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1585. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Elles rappellent les fantaisies pareilles de Watteau ; mais elles nous suggèrent les émotions plus aimées de notre sang moderne ; et, dans un mystérieux enchantement de grâce, d’ironie, et de quelque angoisse rieuse.

1586. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

La gloire de Marie-Thérese & celle d’Emmanuel III, ont droit de vous intéresser autant par les liaisons du sang, que par la conformité de vos vertus avec celles qui les distinguent.

1587. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Louis Bertrand dont le roman de l’Invasion eut récemment un très franc succès, mais que déjà ses premiers livres la Cina, le Sang des Races, le Rival de Don Juan avaient mis en vedette comme un écrivain d’avenir.

1588. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — IV. La Poësie dramatique. » pp. 354-420

Aussi l’auteur de Zaïre disoit-il un jour à un jeune tragique : Vous & Crébillon, avant que de vous mettre à une tragédie, vous commencez par boire tous les matins cinq ou six palettes de sang.

1589. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

. — L’amour maternel n’est qu’un instinct de la chair et du sang dont la Nature a besoin pour faire vivre l’enfant, trop faible pour se nourrir lui-même.

1590. (1920) Action, n° 3, avril 1920, Extraits

Lautréamont transposa encore dans son œuvre, des estampes : le chapitre qui commence par « j’ai vu le créateur… sur une mer de sang… » est la transposition d’une gravure anglaise qui fut très populaire vers 1860 (Lautréamont n’avait que 13 ans, mais une sensation, sans doute lui resta) intitulée « Red Devilm .

1591. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Victor Hugo. Les Contemplations. — La Légende des siècles. »

Et la hache maudit les hommes, sombre essaim, Quand, le soir, sur le dos du bourreau, son ministre, Elle revient dans l’ombre et luit, miroir sinistre, Ruisselant de sang et reflétant les cieux ; Et la nuit, dans l’état morne et silencieux, Le cadavre au cou rouge, effrayant, glacé, blême, Seul sait ce que lui dit le billot, tronc lui-même !

1592. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Pour Chateaubriand elle avait signifié l’émancipation, d’autre part ce Breton avait reçu avec le sang la vocation de la fidélité, qui fut chez lui aussi impérieuse que théâtrale. […] Si Voltaire lui a donné, comme Henri IV, son élan de bataille, son sang militant, son pathos, Chateaubriand lui a créé comme Louis XIV, son décor, son style, son ethos. […] Le Dernier Abencérage, récit bâti sur ses amours de Grenade avec Mme de Mouchy, nous donne bien un de ses pseudonymes, et Lucile et René se retrouvent dans Bianco et dans Carlos : « Don Carlos, je sens que nous sommes les derniers de notre race, nous sortons trop de l’ordre commun pour que notre sang fleurisse après nous : le Cid fut notre aïeul, il sera notre postérité. » Il était naturel au vicomte et à sa noble amie de s’aimer sous un arbre généalogique. […] Mais l’élan littéraire de ce sang vivace et puissant ne s’arrête pas à Mme de Staël. […] Les noms des deux grands disciples des idéologues, Stendhal et Taine, suffisent à nous montrer qu’elles ne pouvaient prendre forme, voix, troisième dimension, qu’en buvant le sang noir, en s’incorporant un romantisme.

1593. (1907) Jean-Jacques Rousseau pp. 1-357

Notons encore, chez lui, le rejeton d’un sang aventureux. […] Mais la jalousie s’éveille avec l’amour, et la plus douce des passions reçoit des sacrifices de sang humain. […] Le sang de Rousseau ne fit qu’un tour. […] … Tu voudrais que mon cœur s’occupât de toi sans cesse ; mais, dis-moi, le tien pourrait-il aimer une fille dénaturée, à qui les feux de l’amour feraient oublier les droits du sang, et que les plaintes d’un amant rendraient insensible aux caresses d’un père ! […] C’est, au lieu de souiller vos mains dans le sang de vos compatriotes, de leur abandonner ces murs qui devaient être l’asile de la liberté et qui vont n’être plus qu’un repaire de tyrans ; c’est d’en sortir tous, tous ensemble, en plein jour, vos femmes et vos enfants au milieu de vous, et, puisqu’il faut porter des fers, d’aller porter du moins ceux de quelque grand prince, et non pas l’insupportable et odieux joug de vos égaux.

1594. (1905) Propos littéraires. Troisième série

Ce furent de beaux lis qui mieux que la nature Mêlant à leur blancheur l’incarnate peinture, Que tira de leur sang le couteau criminel, Devant que d’un hiver la tempête et l’orage À leur teint délicat pussent faire dommage, S’en allèrent fleurir au printemps éternel. […] André Chénier était à moitié Grec et venait chez nous chanter en français ; M. de Heredia est de sang espagnol, mêlé de sang français. […] Elle a vu deux ou trois fois de suite dans sa longue vie les êtres qu’elle aimait le plus frappés de morts tragiques, l’éclaboussement de leur sang versé. Et voilà que le pauvre petit, sujet à des hémorragies nasales, par suite d’anémie, s’écoule un jour devant elle, sans qu’elle puisse lui porter secours, verse autour d’elle, sur elle, toute la pourpre de son pauvre corps, expire en la regardant, et la laisse, mourante elle-même, au milieu du sang de sa race. […] On sent que Claire n’a pas autre chose à faire dans la vie que d’aimer Maurice, et qu’un moment viendra où, de le sentir échapper, elle s’éteindra lentement, comme si le sang s’épuisait dans ses veines et coulait goutte à goutte sur son chemin.

1595. (1897) La vie et les livres. Quatrième série pp. 3-401

Toutes les douleurs de la terre ne réussiraient pas à lasser ses palpitations ; la plus fière violence de joie ne le briserait pas… Une immense multitude de créatures avides pourraient s’abreuver à sa tendresse sans l’épuiser… Ô beauté, ce n’est pas à toi seulement que s’adresse ma louange, mais aussi à mes ancêtres, à ceux qui ont su jouir de toi dans les siècles anciens, et qui m’ont transmis leur sang chaud et riche. […] Georges Renard, Shakespeare prend la parole dans cette assemblée pour raconter aux Hollandais ahuris comment Victor Hugo dessinait : Il projetait, sur une feuille de papier, du vin, de l’encre, du jus de pruneaux, quelquefois du sang, quand il se piquait une veine. […] Je ne sais si notre chancellerie a un langage plus ferme et notre protocole un plus beau style… Décidément, on est bien ici, dans cette ville épiscopale, glorieuse et un peu morte, pour songer au petit gentillâtre poitevin qui a porté si fièrement le nom de sa race obscure, au cadet de province qui aperçut d’une vue si nette les destinées de la France, à l’homme de génie et de volonté qui a construit en pierre dure et en ciment, avec du sang et des larmes, l’imposant édifice de notre unité nationale. […] Tel, un cheval de sang, qui renâcle, chauvit et se dérobe devant un paquet difforme et suspect… Ailleurs, nous le voyons gravir les marches d’un temple ; il monte d’un pas relevé, portant sans embarras le poids des offrandes qu’il destine au dieu ; il s’avance sur le stylobate ; il va, sous les portiques, parmi les sveltes colonnes, dans la lumière ! […] Elles ont été insultées, blessées par les armes des Barbares, noircies par la fumée des incendies, éclaboussées par le sang des massacres.

1596. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

En effet, le tempérament flegmatique et froid recouvre la surface ; mais quand le sang soulevé a tourbillonné dans les veines, l’animal enfiévré ne s’assouvit que par des ravages et ne se contente que par des excès. […] Notre racine est dans l’éternité ; nous avons l’air de naître et de mourir, mais véritablement nous sommes. « Sache bien que les ombres du temps ont seules péri et sont seules périssables, que la substance réelle de tout ce qui fut et de tout ce qui est existe en ce moment même et pour toujours. » Tels que nous voilà, avec notre chair et nos sens, nous nous croyons solides ; mais tout cet extérieur n’est qu’un fantôme. « Ces membres1430, cette forme tempêtueuse, ce sang vivant avec ses passions ardentes, ce ne sont que poussières et ombres, un système d’ombres rassemblées autour de notre moi.

1597. (1925) Dissociations

Et puis (baissant la voix), il nous faut du sang. » Combats Je vis hier, au cinéma bien entendu, le combat de la pieuvre et du homard. […] Eux seuls peuvent sans ridicule répéter à satiété : « Qu’un sang impur abreuve nos sillons ! 

1598. (1805) Mélanges littéraires [posth.]

De même on dit indifféremment des pleurs de joie, ou des larmes de joie : cependant on dit des larmes de sang, plutôt que des pleurs de sang ; et des pleurs de rage, plutôt que des larmes de rage : ce sont là des bizarreries de la langue, sur lesquelles est fondée en partie la connaissance des synonymes.

1599. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

Il verse tour à tour sur ses toiles inspirées le sang, la lumière et les ténèbres. […] Clésinger, à qui la sculpture ne suffit plus, ressemble à ces enfants d’un sang turbulent et d’une ardeur capricante, qui veulent escalader toutes les hauteurs pour y inscrire leur nom.

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