/ 2630
896. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Faramond, Maurice de (1862-1923) »

Une trame motiverait les groupements, éclairerait les caractères, développés, non plus seulement présentés.

897. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Séverin, Fernand (1867-1931) »

De clairs paysages de nature jeune, un crépuscule sur un bois d’avril, des plaintes d’oiseaux parmi les branches, une forêt effeuillée par la brise, des processions pieuses de jeunes filles dans un lointain discret, et puis les sanglots et les joies d’une âme fraîche et calme, voilà tous les aspects qu’a présentés, à notre vue, le poète du Lis dans son récent ouvrage.

898. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Deuxième partie. Ce qui peut être objet d’étude scientifique dans une œuvre littéraire — Chapitre premier. La question de fait et la question de goût » pp. 30-31

On peut se borner à constater certains des caractères qu’elle présente et à les établir de façon à défier toute contradiction.

899. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 179-182

Le choix du sujet, par exemple, la contexture du plan, l’art de préparer les incidens, de nouer & de dénouer l’intrigue, la nécessité de soutenir l’action, la disposition des actes, la coupe & la liaison des scènes, & cent autres particularités sur lesquelles les Anciens ne sont entrés dans presque aucun détail, sont présentés chez lui avec une clarté de principes & une sûreté de goût, qui le mettent bien au dessus de tous ceux qui se sont exercés à écrire sur la Théorie & la Pratique du Théatre.

900. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 241-244

C’est à la magie de quelques Enchanteurs langoureux qu’elle doit la docilité qui lui ferme les yeux, & la porte à se nourrir bonnement de tout ce qu’on lui présente.

901. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 465-468

Cette découverte, qui suppose une étude réfléchie & combinée des Langues anciennes & une connoissance approfondie de l’Histoire, n’est pas appuyée sur des rapports vagues & isolés, mais sur toute la suite de l’Histoire des Egyptiens, rapprochée de celle des Hébreux, mais sur une ressemblance si sensible, si soutenue, qu’on ne peut la regarder comme fortuite, sans renoncer à tout ce que l’érudition présente de plus convaincant.

902. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 308-311

Les Elémens de l’Histoire de France en sont dignes sur-tout, parce qu’ils réunissent le mérite de l’abrégé, à l’attention de ne laisser échapper aucun fait intéressant, comme à l’art de les bien présenter.

903. (1896) Écrivains étrangers. Première série

Que mon apparence extérieure présente maintenant encore le type polonais, c’est ce dont j’ai eu très souvent la confirmation. […] Il continuait cependant à suivre les cours ; et il se présenta, en 1807, aux examens pour le grade de bachelier ès-arts. […] Un emploi de ce genre me serait infiniment précieux dans ma situation présente. […] Conrad, l’éminent promoteur du mouvement réaliste en Allemagne, voulut bien me présenter au vieux poète norvégien. […] Voilà un véritable optimiste ; et c’est encore ; de tous les écrivains que nous présente M. 

904. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre quatrième. La propagation de la doctrine. — Chapitre I. Succès de cette philosophie en France. — Insuccès de la même philosophie en Angleterre. »

Je compare le dix-huitième siècle à une société de gens qui sont à table ; il ne suffit pas que l’aliment soit devant eux, préparé, présenté, aisé à saisir et à digérer ; il faut encore qu’il soit un mets, ou mieux une friandise. […] De l’énorme masse rugueuse et empâtée de scories, il a extrait tout l’essentiel, un grain d’or ou de cuivre, spécimen du reste, et il nous le présente sous la forme la plus maniable et la plus commode, dans une comparaison, dans une métaphore, dans une épigramme qui devient un proverbe. […] Car c’est là le trait le plus frappant de ce style, la rapidité prodigieuse, le défilé éblouissant et vertigineux de choses toujours nouvelles, idées, images, événements, paysages, récits, dialogues, petites peintures abréviatives, qui se suivent en courant comme dans une lanterne magique, presque aussitôt retirées que présentées par le magicien impatient qui en un clin d’œil fait le tour du monde, et qui, enchevêtrant coup sur coup l’histoire, la fable, la vérité, la fantaisie, le temps présent, le temps passé, encadre son œuvre tantôt dans une parade aussi saugrenue que celles de la foire, tantôt dans une féerie plus magnifique que toutes celles de l’Opéra. […] Nul n’est si sensible aux vices et aux maux de la société présente.

905. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre II. Les bêtes »

Nous avons le même plaisir que devant un beau tableau ou un beau livre ; au plus fort des passions qu’il nous présente, nous savons que les personnages sont des fantômes, et que ce n’est point un sang véritable que nous voyons couler. […] Quand on lui présente la tiare, il l’essaye en riant ; il fait autour « des grimaceries, tours de souplesse, singeries, passe dedans ainsi qu’en un cerceau. »120 Il n’est fait ni pour s’asseoir ni pour marcher, mais pour sauter et grimper. […] »128 Qui a mieux peint ce nid d’oisillons gloutons, affamés par le besoin de croître, avec leur bec jaune toujours ouvert, becquetant machinalement tout ce qu’on leur présente, même le doigt, même un bâton ? […] Ainsi préparé au beau style, il écrit en homme du monde, avec la correction et l’art d’un académicien ; il présente ses bêtes au public sans descendre à leur niveau ; il reste digne, il garde en tout le ton convenable ; il orne la science ; il veut qu’elle puisse entrer dans les salons ; il l’y amène en la couvrant de décorations oratoires.

906. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (1re partie). Littérature scientifique » pp. 221-288

Telles sont les premières grandes questions qui se présentèrent à Humboldt, et il voulut consacrer toute sa vie scientifique à y répondre. — Que signifie un jour de la création ? […] Le duc de Riario me présenta à eux ; ma jeunesse ou plutôt mon enfance les intéressa ; ils me permirent de les accompagner dans leurs excursions à travers la ville, et de passer la soirée avec eux. […] Sa pensée accompagna son épouse dans un monde plus élevé ; l’image de celle qu’il avait perdue ne cessa d’être présente à son âme, elle se mêla à toutes ses pensées, elle ennoblit sa propre existence. […] « Humboldt était insensible à la charlatanerie, même quand elle se présentait parée des vêtements les plus brillants.

907. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre I. Littérature héroïque et chevaleresque — Chapitre I. Les chansons de geste »

La Chanson de Roland, qui, dans la forme où nous la présente le manuscrit d’Oxford, est antérieure à l’année 108011, est à peu près la plus ancienne de nos chansons de geste, comme elle en est la plus belle. […] Mais, en somme, on ne retrouve nulle part, à mon sens, un ensemble pareil à celui que présente chacune des trois chansons dont j’ai parlé ; on n’a que des fragments à recueillir, non des œuvres à étudier. […] Un cycle est l’histoire d’une famille épique, la suite des poèmes qui en présentent les générations successives et les fortunes variées. […] Le public voulait du nouveau : quoi de plus simple, pour exciter son intérêt, et pour utiliser encore une part de ses émotions antérieures, que de lui présenter les pères ou les fils des héros qu’il aimait ?

908. (1912) Enquête sur le théâtre et le livre (Les Marges)

.), donnée dans de telles conditions, présente évidemment un caractère presque religieux, puisqu’il exige en outre la participation, la Communion des spectateurs. […] Si vous parlez du misérable étalage de comédies, défraîchies après chaque saison, que nous présente un trust de fabricants infatués et avides, est-il possible d’hésiter devant votre dernière question ? […] Dans les œuvres qui ont été présentées au directeur du théâtre, celui-ci a fait un choix. […] » — voilà le meilleur compliment que puisse espérer, à l’heure présente, un jeune poète ou un jeune romancier.

909. (1913) La Fontaine « VIII. Ses fables — conclusions. »

Il m’était resté à vous parler, aujourd’hui, de deux catégories des fables de La Fontaine qui sont, à mon avis, des plus importantes mais qui ne peuvent pas nous retenir très longtemps, et ensuite nous passerons aux conclusions générales que j’ai à vous présenter sur notre grand poète. […] Évidemment, il y a eu un ciel rembruni, peut-être la pluie, enfin une de ces choses qui font que les poissons se retirent au « fond de leurs demeures », comme dit La Fontaine ailleurs, et qu’ils ne se présentent plus au moment que le héron avait fixé pour son repas. […] Le défaut de la réalité, si le réel peut avoir un défaut, le défaut de la réalité, c’est de ne pas se présenter par grandes masses, au gré de notre goût et de notre esprit, c’est de se présenter toujours d’une façon fragmentaire, toujours dans un détail minutieux et qui paraît dispersé et dissipé.

910. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre IX. Première partie. De la parole et de la société » pp. 194-242

et même pour apprécier les obstacles qu’il y aurait à surmonter il faut entrer dans l’hypothèse des partisans de l’invention des langues, hypothèse qui nous présente l’homme, à son origine, pauvre, chétif, misérable. […] L’invention du substantif présente une difficulté non moins insurmontable. […] Après avoir signalé la difficulté d’inventer le verbe et le substantif, nous aurions à signaler une sorte d’abstraction qui présente des difficultés peut-être plus grandes encore, je veux parler de la préposition ; mais cette partie de la discussion serait trop métaphysique, et je crois inutile d’y toucher. […] Cependant on trouve dans sa Contemplation de la Nature, au sujet de l’orang-outang qui ne parle point, quoiqu’il présente à l’œil même de l’anatomiste de si grandes conformités avec l’homme, on trouve, dis-je, ces mots : « Il ne pense donc point, car pour penser il faut parler. » M. 

911. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « M. Taine » pp. 305-350

Taine n’a jamais oublié que Condillac, cette transparence, est le seul père propret et qu’on puisse présenter de cet affreux mauvais sujet de matérialisme, qui a pour père malpropre La Mettrie et « la canaille dernière », comme on dit dans Le Mariage de Figaro ! […] Taine, il n’y a pas une page qui ne soit hérissée, pointillée, constellée des guillemets de la citation, toujours infatigable et présente. […] À Paris, on met, il est vrai, les cœurs de Berthier et de Foulon dans des bouquets d’œillets blancs pour les présenter à la reine, et c’est une plaisanterie de ces délicieux Parisiens qui savent si joliment plaisanter. […] N’allez pas croire que ce soit par peur de cette tête sanglante de la Révolution qu’il nous présente, comme Persée, tenant au poing la tête de Méduse !

912. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre premier. Des principes — Chapitre II. Axiomes » pp. 24-74

Cette tradition nous présente la division originaire du genre humain en deux espèces, celle des géants et celle des hommes d’une stature naturelle, celle des Gentils et celle des Hébreux. […] Ils renferment en même temps deux puissants arguments en faveur de la vérité du christianisme, qui dans l’histoire sainte ne présente aucun récit dont il ait à rougir. […] Les faibles veulent les lois ; les puissants les repoussent ; les ambitieux en présentent de nouvelles pour se faire un parti ; les princes protègent les lois, afin d’égaler les puissants et les faibles. […] La seule doctrine de Platon nous présente le juste dans son unité ; ce philosophe pense qu’on doit suivre comme la règle du vrai ce qui semble un, ou le même à tous les hommes.

913. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Lettres de la mère Agnès Arnauld, abbesse de Port-Royal, publiées sur les textes authentiques avec une introduction par M. P. Faugère » pp. 148-162

Faugère a dit ce qui était à dire ; il a fait valoir les lettres et celle qui les a écrites par tous les bons endroits ; il a écarté avec raison tout ce qui est de controverse, et il n’a présenté la publication dont il a pris soin que comme une œuvre d’histoire et de piété. […] Née en 1593, entrée au cloître dès l’enfance, elle suivit sa sœur aînée dans ses austères réformes ; elle n’en eût point eu l’initiative, mais elle les embrassa avec zèle, avec ferveur, sans reculer jamais, et en se contentant de les présenter adoucies et comme attrayantes en sa personne.

914. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — I » pp. 93-106

Le comte Louis de Kergorlay, l’un des plus distingués du petit cercle choisi (cela ressort pour ceux-mêmes qui ne le connaîtraient que par la correspondance présente), est un de ces heureux qui méritent de l’être, et qui ont mieux aimé faire le bien en agissant qu’en écrivant. […] Dans ses dernières années comme dans les premières, « le grand problème que présente l’avenir des sociétés modernes est sans cesse devant son esprit », et jusqu’à l’offusquer, jusqu’à l’empêcher de voir autre chose.

915. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Appendice. »

Pasquier mourut, je me considérai comme obligé par reconnaissance de payer un hommage à sa mémoire ; j’attendis quelque temps jusqu’à ce qu’une occasion favorable se présentât. […] Croyez-bien, — ou plutôt laissez-moi être persuadé que vous le saviez déjà, — que votre pensée n’a cessé un moment de m’être présente pendant que je m’occupais de l’illustre ami que nous avons tous perdu.

916. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Seconde partie. De l’état actuel des lumières en France, et de leurs progrès futurs — Chapitre VII. Du style des écrivains et de celui des magistrats » pp. 543-562

Maintenant il est impossible de s’intéresser fortement à ces ouvrages, qui ne sont que spirituels, n’embrassent point les sujets qu’ils traitent dans leur ensemble, et ne les présentent jamais que par un côté, que par des détails qui ne se rallient ni aux idées premières, ni aux impressions profondes dont se compose la nature de l’homme. […] Un discours sur les intérêts les plus importants de la société humaine, peut fatiguer l’esprit, s’il ne contient que des idées de circonstance, s’il ne présente que les rapports étroits des objets les plus importants, s’il ne ramène pas la pensée aux considérations générales qui l’intéressent.

917. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre I. Les mémoires »

Dans ces causeries d’un érudit, impossible de ne pas entendre l’accent de son tempérament, et de détacher la vérité impersonnelle d’une forme originale de l’esprit qui la présente. […] C’est alors qu’il dicta ses Commentaires, avec une mémoire merveilleusement présente, pour se consoler dans son inaction, pour se faire honneur et à sa patrie gasconne, enfin pour servir d’instruction aux capitaines.

918. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

Je tâcherai, Messieurs, sans répudier cette sympathie que je déclarais tout à l’heure, de n’y pas trop céder, et de vous parler de Larroumet sans donner dans l’éloge funèbre, avec la simplicité, avec la vérité qu’il aimait : vous vous souvenez de quel sourire il accueillait les panégyriques indiscrets qu’on voulait lui présenter comme des essais de critique et d’histoire littéraire. […] Il ne s’y présenta jamais pourtant.

919. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « II  L’esprit scientifique et la méthode de l’histoire littéraire »

Nous avons encore cela de commun que notre objet, ce sont des faits, c’est la réalité, présente ou passée, infiniment complexe et confuse, dérobant sous la richesse mobile des apparences la simplicité et la stabilité de son organisation. […] Et toutes deux ont, comme on dit vulgairement, bien d’autres chats à fouetter que de surveiller l’image que nous présentons de Lamartine et de Montaigne.

920. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Premières tentatives sur Jérusalem. »

La ville présentait, du temps de Jésus, à peu près la même assise qu’aujourd’hui. […] Les Boëthusim, dans le Talmud et les écrits rabbiniques, sont présentés comme des espèces de mécréants et toujours rapprochés des Sadducéens 619.

921. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

Dans ce que nous avons vu de la cour, se présentent les premières causes qui durent déterminer madame de Rambouillet à se tenir éloignée de ce foyer de discorde et de scandale, à se confiner chez elle et à s’y former une société habituelle. […] Dans ces sociétés animées par la conversation des femmes, tous les intérêts se placent par la parole entre toutes les frivolités ; la raison la plus solide, l’imagination la plus active y apportent leurs tributs ; les aines les plus sensibles y versent leurs effusions ; les esprits les plus affinés y apportent leurs délicatesses : là, tous les sujets se prêtent aux conditions que la conversation impose ; les matières les plus abstraites s’y présentent sous des formes sensibles et animées, les plus compliquées avec simplicité, les plus graves et les plus sérieuses avec une certaine familiarité, les plus sèches et les plus froides avec aménité et douceur, les plus épineuses avec dextérité et finesse, toutes réduites à la plus simple expression, toutes riches de substance et surtout nettes de pédanterie et de doctrine.

922. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Cours de littérature dramatique, par M. Saint-Marc Girardin. (2 vol.) Essais de littérature et de morale, par le même. (2 vol.) » pp. 7-19

Saint-Marc Girardin entend et présente la poésie. […] Mais la poésie dramatique, celle qui présente les passions du cœur humain aux prises dans les diverses variétés sociales, celle-là il la recherche et il la goûte ; il aime à en disserter, et il trouve à en dire les choses les plus ingénieuses et les moins prévues, qui n’en sont pas moins justes pour cela.

923. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « M. de Montalembert orateur. » pp. 79-91

À la nouvelle du projet de loi, c’est-à-dire du danger, il lança de ce rocher de Madère une brochure où il traçait aux catholiques leurs devoirs et la ligne de conduite à suivre dans la conjoncture présente. […] Depuis lors, son beau talent, avec la fermeté, la souplesse et la vigueur qui le distinguent, avec cet art de présenter la pensée sous des aspects toujours larges et nets, avec l’éclat et la magnificence du langage qui ne se séparent point chez lui de la chaleur du cœur, s’est mis tout entier au service non seulement des belles causes, des causes généreuses, mais aussi des choses praticables et possibles.

924. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Évolution de la critique »

La critique musicale, abstraction faite de certains travaux d’esthétique pure, et la critique dramatique ne présentent rien de notable. […] Grand lecteur de Renan, Taine, Heine et Ibsen, introducteur de la pensée nietzschéenne au Danemark, présentée comme un « radicalisme aristocratique », il fut aussi l’auteur d’un texte sur le romantisme, rapidement traduit en français : L’École romantique en France, A. 

925. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces diverses — Préface du « Rhin » (1842) »

Fût-on en apparence plus assidûment livré à d’autres études, non moins hautes, non moins fécondes, mais plus libres dans le temps et l’espace, il faut accepter, lorsqu’elles se présentent, certaines tâches austères de la pensée. […] Les lettres qu’il avait écrites durant son voyage se présentèrent alors à son esprit.

926. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre second » pp. 200-409

En voici quelques-uns, tels qu’ils se présentent à ma mémoire. […] Ce soldat présentait sa gorge au glaive, lorsque son camarade reparut. […] Les auteurs du siècle de la grande éloquence ont su communément présenter leurs idées d’une manière plus simple et plus imposante ; mais en avaient-ils autant que Sénèque ? […] Je mépriserai la richesse absente comme présente ; ni plus triste pour la savoir ailleurs, ni plus vain pour l’avoir chez moi. […] tandis qu’elle se présente à toi de tous côtés.

927. (1875) Premiers lundis. Tome III « Senac de Meilhan »

Biston, avocat à Châlons-sur-Marne, et petit-neveu d’Antoine-Joseph Biston qui était secrétaire du cabinet de M. de Meilhan dans l’intendance de Valenciennes, et qui, au départ de son chef et patron, fut présenté et agréé en qualité de subdélégué général (juin 1790 — juin 1791).

928. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Herold, André-Ferdinand (1865-1940) »

Hérold, dans ses Chevaleries sentimentales, nous avait présenté quelques médaillons de jolies reines, à côté de pièces moins définies et de très personnelle allure… Comme action psychique, le Victorieux est le pendant inverse de Floriane et Persignant (de l’allure chevaleresque de Flore et Blanchefleur, ce beau poème des trouvères du moyen âge qui inspira Boccace).

929. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 507-511

Huet les présente tous sans déguisement ; il y joint les autorités propres à les appuyer ; il en rend la conséquence facile & victorieuse à tout esprit juste & dégagé du préjugé des passions.

930. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 368-371

Nous renvoyons les Lecteurs de bonne foi à l’Ouvrage même : ils verront combien l’Auteur est éloigné de favoriser l’autorité arbitraire & le gouvernement despotique ; ils verront avec quelle force il défend les droits des Sujets, avec quel noble courage il présente au Prince, non seulement le tableau des devoirs de la Royauté, mais une infinité de principes & de vérités propres à écarter du cœur des Souverains, l’orgueil qui cherche sans cesse à les séduire & à leur faire oublier qu’ils ne sont sur le Trône, que pour rendre leurs Peuples heureux.

931. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 555-559

On peut assurer néanmoins que les Mémoires d’un Homme de qualité, l’Histoire de Cléveland, le Doyen de Killerine, seront toujours regardés, par les Connoisseurs, comme les fruits d’une imagination étonnante par la diversité des tableaux qu’elle y présente, par les contrastes qu’elle y ménage, par la chaleur qu’elle y souffle, par les passions qu’elle y remue, & par les mouvemens que ces passions produisent.

932. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Préface » pp. 1-3

Il y avait longtemps que je demandais qu’une occasion se présentât à moi d’être critique, tout à fait critique comme je l’entends, avec ce que l’âge et l’expérience m’avaient donné de plus mûr et aussi peut-être de plus hardi.

933. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre second. Poésie dans ses rapports avec les hommes. Caractères. — Chapitre V. Suite du Père. — Lusignan. »

L’antiquité ne présente rien de cet intérêt, parce qu’elle n’avait pas un pareil culte.

934. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre troisième. Histoire. — Chapitre V. Beau côté de l’Histoire moderne. »

L’Espagne, séparée des autres nations, présente encore à l’historien un caractère plus original : l’espèce de stagnation de mœurs dans laquelle elle repose lui sera peut-être utile un jour ; et, lorsque les peuples européens seront usés par la corruption, elle seule pourra reparaître avec éclat sur la scène du monde, parce que le fond des mœurs subsiste chez elle.

935. (1922) Durée et simultanéité : à propos de la théorie d’Einstein « Préface de l’auteur »

Telles sont les deux raisons qui nous déterminent à publier la présente étude.

936. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Le nom de Vigny se présente rarement dans les Mémoires historiques du dernier siècle. […] Est-il besoin d’ajouter que ses notes militaires le présentaient comme un officier de la plus grande distinction ? […] Je ne me ferai pas plus modeste que je ne le suis, mais si M. de Vigny avait eu la moindre chance d’entrer à ce moment, je me fusse volontiers et à l’instant effacé devant lui, accordant le pas à l’éminence du talent, ou même seulement à la prééminence de la poésie ; car ce n’était pas à titre de poète que mes amis me présentaient, c’était comme un simple critique et prosateur. […] Je soupçonne fort qu’il en fut ainsi : aux yeux de M. de Vigny, toute son œuvre se présentait comme une suite de cellules plus ou moins mystérieuses ou de sanctuaires qui se commandaient et dont l’un menait nécessairement à l’autre ; il y fallait, selon lui, quelque initiation. […] Il refusa obstinément d’être présenté au roi, comme c’était l’usage, par le même directeur qui l’avait reçu.

937. (1890) L’avenir de la science « XVII » p. 357

Un scrupule cependant s’élève parfois en mon âme, et la pensée que j’ai cherché à exprimer dans ces pages serait incomplète si je n’en présentais ici la solution. […] Notre principe, à nous, c’est qu’il faut régler la vie présente comme si la vie future n’existait pas, qu’il n’est jamais permis pour justifier un état ou un acte social de s’en référer à l’au-delà. […] Tout le travail de réforme sociale accompli par la bourgeoisie française depuis le XVIIIe siècle repose sur ce principe implicitement reconnu, qu’il faut organiser la vie présente sans égard pour la vie future. […] Les vues les plus superficielles et les plus rebattues présentées sur un ton de grossière plaisanterie, qui fait grincer les dents à tout esprit délicat, font battre des mains aux ignorants. […] Ennoblissement et émancipation de tous les hommes par l’action civilisatrice de la société, tel est donc le devoir le plus pressant du gouvernement dans la situation présente.

938. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

Cette considération de style poétique prime toutes les autres ; cela est évident42 am mais on verra que dans les détails de l’exécution, la traduction d’un drame de Wagner offre d’autres difficultés que ne présentaient point non plus les opéras de ses devanciers ; et on se convaincra que si cette traduction ne remplit pas au moins certaines conditions, elle est pire qu’inutile, elle est tout à fait mauvaise. […] Comprise de cette façon, l’œuvre dramatique présentera à l’étude une coïncidence, un conflit de motifs visuels et auditifs se complétant, se superposant et se répondant d’une façon constante. […] L’analyse que nous allons présenter repose sur un relevé minutieux, note par note, ce toute la partition. […] On voit que ce motif offre une partie ascendante et une partie descendante, qui ne se présentent pas toujours ensemble. […] Wagner attaque violemment la rime, qu’il présente dans un texte provocateur et, il faut bien le dire, peu subtil, comme le «  postérieur » de la poésie, «  aride », « flasque » et « blafard », et qu’il oppose au beau visage du verbe (Opéra et Drame, Œuvres en prose, t. 

939. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1857 » pp. 163-222

La fille de l’heure présente n’est plus même cette lorette de Gavarni qui avait gardé au fond d’elle un petit rien de grisette, et consacrait un peu de son temps à amuser son cœur… Du reste, le bas monde de l’amour ne fait que refléter le haut monde de l’amour, ce monde où les femmes de la société commencent à prendre l’habitude de se faire entretenir. […] 4 mai Je vais ce soir en soirée chez Louis, qui veut me présenter à notre ancien camarade de rhétorique, Prévost-Paradol. […] On me présente, il se soulève de sa chaise, veut bien me dire quelques mots sur les études que doit nécessiter l’histoire des mœurs, se rassied, et, toute la soirée, reste au cœur de la conversation des vieux, n’ouvrant pas la bouche, raide sur sa chaise, sérieux comme un doctrinaire qui politique. […] Samedi 24 octobre Nous allons remettre notre pièce en quatre actes à Uchard, qui s’est chargé de la présenter avec Saint-Victor au Vaudeville. […] Ce soir, au café du Helder, Saint-Victor me dit qu’il a présenté aujourd’hui la pièce à Goudchaux, et qu’il doit avoir la réponse, mercredi.

940. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1887 » pp. 165-228

Dimanche 23 janvier Daudet, à propos de Francillon, racontait ceci : À dix-neuf ans, la première pièce qu’il faisait, et qui avait pour titre : L’Oiseau bleu, il la présentait à l’Odéon. […] Meilhac se présentant à l’École polytechnique, était venu le trouver, lui demandant de convenir d’une question sur laquelle il l’interrogerait, lui déclarant que s’il se présentait, c’était uniquement pour la satisfaction de son père. […] Mardi 10 mai Je ne sais qui racontait, au dîner de ce soir, que dernièrement se présentait au conseil de révision, un jeune homme réunissant les deux sexes, et disant que toute sa famille était ainsi, et qu’il avait une sœur, qui se mettait quinze jours avec un homme, quinze jours avec une femme. […] Le feuilletage hier d’un cours de littérature, où nous avons lu l’article Bossuet, nous amenait à confesser, qu’un cerveau bien équilibré, ayant très peu de lectures, et par là, gardé des infiltrations inconscientes et des embûches du plagiat, devait être bien plus facilement original que nos cerveaux, à l’heure présente, remplis de livres et de noir d’imprimés. […] Il ajoutait encore que ces psychologues, bon gré, mal gré, étaient plus faits pour les descriptions de l’extériorité que pour des phénomènes intérieurs, que par leur éducation de l’heure présente, ils étaient capables de décrire très bien un geste, et assez mal un mouvement de l’âme.

941. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Ils veulent que le sujet de l’épopée ne soit qu’une vérité morale, présentée sous le voile de l’allégorie ; qu’avant même d’inventer la fable, on ait fait choix de la moralité. […] Ils soutinrent, avec ces interprêtes d’Aristote, qu’il étoit de toute nécessité qu’un poëte épique tournât son talent du côté de l’instruction, & qu’il présentât, dans ses ouvrages, des vérités utiles. […] La Barre, voulant qu’un poëte épique donne tout à l’agréable, qu’il ne présente à ses lecteurs que des tableaux gracieux, des situations neuves & intéressantes, sans qu’il ait le moindre projet de moraliser, désapprouvoit beaucoup l’auteur des Voyages de Cyrus qui, traitant la même matière, avoit dit, dans une dissertation qui se trouve à la tête d’une édition de Télémaque, que ce n’étoit pas tout de sçavoir plaire dans un poëme, qu’il falloit encore s’attacher à instruire. […] Peut-on refuser encore des louanges à Dom Quichotte, à l’Argenis de Barclay, qui est un tableau des vices & des révolutions des cours, & à quelques essais d’un genre tout particulier, tels que Zadig, Memnon, Babouc, ouvrages bien supérieurs à Candide, ou l’Optimisme, pour la manière fine & piquante dont la morale & la philosophie y sont présentées. […] Ce chevalier, blanchi dans la carrière pour laquelle il combat, soutient qu’un roman n’est pas plus dangereux que le bal, la comédie, la promenade & les jeux d’exercice ; que la voie la plus courte & la plus sûre pour instruire la jeunesse & lui donner le goût des choses solides, c’est de commencer par lui présenter les choses agréables ; que le roman a cet avantage de montrer la vertu récompensée & le vice puni, au lieu que l’histoire offre souvent le contraire, les gens vertueux dans le malheur & les scélérats au faîte des grandeurs & des prospérités ; que l’abus d’un bien, d’un plaisir innocent, n’est pas une raison pour le défendre, tout étant relatif au caractère & ne devenant poison que lorsqu’on est mal disposé.

942. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXe entretien. Dante. Deuxième partie » pp. 81-160

Tout à coup le défilé s’ouvre entre deux remparts de rochers dont la surface, frappée par les rayons du soleil couchant, présente tantôt la blancheur du marbre qu’on vient d’extraire, tantôt les teintes roses de la joue d’une jeune fille rougissante. […] Elle disait : « “Que ceux qui me demanderont mon nom sachent que je suis Lia, et j’égare çà et là mes belles mains dans l’herbe pour me faire une guirlande ; — pour que mon miroir me présente une image qui me charme ici, je me pare. — Mais ma sœur Rachel, elle, ne s’éloigne jamais du miroir, et tout le jour elle y reste assise ; — elle se complaît délicieusement à contempler ses beaux yeux, comme moi à m’embellir avec mes mains. […] — Le petit oiseau à peine éclos se trompe deux ou trois fois avant de connaître le danger ; mais à ceux qui sont déjà emplumés on présente en vain le piège ou on lance en vain la flèche. » « Tels que de petits enfants, muets de honte et les yeux en terre, restent immobiles, se reconnaissant coupables et regrettant leur faute, — tel j’étais ; et elle me dit alors : “Puisque tu éprouves une telle douleur à entendre, lève la barbe, et tu en sentiras bien plus en me regardant ! […] « Elle m’apparut », poursuit le poète, « de l’autre côté du ruisseau verdi par l’ombre de ses bords ; elle m’apparut à travers son voile, et elle effaçait sa beauté première par sa beauté présente autant que jadis elle effaçait toutes les autres beautés d’ici-bas. […] » Des perles qui parlent se présentent à lui, et il entend des paroles saintes dans l’intérieur de leurs écailles.

943. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Les regains de foi religieuse sont des trompe-l’œil de même nature, et notre paradoxale fin de siècle nous présente précisément ce spectacle. […] Avant d’être grand homme, il faut être habile homme, et la première habileté d’un écrivain consiste à prendre solidement pied dans la gloire présente qui, neuf fois sur dix, est la fondation sur laquelle s’édifiera pour lui la gloire à venir. […] Essayant de définir « l’agrément, le sel propre à piquer le goût général des hommes », Boileau dit qu’« il consiste à ne jamais présenter au lecteur que des pensées vraies et des expressions justes ». […] Elle avait appris de Boileau lui-même qu’il ne faut jamais présenter au lecteur que « des pensées vraies et des expressions justes ». […] Ainsi rêve la critique lorsqu’elle s’amuse à supposer des changements d’époques, des mutations de pays et autres combinaisons de circonstances différentes de celles que nous présente l’histoire.

944. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Le corps, qui n’est pas présenté à l’église, aurait été enterré dans la partie du cimetière réservée aux enfants mort-nés. […] Celui-ci le présenta, connue chef d’une troupe qu’il adoptait, au Roi et à la Reine mère, et Molière parvint ainsi à être autorisé à donner des représentations à Paris. […] C’est dans ces conditions que la lutte se présentait pour la nouvelle troupe. […] La requête de Montfleury avait été présentée vers la fin de 1663, et le 28 février suivant le Roi et la duchesse d’Orléans firent à l’accusé l’insigne honneur de tenir son premier enfant sur les fonts de baptême. […] Racine serait-il donc demeuré persuadé si cette requête eût été présentée par tout autre que Montfleury ?

945. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers » pp. 81-176

Thiers se hâte de nous présenter l’attentat accompli et d’écraser d’un odieux mépris le gouvernement de la république modérée sous la Directoire. […] Comment semble-t-il le présenter à l’histoire comme un rival dangereux au génie de la jeunesse, de la force et du bon sens personnifié dans Bonaparte ? […] On n’aurait pu dire sans injustice qu’ils étaient plus braves que ceux de l’armée d’Italie ; mais ils présentaient toutes les qualités de troupes accomplies : ils étaient sages, sobres, disciplinés, instruits et intrépides. […] Cette proposition, présentée au parlement et accueillie avec respect, fut combattue par ses anciens amis, devenus ses ennemis, et notamment par M.  […] « “J’honore, s’écria-t-il avec un accent qui remua l’assemblée des Communes, j’honore mon illustre adversaire, et je regarde comme la gloire de ma vie d’avoir été quelquefois appelé son rival ; mais j’ai combattu vingt ans sa politique, et que dirait de moi la génération présente si elle me voyait accueillir une proposition dont on veut faire le dernier et le plus éclatant hommage à cette politique, que j’ai crue, que je crois encore funeste pour l’Angleterre ?

946. (1875) Premiers lundis. Tome III « Armand Carrel. Son duel avec Laborie »

Dès que cette odieuse prétention a été mise en avant, il s’est présenté pour la combattre.

947. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bonnières, Robert de (1850-1905) »

En vers français, il présente de légendaires anecdotes de Fées, de Saints, de Rois, Héros divers, que, sur un fond changeant, J’ai de mes mains vêtues d’or et d’argent, Et que ma voix, afin de mieux vous plaire, Ne fait parler qu’en une langue claire.

948. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 56-59

Après avoir présenté le tableau touchant des vertus & des bienfaits sans nombre du Duc de Lorraine, qui lui mériterent le surnom de Grand, l’Orateur Historien finit par observer qu’il ne manque à la gloire de ce grand Prince qu’une statue.

949. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 343-347

Tout à la fois Chronologiste, Géographe, Philosophe, Mythologiste, Grammairien, il n’est instructif que pour ceux qui savent écarter les erreurs & s’attacher avec discernement aux bonnes instructions qu’il présente.

950. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 121-125

Rien de plus déplacé que de consacrer tant de pages à dénaturer les justes idées que nous avions de l’Apologue, à en présenter de fausses, & à proscrire les regles respectées jusqu’à nous.

951. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Préface »

La Science nous présente un autre ordre de problèmes.

952. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre quatrième. Du Merveilleux, ou de la Poésie dans ses rapports avec les êtres surnaturels. — Chapitre II. De l’Allégorie. »

Mais l’objet physique, être passif de son essence, qui n’est susceptible ni de plaisir ni de douleur, qui n’a que des accidents et point de passions, et des accidents aussi morts que lui-même, ne présente rien qu’on puisse animer.

953. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Il ne doit pas, pareillement, tenir secrètes ses pensées, mais les présenter, comme des guirlandes ailées de colombes, comme des boisseaux pleins de froment, à la réunion de ses voisins attentifs. […] La théorie du Poète que présente Saint-Georges de Bouhélier est donc héroïque et enthousiaste. […] Sans futiles artifices, elle présentera une œuvre d’harmonie et de simplicité. […] Outre le charme anecdotique, ils nous sont surtout précieux par l’intérêt d’exégèse qu’ils présentent. […] Voilà pourquoi quelques-unes de ses paroles se présentent, défaillantes, pareilles à de fraîches épousées.

954. (1895) Journal des Goncourt. Tome VIII (1889-1891) « Année 1891 » pp. 197-291

Mais comme l’intérêt est passé des Empereurs, des Rois de l’antiquité, aux marquis des xviie et xviiie  siècles, puis des marquis aux gros bourgeois du xixe  siècle, ils entendent qu’on s’arrête à ce personnage noble de l’heure présente, et qu’on ne descende pas plus bas. […] Mardi 21 avril Le baron Larrey me parlait de la connaissance qu’il avait faite de Dumas père, pour l’avoir présenté à son père, auquel il avait demandé la permission de le mettre en scène, dans une pièce sur Bonaparte. […] Et il était présenté à Rachel, qui après lui avoir donnée une poignée de main, prenait son rôle, et c’étaient des heu, heu, à la fin de quoi elle s’écriait : « Ça y est… ça y est !  […] Je crois qu’à l’heure présente, il y a peu de fêtes d’écrivain, où l’on fête de si haute littérature, et c’était charmant, l’espèce de griserie poétique qui nous avait tous pris, hommes et femmes. […] » Causant avec Marin, des canailleries financières de l’heure présente, il me dit : « Je rencontre, un jour de ces dernières années, quelqu’un que je ne te nommerai pas.

955. (1920) Action, n° 2, mars 1920

C’est une vie philosophique et qui nous présente Yousouf comme un sage méditatif, un peu triste dans son amour hautain et rempli d’une quasi certitude du mal universel. […] Il a évolué selon la courbe même d’une pensée obstinée à chercher sa loi et ne se reconnaît plus dans sa volonté présente au sein de ces documents périmés. […] J’eus pourtant aimé qu’on se dispensat de me présenter les opinions de Jean Royère ou de quiconque, pour m’enseigner ce que je dois penser de la poésie André-Salmonne en elle-même, et dans son évolution. […] André Salmon admire Moréas, à qui Paul Fort l’a présenté dès 1903. […] Renée Dunan acquiert la notoriété avec son premier roman, La Triple Caresse, paru chez Albin Michel et présenté au prix Goncourt en 1922.

956. (1927) Des romantiques à nous

Mais le combat qu’il mène est, à l’heure présente, sans qu’il le mène, comme on voit, par les moyens les plus sûrs et les plus puissants, le bon combat La chose la plus lâche, la plus basse et la plus dangereuse de l’heure présente, c’est la guerre à la raison, à l’énergie mentale, don français par excellence. […] Stendhal est analytique et tout intellectuel dans sa façon de présenter les choses ; il est concis, dépouillé jusqu’à la sécheresse, tranchant jusqu’à la dureté. […] L’opposition est présentée du point de vue du moyen âge, mais la synthèse qui l’embrasse n’en est pas moins heureuse et profonde. […] Cette dénigrante doctrine, présentée par Nietzsche avec la plus virulente verve, le spectacle de l’autre soir m’en apportait la réfutation expérimentale. […] Il ne profita pas du favorable horoscope de Baptiste à qui je le présentai et qui lui trouva « une boule de philosophe », ce qui était d’ailleurs excellemment vu.

957. (1925) Portraits et souvenirs

Le volume qui les contient présente plutôt d’agréables esquisses que des ouvrages achevés. […] Féli Gautier a donc bien fait d’en former l’épais et précieux volume où il nous les présente. […] Il ne nous présente pas ses « histoires » avec indifférence et détachement. […] Maurice Barrès, à ses débuts, en présente des signes indéniables. […] Avec ses statues, ses fleurs et ses fontaines, que commande l’admirable Palais dont il est la parure, il présente le type accompli de ces jardins français que M. 

958. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Mais ces doctrines qui veulent perfectionner la race future aux dépens de la race présente, ont bientôt l’ambition de parcourir le monde. […] Venez voir le plus beau spectacle que puisse présenter la terre ; venez voir mourir le chrétien. […] La scène sublime que l’antiquité entière n’a présentée qu’une seule fois, dans le premier de ses philosophes mourant, se renouvelle chaque jour sur l’humble grabat du dernier des chrétiens qui expire. […] Il est vrai qu’il ne se dissimule point les objections qui se présentent contre ce système. […] C’était là que la Divinité, toujours présente, recevait les hommages de toutes les nations, c’est de là qu’elle jetait un coup d’œil égal sur toutes les parties de la terre soumise à son empire.

959. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 424-428

Si telle a été sa persuasion, il auroit dû au moins ne pas nous présenter un Esprit aussi volatil que celui de cet Extrait.

960. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 94-98

Cet excellent Discours qui présente les révolutions de notre Littérature depuis son origine jusqu'à présent, est tout à la fois un Tableau historique des Productions du génie, un Code abrégé des regles du bon goût, & une habile Critique des travers de nos Littérateurs actuels.

961. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Montesquieu. — [Note.] » pp. 83-84

Et Garat, dans ses Mémoires sur la vie de Suard, a montré Montesquieu dans son domaine de La Brède, « parmi les pelouses, les fontaines et les forêts dessinées à l’anglaise, courant du matin au soir, un bonnet de coton blanc sur la tête, un long échalas de vigne sur l’épaule : ceux qui venaient lui présenter les hommages de l’Europe lui demandèrent plus d’une fois, en le tutoyant comme un vigneron, si c’était là le château de Montesquieu ».

962. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Préface » pp. -

Nous les avons portraiturés, ces hommes, ces femmes, dans leurs ressemblances du jour et de l’heure, les reprenant au cours de notre journal, les remontrant plus tard sous des aspects différents, et, selon qu’ils changeaient et se modifiaient, désirant ne point imiter les faiseurs de mémoires qui présentent leurs figures historiques, peintes en bloc et d’une seule pièce, ou peintes avec des couleurs refroidies par l’éloignement et l’enfoncement de la rencontre, — ambitieux, en un mot, de représenter l’ondoyante humanité dans sa vérité momentanée.

963. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Autobiographie » pp. 169-176

Nous les avons portraiturés, ces hommes, ces femmes, dans leurs ressemblances du jour et de l’heure, les reprenant au cours de notre journal, les remontrant plus tard sous des aspects différents, et, selon qu’ils changeaient et se modifiaient, désirant ne point imiter les faiseurs de mémoires qui présentent leurs figures historiques, peintes en bloc et d’une seule pièce, ou peintes avec des couleurs refroidies par l’éloignement et l’enfoncement de la rencontre, — ambitieux, en un mot, de représenter l’ondoyante humanité dans sa vérité momentanée.

964. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — De l’état de savant. » pp. 519-520

Au sortir de ces petites écoles, ces jeunes enfants ou se renfermeront dans la maison paternelle pour y apprendre quelque métier, ou se présenteront aux collèges de l’Université dont j’ai tracé le plan et dont je vais esquisser la police.

965. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 7, que la tragedie nous affecte plus que la comedie à cause de la nature des sujets que la tragedie traite » pp. 57-61

Le poëte comique nous entretient donc des avantures de nos égaux, et il nous présente des portraits dont nous voïons tous les jours les originaux.

966. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre IV. Pourquoi le génie d’Homère dans la poésie héroïque ne peut jamais être égalé. Observations sur la comédie et la tragédie » pp. 264-267

Ces deux caractères, ouvrages d’une nation tout entière, devaient nécessairement présenter dans leur conception une heureuse uniformité ; c’est dans cette uniformité, d’accord avec le sens commun d’une nation entière, que consiste toute la convenance, toute la grâce d’une fable.

967. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Il s’en présenta, en huit jours, plus de trois cents. […] Mais je ne nie pas que l’heure présente n’ait ses avantages et ses douceurs. […] Vous ne le connaissez que de vue et il ne vous a pas été présenté. […] Ma gloire me serait, si je puis dire, plus présente. […] Elle n’avait pas été, elle, présentée à M. 

968. (1890) Journal des Goncourt. Tome IV (1870-1871) « Année 1871 » pp. 180-366

Le soir, le boulevard présente l’aspect des plus mauvais jours révolutionnaires. […] Saint-Cloud avec ses maisons écroulées, ses fenêtres noires de flammes de l’incendie, présente de loin l’aspect gris et fruste d’une carrière de pierre. […] Les gardes nationaux armés, parmi lesquels le convoi s’ouvre un chemin, présentent les armes à Hugo, et nous arrivons au cimetière. […] Le Champ-de-Mars, le lieu du sinistre, dont la garde nationale vous tient à distance, présente un vague et confus tas de plâtre et de débris calcinés. […] Eudore Soulié, le dévot de Louis XIV, nous fait, indigné, le tableau de Versailles, ainsi qu’il est habité à l’heure présente.

969. (1922) Nouvelles pages de critique et de doctrine. Tome II

Cet Impérialisme allemand est, à l’heure présente, sinon détruit, paralysé pour un temps. […] Tant est fort, à l’heure présente, le préjugé contre le mot déshonoré, le militarisme. […] À ces deux ouvriers de désordre, présentez au contraire le mythe révolutionnaire pur. […] La réalité présente, si terrible soit-elle, semble ne pas être arrivée jusqu’à lui. […] Le préjugé révolutionnaire est bien diminué à l’heure présente.

970. (1910) Rousseau contre Molière

Si Molière a eu ce dessein, c’est un admirable stoïcien qu’il devait nous présenter, non pas autre chose, et rien que cela. […] Le Seigneur Jupiter est le dernier des drôles et, de plus, c’est bien ici que Rousseau pourrait dire que le scélérat est présenté sous les couleurs qui doivent le rendre le plus sympathique du monde au public. […] Il serait malaisé de présenter un trompeur plus sot ni plus ridicule. […] Elle présente un vieillard amoureux qui est sympathique au public ou que l’auteur veut qui le soit et qui est aimé. […] On pourrait dire que dans la Salente rêvée par Rousseau tous les garçons sont protestants, toutes les filles sont catholiques, relativement du moins à la façon dont la religion est présentée aux uns et présentée aux autres : « Par cela même que la conduite de la femme est asservie à l’opinion publique [souvenir du second principe : pourquoi l’éducation des femmes doit être le contraire de celle des hommes] , sa croyance est asservie à l’autorité.

971. (1890) La bataille littéraire. Deuxième série (1879-1882) (3e éd.) pp. 1-303

Ma mère, elle, minaude devant la glace, essaie, cherche, travaille et trouve enfin un sourire qu’elle me présente comme une grimace. […] Cardinal se présentait… Il a été nommé ! […] Ajoutons qu’il présente de plus un intérêt spécial pour les bibliophiles, en raison des soins qui ont été apportés à son exécution. […] Le récit de ce second mariage présente quelques singularités. […] Sous ce titre à double face, l’ouvrage que je présente au public comprendra, en trois séries distinctes, quelques-unes des grandes époques de l’art dramatique.

972. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

L’amour, cette chose que le naturalisme ne présente plus que d’une façon écœurante, contrairement à l’avis de H.  […] L’avenir ne me présente qu’une série infinie de ratures, horizon peu facétieux. […] Un quart d’heure après, l’Empereur se présenta à cheval à la porte de l’habitation de M. le maréchal. […] L’Empereur demanda ensuite le docteur Franck : il se présenta. « Eh bien ! […] Alexandre Dumas ne présente rien d’un dégoûté, d’un dilettante ou d’un sceptique : c’est un convaincu et un brutal.

973. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Il observe — et transcrit à mesure que la matière observable se présente. […] Je saluai et, non sans émotion, lui présentai un poème frais achevé. […] Je ne sortis des bureaux de la Revue universitaire que pour me présenter à la Revue créole. […] De son œil unique, le directeur parcourt vivement les vers présentés. […] Pour le « Beau », je confesse ignorer quelle signification ce mot peut avoir en l’époque présente.

974. (1924) Souvenirs de la vie littéraire. Nouvelle édition augmentée d’une préface-réponse

L’ennui d’être présenté, de m’informer, de n’essuyer que des phrases de politesse m’ôtait tout désir de quitter ma chaise. […] Vous ferez de la présente communication, comme disent les comptes rendus des académies, l’usage qu’il vous plaira. […] Vous ferez de la présente communication, comme disent les comptes rendus des académies, l’usage qu’il vous plaira. […] Je vous le présenterai. » Il avait des réflexions inattendues. […] C’est surtout cette raison qui le poussait à présenter son Iphigénie à la Comédie-Française.

975. (1892) Impressions de théâtre. Sixième série

Euripide commence par esquiver ouvertement ce que son sujet présentait de plus dangereux. […] Hercule se présente et demande l’hospitalité. […] Mme de Morancé se présente alors. […] Sans doute il se présente d’abord assez crânement. […] Petit Léon, que Fleur-de-Noblesse a mis au courant du truc, se présente déguisé en docteur.

976. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Mais sur certaines questions, elle présente quelques aperçus un peu plus imprévus. […] Il nous présente Voltaire dans son véritable cadre et dans son pays de prédilection. […] Casimir Bonjour se présenta au Théâtre-Français. […] Il s’était présenté plusieurs fois à l’Académie française et toujours sans succès. […] Un jour de « lecture », il se présenta à eux, soit accident, soit à dessein, sans manuscrit. « Je l’ai oublié !

977. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Me pardonnera-t-on de présenter en un tableau cette récréation anodine dont le lecteur pourra, pour s’amuser à son tour, vérifier la justesse. […] Je présente, et nous voici, continuant à trois notre promenade. […] On m’entendra mieux lorsque j’aurai présenté notre monde, la Vérité, comme les débris épars de l’originelle Beauté rompue. […] À l’heure présente la terre ne reçoit d’elle qu’un hypothétique parfum, lequel est lui-même un peu la Beauté puisqu’il la suggère. […] On ne s’y présente pas comme à l’Académie ou aux Mirlitons.

978. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Legrelle, a présentée à la Faculté des lettres sur Holberg, un poète danois, qui a été précisément un des plus heureux imitateurs du maître. […] Coquelin n’a qu’à se présenter et à ouvrir la bouche pour être plaisant. […] La même situation s’y présente sans cesse sous de nouvelles formes. […] Tel qu’il nous est présenté, Harpagon m’est incompréhensible. […] Vous vous rappelez la fameuse scène où le jeune Thomas Diafoirus est présenté par son père à Angélique.

979. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre IV. Le développement général de l’esprit est nécessaire pour bien écrire, avant toute préparation particulière »

Il n’en est point où les anciennes lectures, les conversations d’autrefois, la réflexion habituelle sur soi-même, et les méditations intimes ne collaborent à l’émotion présente.

980. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 34-39

Rien de plus judicieux que le Chapitre qui concerne Hérodote ; celui qui est intitulé, de la nécessité de l’Histoire, de son usage, de la maniere dont il faut y mêler les sciences, en la faisant lire à un Prince, est rempli de préceptes sages, de réflexions saines, de critiques justes & bien présentées.

981. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 260-264

On peut, & l’on doit, dans ces occasions, avoir le courage de dire la vérité ; présenter avec force la grande leçon des événemens ; humilier les grandeurs humaines au pied de la Mort qui les anéantit.

982. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 516-521

Aujourd'hui toutes ces matieres ont été présentées d'une maniere plus précise & plus agréable ; mais on ne doit pas être ingrat pour cela à l'égard des Ecrivains laborieux & attentifs, qui nous ont conservé les traces de ces connoissances dont nous serions privés sans eux.

983. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — VII. La fausse fiancée »

Elles se présentèrent ainsi devant le fama.

984. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Très respectée de Louis XIV, elle n’abandonna jamais devant lui ceux qu’on présentait comme trop austères. […] Une des premières lettres du duc de Nivernais au comte de Choiseul (bientôt duc de Praslin), chargé des Affaires étrangères, est pour lui présenter une description fidèle de l’état des partis et de l’opinion (24 septembre 1762) : Comme, par la constitution de ce pays-ci, l’état respectif des partis est la seule boussole qui puisse nous guider dans la négociation présente quant au fond et quant à la forme, je vais, dans cette lettre, avoir l’honneur de vous transmettre toutes les connaissances locales, que j’ai prises avec autant de soin que de diligence, des intérêts, des vues, des forces desdits partis ; et j’ose me persuader que ce détail pourra vous servir utilement pour apprécier au juste les discours du plénipotentiaire anglais (à Versailles), qui doivent, si je ne me trompe pas, servir de preuve à mes observations, comme mes observations leur serviront de clef et d’éclaircissement. […] Beaucoup d’agrément dans la société, d’aménité dans les mœurs, le ton excellent d’un grand seigneur homme de cour, et peut-être un peu trop homme de lettres… » Enfin (et ceci est plus sérieux), on lit dans une lettre du général en chef Bonaparte au général Joubcrt, datée du quartier général, Milan, 14 thermidor an v (1er août 1737) : « Il y a à Vicence, citoyen général, la veuve Brissac, fille du respectable Mancini-Nivernais ; elle est hors de France depuis 1787 ; je ne vois point d’inconvénient à ce que vous lui donniez un passeport pour se rendre au quartier général, comme je lui en ferai donner un pour se rendre en France ; je vous prie même, si l’occasion s’en présentait naturellement, de lui faire des honnêtetés.

985. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

« Descendez maintenant, dit-il à ses compagnons de route, et allez vous informer si la jeune exilée est vraiment digne de la main que je lui présente. […] Mais la porte s’ouvre : « Les parents d’Herman et leurs deux amis s’étonnent de la taille et de la beauté de la jeune étrangère, qui s’accorde si bien avec celle d’Herman ; et, quand ils se présentent tous deux sur le seuil, la porte semble trop petite pour eux ! […] Jamais l’Allemagne n’avait présenté dans toutes ses parties du nord ou du midi de pareils groupes d’hommes supérieurs. […] Deux jeunes amis de Goethe, avec lesquels il voyageait alors, les deux comtes de Stolberg, célèbres eux-mêmes depuis, avaient présenté leur compagnon de voyage au jeune duc de Weimar.

986. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXIe entretien. Suite de la littérature diplomatique » pp. 5-79

Et quelle durée des trocs pareils de population, contre tout droit et contre toute nature, peuvent-ils faire augurer au monde politique pour une unité monarchique de l’Italie, dont chaque membre proteste contre la tête, et ne présente pour tête que des gueules de canon ? XXIV Mais, si cette unité piémontaise de l’Italie, conception désespérée d’une péninsule justement impatiente de nationalité qui ressuscite, ne présente à l’Italie monarchisée qu’une perspective de déchirement intestin sous la pression d’un roi militaire, et ne présente, au premier grand trouble européen, que la perspective d’un reflux redoutable de l’Allemagne en Italie ; quelle perspective cette unité de la monarchie de Turin, à Naples, à Palerme, à Rome, à Florence, à Milan, présente-t-elle à la diplomatie pacifique de la France dans un prochain avenir ?

987. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIe entretien. Vie du Tasse (2e partie) » pp. 65-128

.… Et je conjure Votre Seigneurie, par l’ancienne amitié qui exista entre nous, par la grande affection qu’elle me porte et par sa charité chrétienne, d’agir envers moi, dans cette affaire, avec la même franchise qu’Elle m’a toujours montrée ; présentez ma supplique au cardinal de Pise ou à tout autre cardinal attaché à l’inquisition, et ne vous laissez dissuader par personne de présenter ma supplique, sous prétexte que je ne suis pas en parfaite santé d’esprit.… Mais présentez ma supplique au cardinal de Pise.… Employez toute votre influence, toute votre autorité à Rome ! […] … Telle est ma détresse, que je n’ai que vous au monde à qui je puisse me fier, et, si vous m’assurez que ma supplique aux cardinaux sera présentée, je vivrai enfin en paix ! 

988. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIe entretien. Biographie de Voltaire »

Ces deux écrivains ont à eux seuls occupé l’espace de tout leur siècle ; ils ont tellement confondu leur nom avec le nom même de leur patrie qu’on ne peut dire Cicéron sans que Rome tout entière se présente à l’imagination du lecteur, et qu’on ne peut dire Voltaire sans que la France apparaisse avec toutes ses grandeurs littéraires, tous ses talents et tous ses défauts, à l’esprit de l’Europe. […] Il présenta le jeune Voltaire chez la vieille et célèbre Ninon de Lenclos, reste de beauté, de vice et d’esprit qu’un siècle transmettait à l’autre comme un scandaleux héritage. […] Il était anti-chrétien, parce que les dogmes du christianisme, selon lui altérés et viciés par la crédulité populaire, lui paraissaient être une usurpation de l’homme sur la divinité pure ; mais il abhorrait les symboles, les regardant comme des ombres de Dieu présentés aux hommes pour Dieu lui-même. […] Cependant quel objet se présente à ma vue !

989. (1911) La morale de l’ironie « Chapitre III. Les immoralités de la morale » pp. 81-134

Pour faire conserver des traditions qui choquent en nous tant d’aspirations et de désirs, elle doit les présenter comme respectables et sacrées. […] Il lui présente le devoir comme conforme à son propre intérêt, et comme la seule activité digne d’une volonté libre. […] Or la justice, la distinction du bien et du mal dans les relations des hommes entre eux est la vérité première de la morale5. » Voilà la doctrine rigoureusement présentée. […] Elle devrait être une théorie des conditions de la vie sociale en général et de la vie de chaque société en particulier, selon sa nature et ses ressources, préciser la manière dont chaque société peut réaliser pour le mieux le type qu’elle présente, déterminer aussi une hiérarchie des types, selon leur aptitude à former des combinaisons supérieures de sociétés, et à créer une sorte de réalisation de l’humanité, ou même, dans nos rêves, d’une association supérieure à l’humanité.

990. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Si Hugues ou Richard de Saint-Victor se fussent présentés à lui comme des pédants ou des rustres, il les eût pris en maigre estime. […] Mes vieux prêtres, dans leur lourde chape romane, m’apparaissaient comme des mages, ayant les paroles de l’éternité ; maintenant, ce qu’on me présentait, c’était une religion d’indienne et de calicot, une piété musquée, enrubannée, une dévotion de petites bougies et de petits pots de fleurs, une théologie de demoiselles, sans solidité, d’un style indéfinissable, composite comme le frontispice polychrome d’un livre d’Heures de chez Lebel. […] Ces études leur paraissaient quelque chose de tout à fait bas, comparées aux exercices littéraires qu’on leur présentait comme le but suprême de l’esprit humain. […] Là, est une des supériorités que présentent les établissements ecclésiastiques sur ceux de l’État ; le régime y est, très libéral, car personne n’a droit d’y être ; la coercition y devient tout de suite la séparation.

991. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « III »

Il suffit de voir le spectacle infâme que présente l’Opéra de Paris, ces acteurs en bois, aux gestes ridicules, pour se rendre compte de la justesse de la théorie de Wagner. […] Voilà comment se présente aux yeux du simple la « vision du Gral » : on peut séparer cette scène en deux parties : Parsifal et ce qu’il voit. […] Tel se présente à nous ce personnage de Kundry, avec l’évolution de son caractère, partant de la sauvagerie démoniaque pour arriver à la sainteté la plus pure. […] Le Guide musical : Il n’attend pas que des représentations wagnériennes se présentent pour initier le public aux œuvres du maître.

992. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre premier. Sensation et pensée »

Ceci posé, une autre question se présente. […] On sait que le zootrope présente successivement à la rétine une série d’images représentant les divers temps d’un mouvement complexe, comme celui d’un homme qui jongle ; quand la rotation est assez rapide, les sensations se fusionnent et vous donnent l’impression d’un personnage unique qui fait des mouvements continus. […] Si, de plus, ne pas souffrir prend la forme d’une jouissance précise, les deux états contraires présentent alors pour la sensibilité et la motilité un contraste maximum. […] Le géomètre dit : Je transporte le triangle A sur le triangle B, de telle sorte que leurs côtés coïncident ; l’animal, sans le dire, sent que l’impression de la nourriture présente et la représentation de la nourriture absente viennent coïncider, se renforcer, aboutir à une suppression du contraste et de l’effort, de la distance entre la nourriture désirée et la nourriture prise, entre la faim douloureuse et la satisfaction agréable : la contrariété, au sens émotionnel du mot, a disparu, ainsi que la contrariété au sens intellectuel.

993. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Roederer. — II. (Suite.) » pp. 346-370

Au milieu de ces idées et de ces conseils politiques, Roederer ne cessait de varier les applications de sa plume et de parler à son public sur mille sujets littéraires qui se présentaient. […] Le Code civil, présenté par les citoyens Bigot de Préameneu, Maleville, Tronchet et Portalis, est adressé au tribunal de cassation et aux tribunaux d’appel ; toutes leurs observations sont conférées à la section de législation, rapportées, discutées en présence des commissaires rédacteurs. […] Il a non seulement ouvert l’accès à toutes les réflexions qu’on a voulu lui présenter, mais les a souvent provoquées.

994. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Charles-Victor de Bonstetten. Étude biographique et littéraire, par M. Aimé Steinlen. — III » pp. 455-479

Bonstetten n’était cependant pas insensible et fermé à l’aspect pittoresque et aux beaux effets de tristesse morale : « Rome, disait-il alors, ne présente partout que l’image de la destruction et des vicissitudes humaines. […] Pendant ses années de mission dans le Tessin (1795-1797), qui se rapportaient précisément à l’époque de la première campagne d’Italie, il avait fait plusieurs voyages à Milan ; il y avait même été présenté au glorieux général, qui lui avait témoigné de la bienveillance. […] Au fond de la rue des Granges, une maison haute, étroite, vieille et triste, présente une façade étriquée sur laquelle le soleil ne se hasarde que d’un air méfiant.

995. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « M. Boissonade. »

Aussi, je ferai remarquer tout d’abord, pour décharger ma conscience, que venir le présenter comme le type et le modèle de la Critique littéraire sous le premier Empire et mettre ce second titre, comme on l’a fait, au frontispice des deux volumes qu’on publie, c’est un peu abuser de la permission qu’on se donne généralement de grossir les choses dans le passé. […] Lui, il était franc, sobre et non pas du tout libéral et banal d’éloges envers autrui : on a dérogé à cette réserve qui lui était habituelle et qui tenait à son goût même ; la publication présente semble s’être faite sous l’invocation d’une clémence universelle, et tous les noms du temps (y compris le nôtre) y ont reçu des éloges charmants, bien doux à l’amour-’propre, mais qu’il n’eût certes pas tous également ratifiés. […] Ainsi donc, je le répète pour n’avoir plus à y revenir (et que son aimable biographe me le pardonne), non, mille fois non, le mode de peinture employé à son égard n’est pas de tout point approprié au modèle ; non, on ne saurait, sans une transformation trop visible, présenter M. 

996. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. VINET. » pp. 1-32

Ton eau silencieuse en son paisible cours Présente à mon esprit l’image de la vie : Elle semble immobile et s’écoule toujours. […] — Soit qu’il nous peigne ce grand style de Pascal, si caractérisé entre tous par sa vérité, austère et nu pour l’ordinaire, paré de sa nudité même, et qu’il ajoute pour le fond : « Bien des paragraphes de Pascal sont des strophes d’un Byron chrétien ; » soit qu’il admire, avec les penseurs, dans La Rochefoucauld, ce talent de présenter chaque idée sous l’angle le plus ouvert, et cette force d’irradiation qui fait épanouir le point central en une vaste circonférence ; soit qu’il trouve chez La Bruyère, et à l’inverse de ce qui a lieu chez La Rochefoucauld, des lointains un peu illusoires créés par le pinceau, moins d’étendue réelle de pensée que l’expression n’en fait d’abord pressentir, et qu’il se montre aussi presque sévère pour un style si finement élaboré, dont il a souvent un peu lui-même les qualités et l’effort ; soit que, se souvenant sans doute d’une pensée de Mme Necker sur le style de Mme de Sévigné, il oppose d’un mot la forme de prose encore gracieusement flottante du xviie  siècle à cette élégance plus déterminée du suivant, qu’il appelle succincta vestis ; soit qu’en regard des lettres capricieuses et des mille dons de Mme de Sévigné, toute grâce, il dise des lettres de Mme de Maintenon en une phrase accomplie, assez pareille à la vie qu’elle exprime, et enveloppant tout ce qu’une critique infinie déduirait : « Le plus parfait naturel, une justesse admirable d’expression, une précision sévère, une grande connaissance du monde, donneront toujours beaucoup de valeur à cette correspondance, où l’on croit sentir la circonspection d’une position équivoque et la dignité d’une haute destinée ; » soit qu’il touche l’aimable figure de Vauvenargues d’un trait affectueux et reconnaissant, et qu’il dégage de sa philosophie généreuse et inconséquente les attraits qui le poussaient au christianisme ; soit qu’en style de Vauvenargues lui-même il recommande, dans les Éléments de Philosophie de d’Alembert, un style qui n’est orné que de sa clarté, mais d’une clarté si vive qu’elle est brillante ; — sur tous ces points et sur cent autres, je ne me lasse pas de repasser les jugements de l’auteur, qui sont comme autant de pierres précieuses, enchâssées, l’une après l’autre, dans la prise exacte de son ongle net et fin. […] Je lui reprocherai aussi plutôt, dans sa longue note sur les contemporains de l’Empire, sa complaisance d’admission pour quelques noms sans valeur, que dans ses dernières pages la méfiance, pleine de motifs, qu’il témoigne pour les promesses orageuses de la littérature présente.

997. (1892) Boileau « Chapitre IV. La critique de Boileau (Suite). Les théories de l’« Art poétique » » pp. 89-120

Lui-même, le bonhomme, en son genre, la suivait, exquis à force de fidélité sobre, et présentait, à la place des intempérantes enluminures de l’âge précédent, ses fins tableaux, d’une touche si discrète et d’un sentiment si intense. […] Car la nature n’est-elle pas la source unique et commune des sentiments et des idées, présente à tous, et la même pour tous, dont tous ont également la sensation et l’intuition ? […] Si, en effet, « rien n’est beau que le vrai », et si le charme, le je ne sais quoi qui transporte dans les ouvrages de l’esprit « consiste principalement à ne jamais présenter au lecteur que des pensées vraies et des expressions justes », on ne doit pas prétendre à tout prix trouver du nouveau, ni se décourager de n’en pas rencontrer.

998. (1895) Histoire de la littérature française « Troisième partie. Le seizième siècle — Livre IV. Guerres civiles conflits d’idées et de passions (1562-1594) — Chapitre III. Montaigne »

« Cette farcissure est un peu hors de mon thème, disait-il joliment un jour qu’il avait fait un écart un peu fort : je m’égare, mais plutôt par licence que par mégarde ; mes fantaisies se suivent, mais parfois c’est de loin, et se regardent, mais d’une vue oblique… J’aime l’allure poétique, à sauts et à gambades… Mon esprit et mon style vont vagabondant de même230… Je n’ai point d’autre sergent de bande à ranger mes pièces que la fortune : à mesure que mes rêveries se présentent, je les entasse ; tantôt elles se pressent en foule, tantôt elles se traînent à la file231. » Il se couvrait de Plutarque, coutumier aussi de ces « gaillardes escapades », et il avait fini par trouver que ce désordre, qui ne lui donnait pas de peine, était l’ordre même de son sujet. […] Il n’y a pas de mot qu’il prononce plus souvent que celui de vérité ; il ne connaît pas de plus excellente vertu que celle de savoir céder à la vérité, où qu’elle se présente ; et il connaît deux voies qui y mènent, la raison d’abord, puis au-dessous d’elle, et sous son contrôle, l’expérience. […] Il a borné sa vue à la vie présente, dont il a dressé la forme pour satisfaire à toutes les aspirations de sa nature physique, intellectuelle et morale, et de façon que la volupté, la justice, la bonté y fussent commodément logées.

999. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre IV. La fin de l’âge classique — Chapitre II. La Bruyère et Fénelon »

Tous ces éléments subjectifs se sont mêlés à la description objective de la vie humaine que nous présente le livre de La Bruyère. […] Cette Lettre à l’Académie est, après l’Art poétique, le plus important ouvrage que la critique nous présente ; avec elle, nous sommes à la fois tout près et très loin de Boileau : les résultats sont identiques, mais la méthode et l’esprit différent. […] On appelle ainsi le résumé des conversations politiques que Fénelon eut à Chaulnes en novembre 1711 avec le duc de Chevreuse, et d’où sortit tout un plan de gouvernement qui devait être présenté au duc de Bourgogne.

1000. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

Aussi convient-il à toute époque d’étudier avec soin la vie familiale, de savoir si elle est forte ou faible, sévère ou relâchée, de noter les différences et les ressemblances qu’elle présente d’une classe, d’une région et presque d’une ville à une autre. […] Elle est restée gardienne d’une place forte ; Guillaume blessé, vaincu, mis en fuite par les Sarrasins et déguisé lui-même en Sarrasin pour mieux leur échapper, se présente aux portes de la ville. […] On peut choisir comme exemple le second tiers du xviiie  siècle alors que des seigneurs de la cour, souvent capitaines ou colonels, la figure rasée, la tête poudrée, portaient des dentelles et des manchons, se piquaient d’exceller dans le parfilage ou la broderie, se présentaient dans les salons avec des ciseaux et des aiguilles d’or.

1001. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XIII. La littérature et la morale » pp. 314-335

Ainsi envisagé, sous ses diverses faces, le xviiie  siècle apparaît semblable à la petite statue que le philosophe Babouc présenta au génie Ituriel, pour lui faire entendre ce qu’il pensait de la ville de Persépolis : elle était composée « des terres et des pierres les plus précieuses et les plus viles. » Si l’on représentait par un de ces graphiques, qui sont aujourd’hui d’usage courant, les différentes vertus et le niveau moyen que le xviiie  siècle a atteints dans chacune d’elles, c’est une ligne montant très haut et descendant très bas qu’on obtiendrait de la sorte. […] Un poème héroï-comique nous présente, par exemple, un vaillant chevalier qui part en guerre, affublé d’une armure rouillée, armé d’une gaule à abattre les noix, monté sur une vieille jument, vénérable aïeule de Rossinante ; il est le digne fils d’un père qui n’avait pas son égal pour transpercer les limaces et les papillons ; il a pour adversaire une vieille femme et il est battu. […] Et non seulement la passion les entraîne et les dirige, mais cette suprématie de la passion est présentée comme nécessaire et légitime.

1002. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — Y. — article » pp. 529-575

Il les expose avec une complaisance marquée ; & après les avoir présentés dans un jour aussi faux que séduisant, il se contente de les condamner froidement & en très-peu de mots. […] Le repos, & la satisfaction de l'honnête homme dans la vie présente, sa gloire & sa béatitude dans l'éternité. […] Nous ne prétendons pas dire qu’elle soulage tous les maux : le tableau de la vie ne nous en présente que trop qui ne sont pas soulagés ; mais nous soutenons que l’esprit de la Religion les adoucit, & que si cet esprit étoit suivi, ils disparoîtroient tous de la surface de la terre.

1003. (1913) La Fontaine « IV. Les contes »

Elle peut être racontée, cette histoire, comme un conte psychologique, comme un conte philosophique qui serait un conte psychologique ; ce serait alors une analyse, non pas didactique, bien entendu, mais une analyse présentée sous forme de récit, de la curiosité humaine qui ne se satisfait jamais de ce qu’elle a, de ce qu’elle possède et qui veut toujours chercher, au-delà des apparences, le dessous, au-delà du masque le visage, au-delà de tout ce qui est mystérieux l’essence du mystère, ne se contentant point de ce monde des apparences que l’esprit supérieur a voulu qui fût le nôtre. […] Et alors vous auriez précisément ce que je viens de vous indiquer, un conte symbolique où Psyché serait présentée comme l’être humain qui cherche sans cesse à anatomiser ses passions et ses sentiments, et qui, à ce jeu terrible, finit par les mortifier, comme on disait si bien au dix-huitième siècle, et par les ruiner. […] Un soir, après un grand souper, elle s’arrange de manière à rester furtivement chez lui, et elle se présente à lui.

1004. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre vi »

Un deuxième danger se présenta quand eut lieu la conférence internationale socialiste de Londres. […] Et surtout je sens ce qu’il y a de grandeur morale dans le cas de ces antimilitaristes et pacifistes qui adaptent leur idéal aux nécessités de l’heure présente pour lui assurer l’avenir. […] Avant la guerre, il était présenté comme un état anarchique menaçant pour une société qui se sentait minée par le relâchement de la discipline nécessaire à toute organisation sociale et qui mettait tout son espoir dans le bon exemple des détenteurs de l’autorité, dans le bon exemple du fonctionnaire.

1005. (1899) Le roman populaire pp. 77-112

Tandis que nous écrivons, par une sorte d’instinct théâtral et de tradition, des chapitres qui gravitent tous autour d’une scène principale, un peu comme les actes d’une pièce dramatique ; tandis que nous faisons un livre très un et très serré, destiné à être lu sans arrêt, eux, ils écrivent une sorte de journal intime ; ils superposent les détails, sagement, posément, avec l’amour de l’heure présente qui ne connaît pas l’avenir, sans la même hâte vers le but, et ils songent aux misses qui parcourront vingt pages avant une course à cheval, au chasseur de renard qui revient au logis et qui a besoin d’une petite dose de lecture pour calmer la fièvre de ses veines, au commerçant de la Cité, à l’ouvrier anglais, libres avant le coucher du soleil, et qui prendront le livre et le poseront bientôt sur le coin du dressoir, heureux d’avoir trouvé l’occasion d’une larme ou d’un sourire qui n’étaient pas permis dans le travail du jour. […] Nous ressemblons à ces gens naïfs qui essayent de toucher un arrérage de rente sans présenter un certificat de vie. […] Je suis sûr que les artistes qui vivaient au moyen âge, Dante quand il écrivait sa Divine Comédie, les auteurs de nos poèmes nationaux et de ceux des nations voisines, les bâtisseurs d’églises, d’hôtels de ville, de maisons corporatives, les sculpteurs, les peintres, les musiciens, avaient présente à l’esprit cette idée fraternelle, et dédiaient en secret leur œuvre à tout le peuple chrétien.

1006. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre I. La conscience et la vie »

Vous pensez bien que je ne vais pas définir une chose aussi concrète, aussi constamment présente à l’expérience de chacun de nous. […] Conscience et matérialité se présentent donc comme des formes d’existence radicalement différentes, et même antagonistes, qui adoptent un modus vivendi et s’arrangent tant bien que mal entre elles. […] Elle s’y installera en se faisant toute petite ; puis, une fois dans la place, elle se dilatera, arrondira sa part et finira par obtenir tout, parce qu’elle dispose du temps et parce que la quantité d’indétermination la plus légère, en s’additionnant indéfiniment avec elle-même, donnera autant de liberté qu’on voudra. — Mais nous allons retrouver cette même conclusion sur de nouvelles lignes de faits, qui nous la présenteront avec plus de rigueur.

1007. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Étude sur la vie et les écrits de l’abbé de Saint-Pierre, par M. Édouard Goumy. L’abbé de Saint-Pierre, sa vie et ses œuvres, par M. de Molinari. — I » pp. 246-260

Le caractère et les ouvrages de ce respectable abbé ont été, dans les derniers temps, l’objet d’études approfondies qui, en l’exagérant un peu, le font très bien connaître, M. de Molinari, au point de vue des économistes, nous l’a présenté par extraits, par citations resserrées et abrégées, seule manière dont l’abbé de Saint-Pierre soit lisible, et il l’a justement rapproché de son futur parent dans l’ordre des esprits, le philosophe utilitaire Bentham. […] Il se présentait lui-même naïvement, les questionnait, recueillait leurs réponses et les écrivait en rentrant chez lui.

1008. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Parny poète élégiaque. » pp. 285-300

Je laisserai donc ce poème tout à fait en dehors de mon appréciation présente, et il ne sera question ici que du Parny élégiaque, de celui dont Chateaubriand disait : « Je n’ai point connu d’écrivain qui fût plus semblable à ses ouvrages : poète et créole, il ne lui fallait que le ciel de l’Inde, une fontaine, un palmier et une femme. » Né à l’île Bourbon, le 6 février 1753, envoyé à neuf ans en France, et placé au collège de Rennes, où il fit ses études, Évariste-Désiré de Forges (et non pas Desforges) de Parny entra à dix-huit ans dans un régiment, vint à Versailles, à Paris, s’y lia avec son compatriote Bertin, militaire et poète comme lui, Ils étaient là, de 1770 à 1773, une petite coterie d’aimables jeunes gens, dont le plus âgé n’avait pas vingt-cinq ans, qui soupaient, aimaient, faisaient des vers, et ne prenaient la vie à son début que comme une légère et riante orgie. […] La passion chez Parny se présente nue et sans fard.

1009. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « La Réforme sociale en France déduite de l’observation comparée des peuples européens, par M. Le Play, Conseiller d’État. »

Propriétaire viager ou, si l’on veut, locataire à vie de la maison qu’il occupe, ayant ainsi le sentiment du chez-soi, l’ouvrier du Hartz, en sa qualité de membre de la corporation des mines, « possède sur les richesses minérales et forestières de ce district une sorte d’hypothèque légale qui le garantit, ainsi que sa famille, contre toutes les éventualités fâcheuses qui peuvent se présenter. » Il a non seulement l’habitation et le jardin qui y tient, il a le droit de récolter à titre gratuit dans les forêts domaniales le bois de chauffage ; le blé lui est assuré à un prix invariable et toujours au-dessous de celui du marché. […] Il a présenté en traits caractéristiques et non chargés ce type spécial à la civilisation moderne et qui n’y fait guère d’honneur, le propriétaire indigent, avec son bien grevé d’hypothèques et rongé par l’usure.

1010. (1874) Premiers lundis. Tome II « Jouffroy. Cours de philosophie moderne — II »

Un individu humain quelconque, bien organisé toutefois, pris au hasard dam l’époque présente ou dans toute autre époque, et se traitant lui-même par la méthode expérimentale intérieure, découvrira, autant qu’il est donné à l’homme de le faire, sa destinée propre, et la destinée des autres hommes ses semblables, et la destinée de l’espèce tout entière ; il saura déterminer, autant que cela nous est possible, la loi du passé et de l’avenir de l’humanité. […] Il a professé d’abord que, sur la foi de l’observation du passé, il croyait fermement au progrès, et au progrès en tout, en politique, en art, en philosophie, etc., etc. ; puis il a vivement, et par d’énergiques exemples, étalé l’anarchie présente qui se manifeste sur tous les points.

1011. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre V. De la lecture. — Son importance pour le développement général des facultés intellectuelles. — Comment il faut lire »

Il a sa source dans les sentiments les plus respectables : humilité candide, conscience de sa propre ignorance, respect du maître, confiance aux lumières de ceux qui sont établis pour savoir et pour instruire, soif de savoir, qui saisit avidement toutes les connaissances qu’on lui présente et n’en veut rien laisser tomber. […] Mais il se présente par le livre, et les jeunes gens, comme nous en rencontrons encore dans nos lycées et plus encore dans l’enseignement primaire, dont l’intelligence est restée naïve et comme vierge, ont un respect en quelque sorte religieux pour le livre, dépositaire de la science, qu’ils vénèrent, à laquelle ils aspirent.

1012. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre VII. Induction et déduction. — Diverses causes des faux raisonnements »

C’est ce qui fait que les miracles sont plus visibles à ceux qui y croient d’avance ; les fantômes ne se présentent qu’aux superstitieux, et il faut croire au spiritisme pour avoir commerce avec les esprits. […] Ici se présentent deux écueils où l’on ne manque guère de se heurter, et souvent on ne fait qu’aller de l’un à l’autre.

1013. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XVII. Forme définitive des idées de Jésus sur le Royaume de Dieu. »

Mais ses déclarations sur la proximité de la catastrophe ne laissent lieu à aucune équivoque 796. « La génération présente, disait-il, ne passera pas sans que tout cela s’accomplisse. […] Renoncer à un monde près de crouler, se détacher peu à peu de la vie présente, aspirer au règne qui allait venir, tel eût été le dernier mot de sa prédication.

1014. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXI. Dernier voyage de Jésus à Jérusalem. »

La Sagesse de Dieu a eu bien raison de dire 987 : « Je vous enverrai des prophètes, des sages, des savants ; vous tuerez et crucifierez les uns, vous ferez fouetter les autres dans vos synagogues, vous les poursuivrez de ville en ville ; afin qu’un jour retombe sur vous tout le sang innocent qui a été répandu sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie 988, que vous avez tué entre le temple et l’autel. » Je vous le dis, c’est à la génération présente que tout ce sang sera redemandé 989. » Son dogme terrible de la substitution des gentils, cette idée que le royaume de Dieu allait être transféré à d’autres, ceux à qui il était destiné n’en ayant pas voulu 990, revenait comme une menace sanglante contre l’aristocratie, et son titre de Fils de Dieu qu’il avouait ouvertement dans de vives paraboles 991, où ses ennemis jouaient le rôle de meurtriers des envoyés célestes, était un défi au judaïsme légal. […] Ce meurtre est le dernier dans la liste des meurtres d’hommes justes, dressée selon l’ordre où ils se présentent dans la Bible.

1015. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface du « Roi s’amuse » (1832) »

Si maintenant, après avoir établi que l’acte ministériel est odieux, inqualifiable, impossible en droit, nous voulons bien descendre pour un moment à le discuter comme fait matériel et à chercher de quels éléments ce fait semble devoir être composé, la première question qui se présente est celle — ci, et il n’est personne qui ne se la soit faite : ― Quel peut être le motif d’une pareille mesure ? […] Ce sont la de hauts et sérieux intérêts ; et, quoique l’auteur soit obligé d’entamer cette importante affaire par un simple procès commercial au Théâtre-Français, ne pouvant attaquer directement le ministère, barricadé derrière les fins de non-recevoir du conseil d’état, il espère que sa cause sera aux yeux de tous une grande cause, le jour où il se présentera à la barre du tribunal consulaire, avec la liberté à sa droite et la propriété à sa gauche.

1016. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « De la tragédie chez les Anciens. » pp. 2-20

Il s’est représenté l’épopée comme une reine auguste assise sur un trône, et dont le front chargé de nuages laisse entrevoir de vastes projets et d’étranges révolutions : au lieu qu’il s’est figuré la tragédie, éplorée et le poignard en main, telle qu’on la présente, accompagnée de la terreur et de la compassion, précédée par le désespoir, et bientôt suivie de la tristesse et du deuil. […] Sur ce principe, l’art de varier à l’infini les mouvements de la balance du théâtre, se présente de soi-même à l’esprit.

1017. (1915) La philosophie française « I »

Il n’est guère de question, théorique ou pratique, que ce penseur brillant n’ait abordée, et sur laquelle il n’ait présenté des vues intéressantes et suggestives. […] Nous laissons de côté, dans la présente étude, les travaux relatifs à l’analyse et à la critique des méthodes scientifiques.

1018. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XVII » pp. 70-73

— Il est difficile, à propos des grands hommes mal entourés, que je n’aie pas songé à Lamartine, qui rallie sous ses étendards de soie tout ce qui se présente… Vous pourriez ainsi courir avec plus ou moins de doute et de conjecture, et passer un peu en revue les masques en donnant pourtant l’éloge à côté ; c’est ainsi que la critique porte.

1019. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Une discussion dans les bureaux du Constitutionnel »

Nous ne demandons qu’à rester dans le rôle obscur et d’observateur malgré nous, qui nous a été fait par huit années de secrétariat, ne cherchant pas à nous exhausser sur la tombe du maître, mais ne négligeant rien non plus, cependant, quand l’occasion s’en présente, de ce qui peut servir à éclairer, par quelque point important et lumineux, la biographie de celui qui nous fit son éditeur posthume, son légataire universel, et nous mit en son lieu et place pour la correction et la publication de ses dernières œuvres.

1020. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de mademoiselle Bertin sur la reine Marie-Antoinette »

Un jour que mademoiselle Bertin allait présenter des modes à la reine, elle remarqua qu’elle était l’objet d’une attention malicieuse : étonnée, elle se retourne, et voit son rustaud de valet qui lui portait la robe ; il avait cru bien faire en imitant les laquais de cour.

1021. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. de Latena : Étude de l’homme »

L’âme s’attriste, la pensée s’assombrit, et les souvenirs de la jeunesse ne se présentent plus que comme les images d’un bonheur perdu sans retour.

1022. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre premier. Rapports de l’invention et de la disposition »

Le passage d’un plan rigoureusement arrêté aux idées qui doivent s’y distribuer est singulièrement difficile : les choses ne se présentent pas ainsi à notre appel ; on ne les a pas à commandement ; elles ne sont point là qui nous attendent, prêtes à passer à leur tour.

1023. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbier, Auguste (1805-1882) »

L’éditeur y parle des tours de force plaisans ou bizarres de la littérature présente, et à voir, selon lui, le nouveau poète armé de la massue, « vous diriez un athlète sans draperies, entraîné tout à coup dans un cirque de théâtre, parmi des danseurs couverts de paillettes et étincelants d’or faux ».

1024. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre premier. Nécessité d’une histoire d’ensemble » pp. 9-11

On connaît le mot de Mme de Sévigné sur les Essais de Nicole, qui lui semblaient trop délayés et un peu longs à déguster : « Je voudrais qu’on en fit un bouillon pour l’avaler. » Il faudra de même que l’avenir fasse un consommé de toute cette nourriture intellectuelle qui serait capable, sous sa forme présente, de surcharger et de gâter l’estomac le plus robuste.

1025. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre III. Les questions que l’historien doit se poser. » pp. 16-17

La formule la plus parfaite, en apparence, ne donnera pas tous les éléments qui constituent une littérature à l’un de ses moments, mais elle présentera les principaux caractères des principales œuvres simplifiés, rangés dans un ordre qui révélera au premier coup d’œil leur importance relative.

1026. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 145-150

C’est par ces éclipses sagement présentées, qu’on instruit les autres hommes, sans nuire à la gloire des Héros qui les ont éprouvées.

1027. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 220-226

L’Auteur, à chaque Regne, indique, avec autant de méthode que de précision, les révolutions, les mœurs, les événemens les plus remarquables ; fait connoître les Savans, les Hommes de Lettres, les Artistes qui se sont le plus distingués, & caractérise, en peu de mots, le moral de chaque Souverain, tantôt par des réflexions, & tantôt par des anecdotes aussi piquantes, que bien présentées.

1028. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 303-308

Traduire avec autant de force que d’exactitude les Auteurs Grecs & Latins, analyser avec clarté & précision les Peres de l’Eglise, présenter avec une simplicité éloquente la substance des décisions des Conciles, raconter les événemens, ou plutôt les peindre de manière que le Lecteur croit en être témoin ; tel est le résultat du travail de M. l’Abbé Fleury.

1029. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 115-120

C’étoit peu d’avoir su imiter le plan & la marche de ce Poëte ingénieux, élégant & délicat, il falloit, comme lui, avoir le talent de donner de la vie & de l’intérêt aux tableaux qu’on vouloit présenter.

1030. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 293-297

Il fait aimer le premier, par l'adresse avec laquelle il présente, d'un côté, la douceur & la politesse ingénieuse de ses mœurs, & de l'autre, les divers agrémens de son style ; il fait admirer Montesquieu, en le représentant sous les traits précieux qui caractérisent l'Homme bienfaisant, le Moraliste profond, le Philosophe conséquent, & le Législateur des Nations.

1031. (1913) Le bovarysme « Première partie : Pathologie du bovarysme — Chapitre VII. Le Bovarysme essentiel de l’existence phénoménale »

Comme on s’écarte d’un point de vue pour le contempler, le moi s’écarte de soi-même, et, s’avançant sur la ligne du temps, il ne saisit dans le passé qu’une image dont la conscience a conservé le reflet, une image qu’une mémoire plus ou moins fidèle présente à sa vue, plus ou moins déformée, privée de vie toujours.

1032. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre premier. Du Christianisme dans l’éloquence. »

Le christianisme fournit tant de preuves de son excellence, que, quand on croit n’avoir plus qu’un sujet à traiter, soudain il s’en présente un autre sous votre plume.

1033. (1830) Cours de philosophie positive : première et deuxième leçons « Avertissement de l’auteur »

Pour compléter cette notice historique, il est convenable de faire observer, relativement à quelques-unes des idées fondamentales exposées dans ce cours, que je les avais présentées antérieurement dans la première partie d’un ouvrage intitulé : Système de politique positive imprimée à cent exemplaires en mai 1822, et réimprimée ensuite en avril 1824, à un nombre d’exemplaires plus considérable.

1034. (1761) Salon de 1761 « Peinture — Vien » pp. 131-133

Il lui présente la médaille.

1035. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Loutherbourg » pp. 224-226

Un beau jour il s’échappe de l’atelier de son maître et d’entre les bras de sa maîtresse ; il se présente à l’Académie avec vingt tableaux de la même force, et se fait recevoir par acclamation.

1036. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 47, quels vers sont les plus propres à être mis en musique » pp. 479-483

Nous avons dit en parlant de la poësie du stile qu’elle devoit exprimer avec des termes simples les sentimens, mais qu’elle devoit nous présenter tous les autres objets dont elle parle sous des images et des peintures.

1037. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre III. Du temps où vécut Homère » pp. 260-263

. — Homère nous présente comme l’aliment le plus délicat des héros, la farine mêlée de fromage et de miel ; mais il tire de la pêche deux de ses comparaisons ; et lorsqu’Ulysse, rentrant dans son palais sous les habits de l’indigence, demande l’aumône à l’un des amants de Pénélope, il lui dit que les dieux donnent aux rois hospitaliers et bienfaisants des mers abondantes en poissons qui font les délices des festins . — 10.

1038. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Selon le christianisme le bonheur de la vie future est subordonné à la sainteté de la vie présente. […] Elle est présente à tout ; elle se mêle à tout ; elle enveloppe, entraîne et anime tout. […] Le sculpteur et le peintre copient tout ce qui se présente dans le champ de leur vision : s’ils ont une préférence, c’est celle des myopes pour les menus objets. […] La réalité présente seule admise par le réalisme didactique ; Proudhon. — Courbet. — M.  […] Ceux-ci n’admettent rien au-delà, rien au-dessus de la présente existence.

1039. (1885) L’Art romantique

Ces costumes, qui font rire bien des gens irréfléchis, de ces gens graves sans vraie gravité, présentent un charme d’une nature double, artistique et historique. […] La bataille de Balaklava se présente plusieurs fois dans ce curieux recueil, et sous différents aspects. […] Il a cherché partout la beauté passagère, fugace, de la vie présente, le caractère de ce que le lecteur nous a permis d’appeler la modernité. […] Je ne veux pas parler de ces petites filles qui jouent à la madame, se rendent des visites, se présentent leurs enfants imaginaires et parlent de leurs toilettes. […] Je m’étais présenté chez lui pour lui offrir un petit volume de vers de la part de deux amis absents.

1040. (1906) Propos de théâtre. Troisième série

Ils nous la présentent tout entière. […] Céalis nous a présenté un Phœnix très correct et qui a de l’autorité. […] J’en avise quelques-unes et je vous les présente pour vous mettre en goût. […] Vois le bel avenir qui de là se présente ! […] Une fillette de seize ans se présente, et, les circonstances aidant, — oh !

1041. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

Théodore Jouffroy en a présenté un exemple presque illustre. […] Le problème est insoluble à l’heure présente. […] Une semblable idée est grosse d’une morale publique complètement différente de celle qui nous régit à l’heure présente. […] A se figurer trop complètement les impressions que ressentent les autres, leur antipathie est trop présente, on en souffre trop. […] — présentent ainsi le phénomène d’un appétit du néant égal à celui des sectateurs des plus sombres doctrines de l’Extrême-Orient.

1042. (1925) Dissociations

La supériorité de l’animal sera toujours qu’il n’a qu’à se présenter pour être beau. […] Un centenaire ne devrait jamais être présenté que sous les apparences de la sobriété la plus stricte. […] Cela me coûte d’autant moins que j’ai un goût des plus modérés pour l’alcool, mais, n’étant pas fanatique, je me vois obligé d’accepter les faits tels qu’ils se présentent à mon esprit. […] Même si la vérité était horrifique, si elle était conforme à la théorie de Schopenhauer ou à celle de M. de Gaultier lui-même, qui nous présente la vie comme l’illusion suprême, le bonheur serait-il incompatible avec des vérités si âpres ? […] Les Finances ont donné de la présente histoire une interprétation différente.

1043. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Il avait fait jusqu’à sept tragédies, présentées et plus ou moins reçues au Théâtre-Français ; elles y dormaient et y dorment encore sans doute dans les cartons à côté de celles de M.  […] Ce fut le 1er janvier 1820 qu’Ampère fut présenté par M.  […] Un ingénieux discours sur les Renaissances, qui a paru imprimé, nous présente comme une carte en relief de toutes les littératures européennes décrites comparativement et figurées à ce point de vue. […] Guizot est venu hier à mon banc me demander si, lorsque le moment sera venu, vous consentirez à être présenté au roi. […] Ampère, établi l’historien d’office d’une grande littérature et ayant charge d’un monument, serait donc devenu un autre Ampère que celui que nous avons eu et qui ne calculait rien, gai, libre, capricieux, distrait ou absorbé, tout à la veine présente, obéissant à tous tes souilles, à toutes les fougues de l’intelligence.

1044. (1910) Victor-Marie, comte Hugo pp. 4-265

Partant de là il suit posément le temps, il descend posément, tranquillement le temps, il déroule, il dévide un fil, il constitue, il donne, il présente une lignée, une race, une série linéaire. […] Toute tragédie racinienne ou plutôt la tragédie racinienne se présente toujours comme ayant une trame arithmétique. […] Au départ, dès Andromaque, le poète nous présente le plus parfait exemple, le cas maximum du plus long circuit non clos (si ces deux mots peuvent aller ensemble), du circuit non clos du plus grand nombre de termes. […] La figuration, qui est un des mécanismes essentiels du sacré, est perpétuellement présente dans cette tragédie sacrée, elle en est aussi un des mécanismes essentiels. […] Les seules, et ce sera si petit, que nous pourrons présenter dans le creux de la main.

1045. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Ponsard » pp. 301-305

Et d’abord, il s’est présenté lui-même, tel qu’il est, avec son propre accent, avec ses sentiments et ses doctrines ; il n’a pas emprunté aux traditions académiques les exordes tant de fois renouvelés : il a parlé à sa manière, modestement, honnêtement, traçant de l’homme de lettres et du poète le caractère et le rôle qu’il conçoit, et s’y peignant lui-même avec cette sincérité élevée qui vient du cœur : on a senti dès ses premières paroles quelqu’un qui ne se mettait ni au-dessus ni au-dessous de ce qu’il devait être.

1046. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLI » pp. 167-171

Ce petit fait tout littéraire peut donner la mesure de la décision et de la hauteur de vue de nos hommes d’État dans les questions de conflit qui vont se présenter. — L'Académie française, par l’organe de M.

1047. (1874) Premiers lundis. Tome I « Ch.-V. de Bonstetten : L’homme du midi et l’homme du nord, ou l’influence du climat »

La question des climats n’est pas neuve : Hippocrate dans l’antiquité l’a traitée comme une question d’hygiène ; Montesquieu, dans les temps modernes, l’a envisagée dans son rapport avec le gouvernement, et, par la manière paradoxale et brillante dont il l’a présentée, il l’a remise en problème et en a provoqué une discussion nouvelle.

1048. (1875) Premiers lundis. Tome III « Sur une pétition de directeurs de théâtres contre les auteurs, compositeurs et éditeurs de musique »

Le second a été présenté l’année suivante, à, l’occasion de la loi sur la Propriété littéraire, et a été recueilli par l’auteur dans les Nouveaux Lundis, t. 

/ 2630