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1019. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

Mais quel espion redoutable, rôdant de tous côtés avec sa curiosité affamée pour tout saisir ! […] Après avoir mis assez adroitement le Saint-Esprit de son côté, puisque le Saint-Esprit lui-même n’a pas dédaigné de dicter les premières histoires, il en conclut qu’il est permis de regarder autour de soi, d’avoir pour soi-même cette charité bien ordonnée qui consiste à ne pas rester, en présence des intrigants, à l’état d’aveugles, d’hébétés et de dupes continuelles : « Les mauvais qui, dans ce monde, ont déjà tant d’avantages sur les bons, en auraient un autre bien étrange contre eux s’il n’était pas permis aux bons de les discerner, de les connaître, par conséquent de s’en garer… » Enfin, la charité, qui impose tant d’obligations, ne saurait imposer « celle de ne pas voir les choses et les gens tels qu’ils sont ». […] Au bout de la galerie, dans un salon ouvert, sont les deux princes, fils du mort, le duc de Bourgogne et le duc de Berry, ayant chacun sa princesse à ses côtés, assis sur un canapé, près d’une fenêtre ouverte, le dos à la galerie, « tout le monde épars, assis et debout, en confusion, et les dames les plus familières par terre à leurs pieds ».

1020. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Fontenelle, par M. Flourens. (1 vol. in-18. — 1847.) » pp. 314-335

Cette mort fut la seule douleur de sa longue vie, le seul accident qui trouva sa philosophie en défaut ; il fut homme un jour par ce côté. […] Disciple de Descartes en philosophie, mais disciple libre et qui se permettait de juger son maître, il comprit qu’il y avait un rôle à prendre, un milieu à tenir entre les gens du monde et les savants, et que l’esprit, qui, d’un côté, servait à entendre, pouvait servir, de l’autre, à exprimer. […] Il a donné le premier exemple et le modèle de ces ouvrages où la science est ornée, enjolivée et sophistiquée à l’usage des dames, de ces ouvrages métis, tels qu’en ont composé sur divers sujets les Pougens, les Aimé Martin, ces émules de Demoustier encore plus que de Fontenelle : c’est là le côté frivole.

1021. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Saint-Évremond et Ninon. » pp. 170-191

Dans sa jeunesse, il avait été, comme toute la fleur de la Cour, dans le cortège de Ninon, un peu son amant et beaucoup son ami ; il correspondit quelquefois avec elle pendant sa longue disgrâce : le petit nombre de lettres authentiques qu’on a de Ninon sont adressées à Saint-Évremond, et elles nous la font bien connaître par le côté de l’esprit, le seul par lequel elle a mérité de survivre. […] Voyons donc un peu ce qu’était cette Ninon tant célébrée, et voyons-la par le côté qui lui donne véritablement sa place dans l’histoire des lettres et dans celle de la société française. […] Il est temps de me résumer sur Ninon et de bien marquer le seul côté par où je l’envisage.

1022. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire des travaux et des idées de Buffon, par M. Flourens. (Hachette. — 1850.) » pp. 347-368

Lorsqu’il veut écouter, il lève la tête, dresse les oreilles, et alors il entend de fort loin : lorsqu’il sort dans un petit taillis ou dans quelque autre endroit à demi découvert, il s’arrête pour regarder de tous côtés, et cherche ensuite le dessous du vent pour sentir s’il n’y a pas quelqu’un qui puisse l’inquiéter. […] Le sentiment moral reste un peu blessé, au milieu de tous les étonnements qu’excite ce bel ouvrage, de le trouver si muet et si désert du côté du ciel. — Seul le Génie de l’humanité y domine et s’y glorifie dans une dernière page d’une perspective grandiose et superbe, bien que légèrement attristée49. […] Cela se sent trop, et dans Les Époques de la nature, par exemple, il régnerait un sentiment plus religieux relativement et plus sacré, si l’auteur avait pu mettre de côté les précautions, et s’il avait déchaîné avec ampleur cette force immense et féconde de génération, telle qu’il la concevait circulant incessamment dans la nature.

1023. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires et correspondance de Mallet du Pan, recueillis et mis en ordre par M. A. Sayous. (2 vol. in-8º, Amyot et Cherbuliez, 1851.) — I. » pp. 471-493

On pouvait plus que prévoir dès lors en Mallet du Pan un de ces esprits qui sauraient concilier des idées et des qualités de diverse nature, ne pas verser tout d’un côté, se donner sur les pentes diverses des limites précises, quelqu’un enfin à qui Mme de Staël un jour écrira qu’elle aurait désiré le voir et l’entretenir, ne fût-ce que pour entendre causer des choses avec raison et justice, et pour se reposer « de ces opinions extrêmes, ressource de ceux qui ne peuvent embrasser qu’une idée à la fois ». […] Mallet du Pan, arrivant de France avec une mission secrète de Louis XVI, très désigné d’ailleurs à l’attention des souverains et des cabinets comme à celle des princes émigrés par sa rédaction politique du Mercure, se trouvait consulté, et sollicité de parler de divers côtés à la fois. Le maréchal de Castries, du côté des princes, frères du roi, lui écrivait : « J’ai vu l’impression que vos écrits faisaient sur tous les bons esprits… Il est temps de parler à la nation et de l’éclairer. » Mallet reprit la plume pour parler non à la nation, qui, à cette date, avait peu de liberté d’oreille et d’entendement, mais aux chefs des cabinets et à ceux de l’émigration, pour les éclairer, s’il se pouvait, sur ce qui, selon lui, était raisonnable et nécessaire ; car il ne voyait plus qu’un moyen de mener à bien cette grande « guerre sociale », comme il l’appelait : c’était d’en faire une guerre à la Révolution seule, à la Convention qui résumait en elle l’esprit vital de la Révolution, non à la France.

1024. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « M. Fiévée. Correspondance et relations avec Bonaparte. (3 vol. in-8º. — 1837.) » pp. 217-237

Né à Paris le 10 avril39 1767, fils d’un riche restaurateur qui tenait de plus un somptueux hôtel garni, et d’une mère fort belle, le septième de seize enfants, il put voir, dès son enfance, l’ancien grand monde de fort près, et il s’accoutuma à l’observer d’autant mieux qu’il était à la fois tout à côté et en dehors : il le voyait passer devant lui. […] Au reste, dans toutes ces citations, je ne prétends pas endosser les passages que j’emprunte : je m’attache, comme toujours, à faire valoir et à faire connaître l’auteur que j’analyse par ses meilleurs côtés, laissant au lecteur la balance du tout et l’arbitrage. […] Par penchant et par habitude, il était encore plus homme de presse qu’il ne l’avait été de consultation et de cabinet : « Comme écrivain, disait-il, entre m’adresser au public ou à un souverain, fût-il dix fois plus élevé que la colonne de la place Vendôme, je n’hésiterai jamais à préférer le public ; c’est lui qui est notre véritable maître. » En laissant dans l’ombre les côtés faibles et ce qui n’est pas du domaine du souvenir, et à le considérer dans son ensemble et sa forme d’esprit, je le trouve ainsi défini par moi-même dans une note écrite il n’y a pas moins de quinze ans : Fiévée, publiciste, moraliste, observateur, écrivain froid, aiguisé et mordant, très distingué ; une Pauline de Meulan en homme (moins la valeur morale) ; sans fraîcheur d’imagination, mais avec une sorte de grâce quelquefois à force d’esprit fin ; — de ces hommes secondaires qui ont de l’influence, conseillers nés mêlés à bien des choses, à trop de choses, meilleurs que leur réputation, échappant au mal trop grand et à la corruption extrême par l’amour de l’indépendance, une certaine modération relative de désirs, et de la paresse ; — travaillant aux journaux plutôt par goût que par besoin, aimant à avoir action sur l’opinion, même sans qu’on le sache ; — Machiavels modérés, dignes de ce nom pourtant par leur vue froide, ferme et fine ; assez libéraux dans leurs résultats plutôt que généreux dans leurs principes ; — sentant à merveille la société moderne, l’éducation moderne par la société, non par les livres ; n’ayant rien des anciens, ni les études classiques, ni le goût de la forme, de la beauté dans le style, ni la morale grandiose, ni le souci de la gloire, rien de cela, mais l’entente des choses, la vue nette, précise, positive, l’observation sensée, utile et piquante, le tour d’idées spirituel et applicable ; non l’amour du vrai, mais une certaine justesse et un plaisir à voir les choses comme elles sont et à en faire part ; un coup d’œil prompt et sûr à saisir en toute conjoncture la mesure du possible ; une facilité désintéressée à entrer dans l’esprit d’une situation et à en indiquer les inconvénients et les ressources ; gens précieux, avec qui tout gouvernement devrait aimer causer ou correspondre pour entendre leur avis après ou avant chaque crise.

1025. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Paul-Louis Courier. — II. (Suite et fin.) » pp. 341-361

Il voit d’abord quelques gentilshommes du pays, et sans trop de répugnance, sans aucune du moins de leur côté. […] Dans le dialogue original et vif qu’on supposerait de l’un à l’autre, ils ne seraient d’accord que sur le Jupiter Olympien et contre Napoléon ; tous deux hommes d’humeur et ne voyant qu’un côté des choses ; mais Quatremère de Quincy plus élevé, et, au nom même de l’art antique et de la religion du goût, faisant honte à Courier de sa popularité politique, de mettre ainsi un talent d’Athénien au service des gens de La Minerve, et d’avoir pu dire sérieusement, dans une lettre adressée au Drapeau blanc : « Le peuple m’aime ; et savez-vous, monsieur, ce que vaut cette amitié ? […] N’oublions jamais toutefois que c’est par ce dernier côté qu’il a eu prise sur son temps, qu’il a fait son service public à certain jour, et qu’il est entré dans la pleine possession de lui-même.

1026. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — I. » pp. 329-349

Politiquement il semble que tout ait été dit sur lui, et que le pour et le contre soient épuisés : ce côté politique me tente peu ; mais il est une manière d’étudier M.  […] En même temps il signale le côté faible de M.  […] Dans l’intervalle, il avait eu l’idée d’écrire sur les hommes et sur leurs caractères en société, et, quoiqu’il n’ait laissé sur ce sujet que des remarques éparses et des fragments de Pensées, il s’y est assez bien peint par un côté imprévu pour que j’y insiste ici.

1027. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « M. Necker. — II. (Fin.) » pp. 350-370

Necker n’est pas revenu de son opinion sur le peuple et sur le gros de la nation : il transporte de ce côté son illusion et sa confiance ; il se fait l’idée d’une nation tout aimable, sensible, aisée à conduire et à ramener, sans corruption et sans vices, et il ne perd cette idée qu’à la dernière extrémité. […] Il s’agit de savoir si, l’Assemblée nationale une fois convoquée, il fallait s’abstenir d’influer sur les membres qui offraient prise par quelque côté ; et il y en avait beaucoup plus qu’on ne pense dans cette première Assemblée, sans compter Mirabeau. […] La langue est bien loin d’être en sûreté, sans doute ; mais, le péril pour elle n’est plus de ce côté.

1028. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre quatrième. L’expression de la vie individuelle et sociale dans l’art. »

Nécessité d’un côté universel et social des types. — Le conventionnel et le naturel dans la société et dans l’art. […] L’esthétique, par ce côté, touche à la physique (optique, acoustique, etc.), aux mathématiques, à la physiologie, à la psycho-physique. […] L’art, qui cherche en définitive à nous faire sympathiser avec les individus qu’il nous représente, s’adresse ainsi aux cotés sociaux de notre être ; il doit donc aussi nous représenter ses personnages par leurs côtés sociaux : le héros en littérature est avant tout un être social ; soit qu’il défende, soit même qu’il attaque la société, c’est par ses points de contact avec elle qu’il nous intéresse le plus.

1029. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Émile Zola » pp. 70-104

La différence est que l’un ne peint qu’une sorte de personnages, n’éprouve de sympathie artistique que pour un côté de l’âme humaine, et un genre de catastrophes, tandis que l’autre de sa vaste et souple cervelle embrasse le monde en tous ses aspects, réfléchit, affectionne et reproduit toutes les âmes, respecte leur complexité et donne d’une société à une époque, une image qui lui équivaut. […] A côté de Pauline, qui représente la moitié saine de la femme, est placée Louise qui en montre le côté délicatement maladif.

1030. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — II. L’histoire de la philosophie au xixe  siècle — Chapitre II : Rapports de l’histoire de la philosophie avec la philosophie même »

Il doit recueillir tous ces points de vue, vrais par un certain côté, et les transmettre à la philosophie, qui se charge de les concilier. […] C’est là surtout que la faiblesse de la raison humaine se fait sentir : on voudrait pouvoir en quelque sorte faire tenir tous les principes dans un même sac ; mais quand on presse d’un côté, ils ressortent de l’autre, comme lorsqu’on veut faire entrer trop de choses dans une boîte trop étroite. […] Sans aborder ni même effleurer ici l’examen de ce grand système, contentons-nous de faire remarquer qu’il n’est encore lui-même, comme tous ceux qui l’ont précédé, qu’un point de vue pris dans la nature des choses ; et ce point de vue, si large qu’on veuille le supposer, n’est lui-même qu’un côté de la réalité, qu’un éclectisme supérieur doit corriger et compenser par d’autres points de vue que l’hégélianisme a trop sacrifiés.

1031. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VII. Mme de Gasparin »

C’est ici que l’auteur des Horizons prochains va gagner en s’élevant une originalité relative ; elle est un Michelet assaini, essuyé, clarifié, brillant d’une pureté que rien ne ternit et qui par ce côté écrase l’écrivain qu’elle rappelle et lui eût fait honte à lui, dont les dons étaient si beaux et qui en a tant abusé, s’il avait pu se regarder tel qu’il aurait pu être, dans ce miroir, tout ensemble faux et fidèle, taillé dans le diamant qu’il n’avait plus ! […] Elle écrit pour entraîner les âmes du côté où elle croit la vérité. Pour nous, la vérité n’est certainement pas du même côté que pour elle ; mais les protestants ont encore de beaux fragments de ce que, hélas !

1032. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Innocent III et ses contemporains »

La conscience a été entraînée par le côté où l’esprit penchait depuis si longtemps. […] Quelquefois, il est vrai, on l’y suppose, comme fit Saint-Chéron dans sa traduction du livre très politique et très peu catholique de Ranke, qui clama, mais assez vainement, car ceux qui lisent la supposition ne liront peut-être pas la réclamation, et, par un côté du moins, le coup est porté à cette opinion publique qui voit juste, mais à la longue, et qu’il faut d’autant plus se hâter de tromper qu’il est bien sûr qu’un jour ou l’autre elle reviendra de son erreur. […] Et cependant ce n’était pas un homme vulgaire, Nous l’avons dit assez pour qu’on ne nous accuse pas de dégrader à plaisir une figure majestueuse, après tout, par de certains côtés, mais dont Hurter et beaucoup d’autres ont oublié les proportions.

1033. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « X. Ernest Renan »

En ces Études d’histoire religieuse, la négation dans le détail n’est ni plus imposante ni plus forte que l’affirmation dans les points de départ et les conclusions, de sorte que le livre, qui contient ces travaux construits avec tant de petites notions si laborieusement accumulées et qui se maintient avec tant de peine, entre toutes les opinions, dans un équilibre favorable à son influence, croule, pour peu qu’on le touche d’une main ferme, de tous les côtés à la fois ! […] Éblouir comme le renard de La Fontaine tous les dindons oisifs de la libre pensée qui le regardent tourner en rond, prendre ses poussières à l’apparence et faire monter cette vile fumée sur le soleil de nos traditions ; tel est le côté sérieux du personnage que M.  […] Renan n’a pas su aborder par les côtés grands et féconds une question où tout se réduit à savoir si la pensée, l’acte pensant, l’intellectus agens, a sa mappemonde encyclopédique et son piédestal d’équilibre eu dehors de la parole qui la corporise ; absolument la même question que celle de l’âme, obligée au corps et à la terre dans la conquête successive de sa propre possession.

1034. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Chapitre I. La demi-relativité »

Nous obtiendrons ainsi une certaine conception du Temps qui est relativiste à moitié, par un côté seulement, qui n’est pas encore celle d’Einstein, mais que nous jugeons essentiel de connaître. […] Il aura beau courir aussi vite qu’il lui plaira à côté d’une onde lumineuse : celle-ci conservera toujours pour lui la même vitesse, il sera comme immobile vis-à-vis d’elle. […] Sur ce point, comme sur beaucoup d’autres, nous sommes obligé de laisser de côté les explications données par la théorie de la Relativité.

1035. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « La princesse Mathilde » pp. 389-400

Sainte-Beuve, il donna ce qui suit : [1863] Elle a le front haut et fier, fait pour le diadème ; les cheveux, d’un blond cendré, relevés en arrière, découvrent de côté des tempes larges et pures, et se rassemblent, se renouent en masse ondoyante sur un cou plein et élégant. […] La princesse Mathilde est, en effet, artiste dans l’âme, et je me suis réservé exprès jusqu’à ce moment le plaisir de parler avec quelque détail de ce côté si caractérisé de sa nature.

1036. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Histoire de la littérature française, par M. D. Nisard. Tome iv. » pp. 207-218

Voilà pourquoi il est toujours très délicat à un critique qui a des procédés et des habitudes marquées de venir se prononcer sur la valeur absolue du procédé d’un autre critique, son contemporain et son confrère, si ce dernier a de son côté, une vue ferme, complexe mais arrêtée, et qui, s’appliquant à chaque point d’un vaste sujet, l’embrasse, le serre, le transpose même au besoin, et prétend à en tirer non seulement une impression et une image, mais une preuve et une conclusion. […] Ayant à écrire de la littérature française et à la suivre dans son développement à travers les siècles, il s’est demandé tout d’abord au début ce que c’est que l’esprit français ; il s’en est fait préalablement une idée, il s’en est formé comme un exemplaire d’après les maîtres les plus admirés, d’après les classiques le plus en honneur et en crédit ; il a présenté aux lecteurs français un portrait tout à fait satisfaisant de l’esprit français vu par ses beaux côtés et en ses meilleurs jours.

1037. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Correspondance de Voltaire avec la duchesse de Saxe-Golha et autres lettres de lui inédites, publiées par MM. Évariste, Bavoux et Alphonse François. Œuvres et correspondance inédites de J-J. Rousseau, publiées par M. G. Streckeisen-Moultou. — I » pp. 219-230

Il considère cette société antérieure et postérieure à l’individu ; il la voit subsistante, nécessaire, harmonieuse, agissant en mille façons et par toutes sortes d’influences inappréciables, plus mère encore que marâtre, ne retirant à l’homme primitif du côté des forces physiques que pour rendre davantage par le moral à l’homme actuel, et imposant dès lors à quiconque naît dans son sein des devoirs, des obligations qui ne sont point proprement de particulier à particulier, mais qui prennent un caractère commun et général : Car les individus, dit-il, à qui je dois la vie, et ceux qui m’ont fourni le nécessaire, et ceux qui ont cultivé mon âme, et ceux qui m’ont communiqué leurs talents, peuvent n’être plus ; mais les lois qui protégèrent mon enfance ne meurent point ; les bonnes mœurs dont j’ai reçu l’heureuse habitude, les secours que j’ai trouvés prêts au besoin, la liberté civile dont j’ai joui, tous les biens que j’ai acquis, tous les plaisirs que j’ai goûtés, je les dois à cette police universelle qui dirige les soins publics à l’avantage de tous les hommes, qui prévoyait mes besoins avant ma naissance, et qui fera respecter mes cendres après ma mort. […] Perçons la légende dont l’histoire elle-même n’est pas exempte ; replaçons-nous de l’autre côté du nuage ; voyons-le de près, comme quelqu’un qui l’aurait rencontré à Motiers ou qui l’aurait visité rue Plâtrière ; c’est encore le moyen de nous faire de lui la plus juste idée.

1038. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Lamennais — Lamennais, Paroles d'un croyant »

En observant plus attentivement, d’ailleurs, la masse confuse de cette société où il n’avait d’abord vu que froideur et mort, il a découvert sous les premières couches croupissantes un grand travail de fermentation et de courants, et il s’est dit que c’était de ce côté plutôt qu’il fallait agir pour renouveler. […] tous les vrais cœurs de poëtes, tous les esprits rapides et de haut vol, de quelque côté de l’horizon qu’ils arrivent, se rencontrent dans une prophétique pensée, et signalent aux yeux l’approche inévitable des rivages.

1039. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « JULES LEFÈVRE. Confidences, poésies, 1833. » pp. 249-261

Comment la même plume peut-elle tremper dans ces fadeurs surannées, et traduire tout à côté, ainsi qu’elle l’a fait, le mâle épisode du Guillaume Tell, de Schiller ? […] Il parut être dévoyé bientôt et jeté de côté, comme sur le flanc, par une de ces passions malheureuses que le poëte doit sentir, mais pas trop profondément, ni à ne pouvoir s’en déprendre.

1040. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « FLÉCHIER (Mémoires sur les Grands-Jours tenus à Clermont en 1665-1666, publiés par M. Gonod, bibliothécaire de la ville de Clermont.) » pp. 104-118

Nous avons jugé comme lui qu’elle n’était pas digne de paroître telle qu’il l’a laissée, à côté des compositions immortelles qui lui ont fait un si grand nom, et nous avons respecté ses intentions en ne la donnant que par extrait, etc. » Et en effet, tout à la fin du tome X de ses œuvres, on reléguait un très-maigre extrait de l’ouvrage. […] Cette double action du récit fait d’abord un peu l’effet de la fameuse lettre de madame de Sévigné, lorsqu’elle badine sur les émeutes et les exécutions en Bretagne : Nous ne sommes plus si roués… On se demande si ce n’est pas montrer quelque légèreté que de prendre ainsi le côté sombre et sanglant de la justice comme matière ou contraste à divertissement.

1041. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « VICTORIN FABRE (Œuvres publiées par M. J. Sabbatier. Tome Ier, 1845. » pp. 154-168

Ce fut là le côté sérieux et digne de Victorin Fabre ; les exagérations trop fréquentes de son biographe ne nous le font pas oublier. […] En politique, plus de parti national ; d’un côté, les hommes de l’émigration, etc., etc… ; de l’autre, les familiers d’un prince du sang, qui ne combattaient les premiers que pour prendre leur place… ; en d’autres termes, deux entreprises rivales qui se disputaient la France à abrutir et à ruiner… Entre ces deux partis, Victorin ne pouvait pas hésiter ; il devait dire et il dit à l’instant : Ni l’un ni l’autre ! 

1042. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Des soirées littéraires ou les poètes entre eux »

Quand les soirées littéraires entre poëtes ont pris une tournure régulière, qu’on les renouvelle fréquemment, qu’on les dispose avec artifice, et qu’il n’est bruit de tous côtés que de ces intérieurs délicieux, beaucoup veulent en être ; les visiteurs assidus, les auditeurs littéraires se glissent ; les rimeurs qu’on tolère, parce qu’ils imitent et qu’ils admirent, récitent à leur tour et applaudissent d’autant plus. […] Lors même que, fasciné par les plus gracieuses lueurs, on se flatte d’avoir rencontré autour de soi une portion de son rêve et qu’on s’abandonne à en jouir, les mécomptes ne tardent pas ; le côté des amours-propres se fait bientôt jour, et corrompt les douceurs les mieux apprêtées ; de toutes ces affections subtiles qui s’entrelacent les unes aux autres, il sort inévitablement quelque chose d’amer.

1043. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. Vitet à l’Académie française. »

Poëte d’un vrai talent, doué par la nature de qualités riches et rares, amoureux de la gloire immortelle et capable de longues entreprises, il ne lui a manqué peut-être au début qu’une de ces disciplines saines, et fortes qui ouvrent les accès du grand par les côtés solides, et qui tarissent dans sa source, et sans lui laisser le temps de grossir, la veine du faux goût. […] Mais à quoi bon repasser tout à côté sur ce que M. 

1044. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — III »

Nous, nous disons : Il n’y a qu’une cause que nous connaissons directement, c’est celle que nous sentons penser et agir, comprendre et pouvoir en nous, sentir, aimer, vivre en un mot ; vivre de la vie complète, profonde et intime, non-seulement de la vie nette et claire de la conscience réfléchie et de l’acte voulu, mais de la vie multiple et convergente qui nous afflue de tous les points de notre être ; que nous sentons parfois de la sensation la plus irrécusable, couler dans notre sang, frissonner dans notre moelle, frémir dans notre chair, se dresser dans nos cheveux, gémir en nos entrailles, sourdre et murmurer au sein des tissus ; de la vie une, insécable, qui dans sa réalité physiologique embrasse en nous depuis le mouvement le plus obscur jusqu’à la volonté la mieux déclarée, qui tient tout l’homme et l’étreint, fonctions et organes, dans le réseau d’une irradiation sympathique ; qui, dans les organes les plus élémentaires et les plus simples, ne peut se concevoir sans esprit, pas plus que, dans les fonctions les plus hautes et les plus perfectionnées, elle ne peut se concevoir sans matière ; de la vie qui ne conçoit et ne connaît qu’elle, mais qui ne se contient pas en elle et qui aspire sans cesse, et par la connaissance et par l’action, par l’amour en un mot ou le désir, à se lier à la vie du non-moi, à la vie de l’humanité et de la nature, et en définitive, à la vie universelle, à Dieu, dont elle se sent faire partie ; car à ce point de vue elle ne conçoit Dieu que comme elle-même élevée aux proportions de l’infini ; elle ne se sent elle-même que comme Dieu fini et localisé en l’homme, et elle tend perpétuellement sous le triple aspect de l’intelligence, de l’activité et de l’amour, à s’éclairer, à produire, à grandir en Dieu par un côté ou par un autre, et à monter du fini à l’infini dans un progrès infatigable et éternel. […] Le corps tire de son côté, l’âme aspire ailleurs ; c’est une lutte intestine.

1045. (1874) Premiers lundis. Tome II « Thomas Jefferson. Mélanges politiques et philosophiques extraits de ses Mémoires et de sa correspondance, avec une introduction par M. Conseil. — I »

Jeunes gens qui voulons nous retremper et nous affermir dans l’intégrité politique, qui voulons espérer en l’avenir sérieux dont l’aspect momentanément se dérobe, qui sommes résolus à ne nous immiscer d’ici là à aucun mensonge, à ne signer aucun bail avec les royautés astucieuses, à ne jamais donner dans les manèges hypocrites des tiers-partis, faisons donc, pour prendre patience et leçon, ce salutaire voyage d’Amérique ; faisons-le dans Jefferson du moins ; étudions-y le bon sens pratique, si différent de la rouerie gouvernementale ; apprenons-y la modération, la tolérance, qui sied si bien aux convictions invariables, la rectitude, la simplicité de vues, qui, si elle s’abstient maintes fois, a l’avantage de ne jamais s’embarquer dans les solutions ruineuses ; apprenons-y, quelle que soit la vivacité de nos préoccupations personnelles sur certains points de religion, de morale, d’économie ou de politique, à ne prétendre les établir, les organiser au dehors que dans la mesure compatible avec la majorité des esprits : car la liberté et la diversité des esprits humains sont le fait le plus inévitable à la fois et le plus respectable qu’on retrouve désormais dans le côté social de toutes les questions. […] En un mot, ce n’est que par des travaux soutenus, et non sans de continuels dangers, que nous parviendrons à conserver la liberté que nous avons conquise ; mais nous la conserverons : la masse d’influence et de richesse est assez grande de notre côté pour que nous n’ayons à craindre aucune tentative violente ; nous n’avons qu’à nous réveiller et à briser les cordes lilliputiennes dans lesquelles on nous a enlacés durant le premier sommeil qui a suivi nos travaux. » Cette délivrance, que Jefferson présageait si énergiquement en 96, il a eu l’honneur de l’accomplir.

1046. (1875) Premiers lundis. Tome III « Nicolas Gogol : Nouvelles russes, traduites par M. Louis Viardot. »

Gogol s’inquiète moins d’idéaliser que d’observer, qu’il ne recule pas devant le côté rude et nu des choses, et qu’il ne fait nulle difficulté d’enfoncer le trait ; il se soucie avant tout de la nature, et il a dû beaucoup lire Shakspeare. […] Yankel (le Juif) devint pâle comme un mort, et, lorsque les cavaliers se furent un peu éloignés de lui, il se retourna avec terreur pour regarder Boulba ; mais Boulba n’était plus à son côté.

1047. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre II. Définition. — Énumération. — Description »

Mais lisez maintenant cette page de Fromentin, d’un art absolument contraire : C’est une terre sans grâce, sans douceurs… Un grand pays de collines expirant dans un pays plus grand encore, et plat, baigné d’une éternelle lumière ; assez vide, assez désolé pour donner l’idée de cette chose surprenante qu’on appelle le désert ; avec un ciel toujours à peu près semblable, du silence, et de tous côtés des horizons tranquilles. […] Enfin dans les deux descriptions j’apercevrai, non pas deux procédés seulement, ni deux arts, mais deux siècles et deux hommes : d’un côté, l’esprit lettré, l’orateur, qui raisonne sa sensation et ne conçoit rien que de triste hors des conditions du monde civilisé et de la vie de société ; de l’autre, le critique, l’artiste, capable de prendre tour à tour l’âme de tous les peuples, acceptant la sensation étrange et même illogique, habile à saisir la beauté dans les moins riants aspects de la nature, dans l’égalité monotone de la lumière.

1048. (1895) Histoire de la littérature française « Avant-propos »

On y apprivoiserait sans peine nos intelligences, inaccoutumées à s’y diriger : d’autant qu’on aurait là pour les plus jeunes élèves de nos lycées une inépuisable et inestimable matière de lectures faciles, attrayantes, sollicitant de mille côtés l’attention des enfants, et tout juste à leur mesure. […] Je n’ai pas voulu faire l’Histoire de la civilisation, ni l’Histoire des idées ; et j’ai laissé de côté des écrits qui pour l’un ou l’autre de ces sujets seraient de premier ordre.

1049. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre II. Le lyrisme bourgeois »

Certaines pastourelles qui parfois ne gardent même pas le thème fondamental de la rencontre d’un chevalier et d’une bergère, sont de charmants tableaux de genre avec leurs rythmes alertes et leurs refrains joyeux ou goguenards ; elles nous montrent tout un côté de la vie rurale : les jeux, les danses, la gaieté bruyante du village, les coquetteries et les jalousies, les cadeaux idylliques de gâteaux et de fromages, la séduction des souliers à la mode et des fines cottes neuves, les gros rires et les lourds ébats terminés en rixes, coups de poing, musettes crevées, dents cassées. […] Rutebeuf fut, dans cette chaude dispute, aux côtés de Guillaume de Saint-Amour : le théologien dans ses sermons et ses écrits, le poète dans ses vers firent des charges également vigoureuses et inutiles contre les jacobins envahisseurs : et quand on songe que parmi ceux qu’ils voulaient renfermer dans leurs couvents, il y avait un saint Thomas, ou ne peut qu’applaudir à leur défaite.

1050. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre deuxième »

Plus moderne au commencement de la querelle des anciens et des modernes, il est plus ancien à la fin, l’âge et la raison aidant, et parce que la cour a passé du côté des anciens. […] Le précieux vaincu, il passe du côté du vainqueur, et y porte son second ouvrage13.

1051. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre XII. L’antinomie morale » pp. 253-269

Si le socialisme est, par certains côtés, d’inspiration sensualiste et matérialiste, il n’en incline pas moins, par un autre côté, vers un moralisme rigide, violent et autoritaire. […] Bayet manifeste, de son côté, une tendance à restreindre le champ d’action de l’art moral scientifique et à soustraire à son contrôle toute une part importante de la vie individuelle.

1052. (1911) La valeur de la science « Deuxième partie : Les sciences physiques — Chapitre V. L’Analyse et la Physique. »

À côté d’eux, il y a ceux qui sont seulement curieux de la nature et qui nous demandent si nous sommes en état de la leur mieux faire connaître. […] Mais ce n’est là que le petit côté de la question.

1053. (1882) Qu’est-ce qu’une nation ? « II »

Au XIe siècle, l’œil le plus pénétrant n’eût pas saisi des deux côtés du canal la plus légère différence. […] Il y a dans la nationalité un côté de sentiment ; elle est âme et corps à la fois ; un Zollverein n’est pas une patrie.

1054. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre I. Place de Jésus dans l’histoire du monde. »

En tout cas, elle n’eut par ce côté aucune influence sur la direction du grand courant de l’humanité. […] Un coffre ou arche portative, ayant des deux côtés des oreillettes pour passer des leviers, constituait tout leur matériel religieux ; là étaient réunis les objets sacrés de la nation, ses reliques, ses souvenirs, le « livre » enfin 84, journal toujours ouvert de la tribu, mais où l’on écrivait très discrètement.

1055. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVIII. Caractère essentiel de l’œuvre de Jésus. »

Le grand homme, par un côté, reçoit tout de son temps ; par un autre, il domine son temps. […] De même que plusieurs de ses grands côtés sont perdus pour nous par la faute de ses disciples, il est probable aussi que beaucoup de ses fautes ont été dissimulées.

1056. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393

Verrons-nous l’impudence d’un côté, la résignation de l’autre, se tendre une main aussi familière que serait celle d’une franche amitié dans une parfaite parité de condition, de vertu et d’honneur ? […] J’aurais voulu donner un autre air à ce retour, puisque c’est une pure amitié. » Le surlendemain, madame de Sévigné écrit à sa fille les détails de l’arrivée du roi : « Le bon ami de Quanto avait résolu de n’arriver que quand elle arriverait de son côté ; de sorte que si cela ne se fut trouvé juste le même jour, il aurait couché à trente lieues d’ici.

1057. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Œuvres littéraires de M. Villemain (« Collection Didier », 10 vol.), Œuvres littéraires de M. Cousin (3 vol.) » pp. 108-120

Ainsi dans ce tableau littéraire du xviiie  siècle, lorsqu’il a La Henriade à juger, il donne toutes les bonnes raisons de ne point l’admirer, de ne la ranger à aucun degré à côté des œuvres épiques qui durent ; mais quand il faut conclure formellement, il recule, il fléchit ; le juge se dérobe, et, en quatre ou cinq endroits tout à fait évasifs, il essaie d’espérer que La Henriade traversera les siècles, qu’elle est après tout une œuvre durable, qu’elle tient un rang à part, une première place après les œuvres originales. […] Il y a là un côté faible chez ce rare esprit.

1058. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre septième. Les altérations et transformations de la conscience et de la volonté — Chapitre premier. L’ubiquité de la conscience et l’apparente inconscience »

Outre une certaine intensité, une certaine durée est nécessaire pour produire la sensation d’une couleur déterminée : le spectre solaire, vu instantanément, n’apparaît pas de sept couleurs, mais seulement de deux, faiblement rouge du côté gauche et bleu du côté droit.

1059. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1852 » pp. 13-28

» * * * — Sur la route de Versailles, au Point-du-Jour, à côté d’un cabaret ayant pour enseigne : À la renaissance du Perroquet savant, un mur qui avance avec de vieilles grilles rouillées qu’on ne dirait jamais s’ouvrir. […] Il nous montre une lettre de Victor Hugo, apportée par Mlle Thuillier, et où il nous fait lire cette phrase : « Il fait triste ici… il pleut, c’est comme s’il tombait des pleurs. » Dans cette lettre, Hugo remercie Janin de son feuilleton sur la vente de son mobilier, lui annonce que son livre va paraître dans un mois, et qu’il le lui fera parvenir dans un panier de poisson ou dans un cassant de fonte, et il ajoute : « On dit qu’après, le Bonaparte me rayera de l’Académie… Je vous laisse mon fauteuil. » Puis, Janin se répand sur la saleté et l’infection de Planche, sa bête d’horreur : « Vous savez, quand il occupe sa stalle des Français, les deux stalles à côté restent vides.

1060. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Deshays » pp. 208-217

Peut-être la Fable offre-t-elle plus de sujets doux et agréables ; peut-être n’avons-nous rien à comparer en ce genre au Jugement de Pâris : mais le sang que l’abominable croix a fait couler de tous côtés, est bien d’une autre ressource pour le pinceau tragique. […] Si Joseph eût été placé de ce côté, c’était fait de sa chasteté.

1061. (1860) Ceci n’est pas un livre « Le maître au lapin » pp. 5-30

Cette chambre, qu’il occupe encore aujourd’hui, est coupée en deux par une mauvaise cloison : d’un côté s’étend la cuisine, de l’autre l’atelier. […] Le paysage lui échappe en effet par un de ses côtés.

1062. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VI. Du trouble des esprits au sujet du sentiment religieux » pp. 143-159

Je ne crois pas avoir besoin de l’appareil de beaucoup de preuves pour appuyer une telle assertion ; il suffît de voir ce qui est : or, je le demande, s’aperçoit-on qu’il germe de nouvelles doctrines religieuses à côté des doctrines politiques dont l’invasion tourmente en ce moment la société ? […] Ainsi leur grande erreur a été de se croire appelés, connue les philosophes anciens, à renverser des superstitions ; ils n’ont pas fait attention à cette différence énorme d’une religion dont les préceptes enveloppent, pour ainsi dire, l’homme de tous les côtés, à des religions qui ne s’adressaient qu’à une partie de l’homme, qui flattaient son imagination, sans rien dire à son cœur.

1063. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXI. Mme André Léo »

Son esprit a, pour cela, trop de côtés déplaisants, ambitieux, pédantesques. […] Quoique la malheureuse ait volontairement dérogé, quoiqu’elle se soit prostituée aux idées de son siècle, elle n’est cependant pas pour rien la petite-fille du maréchal de Saxe, fût-ce, comme dirait Saint-Simon, par le mauvais côté de la courte-pointe.

1064. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXIV. Mme Claire de Chandeneux »

Évidemment, c’est par ce côté de leur esprit et de leur style, inépuisablement aqueux et capables d’éternellement couler, qu’on peut les regarder comme étant les successeurs naturels de cet Alexandre ! […] C’est par ce côté seul qu’elles le sont, ces Parménionnes !

1065. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XXV. Mme Clarisse Bader »

En générai, les prétentions du bas-bleuisme ne sont pas de ce côté. […] Mais ce phénomène est… un phénomène, c’est-à-dire, une chose exceptionnellement rare, et ce n’est pas ordinairement de ce côté que s’envole ce bel oiseau bleu de bas-bleu, qui est au xixe  siècle le bel oiseau bleu, couleur du temps !

1066. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « La Chine »

Après les grands travaux du Père Du Halde, du Père Grosier, du Père Amyot, du Père Gaubil, et de tant d’autres Pères jésuites, qui firent, pendant un moment, de la Chine une province de leur ordre ; après les livres des voyageurs anglais sur cette Chine logogriphique, aussi difficile à déchiffrer que son écriture ; en présence surtout de ces Pères de la foi, notre Compagnie des Indes de la rue du Bac (comme les appelait un grand écrivain), et dont les observations sont le meilleur de l’érudition contemporaine sur les institutions et les mœurs de la Chine, si deux sinologues, ayant passé toute leur vie dans une Chine intellectuelle qu’ils ont redoublée autour d’eux comme les feuilles d’un paravent, se mettaient à écrire de leur côté une histoire du pays qu’ils n’ont pas cessé d’habiter par l’étude et par la pensée, il y avait lieu de croire, n’est-il pas vrai ? […] Seulement, le malheur veut que de ce côté-ci l’un des bâtonnants ait été le président de Montesquieu.

1067. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Le colonel Ardant du Picq »

… Ce n’est que des fragments, mais assez finis par un côté pour qu’on devine ce que serait le côté qui n’est pas fini, si la mort de l’auteur ne l’avait pas laissé pendant.

1068. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Les Césars »

La Révolution française, ses arts et sa littérature, attestent avec une assez triste éloquence que si l’esprit grec avait charmé ceux qui firent cette révolution à deux faces, — par un côté si grandiosement originale, par l’autre si grotesquement postiche, — l’esprit romain les avait aussi enivrés. […] C’est là le côté commun de leurs œuvres.

1069. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes d’Amérique » pp. 95-110

Disons-le à l’honneur de tout le monde, de ce côté-ci de l’hémisphère personne, même parmi ceux que l’or qu’ils remuent dans leurs mains puissantes devrait fasciner, n’aurait voulu penser tout haut que l’amour de l’argent et sa production fussent le dernier mot de la moralité humaine, l’idéal enfin de la perfection absolue pour les individus et pour les peuples. […] Moins scrupuleuses, les Américaines ont accepté le type à titre universel, et c’est pour cela que j’en fais ici une propriété nationale de cet excentrique pays… » Et il ajoute, pour l’apaisement d’un scrupule : « Je ne veux pas dire que les Américaines répugnent au mariage et, occupant le côté officieux de la vie civile, se livrent par profession à l’exploitation de l’homme et changent en rapports de contrebande les relations légitimes des sexes… mais j’avoue que le divorce, sous le régime duquel elles vivent, peut, aux yeux de bien des gens, ressembler aux inconstances des Américaines de Paris… » Et, de fait, il a raison ; elles ont le divorce, les Américaines d’Amérique !

1070. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Madame de Sévigné » pp. 243-257

Très dandy par ce côté-là qu’il étonne, mais qu’on ne l’étonne pas, il a raconté sans s’indigner les faits qui indignent les dadais honnêtes. […] Aucun des côtés, déformés par la Calomnie, de cette honnêteté héroïque (le mot y est et l’épithète aussi), n’a échappé à Hippolyte Babou, qui a redressé et rectifié les lignes de cette majestueuse et touchante figure abîmée par d’imbéciles iconoclastes historiques, et qu’il a rétablie dans sa beauté première… J’espère bien qu’après cela on n’y touchera plus !

1071. (1880) Goethe et Diderot « Note : entretiens de Goethe et d’Eckermann Traduits par M. J.-N. Charles »

Mais prenez à côté, je le veux bien, toutes celles que fait M.  […] Prenez les jugements de celui qu’il appelle le plus grand des critiques sur lord Byron, Molière, Voltaire, Shakespeare, Diderot, etc., tous ces esprits éclairés de tant de côtés à la fois par leur propre gloire, et sur lesquels on est tenu, pour être un grand elle plus grand critique, de dire un mot qui n’a pas été dit, démontrer une qualité ou un défaut qu’on n’avait pas vu jusque-là, et demandez-vous si toutes ces gloses de Gœthe au bon Eckermann ne sont pas faites avec des idées qui sont dans la circulation, ou qui, si elles n’y étaient pas, pourraient y être mises par la première plume moyenne venue, la première plume honnête et modérée.

1072. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Lamennais »

À ces deux moments d’une vie rompue et qu’il jeta, comme une branche d’arbre cassée, de deux côtés si différents, Lamennais avait le masque colossal que le génie se compose lui-même et qui fait croire à la toute-puissance de la vie et de l’intensité dans ces sublimes infirmes, dans ces pauvres créatures souvent délicates et souffrantes, que ce soit Lamennais lui-même, Pascal ou Byron, et c’est ce masque oublié, délacé dans des lettres familières et faciles, où l’on respire même de son talent, qui permet de trouver, sous l’écrivain, l’homme. […] Il se rencontre que le rêveur breton, que le théologien de La Chesnaie, tenait, par un côté de ses facultés, à la famille de Rivarol et de Voltaire.

1073. (1893) Les œuvres et les hommes. Littérature épistolaire. XIII « Horace Walpole »

Côté très inférieur dans sa personne pour un dandy, c’est-à-dire pour un homme qui sent en soi quelque chose de plus grand que ce qui se voit et qui doit avoir le beau don naturel de l’indifférence ! […] Encore une fois, ces Lettres de Walpole — et c’est leur bon côté — sont mortelles au xviiie  siècle, et c’est peut-être pourquoi le xixe en a si peu parlé depuis qu’elles sont publiées.

1074. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Lacordaire. Conférences de Notre-Dame de Paris » pp. 313-328

Lacordaire par des côtés moins sympathiques à la foule, mais plus profonds. […] Partout dans ses Conférences de Notre-Dame de Paris, à côté du metteur en œuvre, de l’orateur, de l’artiste, et les dominant, apparaissent le théologien et le moraliste, l’un avec son autorité et l’autre avec sa profondeur.

1075. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Christophe »

Mais si on n’a pas craint d’aborder cette vaste histoire, l’histoire des nations les plus colossalement grandes paraît mince à côté. […] L’abbé Christophe n’est pas allé plus loin, mais il est allé jusque-là… Son histoire est un chef-d’œuvre de modération et de prudence ; mais, avec sa rhétorique quintilienne, elle n’a pas pour nous, qui nous chauffons à d’autres foyers, ce côté artiste qui fait les œuvres vivantes, puissantes, et quelquefois immortelles.

1076. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « L’abbé Gratry »

Elle a eu de grands poètes, de grands artistes, des hommes politiques à la manière de Machiavel, comme furent Talleyrand et Fouché, des observateurs scientifiques de la force de Cuvier et de Geoffroy Saint-Hilaire, et par-dessus tout elle a eu Napoléon, un homme taillé comme un diamant de plusieurs côtés différents, et par tous jetant le feu et la lumière, — Napoléon, l’homme le plus étonnant dans le fait qui ait peut-être jamais existé ; — mais de métaphysicien égal à ces esprits supérieurs dans sa spécialité transcendante, il faut le dire, pour apprendre aux philosophes à être modestes, le xixe  siècle et la langue française n’en ont point encore. […] Il devait sortir des mortes données de l’abstraction pour entrer dans la vie, et il y est entré dans ce traité de la Connaissance de Dieu, où se cachent sous les plus éclatantes questions d’une théodicée, les arêtes d’une méthode profonde ; il y est entré en observateur qui ne scinde pas l’homme et son esprit pour mieux le connaître, qui ne le mutile pas pour l’étudier : « Je ne puis m’empêcher d’affirmer — dit-il à la page 122 de son second volume : — que l’idée d’être bien déployée, si l’on sait mettre de côté l’habitude que nous avons de tout restreindre, de tout abstraire, de placer, même dans l’être, la négation, qui n’est faite que pour le néant, et de n’oser jamais pleinement soutenir l’universelle affirmation, l’idée d’être est identique à celle de force, d’intelligence, de volonté, de liberté, d’amour.

1077. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

La lumière lui est arrivée de tous les côtés et il en a suivi le rayon. Ce n’était pas la peine de la suivre, puisqu’elle arriva de tous les côtés ; mais c’est l’ivresse de cette lumière qui, sans doute, le fait parler avec cette stricte précision.

1078. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Madame Ackermann »

. — par ce côté plus ou moins femelles, — et qui a pour qualités premières et presque exclusives l’ampleur et la majesté dans le mouvement de l’ascension lyrique. […] Mais il n’y en a point qui montre par un côté plus grand cette malheureuse athée qui se dresse avec tant de furie sur ses petits ergots contre le Seigneur, et à qui il ne manque, pour être ce phénix renaissant incessamment de ses cendres qu’on appelle avec le tremblement du respect : « un grand poète », que l’abondance dans les sujets et la variété de l’inspiration.

1079. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Honoré de Balzac » pp. 1-15

Nous montrer les côtés faibles ou mauvais d’une grande œuvre qui noie ses défauts dans une splendeur éblouissante, appliquer une vue de lynx sur cette vue d’aigle qui a embrassé tant d’objets, mais à laquelle beaucoup ont pu échapper, signaler enfin dans l’homme le plus imposant la petitesse humaine qui doit empêcher l’idolâtrie, c’est là une entreprise qui a son mérite, ses difficultés, sa valeur. […] Disproportionné avec la nature humaine, avec les talents les plus beaux de son époque et de toutes les époques qui eurent des côtés plus parfaits, mais qui ne furent pas plus puissants ; à quarante ans majeur à peine, mort à cinquante dans une plénitude de midi pour nous, qui n’était pour lui qu’une aurore, il était de conception infatigable.

1080. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Paul Féval » pp. 145-158

s’il a du talent… fourvoyé, mais, après tout, du talent ; s’il intéresse ou seulement s’il amuse, — ce qui est le petit intérêt après le grand ; — si enfin il prend l’âme ou l’esprit par un côté quelconque, c’est plus difficile de le juger, mais c’est ce qui me tente. […] Le roman d’aventure est dans les conceptions de l’esprit humain comme le roman complet, le roman d’observation supérieure, car il y a dans l’esprit humain des choses petites à côté des choses grandes, et même il y en a beaucoup plus… Si je ne reconnaissais à M. 

1081. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Prosper Mérimée. » pp. 323-336

Ils savent toujours quel devoir doit céder à l’autre, et les Inspirés, ces héros de l’esprit, n’hésitent pas non plus ; car la vocation véritable, — j’entends celle-là dans laquelle la volonté et ses ahans ne sont pour rien, — la vocation est une despote impérieuse , qui n’en souffre pas une autre à côté d’elle. […] Prosper Mérimée, dont le talent est incontestable, n’a pas été, cependant, assez maîtrisé par ce talent que je lui reconnais, pour ne pas désirer de s’en faire un autre à côté.

1082. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXVI. Des éloges académiques ; des éloges des savants, par M. de Fontenelle, et de quelques autres. »

Maintenant, si vous considérez ces éloges du côté du mérite de l’écrivain, ce mérite est connu. […] Presque toujours il glisse à côté des préjugés, se tenant à la distance qu’il faut pour que les uns lui rendent justice, et que les autres ne lui en fassent pas un crime ; il ne compromet point la raison, ne la montre que de loin, mais la montre toujours.

1083. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

Il semble donc qu’il soit à peu près sûr même de ne pas aller du côté du bien en comptant soit sur les plaisirs, soit sur la science. […] Elle vide l’âme d’un côté sans d’un autre la remplir. […] D’un côté les arts vrais, de l’autre côté les arts faux. […] C’est un côté, et l’auteur prend les hommes par ce côté-là. […] Perte d’un côté, gain de l’autre, et gain plus grand que la perte.

1084. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

De son côté, madame de Girardin était en quête de mots pour la fameuse dame aux sept petites chaises du Courrier de Paris. […] Nous effleurons en passant ce côté tendre et délicat de la vie de Balzac, parce que nous n’avons rien à dire qui ne lui fasse honneur. […] La dernière fois que nous rencontrâmes Léon Gozlan, c’était sur le pont des Saints-Pères, il n’y a guère plus de huit jours ; il allait d’un côté, nous de l’autre. […] C’est le côté que le public connaît le plus et celui par lequel il se montre le plus souvent à ce balcon du lundi, d’où l’écrivain salue ses lecteurs ; mais J. […] Représente-toi quatre ou cinq figures de différentes couleurs, selon l’effet du soleil sur chaque carnation : l’un avait la peau rouge, puis à côté brune et encore noire.

1085. (1859) Critique. Portraits et caractères contemporains

sur la montagne, à côté du soleil ! […] Homme heureux qui n’a été jeune que du meilleur côté de la jeunesse ! […] Il en était quitte pour retourner sa cocarde du bon côté, du côté où souffle le vent, du côté des forts, des puissants, des vainqueurs. […] « Elle prenait si facilement du bon côté les peines de la vie ! […] Que d’esprit ainsi perdu à deviner les choses humaines, uniquement sous leur côté ridicule !

1086. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « VI » pp. 22-24

Le théâtre, ce côté le plus invoqué de l’art moderne, est celui aussi qui chez nous a le moins produit et a fait mentir toutes les espérances.

1087. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXXIV » pp. 337-339

Tout le profit ou le préjudice de ce commerce ne saurait être de leur côté ; ils ont agi à leur tour sur leur très-malin et très-spirituel ami ; le célèbre chansonnier a donc perdu un peu en gaieté, il a gagné en religiosité, en tendances sérieuses et sociales ; il est sorti peu à peu de son premier cadre et s’est agrandi.

1088. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbusse, Henri (1873-1935) »

Un volume a été immédiatement reconnu comme sortant de l’ordinaire, et son auteur, encore très jeune, peut être tout de suite placé à côté des poètes dont nous avons le droit d’être fiers.

1089. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Croisset, Francis de (1877-1937) »

Qu’on se rappelle, par contre, l’allure tragique que Baudelaire a su donner à ses femmes damnées ; à elle seule, elle fait presque oublier le côté scabreux du sujet.

1090. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Du Camp, Maxime (1822-1894) »

Maxime du Camp, avec moins de fini, se rattache par le côté de Théophile Gautier à l’école de Victor Hugo ; il aime et cultive la description pour elle-même, il la cherche ; un de ses premiers soins a été de visiter cet Orient que le maître n’avait chanté que de loin et sur la foi du rêve… Il y a de beaux vers, surtout des poussées éloquentes.

1091. (1894) Propos de littérature « Appendice » pp. 141-143

Appendice Si nous laissons de côté les quelques pièces subjectives de M. de Régnier et d’autre part les premiers écrits de M. 

1092. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Préface de la première édition »

Ce que j’ai osé faire, croyant le terrain moins exploré, et conduit d’ailleurs par mon penchant, ç’a été de mettre en relief, dans l’examen historique de nos chefs-d’œuvre, le côté par lequel ils intéressent la conduite de l’esprit et donnent la règle des mœurs.

1093. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Préface de la première édition du quatrième volume »

Vainement me serais-je efforcé de ne regarder leurs œuvres que par le côté de l’art ; le philosophe invoqué par l’esprit d’anarchie m’aurait caché l’écrivain supérieur.

1094. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 275-277

Si les Philosophes de nos jours ont fait les derniers efforts pour répandre leurs systêmes désolans ; les vrais Apôtres de la Religion, à la tête desquels on doit placer M. l’Abbé Bergier, ont encore eu plus de zele pour défendre la vérité ; & la victoire a été évidemment du côté des derniers.

1095. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 180-182

N’eût-il fait que Turcaret & Crispin Rival de son Maître, ces deux Comédies le mettroient au dessus de tous les petits Comiques de notre Siecle, & à côté des meilleurs du Siecle précédent.

1096. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Orientales » (1829) — Préface de février 1829 »

Ce livre a obtenu le seul genre de succès que l’auteur puisse ambitionner en ce moment de crise et de révolution littéraire : vive opposition d’un côté, et peut-être quelque adhésion, quelque sympathie de l’autre.

1097. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Le côté particulier de la question va vite s’agrandir en même temps que se creuser sous son coup d’œil. […] Le dos tourné à Berlier et au côté de la Révolution, il jetait ceci à l’adresse de Fontanes et des monarchiens. […] Dans ses vers, si les griefs exprimés contre Bonaparte restèrent secrets, les éloges, prodigués tout à côté, ne devinrent pas publics. […] Je l’ai dit, l’épicurien dans le poëte était tout à côté du chrétien, et cela si naturellement, si bonnement ! […] Mais de quel côté donc (cela fait sourire) la république des lettres était-elle en danger, je vous prie ?

1098. (1898) La poésie lyrique en France au XIXe siècle

L’air de Paris, Musset l’a respiré toujours, et de là vient justement un côté de son caractère. […] Pour vous donner une idée plus complète de ce côté, de cet aspect du talent de Musset, il faut que je fasse quelques emprunts à son théâtre. […] de quel côté espérer un soulagement ? […] C’était très facile de se reconnaître, entre classiques d’un côté et romantiques de l’autre. […] De sorte que, d’un côté de la Seine, le fils tuait le père, de l’autre côté, le père tuait le fils, et cela donnait une idée de la famille française… Enfin, François Coppée a écrit, dans le genre de la Légende des siècles et des Trophées, de beaux morceaux, de beaux fragments épiques.

1099. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

C’est de ce côté-là surtout que le domaine de la tragédie devait s’étendre, et que des créations nouvelles étaient possibles après Corneille. […] Louis XIV est dans presque toutes les pièces de Racine « invisible et présent » par ses beaux côtés, est-il besoin de le dire ? […] Telle était pourtant la force de ce lien, surtout du côté du poète, que le jour où il parut se rompre, la piété même n’en put consoler Racine. […] Qui doute que, de son côté, Boileau, dont la majesté royale ne troublait pas le ferme regard, n’ait su voir l’homme sous le souverain, et qu’il n’ait aimé le premier dans un respect profond, mais non timide, pour le second ? Si, par une réserve de situation, qui des deux côtés modérait le penchant, il n’y eut pas là deux amis, du moins il y eut deux hommes qui s’aimèrent, et qui s’aimèrent parce qu’ils se connurent.

1100. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1895 » pp. 297-383

Et ici, en laissant ma personne de côté, il est bon de constater que jusqu’ici, les hommes du gouvernement ont donné de très haut, la croix aux hommes de lettres et aux artistes, et que c’est la première fois, qu’ils ont l’air de s’honorer de la croix donnée par eux, à l’un de nous. […] Jeudi 25 avril Une mère me parlait, ce soir, du côté inamusable à la maison, des jeunes filles de maintenant, chez lesquelles toutes les jouissances sont épuisées à seize ans, et qui n’ont plus le bonheur d’une tasse de chocolat, apportée dans leur lit, d’un spectacle, d’un bal blanc. […] Il entrait dans une chambre, séparée en deux par un drap, et était reçu d’un côté du drap par la mère, tandis que la fille, finissait de s’habiller de l’autre côté. Et il arrivait ceci : c’est que la mère témoignant tout haut au visiteur, l’ennui, qu’elle éprouvait de voir sa fille, qui avait un brevet d’institutrice et la faculté de gagner sa vie, courir les aventures, la fille criait de l’autre côté du drap : « Tu te trompes, maman… un jour je ferai la fortune de la maison !  […] Mercredi 14 août Mme Daudet parle d’une vieille tante, qui couchait dans la chambre à côté d’elle, et qui, tous les soirs, racontait au portrait de son mari, défunt depuis des années, toute sa journée.

1101. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

« Je suis convaincu, — a dit Renan, — qu’il y a une science des origines de l’humanité qui sera construite un jour non par la spéculationabstraite, mais par la recherche scientifique… Quelle est la vie humaine qui, dans l’état actuel de la science, suffirait à explorer tous les côtés de cet unique problème ? […] Enfin, si l’on veut savoir quelle est sur cette matière infiniment délicate et importante, puisqu’en somme il y va de l’avenir dogmatique du christianisme, l’avis actuel du catholicisme et du protestantisme, on consultera, du côté catholique, le traité du cardinal Franzelin : De divina traditione et scriptura, Rome, 1882, troisième édition, pp. 278-288 ; et du côté protestant l’intéressante brochure de M.  […] » Il y a certainement à la base du protestantisme une préoccupation plus intense de soi-même qu’à la base du catholicisme ; et si les protestants s’en louent avec raison quand ils ne regardent leur religion que parle côté moral, j’ai voulu dire et j’ai dit que l’aspect en différait quand on les regardait par le côté social. […] D’un côté tous les crimes, de l’autre toutes les satisfactions : de ce côté les bonnes œuvres de tous les hommes, le sang des martyrs, les sacrifices et les larmes de l’innocence s’accumulant sans relâche pour faire équilibre au mal qui, depuis l’origine des choses, verse dans l’autre bassin ses flots empoisonnés ».

1102. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

Qui oserait nier, en effet, que la réalité humaine de quelque côté qu’on l’envisage, ait sa poésie ? […] Il est hors de doute aujourd’hui que l’investigation de la vie réelle, par tous ses côtés, sous toutes ses faces, est le domaine naturel et définitif de la comédie. […] Et puis, est-ce trop de trois comédies pour peindre l’un des côtés les plus considérables assurément de la vie moderne ? […] Elle tournait le dos à la science ou se faisait remorquer par elle ; elle marchera à ses côtés. […] Ce nez, d’un dessin d’ailleurs correct et plein de noblesse, dévie narquoisement du côté gauche.

1103. (1895) De l’idée de loi naturelle dans la science et la philosophie contemporaines pp. 5-143

A côté de l’intelligence, nous possédons un ensemble de facultés que l’on groupe sous le nom d’activité. […] Il est vrai qu’à côté des lois de conservation, nous possédons des lois de changement, telles que le principe de Clausius. […] Mais qui nous dit qu’elles sont un absolu, qu’il existe ainsi un côté de la nature qui se suffit, qui ne subit pas l’influence du reste ? […] Car, estime-t-il, ce n’est pas de ce côté que se trouve l’explication scientifique. […] Examinons maintenant le côté positif de la doctrine, à savoir le type de loi qu’elle a en vue.

1104. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blanchecotte, Augustine-Malvina (1830-1897) »

. — Béranger et M. de Lamartine, chacun de leur côté, et cette fois sans qu’on puisse y soupçonner de la complaisance, ont déjà donné à l’auteur ce brevet de poète : je ne fais qu’ajouter après eux mon apostille bien sincère.

1105. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre VI. L’antinomie religieuse » pp. 131-133

Les apôtres de la sociabilité, un Comte, un Guyau, ont fort bien vu ce côté antisocial de la pensée religieuse.

1106. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VI. La littérature et le milieu social. Décomposition de ce milieu » p. 155

Telle qu’elle est ; cette division, qu’on est libre de perfectionner, ne nous paraît rien laisser de côté qui soit essentiel.

1107. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 377-379

Successeur de deux habiles Ecrivains dans la composition de l’Histoire de France ; il seroit digne de marcher à côté d’eux, s’il se fût un peu moins écarté de leur plan, & s’il eût mis un peu plus de chaleur dans son style.

1108. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 544-546

Il s’habilloit en Berger, & dans cet équipage, la houlette à la main, la pannetiere au côté, le chapeau de paille sur la tête, accompagné d’une Chanteuse des rues, érigée en Bergere, il se promenoit dans un jardin, & s’imaginoit mener paître ses troupeaux.

1109. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 266-268

Quand on a composé seize Pieces de Théatre, un Poëme immense [celui d'Alaric], des Discours politiques en grande quantité, des Histoires, des Romans, des Traductions, sans compter une infinité d'autres Ouvrages, il est bien difficile d'être irréprochable du côté du jugement & du style.

1110. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Machy » pp. 174-175

C’est un lambeau de Virgile mis à côté d’un lambeau de Lucain.

1111. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre III. Services locaux que doivent les privilégiés. »

Je suis persuadé que, sauf des hobereaux écartés, chasseurs et buveurs, emportés par le besoin d’exercice corporel et confinés par leur rusticité dans la vie animale, la plupart des seigneurs résidents ressemblaient, d’intention ou de fait, aux gentilshommes que, dans ses contes moraux, Marmontel mettait alors en scène ; car la mode les poussait de ce côté, et toujours en France on suit la mode. […] Ne prenons que celui des prélats, et par un seul côté, celui de l’argent. […] La province est une mare immense, stagnante, qui, par une inondation terrible, peut se déverser toute d’un côté et tout d’un coup ; c’est la faute de ses ingénieurs qui n’y ont fait ni digues ni conduites. […] Chez le duc de La Rochefoucauld-Liancourt lui-même, Arthur Young ayant besoin de renseignements, on lui envoie le régisseur. « Chez un noble de mon pays, on eût invité à dîner trois ou quatre fermiers qui se seraient assis à table à côté des dames du premier rang. […] Au reste, sa geôle est souvent une cave du château ; « sur cent justices, il n’y en a pas une qui soit en règle du côté des prisons » ; ses gardiens ferment les yeux ou tendent la main.

1112. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

Je ne doute pas qu’il ne cherchât de son côté les moyens de s’unir à moi ; mais la différence de nos religions, puisqu’il est chrétien et moi sarrasine, l’empêchait de m’obtenir de mon père. […] Si Angélique s’asseyait à l’ombre ou si elle s’éloignait de la cabane, le jour, la nuit, elle avait le beau jeune homme à ses côtés, le matin et le soir ; tantôt cette rive du ruisseau, tantôt un antre elle allait cherchant, ou bien quelque prairie verdoyante ; au milieu du jour, une grotte les couvrait de son ombre. […] « Il lit de tous côtés les noms d’Angélique et de Médor, enlacés ensemble dans des nœuds d’amour ; autant de lettres, autant de clous acérés qui lui transpercent le cœur. […] Roger part de son côté pour aller tuer son rival Léon dans l’empire de Constantinople. […] Bradamante, de son côté, ne poussait pas des gémissements moins douloureux.

1113. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

La Bertellière, père de la défunte ; et encore de Mme Gentillet, grand-mère du côté maternel : trois successions dont l’importance ne fut connue de personne. […] Un vieux cartel de cuivre, incrusté d’arabesques en écaille, ornait le manteau de la cheminée en pierre blanche, mal sculpté, sur lequel était une glace verdâtre, dont les côtés, coupés en biseau pour en montrer l’épaisseur, reflétaient un filet de lumière le long d’un trumeau gothique en acier damasquiné. […] Son pantalon gris se boutonnait sur les côtés, où des dessins brodés en soie noire enjolivaient les coutures. […] De chaque côté de la porte à claire-voie s’avançaient les rameaux tortus de deux pommiers rabougris. […] Le neveu, de son côté, avait écrit à Paris de vendre tous ses objets personnels ; il en avait reçu un peu d’argent ; il montra de plus à son oncle des bijoux.

1114. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1860 » pp. 303-358

N’est-ce pas les côtés vaudeville de Madame Bovary qui lui ont valu son succès. Oui, le succès est toujours à côté… La forme, ah ! […] Tout à côté se trouve l’antique tombeau d’un apothicaire ou d’un potier d’étain, où se trouvent deux seringues modelées en bronze : deux seringues témoignant combien ce peuple est insensible à l’ironie, et à quel point le ridicule n’existe pas en Allemagne. […] Je regarde et je vois un homme de quarante ans, le haut du corps soulevé par des oreillers, un tricot brun mal boutonné sur la poitrine, les bras tendus hors du lit, la tête un peu de côté et renversée en arrière. […] Nous nous sauvons de là, et nous nous apercevons que notre système nerveux, dont l’état nous avait à peu près échappé dans la contention de toutes nos facultés d’observation, ce système nerveux secoué et émotionné de tous les côtés à notre insu, a reçu le coup de tout ce que nous avons vu.

1115. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre neuvième. Les idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Les successeurs d’Hugo »

Mais il n’est pas vrai qu’elles meurent : Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux, Ouverts à quelque immense aurore, De l’autre côté des tombeaux Les yeux qu’on ferme voient encore. […] Nous savons que la terre est sans piliers ni dôme, Que l’infini l’égale au plus chétif atome ; Que l’espace est un vide ouvert de tous côtés, Abime où l’on surgit sans voir par où l’on entre, Dont nous fuit la limite et dont nous suit le centre, Habitacle de tout, sans laideurs ni beautés. […] Ce dernier se rattache, par trop de côtés, à cette pléiade de poètes qui, à l’école des Théophile Gautier, visent à être impeccables et se font gloire d’être insensibles, tout occupés qu’ils sont à polir froidement et à parfaire des vers de forme achevée. […] Buvant avec son lait la terreur qui l’enivre, A son côté gisant livide et sans abri, La foudre a répondu seule à mon premier cri ; Celui qui m’engendra m’a reproché de vivre, Celle qui m’a conçu ne m’a jamais souri. […] A la vérité, ce ne sont pas tant les humbles qu’il a remarqués dans notre société que les ordinaires ; et dans leur vie, c’est le côté ordinaire, habituel, commun à tous qu’il a cherché à faire saillir.

1116. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

La Louise des Temps difficiles, cette singulière jeune femme, silencieuse et passionnée, chez laquelle éclate tout à coup le grand flot des sentiments, malgré l’étroite et toute positive éducation qu’elle a reçue, est de même, dans le décousu de sa composition, une figure frappante, et Dickens atteint presque au grand art réaliste dans l’effrayant et misérable forçat des Grandes Espérances ; le rude et sombre récit que cet homme fait de sa vie pourrait prendre rang à côté des grandes pages de Balzac. […] De même qu’un auteur de cette espèce ne peut avoir du monde qu’une connaissance incomplète et partiale, il ne verra des hommes que certains gros côtés extérieurs et les verra déformés, enlaidis ou embellis, selon qu’à première vue ils lui plaisent ou déplaisent, dans l’immédiat retour que l’homme sentimental exécute après chaque regard jeté au dehors. Quand il lui faudra donc représenter ses semblables, il les décrira par leurs gros côtés, des tics, des grimaces, des paroles, et outrera immanquablement ce par quoi ils l’ont attiré ou repoussé, s’arrangeant d’ailleurs de façon qu’on ne puisse se tromper sur le jugement que l’auteur porte sur eux et qu’ainsi le lecteur s’en forme une opinion aussitôt qu’il les aperçoit. […] Il est permis de croire en effet que la vision humoristique, émue, violemment partiale, va s’affaiblissant avec l’âge ; l’être affectif en vient peu à peu à se lasser et à se refroidir : il découvre lentement le monde tel qu’il est, hors de lui ; mais il le découvre graduellement, par côtés divers, partiellement, et l’éparpillement même de ses sensations le fait verser facilement dans l’étonnement, dans la terreur, dans une vue des choses pareille à celle de l’enfant et du poète. […] Tout le bel accueil qu’on lui a fait de l’autre côté de l’Atlantique ne l’a pas empêché de scandaliser ses hôtes en les rappelant publiquement, dans un banquet, au respect de la propriété littéraire.

1117. (1881) Le roman expérimental

Le côté plaisant, c’est que je n’aurai pas à intervenir. […] L’affaire est d’un côté, la littérature est d’un autre. […] C’est tout le vilain côté des choses. […] Des deux côtés, c’est la même préoccupation du milieu et des circonstances. […] Des deux côtés, on montre la machine humaine en travail, pas davantage.

1118. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

C’était lui noir ravin dont les parois fort hautes n’offraient à ses yeux, de quelque côté qu’il se tournât, qu’une épaisse muraille de ronces. […] Figurez-vous donc que Télèbe, Madame, est de ce côté ; C’est une ville, en vérité, Aussi grande quasi que Thèbe. […] Sur un haut, vers cet endroit, Était leur infanterie ; Et plus bas, du côté droit,      Était la cavalerie. […] Il place en Algérie l’antilope, à côté du lion, de la panthère et du chameau ; le cygne sur les étangs de nos parcs, à côté du canard et du poisson rouge ; le crocodile, à côté de l’ibis et de l’hippopotame, dans le limon du Nil et sous un soleil féroce ; et il se réjouit, en voyant tant de bêtes, tant de mœurs, tant de physionomies différentes, de la diversité de la nature388. […] De tous côtés, sous les portiques des temples, je voyais les Athéniens se promener librement, se saluer avec grâce, s’arrêter, causer, rire.

1119. (1841) Discours aux philosophes. De la situation actuelle de l’esprit humain pp. 6-57

Mais si vous leur dites que la société actuelle est détruite, ils ne vous comprendront pas, et se riront de vous, parce qu’ils voient de tous côtés des champs cultivés, des maisons et des villes remplies d’hommes. […] Aujourd’hui ces mots d’honneur et de considération n’ont plus même de sens, puisque, d’un côté, l’inégalité n’est plus consentie quoiqu’elle subsiste, et que, d’un autre côté, le supérieur n’a de règle que son égoïsme. […] Mais, encore une fois, le Christianisme détruit, quel but d’un côté, et quel frein d’un autre, donnez-vous à cette âme ? […] Donc, si les Lovelaces du jour rencontraient Thérèse avec cinq sous, Thérèse jeune, belle, et digne de leurs désirs, ils pourraient bien voir sa misère et chercher à en profiter, mais assurément ils ne verraient pas Dieu à côté d’elle. […] Alors gisent séparés les différents membres de la connaissance humaine, la politique d’un côté, l’art d’un autre, la science d’un autre, et d’un autre encore l’industrie, qui n’est qu’une application de la science à la nature extérieure.

1120. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

N’est-on pas à même d’y voir, simultanément, l’engouement envers ce Maldoror — ennemi juré de la cellule affreuse — que Pierre-Quint vient de redécouvrir aux côtés de Roger Gilbert-Lecomte ? […] Cependant, de son côté, la société ne veut pas admettre leur profession ; elle continue à les considérer comme des êtres d’exception ; elle ne leur accorde même pas les avantages qu’elle donne à tous les autres citoyens. […] Voici exposé, mon cher confrère, le côté civil du petit problème de la propriété des lettres missives ; passons à son côté littéraire. […] Par d’autres côtés, ce trafic florissant appelle quelques observations. […] Et c’est justement pour cela qu’on les voit de tous les côtés, bien en évidence, sur la suprême plate-forme.

1121. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

De l’autre côté du tableau, le jouvenceau n’offre rien que sa jeunesse. […] Pour reprendre l’exemple de tout à l’heure, ce qu’on se rappelle, ce n’est pas un feuillage d’un côté, un chant de l’autre, c’est « une feuille qui chante ». […] Je sais bien que les auteurs ont parfois de leur côté, des dédains peu intelligents à l’endroit des critiques. […] Pourquoi les côtés grossiers de la comédie de l’amour mettent-ils presque tout le monde en liesse ? […] C’est, dit-on, que nous avons les nerfs plus délicats, plus de tentations de ce côté, et, d’autre part, des croyances peu robustes et une très petite force de résistance.

1122. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Et cette gaieté n’a-t-elle pas ses bons côtés ? […] De nouveau, je passe de l’autre côté des décors. […] Un petit saut de côté, au moment où elle fonce sur vous… Tout le monde en ferait autant ! […] Voici : « Alger est situé sur le penchant d’une colline, que la mer mouille de ses flots du côté du nord. […] Que va-t-il se passer de l’un et de l’autre côté de l’enceinte si consciencieusement fortifiée par M. 

1123. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Le Goffic, Charles (1863-1932) »

Il a voulu qu’on devinât le joyeux garçon à côté du rêveur et le buveur auprès de l’amant… Comme art, le poème de M. 

1124. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Redonnel, Paul (1860-1935) »

Les Chansons éternelles forment une ligne parabolique dont les deux côtés vont se perdre dans l’infini.

1125. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Sainte-Croix, Camille de (1859-1915) »

D’un côté, le rêve, presque l’idéal, de l’autre, la vie malpropre, avec tous les gestes de ces pantins qui s’appellent des hommes.

1126. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — T — Tisseur (Les frères Barthélémy, Jean, Alexandre et Clair) »

Il reste original même à côté d’André Chénier, auquel, du reste, sa modestie bien connue l’eût empêché de s’égaler.

1127. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préface et poème liminaire des « Châtiments » (1853-1870) — Au moment de rentrer en France. — 31 août 1870 »

Qui peut en ce moment où Dieu peut-être échoue,                                Deviner Si c’est du côté sombre ou joyeux que la roue                                Va tourner ?

1128. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Millet Francisque » p. 168

Est-ce qu’ils n’ont pas entendu dire à leurs côtés : fi !

1129. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Bellengé » p. 204

C’est, au centre et du côté droit, un grand rideau verd, partie replié partie tombant.

1130. (1767) Salon de 1767 « Sculpture — Le Moine » p. 321

Il y avait à côté du Trudaine une autre espèce de magot, et, qui pis est, de magot sans verve.

1131. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XI. Le plus brave des trois. »

Quand il est auprès de la bête, Kéléké se précipite sur elle et, d’un formidable coup de poing, la rejette violemment sur un côté du chemin.

1132. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre sixième »

Vois partir du côté d’Espagne Un soleil qui vient te chercher. […] A l’époque, où parut Boileau, les forces se balançaient, ou, s’il y avait avantage quelque part, c’était plutôt du côté du tour d’esprit personnifié dans les poètes en possession, que du côté du génie national s’annonçant par des nouveautés et par des auteurs de trente ans. […] Ainsi pour les lettres, entre le tour d’esprit du moment et le génie national, Boileau se range du côté du génie national et lui donne l’empire. […] Ce jour-là il n’y eut plus d’un côté des penseurs, et de l’autre des poètes : le poète fut le plus divin des penseurs. […] Mais ces beaux côtés du Lutrin ne m’en dérobent pas le principal défaut, qui est la disproportion entre la richesse de l’art et la pauvreté de la matière.

1133. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Duclos. — II. Duclos historien » pp. 224-245

Louis XI, encore Dauphin, dans ses traverses et ses brouilles avec son père, envoie-t-il une lettre circulaire à tout le clergé du royaume pour demander des prières, Duclos ajoute : « Il faisait ordinairement des vœux lorsqu’il se croyait sans ressource du côté des hommes. » Louis XI, Dauphin, se réfugie-t-il en Bourgogne, en se confiant pour l’y conduire au prince d’Orange et au maréchal de Bourgogne, c’est-à-dire à ses deux plus grands ennemis, Duclos dit : « Le Dauphin préféra des ennemis généreux à des amis suspects. » Pendant son séjour à la cour de Bourgogne, le Dauphin montre-t-il le plus violent dépit de ce que son père a nommé d’autres officiers en Dauphiné, Duclos dira : « Il était aussi jaloux de son autorité que s’il ne fût jamais sorti de son devoir. » Si minutieuses que puissent sembler ces remarques, j’ose assurer que, pour les divers livres que j’ai examinés, la part d’originalité de Duclos, dans sa rédaction de l’Histoire de Louis XI, se réduit à peu près à de tels ornements et assaisonnements de narration. […] Et nulle part il n’offre ce grand côté de talent, il n’a cet éclat de vue et de nouveauté qui absout, qui couvre et honore tous les emprunts. […] Je ne sais si on publiera jamais le travail de l’abbé Le Grand sur Louis XI comme on vient de publier celui de Tillemont sur saint Louis ; dans tous les cas le livre de Duclos, déjà mis de côté, n’en sera qu’assez obscurément écrasé et enterré : mais Saint-Simon, avec lequel Duclos s’est trop comporté comme s’il ne devait jamais être publié, a des revanches éclatantes et soudaines.

1134. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153

Il lisait toutes sortes de livres anciens et nouveaux : c’était une nourriture qui lui était nécessaire. « Les jeunes gens surtout, disaii-il, devraient se mettre en tête cette maxime bien véritable, que plus on lit plus on a d’esprit… Celui qui a lu aurait encore plus d’esprit s’il avait lu davantage. » Il lisait toutes les nouveautés, et notait l’impression qu’il en recevait ; il n’était pas de ces dédaîgneurs (comme il les appelle) qui déclaraient d’un livre à première vue que cela ne valait rien ; il lisait jusqu’au bout le livre une fois commencé, biographies, mélanges, anecdotes, même les ana, même les contes de fées ; il les prenait par leur bon côté et y trouvait presque toujours sujet à quelque réflexion, à quelque plaisir : « Je dis à nos amis ordinaires : Que je vous plains de toujours critiquer ! […] C’est ainsi que le côté d’utopiste se prononçait de plus en plus chez d’Argenson à mesure qu’il s’éloignait des affaires positives, et depuis que sa rêverie solitaire ne trouvait plus rien qui la gênât. […] Cet ouvrage lui fait honneur en ce qu’il représente le côté modéré et le plus pratique de ses opinions politiques.

1135. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Histoire de la Restauration par M. Louis de Viel-Castel. Tomes IV et V. (suite et fin) »

Mais c’est par d’autres côtés plus considérables qu’il apparut dans cette Chambre de 1815 ; il avait tous les titres pour se faire écouter d’elle, son passé, sa fidélité éprouvée et constante pour la cause royale, la gravité de ses mœurs et l’autorité de son accent. […] quelle que fût, au point de vue de la théorie parlementaire, la valeur spécieuse des arguments développés par M. de Villèle, devenu vers la fin de la session le meneur et le tacticien habile du parti, la sincérité et la raison n’étaient pas de son côté et ne résultaient pas de tous ses beaux raisonnements : que me fait la rectitude des formes, si elle ne sert qu’à couvrir et à protéger la tortuosité des intentions ! […] Son jugement excellent, que plus rien n’influençait, s’appliqua aux choses avec calme, avec étendue et lucidité ; son caractère obligeant faisait merveille, retranché dans sa dignité inamovible : les côtés moins vigoureux de ce caractère, désormais encadrés ainsi et appuyés, ne paraissaient plus que des mérites.

1136. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier. »

Faust dit : « Aimez, vous ferez bien mieux que d’étudier. » Don Juan dit : « Interrogez la science, apprenez, apprenez, vous avez plus de chance de ce côté que du mien. » Le grand Empereur enfin, après avoir pressé dans sa main le globe, trouve qu’il sonne creux, et se prend à envier l’idylle du chevrier de son île natale à travers les halliers. […] Son premier voyage en Espagne, qui est de 1840, et qui fut dans sa vie d’artiste un événement, lui avait fourni des notes nouvelles d’un ton riche et âpre, bien d’accord avec tout un côté de son talent ; il y avait saisi l’occasion de retremper, de refrapper à neuf ses images et ses symboles ; il n’était plus en peine désormais de savoir à quoi appliquer toutes les couleurs de sa palette. […] Sans compter que le public français (j’y reviendrai) ne peut guère porter qu’un poète nouveau à la fois, notez encore que c’est presque toujours par des côtés accessoires, étrangers à la poésie pure, qu’il l’adopte et qu’il l’épouse.

1137. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

Et maintenant, vois, toutes tes fleurs sont par terre, éparses et répandues. » Presque à côté je remarque une autre épigramme dont la conclusion, toujours la même, est exprimée d’une manière un peu plus raffinée, plus platonique, et sentant déjà le futur troubadour ; elle est d’Alphius de Mitylène : « Malheureux, ceux dont la vie se passe sans amour ! […] Puis, c’est une jeune femme, Atthis, qui, relevant d’une couche pénible, offre à Diane sa ceinture et sa tunique virginale pour la remercier d’avoir amené sain et sauf à la vie son enfant ; — c’est ensuite une autre accouchée qui consacre à Ilithyie, déesse des accouchements, les bandelettes de ses cheveux et son voile pour avoir mis au monde, et à terme, deux jumeaux. — Ou bien c’est un menuisier émérite qui consacre à Minerve ses outils : « Théris, l’habile ouvrier, consacre à Minerve une coudée bien droite, une longue scie courbée du côté du dos, une hache, un rabot bien coupant, une tarière avec sa courroie, outils d’une profession qu’il a cessé d’exercer. »     Il y en a même un second, Léonticus, qui s’acquitte du même vœu avec plus de détail encore. […] Les courtisanes elles-mêmes ne se privaient pas de ces offrandes, et l’une d’elles, Calliclée, en se retirant, faisait comme Laïs, mais d’un air plus satisfait, et consacrait à Vénus ses instruments de toilette, devenus inutiles : « Cet Amour d’argent, une frange pour la cheville du pied, ce tour lesbien de cheveux foncés, une bandelette transparente pour soutenir le sein, ce miroir de bronze, ce large peigne de buis qui coule comme à pleine eau dans l’onde de la chevelure5, — voilà ce qu’ayant gagné ce qu’elle voulait, ô libérale Vénus, Calliclée vient déposer dans ton sanctuaire. » A côté de cela, une petite fille pieuse et fervente, — elle ou ses parents, — s’adressait à la déesse Rhéa pour obtenir d’arriver au seuil de l’hyménée dans toute sa fleur et sa fraîcheur : « Ô toi qui règnes sur le mont Dindyme et sur les crêtes de la Phrygie brûlante, Mère auguste des dieux, que par toi la petite Aristodice, la fille de Siléné, arrive fraîche et belle jusqu’à l’hyménée, jusqu’à la couche nuptiale, terme de sa vie de jeune fille ; elle le mérite pour avoir bien souvent, et dans le vestibule de ton temple et devant l’autel, agité çà et là (dans une sainte fureur) sa chevelure virginale ! 

1138. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

Son portrait à mes yeux, c’est un médaillon à double face, à double effigie, le conventionnel d’une part, le préfet de l’autre, des deux côtés un profil net, taillé dans le bronze, sans bavure. […] Si quelque chose pouvait me consoler de ce désastre, c’est (que) dans un combat aussi sanglant, et tel que l’histoire de la marine n’(en) offre nul exemple, le représentant Jean-Bon Saint-André, tantôt à mes côtés, tantôt dans les batteries, encourageant et excitant l’ardeur des canonniers et des équipages, et voyant tomber à ses pieds nombre de ces malheureux, en a été quitte pour une légère égratignure à la main droite. […] Bref, il convient de lire tout ce vivant et fin portrait, à côté duquel celui que j’ai tracé ne peut plus guère paraître qu’un ensemble de pièces à l’appui.

1139. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Josèphe de Saxe, dauphine de France. »

Maurice, à vingt ans, avait servi sous lui dans les campagnes de Hongrie contre les Turcs (1716-1717) ; il l’avait vu à l’œuvre à la journée de Peterwardein, à celle de Belgrade : placé à ses côtés, il s’était appliqué à étudier de près ce grand modèle, et il se flattait, disait-il, de l’avoir pénétré. […] Il dénonce le complet changement de système et de balance qui va se faire en Europe : « Ceux qui seront les plus habiles en profiteront. » Il supplie le roi son frère de ne rien précipiter en matière d’alliances, de ne pas se lier les mains : il est mis, par le maréchal de Belle-Isle, dans le secret des expéditions qui vont se tenter au cœur de l’Allemagne ; il doit servir dans cette armée même, mais sous condition, car s’il arrivait que le roi son frère prit des engagements contre la France, il ne serait « ni décent ni honnête » qu’il fût à la guerre de ce côté. […] Mais il n’y a pas un moment à perdre. » Prendre et garder, ou ne rendre que le moins possible : Maurice, on le voit, était de la race des gros mangeurs, et dans la politique de ce temps-là où la force était tout, et où le droit, de chaque côté, ne venait qu’en auxiliaire à la suite, ce n’était pas le plus sot rôle.

1140. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Maurice comte de Saxe et Marie-Joséphine de Saxe dauphine de France. (Suite et fin.) »

Je ne sais pas comment elle a pu se tenir huit ou neuf heures sur ses pieds avec ce poids énorme. » Le maréchal de Saxe, qui à cet instant du règne a plus que personne l’oreille du roi, travaille de son côté auprès du ministre du roi son frère, et par le canal de la Saxe, à persuader aux Alliés (les alliés de l’Angleterre) de se montrer modérés dans leurs prétentions et de conclure sans retard la paix. […] Gêner un cœur, ce n’est pas ma façon… Et quant à ces grands mots de « la dignité de son art » et de « l’honneur de son nom », appliqués à une agréable actrice (car j’ai décidément sur le cœur toute cette morale à côté dont on nous inonde), j’ajouterai encore qu’il suffît de lire le Manuscrit trouvé à la Bastille, et dans ce Manuscrit certaine page 28, en ayant soin d’y rectifier une coquille typographique, pour s’assurer que les relations entre le maréchal et l’aimable Chantilly n’étaient pas guindées, il s’en faut de beaucoup, sur un si haut ton. […] L’abbaye de Thélème ou le paradis d’Odin, il y avait de l’un et de l’autre à Chambord. — La Bruyère a fait une remarque où, sans avoir l’air d’y toucher, il dit leur fait aux bourgeoises de son temps : « Tout le monde connaît cette longue levée qui borne et qui resserre le lit de la Seine, du côté où elle entre à Paris avec la Marne qu’elle vient de recevoir : les hommes s’y baignent au pied pendant les chaleurs de la canicule ; on les voit de fort près se je ter dans l’eau, on les en voit sortir : c’est un amusement.

1141. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [II] »

Ney écrivait de Gunzburg à l’Empereur, le 20 vendémiaire an xiv (12 octobre 1805), au lendemain de son altercation violente avec Murat et quand il avait pu apprécier l’avantage d’avoir à son côté Jomini : « Je supplie Votre Majesté de vouloir bien faire employer près de moi en qualité d’aide de camp M.  […] Les colonels, à la tête de régiments et menant des troupes, regardaient d’un certain œil les adjudants-commandants d’état-major, colonels par assimilation : de leur côté, ces officiers supérieurs d’état-major tenaient à se dire colonels. […] » — « Oui, Sire, mais il est probable que Votre Majesté voudra faire contre la gauche des Prussiens la même manœuvre qu’elle a faite par Donawert contre la droite de Mack, et par le Saint-Bernard contre la droite de Mélas ; or, cela ne peut se faire que par Bamberg sur Géra. » — « C’est bon, répliqua l’Empereur surpris, soyez dans quatre jours à Bamberg, mais n’en dites pas un mot, pas même à Berthier : personne ne doit savoir que je vais à Bamberg34. » Bien que toujours aide de camp titulaire du maréchal Ney, Jomini fut donc pendant cette campagne attaché à l’état-major de l’Empereur ; ce qui n’empêcha point que, dès la première journée, à Iéna, Ney ayant commencé l’attaque avec un excès d’ardeur et trop précipitamment, Jomini sollicita la permission de le rejoindre ; ce qu’il fit à Vierzehn-Heiligen au plus fort du danger, lui donnant des renseignements précieux sur la position du reste de l’armée, et partageant l’honneur de l’action à ses côtés.

1142. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Œuvres françaises de Joachim Du Bellay. [I] »

Berthelin s’est souvenu qu’Amadis Jamyn, que recommandait de son côté M.  […] L’imitation des Anciens, même à cette heure d’émancipation, se marque à chaque pas : Du Bellay, en s’affranchissant par un côté, reste assujetti par l’autre. […] C’est une grosse erreur ; car, d’un côté, le Roman de la Rose est un symptôme, un résultat au lieu d’être une cause, et de l’autre il est venu à la fin d’une période qui avait été grande et qui reste plus importante que ce qui l’a suivi ; il a apporté un élément nouveau sans doute, mais regrettable, et, par son succès, il a jeté la poésie française dans une voie déplorable, où elle pouvait rester éternellement embourbée ; en somme, il lui a fait perdre près de deux siècles et peut-être vingt poètes.

1143. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ULRIC GUTTINGUER. — Arthur, roman ; 1836. — » pp. 397-422

Que l’oubli du passé me vienne à côté d’elle ; Que, rentré dans la paix, je craigne d’en sortir… Que cet amour surtout, bien que noble et fidèle. […] Il penche tout d’un côté. […] Le côté le plus curieux et le plus original d’Ulric Guttinguer, si l’on creusait un peu à fond, serait assurément sa relation avec Alfred de Musset.

1144. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LE COMTE XAVIER DE MAISTRE. » pp. 33-63

Les paradoxes éloquents, la verve étincelante et les magnifiques anathèmes de son glorieux aîné ont provoqué autour de cette haute figure une foule d’admirateurs ou de contradicteurs, une espèce d’émeute passionnée, émerveillée ou révoltée, une quantité de regards enfin, dont a profité tout à côté, sans le savoir, la douce étoile modeste qui les reposait des rayons caniculaires de l’astre parfois offensant. […] La Savoie, en effet, appartient étroitement et par ses anciennes origines à la culture littéraire française ; laissée de côté et comme oubliée sur la lisière, elle est de même formation. […] » — Mais pour saisir ces choses véritables, comme M. de Maistre l’a fait dans son récit, pour n’en pas suivre un seul côté seulement, celui de la foi fervente qui se confie et de l’héroïsme ingénu qui s’ignore, pour y joindre, chemin faisant et sans disparate, quelques traits plus égayés ou aussi la vue de la nature maligne et des petitesses du cœur, pour ne rien oublier, pour tout fondre, pour tout offrir dans une émotion bienfaisante, il faut un talent bien particulier, un art d’autant plus exquis qu’il est plus caché, et qu’on ne sait en définitive si, lui aussi, il ne s’ignore pas lui-même.

1145. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. CHARLES MAGNIN (Causeries et Méditations historiques et littéraires.) » pp. 387-414

Il ne prétendait pas s’ouvrir de ce côté une autre veine. […] Magnin y allait moins doucement : il savait le fort et le faible de la place, il ne frappait pas à côté. […] Je laisse de côté le fond politique et aussi le résultat matériel.

1146. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LES JOURNAUX CHEZ LES ROMAINS PAR M. JOSEPH-VICTOR LE CLERC. » pp. 442-469

Sa Rome étrusque a peu réussi chez nous, et l’on raille même agréablement ses grandes épopées latines ; mais, tout à côté, on raille aussi ces vieilles fables qu’on n’adoptait pas sans doute, mais qu’on relevait peu jusque-là ; on parle très-lestement de Tite-Live ; on va même un peu loin peut-être en disant de son pleraque interiere que c’est la facile excuse d’un rhéteur ingénieux qui voulait se soustraire au long travail de l’historien. […] Quand on a vécu très au centre et au foyer de la littérature de son temps, on comprend combien, en ce genre d’histoire aussi (quoiqu’il semble que là du moins les œuvres restent), la mesure qui ne se prend que du dehors est inexacte et, jusqu’à un certain point, mensongère et convenue ; combien on surfait d’un côté en supprimant de l’autre, et comme de loin l’on a vite dérangé les vraies proportions dans l’estime. […] A côté d’une aile qui finit, l’autre demeure en suspens ; les plus beaux siècles ne sont que des Louvres inachevés.

1147. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIIe entretien. Fénelon, (suite) »

Enfin, espérant trouver de l’autre côté des Alpes l’imagination italienne plus inflammable au feu de ses nouvelles doctrines, elle envoya son disciple Lacombe prêcher sa foi à Verceil, en Piémont, et l’y suivit encore. […] Madame Guyon, enfermée de son côté dans un monastère de la rue Saint-Antoine, subit les interrogatoires sévères de l’Église, et se lava victorieusement de toutes les accusations de scandale et d’impiété. […] XXVI Bossuet, de son côté, avait envoyé à Rome un de ses neveux pour solliciter les foudres de l’Église contre Fénelon.

1148. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre III. Le naturalisme, 1850-1890 — Chapitre V. Le roman »

Car toutes les branches de la famille des Rougon-Macquart poussent de tous côtés, à toutes hauteurs, et la série ne me donne pas même cette impression générale que produit la Comédie humaine de Balzac : les récits divergents ne concourent pas à former en moi l’idée d’un vaste ensemble social, où les diverses parties se tiennent et se raccordent. […] Les deux œuvres les plus considérables que nous rencontrions, dans ces vingt dernières années, à côté du naturalisme, sont celles de MM.  […] Bourget919 s’est fait le peintre du highlife : c’est le côté déplaisant de son talent, et la cause de certaines affectations dont son œuvre est gâtée parfois.

1149. (1887) Discours et conférences « Rapport sur les prix de vertu lu dans la séance publique annuelle de l’Académie française »

Elle s’établit dans la sentine de Lyon, près des Brotteaux, au milieu des vagabonds que la cristallerie et les verreries de la Guillotière attirent de ce côté. […] Cadet Simian est la providence des jours sombres ; on vient frapper à sa porte toutes les fois que la vie se montre à Maillane par ses côtés austères. […] Prenons donc la vertu de quelque côté qu’elle vienne et sous quelque costume qu’elle se présente.

1150. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XI. La littérature et la vie mondaine » pp. 273-292

Puis encore, comme on est là en parade et pour se divertir, éviter ce qui attriste, ce qui ennuie ; se montrer par ses beaux côtés ; soigner ses gestes comme ses paroles ; parer sa pensée comme sa personne ; rechercher ce qui est joli, léger, élégant. […] Il est jaloux de préserver de toute atteinte sa dignité personnelle ; il tient à l’estime des autres presque autant qu’à la sienne propre, et il est toujours prêt à tirer l’épée qu’il a au côté pour défendre sa considération menacée. […] A côté d’eux existent, sans parler des assemblées qui ont, comme les Académies et les cénacles, un but spécialement littéraire, d’autres lieux de réunions sérieuses ou joyeuses qui méritent d’arrêter l’historien.

1151. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Broglie. » pp. 376-398

Après avoir dégagé la question des ambiguïtés et des arguties dont quelques orateurs l’avaient enveloppée, il arrivait au fond, il entrait dans le vif, et, acceptant le défi dans toute son étendue, il opposait doctrine à doctrine ; à celle de la Sainte-Alliance, qui met le droit tout entier du côté de la royauté, il opposa celle qui le met du côté de la justice toujours, et souvent du côté des peuples : Hé quoi ! […] Lucas sur le système pénal, et en particulier sur la peine de mort, il essaie de fixer dans ses limites et de rattacher à son principe le droit qu’a la société de punir, qu’il recherche les raisons qui rendent la vie humaine respectable encore jusque chez les criminels, et qu’il s’inquiète des moyens de régénérer ceux mêmes qu’on châtie ; soit que, réfutant la théorie brutalement matérialiste de Broussais, il se complaise à rétablir les titres authentiques, selon lui, et irréfragables, de la spiritualité et de l’énergie propre de l’âme ; soit enfin qu’abordant, à propos de l’Othello de M. de Vigny, la question de l’art dramatique en France, il se félicite de la disposition du public, et que, de ce côté aussi, il marque sa foi en un certain bon sens général qui semble mûr pour le vrai et pour le beau. […] En le voyant tout à coup sombrer sous voiles, M. de Broglie a dû comprendre qu’il n’y a aucune portion de la théorie humaine qui puisse être assurée contre le naufrage, et sa pensée, qui n’est pas faite pour le scepticisme vulgaire, se sera plus que jamais tournée en haut du côté du port éternel.

1152. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La duchesse du Maine. » pp. 206-228

Elle nous la montre et se montre à côté d’elle conspirant toute la nuit avec la plume, et essayant, à force de mémoires et d’écritures, de susciter contre le Régent une fronde qui portait encore le cachet du bel esprit. […] Le côté par lequel cette petite cour me frappe le plus et me paraît le seul mémorable, est encore le côté moral, celui qui touche à l’observation humaine des préjugés, des travers et des ridicules.

1153. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « L’abbé de Choisy. » pp. 428-450

L’abbé de Choisy est le plus aimable et le plus commode des voyageurs, ne s’ennuyant jamais, ne se repentant pas un moment, voyant le bon côté de tout. […] Basset, saisira très bien, tout à côté, et nous rendra d’une manière charmante l’art et l’esprit habile des Jésuites qui, à peine débarqués dans un endroit, au cap de Bonne-Espérance ou à Batavia, chez les Hollandais protestants, se hâtent d’établir leur observatoire et de se faire bien venir en mettant du premier jour leur science, leurs lunettes astronomiques, au service de la curiosité populaire : « Ils vont dresser leurs machines, dit Choisy, pour au moins payer leur hôte avec un peu de Jupiter et de Mercure. » Et il ajoute comme moralité : « C’est une bonne chose, par tout pays, que l’esprit. » Pourtant, cette nature fine et mobile de Choisy a bien saisi, par éclairs, le vrai sentiment de l’inspiration apostolique. […] Mais c’est assez l’avoir fait connaître par ses traits principaux et par ses meilleurs côtés.

1154. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mirabeau et Sophie. — II. (Lettres écrites du donjon de Vincennes.) » pp. 29-50

Tout à côté, voilà qui est neuf et qui est mieux : « Les souffrances de mon âme se sont étendues jusqu’à mon corps. […] Toutes mes vues s’étaient donc tournées de ce côté. […] Il me demanda ce que je venais chercher de ce côté de l’Assemblée.

1155. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame Necker. » pp. 240-263

Il serait injuste de ne pas reconnaître aussi tout à côté ce qui est naturel chez elle, et par où elle se distingue des autres femmes en ce siècle de corruption et de fausse sensibilité. […] La plus haute de ces amitiés, et qui était pareille elle-même à un culte, fut celle qui l’attacha à M. de Buffon, qu’elle peut contribuer mieux que personne à nous faire connaître et apprécier par les côtés intimes et encore élevés, car elle n’est pas femme à entrer jamais dans rien de familier avec ce qu’elle admire. […] Mme Necker, tout à côté, retrouve bien quelques-uns de ses anciens défauts.

1156. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Beaumarchais, par le monde de M. de Vaudreuil et de Mme de Polignac, par le côté de la reine et du comte d’Artois, par la curiosité excitée des femmes et des courtisans, vit bien qu’il triompherait de la résistance de Louis XVI : ce n’était pour lui qu’une question de temps. […] Beaumarchais, présent, était dans l’ivresse : « Il courait de tous côtés, dit un témoin26, comme un homme hors de lui-même ; et, comme on se plaignait de la chaleur, il ne donna pas le temps d’ouvrir les fenêtres, et cassa tous les carreaux avec sa canne, ce qui fit dire, après la pièce, qu’il avait doublement cassé les vitres. » Fort de toutes ces approbations et presque de ces complicités, et sur un mot vague de M. de Breteuil, dont il s’était emparé comme d’une autorisation, Beaumarchais avait si bien fait qu’il avait persuadé aux comédiens de représenter sa pièce dans les derniers jours de février 1784 ; la répétition avait déjà eu lieu, et il fallut que le lieutenant de police (M.  […] D’un côté, cent carrosses à la file venaient chez lui pour le féliciter ; de l’autre, on faisait contre lui des couplets, on affichait des caricatures où on le voyait battu de verges par un lazariste, et dans une posture ridicule.

1157. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre I. Shakespeare — Son génie »

C’est là, soit dit en passant, une de ces déviations à la loi ordinaire terrestre qui font rêver et réfléchir la haute critique et lui révèlent le côté mystérieux de l’art. […] Ce phénomène de la réflexion double élève à la plus haute puissance chez les génies ce que les rhétoriques appellent l’antithèse, c’est-à-dire la faculté souveraine de voir les deux côtés des choses. […] Ce sont là les formules de l’école ; mais c’est la grande question du contraste dans l’art vue par le petit côté.

1158. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Nisard » pp. 81-110

Nisard, qui n’est pas un critique par les côtés que l’on croyait, les côtés répulsifs, négatifs, sourcilleux, mais par les côtés positifs, avenants, accueillants, sympathiques, M. 

1159. (1868) Curiosités esthétiques « VII. Quelques caricaturistes français » pp. 389-419

Dans le fond, de l’autre côté de la rivière, un bourgeois contemplatif, au ventre rondelet, se livre aux délices innocentes de la pêche. […] A côté est posé le sablier et la faux. […] Or c’est par le côté fou de son talent que Grandville est important.

1160. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVIII. Des obstacles qui avaient retardé l’éloquence parmi nous ; de sa renaissance, de sa marche et de ses progrès. »

Ils l’avaient dénaturée, même en l’adoptant ; et substituant à toutes les terminaisons des mots, qui pour la plupart étaient variés et sonores, des terminai, sons tout à la fois dures et monotones, on avait entendu de tous côtés des espèces de hurlements sourds succéder à des sons éclatants et harmonieux. […] Mais, dans l’époque qui précéda ces deux siècles, la langue perdit de sa richesse, sans gagner beaucoup du côté du génie ; et, par une espèce de hauteur, aspirant à la noblesse, elle fut tout à la fois dédaigneuse et pauvre. […] L’homme qui est né avec de la vigueur n’étant plus arrêté par des conventions, marche où le sentiment de sa vigueur l’entraîne ; l’esprit, dans sa marche fière, ose se porter de tous les côtés, ose fixer tous les objets ; l’énergie de l’âme passe aux idées, et il se forme un ensemble d’esprit et de caractère propre à concevoir et à produire un jour de grandes choses ; celui même qui par sa nature est incapable d’avoir un mouvement, s’attache à ceux qui ont une activité dominante et propre à entraîner : alors sa faiblesse même, jointe à une force étrangère, s’élève et devient partie de la force générale.

1161. (1890) Derniers essais de littérature et d’esthétique

Michel a le monde contre lui et il triomphe ; Raoul a le monde de son côté et il succombe. […] De certain côté, on commenta assez sévèrement la liberté absolue de M.  […] A côté d’elle, M.  […] Il chante une troisième fois, et les taquets de nages sont fixes rames et côtés et gouvernail façonnés, les côtés et les flancs unis ensemble. […] Alors il s’assit à côté d’elle.

1162. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

C’est faire comme un mercenaire qui ramasserait des cailloux d’un côté de la route pour les placer de l’autre côté, c’est le travail des Danaïdes ! […] J’interroge : — De quel côté, selon vous, maître, s’oriente la réaction ? […] Il n’y a d’avenir pour un mouvement littéraire quelconque que s’il se soucie du côté scientifique. […] une anecdote à côté, l’histoire comique du manuscrit de cette « protestation ». […] Toujours des raisons d’à côté !

1163. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

Vous vous plaisez à ne chercher dans leurs œuvres que le côté par où elles peuvent valoir, et à mettre en évidence cette valeur, en citant toujours à l’appui de votre bonne opinion un des morceaux qui la motivent. […] Des races entières périssent du mal d’eau-de-vie : regardez du côté des Peaux-Rouges, bientôt ils ne seront plus. […] Paul Cottin, de l’autre côté du détroit. […] « Je vis alors, dit-il, deux Anglais, un de chaque côté de la haie, vis-à-vis l’un de l’autre. […] Larroumet nous promène dans le monde du temps des Précieuses que, par beaucoup de côtés, rappelle souvent le nôtre.

1164. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XX » pp. 84-86

D'un côté pas plus que de l’autre, il n’y a eu (pour ainsi dire) de sang de répandu21.

1165. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXX » pp. 126-128

Madame de Girardin a son rang très-sûr de ce côté ; sa plume est de celles qui font le mieux les armes.

1166. (1874) Premiers lundis. Tome II « De l’expédition d’Afrique en 1830. Par M. E. d’Ault-Dumesnil, ex-officier d’ordonnance de M. de Bourmont. »

M. d’Ault-Dumesnil, attaché au général en chef par sa position et aussi par les sentiments de confraternité qui l’unissaient à ses fils, à celui qui mourut en Afrique en particulier, indépendant d’ailleurs d’esprit et de caractère, a été, dès le premier jour, à même d’observer l’expédition par le centre et du côté intérieur et dirigeant.

1167. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre IV. Petits Symbolards » pp. 49-52

Sur le côté de la boîte, on aperçoit une collection de boutons.

1168. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 440-443

Pour apprécier en deux mots les talens & les défauts dramatiques de M. de la Grange, qu’on réunisse, d’un côté, la fécondité de l’invention, la liaison dans l’intrigue, l’adresse dans l’enchaînement des Scenes, la justesse & l’intelligence dans le dialogue ; & de l’autre, les travers d’une imagination romanesque à la foiblesse du style, au manque de vigueur dans les caracteres, à trop de langueur dans le dialogue ; & l’on aura une juste idée du mérite de ce Poëte.

1169. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 150-153

Au contraire, quand il s’agit de parler des Vivans, l’amour-propre s’éveille, les orages grondent, & les écueils se multiplient de tous côtés.

1170. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 489-492

De quelque côté enfin qu’on envisage Perrault, M.

1171. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Amédée Van Loo  » pp. 139-140

Est-ce que l’idée de ce tonneau percé par l’autre satyre ; ces jets de vin qui tombent dans la bouche de ses petits enfants étendus à terre sur la paille ; ces enfants gras et potelés ; cette femme qui se tient les côtés de rire de la manière dont son mari allaite ses enfants pendant son absence, ne vous plaît pas [?]

1172. (1856) Leçons de physiologie expérimentale appliquée à la médecine. Tome I

Voici un lapin sur lequel nous mettons à nu et nous coupons le filet nerveux du sympathique qui unit du côté gauche le ganglion cervical supérieur avec le ganglion cervical inférieur. […] Nous touchons avec la main les deux côtés de la face et les deux oreilles du lapin, et nous jugeons avec la plus grande évidence, par la simple sensation, que, loin d’être abaissée, la température s’est au contraire considérablement accrue à gauche, du côté où nous avons coupé le nerf sympathique. […] Cela fait, nous cherchons l’artère carotide du même côté, nous l’isolons du nerf vague, puis nous plaçons une ligature ; au-dessous de celle-ci nous pratiquons une ouverture pour extraire une certaine quantité de sang, et nous lions du côté du cœur. […] Voici ce que nous avons vu : 1° Sur un chien en pleine digestion et bien portant on retira de la veine jugulaire, du côté des capillaires, du sang veineux, dans lequel on constata la présence évidente du sucre, mais en petite quantité. […] Sur la même question on peut répondre oui ou non, et paraître avoir raison des deux côtés, quand on se place à des points de vue différents et incomplets.

1173. (1894) Les maîtres de l’histoire : Renan, Taine, Michelet pp. -312

Son style est peut-être le côté le plus original de son génie. […] Mais ce n’est là qu’un des côtés de sa discipline. […] De ce côté, l’idée de Dieu se confond avec celle de l’action. […] Saisset disait de son côté : « M.  […] Celui-ci, de son côté, ne goûta jamais le talent de Guizot.

1174. (1774) Correspondance générale

Il n’y en a aucun qui ne doive craindre de voir votre travail à côté du sien, mais il n’y en a aucun qui ne doive s’en tenir honoré. […] C’est un homme qui a pris la torche de vos mains, qui est entré fièrement dans leur édifice de paille, et qui a mis le feu de tous côtés. […] Vous connaissez ces bâtons mis les uns à côté des autres et qui forment les grands chemins. […] Chacun a son côté faible. […] Je vais méditer avec Sénèque, dont j’ai commencé la lecture, les grandes leçons de la vie et les pratiquer à côté d’une bonne amie.

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