Ce n’est pas qu’il en ignore les préceptes : les Réflexions qu’il a publiées à la tête de ses Discours choisis, prouvent qu’il les connoît & qu’il en sent la nécessité ; mais les Discours qui les suivent & les Sermons que nous lui avons entendu prêcher, ne prouvent pas qu’il possede les qualités & qu’il ait rempli les devoirs d’un Orateur Chrétien véritablement éloquent.
La vie du grand Condé, & celle du Maréchal de Choiseul, publiées pour faire suite aux Vies des Hommes illustres de France, sont écrites de maniere à faire regretter qu’il n’ait pas continué de suivre cette carriere, dans laquelle il est véritablement supérieur.
L’Ange de la nuit repose au milieu des cieux, où il ressemble à la lune endormie sur un nuage ; ses yeux sont couverts d’un bandeau d’étoiles ; ses talons et son front sont un peu rougis de la pourpre de l’aurore et de celle du crépuscule ; l’Ange du silence le précède, et celui du mystère le suit.
Une fatigue, une prostration extrême suivie d’élan, c’est ce qu’il éprouve déjà. […] je le sers de bien loin, mais je voudrais le voir grand et puissant ; pour cela, il ne faut pas qu’il soit mené par de petites gens et de petits esprits. » Il allait à l’extrémité de sa pensée ou plutôt de son impression, lorsqu’il écrivait encore (novembre 1840) : « Il faut que le gouvernement soit bien aveugle pour ne pas voir qu’avec la marche qu’il suit, il se perd infailliblement. La paix, qu’il achète à tout prix, le renversera plus vite qu’une guerre, quelque malheureuse qu’elle eût été. » Ce qu’écrivait là Saint-Arnaud, bien d’autres de ses compagnons d’armes, qui, depuis 1848, ont suivi une autre ligne que lui, ont dû le dire comme lui dans les dix années qui précédèrent. […] Il se remarie et repart pour l’Afrique, décidé à suivre uniquement sa carrière militaire, en prenant aussi peu de part qu’il pourra à une politique qui le dégoûte et pour laquelle il n’est pas mûr. […] Ne lui demandez pas une ligne de politique suivie : sa solution, à lui, est celle de l’instinct, celle de son impulsion de cœur et de son intérêt particulier de soldat : « Je vois toujours l’avenir sombre ; avec la guerre, j’aurais eu quelque espoir ; j’aurais bravé tout, fait face à tout : j’ai foi en moi ; mais la paix nous étrangle.
Minerve donne les mains à l’expédient de Junon : « Je n’entends rien, dit-elle, à tous ces traits ni à tous ces foments de l’amour ; mais puisque le moyen te paraît bon, j’y consens, et je suis prête à te suivre : seulement ce sera à toi de porter la parole. » Les deux déesses s’envolent aussitôt et arrivent au palais bâti à Vénus par son boiteux époux. […] Ici nous retrouvons Médée, qui a été témoin de tout ce débat, et je recommence à traduire : « Jason se leva de son siége, et avec lui Augias et Télamon ; Argus les suivait, ayant fait signe à ses frères de rester ; ils se dirigèrent hors du palais. […] Pourtant, me relâchant de ma dureté105, à condition que ce ne soit plus sans l’aveu de ma sœur, je verrai si elle me vient prier d’être de quelque secours en cette épreuve, car elle est en grande inquiétude pour ses enfants ; et cela m’éteindrait dans le cœur une peine funeste. » Remarquez ce qui suit et quelle est la logique de la passion : Médée vient de se dire pour conclusion qu’elle attendrait que sa sœur vînt la première à elle pour requérir secours ; et, en conséquence, voilà qu’elle-même se dispose à faire les premiers pas au-devant de sa sœur. […] Telle, après s’être baignée dans les tièdes ondes du Parthénius ou encore du fleuve Amnisus, la fille de Latone, debout sur son char d’or attelé de biches légères, parcourt les collines, venant de loin au-devant d’une fumante hécatombe : les Nymphes la suivent en groupes, et celles qui s’assemblent sur la source même d’Amnisus, et celles qui habitent les bois et les hauteurs pleines d’eaux jaillissantes : autour d’elle les bêtes sauvages, tremblant de respect à sa venue, lui font caresse de la queue et avec leurs cris. […] Ce discours, tout positif et de prescription technique, a pour avantage, en allant d’abord au principal de son inquiétude, de la sauver encore elle-même des restes d’embarras qu’elle éprouve, de lui donner le temps de se remettre et de suspendre par un dernier détour l’expression directe de ses sentiments ; ils éclatent pourtant dans ce peu de mots qui terminent les conseils : « Tu pourras de cette sorte emporter la toison en Grèce, — bien loin de Colchos114 ; après cela, pars, va où le cœur t’appelle, où tu es si empressé de retourner. » Tout ce qui suit est d’une gradation charmante : « Ainsi donc parla-t-elle ; et en silence, ses regards tombant devant ses pieds, elle baignait sa joue divine de tièdes larmes, s’affligeant de ce qu’il allait errer si loin d’elle à travers les mers ; et de nouveau elle lui adressa en face ces paroles pleines d’amertume, en lui prenant la main droite, car déjà la pudeur désertait de ses yeux : « Souviens-toi, si jamais tu es de retour dans ta patrie, souviens-toi du nom de Médée, comme moi-même je me souviendrai de toi, si éloigné que tu puisses être.
On en trouverait encore quelques-uns dans les cantons reculés, en Bretagne, en Auvergne, vrais commandants de district, et je suis sûr qu’au besoin leurs paysans les suivront autant par respect que par crainte. […] Suivons-les d’abord en province. […] Je suis persuadé que, sauf des hobereaux écartés, chasseurs et buveurs, emportés par le besoin d’exercice corporel et confinés par leur rusticité dans la vie animale, la plupart des seigneurs résidents ressemblaient, d’intention ou de fait, aux gentilshommes que, dans ses contes moraux, Marmontel mettait alors en scène ; car la mode les poussait de ce côté, et toujours en France on suit la mode. […] Il ne peut avoir chez lui aucun furet, aucune arme à feu, aucun engin propre à la chasse, ni se faire suivre d’un chien même impropre à la chasse, à moins que ce chien ne soit tenu en laisse ou n’ait un billot au cou. […] , liv. 2, chap. 2, 182. — Lettre du bailli de Mirabeau du 25 août 1770. « Cet ordre féodal n’était que fort, et ils l’ont appelé barbare, parce que la France, qui avait les vices de la force, n’a plus que ceux de la faiblesse et que le troupeau, qui était autrefois dévoré par les loups, l’est aujourd’hui par les poux… Trois ou quatre coups de pied ou de bâton ne nuisent pas tant à la famille d’un pauvre homme, ni à lui-même, que six rôles d’écritures qui le dévorent. » — « La noblesse, disait déjà Saint-Simon, est devenue un autre peuple qui n’a d’autre choix que de croupir dans une mortelle et ruineuse oisiveté qui la rend à charge et méprisée, ou d’aller se faire tuer à la guerre à travers les insultes des commis, des secrétaires d’État et des secrétaires des intendants. » Voilà les réclamations des âmes féodales Tous les détails qui suivent sont tirés de Saint-Simon, Dangeau, Luynes, Argenson et autres historiens de la cour.
V L’entretien sur la guerre, qui suit ces entretiens sur la Providence et sur l’origine des langues, sur le spiritualisme, est à la fois son chef-d’œuvre de style, et, selon nous, son chef-d’œuvre de sophisme. […] Pour se faire suivre par des millions d’hommes il n’appela point à son aide l’ivresse et la licence ; il ne s’entoura point de bacchantes impures : il ne montra qu’une croix ; il ne prêcha que la vertu, la pénitence, le martyre des sens. […] Je vois le Christ entrer dans le Panthéon, suivi de ses évangélistes, de ses apôtres, de ses docteurs, de ses martyrs, de ses confesseurs, comme un roi triomphateur entre, suivi des grands de son empire, dans la capitale de son ennemi vaincu et détruit. […] La république, que vous prophétisiez suivie de proscriptions et d’échafauds, a reparu pour abolir la peine de mort, les confiscations, l’esclavage, et pour convier les classes et les opinions hostiles entre elles à ne former qu’un seul peuple solidaire de la même liberté ; elle a péri par sa mansuétude, qui sera un jour son titre à quelque future réhabilitation de la liberté.
Bonaparte, initié par ce grand homme d’État à la diplomatie européenne, prend de son ministre la science des traditions, mais ne suit en rien ses conseils à longue vue. […] Depuis que la France, objet des égards et des empressements de l’Europe, était remplie des ministres de toutes les puissances, ou d’étrangers de distinction qui venaient la visiter, il était frappé de la curiosité avec laquelle le peuple et même des gens au-dessus du peuple suivaient ces étrangers, et étaient avides de voir leurs riches uniformes et leurs brillantes décorations. […] La responsabilité de la longue période de guerre qui suit la courte paix d’Amiens pèsera sur la Grande-Bretagne plus que sur le général Bonaparte. […] XX Une cour suit un monarque ; celle du nouvel empereur se presse confusément autour de son trône. […] XXIII Le vingt et unième livre est une accumulation d’intérêt historique pressé dans l’espace d’une demi-année par les événements comme sous la plume de l’écrivain : création du royaume d’Italie, second couronnement à Milan ; coalition européenne contre l’ambition du nouveau César ; négociation entre la Russie, l’Angleterre et l’Autriche ; anxiété de Napoléon attendant en vain la concentration de ses flottes sous l’amiral Villeneuve ; sa fureur quand il voit tous ses plans déjoués par Villeneuve, qui a fait voile pour Cadix au lieu de se diriger sur la Manche ; le renversement subit de toutes les pensées et de tous les efforts de volonté de Napoléon, au moment de l’exécution si longtemps et si laborieusement préparée ; l’improvisation non moins subite de son plan d’invasion en Allemagne ; la marche de son armée en six colonnes, des bords de l’Océan aux sources du Danube, marche sans parallèle dans l’histoire par l’ordre, la précision, l’arrivée au but marqué à heure fixe ; l’investissement de l’armée autrichienne dans Ulm ; la reddition de toute l’armée du général Mack ; quatre-vingt mille ennemis anéantis en vingt jours ; pendant ce triomphe sur le continent, le plus grand revers maritime dont le monde moderne ait été témoin dans la bataille navale de Trafalgar ; toutes les pensées d’invasion de l’Angleterre par Napoléon englouties avec nos vaisseaux sous le canon de Nelson ; description vivante de ce combat naval ; mort de Nelson, qui paye de sa vie tant de gloire ; marche sur Vienne entre le Danube et les Alpes ; bataille d’Austerlitz livrée aux Russes ; aptitude unique de l’historien pour exposer homme à homme l’organisation des armées, et pour suivre pas à pas les plans et les marches d’une campagne ; feu de l’âme du général transvasé dans l’âme de l’écrivain ; scènes pittoresques du champ de bataille décrit sans autre éclat que la topographie exacte et que l’éclat sévère des armes sur la terre ou sur la neige des plaines ou des coteaux.
Et, ainsi, malgré notre ignorance, nous avons subi tous, puissamment, l’effet de cet art nouveau ; nous avons, tous, éprouvé à souffrir une joie plus aiguë, parce qu’il a plu à Wagner de suivre la voie pessimiste de Schopenhauer, de dresser le gigantesque autel de ses œuvres à l’Idole du Cesser-Vivre. […] L’exemple fut assidûment suivi. […] Ces Représentations seront suivies, en l’été de 1886, par la reprise des Représentations de Parsifal et l’inauguration, au Théâtre de Fête, des Représentations de Tristan et Isolde. […] Maintenant, si nous suivons avec attention la direction et le développement de ces motifs dans leur opposition mutuelle et dans leur caractère musical ; si nous laissons agir sur nous, pleinement, les détails purement musicaux constitués par les rapprochements, les séparations et les élévations de ces deux motifs ; nous suivrons, en même temps, un drame qui, dans son expression propre, contient tout ce que l’œuvre du dramaturge a pu nous donner seulement par le moyen d’une action complexe, et l’addition de personnages moins importants.
Et puisque l’idée qui suit se présente à ma pensée, il vaut encore mieux que je l’indique que de l’omettre. […] Ils se répandent dans les différentes professions de la société : les uns se font commerçants ou militaires, d’autres suivent la cour ou le barreau ; c’està-dire que les dix-neuf vingtièmes passent leur vie sans lire un auteur latin, et oublient ce qu’ils ont si péniblement appris. […] — Par la méthode qui suit : 1° Traduire les bons auteurs, ou faire la version ; 2° Composer ou faire le thème d’après les bons auteurs. […] Le moraliste Euripide est facile et clair, mais encore faut-il être en état de suivre la marche d’un ouvrage dramatique pour en profiter. […] Guizot, en coupant la plus grande partie de ce qui suit, paraît ne pas avoir vu que Diderot défendait la thèse même qu’il l’accuse de combattre, c’est-à-dire qu’on ne saurait bien connaître une langue étrangère, si l’on ne fait à la fois le thème et la version.
Horace Vernet a suivi la même méthode ; grâce à cette méthode de feuilletoniste, la mémoire du spectateur retrouve ses jalons, à savoir : un grand chameau, des biches, une tente, etc… — vraiment c’est une douleur que de voir un homme d’esprit patauger dans l’horrible. — M. […] Chasseriau Le kalife de Constantine suivi de son escorte Ce tableau séduit tout d’abord par sa composition. — Cette défilade de chevaux et ces grands cavaliers ont quelque chose qui rappelle l’audace naïve des grands maîtres […] — Mais pour qui a suivi avec soin les études de M. […] qui ignorent d’abord qu’une œuvre de génie — ou si l’on veut — une œuvre d’âme — où tout est bien vu, bien observé, bien compris, bien imaginé — est toujours très-bien exécutée, quand elle l’est suffisamment — Ensuite — qu’il y a une grande différence entre un morceau fait et un morceau fini — qu’en général ce qui est fait n’est pas fini, et qu’une chose très-finie peut n’être pas faite du tout — que la valeur d’une touche spirituelle, importante et bien placée est énorme…, etc…, d’où il suit que M. […] Arondel Un grand entassement de gibier de toute espèce. — Ce tableau, mal composé, et dont la composition a l’air bousculé, comme si elle visait à la quantité, a néanmoins une qualité très-rare par le temps qui court — il est peint avec une grande naïveté — sans aucune prétention d’école ni aucun pédantisme d’atelier. — D’où il suit qu’il y a des parties fort bien peintes. — Certaines autres sont malheureusement d’une couleur brune et rousse, qui donne au tableau je ne sais quel aspect obscur — mais tous les tons clairs ou riches sont bien réussis. — Ce qui nous a donc frappé dans ce tableau est la maladresse mêlée à l’habileté — des inexpériences comme d’un homme qui n’aurait pas peint depuis longtemps, et de l’aplomb comme d’un homme qui aurait beaucoup peint.
Il lui semble toujours que le bonhomme en va sortir, suivi de son premier laquais, de son second laquais. […] Le prisonnier était de haute stature, et, obéissant aux chances de la guerre, il suivait patiemment son vainqueur. […] Regnard suit Molière, dit-on ; oui, comme, à la même heure, l’abbé Dubois suivait M. le Régent au bal masqué, en lui donnant des coups de pied au cul ; comme Voltaire suivait le grand prêtre dans Œdipe, en portant la queue du grand prêtre, et en tirant la langue au public. […] Diogène est invoqué par ces grands Messieurs comme un modèle excellent que l’on peut suivre en toutes choses. […] d’Ancourt comprit que c’était sa muse qui passait ; il la suivit, tenant son cœur à deux mains : Tout beau, mon cœur !
On a peine à le suivre. […] Plusieurs volumes, nouvelles et romans, l’ont suivi. […] Weiss, qui est de 1885, et Lemaître l’a toujours suivie. […] La syntaxe n’est plus suivie. […] Il serait facile de signaler le danger qu’il y aurait eu à suivre les commandements de la logique tels que les formulait Paul Adam, et à les suivre au moment qu’il les formulait.
Ces poèmes ont été écrits dans les temps troublés qui suivirent la révolution de 48. […] Suivez Herman dans le poème qui porte son nom ; suivez-le dans son périlleux voyage. […] La curiosité excitée par un essor si nouveau d’imagination a pu le suivre jusque-là. […] Depuis longtemps déjà on pouvait étudier et suivre chez M. […] Suivons la science jusqu’au bout ; elle seule est digne de guider l’humanité hors de tutelle.
On le voit suivre pied à pied la marche du procès, et à chaque moment il sait découvrir, il ose proposer le procédé le plus sage, le moins inique, le moins sujet aux conséquences subversives et déshonorantes pour la -naissante morale républicaine. […] Daunou restait en deçà ; il était sceptique en ces matières, à la façon de Gabriel Naudé, et suivait volontiers, comme lui, l’axiome des jurisconsultes : Idem judicium de is quæ non sunt et que non apparent. […] Sa connaissance propre et vraiment familière (quand il n’avait pas la plume en main), c’était le champ vaste et varié de ce qu’on appelle humanitas ; il aimait à s’y promener sur les routes unies, et il était doux de l’y suivre. […] Raynouard avait essayé d’y établir, et, sur ces points comme sur tant d’autres, il ne faisait que suivre en résistant, en niant le plus possible. […] D’un semblable fléau nous respirons à peine ; Mais on suit ton exemple, et la France est humaine.