Son admiration n’était pas toujours assez éclairée par la science ; mais elle venait d’une grande chaleur d’âme et d’un cœur vraiment possédé de l’amour du beau. […] Sa piété, sérieuse et vraiment élevée, provenait d’une nature douée des plus hautes aspirations.
Et ces choristes marchaient vraiment en scène, jouaient véritablement des rôles, avec une entière liberté, sans aucun trouble vocal dans la mesure ou dans la note. […] Elle montre, une fois de plus, quels résultats nos artistes pourront donner du jour où ils s’appliqueront à des ouvrages vraiment humains.
Oui, certes, George Dandin avait une revanche à prendre ; mais cette revanche, il l’a prise depuis soixante ans, et si complète, si entière, souvent même si terrible et exécrable, que je ne sais vraiment ce qu il peut demander plus. […] Mais cette ode que je rêve, le grand Gœthe l’a réalisée dans la scène éblouissante du second Faust, où Plutus, le dieu de la richesse, apparaît, non plus aveugle et difforme, comme dans les caricatures de Lucien et d’Aristophane, mais calme, grandiose, vraiment divin, couché sur les tapis d’un char triomphal, et caressant sa barbe asiatique d’une main chargée de bagues. « Sa dignité ne peut se décrire, mais son visage, frais et rond comme la lune pleine, ses joues en fleur qui s’épanouissent sous l’appareil du turban, une riche aisance dans les plis de sa robe !
Elles ne font qu’un à cette époque de la civilisation où toutes les facultés de l’homme sont encore confondues, et lorsque, par l’effet d’une disposition vraiment poétique, il se reporte à cette unité première. » Mais le problème est précisément de savoir si cette unité primitive, rompue par le développement isolé des facultés, qu’exigent la constitution même et le progrès de la science, peut jamais être rétablie par un simple effort de la volonté ou par l’effet naturel d’une disposition de l’esprit. […] D’autre part, ce sont toutes ces théories, bien jeunes encore, bien peu assurées de leur avenir, mais enivrées de leurs premiers succès, enhardies à tout renouveler et, en attendant, à tout détruire, poursuivant à travers les ruines du passé un idéal inconnu, sans lequel l’humanité, dépouillée de l’ancien, ne pourrait subsister ni vivre une heure, s’avançant avec une intrépidité que rien n’arrête dans toutes les régions de la pensée, et soulevant autour d’elles des enthousiasmes et des colères également sans justice et sans mesure. — Enfin, entre les vieux dogmes que l’on prétend renverser et l’idéal nouveau que l’on n’aperçoit pas encore, il y a pour beaucoup d’âmes un état de crise vraiment pathétique dont un poète contemporain a su tirer un brillant parti pour son inspiration et l’occasion d’un grand succès, montrant par son exemple que la rénovation de la poésie est possible, à quelles conditions de talent, à quel prix de passion et de science3.
Tous les lieux communs de Cicéron sont si beaux, si spécieux, si honorables pour la société civile et pour la nature humaine, si accompagnés d’un noble pli et d’un large mouvement de la toge, que l’on conçoit vraiment combien ils doivent être chers à tous ceux qui sont encore moins des observateurs politiques inexorables et des scrutateurs du fonds naturel humain que d’éloquents avocats d’une cause.
Ce qui est beau, ce qui est vraiment élevé, ce qui vient du cœur et non de la tête, c’est le sentiment qui, après tant de misères et d’affronts, l’oblige non à maudire, mais à bénir ses persécuteurs, à leur pardonner.
En 1763, Le Brun, âgé de trente-quatre ans, adressait à l’Académie de La Rochelle un discours sur Tibulle, où on lit ce passage : « Peut-être qu’au moment où j’écris, tel auteur, vraiment animé du désir de la gloire et dédaignant de se prêter à des succès frivoles, compose dans le silence de son cabinet un de ces ouvrages qui deviennent immortels, parce qu’ils ne sont pas assez ridiculement jolis pour faire le charme des toilettes et des alcôves, et dont tout l’avenir parlera, parce que les grands du jour n’en diront rien à leurs petits soupers. » André Chénier fut cet homme ; il était né en 1762, un an précisément avant la prédiction de Le Brun.
Nous entendons parler ici de l’amour « triste, plaintif, dolent », de l’amour tel qu’il évolue chez les affinés ou exaspérés, et non du sentiment « joyeux, alerte, sain, sans remords, sans amertume », assez peu efficace et fécond, vraiment, comme matière esthétique.
Un très petit nombre de caractères vraiment distingués pourrait se décider dans le calme de la retraite par le seul sentiment de la vertu ; mais lorsqu’il faut du courage pour accomplir un devoir, la plupart des hommes, même bons, ne se confient en leurs forces que quand leur âme est émue, et n’oublient leurs intérêts que quand leur sang est agité.
. — Les dernières vraiment inspirées sont celles de saint François d’Assise et de ses compagnons au commencement du quatorzième siècle.
Il a beau dire aux dames des galanteries convenues ; l’adoration perce sous les oripeaux mythologiques ; il est heureux de les louer ; pour lui, elles sont vraiment déesses ; un sourire de leurs lèvres roses le comble et l’enchante.
Enfin on réunira le plus qu’on pourra de faits analogues ; plus on aura ramassé d’exemples, plus on aura chance de dégager la véritable loi ; plus il sera aisé de distinguer les caractères vraiment essentiels et communs des circonstances étrangères et des particularités locales.
C’est qu’alors il n’y a pas seulement faute de façon en notre langue : quand il commence d’écrire, dix ans avant les Vies d’Amyot, il y a vraiment encore un peu faute d’étoffe.
Est-ce que vraiment il croit avoir jamais aimé et cultivé autre chose ?
Car vous avez été candide et bonne et, quoi qu’on ait dit, vraiment femme.