La tête nous en tournait ; il semblait qu’on entrait dans des mondes inconnus. […] Elle semble avoir reçu de l’antiquité sa forme définitive. […] Il nous semblait même entendre encore la rumeur de la première représentation. […] Il semblait qu’on eût découvert la poésie, et c’était, en effet, la vérité. […] Les arbres des parcs princiers ou seigneuriaux semblent porter des blasons.
Cela semble aussi se reproduire assez fidèlement dans la vie d’une époque. […] Si une conciliation entre toutes les parties généreuses et saines peut sembler possible au sein de la littérature moderne, c’est surtout en contemplant celle qui s’est faite avec les années dans ce haut esprit de plus en plus étendu, attentif et accueillant. […] Avec bon nombre de ces qualités qui peuvent à bon droit sembler souveraines, il ne s’est rien rencontré (exception bien rare !) […] Il me semblerait, en leur place, que la distance de quelques points de départ divers devrait s’évanouir et se confondre dans un but désormais commun de recomposition et de salut. […] Dix ans se sont écoulés, et ces mêmes esprits développés, rapprochés, peuvent, quand on les lit, sembler unis en une large nuance commune, qui ne laisse guère subsister d’essentiellement différent que ce qui tient au talent propre, à la manière, à la finesse.
Elle tourmenta ce roi qui semblait l’être à regret, en lui parlant des affaires d’État, de ses intérêts, de sa gloire. […] Nous ne sommes pas si loin de Mme de Pompadour qu’il semblerait. […] Il semblait que la marquise eût le sentiment de tout ce qui s’amoncelait d’orages là-haut sur sa tête, quand elle disait : Après moi le déluge ! […] Tenant en main le cahier de musique avec légèreté et négligence, elle en est tout à coup distraite ; elle semble avoir entendu du bruit et retourne la tête. […] Il n’est rien, dans ce boudoir enchanté, qui ne semble faire sa cour à la déesse, rien, pas même L’Esprit des lois et l’Encyclopédie.
Un autre escalier, dans lequel dégringole sur nous une bande de lansquenets, mi-partie rouge, mi-partie jaunes, avalanche qui semble descendre d’une gravure d’Aldegrever. Puis nous voici à errer dans un labyrinthe de corridors, de couloirs qui semblent se resserrer, ainsi que dans un rêve. « La loge nº 3, s’il vous plaît ? […] Un amant lui semble une protestation contre son acte de naissance. […] » C’était Béranger, et l’endroit semblait vraiment choisi pour la rencontre. […] La comédie en vers me semble finie.
Grâce à des séries de remplacements superposés, nous pouvons nommer et partant penser certaines propriétés abstraites particulières aux groupes, propriétés que la limitation naturelle de notre imagination et de notre mémoire semblait nous empêcher pour toujours de penser, c’est-à-dire de nommer. […] Nous croyons avoir, par-delà nos mots généraux, des idées générales ; nous distinguons l’idée du mot ; elle nous semble une action à part, dont le mot est seulement l’auxiliaire ; nous la comparons à l’image ; nous disons qu’elle fait le même office dans un autre domaine et nous rend présentes les choses générales, comme l’image nous rend présents les individus. […] Nous la comparons à quelque chose d’aérien, d’inétendu, d’incorporel ; nous supposons un être dont elle soit l’action ; il nous semble aussi pur et aussi éthéré qu’elle ; nous l’appelons esprit, et nous disons que notre esprit, par-delà toutes les images, se représente et combine les qualités abstraites des choses. […] Dans une impression ou groupe d’impressions qui se présente un grand nombre de fois, notre attention finit par se porter tout entière sur la portion intéressante et utile ; nous négligeons l’autre, nous ne la remarquons plus ; nous n’en avons plus conscience ; quoique présente, elle semble absente. […] Voilà, un élément de la connaissance qui semblait primitif et qui rentre dans un autre.
L’acteur dominant, culminant d’une époque, semblerait donner le la à la séduction amoureuse. […] À ce mot le père semble vaguement chercher une araignée au plafond. […] Il y a des jours de soleil qui semblent gris à l’âme, et des ciels gris que l’on se rappelle comme les plus gais du monde. […] Il semble mâcher des restes d’idées, de souvenirs, de mots. […] Même sur les catastrophes qu’ils voient, qu’ils entendent, ils semblent avoir les sens de l’âme émoussés comme leurs physionomies et leurs personnes.
Son désir de terminer ses quatre tableaux est bien positif : c’est là qu’il semble fixer son vœu d’artiste et borner le plus fort de sa tâche. […] Tels sont ses vœux du moins et ses rêves de sensibilité et de sagesse, les jours où la raison lui parle et où il semble plus enclin à l’écouter. […] C’est d’une nature si forte, d’une énergie si étonnante, qu’il me semble qu’on ne peut rien mettre en ligne. […] Il me semble que la peinture vieillit. […] Il me semble pourtant qu’il y a une sévérité dans cette bizarrerie : si je parviens à la trouver, je suis sûr de réunir les suffrages d’hommes différents qui s’accordent si peu entre eux.
De ce fait, la faculté tout entière de se concevoir autre semblait frappée de discrédit. […] Il semble donc que le mode le plus favorable du Bovarysme consiste pour un être àse concevoir autre qu’il n’est, dans la mesure où cette conception nouvelle est assez proche de l’ancienne pour pouvoir s’y ajouter. […] Il semble pourtant possible de formuler à l’égard de ce domaine empirique, à défaut de lois, quelques principes d’évaluation. […] On rencontre tout au bas de l’échelle animale des formes d’une extrême simplicité et dont la période d’évolution semble avoir été très brève : l’amibe est de ce nombre. […] L’exemple de la Chine, figée depuis une période voisine, semble-t-il, de ses origines dans la répétition des mêmes pratiques et incapable de se modifier à l’instigation d’une civilisation supérieure, cet exemple est caractéristique.
Il vit que cette nature si riche avait des rapports avec lui ; les astres lui prêtaient leur lumière ; des fruits naissaient sous ses pas, ou se détachaient des branches pour le nourrir ; les arbres le protégeaient de leur ombre et offraient un asile à son repos ; les cieux, pendant son sommeil, semblaient se couvrit d’un voile, et n’envoyaient à son séjour qu’une lumière douce et tranquille. […] Il semble que vers l’origine du monde, l’homme, peu assuré des bienfaits de la nature, s’étonnait, pour ainsi dire, à chaque instant, de n’en être pas abandonné ; et le désordre qu’il voyait dans plusieurs endroits de la terre encore sauvage, lui faisait mettre un plus grand prix à l’ordre constant qu’il apercevait dans les cieux. […] Le ton de leurs hymnes est imposant ; mais l’initié, en parlant à Dieu, semblait ne s’occuper que de ses propres besoins ; il oubliait que des êtres faibles, en louant leur père commun, ne doivent pas se séparer du reste de la famille, et implorer des bienfaits qui ne soient que pour eux. […] Cet univers suspendu sur nos têtes, et qui semble rouler autour de la terre, c’est à toi qu’il obéit ; il marche, et se laisse en silence gouverner par ton ordre. […] Notre seul mérite aujourd’hui est d’avoir mis quelque pureté de style dans un genre d’ouvrage le plus susceptible de beautés fortes, et qui semblerait devoir être grand et sublime, comme le tableau de la nature.
D’honorables érudits protestaient sans doute çà et là par leur persévérance ; mais les plus brillants d’entre les littérateurs du jour se passaient aisément d’un fonds que deux siècles déjà d’une gloire toute moderne semblaient recouvrir et suppléer. […] Il semblait qu’on se fût dit : A quoi donc serviraient l’esprit et le goût, sinon à dispenser du terre-à-terre de l’étude et à deviner ? […] e Schlegel sur les tragiques grecs eurent aussi leur effet chez nous, malgré les comparaisons peu aimables dont il les accompagnait et qui semblaient en compromettre la justesse. […] Les Modernes à leur tour en étaient là et se guidaient sur les autorités, ce semble, les plus compétentes, lorsque la publication que fit en 1788 Villoison de la scholie de Venise sur l’Iliade est venue tout changer. […] Sans entrer dans un détail ici impossible, il semble qu’on revient aujourd’hui des deux côtés à une opinion moins absolue, à une sorte d’opinion moyenne dont M.
Tout semble ainsi arrangé, mais tous les doutes sont-ils dissipés ? […] Celui-ci est intimement lié au précédent et il semble bien que la chute de l’un entraînerait celle de l’autre. […] Les électrons négatifs n’ont pas de masse, c’est entendu ; mais les électrons positifs, d’après le peu qu’on en sait, semblent beaucoup plus gros. […] Son activité semblait subsister sans altération à travers les mois et les années. […] Depuis quelque temps toutefois, une de ces explications semble prendre le dessus et on peut raisonnablement espérer que nous tenons la clef du mystère.
À considérer les choses d’un point de vue plus positif, il semble possible de situer cette cause productrice de la réalité phénoménale dans un désir du sujet. […] Au moi créateur comme à l’être universel de la métaphysique, en l’absence d’une vérité objective qui commande leur activité, on ne saurait attribuer d’autre raison d’agir, de créer la réalité phénoménale et d’en déterminer les formes, qu’un principe d’utilité personnelle dont nous ne saisissons le sens que dans les fins où il semble qu’il aboutit. […] Il semble tout d’abord, pour le moi humain, comme pour l’Etre universel que cette utilité s’exprime dans la joie de connaître : tous les efforts de l’homme, pour augmenter la somme de ses sensations heureuses au détriment de ses déplaisirs, se heurtent, ainsi qu’on l’a montré, à cette faculté de mécontentement qui transforme l’assouvissement de ses convoitises en une sensation d’ennui ou en un malaise nouveau : à cette fin, que les individus semblent poursuivre et qu’ils ne réalisent jamais un surcroît de bien-être, il semblerait donc qu’il convienne do substituer cette autre qui se montre sans cesse et par chaque effort accomplie, l’embellissement et l’enrichissement du spectacle phénoménal offert à l’esprit. […] Cette fausse conception, qui se manifeste à la source et se montre le moyen de tout savoir scientifique, soutient également nos notions le plus universellement acceptées et qui semblent le plus incontestables. […] Il semblerait permis, d’après les uns et les autres, de supposer qu’une conception du réel, différente du tout au tout de celle que nous avons formée, fût possible, fondée sur une conception différente du temps, de l’espace ou de la cause, ou inventée peut-être avec d’autres artifices, d’autres points de repère, d’autres conventions arbitraires, d’autres moyens de connaissance.
À chaque grande époque où naît, renaît, s’épanouit la poésie, il semble que les ressources de la langue, images, rhythmes, sons, se présentent vierges devant le poète. […] Et l’on ne saurait alors distinguer la forme de l’esprit qui semble l’animer ; la forme, c’est l’esprit lui-même. […] Il sembla que les genres eussent divergé de concert, afin d’atteindre en même temps chacun à sa limite extrême. […] Quand il « réussissait », rien ne semblait plus composé, plus nécessaire et plus classique que ses livres, qu’il s’agît de César Birotteau ou du Cousin Pons, des Paysans ou d’Un Ménage de Garçon ! […] Trop exploitée, mal exploitée, la matière humaine semble tristement s’épuiser.
Oui, par sa généralité, puisqu’elle semble être descendue jusqu’au moujick à demi sauvage. […] Ils sont les seuls dont la tentative semble avoir abouti. […] C’est donc bien un abîme qui sépare les deux civilisations, alors même qu’elles semblent se toucher. […] Maxime Du Camp que la postérité, semble-t-il, devra se rallier. […] Tout semble avoir été dit sur son compte, et cependant tout semble encore à dire, tant il suggère d’idées et tant il soulève de problèmes.
Voyez agir — ou plutôt non agir — et se mouvoir ce fantastique personnage qui, mis en présence de n’importe quel aspect de notre monde, semble être tombé subitement d’une planète en décomposition. […] Je me permettrais de citer George Sand, Elisabeth Browning, Berthe de Suttner, Olive Schreiner, qui ont su, il me semble, concilier l’amour sexuel avec l’intellectualité la plus haute. […] Ma main pendait flasque et sans énergie, Ma démarche était pénible, mes pieds semblaient de plomb. […] L’exemple du clergé catholique, chez lequel le cerveau semble vouloir prendre sa part de la stérilité du corps, et ; cela malgré son observance plus ou moins scrupuleuse du vœu de chasteté, semble confirmer cette loi d’humanité. […] Il semblerait plutôt que les sens sont en repos lorsqu’ils sont normalement satisfaits et que l’esprit est libre, lorsque le désir du sexe pleinement rempli, ne vient pas le détourner de sa fonction qui est de penser.