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728. (1903) Légendes du Moyen Âge pp. -291

Elle est d’ailleurs excellente et fort pittoresque : même en dehors de l’intérêt qui s’attache à Roncevaux, elle vaut la peine d’être suivie. […] C’est qu’en effet il n’y avait guère déplace, dans l’affaire de Ronce vaux, pour la trahison d’un Français38 ; mais l’imagination populaire veut à toute force, on le sait, expliquer la défaite par la trahison. […] C’est une ville que les touristes visitent peu et qui vaut la peine d’un arrêt. […] Un an auparavant, Wieland avait imprimé dans le Mercure allemand son imitation de l’original, Des Vœgleins Lehren, qui se lit encore avec plaisir, mais ne vaut pas à coup sûr le vieux conte français. […] (v. 212 à 213) « Le rien qui vaille, le misérable, monte en haut, saisit l’oiseau. » 256.

729. (1902) Le chemin de velours. Nouvelles dissociations d’idées

Sans doute il fallait sauver l’œuvre de Molière ; elle en valait la peine. […] Les amis de Pradon valaient ceux de Racine. […] Il vaut mieux ignorer que de savoir mal, ou peu, ce qui est la même chose. […] Mais que vaut cette réputation ? […] Il vaut mieux essayer d’une autre méthode.

730. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCIXe entretien. Benvenuto Cellini (1re partie) » pp. 153-232

Je lui dis qu’il valait huit cents écus. […] Jacomo : il est orfèvre, et il travaille admirablement dans son art ; ce qui lui vaut mieux que d’être musicien. […] Le pape alors, en poussant des soupirs que lui causait peut-être le souvenir de ses malheurs passés, prononça ces paroles : Benvenuto, je crois ce que tu me dis, et t’absous de ce péché et de tous ceux que tu peux avoir commis, m’eusses-tu pris la valeur d’une de mes trois couronnes. — Très-Saint-Père, lui répondis-je, je n’ai pas pris autre chose, et cela ne vaut pas cent cinquante ducats, qui, joints à pareille somme que j’obtins de la monnaie de Pérouse, me servirent pour aller porter du secours à mon vieux et malheureux père. — Ton père était un fort honnête homme, reprit le pape, et tu lui ressembles ! […] Non, lui repartis-je, je ne suis pas un âne, et je vaux mieux que vous. […] Venez, lui dis-je, monsieur Benedetto de Cagli, venez, je suis tout résolu : il vaut mieux mourir innocent que coupable.

731. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CIIIe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (1re partie) » pp. 5-96

Quel trésor vaut celui-là ? […] Il soutint que le caractère de toute vérité était d’être pratique, et que la moindre découverte en ce genre valait mieux pour lui et pour l’État que les plus beaux songes. […] Autant vaudrait prétendre faire un accord avec un seul son, un rythme avec une seule mesure. […] En adoptant le principe qu’ils allèguent pour eux-mêmes, la prétendue souveraineté devrait évidemment passer à l’individu qui serait à lui seul plus riche que tous les autres ensemble ; et, de même, le plus noble par sa naissance l’emporterait sur tous ceux qui ne font valoir que leur liberté. […] Il vaut mieux aussi ne pas accorder aux riches, même quand ils le demandent, le droit de subvenir aux dépenses publiques, considérables, mais sans utilité réelle, telles que les représentations théâtrales, les fêtes aux flambeaux et autres dépenses du même genre.

732. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Paul Hervieu s’est préparé de loin, de très loin, à l’œuvre par laquelle, surtout, il vaut. […] Allais vaudrait, à lui seul, une étude. […] Comme son aïeul, il connut plus d’un tour et valut à son maître un beau château. […] Il pressent que les méthodes futures laisseront peu de place au déploiement des qualités par lesquelles surtout il vaut, et que la guerre à venir ne sera plus sa guerre. […] Et mieux vaut.

733. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Enfin, si cette abolition est utile, il vaudrait mieux la remettre à la paix, nos alliés se trouvant tous, par hasard, être chrétiens. […] … La ville jurera qu’il a trompé par des paroles magiques la jeune fille sans défense ; tous les fats en riront, et diront que les savants ne valent pas mieux que les autres hommes… Quel soin paternel de cette jeune fille ; cinq mille guinées dans sa bourse, le docteur aurait pu imaginer pis38. » En 1714, la mère de Miss Vanhomrigh mourut ; elle accourut en Irlande avec sa sœur, et le supplice mérité de Swift commença. […] Je vous supplie donc comme hommes, comme chrétiens, comme pères, comme amis de votre pays, de lire cette feuille, avec la plus grande attention, ou de vous la faire lire par d’autres : et afin que vous le puissiez faire à moins de frais, j’ai ordonné à l’imprimeur de le vendre au plus bas prix. » Après ce début admirable, il transforme audacieusement Wood en un aventurier, et déclare que la valeur intrinsèque de sa monnaie ne vaut pas un huitième de sa valeur nominale. […] Wood… Nos mendiants même seront ruinés par son projet ; leur donner un demi-penny, cela apaise leur soif ou les aide à remplir leur ventre, mais leur donner un demi-penny qui vaut le 12e d’un demi-penny, c’est comme si j’ôtais trois épingles de ma manche pour les leur donner… En un mot, ce demi-penny c’est “la chose maudite” que selon l’Écriture “il est interdit aux enfants d’Israël de toucher”. » Encouragé par le succès de cette première lettre, il est plus hardi dans la seconde. […] En 1726, il alla jouir de son triomphe à Londres et eut avec Walpole une entrevue qui fit croire à un marché entre l’homme d’État et l’écrivain qui venait de prouver ce que valait son influence.

734. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Donc, que vaut Une Capitulation ? […] La doctrine de Tolstoï ne vaut nullement, pour lui, comme étant celle de Jésus. […] Tolstoï suppose tous les hommes capables de comprendre pareillement la vérité qui les sauve ; et son livre, s’adressant à tous, vaut pour lui ce que valaient, pour Wagner, ses écrits et ses derniers drames. […] À moi il vaudrait alors peu.

735. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Féval » pp. 107-174

Le rieur de ce livre, qui rit, n’est pas l’affreux Homme qui rit de l’académicien Victor Hugo, ce monstre (c’est de L’Homme qui rit que je veux parler), mais c’est un rieur de cette nation qui avait, en riant, le plus de grâce, et qui faisait faire le tour du monde à son rire, — ce qui valait mieux que le drapeau de Mirabeau ! […] Mais une raison qui n’est pas littéraire a tout emporté de mes velléités de silence, une raison qui vaut mieux que toutes les littératures, et cette raison, c’est que : « Ceci n’est pas un conte !  […] Rien ne restait de la fortune si cavalièrement conquise à la pointe de sa plume, et sa plume, qui avait été d’or, ne valait pas même à présent l’outil du plus vulgaire ouvrier, puisqu’il avait peur d’elle au point de la condamner à l’immobilité. » — Peur d’elle ! […] Le Paul Féval de ce livre, c’est Voltaire et Beaumarchais christianisés dans un homme, pour prouver au monde qu’en esprit et en gaîté ceux qui ont Dieu au cœur valent bien ceux qui ont le diable au corps. […] Tous, en somme, valaient beaucoup moins que les moines qui les avaient élus.

736. (1884) La légende du Parnasse contemporain

Mais ne vaut-il pas mieux que je vous dise d’abord comment se continua et comment s’acheva hélas ! […] Qui diantre pouvait nous valoir de tels hommages ? […] Ce qui vaut mieux. […] L’inspiration aux yeux d’un poète peut surtout valoir par l’inspiratrice. […] Ma maîtresse est très belle, et vaut cher !

737. (1873) Molière, sa vie et ses œuvres pp. 1-196

Je donne l’anecdote pour ce qu’elle vaut. […] Au reste, il vaut mieux donner ici le texte même de cette délibération de la Comédie et de cette correspondance. […] Elle a de l’enjouement, de l’esprit ; elle est sensible au plaisir de le faire valoir ; tout cela m’ombrage malgré moi. […] Je sais trop ce que valent les études, définitives sur certains points, des Taschereau, des Bazin, des Soleirol, des Soulié, des Ed.  […] Cette opinion humouristique de l’acteur anglais vaut bien celle d’un critique allemand ou français.

738. (1891) Essais sur l’histoire de la littérature française pp. -384

D’ailleurs, tant vaut l’écrivain, tant, vaut la méthode. […] C’est là une chose en vérité si banale qu’il ne vaut pas la peine d’en parler. […] L’argent a ses finesses qui en valent d’autres. […] Tant d’exaltation valait mieux que tant d’abaissement. […] Autant valait dire : tout usurper.

739. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIIe entretien. Phidias, par Louis de Ronchaud (2e partie) » pp. 241-331

Avec un tel homme, les jours valent des années pour un voyageur ignorant comme moi. […] LI Au Parthénon il ne reste plus que deux figures, Mars et Vénus, à demi écrasées par deux énormes fragments de corniche qui ont glissé sur leurs têtes ; mais ces deux figures valent pour moi à elles seules plus que tout ce que j’ai vu en sculpture de ma vie : elles vivent comme jamais toile ou marbre n’a vécu. […] LVIII Je passe des heures délicieuses couché à l’ombre des Propylées, les yeux attachés sur le fronton croulant du Parthénon ; je sens l’antiquité tout entière dans ce qu’elle a produit de plus divin ; le reste ne vaut pas la parole qui le décrit ! […] LXVI Je ne sens point de tristesse ici ; l’âme est légère, quoique méditative ; ma pensée embrasse l’ordre des volontés divines, des destinées humaines ; elle admire qu’il ait été donné à l’homme de s’élever si haut dans les arts et dans une civilisation matérielle ; elle conçoit que Dieu ait brisé ensuite ce moule admirable d’une pensée incomplète ; que l’unité de Dieu, reconnue enfin par Socrate dans ces mêmes lieux, ait retiré le souffle de vie de toutes ces religions qu’avait enfantées l’imagination des premiers temps ; que ces temples se soient écroulés sur leurs dieux : la pensée du Dieu unique jetée dans l’esprit humain vaut mieux que ces demeuras de marbre où l’on n’adorait que son ombre.

740. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Au lieu de s’étonner que ce prêtre n’ait pas pensé comme un athée, il vaut mieux remarquer combien sa pensée a su garder de largeur et de liberté sans sortir de l’orthodoxie, et que nulle vérité ne lui a fait peur. […] La qualité dominante, et l’on pourrait dire unique, de ce style, c’est la propriété ; il ne vaut que parce qu’il rend la pensée de l’homme. […] Le Discours sur l’Histoire universelle est d’abord un abrégé chronologique de l’histoire générale, qui vaut par la brièveté lumineuse, et par un sens de la réalité dont tous ces faits arides et ces dates sèches se trouvent vivifiés. […] Dans cette seconde partie, il fait voir comment s’est développée providentiellement la religion, sans interruption aucune depuis Adam jusqu’à Innocent XI : cet exposé chronologique est un résumé de toute la théologie de Bossuet ; il y ramasse les principaux arguments qu’un catholique peut faire valoir contre les libertins, les juifs, les protestants et les critiques : c’est un cours élémentaire de théologie à l’usage du Dauphin et des gens du monde.

741. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre quatrième »

Le sentiment vif et passionné de l’inefficacité de cette philosophie a fait dire à Pascal, par allusion aux travaux de Descartes, « qu’il n’estime pas que la philosophie vaille une heure de peine41 » Pour la science, il y renonça sans la dédaigner. […] Voyez quel dédain il fait de celle de Descartes, laquelle avait le tort à ses yeux de s’être attachée à des choses qui ne valent pas une heure de peine ! […] Valait-il donc mieux que Pascal transigeât, qu’il conciliât la foi et la philosophie ? […] Pour la méthode, qui consiste à proportionner chaque lettre au sujet, à en disposer les parties dans l’ordre le plus naturel, à n’y faire entrer que les détails qui s’y rapportent, à faire valoir chacun par la place qu’il occupe, à approprier, en un mot, l’écrit au lecteur, aucun ouvrage ne surpasse les Provinciales.

742. (1855) Préface des Chants modernes pp. 1-39

Si nous devons continuer encore longtemps ainsi, il vaut mieux nous taire, car nous ne servons à rien. […] Un tel livre vaudrait bien le récit des amourettes de M.  […] Tout cela vaut bien les forges de Vulcain, les cyclopes difformes avec leur œil au milieu du front ; cela vaut bien les fers de lance, les casques, les boucliers, les foudres et autres vieilleries inutiles qu’on tapait à coups de merlin chez l’époux chagrin de la blonde Vénus.

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