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882. (1892) Journal des Goncourt. Tome VI (1878-1884) « Année 1883 » pp. 236-282

Samedi 3 mars Il a vraiment un comique charmant qui vous extirpe le rire, mais ce comique, quand on veut le retrouver, le fixer sur le papier, en donner un mot, une saillie, une plaisanterie, ce n’est plus rien. […] Des rires accueillent le démontage des diamants de la couronne, opération du reste faite par Berton avec un appareil d’instruments, une lenteur, un effort, qui semblent la parodie, la charge de la chose.

883. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — La déformation  »

Là encore le peuple a raison ; le suffixe est bien rie et non ie : toilerie, tapisse-rie, tanne-ricy poudre-rie, maire-rie 130. […] Ou du moins il est devenu rie, la finale ie s’ajoutant presque toujours à l’infinitif du verbe.

884. (1856) Cours familier de littérature. II « IXe entretien. Suite de l’aperçu préliminaire sur la prétendue décadence de la littérature française » pp. 161-216

Il n’y avait qu’à rire : on frémit, tout fut perdu ; la démocratie avait laissé parler les fous, on la crut folle elle-même. […] Ma bienvenue au jour me rit dans tous les yeux, Sur des fronts abattus, mon aspect dans ces lieux         Ranime presque de la joie.

885. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « VII. M. Ferrari » pp. 157-193

À quoi bon et pourquoi cette marionnette moraliste dont j’entends les rires insolents ou les sanglots funèbres, à propos d’autres marionnettes innocentes et sans moralité, qui ne sont pas responsables de ce qu’elles font et dont l’imbécile se dit orgueilleusement : « Je suis leur conscience ?  […] « Parfois, — dit-il, étonné des grêles proportions de son histoire ou plutôt de ses histoires, — en voyant des armées de cent ou de soixante-dix hommes, on résiste à peine à l’envie de rire, et l’illusion des distances, qui grandit les grands personnages et rapetisse les petits, engendre de si fantastiques perspectives que, dans la contention de l’esprit nécessaire pour compter de si microscopiques révolutions, on retient son haleine, de crainte que le moindre souffle ne disperse les combattants. » Il est vrai que M. 

886. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Béranger — Béranger, 1833. Chansons nouvelles et dernières »

Mais en même temps, par un fonds d’ancienne humeur franche, ce bon peuple avait gardé ses facultés légères et pénétrantes, sa grâce amoureuse, son rire prompt et subtil, et ses retours épicuriens jusqu’au sein des publiques douleurs. 

887. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Appendice sur La Fontaine »

Et Racine, le doux et tendre Racine, qui avait plus d’un faible de commun avec La Fontaine, n’était-il pas obligé aussi de se cacher de Boileau, pour oser rire des facéties de Scarron ?

888. (1874) Premiers lundis. Tome I « Walter Scott : Vie de Napoléon Bonaparte — I »

Tout à l’heure les grandes dames leur souriaient par complaisance, et voilà que les grands seigneurs leur sourient par compassion : si les pauvres diables avaient eu tant soit peu d’esprit, il y avait là de quoi les faire mourir de rire.

889. (1874) Premiers lundis. Tome II « Chronique littéraire »

n’étant ni doctrinaire, ni catholique, ni de l’école pure du Contrat social, ni saint-simonienne, ni romantique en art, selon le rit de 1828 ?

890. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre premier. Pour faire des Tragédies qui puissent intéresser le public en 1823, faut-il suivre les errements de Racine ou ceux de Shakspeare ? » pp. 9-27

Supposons que Talma se présente sur la scène, et joue Manlius avec les cheveux poudrés à blanc et arrangés en ailes de pigeon, nous ne ferons que rire tout le temps du spectacle.

891. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Deuxième partie. Invention — Chapitre II. Définition. — Énumération. — Description »

Tout cela réuni produisit sur Levine une impression si vive qu’il se prit à rire et à pleurer de joie.

892. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « José-Maria de Heredia.. »

Et sans doute la rime en rie (pierrerie, fleurie, orfèvrerie) n’eût point été malséante ; mais qui ne voit que la sifflante adoucie qui se joint à la voyelle affilée (frise, irise) fait rêver de ciselure, de pointe glissant sur un métal ?

893. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Baudelaire, Œuvres posthumes et Correspondances inédites, précédées d’une étude biographique, par Eugène Crépet. »

Sainte-Beuve avait coutume de l’appeler : « Mon cher enfant » ; et Baudelaire (qui blanchit de bonne heure) lui répond de Bruxelles (mars 1865) : « Quand vous m’appelez : Mon cher enfant, vous m’attendrissez et vous me faites rire en même temps.

894. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XI. Le royaume de Dieu conçu comme l’événement des pauvres. »

Malheur à vous qui riez maintenant, car vous gémirez et vous pleurerez 506. » « Quand tu fais un festin, disait-il encore, n’invite pas tes amis, tes parents, tes voisins riches ; ils te réinviteraient, et tu aurais ta récompense.

895. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre III, naissance du théâtre »

Le rire roula vers les groupes et les dialogues populaires, vers les chariots pleins de gestes moqueurs et de huées joviales, qui ramenaient les buveurs et les vendangeurs à la ville ; les larmes grossirent la source d’émotions et de commémorations douloureuses formée par les adorateurs exaltés du dieu, et d’où la tragédie allait naître.

896. (1902) L’humanisme. Figaro

Chacun d’eux a répété : Je hais le mouvement qui déplace les lignes, Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.

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