Certes, personne plus que nous, quoi qu’on en ait dit, n’a moins confondu dans la révolution française l’erreur et la vérité, l’excès et la mesure, la justice et l’iniquité, l’héroïsme et le terrorisme ; personne n’a fait un plus sévère triage du sang et des vérités, des victimes et des bourreaux ; mais personne aussi ne s’est moins dissimulé la puissance de l’impulsion et la grandeur du but que l’idée française (puisqu’on l’appelle ainsi) portait en elle en commençant, en poursuivant, hélas ! […] Chaque vérité proclamée ou décrétée devenait un morceau de notre langue. […] Voilà la vérité. […] Voilà la lugubre vérité sur la Convention. […] Le crime n’est que le sophisme de la politique ; c’est la morale qui en est la vérité.
Le riche, en entrant ici, n’a qu’à ouvrir les yeux pour reconnaître la vérité de cette parole : Toute chair n’est que de l’herbe, et toute sa gloire est comme la fleur des champs. […] » “Je ne vous ai point aussi donné sujet de me dire que, à la vérité, j’ai soutenu avec courage les maux de ma condition présente, mais aussi que j’ai diminué le bien de votre père pour me tirer de ces incommodités, qui est un malheur que je sais arriver souvent aux pupilles ; car je vous ai conservé tout ce qu’il vous a laissé, quoique je n’aie rien épargné de tout ce qui vous a été nécessaire pour votre éducation. […] Cette république conservera une paix constante, et se soutiendra sans armée… Ils affectent tous une sainte horreur pour la guerre… S’ils haïssent les armées et les généraux qui se rendent célèbres, cela ne les empêche pas de se battre à coups de plume, et de se dire souvent des grossièretés dignes des halles ; et, s’ils avaient des troupes, ils les feraient marcher les unes contre les autres… En leur style, ces beaux propos s’appellent des libertés philosophiques ; il faut penser tout haut, toute vérité est bonne à dire ; et comme, selon leur sens, ils sont seuls les dépositaires des vérités, ils croient pouvoir débiter toutes les extravagances qui leur viennent dans l’esprit, sûrs d’être applaudis. […] Tout, jusqu’aux vérités, trompe dans ses écrits ; Et du faux et du vrai ce mélange adultère Est d’un sophiste adroit le premier caractère. […] Je ne suis ni l’un ni l’autre ; c’est à moi qu’il appartient de dire la vérité. » (Corresp. gén.
On ne sait rien de la personne à laquelle il s’adressait alors, sinon qu’elle était bien plus jeune que lui ; il l’appelle une enfant : La vivacité de vos sentiments, des manières simples et naturelles, et un air de vérité, m’avaient fait croire que vous ne ressembliez point aux autres femmes, et je me flattais de retrouver en vous cette personne que j’ai tant aimée, et qui, toute morte qu’elle est depuis longtemps, n’a rien à me reprocher que la passion que j’ai eue pour vous ; je vois que je me suis trompé. […] Ceux qui ne le connaissent pas croiront, en le lisant, que la haine en a tracé les traits ; mais ceux qui le connaissent sentiront-à chaque mot que c’est la vérité : cette même vérité me va faire dire le bien qui est en lui. » En conséquence il lui reconnaît de l’esprit et même beaucoup, de la politesse de langage, de la pénétration, une plaisanterie vive et légère ; mais les traits généraux subsistent, et la physionomie dans son ensemble n’admet rien qui en puisse adoucir l’odieux. […] Dans les affaires, chacun pense et imagine pour eux, ils n’ont qu’à prendre le bon parti ; et, dans toutes les choses qu’on leur présente et qu’on leur dit, ils n’ont qu’à tâcher à démêler la vérité et à ne plus changer quand ils l’ont une fois saisie. […] Au cinquième acte, Hippolyte exilé par son père veut engager Aricie à fuir avec lui, et à venir recevoir sa foi dans un temple fameux, voisin de Trézène : Aux portes de Trézène, et parmi ces tombeaux, Des princes de ma race antiques sépultures, Est un temple sacré, formidable aux parjures ; C’est là que les mortels n’osent jurer en vain ; Le perfide y reçoit un châtiment soudain… Pourquoi, observait M. de Lassay, puisque ce temple était connu par son caractère redoutable et sacré, pourquoi Hippolyte, accusé par son père et le trouvant incrédule à sa parole, n’a-t-il pas eu aussi bien la pensée de lui offrir le serment devant l’autel même où la vérité se déclarait et, pour ainsi dire, éclatait à l’instant ? […] Il n’y en a point à qui on puisse dire la vérité ; on sent bien vite en les fréquentant combien il serait dangereux et souvent inutile de le faire, et on sent aussi qu’ils ne vous aiment pas assez pour mériter qu’on hasarde de leur déplaire ; si bien qu’on leur parle toujours comme à des malades ; chacun cherche à leur dire des choses agréables, et tout le monde les gâte.
On voit là tout ce que la liberté d’esprit, la franchise et la vérité des faits peuvent produire d’excellent. […] Godefroy, président de la Chambre des comptes de Lille, qui paraît très bien instruit, et qui dit des vérités fort nues et même un peu cyniques. […] Enfin, hors quelques réflexions un peu trop dévotes et quelquefois déplacées, on peut dire ces Mémoires excellents et faisant grand honneur à celle qui les a composés avec une vérité qui brille partout et qui n’est point ordinaire. […] Ses amis disaient que c’était une calomnie ; mais feu Madame la Dauphine (la duchesse de Bourgogne), qui en était bien informée et qui avait une lettre de ce commerce, assura la Cour de la vérité de l’histoire, et on en fit des chansons qui ont passé avec le temps. […] Et cependant la vérité est qu’il valait infiniment mieux que plusieurs de ceux qui servent à remplir notre superbe liste… » On saisit bien, dans la Correspondance de Marais avec le président Bouhier, l’instant où sa fièvre lente eut un redoublement d’accès, et où il fut tenté de se mettre sur les rangs.
Quand j’ai commencé à réfléchir, j’ai cru que le monde était plein de vérités démontrées ; qu’il ne s’agissait que de bien regarder pour les voir : mais lorsque j’ai voulu m’appliquer à considérer les objets, je n’ai plus aperçu que doutes inextricables. […] j’ai fini par me convaincre que la recherche de la vérité absolue, démontrable, comme la recherche du bonheur parfait, était un effort vers l’impossible. Ce n’est pas qu’il n’y ait quelques vérités qui méritent la conviction entière de l’homme ; mais soyez assuré qu’elles sont en très-petit nombre. […] Se désespérer qu’il en soit ainsi, c’est se désespérer d’être homme, car c’est là une des plus inflexibles lois de notre nature… Il faut donc prendre son parti de n’arriver que très-rarement à la vérité démontrée. […] A ces esprits, si distingués d’ailleurs, il manque, pour connaître tout l’homme et toute la société, d’être allé jusqu’aux dernières limites, d’avoir fait le tour entier des vérités ou des réalités.
Monnard s’était fait l’éditeur, ils soutinrent tous les deux un procès, et ils eurent un moment, sous forme de tracasseries qu’on leur suscita, quelque part à cette persécution si chère à subir pour ce qu’on sent la vérité. […] Quand il nous signale en une langue les divers systèmes de mots qui disparaissent ou s’introduisent selon les changements plus ou moins graves survenus dans les mœurs, il montre l’un ou l’aufre de ces cortéges mobiles qui se retire avec le temps, laissant à la vérité dans la langue, dit-il, des allusions et des métaphores qui ne peuvent s’en détacher, mais toutefois emportant, ainsi qu’une épouse répudiée, la plus grande partie de sa dot. […] Les Discours religieux, réunis au nombre de vingt-cinq, offrent comme un cours complet des vérités évangéliques, déduites dans une méthode tout intérieure. […] A part le discours sur la Foi d’autorité, où encore ce genre de foi est ménagé par des expressions si générales, et où la vérité se réserve comme pouvant habiter dessous, on va en tous sens dans cette lecture en n’apercevant jamais que le chrétien. […] Par exemple, une lecture où règne une vérité si concrète ;… un fait ressortissant à ce qu’il y a d’universel et de fondamental dans l’esprit humain ;… les grèves arides de l’égoïsme, etc.
Alfred de Musset : fantaisie lyrique ; idées générales et philosophie de son théâtre : le moi toujours présent, cause de vérité et de sincérité ; sens du dialogue, de la psychologie et de la caricature. — 3. […] La plus complète inintelligence — le mot n’est pas trop fort — de la vérité et de la vie y éclate. […] Alors la comédie crée un univers de la couleur de ce sentiment, et la vérité morale est entière dans l’absolue fantaisie de la construction scénique. […] L’absence d’imagination a laissé aux scènes historiques une apparence d’exacte vérité, dont la vibration oratoire du discours a doublé l’effet. […] Il a le génie des préparations, si l’on entend par là, non les préparations morales qui font apparaître la vérité des effets dramatiques, mais les indications de faits qui doivent servir à faire basculer soudainement l’intrigue.
D’ailleurs, presque toujours, l’interprétation n’est qu’une variété de l’invention : on ne comprend pas un texte un peu difficile sans le traduire, soit en d’autres termes de la même langue, soit, et plus souvent, en des termes empruntés à une langue différente, c’est-à-dire sans penser par soi-même une idée qui est au sens de la phrase ce que l’hypothèse est à la vérité, et cette idée s’exprime progressivement par des mots toujours adéquats à son état présent. Comprendre, c’est donc penser à propos d’un texte donné ; l’assimilation n’est que l’invention réglée par la position préalable d’une certaine fin, qui est l’identification de notre pensée, non avec la vérité, mais avec la pensée d’autrui, sur une question donnée [ch. […] Comme l’invention purement personnelle et sans but, comme l’invention vraiment impersonnelle qui tend à la vérité, l’invention reproductrice, si l’on peut ainsi l’appeler, a son processus et son progrès, à chaque moment duquel elle s’accompagne spontanément d’une expression toujours adéquate. […] En réalité, la pensée de Boileau ne s’éloigne pas tant de la vérité psychologique, et les pages qui vont suivre en seront un commentaire au moins autant qu’une critique. […] Je veux représenter une certaine disposition de l’esprit dans la recherche de la vérité ; habileté, curiosité, pénétration, finesse se présentent à moi ; la pensée qu’ils expriment n’est pas celle que je cherche, parce qu’elle ne s’accorde pas avec ce qui précède et avec ce qui doit suivre ; je les rejette.
Les salons que l’auteur avait en vue n’y sont pas peints avec vérité, par la raison très simple que Beyle ne les connaissait pas. […] Beyle, qui vivait dans des salons charmants, littéraires et autres78, a donc parlé de ceux du faubourg Saint-Germain comme on parle d’un pays inconnu où l’on se figure des monstres ; les personnes particulières qu’il a eues en vue (dans le portrait de Mme de Bonnivet, par exemple) ne sont nullement ressemblantes ; et ce roman, énigmatique par le fond et sans vérité dans le détail, n’annonçait nulle invention et nul génie. […] Je ne veux faire la cour à personne, mais moins encore au peuple qu’au ministre. » Beyle est donc très frappé de cette disposition à faire son chemin, qui lui semble désormais l’unique passion sèche de la jeunesse instruite et pauvre, passion qui domine et détourne à son profit les entraînements mêmes de l’âge : il la personnifie avec assez de vérité au début dans Julien. […] La part de vérité de détail, qui peut y être mêlée, ne me fera jamais prendre ce monde-là pour autre chose que pour un monde de fantaisie, fabriqué tout autant qu’observé par un homme de beaucoup d’esprit qui fait, à sa manière, du marivaudage italien. […] En continuant littérairement avec originalité et avec une sorte d’invention la postérité française des Chamfort, des Rulhière, de ces hommes d’esprit qu’il rappelle par plus d’un trait ou d’une malice, Beyle avait au fond une droiture et une sûreté dans les rapports intimes qu’il ne faut jamais oublier de reconnaître quand on lui a dit d’ailleurs ses vérités.
Le poème, dans sa nouveauté, eut beaucoup de succès ; il ne faudrait point croire cependant que presque toutes les objections que nous faisons aujourd’hui en essayant de le relire, ne furent point faites alors : il est rare que dans chaque temps la vérité ne se dise pas ; elle est souvent étouffée par le bruit du monde et de la vogue, mais il suffit pour l’entendre de s’approcher de ceux qui la savent, et qui la disent en causant ou en s’écrivant. […] Horace Walpole dans le même temps, avec la hardiesse d’un homme tout rempli de Milton, de Shakespeareh, et qui était l’ami de Gray, ajoutait son impression à celle de la clairvoyante aveugle, et la confirmait en des termes vifs, qui sont encore pour nous la vérité même : Mme du C… m’avait prêté Les Saisons avant l’arrivée de votre paquet. […] Un petit nombre abandonne la foule, demande les yeux levés la richesse du ciel, et gagne les seuls biens réels, vérité, sagesse, grâce, et une paix pareille à celle de là-haut… Alors il se met à examiner les différents jeux, ces cailloux de différentes couleurs que s’amusent à ramasser les hommes et qu’ils continuent souvent de rechercher jusque dans la retraite et la solitude : car la plupart ne la désirent que pour s’y plus abandonner à leurs goûts favoris, et pour mieux caresser leur passion secrète. […] Passez donc sans retard à des scènes plus actives, rassemblez les vérités éparses que glane l’étude ; mêlez-vous au monde, mais à ce qu’il a de plus sage ; ne donnez plus tout votre cœur à une idole, votre cœur ne lui appartient pas, il ne vous appartient pas à vous-même… Il décrit aussi, et pour l’avoir trop cruellement éprouvée, la manie maladive et la mélancolie funeste se cachant dans la solitude et y méritant toutes les tendres sympathies de la pitié ; puis les délices d’une convalescence où l’on jouit avec attendrissement de chaque beauté de la nature comme à un réveil du monde. […] L’esprit qui réclame un divertissement nécessaire devrait se tourner vers les écrivains d’une plus solide qualité, dont les traits bien ménagés et le style classique donnent à la vérité un lustre et font sourire la sagesse.
oui, elle l’a raconté, et c’est précisément cette vérité et cette franchise d’aveux qui, à votre tour, avocat excellent et honnête, va vous forcer à en rabattre et vous donne tort aujourd’hui. […] La vérité morale et humaine est plus large que nous ne pensons. […] Elle relevait encore l’harmonie de sa voix par des gestes pleins de grâce et de vérité, par l’expression de ses yeux qui s’animaient avec le discours, et j’éprouvais chaque jour un charme nouveau à l’entendre, moins par ce qu’elle disait que par la magie de son dédit. […] Dans un admirable article sur les difficultés qu’il y aurait, pour plus d’un demi-siècle encore, à composer une véritable histoire de la Révolution française, parlant des Mémoires nombreux qui commençaient à paraître et dans lesquels chacun plaidait pour son parti et pour son saint et ne présentait que « la portion de vérité qui pouvait servir le mieux à noircir l’adversaire », l’éminent publiciste indiquait, à l’appui de sa pensée, les deux exemples le plus en vue : « Beaucoup de gens, disait-il, écrivent leurs Mémoires pour faire l’histoire personnelle de leurs talents, de leur mérite et de leur conduite. […] Il fallut près de soixante ans encore pour que Ponsard, dans sa Charlotte Corday, produisant ces hommes sur la scène, leur fit tenir un mâle langage et revînt par la tradition cornélienne à une sorte de vérité révolutionnaire.
Il se borne donc, lui qui a tout lu des Grecs, à nous représenter et à nous résumer les différentes versions auxquelles se complaisait cette Grèce mensongère, brodant et rebrodant à souhait sur ces premières époques où la fable se présente comme inextricablement mêlée à quelques traces insaisissables de vérité. […] Il n’y a de certainement vrai, selon lui, dans une légende poétique que la couleur, et encore cette couleur locale, cette vérité sociale et morale n’est point du tout celle des héros et des temps représentés ; elle n’appartient qu’à l’âge du poëte qui raconte et qui chante. C’est ainsi que nos anciennes chansons de Geste, où figurent Charlemagne et Alexandre, n’apprennent rien sur les héros mêmes ni sur l’état de la société de leur temps, et elles ne seraient propres qu’à égarer, si on les interrogeait dans une telle pensée de recherche ; mais elles nous représentent avec une vérité naïve les mœurs de l’âge féodal où les trouvères mirent en œuvre ces anciens canevas et les reprirent à l’usage de leurs contemporains. De même les mœurs décrites dans les poèmes homériques ne nous disent absolument rien de certain sur les mœurs de la société au temps du siège de Troie, s’il y eut en effet un tel siège ; elles n’appartiennent qu’à l’âge homérique lui-même, et elles ont toute vérité en ce sens. […] La supposition de Wolf, qui restituait la vérité en tout ce qui était de l’atmosphère générale homérique, du souffle qui animait alors les chantres, et de la crédulité toute poétique des auditeurs, cette supposition allait pourtant à l’excès lorsqu’elle niait, durant toute la durée de la période anté-historique, la composition possible des poèmes et la prédominance probable de deux ou trois génies supérieurs qui avaient dû s’emparer de la matière courante pour en faire de vraies œuvres.
Le sage se dit en vain qu’il y a quelque chose de supérieur et de meilleur, qui est de chercher la vérité ou d’assister au train des choses comme à un spectacle. […] Et nous disons qu’ils nous agacent, et nous affectons de les dédaigner : la vérité est que leur sort nous remplit d’envie et de tristesse. […] Son plus grand mérite, c’est peut-être d’avoir apporté dans l’étude de la vie élégante la franchise un peu brutale, sous la politesse de la forme, et le goût de vérité un peu misanthropique qui est si fort en faveur aujourd’hui. […] Tout le monde s’ennuyait à fond et presque franchement La franchise et le besoin de vérité, qui sont l’honneur et font l’ennui de notre époque, condamnent à une mort prochaine les débris à peine vivants de la société. […] Cette idée que des hommes peuvent juger des hommes, non pas seulement au point de vue utilitaire, mais au nom de la vérité, de la conscience universelle, de l’absolu, me paraît de plus en plus baroque et monstrueuse.
Qui dit psychologue dit traître à la vérité. […] Saisissez-vous clairement la relation entre l’avènement de la démocratie et celui du naturalisme, qui est une littérature d’aristocrates et de mandarins « Qui dit psychologue dit traître à la vérité », voilà une opinion d’une singulière candeur. Il suffit de dire que la psychologie n’est pas toute la vérité. […] II Ce que je vois de plus clair dans la déclaration de principes un peu trouble de Zola-Sandoz, c’est qu’il aspire à mettre dans ses romans plus de vérité qu’on n’avait fait avant lui. […] Et ce reclus, cet homme de cabinet qui s’impose des « matières » à mettre en romans, c’est lui qui vient nous parler d’observation directe, scientifique, de vérité intégrale, implacable, et autres rengaines !
Gide l’effort pour voir la vérité et pour la dire exactement. Mais sa vérité ne me satisfait pas : elle est trop exclusivement élégante et fine, manque trop de force et de profondeur. […] Gide reproche à un article d’Octave Mirbeau quelque tout petit détail d’une vérité nuancée insuffisamment, quelque toute petite inexactitude, qui est surtout un moyen de grossissement et d’accélération de la pensée. […] Montégut ronchonne et bougonne, pour toutes sortes de raisons : à cause de « la part de vérité qui entre dans chaque mensonge », ou bien parce qu’on dîne trop tard aujourd’hui. […] … » À chaque instant le pléonasme patauge, enfantin : « Allez-vous mentir devant moi pour m’accabler de preuves dénuées de vérité ?