologie. 1765,2 vol. in-12. […] Les Vrais Principes de la langue française. 1747, 2 vol. in-12. […] C’est le titre de la première édition (1765, 5 vol. in-8° ou in-12) des Principes abrégés de la Littérature.
Ces athées placent leur foi dans leur manque de principes ; ils ne sont jamais sûrs des autres, mais ils sont toujours sûrs d’eux-mêmes. Que parlez-vous de principes : il n’y a pas de principes. […] Prenant des notes, dégageant les principes, m’efforçant surtout d’atteindre la sensibilité et la tournure d’esprit des auteurs, je ne me suis décidé à publier mon Art d’écrire que sur les très vives instances de mes amis. […] Prenant des notes, dégageant les principes, m’efforçant surtout d’atteindre la sensibilité et la tournure d’esprit des auteurs, je ne me suis décidé à publier mon Art d’écrire que sur les très vives instances de mes amis.
Mais l’économie politique s’en tient aux faits, et quoiqu’elle supposé des principes philosophiques, elle ne les discute pas. […] Il leur faudra partir de quelque postulatum, de quelques vérités rationnelles ou expérimentales, ne point s’arrêter aux questions de principes et laisser à la philosophie ces discussions. […] Autrefois, elle contenait tout, principes et conséquences, causes et faits, vérités générales et résultats. […] Plus tard elle ne contiendra que les spéculations générales de l’esprit humain sur les principes premiers et les raisons dernières de toutes choses. […] Cependant le principe qui dans les êtres animés sent, agit, veut et pense, n’a-t-il pas des variétés presque infinies qui ne se révèlent qu’à une minutieuse investigation ?
En se rattachant à des principes, il n’en sépara jamais le sens pratique et l’appréciation des faits. […] Que venez-vous insinuer de la plénitude du principe monarchique, comme si on ne l’avait pas, comme si ce principe pour la France moderne était séparable de la satisfaction donnée aux meilleurs vœux de la démocratie ? La plénitude du principe monarchique, entendue selon la libre et nationale interprétation, elle est là où il y a passé glorieux et gloire nouvelle, là où apparaissent deux restaurateurs de la société à cinquante ans de distance, deux conducteurs de peuple remettant la France sur un grand pied et, sans trop se ressembler, la couronnant également d’honneur.
Mais cette vue sublime n’était que la conséquence du principe que Descartes avait posé. […] Les autres écrits de Descartes ne furent que les développements de ce Discours, et les preuves des principes qui y sont exposés. […] Partant de ce principe, qu’il y a plus de biens que de maux dans la vie, il recommande comme nécessaire la science par laquelle on conserve la santé, le premier bien et le fondement de tous les autres. […] On le croyait si en possession de la vérité sur tous les principes des choses, qu’on lui attribuait le pouvoir de prolonger sa vie, et qu’on regardait son régime particulier comme un principe éternellement vrai de longévité. […] Tout ce morceau, est un résumé admirable et une discussion des principes de Descartes sur l’âme des bêtes.
Les exigences sociales se sont alors coordonnées entre elles et subordonnées à des principes. […] Mais l’autre est une poussée, une exigence de mouvement ; elle est mobilité en principe. […] Des philosophies parties de principes très différents pourront coïncider en elle. […] Nous la rattachons d’ailleurs à un principe qu’il est impossible de ne pas admettre. […] Il est vrai qu’il aura fallu pousser jusqu’au principe même de la vie.
., en attaquant d’ambitieuses nouveautés, qui semblent tendre à altérer la pureté des principes sur lesquels se fonde notre littérature, et même à ternir l’éclat des chefs-d’œuvre dont elle s’honore. […] En attendant, on voit paraître des déclarations de principes qui ressemblent à des apologies, et des manifestes qu’on prendrait pour des propositions de paix. […] N’y aurait-il pas lieu de croire, enfin, que la querelle du romantisme est une simple dispute de mots, un pur malentendu, qui cesserait du moment que les esprits justes et sincères, de part et d’autre, après être tombés d’accord sur les principes qui semblent les diviser, seraient forcés de reconnaître la vanité des paroles qui les abusent ? […] La Révolution, disent-ils, a tout changé parmi nous, les institutions et la société, les principes et le caractère : il faut que la littérature, expression naturelle de toutes ces choses, participe au changement universel. […] Aucun système de littérature ne peut s’attribuer exclusivement, et contester au système opposé ce principe de la double vérité du fond et de la forme, de la nature et du costume.
Et si c’est vrai, — ce que j’ose hasarder, — si les hommes de force absolue n’ont pas, comme je le crois, dans leur vie, de vol tes et de contre-voltes, ne tâtonnant pas, ne battant pas le buisson et ne changeant pas leur fusil d’épaule, comme on dit, ainsi que la plupart d’entre nous ; s’ils poussent toujours du même côté, tirant leurs coups toujours dans la même ligne, c’est qu’ils portent en eux un principe interne qui ne fléchit pas plus que le principe qui fait du chêne un chêne et qu’on appellera du nom qu’on voudra, mais que je me permettrai d’appeler le principe du génie. Principe qui fait d’eux bien moins des créatures humaines que des créations divines, — des outils de Dieu ! […] … Dans un temps où la Lâcheté d’esprit, devenue sybarite, tremble devant son pli de rose, on semble être cruel quand on a des principes nets et un style net qui les affirme. […] ce n’est que la moitié du vrai de Maistre, et qui ne le connaît que par ce côté seul des principes ne le connaît pas ! Même en les exprimant, du reste, notez bien que ces principes ne sont jamais, pour ce solide esprit, appelé paradoxal par les esprits fragiles, que des conclusions historiques, des empêchements de circonstances et de nature des choses, dans le détail desquels, en ces lettres sur la Russie, il court et passe, comme la lumière, avec une rapide splendeur.
Mais, d’un autre côté, je regarde comme une erreur tout aussi grande en principe, et plus sérieuse encore en pratique, le parti pris de s’interdire les ressources de l’analyse psychologique, et d’édifier ainsi la théorie de l’esprit sur les seules données que la physiologie peut actuellement fournir. […] La forme la plus complète et la plus scientifique de la psychologie à posteriori, est celle qui considère la loi d’association comme le principe suprême. […] Les principes de lithologie sont proprement les principes moyens, les axiomata media de la science de l’esprit. Ces principes se distinguent, d’une part, des lois empiriques résultant de la simple observation ; d’autre part, des hautes généralisations. […] L’accord de ces deux genres de preuves est la seule base, suffisante pour les principes d’une science aussi enfoncée dans les faits, et relative à des phénomènes aussi complexes et aussi concrets que ceux de l’éthologie.
Ce mot n’est exact qu’autant qu’il exprime une communauté de principes et de méthode : — constituer la psychologie comme science naturelle, avec l’appui de l’expérience et en l’absence de toute métaphysique. […] Au lieu d’y voir, avec l’école de Cuvier, un principe inné et invariable, il l’expliquait par la variation, la sélection naturelle, et l’accumulation des petits changements fixés par l’hérédité dans les générations successives. […] De nombreuses observations étendues aux adultes, aux enfants, aux aliénés, aux diverses races humaines, il conclut que les modes d’expression sont les mêmes partout et qu’ils peuvent s’expliquer par trois principes fondamentaux : la loi d’association ou d’habitude ; le principe de l’antithèse ; l’action directe du système nerveux indépendamment de la volonté, — On peut se demander si Darwin a résolu la question capitale et dernière : pourquoi telle émotion agit sur tel muscle ou tel groupe de muscles plutôt que sur tel autre ; si les trois principes par lui posés sont réellement irréductibles ; si le troisième n’est pas en réalité le fondement des deux autres : l’ouvrage n’en a pas moins une grande valeur psychologique par tes résultats et par la méthode. […] Morell « se propose de traiter la psychologie sur le plan et d’après les principes d’une science naturelle. » D’accord avec les auteurs qui précèdent sur toutes les questions de fait, il diffère quelquefois d’eux en théorie par certains points que je réduirai à deux : l’influence des doctrines allemandes, des tendances religieuses et métaphysiques.
Il y a un monde d’autres choses ; mais comptez en premier l’influence du principe qui commande au siècle, et qui, comme tout principe, doit se vider, un jour ou l’autre, intégralement de tout ce qu’il contient. Rudement mais nettement posé par la Révolution française, et toujours frémissant dans les limites entre lesquelles Napoléon, qui savait l’indomptabilité du monstre, l’enferma, le principe de l’Égalité sautera, dans un temps donné, ses barrières. L’Égalité civile et politique n’est qu’une égalité relative, une part faite à qui veut tout prendre, car les principes sont absolus. […] L’américanisme qui nous ronge et qui doit très justement nous dévorer (et de fait, le principe de la démocratie accepté, les Américains étant de plus grands démocrates que nous, doivent être nos maîtres), l’américanisme que nous affectons nous a fait nous tenir tranquilles à cette exhibition… antifrançaise. […] La Métaphysique doit précéder l’Histoire, et nous devrons, avant de regarder les bas-bleus du xixe siècle et leurs œuvres, dire à quels principes, à quelle lumière nous allumions notre flambeau.
Ce monde social étant indubitablement l’ouvrage des hommes, on pouvait en lire les principes dans les modifications de l’esprit humain. […] En premier lieu, Grotius procède indépendamment du principe d’une Providence, et prétend que son système donne un degré nouveau de précision à toute connaissance de Dieu. Aussi toutes ses attaques contre les jurisconsultes romains portent à faux, puisqu’ils ont pris pour principe la Providence divine, et qu’ils ont voulu traiter du droit naturel des gens, et non point du droit naturel des philosophes, et des théologiens moralistes. — Ensuite vient Selden, dont le système suppose la Providence. […] Considérée sous le dernier de ses principaux aspects, la Science nouvelle nous donnera les principes et les origines de l’histoire universelle, en partant de l’âge appelé par les Égyptiens âge des Dieux, par les Grecs, âge d’or. […] Ainsi toutes les nations païennes ont contemplé le ciel, qu’elles considéraient comme Jupiter, pour en recevoir par les auspices des lois, des avis divins ; ce qui prouve que le principe commun des sociétés a été la croyance à une Providence divine.
Si on laisse de côté, dans la seconde moitié du XIXe siècle, une période de vingt ou trente ans pendant laquelle un petit nombre de penseurs, subissant une influence étrangère, se départirent parfois de la clarté traditionnelle, on peut dire que la philosophie française s’est toujours réglée sur le principe suivant : il n’y a pas d’idée philosophique, si profonde ou si subtile soit-elle, qui ne puisse et ne doive s’exprimer dans la langue de tout le monde. […] On aura bien là, si l’on veut, une espèce de système ; mais le principe même du système sera flexible, indéfiniment extensible, au lieu d’être un principe arrêté, comme ceux qui ont donné jusqu’ici les constructions métaphysiques proprement dites. […] Le besoin de philosopher est universel : il tend à porter toute discussion, même d’affaires, sur le terrain des idées et des principes.
Van Bever et Léautaud, en leur Anthologie, la disent suggérée, au principe, par Jules Laforgue, ce poète inquiet qui lui-même paraît avoir été touché de la sensibilité de cet autre grand et inégal poète du désenchantement qui se veut ironique, Tristan Corbière. […] — D’où, notre principe : « Devenir à Savoir, c’est devenir à Etre30 ». […] Ses principes me semblent de plus en plus inébranlables…. » Et voici un apport à la « Poésie scientifique » dont la valeur se double, ici encore, de la grande notoriété du poète. […] John Davidson, à son tour proclama de propres principes de Poésie scientifique « désormais seule admissible ». […] Dans En méthode nous avons montré, par exemple, comment le principe de « lutte pour l’existence » ne doit point être pris pour Fin de l’énergie, tandis qu’il n’en est qu’un Moyen : d’où la non acceptation des conclusions de Spencer et de Nietsche.
Et qu’est-ce au fond que cette idée de parfait, principe et mesure de nos jugemens moraux, sinon l’idée de Dieu ? […] Thalès remarque que les semences des êtres vivans sont humides ; il en conclut que l’eau, ou l’humide, est le principe universel. […] La pensée, la sensibilité, la vie, s’expliquent ainsi, aux différens échelons de la hiérarchie des êtres, par la déchéance d’un seul et même principe. […] Il entrevoit de même le principe de l’unité de plan de composition dans la série animale. […] Son école fut avant tout une école d’observateurs sagaces qui appliquèrent à l’étude des diverses parties de la nature la méthode et les principes du maître.
Ce nouveau principe suffit-il à expliquer tout ? […] Les liaisons rationnelles par excellence sont celles de principe à conséquence, de cause à effet, de moyen à fin. […] On a appliqué avec raison ce principe à l’hypnotisme. […] Tout acte est associé dans notre esprit à une foule d’idées qui sont comme les principes dont il est la conséquence ; or, la conséquence suggère nécessairement le souvenir de ses principes habituels. Quand ces principes surgissent dans la pensée, nous les reconnaissons, ils nous sont familiers ; par une illusion facile, nous croyons que ces principes ont dû plus ou moins obscurément inspirer l’acte, alors même qu’en réalité la suggestion serait venue du dehors.
La première version en parut en volume en 1886, sous le titre provisoire de Traité du Verbe, ce livre qui devait « répandre avec éclat » les principes d’une Poésie nouvelle et pour l’idée fondamentale et pour la technique rythmique, et dont les impartiaux auteurs de l’Anthologie des Poètes d’aujourd’hui (A. […] Toute part en eux nécessaire, était reproduite en une édition complète, — c’est-à-dire tenant le Principe de Philosophie et l’Instrumentation, en 1888. […] Jusqu’aux cultes de désistement quand dévie et meurt l’inspiration, qui ne divinisent pas seulement à la seule taille humaine mais avouent et adorent pour éternellement Inconnus, au lieu d’en tenter la possession, les Principes et les Modes… Durant quels temps poétiques, vraiment, allèrent leur devoir qui nous a engendrés, les esprits pourtant providentiels des Poètes. […] Et pourrions-nous maintenant ouvrir les livres eux-mêmes dont la poétique matière développe les principes. […] Nous hâtant de protester que pareil rêve normalement surgi, d’un esprit qui trouverait sous les Apparences et dans leur relativité le Vrai et l’Immuant, n’est qu’un songe : l’évolution de la Matière, nous le vîmes, ne pouvant avoir sa Fin, — qui serait son principe su !
Mais quand, sortant de ces généralités philosophiques, il tente d’appliquer son principe et d’en faire sortir la science qui y était contenue, ce sont des idées qu’il prend pour objets d’études. […] Puis, partant de ce principe que la coopération est l’essence de la vie sociale, il distingue les sociétés en deux classes suivant la nature de la coopération qui y domine. […] L’objet de chaque problème, qu’il soit général ou particulier, doit être constitué suivant le même principe. […] Mais ce principe n’est ni un axiome évident, ni une vérité démontrée ; ce n’est qu’une hypothèse, que rien même ne justifie. […] Gide, Principes d’économie politique, liv.
Je m’applique à tailler dans le vif, à disséquer des principes, afin de mettre à nu le cerveau contemporain et le nœud vital de notre poésie française si tendrement aimée. […] L’histoire comparée des littératures vérifie le principe. […] Deux principes généraux ont présidé à l’élaboration de cette forme poétique. […] Si donc je me suis offert le plaisir de condenser quelques principes, c’est sans doute que je les ai découverts épars et comme flottants dans l’air. […] Est-il vrai que toutes les écoles aient posé l’imitation de la nature en principe ?
Quel est le principe supérieur qui leur a donné l’autorité sur l’esprit des hommes ? […] C’est d’elle que la cité a tenu ses principes, ses règles, ses usages, ses magistratures. […] La religion a été le principe constitutif de la famille ancienne. […] À Rome la disposition était différente, mais le principe était le même. […] Ce principe explique plusieurs dispositions de l’ancien droit.
Dans notre étude sur la Littérature et la Critique littéraire au xixe siècle nous avons rencontré le problème si difficile, et d’un intérêt si général, de la conciliation de l’autorité et de la liberté, de la tradition et du changement, des lois du goût et des droits du génie ; et tout en restant fidèle à notre admiration pour les principes éternels de l’art classique, nous avons défendu la liberté de l’invention en littérature ; car ces lois éternelles elles-mêmes ne sont que l’expression des grandes inventions du génie. […] Dans l’un, nous exposons les principes de la philosophie spiritualiste de notre siècle ; nous avons essayé d’établir en quoi elle se distingue du spiritualisme scolastique ou du spiritualisme cartésien, et aussi comment elle peut être susceptible de développement et de progrès sans contradiction. […] En un mot, sous des formes très-diverses, nous avons presque partout rencontré le même problème : comment l’esprit de critique et d’examen, l’esprit de nouveauté et de changement peut-il se concilier avec les principes de l’éternelle vérité ?
Chapitre I : Principe de la métaphysique spiritualiste De toutes les doctrines philosophiques qui se partagent les esprits au temps où nous sommes, la moins étudiée est peut-être la doctrine spiritualiste. […] On n’en connaît ni l’histoire, ni les principes, ni la vraie originalité. […] C’est ainsi que dans son Mémoire sur l’habitude, où à chaque page il se donne très-sincèrement comme le disciple de Condillac et de Tracy, il n’est pas difficile à celui qui connaît sa philosophie future d’en découvrir non seulement les germes, mais les principes essentiels sous la terminologie de Condillac, encore conservée. Rien ne prouve mieux l’insuffisance du principe matérialiste et sensualiste que ce progrès spontané et régulier de la pensée qui conduit un Biran et un Cabanis29 à s’élever d’eux-mêmes au-dessus de leurs propres principes jusqu’à une philosophie plus délicate et plus haute. […] Voilà le principe fondamental de toute philosophie, comme l’a vu si bien Descartes, qui pourtant n’en a pas aperçu toutes les conséquences.
Et comme il s’agit ici du vrai, du beau, du bien absolus, leur substance ne peut être que l’Être absolu. » Cette théorie repose sur deux pétitions de principe et sur deux équivoques de langue : Première pétition de principe. […] Deuxième pétition de principe. […] Ce qui est une pétition de principe, puisque la pétition de principe consiste à prendre pour accordé ce qu’on ne vous accorde pas. […] Vous imposez au rapport une propriété qui ne convient qu’à la connaissance, et vous profitez ainsi d’une équivoque pour faire une pétition de principe. […] Faute d’analyser, il déclare l’analyse impuissante ; elle se venge en lui imposant l’obligation de fonder sa théorie capitale, et par suite toute sa philosophie, sur deux pétitions de principe, et sur deux équivoques de langue.
Le principe de toute noblesse, et son honneur, c’est qu’elle oblige. […] Son principe, c’est l’unité nationale. […] Jamais de Bonald n’a douté de son axiome initial, de son principe triangulaire ? […] Du droit du « principe » ? […] C’est précisément pour cela qu’il faut que quelque chose ait mis sur lui une empreinte, mais non pas le monde extérieur, principe inerte, mais Dieu, principe actif.
Son principe, qui est d’essence psychologique, est très souple. […] Où commence alors, où finit le principe vital de l’individu ? […] Son principe est qu’« il faut le même pour obtenir le même ». Bref, l’application rigoureuse du principe de finalité, comme celle du principe de causalité mécanique, conduit à la conclusion que « tout est donné ». Les deux principes disent la même chose dans leurs deux langues, parce qu’ils répondent au même besoin.
Mais qu’un principe logique tel que A = A ait la vertu de se créer lui-même, triomphant du néant dans l’éternité, cela me semble naturel. […] Il est vrai qu’il nous en coûtera un assez gros sacrifice : si le principe de toutes choses existe à la manière d’un axiome logique ou d’une définition mathématique, les choses elles-mêmes devront sortir de ce principe comme les applications d’un axiome ou les conséquences d’une définition, et il n’y aura plus de place, ni dans les choses ni dans leur principe, pour la causalité efficace entendue au sens d’un libre choix. […] Et là est aussi le principe caché de la philosophie innée à notre entendement. […] Et cette cosmologie sera toujours dominée par le même principe. […] Ce n’est pas en divisant l’évolué qu’on atteindra le principe de ce qui évolue.
Ces principes établis, le Philosophe ne marcha plus au hasard & selon le gré d’une imagination vagabonde : il suivit des guides sûrs & infaillibles, qui, lui découvrant la vérité, lui apprirent, par une chaîne non interrompue de conséquences, à agrandir le cercle de nos idées. Descartes possédoit, dans un degré supérieur, l’art du raisonnement & celui d’en trouver les principes, le talent d’analyser les idées, d’en créer de nouvelles & de les multiplier par une méditation profonde ; talent unique & sublime qu’on ne peut devoir qu’à la Nature, que le travail & l’étude peuvent aider quelquefois, mais qu’ils ne sauroient donner ni suppléer. […] Ce ne fut qu’à l’aide de ses principes, que Newton se rendit capable de le redresser, à peu près comme un Athlete devenu vainqueur de son maître, après avoir reçu ses leçons.
On peut, à quelques égards, porter le même jugement des Principes du Droit de la nature & des gens, traduit par M. […] Machiavel a été long-tems le docteur de la politique ; mais ses principes sont détestables, & au lieu d’indiquer les traductions de ses livres, je parlerai de leur réfutation par le Roi de Prusse. […] On trouvera des idées beaucoup plus justes, des principes plus certains, des réfléxions plus sages dans la Science du Gouvernement, où l’on explique les droits, les devoirs des Souverains, ceux des Sujets, &c. en huit vol.
Dans la critique générale des opinions traditionnelles et des institutions établies qui fut l’œuvre du xviiie siècle, le point capital est la destruction du principe de la foi. […] On raisonne donc, on examine, on pose des principes, mais par jeu, pour passer le temps, sans méthode suivie, sans intention de propagande. […] Il révéla au rationalisme mondain son essentielle identité avec l’esprit scientifique : il vulgarisa la science et ses principes. […] Tous les arguments purement philosophiques dont on battra la religion, sont en principe dans le livre de Fontenelle. […] D’autre part, en dehors de toute polémique, de pieux érudits appliquaient à la religion les principes de la méthode scientifique.
Ce principe réside dans une double affirmation. […] Au premier abord, qu’il est séduisant, ce principe ! […] Corriger ces principes de faiblesse, maintenir et accroître ces principes de vigueur, tout le problème de la paix durable est là. […] Ces principes restent vrais en dépit de ces abus. […] Il faut qu’il en comprenne le principe et l’équité foncière.
La société ouverte est celle qui embrasserait en principe l’humanité entière. […] Si des règles de conduite presque identiques se tirent tant bien que mal de principes aussi différents, c’est probablement qu’aucun des principes n’était pris dans ce qu’il avait de spécifique. […] Ce principe, seul capable de neutraliser la tendance à la désagrégation, est le patriotisme. […] Chacune des deux équipes reviendra au pouvoir avec le prestige que donnent des principes restés en apparence intacts pendant tout le temps qu’il n’y avait pas de responsabilité à prendre : les principes siègent dans l’opposition. […] La vérité est que les deux principes sont au fond de l’idée qu’on s’est toujours faite du bonheur.
On presse l’intelligence, on la ramène à sa quintessence, on la fait tenir dans un principe si simple qu’on pourrait le croire vide : de ce principe on tire ensuite ce qu’on y a mis en puissance. […] L’intelligence, se résorbant dans son principe, revivra à rebours sa propre genèse. […] Pour arriver au principe de toute vie comme aussi de toute matérialité, il faudrait aller plus loin encore. […] Il faut d’abord remarquer que ces deux principes n’ont pas la même portée métaphysique. […] Il en est autrement du second principe de la thermodynamique.
Le malheur est que cette fausse vue, cette erreur d’observation et de jugement, combinée chez beaucoup d’hommes publics avec les intérêts et l’amour-propre, peut avoir pour conséquences pratiques d’entraver le libre et prompt développement des principes émis en lumière en juillet. […] C’est donc la société avant tout qu’il convient d’examiner, les lendemains de révolution, pour voir si les principes de liberté et de justice sont possibles, applicables, et dans quelle mesure. […] C’est donc d’aujourd’hui seulement qu’à l’abri des passions et des haines, sans dangers de lutte ni d’irritation, peuvent se dérouler et s’appliquer les principes de 89 reconnus explicitement dans la charte nouvelle. […] Ces conditions favorables du milieu ambiant et des propriétés de la masse sur laquelle on opère, qu’avaient un peu trop négligées les Constituants, et auxquelles, dans toute leur prévoyance, ils n’auraient pu suppléer, nous les réunissons aujourd’hui : nous devons en profiter ; jamais en aucun siècle ni en aucun pays la disposition de la société n’a été aussi heureuse, et n’a permis une application aussi féconde des principes éternels de la raison humaine.
Les feudistes traduisent élégamment le mot barbare homagium par obsequium, qui dans le principe dut avoir le même sens en latin. […] L’origine du mot opera nous prouve la vérité de ces principes. […] En appliquant nos principes aux étymologies latines, nous trouvons que ce mot dut venir du nominatif vas, chez les Grecs Βας, et chez les barbares was, d’où wassus, et enfin vassalus. […] … Il faut plutôt que Bodin, et avec lui tous les politiques, tous les jurisconsultes, reconnaissent cette loi royale, fondée en nature sur un principe éternel ; c’est que la puissance libre d’un état, par cela même qu’elle est libre, doit en quelque sorte se réaliser.
L’esprit plane sur les sommets comme s’il avait des ailes ; d’un regard, il embrasse les plus vastes horizons, toute la vie humaine, toute l’économie du monde, le principe de l’univers, des religions, des sociétés. […] Pour eux, ils sont architectes et ils ont des principes, à savoir la raison, la nature, les droits de l’homme, principes simples et féconds que chacun peut entendre et dont il suffit de tirer les conséquences pour substituer aux informes bâtisses du passé l’édifice admirable de l’avenir. — La tentation est grande pour des mécontents, peu dévots, épicuriens et philanthropes. […] Loin de prévoir des malheurs, des excès, des crimes, des renversements de trônes et de principes, nous ne voyions dans l’avenir que tous les biens qui pouvaient être assurés à l’humanité par le règne de la raison. […] La noblesse de Mantes et Meulan affirme que « les principes de la politique sont aussi absolus que ceux de la morale, puisque les uns et les autres ont pour base commune la raison ». […] Ils posent en principe que l’homme, surtout l’homme du peuple, est bon ; pourquoi supposer qu’il puisse vouloir du mal à ceux qui lui veulent du bien ?
Comment cette dure et désolante doctrine, qui niait la liberté, et vouait l’immense majorité des hommes à la damnation éternelle, sans espoir et sans retour, a-t-elle été un principe actif, efficace d’énergie et de vertu ? […] Il serait long de l’expliquer : mais j’ai déjà fait remarquer que toutes les doctrines qui ont demandé le plus à la volonté humaine ont posé en principe l’impuissance de la volonté ; elles ont ôté le libre arbitre et livré le monde à la fatalité. […] Leur principe, excellent et fécond, était que toutes les connaissances où consiste la matière de l’instruction ne sont pas à elles-mêmes leur but, mais sont seulement des moyens d’élever, de fortifier l’intelligence. […] Pascal et le jansénisme ont rendu au christianisme sa raison d’être lorsqu’ils l’ont ramené à être un principe d’effort moral, lorsqu’ils ont remis dans le chemin de la vertu ses épines et ses ronces. […] Il prenait cette voie périlleuse pour ne manquer ni à ses principes ni à ses promesses.
S’il est vrai — et c’est vrai — qu’il se défie de l’imagination et lui trace rigoureusement sa voie, nous verrons au nom de quel principe général. […] Le principe de l’imitation de la nature introduit dans l’art un élément fixe et absolu, un principe d’unité et d’universalité, partant la raison, qui est en nous ce qui nous est commun avec tous les hommes, sous l’infinie diversité des races, des siècles et des humeurs. […] Sur les principes qu’on vient de voir repose cette défiance de la nouveauté, qu’on peut remarquer dans l’Art poétique, et qui va s’éclairer pour nous d’un jour nouveau. […] Voilà les principes qui constituent le naturalisme de Boileau : théorie simple et large, et bien éloignée d’être cette réglementation tyrannique que supposaient les romantiques. […] Il n’en eut qu’une très vague notion et ne sut pas la rattacher aux principes de sa doctrine : il n’eut même pas le sentiment de la difficulté logique en face de laquelle il se trouvait.
Il est souvent revenu dans ses œuvres sur le principe de l’ascension par étapes. […] Voilà le principe tout réaliste du traditionalisme de Bonald et voilà aussi le principe non moins réaliste de son apologétique. […] Balzac le repousse donc, ce principe de l’élection, quand il s’agit de l’origine du pouvoir. […] Le génie du moraliste a su y montrer, dans un raccourci lumineux d’évidence, l’unité de plan de la nature, et fonder le principe d’autorité sur le principe même de la durée. […] D’une expérience unique, un savant ne saurait induire aucun principe général.
Nos principes, même, nous le défendent. […] Très conformément à ses principes, comme je le disais. […] Ils ont raison, admis le principe d’où ils partent, et ils sont très écoutés. […] Elles ne meurent que de vieillesse, d’épuisement de leur principe vital. […] le principe pour les politiciens, c’est de partager le pouvoir et l’influence.
Principes de l’imitation artistique de la nature ; principes de la classification des œuvres. […] « L’homme, dit Spinoza, n’est pas dans la nature comme un empire dans un empire, mais comme une partie dans un tout, et les mouvements de l’automate spirituel qui est notre être sont aussi réglés que ceux du monde matériel où il est compris. » Voilà le principe, formulé dans la Préface de l’Essai sur Tite-Live. […] Au principe de classification des œuvres d’art, Taine en ajoute deux autres. Elles se hiérarchisent selon que le caractère exprimé est plus ou moins bienfaisant : principe dangereux, qui ferait Aricie supérieure à Phèdre, Eugénie Grandet au père Grandet. […] Il avait plus de volonté que de spontanéité : il a regardé la réalité le jour où il s’est fait un principe de la regarder ; mais elle ne le sollicitait pas d’elle-même, elle n’avait pas de séduction puissante sur son être intime.
Aux théories dont le siècle est encombré et auxquelles il n’a jamais cru plus que nous, il a voulu répondre, non par une théorie de plus, mais par un principe dominateur de toute théorie, et que l’expérience lui apportait comme une véritable LOI de l’Histoire. Ce principe, que nous avons tous plus ou moins rencontré, plus ou moins coudoyé, plus ou moins senti dans la vie historique, soit du présent, soit du passé, Mancel a eu le mérite de le formuler en une phrase d’une brièveté lapidaire et dont tout son livre est la justification rationnelle : « Le pouvoir se prend et ne se donne pas », nous dit-il avec une simplicité qu’il a l’art de rendre féconde. […] L’auteur du Pouvoir et de la Liberté, qui appartient, par les tendances générales de sa philosophie autant que par ses convictions religieuses, à la grande école des de Maistre et des Bonald, ne croit pas à la souveraineté du peuple, et la plus grande partie de son livre est consacrée à la combattre ; mais l’originalité de son principe consiste précisément en ceci qu’il n’est faussé par l’application d’aucune théorie et qu’il embrasse et domine les plus opposées, aussi bien la théorie de la souveraineté du nombre que la théorie mystique du droit divin.
Elle n’est pour lui que la « révélation des lois de notre entendement, c’est-à-dire des vérités de sens moral et de sens commun, et dont le principe est dans nous tous tant que nous sommes ». Tel son principe. […] Luther ne l’avait-il pas invoquée, pour son compte, avec son principe de l’examen individuel ? […] Descartes, pour lequel il a peut-être trop d’entrailles, a tellement muré l’homme dans son moi, avec son principe psychologique (je pense, donc je suis !) […] Puisque le Dr Athanase Renard est chrétien, il ne doit y avoir pour lui que l’Église et son impératif catégorique, comme dit Kant, avec sa précision barbare ; et si c’est l’Église, ce n’est plus « le sens moral et commun dont le principe est dans nous tous tant que nous sommes ».
Toutefois il a vu des plaies, il les a sondées, il a cru découvrir des dangers pour l’avenir et, à certains égards, des principes de décadence, si l’on n’y avisait et si l’on n’y portait remède ; et non seulement en bon citoyen il pousse un cri d’alarme, non seulement il avertit, mais en savant, en homme pratique, muni de toutes les lumières de son temps et de tous les matériaux particuliers qu’il a rassemblés, au fait de tous les ingrédients et les mobiles sociaux, sachant tous les rouages et tous les ressorts, il propose des moyens précis de se corriger et de s’arrêter à temps. […] Pour lui, il est des premiers à reconnaître et il se fait fort d’établir que « la solution des problèmes sociaux se trouvera désormais de moins en moins dans les institutions qui maintiennent systématiquement l’inégalité entre les hommes, et qu’il faut la chercher de plus en plus dans les sentiments et les intérêts qui créent entre toutes les classes l'harmonie encore plus que l'égalité. » C’est cette harmonie sociale, dont l’histoire, découvre des exemples dans le passé sous le règne d’un autre principe, qu’il voudrait voir renaître et se former aujourd’hui autour du principe nouveau et fécond de la liberté. […] Le Play s’en sépare nettement par sa manière d’entendre les rapports du Clergé avec l’État, par ses idées en matière de presse, par tant de vues neuves qui prouvent à quel point il se confie en la vertu et la fécondité du principe moderne, tout favorable à l’initiative individuelle. […] Pour être véritablement un homme du régime moderne, pour résister à l’idée et au premier mouvement qui porte (si on en a le pouvoir) à l’emploi de la force, pour réprimer l’attaque et faire taire l’adversaire, il faut avoir en soi une conviction bien ferme de la fécondité du régime moderne : il faut être bien sûr aussi qu’on a en soi et de son côté un principe plus énergique et supérieur à opposer à de telles attaques, et être bien déterminé à l’employer à armes égales, pour ainsi dire, afin de triompher non seulement en fait, mais dans l’opinion de tous. […] Les sceptiques ont beau jeu, et les pessimistes aussi ; ils peuvent élever bien des objections et arguer de l’inutilité de pareils efforts, de l’impuissance de semblables remèdes palliatifs, quand une fois un principe dominant s’est emparé de la société : il semble alors qu’il faille que ce principe sorte tous ses effets et se produise, bon gré, mal gré, jusqu’au bout ; on ne le déjoue pas.
Parmi les morceaux les plus distingués du livre, je compte le Fragment de lettre d’une femme qui a substitué avec préméditation la vanité au sentiment, et qui, dans l’art de la vie, ne fait entrer comme principe dominant que l’amour-propre et le plaisir de briller : elle se raconte à une amie et expose son système complet de domination, son code de Machiavel. […] Il publia en 1790 une brochure : Des principes et des causes de la Révolution en France. M. de Meilhan s’attache à distinguer dans la Révolution ce qui a été véritablement cause et principe actif, de ce qui n’a été qu’occasion favorable. […] Ainsi, contre les lettres de cachet, que n’a-t-on pas dit, et avec raison, en principe ? […] Necker présente quelques couleurs odieuses, et qu’on s’étonne de trouver sous la plume de M. de Meilhan : mais n’est-ce pas lui qui a écrit : « On dit souvent que ceux qui savent bien haïr savent bien aimer, comme si ces deux sentiments avaient le même principe.
Il a porté son observation sur toutes les branches de l’activité humaine, et il s’élève par le niveau naturel de son esprit aux idées générales, aux principes premiers applicables à chaque science : Les hommes, disait-il, sont modifiés par l’étât qu’ils embrassent, au point, en quelque sorte, d’être entre eux comme des êtres distincts. […] Et si l’on s’étonnait de voir un magistrat accorder cette importance aux choses militaires, n’a-t-on pas l’exemple de Machiavel, secrétaire de Florence, qui, le premier chez les modernes, a développé les principes de l’art de la guerre ? […] Necker, et pour accréditer ses opinions ; c’est là que le résultat du conseil, principe de la subversion totale de la monarchie, a été conçu, communiqué, applaudi ; c’est là que l’absence de Necker de la séance du 23 juin a été proclamée comme un acte héroïque : qu’ont été forgés les instruments qui ont brisé le trône. Les jeunes gens recevaient dans cette maison les principes d’opposition à l’autorité, qu’ils répandaient dans d’autres sociétés, et qui devinrent la règle de leur conduite. […] Ce qui doit dégoûter de la science, c’est que jamais elle ne nous apprendra ni l’origine du monde, ni le premier principe des êtres, ni leur destination.
Jomini arrivait à ces conclusions par l’étude même de l’échiquier et par la connaissance des principes qui avaient jusqu’alors inspiré Napoléon dans ses guerres. […] Je suis charmé que le premier ouvrage qui démontre les vrais principes de guerre appartienne à mon règne. […] Dans cette campagne de sept semaines, qui faisait un terrible pendant à la guerre de Sept Ans, Jomini put se convaincre de plus en plus de la vérité des principes qu’il avait dégagés de l’histoire des guerres. Toute la bravoure de l’armée prussienne et de ses chefs ne put prévaloir contre la méconnaissance de ces principes. […] C’était le principe moderne : nourrir la guerre par la guerre.
Et ce qu’il y goûta, ce fut vraiment l’essentiel du cartésianisme, le principe et la méthode. […] Il l’a aimée uniquement ; mais il y a trouvé pour lui, il y a placé pour les autres un principe de noblesse morale, un engagement à se mettre au-dessus de tous les sentiments mesquins. […] Il y a, dans le détail du poème, des incohérences ou des erreurs que les principes même de Boileau devaient lui faire éviter. […] L’imitation de la nature est le principe de la beauté dans la poésie : mais quelle nature imitera-t-on ? […] Il donne d’abord le principe naturaliste : Que la nature donc soit votre étude unique.
Il croyait que, le principe de l’octroi royal de la Charte étant posé par les uns, contesté par les autres, il n’y avait d’issue que dans un changement et une substitution de branche. […] Répondant (9 juillet 1830) au journal anglais le Times qui, aux approches du conflit, semblait s’effrayer pour nous et ne croyait pas à la compatibilité du principe monarchique et des idées libérales en France, Carrel nie que le pays ait une tendance républicaine, qu’on aille en France au système américain, ou même à une révolution un peu plus radicale que celle de 1688 en Angleterre. […] Il y vise pour son compte ; il essaie d’appliquer ses principes. […] Dans le numéro du 9 septembre, il décrivait la situation et exposait le nouveau droit constitutionnel de la royauté consentie ; il ne dénonçait ni ne prévoyait point de grave désaccord : Dans ces huit jours d’éternelle mémoire, le principe du progrès a vaincu le principe étouffant du retour au passé. […] « On a conquis en principe le véritable gouvernement représentatif » (13 septembre) ; que pourrait-on redouter encore ?
Avant lui, il est vrai, il s’était rencontré des écrivains dont le sens honnête et droit s’était soulevé d’indignation devant les crimes révolutionnaires, et qui n’avaient point partagé l’idolâtrie, maintenant si commune, pour son principe et ses excès. […] Et d’abord, pour procéder régulièrement à l’immolation définitive du préjugé révolutionnaire, Cassagnac commence son histoire par se demander si la Révolution a été la conséquence nécessaire de principes existant bien longtemps avant elle dans la pensée de l’humanité. […] Ils n’ont guère varié que sur la date et l’apparition de ces principes dans l’histoire du monde. […] Il montre également l’impossibilité de cet esprit principe, l’excrément des philosophes panthéistes qui souille, sous prétexte de les expliquer, toutes les histoires de notre temps, et l’inanité de cette autre théorie, moins ambitieuse, mais non moins fausse, à savoir : que la Révolution est sortie des salons du xviiie siècle et des écrits des philosophes. […] Et, je l’ai montré tout à l’heure, Cassagnac l’entend si bien ainsi qu’il a nié vaillamment, dès les premières pages de son livre, l’existence de cet Esprit principe, substitué par tant d’historiens à l’emploi et à l’abus de la liberté de l’homme, dans l’explication des grands problèmes de l’Histoire.
elles ont en elles-mêmes le principe de vie le plus intime et le plus fécond qui ait jamais soutenu les sociétés humaines. […] Le peuple français est le premier des peuples de l’Europe qui ait admis le principe de l’indépendance mutuelle des institutions politiques et des institutions sociales, tout en demeurant dans la même croyance religieuse, tout en restant fidèle au droit divin et à celui de la légitimité, qui en est la suite. Ainsi nous avons à la fois le principe du mouvement progressif, qui fait marcher la société dans des directions nouvelles, et le principe conservateur, qui modère et régularise le mouvement progressif.
S'il entendoit par amour-propre l'amour de nous-mêmes, qui ne sauroit être vicieux tant qu'il est éclairé par de saines lumieres & retenu dans de justes bornes, son principe ne seroit pas défectueux ; mais ce n'est pas ainsi qu'il l'entend. […] Il s'ensuivroit de ce principe, qu'un tel sentiment, qu'on ne peut regarder que comme un amour-propre désordonné, seroit commun à tous les hommes, qu'il seroit le premier ressort de toutes leurs démarches, & qu'il ne pourroit jamais mourir qu'avec chacun de nous ; ce qui est démontré faux par expérience. […] Aucune vertu, même momentanée, qui, selon lui, ne soit produite par un orgueil sensible ou déguisé ; & c'est sur ce faux principe qu'il établit ses réflexions chagrines contre la Nature humaine.
Un bon exemple de cette tendance est la doctrine jadis populaire du principe vital, qui maintenant disparaît peu à peu. […] On a parlé d’un principe vital, antérieur à toutes les activités organiques et indépendant d’elles. […] Est-elle un principe directeur ? […] Oui, il y a une unité, un consensus dans l’organisme ; mais on ne doit pas l’attribuer à un principe vital, indépendant de l’organisme. […] Coupons un polype ou un ver en plusieurs morceaux, chaque morceau continuera à vivre et à se développer ; et cependant nous ne pouvons supposer qu’en pareil cas nous avons coupé le principe vital eu plusieurs principes.
Pour établir ces principes sur une base plus solide encore, nous devons attaquer l’opinion selon laquelle les hiéroglyphes auraient été inventés par les philosophes, pour y cacher les mystères d’une sagesse profonde, comme on l’a cru des Égyptiens. […] Voilà les principes de tout ce qu’a écrit Morhof dans ses recherches sur la langue et la poésie allemande62. […] La plupart des lois dont les Athéniens et les Lacédémoniens font honneur à Solon et à Lycurgue, leur ont été attribuées à tort, puisqu’elles sont entièrement contraires au principe de leur conduite. […] Mais nous voyons que, lorsque Agis voulut réellement introduire à Sparte un partage égal des terres conforme aux principes de la démocratie, il fut étranglé par ordre des Éphores. […] Si les savants s’appliquent à trouver les origines de la langue allemande en suivant nos principes, ils y feront d’étonnantes découvertes.
La malice naturelle aux hommes est le principe de la comédie. […] le misantrope par air est-il moins ridicule que le misantrope par principes ? […] Remontons au principe de l’illusion. […] On peut en puiser les principes généraux dans les art. […] Suivons ce principe dans ses conséquences.
Le principe effréné et anarchique du Gaulonite n’était pas le sien. […] Établir en principe que le signe pour reconnaître le pouvoir légitime est de regarder la monnaie, proclamer que l’homme parfait paye l’impôt par dédain et sans discuter, c’était détruire la république à la façon ancienne et favoriser toutes les tyrannies. […] Nos principes de science positive sont blessés de la part de rêves que renfermait le programme de Jésus. […] Il y a des personnes qui regrettent aussi que la Révolution française soit sortie plus d’une fois des principes et qu’elle n’ait pas été faite par des hommes sages et modérés. […] Jésus, en même temps qu’il annonçait un bouleversement sans égal dans les choses humaines, proclamait les principes sur lesquels la société repose depuis dix-huit cents ans.
Les anciens législateurs, d’accord sur ce point comme sur beaucoup d’autres, avec les principes de la religion chrétienne, s’opposaient aux philosophes145, et comblaient d’honneurs les artistes146. […] En mathématiques on ne doit regarder que le principe, en morale que la conséquence. […] Vous remplissez cette jeune tête d’un fracas de nombres et de figures qui ne lui représentent rien du tout ; vous l’accoutumez à se satisfaire d’une somme donnée, à ne marcher qu’à l’aide d’une théorie, à ne faire jamais usage de ses forces, à soulager sa mémoire et sa pensée par des opérations artificielles, à ne connaître, et finalement à n’aimer que ces principes rigoureux et ces vérités absolues qui bouleversent la société. […] Donnez-lui d’abord des notions claires de ses devoirs moraux et religieux ; enseignez-lui les lettres humaines et divines : ensuite, quand vous aurez donné les soins nécessaires à l’éducation du cœur de votre élève, quand son cerveau sera suffisamment rempli d’objets de comparaison et de principes certains, mettez-y de l’ordre, si vous le voulez, avec la géométrie. […] D’une autre part, il est naturel que des esprits communs, ou des jeunes gens peu réfléchis, en rencontrant les vérités mathématiques dans l’univers, en les voyant dans le ciel avec Newton, dans la chimie avec Lavoisier, dans les minéraux avec Haüy ; il est naturel, disons-nous, qu’ils les prennent pour le principe même des choses, et qu’ils ne voient rien au-delà.
Des naturalistes avaient eu déjà cette pensée ; mais d’historien qui en eût fait un principe absolu, je n’en connais pas. […] … Et c’est ainsi que, dès le commencement de ces Études, — qui, si elles ne nous racontent pas et ne nous expliquent pas clairement et péremptoirement, comme elles devraient le faire, les civilisations et leurs origines, et leurs développements et leurs disparitions, ont au moins la prétention de les éclairer par quelque côté, — l’auteur, si ferme aux premiers mots, défaille tout à coup sous le principe qu’il a soulevé et qui fait craquer sa faiblesse. Et non seulement, après l’avoir soulevé, il n’est pas capable de l’appliquer aux faits qu’il raconte, mais il est bientôt inconséquent à ce principe, qu’il a posé : de l’influence du sang et de la race. […] Et voilà comme, de l’homme qui posait un principe d’histoire, il ne reste plus qu’un érudit, affaibli et affadi par le libéralisme du xixe siècle, et encore un érudit dont je me défie et que je renvoie aux érudits pour le peser ! […] Quant à la précision dont elles brillent, elles n’en ont pas plus que l’esprit de l’auteur, de ce triste cerveau, qui pose un principe d’histoire et le plante là quand il faut l’appliquer, et qui, en tout, n’a que des velléités et des envies de dire quelque chose… sans dire jamais rien.
Proclamons le principe de la souveraineté populaire. — Et de l’infaillibilité populaire, n’est-ce pas ? […] La morale de Saint-Simon est une morale comme une autre, ou plutôt c’est la morale, qu’il enseigne, sans l’avoir fondée sur un nouveau principe, sur un principe lui appartenant, ni même sur aucun principe. […] Et c’est pourquoi la liberté est principe actif d’harmonie sociale. […] Comme le principe du progrès a un caractère théologique, les lois aussi en sont mystérieuses. […] Il part de ce principe : Dieu est un, Dieu n’a qu’une volonté.
Si l’on pouvait appliquer à l’état de nature le principe de sélection que nous avons vu si puissant entre les mains de l’homme, quels n’en pourraient pas être les immenses effets ! […] En partant de ce principe, peut-être pourrions-nous expliquer quelques faits au sujet desquels nous reviendrons du reste dans notre chapitre sur la distribution géographique. […] D’autre part, nous avons encore supposé que les deux espèces A et I étaient très communes et très répandues, de sorte qu’elles doivent en principe avoir possédé quelque avantage sur la plupart des autres représentants du genre. […] La sélection naturelle, en vertu de ce principe que les particularités d’organisme s’héritent à des âges correspondants, peut modifier la graine, l’œuf ou les petits, aussi aisément que l’adulte. […] La sélection spécifique et la sélection sexuelle forment ensemble la sélection naturelle, loi ou principe général du progrès organique.
La conscience, qui est le principe de la liberté, n’est pas le principe de l’art. […] Le principe de l’imitation va régir désormais la littérature française. […] Le principe admis, les comparaisons abondèrent. […] C’est un principe, cela, et il commence à se répandre. […] Tous ces actes obéissent au principe du gain, atténué çà et là par le principe du plaisir.
Toutes les carrières sont ouvertes à tous, et une ambition, louable dans son principe quand elle n’est pas trop en disproportion avec les moyens et qu’elle s’appuie sur d’honnêtes efforts, porte chacun à se pousser, à s’élever, ou du moins à pousser les siens et à porter ses enfants là où l’on n’a pas atteint soi-même : de là bientôt un concours de tous dans les mêmes voies d’études et vers un petit nombre de professions plus particulièrement en estime ; de là l’encombrement de quelques carrières. […] En France, le principe de l’émulation, ou, si l’on veut, l’aiguillon de l’égalité, est puissant ; on ne veut pas être moins prisé qu’un autre, on n’aime à se donner à soi-même le certificat d’aucune infériorité. […] L’éducation en France devait-elle être maintenue la même au fond, dans les mêmes principes et la même voie que du temps du bon Rollin ? […] Ces principes, ces notions générales, tout homme bien élevé doit les posséder, les conserver toute sa vie. […] Charlemagne se servit de son prestige, la rappela à la sévérité de ses principes et lui donna une grande prépondérance.
Le principe actif, mouvant, dont le seul stationnement en un point extrême s’est exprime par l’humanité, exige sans doute de toutes les espèces créées qu’elles se cramponnent à la vie. […] Son attachement à la vie serait désormais son inséparabilité de ce principe, joie dans la joie, amour de ce qui n’est qu’amour. A la société elle se donnerait par surcroît, mais à une société qui serait alors l’humanité entière, aimée dans l’amour de ce qui en est le principe. […] Maintenant, d’où venait l’élan, et quel en était le principe ? […] D’où l’on conclura que s’il y a réellement un principe, et si ce principe est amour, il ne peut pas tout, il n’est donc pas Dieu.
Leur influence se trahit jusque dans les sociétés où le principe égalitaire est formellement méconnu, comme inversement dans celles où il est formellement reconnu, se trahit l’influence des dissemblances. […] On ajustement remarqué qu’elle n’est pas seulement un principe d’opposition, mais un principe d’union115. […] Ainsi, par cela même que les sociétés sont hétérogènes, elles ont besoin d’égalité : leur ordre ne peut s’établir que sur ce principe, que chacun y sera traité « selon ses œuvres ». […] Spencer, Premiers Principes, p. 455 (F. […] Spencer, Principes de sociologie, III, p. 406.
Aussi bien ces victoires n’ont pas été meurtrières, et le principe vaincu n’a pas péri ; seulement il est resté au second rang. […] Ni saint François de Sales, ni sainte Thérèse, ni le bienheureux Jean de la Croix, ne peuvent prévaloir contre les principes et le bon sens. […] Ces deux principes sont également légitimes ; leur lutte incessante fait la vie des sociétés humaines. […] Mais comme il n’y a de combat dans ce monde que pour qu’il y ait un vainqueur et un vaincu, toutes les fois que le principe du sens commun ne peut pas vivre avec le principe contraire, il faut qu’il l’emporte. […] C’est de Bossuet que ce principe est vrai : qu’il n’y a qu’une seule façon de dire une chose, qui est cette chose même.
On ne s’attendrait pas que cette œuvre si une, si logique, si ramassée en un petit nombre de principes, fût la transcription d’une vie si éparse, si aventureuse, si agitée ; et cela est pourtant. […] Nulle autorité, nulle direction ne viennent de l’extérieur entraver l’action du principe intérieur. […] Mais Rousseau a hardiment, fermement appliqué le principe évolutionniste à l’histoire des sociétés. […] Le principe du Contrat, en lui-même, est excellent. […] Les objets auxquels elle s’applique ne sont pas, d’abord, susceptibles de preuve rigoureuse ; les faits y échappent à la vérification, les principes à la démonstration.
Les principes de la moralité servent communément de règles de goût aux dernières classes de la société, et ces principes suffisent souvent pour les éclairer, même en littérature. Le peuple athénien n’avait point cette moralité délicate qui peut suppléer au tact le plus fin de l’esprit ; il se livrait aux superstitions religieuses : mais il n’avait point d’idées fixes sur la vertu, et ne reconnaissait aucun principe, aucune borne, aucune pudeur dans les objets de ses amusements.