in-8°. de plus de quatre cents pages, offrent différentes Pieces de Prose & de Vers, qui lui donnent le droit de figurer avantageusement parmi les personnes qu’une naissance illustre n’a point empêchées de cultiver les Lettres & de grossir le nombre des Auteurs.
Le nombre est dans l’art comme dans la science.
* Il n’est pas de brouillards, comme il n’est point d’algèbres, Qui résistent, au fond des nombres ou des cieux, À la fixité calme et profonde des yeux ; Je regardais ce mur d’abord confus et vague, Où la forme semblait flotter comme une vague, Où tout semblait vapeur, vertige, illusion ; Et, sous mon œil pensif, l’étrange vision Devenait moins brumeuse et plus claire, à mesure Que ma prunelle était moins troublée et plus sûre.
Les digressions sans nombre, quoique toujours agréables, le font perdre de vue.
Pourquoi, disoit Erasme, adorer tout dans Cicéron, jusqu’à ses défauts, ses longueurs, longueurs, ses digressions & ses répétitions sans nombre ; ses phrases emphatiques & compassées ; ses déclamations sublimes & ennuyeusement belles ; son égoïsme éternel ; cette abondance & cette stérilité de génie tout à la fois, qui lui fait confondre tous les genres dans lesquels il écrit ?
Cependant, parmi les avantages sans nombre que ce systême procuroit aux avocats, il n’y a peut-être qu’un seul tort réel qu’il leur fasse ; c’est qu’il refroidit l’imagination.
Si nous ne mettons pas Racine de ce nombre, c’est qu’il a un rival dans Virgile.
A Monsieur Naigeon9 Cet essai, que les mêmes, lectures multipliées ont porté successivement d’un très-petit nombre de pages à l’étendue de ce volume, est le fruit de mon travail, ou, pour mieux dire, de mon loisir pendant un des plus doux intervalles de ma vie.
Presque aucun tableau absolument mauvais ; plus de bons que de médiocres, et un grand nombre d’excellents.
Les hommes riches et ruinez par le jeu passent en nombre les gens robustes que les medecins ont rendus infirmes.
Ils ne sauraient être en trop grand nombre, s’ils sont agréables ; car, les goûts étant différents, on a à choisir. » Nisard lui reproche ces concessions : « Raison spécieuse, dit-il, et qui n’est pas d’un maître de l’art.
Mais nos appréciations diffèrent sur bon nombre de corrections de Chateaubriand.
… En ces douze mois qui viennent de s’écouler, non seulement les œuvres ont été rares, mais, dans ce petit nombre d’œuvres, aucun livre véritablement puissant et lumineux ne nous a splendidement vengés de la médiocrité des autres.
Elles ont presque toutes, beauté, force, hardiesse et adresse, — des scrupules médiocrement, quoiqu’il y ait eu dans le nombre (ne l’oublions pas) deux vertueuses et une sainte. […] Elle revint souper chez elle au logis avec cinq ou six personnes, du nombre desquelles était Pradon. […] Il a été publié de ses lettres ou dépêches durant ces années un assez grand nombre pour qu’on puisse se faire une idée nette du caractère et des qualités qu’il y montra.
On glanerait également chez Boileau le petit nombre de vers qui peuvent passer pour des traits de peinture naturelle ; on ne trouverait guère que l’Épître à M. de Lamoignon, dans laquelle s’aperçoivent ces noyers, souvent du passant insultés, accompagnés de quelques frais détails, encore plus ingénieux que champêtres. […] Il n’y a pas une moulure qui n’ait son nom. » Bernardin triompha de cette difficulté et de cette disette en introduisant, en insinuant dans le vocabulaire pittoresque un grand nombre de mots empruntés aux sciences, aux arts, à la navigation, à la botanique, etc., etc. ; il particularisa beaucoup plus que Rousseau en fait de nuance. […] Le roman de Paul et Virginie parut pour la première fois en 1788 comme un simple volume de plus à la suite ; mais on en fit, aussitôt après, des éditions à part, sans nombre.
Comment se fait-il que, dans l’intérieur même de l’Asie Mineure, jusqu’aux pieds du Taurus, les villages chrétiens soient mêlés aux villages turcs, de telle sorte que le voyageur a peine à savoir laquelle des deux populations domine l’autre en nombre, en autorité, en richesse, dans toutes ces parties de l’empire ? […] Il y a, en effet, dans l’empire plus de population non turque qu’il n’y a de population turque : il y a des Éthiopiens, des Cophtes, des Abyssins, des Égyptiens, des Arabes, des Bédouins, des Kurdes, des Syriens natifs, des Syriens grecs, des Juifs de Jérusalem et des Juifs de Samarie, des Mutualis, des Druses, des Maronites, des Insulaires, des Candiotes, des Cypriotes, des Arméniens, des Tartares, des Caucasiens, des Hymirètes, des Bulgares, des Serbes, des Albanais, des Grecs surtout en nombre considérable ; en tout, je crois, trente ou quarante races différentes d’origine, de mœurs, de sol, de religion, répandues çà et là dans toute la surface de l’empire. Mais aucune de ces races néanmoins, chrétienne ou non chrétienne, n’y existe en nombre assez prédominant pour y succéder à l’empire ottoman, si cet empire s’écroulait par une décomposition spontanée ou par la violence de l’Europe.
Ces formes diverses et successives de gouvernement ne sont ni absolument bonnes, ni absolument mauvaises en elles-mêmes : elles sont relativement bonnes ou mauvaises, selon qu’elles servent plus ou moins bien la souveraineté qu’elles sont chargées d’exprimer et de servir ; tout dépend de l’âge, du caractère, des mœurs, des habitudes, du nombre, du site, du climat, des limites, de la géographie même des peuples qui adoptent telle ou telle de ces formes de gouvernement. […] XVIII De ces lois promulguées par les gouvernements, expression diverse de la souveraineté de la nature, les unes sont purement réglementaires, accidentelles, circonstancielles, passagères comme les besoins, les temps, les intérêts fugitifs des nations ; les autres, et en très petit nombre, sont ce que l’on appelle organiques, c’est-à-dire résultantes de l’organisation même de l’homme, et nécessaires à l’homme en société, quelque gouvernement du reste qu’il ait adopté pour vivre en civilisation. […] Le père de famille veut ainsi conserver, malgré la loi, la souveraineté naturelle en l’exerçant encore après lui ; il veut perpétuer, autant qu’il est en lui, sa famille et son nom, en laissant dans les mains d’un chef de maison la maison, le domaine, la richesse relative de la royauté domestique, qui constate la suprématie de la famille dans la contrée, au lieu de distribuer entre un grand nombre des parcelles de fortune que la moindre catastrophe dissipe en poussière en tant de mains.
II Il y a deux sciences, continue le platonisme : l’une, qui vient par les sens, et qui est faible, étroite, fautive, subalterne comme les sens ; de ce genre sont les mathématiques elles-mêmes, qui ne définissent que des choses matérielles elles-mêmes comme les sens, espaces, étendues, nombres, etc. […] « Nous nous réunissons souvent un certain nombre de gens du même âge, selon l’ancien proverbe. […] La division du peuple en professions arbitraires et infranchissables ; La suppression de la propriété, seule responsabilité de l’homme rétribué héréditairement par son travail ; La communauté des biens, c’est-à-dire de la misère ; La communauté des femmes et des enfants, qui supprime du même coup les trois amours dont se perpétue l’espèce humaine : l’amour conjugal, l’amour maternel, l’amour filial, et toutes les vertus aussi humaines que divines qui émanent de ces trois sources d’amour ; L’impudeur, aussi flagrante que l’impudicité, dans cette gymnastique des femmes de tout âge s’exerçant nues devant le peuple à des luttes dégoûtantes d’obscénité ; Le meurtre des enfants mal conformés, punissant le tort de la nature par la mort de ses victimes ; La population maintenue, au moyen d’une loi révoltante, au même nombre par l’immolation des hommes nés en dépit de la loi ; Les arts, proscrits de cette démocratie des métiers, de peur que l’esprit ne se corrompe par ses plus belles manifestations intellectuelles ; Enfin, on ne sait quel gouvernement de vieillards, écoliers jusqu’à cinquante ans dans des gymnases de sophistes, et n’arrivant au gouvernement qu’à l’âge où les passions généreuses meurent généralement dans l’homme en même temps que les passions fougueuses, c’est-à-dire un gouvernement d’eunuques sur un troupeau de brutes esclaves : Voilà, encore une fois, ce délire d’un philosophe que l’on continue à appeler le divin Platon !
Un grand nombre d’œuvres notoires dérivent, actuellement encore, de Flaubert, des Goncourt et aussi de Zola. […] Il serait, enfin, aussi puéril qu’injuste de ne point mettre en valeur l’un des faits les plus significatifs que le roman français ait eu à enregistrer naguère dans ses annales : je songe à l’envahissement du genre, — sous la poussée du féminisme à la mode, — par un nombre toujours croissant de femmes écrivains. […] II Un grand nombre de romanciers ont donc été amenés à introduire un élément nouveau dans la vie des personnages qu’ils créaient pour animer leurs fictions.
Les insultes publiques qu’il essuya de moi sans nombre ne le rebutèrent pas. […] Leur nombre aussi bien que leur force lui défendaient la vie pratique et lui imposaient la vie littéraire. […] Le plus grand nombre, c’est-à-dire les sots, tiraient des soupirs de leurs talons, et avec des yeux égarés et secs louaient Monseigneur, mais toujours de la même louange, c’est-à-dire de bonté, et plaignaient le roi de la perte d’un si bon fils.
Il a été jusqu’au bout, devançant d’Holbach, devançant Stirner, devançant Nietzsche, et il a rangé la morale au nombre des préjugés. […] Il déporta, surtout à partir de prairial (1799), un nombre difficile à calculer de prêtres français. […] A défaut de la corporation congréganiste, il se formerait un grand nombre de monopoles privés désireux de conduire la jeunesse à leur gré. […] Je ne comprends pas du tout comment un certain nombre de publicistes, dont le dernier en date est M. […] En rayant de compte tous les bulletins des minorités, on éliminera donc toujours un certain nombre de gens d’élite.
L’étude dont il s’agit concerne Alexandre Dumas fils et Blaze de Bury et contient un certain nombre de lettres médites du fils Dumas dont l’une nous offre un éreintement en règle de Victor Hugo. […] Ces études attirèrent l’attention du grand public sur Baudelaire, en même temps que la Revue des Deux Mondes lui ouvrait ses portes en publiant un certain nombre de ses poèmes. […] Et c’est ainsi que je suis devenu, peu à peu, possesseur d’un assez grand nombre de ces coffrets de rencontre, sans grande valeur, certes, mais dont je goûte le charme pittoresque. […] D’année en année, en effet, diminue le nombre de ces jardins privés qui étaient une des grâces du vieux Paris et l’un des luxes favoris de la vie aisée d’autrefois. […] Elles forment, dites-vous assez plaisamment, « un corps vraiment respectable » sans que leur nombre vous ait paru répondre à ce que l’on s’imagine.
André Hallays, Édouard Schuré, Jacques Bainville, etc… Mais Gobineau continue à n’être apprécié que d’un petit nombre de curieux. […] Ces sentiments sont ceux de nombre de touristes libres-penseurs qui déchiffrent l’inscription commémorative de la place de la Seigneurie à Florence. […] Nombre d’aperçus ingénieux et piquants renouvellent ou égayent la matière, et de l’ensemble des jugements portés sur ces écrivains divers se dégage, en somme, une doctrine. […] Joannidès a donné le nombre de représentations obtenues jusqu’à nos jours, à la Comédie-Française, par les pièces de Molière, de Corneille, de Racine. […] Je sais qu’il y a nombre d’honnêtes gens que M.
Les grands sujets exposés à divers Salons sont au nombre de soixante-dix-sept. […] Le stéréoscope, qui donne en ronde bosse une image plane, est de ce nombre. […] Le nombre des tableaux qu’on peut créer ainsi est infini. […] Comment le père un a-t-il pu engendrer la dualité et s’est-il enfin métamorphosé en une population innombrable de nombres ? […] La totalité infinie des nombres doit-elle ou peut-elle se concentrer de nouveau dans l’unité originelle ?
« Lorsqu’un grand seigneur meurt, s’il a cent domestiques, son fils les garde, sans diminuer le nombre de ceux qu’il avait déjà dans sa maison. […] Ainsi, l’on ne se trompe pas de beaucoup si l’on estime à 7 sur 14, à la moitié du total le nombre des électeurs ruraux qui n’ont pas les premiers rudiments de l’instruction la plus élémentaire. […] Là, pendant trois jours, au nombre d’environ deux cents, ils causeront entre eux et avec leurs amis, ils s’assembleront plusieurs fois dans une grande salle pour écouter les candidats et les interroger. […] Il peut se faire que, dans le grand ennui de la vie de province, les questions ainsi présentées attirent et occupent ce nombre infini d’esprits qui parcourent le cercle vide du commérage. […] D’autres imaginent et expriment par des équations un espace qui, au lieu d’avoir trois dimensions comme le nôtre, en a quatre, cinq, six, ou un plus grand nombre.
Les prisons, le tread mill, les workhouses, les ragged schools, sont au nombre des principales originalités du pays. […] L’Angleterre moderne est néanmoins le pays de l’individualité par excellence, le pays où le bienfait de l’individualité s’est étendu au plus grand nombre d’hommes. […] Le nombre de nations qui sont arrivées à être en possession parfaite d’elles-mêmes, à présenter au monde une expression définitive de leur être intime, n’est pas grand. […] Les beaux visages d’hommes et de femmes s’y montraient en profusion, et nous vîmes mêlés à la foule un grand nombre d’habitants du quartier de l’Orgueil, qui étaient venus pour s’y faire complimenter et adorer. […] Cette oie est un des beaux exemples qu’on puisse citer des particularités grotesques qui ont été l’origine première d’un nombre infini de disputes.
Bien petit était le nombre des maisons groupées près de la chaussée ; le mouvement de la population ne s’était pas encore porté par là. […] Notre-Dame de Paris était l’objet de sa plus fervente admiration, il n’est pas nécessaire de le dire, et il en tira le motif d’un grand nombre de dessins et d’aquarelles d’un caractère étonnant et tout à fait neuf. […] Thiers, qui, dans son Salon de 1827, ne craint pas, à propos de la Barque du Dante, de placer Eugène Delacroix au nombre des grands maîtres, dut consoler l’artiste de bien des diatribes et des injustices. […] Delacroix n’était pas de ces peintres qui s’enferment à plaisir dans une étroite spécialité et ne représentent qu’un petit nombre d’objets toujours les mêmes. […] Les noms qu’on cite dans ces phrases où l’on veut résumer brièvement la valeur poétique de l’époque sont toujours les mêmes, et la pléiade n’a pas augmenté le nombre de ses étoiles.
Pourquoi n’admettrait-on pas que le style du jour connaît réellement plus de formes ; que la liberté que l’on a de traiter tous les sujets, a mis en circulation un plus grand nombre de vérités ; que les sciences ont donné plus de fermeté aux esprits et de précision aux idées ? […] Ce morceau très remarquable est tiré de la Théorie du pouvoir politique et religieux, ouvrage supprimé par le directoire, et dont il n’est échappé qu’un très petit nombre d’exemplaires. […] Cette manière de défigurer l’Évangile nous est venue des protestants, et nous n’avons pas observé qu’elle en a conduit un grand nombre au Socinianisme. […] C’est cet apôtre qui nous a transmis le plus grand nombre de ces préceptes en sentiments, qui sortaient, avec tant d’abondance, des entrailles de Jésus-Christ. […] Au reste, il y a dans cet ouvrage un assez grand nombre d’opinions que nous ne partageons pas avec l’auteur.
L’importance qu’on attache aux mots est en raison inverse de celle qu’on met aux choses, et du nombre de rapports vrais que l’esprit saisit. […] Est-ce que l’on a jamais un trop grand nombre de pierres de touche, de contre-épreuves et de vérifications ? […] il y a en effet aussi, en France, nombre de gens qui parlent faux. […] A part un petit nombre d’assez bons paysagistes et quelques peintres de portraits, le reste est au-dessous du médiocre, et pourrait faire beaucoup mieux sans faire bien. […] … Et ensuite mes ennemis, dont le nombre n’est pas petit, que diraient-ils s’ils savaient cela ?
Le problème de la banqueroute de la Science est un nombre. […] Bonald fut du petit nombre de ces héroïques diagnosticiens. […] Quand, à distance, on considère la période qui a suivi la Révolution, comment ne pas rester étonné du nombre prodigieux d’individus remarquables que Bonaparte a trouvés à son service ? […] Vous voyez ce que devient avec cette définition le droit du nombre. […] Quand un très grand nombre de personnes dans un pays pensent et disent qu’une réforme est nécessaire, cette réforme est bien près d’être accomplie.
Les passions de l’âme sont incalculables dans leur nombre et dans leur variété. […] Le nombre a été grand, en effet, des enthousiastes de Balzac. […] Ils placent leur auteur au nombre des meilleurs écrivains d’une langue. […] Le nombre des personnes que nous avons côtoyées, abordées, connues, est augmenté de tous les personnages de ce livre. […] L’ami du très grand nombre n’est point du tout leur fait.
De ce nombre était le célèbre orateur Crassus, qui voulut bien présider lui-même à l’éducation du jeune Cicéron et de son frère Quintus, leur choisit des maîtres et dirigea leurs études. […] En même temps il augmentait le nombre des conjurés, et faisait lever des troupes sous les ordres d’un certain Mallius. […] Toute la république étant réunie, et se confiant à un seul homme, les conjurés, malgré leur nombre, se trouvèrent hors de l’État, et furent désignés comme ennemis publics. […] Le plus grand nombre est adressé à lord Southampton. […] Milton avait eu la pensée de mettre en tragédies un grand nombre de traits de l’histoire sainte.
Au nombre des clients de Mendès se rangeaient, entre autres, Ephraïm Mikhaël et Pierre Quillard. […] Il est vrai que j’eus le plaisir d’entendre Forain, qui était au nombre des spectateurs, déclarer de sa voix mordante que cette Gardienne « n’était pas rien ». […] Heureusement qu’au nombre des convives figurait le plus souvent un neveu de M. et de Mme Amé : M. […] Sa prose est sans nombre et sans harmonie. […] Au nombre de ces amitiés, une des plus sincères et des plus effectives fut celle que lui témoigna Mme Bulteau.
Comme l’émotion, la verve, l’inspiration et tout ce qui y ressemble lui étaient choses complètement étrangères, il n’a pas su les voir en autrui ; il n’a rendu les armes de près ni de loin à cette puissance créatrice qui porte au premier rang un petit nombre d’hommes, et on pourrait le définir, au milieu de tous les éloges qu’il mérite pour l’originalité de ses vues, pour la variété et la gentillesse de ses œuvres, « celui qui n’a senti ni Homère ni Molière ». […] Telles sont quelques-unes des idées vraiment originales et à la Fontenelle, que Marivaux énonce avec autant de netteté que de hardiesse : à quoi il faut ajouter cette remarque très fine qu’il n’omettait pas, et qu’il aurait pu s’appliquer à lui-même et à ses amis, à savoir que le goût d’une époque n’est pas toujours en raison du nombre des idées qui y circulent ou qui y fermentent, et qu’il y a des temps où la critique et le goût peuvent s’altérer ou disparaître, « pendant que le fonds de l’esprit humain va toujours croissant parmi les hommes ».
En écrivant ce premier détail de famille, il attachait une certaine idée au chiffre de quatre ; il croit avoir eu plusieurs exemples de ce qu’il appelle les rapports quaternaires, qui ont eu de l’importance pour lui et qui ont marqué dans sa vie d’intelligence : il avait ainsi sa théorie particulière et sa religion des nombres. […] Quand on a dit de Saint-Martin qu’il était spiritualiste, on n’a pas dit assez ; il était de la race du petit nombre de ceux qui sont nés pour les choses divines ; en des temps plus soumis, il eût marché dans les voies de l’auteur de l’Imitation.
Si je pouvais citer un plus grand nombre de ses jugements, je ne les donnerais pas comme vrais, mais comme siens, et à ce titre presque toujours remarquables. […] Dix-huit mois avant sa mort, d’Argenson, qui mourut à soixante-deux ans et qui était encore plein de santé et de verdeur, se promettait une longue vieillesse : il se la prédisait sous une forme indirecte dans un portrait intitulé Goûts d’un vieux philosophe, et qui est de juin ou juillet 1755 : Le vieux Damon m’a dit avoir conservé ses goûts sans passions en plus grand nombre et le plus longtemps qu’il avait pu.
Poirson, l’un de nos anciens maîtres, l’un des premiers et des plus utiles fondateurs de l'enseignement de l’histoire dans nos collèges, qui a dirigé pendant nombre d’années le lycée Charlemagne et l’a maintenu avec éclat à la tête des concours universitaires, M. […] Il demanda à ses alliés protestants, Suisses, Allemands, Anglais, Hollandais, des auxiliaires en nombre.
Nos marches et contremarches sur ce vaste échiquier de neige et de cadavres, nos pertes, nos agonies, nos privations sans nombre, l’héroïsme de nos soldats ! […] Dès les premiers jours, dans une abbaye où l’on s’arrête et où se trouvent entassés un grand nombre de blessés et de malades, il entre avec quelques officiers du 18e pour y chercher les siens : Je les fis mettre sur les voitures des cantinières : ils périrent tous avant d’arriver à Smolensk.
Réduit souvent par sa faute à de tristes extrémités et amené, bien que jeune, à songer à sa dernière heure, Villon suppose qu’il fait son testament (il y en a deux de lui, le grand et le petit, sans compter un codicille), et dans cette supposition il lègue à ses amis tout ce qu’un pauvre diable qui n’a pas un sou vaillant peut donner ; parmi ses legs, il y a bon nombre de lays ou de ballades, et il a dû penser au jeu de mots : C’est à un poète une idée singulièrement originale et touchante, nous dit d’abord M. […] Campaux (un peu plus sérieux et plus ému que nous sur le compte de Villon), il voulut faire ses adieux au monde qu’il quittait, et laisser de lui un souvenir, d’abord à celle qui était la cause de son départ, et que, par un reste d’espoir si naturel aux malheureux, il ne désespérait peut-être pas de toucher par l’expression de sa douleur si navrante et si résignée ; ensuite à son maître Guillaume de Villon, auquel il devait tant, ainsi qu’au petit nombre d’amis qui lui étaient restés fidèles ; enfin aux nombreux compagnons qui n’avaient pas épargné sans doute les railleries à sa disgrâce, et sur lesquels il était bien aise de prendre sa revanche.
L’empereur chercha à lui faire comprendre alors que, s’il y avait un pareil nombre de ses pages qui eussent cherché à s’emparer de lui, il lui aurait bien fallu prendre la fuite : il répliqua tout en colère, au milieu des éclats d’admiration et de rire de l’empereur et des personnes qui étaient présentes, que lui jamais ne se serait enfui. » Je doute que ce trait d’obstination d’un Charles le Téméraire en herbe ait causé autant d’admiration à l’empereur qu’on le dit. […] Le dimanche soir, dans la nuit du 18 au 19 janvier, il se rendit avec quelques-uns de ses ministres et un petit nombre d’hommes de sa garde dans la chambre de don Carlos, qu’on trouva endormi.
La seconde moitié du volume, sous ce titre, Maurice peint par lui-même, renferme nombre de pièces inédites, de lettres qui se rapportent à une date plus ancienne, et aussi l’on y trouve le fragment autobiographique qui n’avait été donné que par extraits, en allemand d’abord, mais qui est écrit en français. […] Je vous prie de faire dire M. de Schulenburg, qui a été un de mes maîtres, que j’ai fait les deux mêmes attaques qu’il a faites en 1709 et où j’ai assisté sous ses ordres, et que j’ai fait tout comme je l’ai vu faire. » Et dans une autre lettre du 25 juin : « La citadelle de Tournai s’est rendue le 19, et la garnison en est sortie hier au nombre de 5,000 hommes : c’est un rude morceau.
Le roi cependant aimait sa belle-fille ; il l’aimait « autant et plus peut-être que ses propres enfants » ; il l’appelait familièrement de son petit nom de Pépa ; à ses premières couches, il se montra le père le plus affectueux et le plus tendre : « Le roi lui a constamment tenu la main pendant le travail, et l’on peut dire qu’elle est accouchée entre ses bras ; aussi en suait-il à grosses gouttes. » Mais que de difficultés et d’intrigues dans cette Cour partagée et divisée : la reine, Mesdames, Mme de Pompadour, et alentour, et au-dessous, des tourbillons d’ambitions sans nombre, tous se jalousant, se haïssant, et cherchant à s’emparer de cette puissance nouvelle qui entrait en scène ! […] Villars avant Denain, durant les difficiles et méritoires campagnes de Flandre, était perpétuellement dénoncé à Versailles par des officiers de son armée, et chaque courrier du quartier général apportait de leur part contre lui et contre ses opérations des critiques et des objections sans nombre qui appelaient la méfiance et semaient l’alarme.
Il s’agissait pour le maréchal Soult, arrivé des premiers avec ses forces sur le plateau d’Austerlitz, de s’éclairer au loin sur sa droite, afin de s’assurer que les corps d’armée venus d’Italie sous les archiducs ne menaçaient pas le flanc de l’armée française et ne cherchaient pas à se réunir par la Hongrie avec le gros des Austro-Russes, On serait surpris de savoir avec quel petit nombre, avec quel chiffre réduit de sabres, mais d’autant plus mobiles, tous confiants, dociles à sa voix et aussi intelligents qu’impétueux, Franceschi s’acquitta de cette mission délicate et hardie. […] Toujours alerte, infatigable, se montrer partout, paraître et disparaître, se diviser, se rejoindre, se multiplier comme par enchantement ; à la tête d’une vaillante élite, simuler le nombre, décupler le chiffre par la qualité et la vélocité ; en couvrant les siens, en les éclairant, tromper l’ennemi, lui donner le change, lui faire craindre un piège, lui faire croire qu’on est appuyé ; dans les retraites profiter des moindres replis, d’un ruisseau, d’un mur, du moindre obstacle, pour le chicaner, pour le retarder, « pour l’obliger à mettre trois ou quatre heures à faire une lieue de chemin » ; victorieux, le soir ou le lendemain des grandes journées, fondre et donner sans répit, à bride abattue, s’imposer à force d’assurance, et avec une poignée de braves ramasser des colonnes entières d’infanterie, les ramener prisonnières ; à chaque instant, à nouveaux frais, sur un échiquier nouveau, proportionner son jeu à l’action voulue, y faire des prodiges de coup d’œil, d’adresse, de tactique non moins que d’élan et d’intrépidité : — si tel est le rôle d’un parfait officier de cavalerie légère, nul n’y surpassa Franceschi.
On serait trop tenté vraiment, à voir le détail d’une telle vie, et quel mal infini eut de tout temps à se soutenir et à subsister cette famille d’élite et d’honneur, ce groupe rare d’êtres distingués et charmants, comptant des amitiés et, ce semble, des protections sans nombre, chéris et estimés de tous, on serait tenté de s’en prendre à notre civilisation si vantée, à notre société même, à rougir pour elle ; et surtout si l’on y joint par la pensée le cortège naturel de Mme Valmore, cette quantité prodigieuse de femmes dans la même situation et « ne sachant où poser leur existence », courageuses, intelligentes et sans pain, « toutes ces chères infortunées » qui, par instinct et comme par un avertissement secret, accouraient à elle, qu’elle ne savait comment secourir, et avec qui elle était toujours prête à partager le peu qui ne lui suffisait pas à elle-même ! […] J’avais songé, par une sorte de compensation bien due, à réunir d’autre part autour d’elle quelques-uns des noms dont elle eut le plus à se louer, bon nombre des êtres bienfaisants et secourables qu’elle avait rencontrés sur sa route, et qui lui avaient été une consolation, une douceur et un réconfort au milieu de ses maux ; — et M.
Depuis ce moment, la poésie française du xvie siècle n’a cessé d’être en honneur et en faveur auprès d’un nombre croissant d’esprits cultivés. […] Philippe Tamizey de Larroque, en a tiré les Vies des Poètes gascons au nombre de six (1866).
Là où il présume un peu trop, c’est de croire toujours qu’on traite les langues à volonté ; que l’on peut, par exemple, leur conférer artificiellement des pieds et des nombres. […] Ce qui est certain, c’est que, s’il était « sergent de bande en notre langue françoise », comme il dit, il est nombre de ces poètes mal équipés et mal armés qu’il mettrait d’emblée à la réforme.
Le rôle de simple narrateur nous va mieux, et ne mène pas moins directement à notre but, qui est de faire apprécier d’un plus grand nombre notre célèbre contemporain. […] Autour de Hugo, et dans l’abandon d’une intimité charmante, il s’en était formé un très-petit nombre de nouveaux ; deux ou trois des anciens s’étaient rapprochés ; on devisait les soirs ensemble, on se laissait aller à l’illusion flatteuse qui n’était, après tout, qu’un vœu ; on comptait sur un âge meilleur qu’on se figurait facile et prochain.
En effet, un grand nombre des vrais précédents de l’époque et du goût Louis XIII en littérature sont aux iiie et ive siècles de la Gaule romaine, comme les précédents naturels du goût et du genre Louis XIV sont plutôt à l’époque d’Auguste. […] L’abbé Prévost, dans le vingtième nombre du Pour et Contre, adressa aux auteurs sur leur premier volume, parmi de vrais éloges, assez de critiques qui lui attirèrent une réponse dans la préface du second tome : « C’est une plume agréable, disait-on, qui cherche à badiner… S’étant familiarisé avec le brillant, le nouveau, le magnifique, il voudrait ne voir paraître de livres que dans le même goût. » L’abbé Prévost leur reprochait, en effet, d’une manière assez peu indirecte, le manque d’agrément, de choix et de proportion dans la série des auteurs.
Quelqu’un a trouvé l’autre jour très-spirituellement que les journaux sont nos Iliades, et qui ont des myriades d’Homères ; en remontant toutefois, le nombre des Homères se simplifie. […] Que n’y ai-je pas retrouvé dans le petit nombre d’années que j’en ai parcourues !
Pour nous, dans le petit nombre d’idées que nous essaierons d’avancer sur Corneille, nous confessons devoir beaucoup au travail de son biographe ; c’est bien souvent la lecture de son livre qui nous les a suggérées. […] Il suffit donc d’un encouragement et d’une libéralité de Fouquet, pour le rentraîner sur la scène où il demeura vingt années encore, jusqu’en 1674, déclinant de jour en jour au milieu de mécomptes sans nombre et de cruelles amertumes.
Un petit nombre d’hommes en haillons et de femmes salariées suivaient les roues en couvrant les condamnés d’imprécations et de huées. […] De ce nombre étaient mesdames de Sénozan, de Montmorency, de Canisy, de Montmorin, le fils de madame de Montmorin, âgé de dix-huit ans, M. de Loménie, ancien ministre de la guerre, et un vieux courtisan de Versailles, le comte de Sourdeval.
Je ne le comparais à aucun autre écrivain de son temps ; c’était la nature qui l’avait fait ce qu’il était, et les misérables écrivains du métier, à l’exception d’un petit nombre qu’on appelait les écrivains ou les poëtes de l’empire, avaient beau s’insurger et bourdonner leur ironie contre lui comme des mouches malfaisantes, il ne daignait point les écraser de son courroux. […] Vous calculeriez plutôt le nombre des vagues que la mer roule dans une tempête. » M.
Les cardinaux chargés d’examiner son livre se partageaient en nombre égal pour et contre. […] Dans un grand nombre de villes et de provinces, des séditions étonnèrent ce règne, qui trouvait tout prosterné devant lui.
Le public fut surpris d’abord de la vigueur et de l’insistance de ses attaques, et nombre de gens le prirent pour un médisant forcené : Montausier mit vingt ans à lui pardonner. […] Boileau définit un certain nombre de genres fixes, où la couleur, l’impression peuvent varier, non le mètre ; il énonce minutieusement les règles du sonnet, pour qui il semble avoir la dévotion d’un précieux, ou d’un Parnassien.
Ce sont des histoires suivies, mais qui s’enrichissent en traversant un esprit très conscient et muni d’un grand nombre de souvenirs et de connaissances. […] Ceux qui conservent ce don sont le très petit nombre, et ce sont eux les poètes, et ce sont eux les vrais philosophes.
Bourget pour avoir tendu à dénaturer ainsi le caractère du roman, il serait injuste néanmoins de ne pas lui savoir tenir compte de cette circonstance, qu’il a su faire qu’on en prit son parti, à son égard, non sans plaisir ; sans compter qu’il n’aurait pas trouvé différemment l’occasion de ces formules, dont on doit dire que le nombre est grand, parmi elles, qui pourrait servir à un recueil de pensées détachées d’une saveur unique. […] France aime redire qu’elle est toute personnelle et référente à chacun, et laquelle est des cabotins et des reîtres, de cette morale qui est l’intelligence facultative du mal et la science du présentable ; il ne s’agit pas d’elle, qui pourrait être également la somme des préjugés communs aux neuf dixièmes des hommes, et dont, d’ailleurs, un bon nombre se prélassent, comme déifiés dans les augustes écrins juridiques.
Les plus âgés, après une année de résistance, se décidèrent enfin à ne jeter qu’un nombre de cailloux fixé, avec promesse de n’atteindre personne. […] Songez à Sfax, à cette poignée de braves jetés sur une plage de boue et de feu ; partout les ruses cachées du désespoir, les embûches du fanatisme, et, au milieu de cet enfer, un nombre imperceptible de soldats, de marins, courant où les mène la voix de leurs chefs, car le chef, est pour eux la patrie, le devoir.
Au xvie siècle, au xve , bien des livres n’étaient que manuscrits, et par conséquent rares, chers, à la portée seulement du petit nombre. […] Chaque savant personnage que rencontrait le jeune homme sur son chemin (et l’Académie de Caen en réunissait alors un grand nombre) lui devenait ainsi un nouvel instigateur d’étude ; il absorbait avidement chaque source vive qui lui était offerte, et, toujours altéré, il en demandait encore.
Son art, son adresse et son triomphe, ç’a été de toucher si bien les cordes chères au grand nombre, qu’il a ainsi enlevé son monde (le malin qu’il est), et qu’il n’y a plus eu de public distinct en face de lui, mais un seul chorus à la ronde. […] Des quelques chansons composées et publiées par lui depuis février 1848, il n’y a rien à dire, sinon qu’elles n’offrent qu’un petit nombre de traits heureux, et qu’elles sont en général pénibles, rocailleuses et dures.
Les scènes de comédie sont sans nombre chez Gil Blas, et elles ne laissent pas trop le temps de s’apercevoir de ce que peuvent avoir de commun ou d’ennuyeux certains épisodes, certaines nouvelles sentimentales que l’auteur a insérées çà et là pour grossir ses volumes, et qu’il a imitées on ne sait d’où. […] En dernier lieu, et pendant un grand nombre d’années, Lesage habita une petite maison au haut du faubourg Saint-Jacques.
Cependant, si nous nous reportons à la date des derniers mois de 89, nous trouvons Mirabeau bouillonnant d’impatience, de « cette impatience du talent, de la force et du courage », souffrant de son inaction et de son inutilité réelle au milieu de ses travaux sans nombre et de ses succès retentissants, jugeant admirablement cette cour et cette race royale qu’il voudrait servir et réconcilier avec la cause de la Révolution : Il n’y a qu’une chose de claire, écrivait-il (29 décembre 1789), c’est qu’ils voudraient bien trouver, pour s’en servir, des êtres amphibies qui, avec le talent d’un homme, eussent l’âme d’un laquais. […] On admire, en le lisant, à quel point il est homme à idées et à ressources ; il en a plutôt un trop grand nombre ; et si, au lieu de conseiller, il était mis en mesure d’agir, il aurait certainement à choisir et à élaguer.
La famille du comte de Maistre s’est décidée à publier un grand nombre de ses Lettres avec quelques Opuscules restés en portefeuille. […] Et se redressant avec la conscience de sa force devant ces hommes de routine, leur montrant qu’il y a eu en ce monde plus d’affaires encore perdues par le trop de finesse que par l’imprudence ; que, s’il y avait imprudence dans le cas présent, elle n’eût été que pour lui seul, et que son idée d’ailleurs avait été approuvée à l’avance par un petit nombre d’hommes sages qu’il avait consultés : Or, permettez-moi de vous le dire, monsieur le chevalier, lorsqu’une idée née dans une tête saine qui surmonte un cœur droit a de plus été examinée attentivement et approuvée par quatre ou cinq hommes de poids, elle ne saurait plus être absurde ni condamnable ; elle peut être simplement désapprouvée, mais c’est bien différent.
La postérité, de plus en plus, me paraît ressembler à un voyageur pressé qui fait sa malle, et qui ne peut y faire entrer qu’un petit nombre de volumes choisis. […] Il serait injuste de renfermer tout Marmontel (hors des Mémoires) dans ses articles de critique, et de n’y pas joindre, dans un genre tout différent, un très petit nombre de Contes moraux où il fait preuve d’invention et d’une spirituelle analyse.
» — Le Discours de Rivarol, qui obtint le prix, a de l’éclat, de l’élévation, nombre d’aperçus justes et fins exprimés en images heureuses. […] Tout le règne actuel peut se réduire à quinze ans de faiblesse et à un jour de force mal employée. » Dans tout le cours de ce Journal, Rivarol se dessine avec énergie, éclat, indépendance, et comme un de ces écrivains (et ils sont en petit nombre) « que l’événement n’a point corrompus. » Dès les premiers numéros du Journal et dans l’intervalle du 14 Juillet au retour de M.
Je suppose, pour ne pas être injuste, qu’on a présent à l’esprit Le Siècle de Louis XIV, l’Histoire de Charles XII, ce qu’il y a d’inspiration chevaleresque dans la tragédie de Tancrède, l’Épître à Horace, Les Tu et les Vous, Le Mondain, Les Systèmes, les jolies stances : Si vous voulez que j’aime encore… ; je suppose qu’on a relu, il n’y a pas longtemps, bon nombre de ces jugements littéraires exquis et naturels, rapides et définitifs, qui sont partout semés dans la correspondance de Voltaire et dans toutes ses œuvres, et, bien assuré alors qu’il ne saurait y avoir d’incertitude sur l’admiration si due au plus vif esprit et au plus merveilleux talent, je serai moins embarrassé à parler de l’homme et à le montrer dans ses misères. […] C’est un original unique, qui produit un grand nombre de faibles copistes ».
Mercredi 4 mai C’est bien restreint le nombre des femmes, qui ne méritent pas d’être enfermées dans une maison de fous. […] Puis alors jusqu’à onze heures, ce morceau repris, raturé, rapetassé, amendé, corrigé, et enfumé d’un nombre infini de cigarettes.
Érasme, Bayle, Scaliger, Saint-Évremond, Voltaire, bon nombre de Pères de l’Église, des familles entières de philosophes, l’École d’Alexandrie en masse, Cicéron, Horace, Lucien, Plutarque, Josèphe, Dion Chrysostome, Denys d’Halicarnasse, Philostrate, Métrodore de Lampsaque, Platon, Pythagore, ont rudement critiqué Homère. […] Prométhée et Hamlet sont au nombre de ces œuvres plus qu’humaines.
C’est ici le lieu de mettre sous les yeux du lecteur un certain nombre de passages tirés de la correspondance de Voltaire, qui prouvent que je n’ai pas trop hasardé, lorsque j’ai dit qu’il haïssait secrètement les sophistes. […] On a imaginé que la nature agit toujours par le chemin le plus court, qu’elle emploie le moins de force et la plus grande économie possible : mais que répondraient les partisans de cette opinion, à ceux qui leur feraient voir que nos bras exercent une force de près de cinquante livres pour lever un poids d’une seule livre ; que le cœur en exerce une immense pour exprimer une goutte de sang ; qu’une carpe fait des milliers d’œufs pour produire une ou deux carpes ; qu’un chêne donne un nombre innombrable de glands, qui souvent ne font pas naître un seul chêne ?
Ce n’est qu’un long tems, une longue pratique, un travail opiniâtre, le concours d’un grand nombre d’hommes successivement appliqués qui amènent ces qualités qui ne sont pas du génie, qui l’enchaînent au contraire, et qui tendent plutôt à éteindre qu’à irriter, allumer la verve. […] J’observai qu’à la plaine des sablons, un jour de revue, que la curiosité badaude y rassemble cinquante mille hommes, le nombre des masses y seroient infinis en comparaison des grouppes ; qu’il en seroit de même à l’église, le jour de pâques ; à la promenade, une belle soirée d’été ; au spectacle, un jour de première représentation ; dans les rues, un jour de réjouissance publique ; même au bal de l’opéra, un jour de lundi gras ; et que pour faire naître des grouppes dans ces nombreuses assemblées ; il fallait supposer quelque événement subit qui les menaçât.
C’est nature et nature seule qui dicte la véritable harmonie d’une période entière, d’un certain nombre de vers. […] J’en appelle au petit nombre de ceux qui ont éprouvé ce supplice.
L’harmonie de la langue française est une certaine délicatesse de sons, un nombre convenu. […] Il y a, n’en doutons point, dans la langue libre, c’est-à-dire dans la prose française, une langue moyenne qui n’est pas dépourvue de nombre, et qui embrasse une plus grande partie de la langue poétique française ; mais ni la prose ni la versification ne peuvent pleinement satisfaire, dans notre langue, le génie de la poésie.
, y avait écrit cette petite-ci : « On a cru possible de jeter à la suite du Joseph Delorme quelques pièces qui en rappellent le ton, et qui ne pouvaient trouver place que là. » Seulement le nombre des pièces en question, qui ne sont qu’une vingtaine dans l’édition de 1886, dépassent de beaucoup la soixantaine dans l’édition d’aujourd’hui, et la Critique, pour être juste, doit tenir compte de ce nombre de pièces où l’accent diminué, gâté, affadi, mais l’accent autrefois profond et fiévreux du Joseph Delorme, est cependant sensible encore.
Voyez s’il y a beaucoup de poèmes dans la littérature moderne qui commencent avec ce nombre, cette vigueur de mouvement et cette majesté ! […] Cet esprit qui ne biaise jamais, ce poète de résolution, cet héroïque qui n’a peur de rien, — qui n’eut pas peur un jour, dans une nation rieuse, de mettre en vers flamboyants, sonores et magnifiques de mouvement, de nombre et d’harmonie, les tableaux grotesques du petit père André, sachant et très-sûr qu’où le poète met sa griffe la marque reste et reste seule sur le ridicule effacé, lui, le poète des Crâneries, qui en fera une tant qu’il aura le crâne au-dessus des épaules, me laisse indécis sur cette poésie dont il nous donne aujourd’hui un échantillon si étrange, sur la poésie qu’après celles des Colifichets il rêve peut-être, et dans laquelle il est bien capable de se jeter à corps perdu demain !
Les victoires de ce genre ont paru, ces temps derniers, augmenter en nombre. […] Je sais combien est infime le nombre des rachetés.
Or, une multitude aussi grande qu’on voudra d’images visuelles peut être donnée tout d’un coup, en panorama ; à plus forte raison tiendra-t-elle dans la succession d’un petit nombre d’instants. […] Il faudrait parler Ici de ces tendances réprimées auxquelles l’école de Freud a consacré un si grand nombre d’études.
L’ancienne Académie française qui compta toujours un si grand nombre d’abbés, d’évêques, de cardinaux, la fleur du clergé séculier, n’aurait jamais songé à choisir un religieux proprement dit, un homme voué à la retraite, enchaîné par des vœux étroits, eut-il été un foudre d’éloquence.
Victorin Fabre avait des qualités de jeune homme, et supérieures à celles que cet âge présente d’ordinaire : il avait la générosité de la jeunesse, il y joignait un esprit grave, une application constante, une faculté d’analyse et d’examen qui, dans l’expression, savait se revêtir de nombre et d’un certain éclat.
Mais l’idée suprême qui le domine et de laquelle il ne s’écarte jamais, est celle de la toute-puissance d’action qui réside dans la volonté une fois déclarée, dans les passions une fois émues du grand nombre, dans la force des choses qui a ses effets en dépit de tous les obstacles et dont il a été suffisamment parlé ailleurs.
Le style, qui frappe et enlève le grand nombre des lecteurs, lui a surtout manqué ; et, chez elle, la pensée, souvent belle et vraie, n’a presque jamais pu se dégager de ses voiles.
Il prête d’admirables cantiques à ce petit nombre d’âmes secrètes et incorruptibles qui ont gardé dans toute sa pureté la foi des anciens jours ; mais il n’exprime pas tout ce qu’il y a d’inquiet et de remuant dans les esprits et dans les cœurs de ce siècle, même les plus sincères, même les plus affamés de croyances.
Il se trompe lorsqu’il dit en sa préface que ses vers ne s’adressent qu’à un petit nombre.
On retomberait vite dans l’exploitation de l’homme par l’homme, dans les mille abus criants et désastreux qui sont en tout temps possibles et même inévitables dès qu’on cesse de se prémunir : la dignité manquerait au grand nombre comme le bien-être.
Au milieu de ces conseils énergiques et simples donnés à ses compatriotes, il y a bon nombre de sévères paroles qui tombent de la bouche du poète sur l’étranger, sur nous autres Français aussi, accoutumés à plus de louanges.
Nombre d’idées et d’objets étaient pour la première fois désignés ou définis en français : il a fallu trouver et créer des mots.
Outre les savants, nul ne se fait faute de prendre des mots à sa fantaisie : le faux principe de Ronsard que la perfection d’une langue est en proportion du nombre de ses mots, abuse tout le monde, et par dévouement à la langue nationale, on en vient à perdre tout respect de son génie et de sa pureté.
René Ghil, ce genre de littérature ne peut séduire que de rares adolescents dépourvus de sens vital et un nombre plus restreint encore de jeunes femmes oisives, mais il ne correspond en aucune façon à la totalité des aspirations actuelles.
Il me semble que je puis ici parler de moi-même sans manquer à la modestie, puisque mon cas est évidemment celui du plus grand nombre de mes chers concitoyens.
Son émotion est trop générale, n’est pas contenue dans les limites d’une sensibilité ethnique ; elle ne s’exprime pas selon des nombres certains.
Il nous a transmis dans ce livre un grand nombre de renseignements intéressants, dont plusieurs sont utilisés dans l’aperçu historique que nous traçons.
Quoique les productions sans nombre que nos théâtres voient éclore chaque année, n’offrent pas, en général, les conditions d’une longue durée, qui sait pourtant si les éléments comiques qu’elles renferment sont destinés à périr à jamais ?
Il a instamment prié le mauvais plaisant d’apprendre que tous les journalistes, indistinctement, sont des soleils d’urbanité, de savoir et de bonne foi, et de ne pas lui faire l’injure de croire qu’il fût du nombre de ces citoyens ingrats, toujours prêts à adresser aux dictateurs du goût et du génie ce méchant vers d’un vieux poëte : Tenez-vous dans vos peaux et ne jugez personne ; que pour lui, enfin, il était loin de penser que la peau du lion ne fût pas la peau véritable de ces populaires seigneurs.
C’est le passage de l’unité religieuse et politique à la liberté de conscience et de cité, de l’orthodoxie au schisme, de la discipline à l’examen, de la grande synthèse sacerdotale qui a fait le moyen-âge à l’analyse philosophique qui va le dissoudre ; c’est tout cela ; et c’est aussi le tournant, magnifique et éblouissant de perspectives sans nombre, de l’art gothique à l’art classique.
Il y a des esprits, et dans le nombre de fort élevés, qui disent que la poésie est morte, que l’art est impossible.
On croit voir, dans le nombre de ses partisans & de ses ennemis, deux armées qui se mêlent.
Sans doute Haller, Sœmmering, et avant eux Willis, avaient abordé déjà ces difficiles recherches ; mais Gall, par ses sérieuses découvertes aussi bien que par son aventureux système, leur a donné un puissant élan, et depuis cette époque un très-grand nombre de recherches importantes ont été faites dans cette voie.
Par exemple, si je récite la série des nombres, ou l’alphabet, si je repasse dans ma mémoire les notes de la gamme ou les couleurs du spectre, les phénomènes ne se déroulent dans mon imagination que dans un ordre unilatéral et sans aucune rétrogradation.
La Fédération Régionaliste Française, si elle n’a encore réalisé qu’une faible partie de son vaste programme, a du moins préparé un terrain d’entente entre un grand nombre de jeunes écrivains et cela seul lui eut mérité déjà d’être signalée ici.
Ces deux petits faits mis ainsi à côté l’un de l’autre, racontés dans le même nombre de vers et dans la même mesure, font un effet très-piquant.
À voir le manuscrit régulier, d’une écriture un peu féminine et sans trop de ratures, il est à présumer que deux ou trois nuits suffirent au travailleur laborieux qui s’attela à la besogne, et en quelques heures, arrosées de café, put livrer un certain nombre de feuillets.
. : production immortelle, malgré un grand nombre d’erreurs, écrite d’un style enchanteur, & d’autant plus admirable, que les matieres qu’il traitoit sont plus séches.
Plus vous multiplierez le nombre idéal de vos plans, plus vous serez corrects et vrais ; et ne craignez pas d’être froids par une condition de plus ou de moins ajoutée à votre technique.
Le nombre des personnages rassemblés dans un assez petit espace est fort grand ; cependant ils y sont sans confusion, car ce maître excelle surtout à ordonner sa scène.
Là du moins il n’y a d’inégalité que celle qu’il a plu à la nature de mettre entre ses enfans ; et les forêts ne retentissent pas de cette variété de plaintes, que des maux sans nombre arrachent à l’homme dans ce bienheureux état de société. — Mais quoi !
Si nonobstant la suppression de ces deux arts, Porphyre ne laisse pas de compter cinq arts musicaux, au lieu qu’il ne devroit plus après ce retranchement n’en compter que quatre ; c’est qu’il met au nombre de ces arts, l’art metrique dont il n’est pas fait mention dans Aristides.
Le monde, ce vieux conte répété (non pas deux fois, le nombre exigé pour que le plus beau conte soit ennuyeux, a dit Shakespeare), l’a été cent et le sera mille.
Non seulement on est étonné, si on y regarde, de la rareté des grandes publications dans lesquelles le talent et l’ordre des travaux éclatent, mais on est presque stupéfait de voir combien reste au-dessous du compte fait à l’avance par l’imagination le nombre des livres quelconques qui s’impriment.
Trop de panégyriques ressemblent à ces statues qu’on élevait dans Rome aux empereurs, et dont le plus grand nombre était brisé, dès que l’empereur n’était plus.
L’un est l’esprit de chapelle, qui donne l’habitude d’écrire pour un petit nombre d’initiés et de se contenter de peu. […] Saleilles, a fait récemment un traité sur l’Individualisation de la peine où il conteste que les mêmes crimes veuillent toujours la même répression : il aurait pu à juste titre mettre le P. de Rhodez au nombre de ses autorités. […] Tous les systèmes, toutes les doctrines d’un temps qui en a vu naître et mourir un si grand nombre y sont rapportés avec une diligence, une précision merveilleuses. […] Or, dans un récent volume où il a réuni un certain nombre d’essais, je trouve au sommaire des mentions telles que l’Idée de l’Etat ou Organisme et Société : et ce sont les titres de livres dont les auteurs, M. […] Et l’on ne sait plus le nombre de toutes les dames et des messieurs que cette petite fille a surpris dans d’équivoques postures.
On a fort cherché depuis quelque temps à relever des erreurs de fait dans les Mémoires de Saint-Simon, et l’on n’a pas eu de peine à en rassembler un certain nombre. […] Pour le reste la paresse même : peu de promenades sans grande nécessité ; du jeu, de la conversation avec ses familiers, et tous les soirs un souper avec un très petit nombre, presque toujours le même, et si on étoit voisin de quelque ville, on avoit soin que le sexe y fût agréablement mêlé. […] Membre du Conseil de régence, il est devenu un des personnages du gouvernement, et bien que rarement ses avis prévalent, il est continuellement admis à les donner et ne s’en fait pas faute ; on a des entretiens sans nombre où la matière déborde sous sa plume comme elle abondait sur ses lèvres ; l’intérêt, qui se retrouve toujours dans de certaines scènes et dans d’admirables portraits des acteurs y languit par trop de plénitude et de regorgement.
Genève est le pays qui a envoyé et comme prêté au monde le plus d’esprits distingués, sérieux et influents : De Lolme à l’Angleterre, Le Fort à la Russie, Necker à la France, Jean-Jacques à tout un siècle, et Tronchin, Étienne Dumont, et tant d’autres, en même temps qu’elle en a recueilli et fixé chez elle un grand nombre d’éminents de toutes les contrées aux divers temps. […] Obligé par métier de rester un grand nombre d’heures chaque jour dans une classe peuplée de nombreux garçons, M. […] quelle somme de jours calmes et riants à retrancher du nombre des jours tristes, inquiets ou ingratement occupés !
Ce fut probablement, nous dit-on, la petite ville de Saint-Paul qui lui donna naissance ; depuis nombre d’années, la famille des Parny a été connue à Bourbon pour habiter ce quartier, et il est à présumer que c’est de ce centre que, par la suite, elle a rayonné sur les divers autres quartiers de l’île, tels que Saint-Denis, Sainte-Marie, où se trouvent maintenant des personnes du même nom et de la même origine. « Dans un voyage que je fis à Saint-Paul, nous écrit un élégant et fidèle narrateur, j’allai visiter l’ancienne habitation du marquis de Parny, père du poëte ; elle appartient aujourd’hui à M. […] Dans un fort agréable Précis historique de lui sur la vie de M. de Bonnard 173, on lit : « C’était le moment où presque tous les jeunes talents, et même ceux qui n’étaient plus jeunes, voulaient mériter la gloire par des bagatelles, par des caprices, par des fantaisies, et semblaient croire que, pour se faire un nom immortel, il n’y avait rien de tel que des poésies fugitives : les poëtes n’étaient plus que des petits-maîtres qui parlaient, en vers gais, des femmes qu’ils avaient désolées, des congés qu’ils avaient donnés, et quelquefois même, pour étonner par le merveilleux, de ceux qu’ils avaient reçus ; des maris qu’on trompait pour les rendre heureux, et qu’on priait en grâce d’être un peu plus jaloux que de coutume… » Au nombre des ouvrages qui contribuèrent à ramener la poésie à la nature, Garat met en première ligne les poëmes de Saint-Lambert, de Delille et de Roucher sur la campagne, et les élégies amoureuses des chevaliers de Bertin et de Parny. […] Au moment de l’apparition du volume, Ginguené, ancien camarade de collége de Parny, mais poussé surtout par son zèle pour la bonne cause, donna dans la Décade jusqu’à trois articles favorables181, analyses détaillées et complaisantes, dans lesquelles il étalait le sujet et préconisait l’œuvre : « L’auteur, disait-il, l’a conçue de manière que les uns (les Dieux) sont aussi ridicules dans leur victoire que les autres dans leur défaite, et qu’il n’y a pas plus à gagner pour les vainqueurs que pour les vaincus. » Après toutes les raisons données de son admiration, le critique finissait par convenir qu’il se trouvait bien par-ci par-là, dans les tableaux, quelques traits « qu’une décence, non pas bégueule, mais philosophique, et que le goût lui-même pouvaient blâmer » ; il n’y voyait qu’un motif de plus pour placer le nouveau poëme à côté de celui de Voltaire, de cet ouvrage, disait Ginguené, « qu’il y a maintenant une véritable tartufferie à ne pas citer au nombre des chefs-d’œuvre de notre langue. » Le succès de la Guerre des Dieux fut tel, que trois éditions authentiques parurent la même année, sans parler de deux ou trois contrefaçons.
« Le retentissement de cette catastrophe fut immense : un grand nombre de maisons secondaires furent entraînées dans la chute de la puissante maison à laquelle leurs opérations étaient liées. […] Toute l’Europe y affluait avec les chefs des armées alliées ; elle y retrouva tous ses amis et un grand nombre de nouveaux admirateurs. Lord Wellington fut de ce nombre ; mais, blessée d’un mot de Suétone échappé au vainqueur de Waterloo, elle renonça à le voir, de peur d’avoir à se réjouir, devant un étranger, des désastres de Napoléon, son persécuteur.
Et, au sujet de ce bois exploité, j’aurais mille belles anecdotes qui me sont arrivées, soit avec Frosino de Panzano, soit avec d’autres qui voulaient m’acheter de cette coupe ; et Frosino, entre autres, en envoya prendre un certain nombre de cordes (carlate) sans m’en prévenir, et sur le prix il voulut me retenir 10 livres florentines que je devais, disait-il, depuis quatre ans, et qu’il m’avait gagnées au jeu de criccrac chez Antoine Guicciardini. […] M’apercevant ainsi qu’il n’y avait pour moi aucun bénéfice, j’ai dit aux autres que je n’avais plus de bûches à vendre ; ils en ont tous fait la grosse tête (la moue), surtout Baptiste Guicciardini, qui a mis cela au nombre de ses mésaventures d’État. […] Machiavel, quoique innocent, fut du nombre.
Voici cette note : « Le nombre des statues était si considérable en Grèce qu’on aurait pu dire des Grecs, à l’époque où ils avaient perdu avec la liberté les vertus de leurs ancêtres, qu’il y avait chez eux plus de dieux que d’hommes. « Au temps de Pline le Naturaliste, après les spoliations exercées par les proconsuls et les empereurs, parmi lesquels il y eut des amateurs passionnés des œuvres de l’art, il n’y avait pas encore moins de trois mille statues à Athènes, et l’on en comptait un pareil nombre à Olympie et à Delphes. […] On voit, par l’énumération que fait Pausanias d’une partie des statues qui décoraient de son temps l’Altis à Olympie, combien le nombre en a dû être considérable.
C’est l’ensemble, c’est le composé de toutes les lois absolues dont le Créateur de ce pauvre embryon de Dieu, nommé l’homme, a formé sa courte et imparfaite créature, en le jetant, on ne sait pour quelle fin (châtiment, expiation, germination, mais, en tout cas, misère), sur ce petit globe misérable lui-même, composé d’un éclair de temps, d’un atome d’espace, d’un nombre infinitésimal de jours, d’un éclair de vie et d’une nuit de mort ! […] On est le petit nombre, on a contre soi toute une armée ; mais on défend le droit, la loi naturelle, la souveraineté de chacun sur soi-même qui n’a pas d’abdication possible, la justice, la vérité, et au besoin on meurt comme les trois cents Spartiates. […] » Et quelle éternité que ce nombre indéfini d’années ajouté à nos courtes années par ces philosophes de la chair et de la vie, occupés à se partager équitablement et à dévorer en commun cette ration exactement égale de nectar inépuisable ou d’ambroisie nourrissante !
L’élévation nous opposa quelques petits glaciers, et un grand nombre d’entre nous y fut saisi d’accès de fièvre : les extrêmes ne sont pas bons à l’homme. […] Quoique la puissance de Dieu soit aussi visible dans la création d’une fourmi que dans celle de l’univers entier, le grand spectacle des montagnes en impose cependant davantage à mes sens : je ne puis voir ces masses énormes, recouvertes de glaces éternelles, sans éprouver un étonnement religieux ; mais, dans ce vaste tableau qui m’entoure, j’ai des sites favoris et que j’aime de préférence ; de ce nombre est l’ermitage que vous voyez là-haut sur la sommité de la montagne de Chaveuse. […] De ce nombre est l’ermitage que vous voyez là-haut sur la cime de la montagne de Chaveuse.
L’œuvre la plus considérable du xvie siècle, et par le nombre et par le mérite des pièces, est celle de Larivey : on a de lui neuf comédies, toutes prises aux Italiens376. […] Nombre de phrases mauvaises, longues, confuses, qu’on trouve chez lui à la lecture, s’organisent spontanément dans la bouche du comédien : ce sont des phrases pour les oreilles, non pour les yeux. […] Nombre de comédiens393 se mêlent d’écrire, et l’ont prédominer dans leurs œuvres, selon la tradition offerte parle répertoire qu’ils jouaient ordinairement, l’intrigue à surprises et la bouffonnerie haute en couleur.
Il y a une relation entre l’allure irrégulière et coupée du récit et le caractère d’un grand nombre de personnages. […] Plus d’un écrivain d’aujourd’hui est, en outre, un époux régulier et un père de famille prévoyant, et écrit quotidiennement le même nombre de pages entre sa femme légitime et son pot-au-feu. […] Flaubert n’invente pas un mot nouveau, Gautier n’en invente qu’un petit nombre ou se contente de ressusciter des mots anciens.
Elles séparent de leurs alliés naturels un certain nombre de sentiments égoïstes pour détourner leur force au profit de l’instinct social. […] Les circonstances qui nous font citoyen d’un pays, membre d’une famille, qui nous font naître catholique ou musulman, riche ou pauvre, vigoureux ou faible, enfin notre choix même sur un certain nombre de points, viendront ensuite compléter, préciser et développer ce premier système d’obligations. […] Mais il faut, en outre, que nous la fassions nôtre, et que nous ayons cette illusion qu’elle vient de nous, alors que toutes ses prescriptions nous arrivent pourtant du dehors et que nous n’oserions jamais, à moins de vouloir simuler la folie, parler d’un devoir qui ne nous serait pas recommandé par quelque autorité morale, ou qui, du moins, ne serait pas reconnu comme devoir possible par un certain nombre de nos contemporains.
La raison est la seule loi du monde ; il est aussi impossible de réduire en formules les lois des choses que de réduire à un nombre déterminé de schèmes les tours de l’orateur, que d’énumérer les préceptes sur lesquels l’homme moral dirige sa conduite vers le bien. « Sois beau 97, et alors fais à chaque instant ce que t’inspirera ton cœur », voilà toute la morale. […] Les idées les plus avancées de la philosophie moderne, qui ne sont encore le domaine que d’un petit nombre, sont là doctrines officielles. […] Les mathématiciens trouveraient aussi dans la théorie indienne des nombres des algorithmes fort originaux.
Les signes de l’affirmation et de la négation, en particulier, semblent venir de ce que l’enfant, pour rejeter la nourriture dont il ne veut pas, par exemple pour refuser le sein de sa mère, secoue latéralement la tête ; au contraire, pour prendre le sein de sa mère ou la nourriture qu’on lui offre, il penche la tête en avant ; ces mêmes gestes, étendus à toute négation et à toute affirmation, sont devenus héréditaires et instinctifs chez un grand nombre de races. […] Helmholtz a montré que les sons de la flûte se rapprochent des sons simples privés de ces harmoniques qui viennent se superposer en si grand nombre aux notes fondamentales du violon. […] Maintenant, supposez une communication établie entre un plus grand nombre de disques, de manière à y produire une série d’impressions et d’expressions, vous aurez l’image mécanique de la sympathie qui relie les organismes divers et qui établit entre eux une solidarité de sentiments.
Les uns purent échapper aux réquisitions militaires en se cachant dans les administrations, les autres durent émigrer ; ceux qui furent incorporés dans les armées républicaines se conduisirent bravement, gagnèrent des épaulettes, des titres et des terres ; quelques-uns, en très petit nombre, désertèrent. […] La Harpe était poursuivi par l’image « de ces patriotes à moustaches, parmi lesquels étaient nombre d’aristocrates bien prononcés auparavant et métamorphosés depuis, qui levaient le sabre ou le bâton dans les sections au nom de l’Égalité sur un pauvre malheureux qui avait oublié de le tutoyer et menaçait de le mettre au pas7 » Si l’on n’avait pas vu, on avait au moins entendu la narration de faits épouvantables, comme ceux que raconte René dans son Essai : — Un garde national perce de sa baïonnette une petite fille qui pleurait son père guillotiné « et la place sur la pile des morts, aussi tranquillement qu’on aurait fait une botte de paille ». […] Ossian avait mis l’Écosse à la mode et l’on parlait de la Grèce dont on rapportait à Paris les statues dérobées en Italie par Bonaparte ; le nombre considérable de voyages pittoresques, scientifiques et de découvertes publiées à l’époque indiquait clairement le goût du public.
VII Quant au style dans lequel ces drames sont écrits, il égale et surpasse même en images, en pureté, en harmonie, tout ce que nous admirons dans les anciens et dans les modernes ; et si le mécanisme, la propriété de termes, la transparence de métaphores, l’harmonie de sons, la richesse de nuances, la pureté élégante de diction, sont les preuves sensibles de la perfection de mœurs, de civilisation et de philosophie chez un peuple, le style des poèmes et des drames de l’Inde atteste évidemment une littérature primitive idéale, ou une littérature parvenue à une perfection idéale aussi par la collaboration de siècles sans nombre ; car les langues se forment presque aussi lentement que le granit. […] Le nombre immense des spectateurs comprenant, comme à Athènes ou à Rome, le peuple entier d’une ville, excluait les théâtres murés pour ces représentations. […] Le maître des sages les adopta, les éleva, leur fit enseigner l’usage des armes, puis, lorsqu’ils comptèrent un plus grand nombre d’étés, il les revêtit du cordon de la secte des saints, et mit dans leurs mains les Védas sacrés… Une autre raison encore a dérangé nos pieuses études.
Ce n’est pas seulement un objet d’art, c’est un livre, une sorte de procès-verbal qui étale sous les yeux du lecteur un nombre défaits, d’observations, le laissant libre d’en tirer ses déductions. […] Bourget doit à juste titre, malgré le charme qui s’en dégage, être classé au nombre des plus cruelles études psychologiques. […] Il est intitulé : la Fin de Satan, et restera certainement au nombre des plus hautes conceptions du grand poète. […] Je n’y tiens presque pas, et, sauf le petit nombre de personnes avec lesquelles je me reconnais une fraternité intellectuelle, je dis à chacun ce que je suppose devoir lui faire plaisir. […] En septembre 1862, un an après la mort de cette précieuse amie, j’écrivis, pour le petit nombre des personnes qui l’avaient connue, un opuscule consacré à son souvenir.
Recueillir le plus grand nombre de témoignages bien directs, semble un procédé tout indiqué : lettres, conversations rapportées, journaux intimes, mémoires. […] Ceux de Mme de Lafayette, de l’abbé Prévost, de Voltaire, de Balzac, que je citais tout à l’heure, sont du nombre. Du nombre le Don Quichotte de Cervantès, le Robinson de Daniel de Foë, l’Adolphe de Benjamin Constant. […] En se conformant à cette signification, on peut dire qu’une œuvre littéraire est actuelle, tant qu’elle agit sur l’imagination et la sensibilité d’un grand nombre de lecteurs. […] Sauf un très petit nombre d’exceptions, toutes les œuvres littéraires sont destinées sans doute à le subir, ce recul.
Nombre de lettres à sa mère, à ses amis de France, sont datées de là et nous rendent fidèlement ses impressions. […] On a fort exalté depuis un certain nombre d’années les génies supérieurs, austères, grandioses, jusqu’à en écraser parfois les plus charmants. […] J’ai cependant la satisfaction de voir que les passions irréfléchies ne cherchent pas leur aliment à mes leçons ; qu’un assez grand nombre d’auditeurs fidèles et sérieux s’accoutument à l’indépendance et à la modération de mon langage, et qu’en somme on est disposé à me suivre dans les voies moyennes où me mène ma sincérité. […] Le public, qui jouit couramment d’une lecture facile et charmante, ne se doute pas de tout ce qu’ont souvent exigé de soins et donné de peine ces éditions d’ouvrages ou de correspondances posthumes : une famille à satisfaire, des scrupules sans nombre à ménager, la vérité à ne point fausser ni trahir, les convenances pourtant à respecter, celles du moins qui eussent paru telles à l’auteur lui-même s’il avait vécu, c’est là le revers de la toile, et ce n’est pourtant qu’un faible aperçu de la tâche morale et littéraire qui était échue aux éditeurs dévoués de Maurice et d’Eugénie de Guérin.
Mais quelques poètes, et même le plus grand nombre, ont altéré la comédie en y mêlant un élément tragique ? […] Car je pourrais citer dans ses farces un certain nombre de facéties où, Dieu merci ! […] Toutefois, bien d’autres en avaient fait autant avant lui, et je ne vois pas ce qui, dans ce genre, devrait l’ériger en créateur unique et entièrement original… Nous allons examiner brièvement si Molière a vraiment réussi à perfectionner les pièces qu’il a imitées, en tout ou en partie, de Plaute et de Térence… Plusieurs des sujets de Molière ont tout l’air d’être empruntés d’ailleurs, et je suis convaincu qu’il serait possible d’en découvrir la source si l’on parcourait les antiquités littéraires de la farce ; c’est ce qu’atteste formellement le savant Tiraboschi : Molière, dit-il, a tellement tiré parti des comiques italiens, que si on lui reprenait tout ce qu’il en a emprunté, les volumes de ses Œuvres ne seraient pas en si grand nombre… Notre Hans Sachs avait mis en œuvre avec assez de gaieté l’idée de la scène du Malade Imaginaire, où l’on met l’amour de la femme à l’épreuve en supposant la mort du mari… Dans les farces mêmes que Molière a véritablement inventées, il ne laisse pas de s’approprier des formes comiques imaginées chez les étrangers, etc. […] Le Registre de la Comédie fait foi que, représenté vingt et une fois de suite, nombre de représentations auquel un ouvrage atteignait difficilement alors, Le Misanthrope seul, sans petite pièce qui l’accompagnât et malgré les chaleurs de l’été, procura au théâtre dix-sept recettes productives et quatre autres de bien peu moins satisfaisantes.
C’est que ce livre est un des monuments écrits les plus vastes qui aient jamais été conçus et exécutés par une main d’homme ; c’est que ce livre est une histoire, c’est-à-dire une des œuvres de l’esprit dans laquelle l’ouvrier disparaît le plus dans l’œuvre devant l’immense action de l’humanité qu’il raconte ; c’est qu’un tel livre n’est plus l’auteur, mais le monde, pendant une de ses périodes d’activité de vingt-cinq ans ; c’est que ce livre est le récit de la vie d’un de ces grands acteurs armés du drame des siècles, acteurs nécessaires selon les uns, funestes selon les autres (et je suis au nombre des derniers), mais d’un de ces acteurs, dans tous les cas, qui n’a de parallèle dans l’univers qu’avec Alexandre ou César ; c’est que ce livre remue en passant toutes les questions vitales et morales, de religion, de philosophie, de superstition, de raison, de despotisme, de liberté, de monarchie, de république, de législation, de politique, de diplomatie, de guerre, de nationalité ou de conquête, qui agitent l’esprit du temps et qui agiteront l’esprit de l’avenir jusque dans les profondeurs de la conscience des peuples ; c’est que ce livre est écrit par une des intelligences non complètes (il n’y en a point de complète devant l’énigme divine posée par la Providence, qui a seule le mot des événements), mais par une de ces intelligences les plus lumineuses, les plus précises, les plus studieuses, les plus universelles, et, disons-nous le mot, en le prenant dans le sens honnête, les plus correspondantes à la moyenne des intelligences, dont un écrivain ait jamais été doué par la nature ; c’est que ce livre, enfin, est aussi remarquable par ce qu’il contient que par ce qui lui manque. […] Quelques conscrits lui avaient été envoyés, mais en petit nombre, tout juste assez pour la rajeunir. […] Son nom fut accueilli par eux avec une entière confiance, et les consola un peu de la perte du général illustre qui venait de les quitter. » XX La révolte du Caire, la bataille d’Héliopolis, la seconde conquête de l’Égypte en trente-cinq jours par Kléber, sont au nombre des plus belles pages historiques qui aient été écrites en aucune langue. […] Je ne puis résister au plaisir de citer ces deux belles pages ; elles sont au nombre de celles qui font le plus sentir et le plus penser parmi les innombrables repos de ce livre, repos toujours courts, où M.
À l’époque où cette histoire commence, les internes étaient au nombre de sept. […] Les yeux de la veuve s’allumèrent quand elle l’aida complaisamment à déballer et ranger les louches, les cuillers à ragoût, les couverts, les huiliers, les saucières, plusieurs plats, des déjeuners en vermeil, enfin des pièces plus ou moins belles, pesant un certain nombre de marcs, et dont il ne voulait pas se défaire. […] Pour beaucoup d’êtres malheureux, demain est un mot vide de sens, et j’étais alors au nombre de ceux qui n’ont aucune foi dans le lendemain ; quand j’avais quelques heures à moi, j’y faisais tenir toute une vie de voluptés. […] Mais la constante émanation de son âme sur les siens, cette essence nourrissante épandue à flots comme le soleil émet sa lumière ; mais sa nature intime, son attitude aux heures sereines, sa résignation aux heures nuageuses ; tous ces tournoiements de la vie où le caractère se déploie, tiennent, comme les effets du ciel, à des circonstances inattendues et fugitives qui ne se ressemblent entre elles que par le fond d’où elles détachent, et dont la peinture sera nécessairement mêlée aux événements de cette histoire ; véritable épopée domestique, aussi grande aux yeux du sage que le sont les tragédies aux yeux de la foule, et dont le récit vous attachera autant pour la part que j’y ai prise, que par sa similitude avec un grand nombre de destinées féminines.
Le Dictionnaire de la conversation lui doit des articles sans nombre sur les sujets les plus divers.
Nous nous rappelons très-bien, en énonçant cette loi fâcheuse, que Byron, Walter Scott, Chateaubriand, sont ou étaient au nombre des enrichis ou de ceux qui auraient dû l’être ; des sommes immenses, produit de leurs œuvres, leur ont passé par les mains ; mais ces grands exemples même ne font que nous confirmer dans la triste conséquence que nous tirons.
Les obsèques ont eu lieu à l’église de Saint-Germain-des-Prés au milieu d’un grand concours de médecins, de membres de l’Université et d’amis, dont un bon nombre a suivi le convoi jusqu’à Auteuil.
En même temps que des chroniques et des mémoires sans nombre jettent chaque jour des clartés nouvelles sur notre histoire passée ou contemporaine, notre curiosité, dont les besoins s’accroissent, se transporte au-delà des mers vers des nations encore mal connues, et s’enquiert aux voyageurs de ces grandes contrées du monde, réclamant d’eux du vrai et du nouveau, et accueillant avidement leurs récits.
Malgré cette mollesse de caractère, qui se fait remarquer sous le règne d’Auguste dans la plupart des poètes, on trouve en eux un grand nombre de beautés réfléchies.
Comment faire adopter au grand nombre une marche combinée, qui doit avoir l’apparence d’un mouvement involontaire, et mouvoir la multitude à l’aide du secret de chacun ?
Comme le jugement qu’on doit porter sur de telles circonstances dépend d’un petit nombre d’idées simples et promptement aperçues, le temps qu’on y donne par-delà, est tout entier rempli par les illusions de l’imagination et du cœur.
Ne jurerait-on point qu’une Providence a voulu que Fulgence et Waflard collaborassent à un grand nombre de vaudevilles, tout exprès pour qu’un lecteur malade de Francisque Sarcey pût être qualifié de « blafard (et Fulgence) » ?
Certes, nombre de littérateurs du temps jadis écrivaient faiblement : ils n’écrivaient jamais mal.
Théophile Gautier Chacun a lu Mirèio, ce poème plein d’azur et de soleil, où les paysages et les mœurs du Midi sont peints de couleurs si chaudes et si lumineuses, où l’amour s’exprime avec la candeur passionnée d’une idylle de Théocrite, dans un dialecte qui, pour la douceur, l’harmonie, le nombre et la richesse, ne le cède en rien au grec et au latin.
J’ai un grand nombre d’envieux… C’est bien assez d’avoir complu à sa seigneurie en consentant, par le respect que je lui dois, à goûter les quelques morceaux qu’elle a daigné m’offrir.
Mais ces métaphores éculées ne choquent pas le plus grand nombre des lectrices.
Voltaire a dit avec justice de Balzac, que la langue française lui avait de grandes obligations : « Homme éloquent, dit-il, qui donna le premier du nombre et de l’harmonie à la prose. » Chapelain était un mauvais poète, mais il était homme d’honneur et de probité ; il possédait une érudition profonde et judicieuse ; il eut, le premier, l’idée du Dictionnaire de l’Académie française.
Il en est un très-grand nombre qu’il ne doit qu’à lui-même ; & la maniere dont il traite ses sujets, le met bien au dessus des Auteurs qui lui ont quelquefois fourni des matériaux.
Ne pouvons-nous remplir la tâche que Dieu nous donne parce qu’elle présente un nombre trop grand d’obligations ?
On verra, par un grand nombre de fables du volume suivant, que La Fontaine aurait bien fait de prendra pour lui-même le conseil qu’il donne ici.
C’est cet apôtre qui nous a transmis le plus grand nombre de ces préceptes en sentiments, qui sortaient avec tant d’abondance des entrailles de Jésus-Christ.
S’il est si rare aujourd’hui de voir un tableau composé d’un certain nombre de figures sans y retrouver par-ci par-là quelques-unes de ces figures, positions, actions, attitudes académiques qui déplaisent à la mort à un homme de goût, et qui ne peuvent en imposer qu’à ceux à qui la vérité est étrangère, accusez-en l’éternelle étude du modèle de l’école.
Après ces deux morceaux viennent des portraits sans nombre à les compter tous ; quelques portraits, à ne compter que les bons.
Le Poussin que nous vantons tant aujourd’hui, fut mal soutenu par le public lorsque dans ses plus beaux jours il vint travailler en France, mais quoi qu’un peu tard, les personnes désinteressées et dont l’avis est conforme à la verité se reconnoissent, et prenant confiance dans un sentiment qu’elles voïent être le sentiment du plus grand nombre, elles se soulevent contre ceux qui voudroient faire marcher de pair deux ouvriers trop inégaux.
C’est sans doute parce qu’il portait au plus haut degré le mérite de l’expression et du nombre ; deux choses dont l’effet devait être très grand dans une langue riche et musicale comme celle des Grecs, mais dont le prix est fort affaibli pour nous dans une langue morte, que nous ne savons pas prononcer et que nous entendons mal.
Elle entre donc, dès aujourd’hui, dans le bataillon des Dauphines littéraires, dont le nombre serait bien plus grand, si MM.
N’était-il pas aisé de pressentir que Labutte, dont l’érudition est toute matérielle et s’adosse à la philosophie négative du xviiie siècle, qui traîne encore en un si grand nombre d’esprits, verrait moins dans l’histoire des ducs de Normandie un vigoureux tableau à peindre qu’une petite embrasure à ouvrir par laquelle il pût tirer de son côté, non seulement sur le xe siècle, mais sur l’ensemble du Moyen Âge qu’il ne comprend pas ?
Le pays où Homère chanta, où Orphée institua des mystères, où l’architecture éleva des temples dont nous allons encore admirer les ruines, où le ciseau de Phidias semblait faire descendre la divinité sur le marbre ; ce pays où l’air, la terre et les eaux avaient, aux yeux des habitants, quelque chose de divin, et où chaque loi de la nature était représentée par une divinité, dut produire un grand nombre d’hymnes en l’honneur des dieux qu’on adorait ; mais la plupart de ces hymnes furent défigurées par des fables et des contes de fées, faites pour les poètes et les peintres : elles amusaient le peuple et révoltaient les sages.
L’histoire nous apprend qu’Auguste prononça sur la tribune romaine un grand nombre d’éloges.