Voici la suite : « Enfant par la foi, vieillard par l’expérience, homme par le cerveau, femme par le cœur, géant par l’espérance, mère par la douleur et poëte par les rêves ; à toi qui es encore la Beauté, cet ouvrage où ton amour et ta fantaisie, ta foi, ton expérience, ta douleur, ton espoir et tes rêves sont comme les chaînes qui soutiennent une trame moins brillante que la poésie de la pensée, que le poëme gardé dans ton âme, semblable à l’hymne d’un langage perdu dont les caractères irritent la curiosité des savants. »
C’est du fils que Despréaux a dit dans sa premiere Satire : Tandis que Colletet, crotté jusqu’à l’échine, S’en va chercher son pain de cuisine, Savant en ce métier si cher aux Beaux-Esprits, Dont Montmaur autrefois fit leçon dans Paris.
Il est assurément trop savant dans l'Histoire, pour n'avoir pas appris que l'envoi de Philoxene aux Carrieres ne rendit pas les Vers de Denis meilleurs.
Son indifférence, à cet égard, alloit si loin, que le savant Abbé Fraguier, son Censeur, lui fit des reproches dans l’Approbation qu’il donna au Recueil de ses Poésies.
Bien qu’il se garde de prétendre à une nomenclature rigoureusement complète et amplement savante, cet opuscule pourra du moins servir à guider l’esprit hésitant du lecteur novice.
. — On ne voit pas comment la science ainsi entendue pourrait aspirer à exercer un magistère intellectuel ; on ne voit pas comment la chimie par exemple, pourrait conférer un sacerdoce même à un savant de la valeur d’un Berthelot. […] On connaît les querelles souvent âpres entre savants, notamment entre biologistes. […] Le souci exagéré du progrès de la sociabilité conduirait le savant à négliger les recherches qui n’ont pas une relation directement visible avec le bonheur humain. […] Ce savant finit par parler de la science en sceptique et se console des incertitudes de l’esprit humain en matière de science par un acte de foi en l’avenir de la fraternité. […] La besogne d’assimilation nécessaire au savant absorbe de plus en plus son originalité : le poids de l’érudition alourdit les esprits.
Et, en effet, ceux qui croyaient devenir savants demeuraient englués dans les minuties du raisonnement déductif. […] Aussi, lorsqu’il est enfin « hors de page », est-il le plus fort et le plus savant des gentilshommes de son temps. […] Fontenelle, quand il écrit ses Eloges des savants, ne croit plus nécessaire de contraindre la langue de Cicéron à exprimer les mystères de l’algèbre ou de la physique. […] Les écrivains qui appellent ainsi sur eux, à visage découvert, l’attention de l’Académie, ont été souvent accueillis ou repoussés pour des raisons qui n’avaient qu’un rapport lointain avec la littérature ; bien des fois leurs opinions politiques, religieuses, philosophiques, ou les recommandations de quelque puissant protecteur ont beaucoup plus que leur talent, déterminé les sentences du savant, mais partial aréopage. […] Le xix° siècle, qui fut savant au point d’être pédant, s’est plu à multiplier les théories sur l’art.
D’autres pièces, empruntées à la légende ou à l’histoire, sont vraiment et franchement impassibles, mais nous pensons que ce genre de poésie savante, qui peut intéresser les amateurs et les érudits (ceux qui connaissent l’orthographe de Qaïn), n’exercera jamais sur une société l’influence que doit exercer la grande poésie. […] Cette description, savante et précise dans ses moindres détails, semble d’abord n’avoir d’autre but qu’elle-même ; vous la croiriez faite uniquement pour montrer le talent du peintre, qui, certainement, s’y oublie. […] La tension continue du style, la versification savante, variée, et cependant monotone par la recherche constante de l’effet, le ton souvent oratoire et souvent déclamatoire, font de la lecture de ces beaux vers une fatigue ; mais il faut savoir gré à l’auteur d’avoir eu des aspirations à un symbolisme grandiose. […] Comme le Qaïn de Leconte de Lisle, ce Prométhée attend son vengeur, qui sera encore la science : l’homme, devenu savant, cessera de trembler devant Dieu : Las de le trouver sourd, il croira le ciel vide. […] Cela tient à ce que l’aristocratie vraie, qui est un objet d’imitation servile de la part des foules, est aujourd’hui composée des savants ou des artistes, nécessairement incrédules ; autrefois l’aristocratie était composée d’hommes qui partageaient les préjugés religieux, qui leur empruntaient d’ailleurs une partie de leur autorité et qui avaient intérêt à s’appuyer sur eux.
Le rideau enfin qui nous cachait les Indes, rideau qui s’est déchiré plus récemment, qui se déchire de jour en jour davantage par la main des savants anglais, depuis le jour où les armes de l’Angleterre ont accompli cette conquête des Indes, rêvée seulement et à peine ébauchée par Alexandre. […] XX « La poésie mystique de l’Inde », nous écrit un de ces savants orientalistes qui a percé un des premiers pour l’Allemagne et pour la France les ténèbres de la langue sanscrite (le baron d’Eckstein), « la poésie mystique a pour texte habituel l’amour passionné et extatique de l’âme pour son créateur. […] Nous citerons de ces poèmes des fragments traduits par les savants interprètes de la langue sanscrite, dans laquelle ces poèmes sont écrits. […] Un savant traducteur français, M. […] « Arrêtons-nous ici », dit en s’interrompant le savant traducteur de cet épisode, « et admirons la délicieuse et touchante naïveté du poète, qui tantôt rappelle la majesté d’Homère, tantôt la sublimité de la Bible.
. — Lyrisme populaire et lyrisme savant. […] C’est dans l’intervalle des premiers jours de la prédication évangélique à l’avènement de l’Homère chrétien, que parut l’effusion lyrique de la loi nouvelle, depuis ces hymnes murmurés dans les cénacles chrétiens de Bithynie, jusqu’aux cantiques savants de quelques pontifes d’Alexandrie, de Constantinople ou de Ptolémaïs, et depuis ces proses mesurées, dont le chant ravissait le jeune Augustin, jusqu’à ces hymnes latins, mais à demi barbares, inspirés encore dans quelque église d’Italie, au milieu de la croissance des idiomes nouveaux et la veille peut-être du baptême de Dante. […] La prose seule de saint Jérôme, cette prose latine d’un Dalmate naturalisé en Orient, cette prose savante encore, mais qui est comme forcée et emportée par la violence du souffle qu’elle voudrait contenir, nous étonne davantage et nous fait croire par moment que nous entendons la voix du Psalmiste interdite à notre ignorance. […] Sous l’influence qui multipliait ces échos de la lyre hébraïque, le savant pontife de Constantinople, Grégoire de Nazianze, entreprit de célébrer dans des hymnes du même rhythme lent et grave, d’abord les dogmes du christianisme, puis les craintes, les espérances, les joies et comme les passions de l’âme chrétienne. […] Né vingt ans après et arrivé tard dans l’Église, l’évêque de Ptolémaïs, le disciple et le fidèle ami de la savante Hypatie, le seul grand lettré de l’Église, depuis Origène, qui, dans ces temps de fondation fervente, n’ait pas reçu le nom de saint, le platonicien Synésius mérite aussi d’être étudié comme poëte philosophe et religieux.
Cet élégant conteur qui était un savant philologue publia une œuvre intitulée Smarra. […] Elles les communiquèrent aux pays de l’Occident, et parfois quelque savant philologue les y découvre, qui s’étonne qu’un berger lui raconte la fable sanskrite qu’il lut, la veille, dans la collection de Pilpay. […] Sans doute Rabelais est un savant, et Cervantès n’en est pas un, il me faut le dire au risque d’être excommunié par quelque Cervantiste. […] Il semble à première vue, que de tels éléments doivent composer un livre ennuyeux, savant peut-être, mais de peu d’intérêt ; quelque chose d’analogue aux romans archéologiques qu’écrit Ebers. […] C’est que plus le savant sévère les trouve indéterminées et conjecturales, plus elles ouvrent un champ large à l’imagination du romancier.
Ce mal est si bien une maladie, que le poète trop savant en marque le siège : « Telle est l’agitation du cœur de Médée. […] Quand ils se l’approprient, comme les Gaulois, c’est en faisant triompher définitivement le latin populaire du latin savant. […] Il affecte, au contraire, de mépriser les savantes pondérations. […] Les artistes et les musiciens n’ont pu rester étrangers à toute investigation savante. […] Il n’a pas le coup d’œil impertinent et rapidement investigateur du boulevardier ; mais le regard patiemment scrutateur du savant.
C’est le peuple se déléguant dans une aristocratie savante qui est lui-même épuré, discipliné, organisé. […] Ce pouvoir spirituel, il a voulu d’abord le confier aux savants, artistes, penseurs, aidés par les propriétaires. […] Saint-Simon commence même à revenir à sa conception de 1803 et à replacer les savants au premier rang. […] Quoi qu’il en soit, voilà ce que le clergé de savants devra prêcher. […] L’ancien était un collège de savants, de clercs, la prépondérance attribuée à ceux qui savent ; le nouveau devrait être un clergé de savants, la prépondérance attribuée à la science et à ceux qui la possèdent.
Et alors vient une analyse fort savante et singulièrement intéressante de l’amour de tête, de l’amour d’imagination, et cet amour qui loge un personnage vivant dans un cadre longuement préparé à l’avance par une suite de rêveries, de méditations et d’idéalités. […] c’est le savant, et il n’y a pas d’autres souverains de la société que la loi (au sens scientifique) et le savant qui l’interprète. […] Seulement il y a très longtemps qu’on s’est aperçu que cette information complète de la nature de l’humanité, personne ne l’a, que cette « loi » tirée de cette complète information, personne ne la tient, et que ce savant, possesseur de la loi, tout un chacun croit l’être et personne ne l’est. Dès lors, on tâtonne, parce que l’humanité n’a jamais fait autre chose et ne peut pas faire autrement, et toutes les « souverainetés » successivement essayées selon les différents temps sont parfaitement des expédients, et celle du peuple comme les autres ; mais en attendant le savant suprême, le savant infaillible, le dieu de la sociologie, on ne peut avoir recours qu’à des expédients. […] La volonté nationale, au moins sous forme d’acquiescement national, est donc précisément cette « loi » que le savant tire de l’observation de l’humanité tout entière, et à laquelle Proudhon veut qu’on obéisse.
Si la parenté que Béranger revendique si énergiquement pouvait être contestée, la langue harmonieuse et savante qu’il emploie pour plaider sa cause suffirait à établir son bon droit. […] Elle n’est pas savante pour se montrer savante ; malgré les trésors amassés dans sa mémoire, elle demeure modeste. […] Julie savante, Julie athée, n’est pas une héroïne de roman, qu’importe ? […] Il ne consent pas à croire que le cœur soit un muscle et se raille des savants qui s’obstinent à soutenir cette thèse. […] L’idée, d’abord claire et précise, au lieu de s’expliquer par une évolution savante, s’émiette et vole en poussière ; et pourquoi ?