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1460. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Troisième partie. Beaux-arts et littérature. — Livre quatrième. Éloquence. — Chapitre III. Massillon. »

Pour cette fois, nous prendrons un passage où l’orateur abandonne son style favori, c’est-à-dire le sentiment et les usages, pour n’être qu’un simple argumentateur.

1461. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 11, des ouvrages convenables aux gens de génie et de ceux qui contrefont la maniere des autres » pp. 122-127

Comme on peut sans génie faire quatre ou cinq vers heureux, ou peindre assez bien une vierge avec l’enfant sur ses genoux sans être grand peintre, la difference du simple ouvrier et de l’artisan divin, ne se fait pas sentir dans des ouvrages si bornez, de la même maniere qu’elle se fait sentir dans des ouvrages plus composez, et qui sont susceptibles d’un plus grand nombre de beautez.

1462. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une conspiration sous Abdul-Théo. Vaudeville turc en trois journées, mêlé d’orientales — Première journée (1865). Les soucis du pouvoir » pp. 215-224

Je puis être assassiné dans mon bain comme un simple Marat-bout !

1463. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Gérard de Nerval »

On fait une œuvre de démonstration négative et non pas de négation pure et simple, ce qui est bien différent et, de plus, le procédé de l’ignorance.

1464. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre IV. Des éloges funèbres chez les Égyptiens. »

Alors on ne louait pas l’humanité d’un général qui avait été cruel, le désintéressement d’un magistrat qui avait vendu les lois : tout était simple et vrai.

1465. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Les Anglais pensent que la littérature ne s’enseigne pas, et qu’une heure de dissertation sur un auteur ne vaut pas la simple lecture d’un texte. […] Regardez-le fonctionner, c’est une simple brute… Qu’on l’expédie chez les Mormons, il servira au moins à quelque chose. […] Vous verrez que ce n’est pas un simple reître. […] C’est simple comme bonjour. […] La race anglaise est rebelle aux théories simples et alignées.

1466. (1913) Les idées et les hommes. Première série pp. -368

Mais le plus simple a besoin de vivre avant de raconter toute son histoire. […] Si adroit que soit l’écrivain, comment fera-t-il pour que les simples mots remplacent un orchestre ? […] En d’autres termes, et plus simples, elle renonce à elle-même. […] Certes, oui ; certes, si l’on entend par là que son premier devoir est la simple vérité. […] Il n’était pas simple.

1467. (1887) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Troisième série pp. 1-326

Mais, indépendamment de cette raison générale, il y en a d’autres à donner, et que peut-être on n’a pas assez fait valoir, sans doute parce qu’elles sont trop simples. […] Quand ils revendiqueront les droits du simple « citoyen » à remplacer désormais les tyrans sur la scène et les princesses dans le roman, ils n’en donneront pas des raisons aussi philosophiques. […] Rien n’est plus simple : c’est de faire envisager du côté moral tous les événements dont il se propose le récit. […] Maugras ni tant d’autres avant lui n’aient fait une simple remarque ? […] La réponse est pourtant assez simple, et « l’homme » l’a donnée lui-même.

1468. (1887) Essais sur l’école romantique

Voici une ode dont je n’ôterai rien, car tout en est simple, noble, harmonieux. […] Bon nombre de pièces se placeraient mieux sous un autre titre ; une surtout, d’une beauté simple, mérite d’être revendiquée tout entière par la Muse nationale. […] Il est tout simple, par exemple, qu’une école qui s’établit ne renie aucun de ses amis. […] … » C’est ainsi que d’une idée toute simple le poète a tiré de magnifiques effets. […] Le sujet du roman est simple et plein d’intérêt.

1469. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Mon Dieu, vous feriez votre tâche d’une façon plus alerte et plus simple, que peut-être elle en vaudrait mieux ; vous y gagneriez une vie à coup sûr plus heureuse, et vos lecteurs y gagneraient une lecture plus facile. […] De cette différence entre les deux héros l’explication est bien simple : l’un est un honnête homme amoureux à la façon des honnêtes amours ; l’autre est un scélérat et un égoïste. […] Certes nous n’aimons pas, plus qu’il ne les faut aimer les transitions tirées par les cheveux, et le plus simple passage nous suffit pour indiquer, à nos lecteurs, que nous changeons de parabole. […] Cet homme est naturellement boursouflé ; il ne comprendra jamais ce qui est simple et naïf. […] Il s’agit de cette idylle en prose, que l’on prendrait pour du Théocrite brouillé avec du Fontenelle, tant cela est simple et spirituel à la fois.

1470. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

Sismondi, tout d’abord, et comme par précaution, le lui avait rendu quand il disait, — avant de le connaître personnellement, il est vrai, et sur la simple annonce de l’Histoire de France que Chateaubriand se proposait d’écrire : « J’ai une grande admiration pour son talent, mais il me semble qu’il n’en est aucun moins propre à écrire l’histoire : il a de l’érudition, il est vrai, mais sans critique, et je dirais presque sans bonne foi ; il n’a ni méthode dans l’esprit, ni justesse dans la pensée, ni simplicité dans le style : son Histoire de France sera le plus bizarre roman du monde ; ce sera une multiplicité d’images qui éblouiront les yeux ; la richesse du coloris fait souvent papilloter les objets, et je me représente son style appliqué aux choses sincères comme le clavecin du Père Castel, qui faisait paraître des couleurs au lieu de sons. » Sismondi ne voyait et ne prédisait là que les défauts. […] Nous en avons un aperçu par un mot de Mme de Souza : « J’aime beaucoup votre M. de Sismondi, écrivait-elle à Mme d’Albany (14 mai 1813) ; il est si naturel, si simple, au milieu de tant de connaissances et d’ouvrages qui ont demandé tant de travail et de lectures ! […] Ils me contestent le droit de dissoudre des Assemblées qu’ils trouveraient tout simple que je renvoyasse la baïonnette en ayant. » — « Ce qui m’afflige, répliqua Sismondi, c’est qu’ils ne sachent pas voir que le système de Votre Majesté est nécessairement changé.

1471. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « L’Académie française »

L’Académie actuelle a des origines plus simples, toutes modernes, qu’elle s’est efforcée plus d’une fois de reculer et de recouvrir, comme si elle avait besoin d’une plus ancienne noblesse et plus vraie que celle du talent et du mérite ! […] Il se serait à coup sûr altéré si le premier Consul eût écouté Fontanes, qui, dès les premiers mois de 1800, ne proposait ni plus ni moins que le rétablissement pur et simple de l’Académie française avec la liste des noms qui la devaient composer176. […] Suard, membre de l’ancienne Académie française, fut le premier secrétaire perpétuel de la nouvelle qui, à peine déguisée sous le titre de classe de la Langue et de la Littérature françaises, et ambitieuse du passé, faisait tout dès lors pour paraître la continuation pure et simple de la feue Académie.

1472. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « DES MÉMOIRES DE MIRABEAU ET DE L’ÉTUDE DE M. VICTOR HUGO a ce sujet. » pp. 273-306

S’il a rappelé une fois dans une parenthèse que l’amiral Coligny était son cousin, cela se change en sublime, au lieu de paraître un simple trait de vanité. […] Et cet homme avait mille qualités sensibles, profondes, compatissantes, et par moments l’éloquence sublime du cœur, comme le prouvent ses lettres adressées au conseil des prud’hommes qu’il avait fait élire à ses vassaux ; il avait des accents de morale riante ; il appelait La Fontaine son vrai père de l’Église ; il aimait les champs, la vie agreste et simple, les coups de chapeau des fermiers, la gaieté diligente des faneuses, ou la mélancolie des automnes prolongés ; et chaque soir, en mettant la main au premier bouton de son habit pour se déshabiller, il se disait : « Voilà la démission d’un des jours qui te furent donnés : qu’en as-tu fait ?  […] Nous ne prendrons pas partie pour les anecdotes de ce pauvre Étienne Dumont, qui, avec tant de circonspection et d’honnêteté, a essayé malencontreusement de remettre à leur place quelques simples grains sur le visage presque auguste de Mirabeau.

1473. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Diderot »

L’œuvre de destruction commençait alors à s’entamer au vif dans la théorie philosophique et politique ; la tâche, malgré les difficultés du moment, semblait fort simple ; les obstacles étaient bien tranchés, et l’on se portait à l’assaut avec un concert admirable et des espérances à la fois prochaines et infinies. […] Les moindres récits courent alors sous sa plume, rapides, entraînants, simples, loin d’aucun système, empreints, sans affectation, des circonstances les plus familières, et comme venant d’un homme qui a de bonne heure vécu de la vie de tous les jours, et qui a senti l’âme et la poésie dessous. […] Grimm avait déjà comparé la tête de Diderot à la nature telle que celui-ci la concevait, riche, fertile, douce et sauvage, simple et majestueuse, bonne et sublime, mais sans aucun principe dominant, sans maître et sans Dieu.

1474. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « François Ier, poëte. Poésies et correspondance recueillies et publiées par M. Aimé Champollion-Figeac, 1 vol. in-4°, Paris, 1847. »

Mais, du moment que les vers, ramenés à l’état de simple composition littéraire, devinrent un art plus précis, du moment que les rimes durent se coucher par écriture, et qu’il fallut, bon gré mal gré, et nonobstant toutes métaphores, noircir du papier, comme on dit, pour arriver à l’indispensable correction et à l’élégance, dès lors il fut à peu près impossible d’être à la fois roi et poëte avec bienséance. […] Mais ce n’était point dans de simples rimes que François Ier faisait consister l’idée et l’honneur des lettres ; il embrassa la Renaissance dans toute son étendue. […] La teneur en est simple et toute militaire ; les traits mâles, énergiques, rapides, y naissent du récit : « Et tout bien débattu, depuis deux mille ans en ça n’a point, été vue une si fière ni si cruelle bataille, ainsi que disent ceux de Ravennes, que ce ne fut au prix qu’un tiercelet.

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