— Voyager, dit-il encore dans cette lettre, est une manière d’allonger la vie. […] Ses compatriotes trouvaient plus économique de l’occuper seul, et sans secrétaire, à tous ces emplois ; ce qui le condamnait à une vie très sédentaire durant le jour. […] Ces mots de miss Shipley, qu’elle met ainsi en français, donnent bien l’idée de Franklin dans l’ordinaire de la vie. […] Franklin, vieux, lisait peu les poètes ; il en est un pourtant qui, par son naturel, sa grâce simple, et la justesse de ses sentiments, sut trouver le chemin de son cœur : c’était William Cowper, l’humble poète de la vie morale et de la réalité. […] Il considérait la mort comme une seconde naissance : « Cette vie est plutôt un état d’embryon, une préparation à la vie.
Malheureusement, dans la vie de la pensée, c’est aussi triste que dans celle du cœur : on ne retrouve pas ce qu’on a laissé, même quand on y revient. […] Ce sont les miettes d’une vie exquise et malheureuse, dont l’exquisité a couvert le malheur jusqu’au point de faire croire aux plus pénétrants, tout le temps qu’elle dura, que cette vie était heureuse. […] Jamais, parmi les poètes dont nous savons la vie, et jamais en dehors des poètes, nous n’avons rencontré un homme si continûment désespéré. […] Fiez-vous maintenant aux Calmes et aux surfaces de la vie, aux sourires qu’on met par-dessus. […] Le penseur sur toutes les autres questions de la vie y est aussi, intéressant, varié, délicat, suraigu de perception en toutes choses ; mais tout ce qui a une âme n’y verra que le désespéré !
« René, dégoûté de tout, est décidé à en finir avec la vie, à mourir. […] Sa vie jusque-là, son état moral se composait d’une suite de désenchantements sans cause précise : désormais il a son accident singulier entre tous, son fatal mystère. […] Il avait découvert que le fond de la vie est la tristesse, que le génie vrai est la mélancolie, fille et sœur de la résignation. […] Ajoutez-y la douleur de vivre sur cet océan d’ignorance et d’incertitude, sur cet infini du doute, qui est le supplice de la vie. […] Il eut un rôle dans sa vie politique, au lieu d’une conviction, et il en changea souvent.
À la vue de ce compagnon de son enfance, comme si la vie se réveillait subitement en lui, Jules s’est tout à fait transformé. […] Je n’aurai plus avec mes yeux, ses yeux, pour voir les pays, les tableaux, la vie moderne. […] Comme on userait la fin de son existence dans la mécanique consolante de la vie religieuse. […] Il monte en moi un apaisement doux et triste, produit par la pensée de le voir délivré de la vie. […] oui, c’est convenu, après cette vie de travail et de lutte, la paix du repos, c’est bien le moins qui lui soit dû !
La Vie errante. — 1890. […] Mais la vie d’un critique appartient à tout le monde, et le brave G. […] Il s’agit du jour le plus terrible, le plus effroyable de sa vie. […] La Vie d’un artiste. — 1890. […] J’ai cru d’abord lire un fragment de la vie de saint Paphnuce, extrait de la vie des saints du père Ribadeneira, mais il n’en est rien ; le Paphnuce de M.
L’homme La vie de Boileau n’a rien d’émouvant. Il n’y en a pas de plus unie, de plus bourgeoise : vie de célibataire rangé, casanier, dont les événements sont un voyage aux eaux ou un accès d’asthme. […] La vie d’abord lui fut dure. […] S’il s’était à peu près retiré du inonde, il ne menait pas triste vie dans sa maison d’Auteuil, qu’il avait achetée en 1685 et qu’il posséda vingt ans. […] Boileau revenait sur sa vie passée sans chagrin et sans attendrissement.
Caractère de Montaigne ; sa vie ; son temps. — § V. […] Ses grands hommes dans les Vies ; dans les Œuvres morales, ses philosophies, sa religion, ses mœurs, sa vie domestique et anecdotique ; que de sources fécondes, que de termes de comparaison avec la société d’alors ! […] Quelle variété d’excursions et quelle curiosité universelle, quoique toujours réglée par le dessein de dire des vérités utiles à la conduite de la vie ! […] Après avoir joui avec une curiosité ardente des trésors de la sagesse, et goûté les voluptés dû savoir, on songe à en tirer des applications pour la conduite de la vie. […] Tour à tour les côtés si nombreux et si divers de son admirable livre reçoivent une sorte de vie nouvelle.
La tolérance qu’avaient aisément les anciens pour les diverses opinions et croyances religieuses, tolérance que Gibbon s’attache si fort à démontrer, était plus que compensée par le mépris si habituel qu’on avait alors pour la vie des hommes. […] On trouve dans la Vie de Fox une anecdote assez piquante et des vers satiriques sur la versatilité de Gibbon, sur sa chute et sa décadence parlementaires. […] Alors seulement la réunion est parfaite, les goûts se communiquent, les sentiments se répondent, les idées deviennent communes, les facultés intellectuelles se modèlent mutuellement ; toute la vie est double, et toute la vie est une prolongation de la jeunesse. […] Vous trouverez dans sa Vie une mention honorable de cet acacia, sous lequel il se promena la nuit même où il termina son Histoire. […] « Gibbon n’écrivait à personne et ne sacrifiait ni à l’amitié ni aux convenances aucun des moments destinés à l’étude. » (Notice de la vie et des écrits de Le Sage, de Genève, p. 120.)
Sa vie a été très bien racontée par un de ses parents et amis, M. […] Dans ce volume, la Vie de Mozart est donnée comme écrite par M. […] Ce temps que vous perdez en vaines discussions compte dans votre vie ; la vieillesse arrive, vos beaux jours s’écoulent : Amiamo, or quando, etc. […] Il pensait tout à fait comme ce poète grec, « que bien insensé est l’homme qui pleure la perte de la vie, et qui ne pleure point la perte de la jeunesse75 ». […] [NdA] Il était assez d’avis qu’on devrait cacher la mort comme on cacherait une dernière fonction messéante de la vie.
Nous sommes jeunes, mon cher Mirabeau ; et, quoique la vie soit courte, elle peut sembler bien longue, dans de certains engagements ; aussi, je crois qu’on n’en doit prendre que par raison, et le plus tard qu’on peut. […] Elle n’a pas toujours été aussi grande, mon cher Mirabeau ; il y a eu des temps où j’ai lu ; mais ces temps-là sont un point dans ma vie. […] un homme de condition est-il bien placé de passer les plus belles années de sa vie à Verdun ? […] Si c’est enfin la douceur d’une vie retirée qui vous flatte, mettez-vous donc à même d’en jouir, sans être perpétuellement aux ordres d’autrui ! […] Vauvenargues, causant avec Saint-Vincens, était sans doute plus à l’aise pour certaines délicatesses du cœur ; mais, une fois la glace brisée avec Mirabeau, c’est encore avec celui-ci qu’il osera en dire davantage sur toutes les choses de l’esprit et des passions, sur les idées et sur la vie.
Est-il possible de mettre sur la même ligne celles d’un homme ou celles d’un peuple aux différentes époques de leur vie ? […] Ce qui est vrai pour la vie d’un homme l’est aussi pour la vie d’une nation. […] Les drames de Victor Hugo sont moins concentrés, moins élégants, moins simples, moins psychologiques que les tragédies de Racine ; ils ont, en revanche, plus de couleur, de mouvement, de vie extérieure. […] Une œuvre littéraire est donc essentiellement expressive de la vie et elle est plus ou moins belle, selon qu’elle exprime, par des moyens plus ou moins appropriés à ses fins générales ou particulières, une vie plus ou moins intense, complexe, originale et élevée. […] D’autre part, à quelques moyens qu’on recoure pour mesurer la somme de vie contenue dans un ouvrage, fût-on d’une habileté consommée à démêler tous les éléments dont se compose cette résultante mystérieuse, ce n’en est pas moins un avantage précieux que de sentir directement la vie et la beauté.
Il est remarquable, en plus d’un endroit, comme l’idée d’une existence future après cette vie est presque naturellement absente de la supposition de Barnave. […] Nous nous promîmes de travailler toute la vie à nous consoler l’un par l’autre de la perte que nous avions faite. […] Il fallut toute sa vie et surtout sa mort pour le racheter. […] La vie publique de Barnave est connue, et ce n’est pas sur la suite des travaux et des actes mémorables qui la composent que nous avons ici à insister. […] Si, au-delà de la vie, ce sentiment existait encore, si l’on se rappelait ce qu’on a quitté, cette idée serait la plus douce pour moi.
Comment se sont perfectionnées, par exemple, ces admirables adaptations des organes entre eux et aux conditions de vie ? […] Or, puisqu’il naît un nombre d’individus supérieur à celui qui peut vivre, il doit donc exister une concurrence sérieuse, soit entre les individus de la même espèce, soit entre les individus d’espèces distinctes, soit enfin une lutte contre les conditions physiques de la vie. […] La seule explication satisfaisante de ce fait, c’est d’admettre que les conditions de vie leur ont été extrêmement favorables, qu’il y a eu conséquemment une moindre destruction des individus vieux ou jeunes, et que presque tous ces derniers ont pu se reproduire à leur tour. […] Nous aurions pu croire, au contraire, qu’une plante pouvait exister seule où les conditions de vie lui étaient assez favorables pour que beaucoup puissent exister ensemble afin de sauver ainsi l’espèce d’entière destruction. […] C’est seulement aux confins extrêmes de la vie, dans les régions arctiques ou sur les bords d’un désert, que cesse la concurrence.
Elle allait entrer au couvent pour y mener une vie sérieuse ; à la porte du couvent, elle rencontre un beau jeune homme : adieu la vie sérieuse ! […] Douze cents francs, la vie était sauve ! […] cette unique et charmante créature avait sauvé deux fois la vie à M. […] La Romiguière ; en quoi viendront-elles en aide à ta vie ? […] Avec un tact parfait, elle devinait l’âge, la condition, et les mille petites douleurs de la vie oisive, de la vie pauvre, de la vie riche ; elle reconnaissait toutes les passions à certains signes qui ne la trompaient jamais.
Stendhal a prétendu toute sa vie que la vanité était le tout du Français. […] Il fait celui-là toute sa vie. […] Stendhal voit se dessiner, imminente, une invasion de la vie triste. — La vie sera triste demain en France autant qu’en Angleterre, autant et de la même façon qu’en Amérique. […] Il a été toute sa vie un étudiant en philosophie et en économie politique. […] Le héros de Volupté finit par se retirer de la vie active et par se retrancher dans la vie de contemplation.