Ses mouvements étaient dégagés et parfois un peu vifs. […] Sophie Cirilovna s’assit, alluma une cigarette, et se montra très empressée de reprendre son vif entretien. […] L’une est vive et animée, l’autre un peu trop timide ; mais toutes deux sont de vrais modèles. […] Mais n’avez-vous pas quelque autre prédilection plus vive ? […] Pierre parle de son ami avec une vive cordialité.
C’est une expression heureuse que celle qui, en français, désigne un penseur vif, mais superficiel, comme incapable d’une œuvre de longue haleine 7 » Le bâillement qui suit un effort soutenu d’attention est probablement l’effet du ralentissement de la respiration. […] Chez les enfants et chez beaucoup d’adultes, l’attention vive produit une protrusion des lèvres, une sorte de moue. […] Dans le passage de l’état de distraction à l’état d’attention, il y a donc transformation de force de tension en force vive, d’énergie potentielle en énergie actuelle. […] On sait que le seul fait de fixer son attention sur une partie du corps, le cœur, l’estomac, la vessie, les intestins, amène à la conscience des sensations insolites : ce qui est un cas de cette loi générale que tout état de conscience vif tend à s’actualiser. […] Les autres ont été épuisés par les circonstances de la vie : fatigue physique ou intellectuelle, émotions, passions vives, excès sexuels ou autres, anémie, maladies débilitantes, etc.
En tête d’un fragment traduit de la Théogonie d’Hésiode (la bataille des Dieux et des Titans) il se livre à des réflexions approfondies et vives sur le mérite propre de cette poésie d’Hésiode, surtout dans les Travaux et les Jours ; il la met presque au-dessus de celle d’Homère pour une certaine sincérité et ingénuité incomparable (schiettezza), il incline fort à la croire du moins supérieure en âge, et à ce propos il s’étend sur les conditions diverses qu’exige la traduction des poëtes anciens. […] « Si mes yeux étaient deux sources vives, je ne pourrais assez pleurer pour égaler ton malheur et encore moins ta honte, parce que tu étais maîtresse et que tu n’es plus qu’une pauvre servante. […] Il fait bondir la chèvre et mugir la génisse ; Et les oiseaux des bois, sous son rayon propice, Célèbrent à l’envi leur bonheur le plus vif Par mille tours joyeux : mais toi, seul et pensif, Tu vois tout à l’écart, sans te joindre à la bande, Sans ta part d’allégresse en leur commune offrande ; Tu chantes seulement : ainsi fuit le meilleur, Le plus beau de l’année et de ta vie en fleur. […] L’autre à son tour fait taire, apaise en souveraine Tout mal, toute douleur, si vive qu’elle prenne. […] Mais assurément (je ne puis m’empêcher encore d’ajouter ceci) la plus criante incohérence, dans le cas présent, c’est d’avoir fait intervenir de but en blanc le plus noble, le plus sobre, le plus austère des poëtes, pour appuyer une théorie où il est surtout question de Lisette et de Margot, et où, pour tout idéal d’art sérieux, l’enfant d’Épicure et d’Ovide s’écrie : Vive d’un doigt coquet le livre déchiré Qu’arrose dans le bain le robinet doré !
Il l’avait fait d’une manière plus affectueuse encore et plus vive à l’époque où M. de Talleyrand avait donné sa démission d’ambassadeur à Londres, et s’était tout à fait retiré de la vie politique. […] Sainte-Beuve affectionnait ce genre de traits anecdotiques, qui peint l’homme au vif : il en a recueilli toutes les fois qu’il en a trouvé l’occasion et sur des hommes en vue, au nom populaire, qui y avaient considérablement prêté. […] « Merci encore, et « Tout à vous, mon cher ami, « Sainte-Beuve. » Dans une autre lettre à M. le comte A. de Gircourt, qui lui a de tout temps témoigné la plus vive sympathie, M. […] Ce passage sur Voltaire a piqué au vif les ennemis ordinaires du grand homme, et a provoqué M.
Je trouve, dans des notes qu’il écrivait alors, l’expression exagérée, mais bien vive, du sentiment de fierté qui l’ulcérait : « Que me parlez-vous de joie ? […] Colin, jeune peintre français, d’un caractère aimable et facile, d’un talent bien vif et bien franc, se trouvait à Ischia en même temps que Farcy ; tous deux se convinrent et s’aimèrent. […] » Il sourirait à notre fantaisie de croire que la scène suivante se rapporte à quelque circonstance fugitive de la liaison dont elle aurait marqué le plus vif et le plus aimable moment. […] « A sa taille mince, à des favoris d’un blond vif, on l’eût pris pour un Écossais », a dit de lui M. de Latouche (Vallée-aux-Loups).
oui, cette foi lui était revenue vive et profonde ; cela s’est vu dans des actes religieux, des prières, des lectures, et dans ce baiser à la croix fait avec tant d’âme et d’amour un peu avant de mourir ! […] Un air transparent, un lever du jour radieusement calme, des nuages en monceaux, du nord au midi, des nuages d’un éclat, d’une couleur molle et vive, du coton d’or sur un ciel bleu. […] Là je m’arrête ; à cette pensée s’attache un million de pensées mortes et vives, mais surtout mortes ; mon mémorandum, commencé pour lui, continué pour vous au même jour, daté de quelque joie l’an dernier et maintenant tout de larmes. […] À l’âge où les impressions sont si vives, je n’en ai eu que de pieuses.
Au commencement du XVIe siècle, Amerigo Vespucci dans ses lettres, Vicente Yañez Pinzon, Pigafetta, compagnon de Magellan et d’Elcano, ont décrit les premiers, et sous les couleurs les plus vives, comme l’avait fait Andrea Corsali lors de son voyage à Cochin dans les Indes orientales, l’aspect du ciel du Midi, au-delà des pieds du Centaure et de la brillante constellation du Navire Argo. […] Ces contrastes singuliers, l’éclat plus vif dont brille la Voie lactée dans plusieurs points de son développement, les nuées lumineuses et arrondies de Magellan qui décrivent isolément leur orbite, enfin ces taches sombres, dont la plus grande est si voisine d’une belle constellation, augmentent la variété du tableau de la nature et enchaînent l’attention des observateurs émus aux régions extrêmes qui bornent l’hémisphère méridional de la voûte céleste. […] « Avant de passer aux considérations générales, il nous paraît bon de nous arrêter, un moment, à un cas particulier, et d’étudier, dans les écrits d’un témoin oculaire, la vive impression que peut causer l’aspect inattendu d’un phénomène de ce genre. » VIII « Lorsque je quittai l’Allemagne pour retourner dans les îles danoises, dit Tycho Brahé, je m’arrêtai ( ut aulicæ vitæ fastidium lenirem ) dans l’ancien cloître admirablement situé d’Herritzwald, appartenant à mon oncle Sténon Bille, et j’y pris l’habitude de rester dans mon laboratoire de chimie jusqu’à la nuit tombante. […] L’impression est d’autant plus vive qu’elle est plus prolongée.
J’ai vu régner Dorat et Parny préféré à Tibulle, et puis je les ai vu reléguer sans souvenir au nombre des poëtes à fantaisies, jouets d’un peuple sans mémoire ; j’ai vu couronner Chateaubriand vêtu de la pourpre de son style : j’ai vu mourir Béranger dans sa gloire aux sons de ses grelots bachiques et politiques ; j’ai vu, et pour peu que je vive, j’en verrai bien d’autres encore : ne nous faisons pas nos dieux éternels, car ce sont les dieux du temps qui souvent n’a pas de lendemain ; jouissons de tout ce qui nous charme dans les différents chefs-d’œuvre dont nos contemporains nous charment ; mais ne répondons ni d’eux ni de nous devant la postérité. […] Ainz ne compte, à toy seul, d’espuyser sa tendresse, À sa Clotilde en garde bien autant… Qu’aura playzir, en toy, de cerner son ymaige, Ses grands yeux vairs, vifs et pourtant si doulx ! […] Lors nul n’est estrangier à ma vive tendresse ; Te cuyde veoir ; me semble te parler : Là, me dis-je, ay receu sa dernière caresse… » Et jusqu’aux oz soudain me sens brusler. […] Ainz toutesfois s’esclayrcissent les nues : Perce à travers les humides forests Cil dont plus vifs resplendissent les traicts, Sur les torrents, dont ces costes chesnues Jà menaçoient d’inonder nos guérests.
« Jamais homme d’un génie égal au leur, mais ému par les profondes secousses de notre France, de notre Europe, n’aurait pu avoir la patience de peindre pour peindre, sans beaucoup de lyrisme au fond du cœur, comme Scott, avec une froide et étonnante impartialité ; ou, comme Cooper, avec une mélancolie assez vague, une pensée sociale incertaine et douteuse, et seulement le sentiment vif et profond de la nature extérieure : un tel homme n’aurait pu s’intéresser comme eux à ces mille petites nuances qui les intéressent ; et, tourmenté par les rudes problèmes qui occupent l’Humanité de notre âge, il lui eût été impossible de relever curieusement les moindres accidents de jour, de lumière, de paysage, de costume. […] » …… Byron dans tous ses ouvrages et dans toute sa vie, Goethe dans Werther et Faust, Schiller dans les drames de sa jeunesse et dans ses poésies, Chateaubriand dans René, Benjamin Constant dans Adolphe, Senancourc dans Oberman d, Sainte-Beuve dans Joseph Delorme, une innombrable foule d’écrivains anglais et allemands, et toute cette littérature de verve délirante, d’audacieuse impiété et d’affreux désespoir, qui remplit aujourd’hui nos romans, nos drames et tous nos livres, voilà l’école ou plutôt la famille de poètes que nous appelons Byronienne : poésie inspirée par le sentiment vif et profond de la réalité actuelle, c’est-à-dire de l’état d’anarchie, de doute et de désordre où l’esprit humain est aujourd’hui plongé par suite de la destruction de l’ancien ordre social et religieux (l’ordre théologique-féodal), et de la proclamation de principes nouveaux qui doivent engendrer une société nouvelle. […] Ce qui a manqué aux artistes de notre époque, ce qui a manqué à Goethe, à Byron, et à tant d’autres, c’est de joindre, au sentiment de la nature, un sentiment également vif des destinées de l’Humanité. […] Des deux artistes, ses disciples à bien des égards, qui le suivirent immédiatement, Goethe et Bernardin de Saint-Pierre, ce dernier est celui qui a encore le sentiment le plus vif de l’Humanité et de ses destinées générales.
Mais le troisième acte, après son terrible premier tableau, entrant brusquement dans la troisième manière du Maître, nous jette au plein des émotions multiples où transperce le drame … Cette fois, Madame Vogl donne des craintes de plus en plus vives. […] C’est les tourbillonnants ébats de la danse ; des légèretés royales : et cela se mène d’une poussée si vive, que l’on aperçoit sans arrêt, sous cette frénésie, la volonté créatrice : impétueusement, l’artiste projette loin du monde son ivresse tumultueuse, tandis que rôde aux coins du cœur, guettant la première fente, le mai dépossédé. […] Dans le même temps les émotions acquirent une intensité plus vive ; mais elles perdirent leurs nuances intimes. Ce fut un continuel contraste de passions très vives.
La pauvre femme a deviné que cette pécore aurait honte de l’appeler sa belle-mère ; elle lui promet de s’enterrer toute vive dans une campagne écartée et de n’embrasser son fils qu’en secret. […] Lucien Tenancier et la marquise Galeotti auraient pu être des types saillants et fouillés à vif de l’épidémie morale que voulait peindre l’auteur ; ils n’en sont que des pastels effacés. […] La jeunesse dorée d’aujourd’hui offrait un autre sujet au scalpel d’un satirique résolu à attaquer les plaies vives. […] L’explication est plus vive, la conclusion est plus nette.
L’avant-scène y entre avec beaucoup de netteté et de précision ; mais ne manque-t-elle pas l’objet de toute exposition, qui est d’exciter un vif intérêt, au moins de curiosité ? […] Le style le plus vif et le plus serré convient à nos récits. […] On désirerait que Racine eût quelquefois imité le dialogue vif et coupé de Corneille. […] L’effet en est admirable à la lecture ; mais au théâtre, les scènes en deviennent moins vives, et si l’on y prend garde, moins naturelles, parce qu’en voyant les autres acteurs présents, on les sent souvent embarrassés de leur silence.
Daunou, par Mignet, équitable et judicieux, mais peu vif, peu amusant ; un peu trop de 89 ; un peu trop de jésuites ; on commence à en avoir assez.
Ils ont entrepris résolument la conquête du Moi ; ils ont défriché des terrains nouveaux, projeté une lumière vive dans les arcanes de l’être, éclairé des dessous jusque-là inexplorés.
Ce Poëme, en un mot, se fait lire avec le plus vif intérêt ; & après Télémaque, il n’a paru, en ce genre, dans notre langue, rien de mieux conçu, ni de plus heureusement exécuté.