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1852. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Ainsi, loin des villes meurtrières et des civilisations cruelles, le Sage, par le renoncement de l’égoïsme, aura, incessante, la bienheureuse vie.

1853. (1753) Essai sur la société des gens de lettres et des grands

On pourrait comparer les journalistes dont je parle, à ces mercenaires subalternes établis pour lever les droits aux portes des grandes villes, qui visitent sévèrement le peuple, laissent passer avec respect les grands seigneurs, permettent la contrebande à leurs amis, la font très souvent eux-mêmes, et saisissent en revanche pour contrebande ce qui n’en est pas.

1854. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Granier de Cassagnac » pp. 277-345

Il n’y avait ni canaux, ni routes, et les loups (j’entends ceux des bois) venaient flairer insolemment le pavé de nos villes.

1855. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

Sans contester les services qu’il a rendus aux hommes en développant largement les moyens de satisfaire des besoins réels, nous lui reprocherons d’en avoir trop encourage d’artificiels, d’avoir poussé au luxe, d’avoir favorisé les villes au détriment des campagnes, enfin d’avoir élargi la distance et transformé les rapports entre le patron et l’ouvrier, entre le capital et le travail.

1856. (1856) Articles du Figaro (1855-1856) pp. 2-6

— Certains côtés de la vie de province et des mœurs de petite ville y étaient étudiés et rendus avec une grande sagacité de pénétration, avec une irrécusable clairvoyance. […] Tel qu’il est, cet instrument ferait bien sa partie dans un concert ; — j’entends dans un concert nocturne de petite ville, quand un veuf, déjà mûr, convole en secondes noces.

1857. (1858) Du roman et du théâtre contemporains et de leur influence sur les mœurs (2e éd.)

Quel monde que celui qui s’agite dans ces deux ouvrages, Les Parents pauvres et Les Paysans ; le premier, où l’on va avec tel personnage au comble de la corruption cynique ou de la haine atroce, avec tel autre aux dernières extrémités de l’ignominie et de la dégradation ; le second, où l’auteur a transporté dans les campagnes cette même population de fripons, d’hypocrites, de voleurs, qu’il nous avait déjà montrée dans les villes ! […] Tu n’as plus la mine équivoque, tu portes des gants ; tu n’es plus d’une bande, mais d’une raison sociale ; tu n’exerces plus la nuit, dans la solitude, mais en plein jour, en pleine ville ; tu ne cries plus : la bourse ou la vie ! […] Réduit à mendier, il n’essuie que des refus : « Oui, tout s’éloigne, tout se ferme autour de moi, les portes comme les cœurs… oui, les maisons comme les hommes, barricadées d’un triple fer… Ô Londres, reine des mers, entrepôt du monde, ville riche et plus dure que le métal de tes trésors, à quoi servent tes magasins et tes greniers d’abondance, ton industrie et ton commerce, tes flottes et tes cargaisons, toute ton opulence enfin, si tu ne peux nourrir un de tes enfants ? […] En province comme dans la capitale, dans toutes les grandes villes, partout où a pénétré abondamment le mauvais roman, que d’appétits sensuels surexcités par ses maximes et surtout par ses peintures !

1858. (1927) Approximations. Deuxième série

Dans l’Avant-Propos de l’ouvrage posthume sur lequel je vais revenir, il nous est dit qu’« il obtint le prix de peinture de sa ville natale et se rendit à Rome pour y achever son éducation d’artiste. […] Pas du premier coup cependant : lorsque parut Au-dessus de la ville je lus l’ouvrage, dans La Minerve Française d’abord, puis en volume, avec une continuelle alternance d’intérêt et de désappointement. Il était impossible de ne pas voir que Jaloux avait cherché ici quelque chose de vraiment nouveau (et en ce sens, écrivant avant La Fin d’un beau jour Albert Thibaudet avait bien raison de dire qu’Au-dessus de la ville ec était l’œuvre la plus sérieuse de son auteur100), mais il n’était pas moins impossible de nier que le livre n’était pas réussi. […] En fait — et nous nous en rendons compte aujourd’hui — Au-dessus de la ville était le type de « l’œuvre de transition », occupant, toutes proportions gardées, dans la production de Jaloux une place analogue à la place d’Isabelle ed dans la production de Gide.

1859. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

M. de Ferriol, ambassadeur de France à Constantinople, vit un jour, parmi les esclaves qu’on amenait vendre au marché, une petite fille qui paraissait âgée d’environ quatre ans, et dont la physionomie l’intéressa : les Turcs avaient pris et saccagé une ville de Circassie, ils en avaient tué ou emmené en esclavage les habitants ; l’enfant avait échappé au massacre de ses parents, lesquels étaient princes, dit-on, en leur pays.

1860. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre IV. Addison. »

« Rien n’a plus amusé la ville, dans ces dernières années, que le combat du signor Nicolini contre un lion, à Haymarket, spectacle qui a été donné fort souvent, à la satisfaction générale de la noblesse haute et basse, dans le royaume de la Grande-Bretagne… Le premier lion était un moucheur de chandelles, homme d’un naturel colérique et entêté qui outrepassait son rôle, et ne se laissait pas tuer aussi aisément qu’il l’aurait dû… Le second lion était un tailleur par métier, appartenant au théâtre, et qui avait dans sa profession le renom d’homme doux et paisible.

1861. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins » pp. 185-304

III J’avoue que je n’ai jamais compris le sens de cet axiome de l’obstination des partis, quels qu’ils soient, en France : « Tu ne changeras pas. » Tu ne changeras pas, c’est-à-dire tu vivras des jours sans nombre, tu verras des idées justes prendre la place de préjugés absurdes, des trônes s’écrouler sur des fondements vermoulus, des castes s’effacer devant des nations, des gouvernements légitimes se fonder sur les devoirs réciproques des hommes en société de services et de défense mutuels, des démagogues surgir comme les vices incarnés de la multitude, irriter les passions du peuple, les pousser jusqu’au délire, jusqu’au meurtre, s’armer de ces fureurs populaires pour prendre la hache au lieu de sceptre et pour promener, sur ce peuple lui-même, ce niveau de fer qui trouve toujours une tête plus haute que son envie ; tu verras le sang le plus pur ou le plus scélérat couler à torrents dans les rues de tes villes ; tu verras les partis populaires épuisés céder au parti soldatesque, première forme de la tyrannie ; tu verras un soldat popularisé par la victoire prendre à la fois la place de la liberté, du trône et du peuple par un coup de main ; tu le verras provoquer le monde pour le vaincre, changer l’Europe en un champ de bataille annuel, faucher périodiquement les générations nouvelles, plus vite que la nature ne les fait naître, pour son ambition, en sorte que les vieillards se demandaient s’il y aurait encore une jeunesse et si Dieu ne faisait plus naître les générations que pour mourir à vingt ans au signe de ces pourvoyeurs de la gloire.

1862. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre huitième »

Les livres, saints lui offraient, dans l’enceinte de la même ville, deux familles de race royale séparées par la haine et le meurtre, l’une victorieuse et sur le trône, l’autre vaincue, mais restée maîtresse de la religion nationale, gardant au fond du temple le roi légitime, et tolérée parce qu’on la croyait faible.

1863. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quatorzième. »

Quand on vient lui annoncer que la ville est prise, on le trouve jouant au volant et sachant déjà la nouvelle.

1864. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

Bien dans ce jardin ne contrariait l’effort sacré des choses vers la vie… Les arbres s’étaient baissés vers les ronces, les ronces étaient montées vers les arbres… ; ce qui flotte au vent s’était penché vers ce se traîne dans la mousse… Ce qui jardin n’était plus un jardin, c’était une broussaille colossale ; c’est-à-dire quelque chose qui est impénétrable comme une forêt, peuplé comme une ville, frissonnant comme un nid, sombre comme une cathédrale, odorant comme un bouquet, solitaire comme une tombe, vivant comme une foule.

1865. (1881) La parole intérieure. Essai de psychologie descriptive « Chapitre III. Variétés vives de la parole intérieure »

 » Mais, quoiqu’il eût dit cette dernière phrase tout haut, dans le dos d’un sergent de ville qui regarda passer d’un œil de méfiance ce petit homme gesticulant et hochant la tête, le pauvre imaginaire ne se réveilla pas.

1866. (1940) Quatre études pp. -154

Comme on souhaiterait, pour nos étudiantes et pour nos étudiants, de semblables oasis, que ne viennent troubler ni la fièvre ni le fracas des villes, et où la civilisation réunit et protège les plus précieux de ses espoirs ! […] Les forêts de sapins, vert et sombre manteau des collines ; la mer grise qui souffre éternellement, et qui se plaint ; le soleil qui renouvelle chaque soir la fête éclatante de ses adieux, lui étaient chers : à moins qu’il ne préférât le tumulte des villes, les salons, les cafés, et même la poussière du boulevard.

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