Je ne fais qu’indiquer, car ce couple m’agace, une scène de brouillerie suivie d’une scène de raccommodement. […] Le vieux lord Fingall, poussé par sa jeune et jolie femme Dora, s’est rallié au prince ; mais ses tenanciers sont peu disposés à le suivre. […] Il a dans son état-major, parmi d’autres nobles dames, lady Dora qui a voulu suivre son vieux mari et pour qui cette guerre est un amusement de haut goût. […] Travaillez bien, soyez modeste et sage ; n’écoutez pas d’autres conseils que les miens et, pour le reste, suivez votre inspiration. […] Et alors, occupé comme j’étais à disputailler avec Olivier de Jalin, ou à résister aux grâces de Toinon, j’oubliais un peu de suivre le jeu de M.
Suilius suit le cours de ses délations (TACIT. […] Lisez ce qui suit, et accusez encore Sénèque et Burrhus, si vous l’osez. […] Sa mort suivit de près cette réforme. […] Le meurtre de Sénèque suivit de près la conspiration de Pison. […] La nature suivit l’ordre de l’âge ; Sentia mourut la première, et Pollutia la dernière.
Or, l’homme habile, à expédients, le génie à métamorphoses, le Mercure politique, financier ou galant, l’aventurier en un mot, ne dit jamais non aux choses ; il s’y accommode, il les prend de biais, il a l’air parfois de les dominer, et elles le portent parce qu’il s’y livre et qu’il les suit ; elles le mènent où elles peuvent ; pourvu qu’il s’en tire et qu’il en tire parti, que lui importe le but ?
Pour avoir suivi (après la publication de son premier recueil : Le Sang des fleurs, 1889) les subtils contours de Mallarmé, ce poète, dont nous retiendrons les consolants mirages, n’en a pas moins su transformer sa manière au point de rendre personnel, selon M.
Le type du poète-tribun, c’est Victor Hugo, et quoi qu’on fasse pour ne point lui ressembler, il est bien difficile de ne pas marcher parfois dans l’empreinte de ses pas, puisqu’on suit le même chemin.
Villeroy connaît la tragédie antique, et, bien qu’il n’emploie pas le chœur, sa pièce est construite un peu comme celles que la Grèce nous a léguées ; et même, à en juger par certaine indication qui suit, dans la pièce imprimée, la liste des personnages, il semble que M.
Il s’en faut bien que ses Successeurs actuels dans le Ministere Evangélique suivent une semblable route : aussi sont-ils bien éloignés de rendre les mêmes services à la Religion, & de pouvoir prétendre à la même gloire.
petits moutons, que vous êtes heureux ; Vous paissez dans nos champs sans souci, sans alarmes ; Si-tôt qu’êtes aimés, vous êtes amoureux ; Vous ne savez que c’est de répandre des larmes, Vous ne formez jamais d’inutiles désirs ; Vous suivez doucement les loix de la Nature ; Vous avez, sans douleur, tous ses plus grands plaisirs, Exempts de passions qui causent la torture.
Un peu de réflexion leur suffit, pour s’appercevoir que la justesse est rarement le partage du Philosophe discoureur ; qu’il ne suit jamais le plan qu’il s’est d’abord proposé ; qu’errant sans cesse entre le pour & le contre, tout se réduit, chez lui, à un scepticisme qui indigne le Lecteur jaloux d’apprendre quelque chose & de se fixer à un objet.
JE suivrai dans cet article la méthode que je me suis prescrite dans plusieurs autres.
On dirait avec Le Clerc De Montmercy, qui ne veut devoir l’aisance à personne : un grabat dans un grenier sous les tuiles, une cruche d’eau, un morceau de pain dur et moisi et des livres… et l’on suivrait la pente de son goût.
Je montrerai en troisiéme lieu, que les anciens avoient si-bien réduit l’art du geste ou la saltation, qui étoit un des arts subordonnez à la science de la musique, en methode reglée, que dans l’execution de plusieurs scenes ils pouvoient partager et qu’ils partageoient en effet la déclamation théatrale entre deux acteurs, dont le premier recitoit tandis que le second faisoit les gestes convenables au sens des vers récitez, et que même il se forma des troupes de pantomimes ou de comédiens muets qui jouoient sans parler des pieces suivies.
Élevé à l’institution Hix, d’où il suivait le lycée Bonaparte, le jeune de Vigny eut de bonne heure les instincts militaires et poétiques. […] Il n’avait que de l’imagination et de la poésie, et aussi, tout en blâmant beaucoup, je louai de grand cœur à ce dernier titre le début du XXIIIe livre, l’Absence, dont le mouvement est si heureux et qui ressemble à un motif d’élégie : « Qui de nous n’a trouvé du charme à suivre des yeux les nuages du ciel ? […] Quelqu’un a dit : « Il faut écrire comme on parle, et ne pas trop parler comme on écrit. » M. de Vigny ne suivait pas le précepte : il conversait comme il écrivait ; il pointillait chaque mot ; il laissait peu pénétrer d’idées étrangères dans le tissu serré et le fin réseau de sa métaphore ou de son raisonnement. […] Et dans ce qui suit, ou je me trompe fort, on peut trouver une leçon d’art et de goût oratoire, un petit supplément anecdotique à ajouter à toutes les rhétoriques connues. […] L’invective contre les chemins de fer suit de près ; il s’y voit de bien beaux vers : Évitons ces chemins.
Oui, celle qui ne vous a jamais vu, qui n’a fait que vous lire, qui, sur un mot sorti un jour de votre âme, se met à croire en vous, à s’y attacher, à vous suivre dans toutes vos vicissitudes ; qui se hasarde, après des années, à vous le dire en tremblant, sans se nommer ; qui est prête, parce que vous l’avez consolée une fois, à accourir si vous souffrez, si vous êtes dans le malheur, si seulement l’ennui vous prend et le dégoût du monde, de ses flatteries ou de ses amertumes ; qui vous dit : « Le jour où vous en aurez assez des plaisirs, où vous sentirez que les bons instants sont devenus bien rares et que le dévouement d’une femme ou d’une fille vous fait défaut, ce jour-là, souvenez-vous de moi, appelez-moi, faites un signe, et je viendrai » ; celle-là, dût-on ne jamais user de ce sacrifice charmant, donne au poète, fût-il de l’âme la plus altière et un mépriseur d’hommes comme Byron, le plus flatteur des diplômes et des certificats de poésie, la plus chère conscience de lui-même et sa plus belle couronne. […] « Il fallut bien l’aller remercier, dit Jean-Jacques ; c’en fut assez : nous voilà liés. » Rien ne peut me dispenser de donner le portrait qui suit, dussé-je y apporter ensuite bien des correctifs ; Rousseau, quand il le traça, était en guerre avec lui-même et cherchait plus ou moins chicane à tous ses sentiments d’autrefois. […] mon voisin, que ces gens-là ont raison d’être fâchés qu’on leur parle d’un modèle qu’ils suivent si mal ; mais que je crains leur fureur contre vous ! […] Et sur ce que, cependant, l’idée de mariage revenait quelquefois entre eux et était remise sur le tapis pour l’époque qui suivrait l’établissement de ses filles, elle se prémunissait à l’avance et ne se refusait pas ce genre de plaisanterie dont Rousseau a parlé, et qui semble lui avoir dicté son dernier mot sur le « saint du faubourg Saint-Jacques », ainsi qu’elle appelait Margency : « Il a, disait-elle, l’imagination chaude et le cœur froid… Il y a dix ans, je n’avais à craindre que la rivalité de Mme d’Épinav, et elle me faisait moins de peur que celle de sainte Thérèse et de tant d’autres avec qui je n’ai pas l’avantage d’être dans une société intime. » — « Je l’aime assez, disait-elle encore, pour le préférer à tous les plaisirs, mais je ne puis adopter les siens ; je bâille en y pensant. » Ame revenue, détachée, désabusée, redisant dans sa note habituelle : « Mon cher voisin, quoi que je fasse, je suis née pour la peine ; les miennes ne font que changer d’objet » ; ou encore, en ses meilleurs instants : « J’ai éprouvé tant d’ennuis depuis que j’existe, que ce qui m’arrive de bonheur à présent me touche à peine » ; elle continua, tant qu’il lui fut permis, de s’occuper activement de Rousseau, et elle ne fut contente que lorsqu’elle eut trouvé le moyen, au milieu de toutes ses gênes et de ses assujettissements, de l’aller visiter à Motiers-Travers et de lui donner la marque la plus positive d’amitié, un voyage long, pénible, pour passer deux fois vingt-quatre heures auprès de lui. […] Il commence trente choses à la fois, et n’en suit aucune ; il est toujours enchanté de ce qu’il va faire, et ennuyé de ce qu’il fait ; le morceau le plus sublime ne lui inspire que du dédain, s’il s’y trouve par malheur une expression qui blesse son oreille.
Qu’il est doux, pendant que la brise tiède en chuchotant nous caresse de son souffle, — appuyés sur des couches d’amarante et de moly1521, — nos calmes paupières à demi baissées, — sous les voûtes sacrées du ciel sombre, — de suivre la longue rivière brillante qui traîne lentement — ses eaux en quittant la colline empourprée ; — d’entendre les échos humides qui s’appellent — de caverne en caverne à travers les épaisses vignes entrelacées ; — d’entendre les eaux qui tombent avec des teintes d’émeraude, — à travers les guirlandes tressées de l’acanthe divine ; — entendre et voir seulement dans le lointain la vague étincelante ; — rien que l’entendre serait doux ; — rien que l’entendre et sommeiller sous les pins1522. […] Bien des soirs, auprès des eaux nous avons suivi les grands navires, — et nos âmes s’élançaient l’une dans l’autre à l’attouchement de nos lèvres. […] On le suit parmi les carrefours bruyants, le long du brouillard jaunâtre, sous le soleil morne qui se lève au-dessus de la rivière comme un boulet rouge, et on écoute, le cœur serré, les profonds sanglots, l’agitation insensée d’une âme qui veut et ne peut s’arracher à ses souvenirs. […] Nous avons besoin de vivre dans un autre monde, de voler dans le grand royaume de l’air, de bâtir des palais dans les nuages, de les voir se faire et se défaire, de suivre dans un lointain vaporeux les caprices de leur architecture mouvante et les enroulements de leurs volutes d’or. […] Il monte à cheval, il fait à pied de longues promenades, il chasse, il vogue en mer sur son yacht, il suit de près et par lui-même tous les détails de l’élevage et de la culture, il vit en plein air, il résiste à l’envahissement de la vie sédentaire, qui partout ailleurs conduit l’homme moderne aux agitations du cerveau, à l’affaiblissement des muscles et à l’excitation des nerfs.