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922. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Là, il peint des acteurs et des scènes de théâtre dans le style de Tsoutzoumi Tô-rin et produit beaucoup de dessins sur des feuilles volantes, appelés Kiôka Sourimono. […] Quelques planches représentant des femmes faisant jouer des marionnettes sur un petit théâtre. […] Des scènes de théâtre, entre autres Kintoki et sa mère. […] Une vue de l’entrée d’un théâtre, avec les têtes de la foule d’hommes et de femmes rassemblés pour entendre le boniment des acteurs sur l’estrade. […]   Femme lisant une pièce de théâtre, dans un mouvement de tête abaissée, au cou cassé.

923. (1874) Premiers lundis. Tome I « Ferdinand Denis »

J’ai considéré tristement le théâtre des infortunes de Zombé… Hélas !

924. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — M. de Voltaire, et l’abbé Desfontaines. » pp. 59-72

Toutes les fois qu’il eut à parler de Mérope, d’Alzire, de Zaïre, pièces redemandées si souvent au théâtre & toujours nouvelles par le plaisir qu’elles causent, il se répandit en éloges.

925. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XI. Mme Marie-Alexandre Dumas. Les Dauphines littéraires »

La maison Dumas, pour l’esprit qui l’a habitée, est la guérite de l’adultère, du duel, de toutes les rengaines dramatiques sur lesquelles cette grande pauvreté qui se croit un luxe, Je théâtre vit depuis des siècles, et quand on y a passé une partie de sa jeunesse, on reste imprégné de ces idées de duels et d’adultères, on les respire ; on les transpire ; on n’est plus capable de rendre autre chose, de créer autre chose que cela.

926. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Paul Meurice » pp. 231-241

L’auteur de Césara 25, le prêtre de l’Église Hugo, est aussi, par la même occurrence, l’apôtre de cette autre Église humanitaire qui flambe neuf et va remplacer incessamment la vieille religion divine qui avait suffi jusque-là aux plus forts et aux plus nobles esprits, mais qui ne suffit plus maintenant, même aux plus imbéciles… Or, c’est dans les intérêts de cette religion humanitaire que l’auteur de Fanfan la Tulipe, laissant là les amusettes du théâtre où il s’est oublié si longtemps, s’est mis à écrire cette grande pancarte, qui aura plusieurs cartons, et qu’il appelle Les Chevaliers de l’Esprit, titre un peu vague.

927. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Avant-propos de la septième édition »

Fût-il doué d’une intelligence surhumaine, eût-il la clef de la psychophysiologie, il ne serait éclairé sur ce qui se passe dans la conscience correspondante que tout juste autant que nous le serions sur une pièce de théâtre par les allées et venues des acteurs sur la scène.

928. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XVII. »

Elle nous explique la mélancolie profonde de quelques accents, le pathétique de quelques pensées, dans ces drames attribués à l’infortuné précepteur de Néron, dans ces œuvres déclamatoires qui certainement ne parurent pas sur le théâtre romain.

929. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Jean-Jacques Ampère »

Et quant aux couronnes du théâtre, auxquelles il semble avoir plus particulièrement visé, il y avait, pour y atteindre, des difficultés plus grandes encore que dans la branche lyrique. […] L’amitié lui inspira son second article, du 4 juin 1825, sur le Théâtre de Clara Gazul. […] Ampère) sur la traduction de mon théâtre m’a fait grand plaisir. […] Mérimée, si admiré de Goethe dès ses productions premières, pour son Théâtre de Clara Gazul, pour sa Guzla, considéré par lui au début comme un des plus francs et des plus originaux talents de la France, certes M.  […] Je fus au théâtre : on donnait la Marie Stuart de Schiller ; le génie du grand poète et le charme de la belle reine furent dignement représentés par Mme d’Heygendorf.

930. (1803) Littérature et critique pp. 133-288

Mais quand une femme paraît sur un théâtre qui n’est pas le sien, les spectateurs, choqués de ce contraste, jugent avec sévérité celle-là même qu’ils auraient environnée de faveur et d’hommages, si elle n’avait point changé sa place et sa destination. […] Les Romains n’auraient point voulu qu’on représentât sur le théâtre ce qui pouvait tenir à leur histoire, à leurs affections, à leur patrie. […] On peut voir à propos du dernier vers, dans les remarques du savant Dacier, que les Romains avaient non seulement exposé sur le théâtre les aventures de leurs personnages héroïques, mais jusqu’aux événements de la vie commune. […] Mais, par ce défaut même, il a étendu notre langue poétique, appauvrie et resserrée dans son commerce habituel avec le théâtre. […] « J’ai compté soixante ans depuis cette victoire : « J’ai vu Norlingue et Lens, théâtre de sa gloire.

931. (1925) Proses datées

Sur un théâtre admirablement outillé, des marionnettes épiques et naïves, façonnées, habillées, mues par ses mains, incarnèrent en leur sublime petitesse l’âme des héros, de Wagner. […] Étiez-vous allé au théâtre entendre la blonde Jenny Colon, ou les Chimères vous ont-elles retenu si longtemps dans leur cercle magique que votre esprit s’est perdu dans le rêve ? […] Restaient le théâtre et le roman. […] Il me semble que ce petit théâtre vide, délaissé, avec son décor démantibulé, représente, assez bien l’état actuel de la gloire littéraire de Voltaire, un peu à l’abandon et relégué. […] Il aimait les plaisirs de la société sans dédaigner ceux de la nature, la campagne presque autant que le théâtre.

932. (1923) Les dates et les œuvres. Symbolisme et poésie scientifique

Et d’abord, je n’ai jamais fait de théâtre. […] Théâtre en vers, au rire d’Aristophane et de Rabelais, découvrant constamment l’Idée. […] Faut-il voir là peut-être le principe encore vague des tendances de Mallarmé à vouloir s’exprimer par le Théâtre ? […] L’Œuvre, admettons-le pour la totalité si l’on veut, devait donc, parties par parties, s’exprimer par le Théâtre en même temps que par le Livre. […] Tout, dit Mallarmé, agit au théâtre par réciprocités, et relativement à une seule Figure ».

933. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIIIe entretien. Fior d’Aliza » pp. 177-256

Un soir que les deux époux devaient aller ensemble au théâtre, le prince était parti le premier et se croyait suivi dans une seconde voiture par sa femme, retardée sous un spécieux prétexte ; mais il l’attendit en vain dans sa loge ; il l’avait vue pour la dernière fois : un couvent inviolable avait reçu la comtesse et l’avait soustraite aux droits et aux recherches de son royal époux. […] On traduisit mes vers séparés du cadre, on les fit répandre à profusion dans les salons, au théâtre, dans le peuple ; on s’indigna dans des articles de journaux et dans des brochures, de l’insolence du gouvernement français, qui envoyait, pour représenter la France dans le centre de l’Italie littéraire et libérale, un homme dont les vers étaient un outrage à l’Italie. […] Le public, touché de mon procédé et attendri par ma blessure, m’applaudit la première fois que je reparus au théâtre.

934. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1884 » pp. 286-347

* * * — L’homme qui fait un roman ou une pièce de théâtre, où il met en scène des hommes et des femmes du passé, peut avoir la certitude que c’est une œuvre destinée à la mort, — et quand même il aurait tout le talent possible. […] À je ne sais qui se trouvant là, et disant, que le théâtre donne l’avidité basse de l’argent, Daudet raconte plaisamment, au milieu de petits aïe douloureux, que lors des représentations de Fromont jeune et Risler aîné, il attendait impatiemment à Champrosay, le facteur lui apportant le chiffre de la recette, envoyé par le Vaudeville, tous les jours, et qu’il était vraiment embêté, quand la recette avait baissé de vingt-quatre francs, puis qu’il avait eu honte, vis-à-vis de lui-même, de cet embêtement, et qu’il s’était imposé de ne plus lire la dépêche… mais qu’il cherchait la hausse ou la baisse sur la gaieté ou la tristesse du visage de sa femme… « Alors quoi !  […] L’originalité de l’abominable livre, elle n’est pas pour moi dans l’ordure, la cochonnerie féroce, je la trouve dans la punition céleste de la vertu, c’est-à-dire dans le contrepied diabolique des dénouements de tous les romans et de toutes les pièces de théâtre.

935. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

Cette naïveté originale de ce style gaulois aurait produit sans doute des chefs-d’œuvre de grâce, de finesse, de câlinerie de langue, si l’on peut se servir de ce mot ; mais cette langue et ce style seraient restés entachés et comme noués d’une certaine puérilité irrémédiable, qui aurait enlevé au génie français la maturité, la majesté, la force dont ce génie avait besoin pour parler plus tard à l’univers, soit dans sa chaire sacrée, soit dans ses tribunes politiques, soit sur son théâtre, soit dans ses poèmes. […] La langue s’est faite dans les livres, elle s’est polie dans les cours, elle s’est virilisée dans les chaires ; elle n’était que spirituelle dans la conversation, harmonieuse dans les vers, énergique sur les théâtres, elle est devenue éloquente dans les cathédrales. […] Sa seconde littérature fut son théâtre ; car le peuple lit peu, mais il écoute.

936. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Journal et Mémoires, de Mathieu Marais, publiés, par M. De Lescure  »

On m’a envoyé le théâtre italien ; j’y ai trouvé de fort bonnes choses et de véritables plaisanteries. […] Il faut connaître l’homme pour bien traiter cette matière-là. » Que l’on rapproche cette parole de Boileau, qui est la sagesse même, de la réponse que fit le duc de Bourgogne aux Comédiens qui venaient lui demander sa protection et la continuation des bontés qu’avait eues pour eux feu Monseigneur son père : « Pour ma protection, non ; mais, comme votre métier est devenu en quelque sorte nécessaire en France, consentez à y a être tolérés. » Après quoi il leur tourna le dos, et, moyennant cette tolérance de mépris, les théâtres furent rouverts.

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