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616. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

le sceptique et méthodique Descartes, mademoiselle Antoinette Bourignon, madame Guyon, et, à Londres, Pordage et Jane Leade ; mais il faut insister surtout sur Descartes, à qui Dieu se révéla, le 10 novembre 1619, « au milieu des explosions et des étincelles », pour lui enseigner le chemin de la science, comme il se révéla à Londres à Swedenborg, en avril 1745, pour lui découvrir le vrai sens des textes sacrés. […] L’an des savants les plus illustres de la Suède et même de l’Europe, il avait créé en métallurgie ; et s’il n’avait pas fait des découvertes égales en physiologie, en anatomie et dans les autres sciences naturelles, il avait vulgarisé avec génie les Winslow, les Malpighi, les Morgagny, les Boërhaave, les Swammerdam, les Levenhoek. […] … Le lendemain de ce jour où le glouton troublé mourut en Swedenborg, à la voix de l’ange… des sociétés futures de tempérance, probablement, le savant Suédois apprit de l’homme lumineux, qu’il revit, les desseins de Dieu sur sa personne, et il renonça incontinent à la science qui avait rempli et honoré sa vie.

617. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIV. Siècles de barbarie. Renaissance des lettres. Éloges composés en latin moderne, dans le seizième et le dix-septième siècles. »

Au onzième, l’exemple et la rivalité des Arabes, et quelques voyages en Orient, firent naître en Europe l’idée de s’instruire ; ce fut l’époque de cette science barbare, nommée scolastique ; l’esprit s’exerça et ne s’éclaira point. […] Les sciences exactes accompagnent quelquefois, mais ne supposent pas toujours ces arts brillants qui tiennent à l’imagination et au génie. […] Un latin plus que barbare était chez tous les peuples la langue générale des lois, de la religion, des sciences et des arts.

618. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Panurge » pp. 222-228

Nos cervaux sont surmenés par l’enchevêtrement des sciences modernes, la complexité de nos sensations. […] La façon d’envisager la vie a revêtu chez notre élite des formes douloureuses qui diffèrent peu du pire pessimisme. « Le meilleur fruit de notre science, dit M. 

619. (1902) Propos littéraires. Première série

La science supprime la naïade et la dryade. […] Or c’est la Science qui fera la Justice. […] Tout par la Science ! […] Ce n’est pas d’hier que la science existe. […] La science est de toujours.

620. (1892) La vie littéraire. Quatrième série pp. -362

L’achèvement des sciences n’a jamais existé que dans la tête de M.  […] La science, nous dit-on, n’est pas fondée ; vous avez constitué des sciences, ce qui est bien différent. Et qu’est-ce que vous appelez sciences, s’il vous plaît ? […] Bien qu’instruit dans les sciences sacrées et les sciences profanes, théologien, humaniste et même poète, il demeurait silencieux et taciturne. […] Ce nom de Darmesteter est deux fois cher à la science.

621. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

Zola, pour l’avancement de la science et de la morale positivistes. […] Il n’aime mélanger ni les conceptions de l’art ni les théories de la science avec des considérations d’intérêt pratique. […] Dans le « Livre mystique » Louis Lambert représente la science positive, Séraphita le lyrisme et l’extase. […] La distinction si longtemps maintenue entre l’art et la science ne subsistant plus, la science s’étagera par des gradations mathématiquement établies, de manière à former une sorte d’échelle de la connaissance. […] Les poètes, suivant un exemple déjà donné par André Chénier, demandèrent des sujets à la science.

622. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

L’esprit était très-éveillé aux idées nouvelles de science en 1784 ; la chimie, la physique, allaient changer de face par les travaux des Laplace et des Lavoisier. Si elles avaient paru dix ans plus tard, en 95 ou 96, les Études eussent trouvé la nouvelle science déjà constatée et régnante, l’analyse victorieuse de l’hypothèse ; en 84 elles purent obtenir, même par leur côté le plus faux, un succès de surprise et les honneurs d’une vive controverse. […] Comme science, il ne nous appartient pas de juger les Études, et nous ne hasarderons qu’un mot. […] Le point de vue des causes finales n’est jamais fécond pour la science, et rentre tout entier dans la poésie, dans la morale, dans la religion ; ce ne peut être au plus que le moment de prière du savant, après quoi il faut qu’il se remette à l’examen, à l’analyse. […] Un contemporain de Bernardin de Saint-Pierre, spiritualiste comme lui, et protestant également contre les fausses sciences et leurs conclusions négatives, Saint-Martin, a bien autrement de profondeur.

623. (1829) Tableau de la littérature du moyen âge pp. 1-332

Elles se conservent par la science, les monuments littéraires, la communication des esprits ; elles se conservent aussi par l’isolement et l’ignorance. […] Le chroniqueur a l’air de croire que la puissance surnaturelle accordée à ce pape, et qu’il tenait de la science orientale, tourna contre lui. […] Mais le troubadour de Provence, exilé en Palestine, gardait toujours l’amour du pays de la gaye science. […] Où en étaient la civilisation, les arts, la gaye science ? […] Chacun présentait sa question, sa difficulté, avec tous les arguments que la science du temps pouvait fournir.

624. (1874) Premiers lundis. Tome II « Dupin Aîné. Réception à l’Académie française »

Cuvier eût été condamné, comme l’illustre Florentin, par les docteurs de l’Inquisition, pour avoir osé interpréter par la science l’œuvre des sept jours, mais qu’aussi il eût répondu comme Galilée : E pur, etc. […] Cuvier n’avait pas ce courage qui lutte contre les préjugés puissants ; qu’il n’avait pas même le courage de la science, et qu’il a plus d’une fois fait fléchir celle-ci contrairement à ses propres convictions bien avérées.

625. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Lemercier, Népomucène Louis (1771-1840) »

Interdit du théâtre, il s’était jeté dans les sciences et avait composé l’Atlantide ; pauvre, il monta dans la chaire de l’Athénée ; il dota les lettres françaises de ce Cours de littérature qui est un des plus beaux monuments que la science de l’antiquité ait élevés parmi nous.

626. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Préface » pp. -

C’est le type dans la disgrâce physique de la grâce morale ; il y a chez cet apôtre du Doute, la haute et intelligente amabilité d’un prêtre de la science. […] Eh mon dieu, ce n’est un secret pour personne que l’engouement, pendant les deux ou trois années qui ont précédé la guerre, que l’engouement de nos grands penseurs français pour l’Allemagne, et les dîneurs de Magny ont eu, pendant ces années, les oreilles rebattues de la supériorité de la science allemande, de la supériorité de la femme de chambre allemande, de la supériorité de la choucroute allemande, etc., etc., enfin de la supériorité de la princesse de Prusse sur toutes les princesses de la terre.

627. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — I »

Mais ni l’art ni la science ne suffit à celui qui va lutter contre l’opinion. […] Dans son livre de l’Avenir de la Science, livre admirable où bout toute sa jeunesse et notre cœur avec, on voit bien que Renan partait à vingt-huit ans pour modifier notre état mental tout entier.

628. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Argument » pp. 93-99

Il appelle cet ensemble des croyances antiques, sagesse, et non pas science, parce qu’elles se rapportaient généralement à un but pratique. […] Corollaires relatifs aux principaux aspects de la science nouvelle.

629. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre quatrième. Éléments sensitifs et appétitifs des opérations intellectuelles — Chapitre deuxième. Les opérations intellectuelles. — Leur rapport à l’appétition et à la motion. »

Les sciences inductives tendent à se convertir en sciences déductives. […] Aussi l’humanité s’élève-t-elle peu à peu, dans la science, du raisonnement qualitatif au raisonnement quantitatif. Une science est d’autant plus avancée qu’elle a elle-même une forme plus quantitative et plus mathématique. Nous revenons ainsi à concevoir « la mathématique universelle » comme le but poursuivi par le raisonnement et par la science. […] Elle est alors la science en action, où la force des idées devient manifeste.

630. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

Pourquoi donc le talent de lire, de parler, de déclamer, ne pourrait-il pas s’acquérir et s’accroître comme celui de chanter, de danser, de peindre ; en un mot, comme tout autre art, comme toute autre science ? […] Les écoles spéciales ne manquent point à Paris, pour former des hommes de science et de talent. […] En consacrant ces Matinées à l’étude des Sciences naturelles, de l’Histoire et de la Littérature ancienne et moderne, nous avons choisi, parmi les connaissances humaines, celles qui dans la vie sont d’une application plus fréquente et d’un intérêt plus général. […] Sciences naturelles. — De la vie et des formes variées que présentent les êtres vivants, soit végétaux, soit animaux ; — Examen des phénomènes physiques et chimiques qui résultent de l’existence des êtres organisés. — Application de ces connaissances à l’hygiène publique et à l’éducation particulière. […] Histoire et sciences naturelles.

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