Vittoria avoue qu’elle se rit de tous les amoureux qui ne sont pas généreux envers elle. […] Vittoria rit de plus belle, disant que là où se trouvent les troupes de comédiens, les dames mariées ont la bouche sèche17.
Il récite ou plutôt il improvise des fables express qui ont dû troubler les nuits de Franc-Nohain, d’une cocasserie si imprévue qu’elles emportent le rire général. Mais soudain le rire cesse : le Pierrot famélique s’est transfiguré ; le pitre fait place au poète et c’est une voix émouvante et passionnée qui rythme de vivants sanglots : Pour devenir un jour celui que tu recèles, Et qui pourrait périr avant d’avoir été, Sous le poids d’une trop chamelle humanité, Ô mon âme !
* * * — Le monde finira le jour où les jeunes filles ne riront plus des plaisanteries scatologiques. […] Elle riait et grondait à demi.
Le rire et les larmes, la douleur et la joie, et le bravo ! […] Or, le parterre de ce temps-là, sage et plein de réserve, trouvait très naturelle cette héroïque persévérance ; il applaudissait, de la façon la plus loyale et la plus sincère son unique comédien ; seulement, un jour que ce jeune homme de quatre-vingts ans était aux pieds de sa maîtresse, et comme ses deux laquais tardaient à le venir relever, quelques étourdis du parterre se mirent à rire un peu trop haut.
Déloger quelques jeux, quelques ris, puis l’amour. […] Le follet en rit avec eux.
Et garde-toi de rire, on ce grave sujet ! […] Elle ne rit pas, elle ne sourit même pas, Mlle Clarisse Bader, dans cette histoire de la supériorité de la femme, prise au sérieux par un esprit sérieux, qui parle des mérites de la femme comme saint Just portait les mérites de son visage.
Quant à l’Océanie, qui vient après les Amériques dans ce livre de Faliés, on se demande s’il a l’aplomb de nous donner pour des civilisations quelconques des pays où les hommes se mangent entre eux, et, quand on ne se mange pas, où l’on se frotte le nez les uns contre les autres pour se montrer de la tendresse, ce que le très sérieux Faliés, qui ne rit jamais, le pauvre homme ! […] Il dit quelque part, dans un langage que n’ont pas connu et qui ferait pâmer de rire Molière et Rabelais : « Le type céphalique propre aux Hellènes du Nord était brachycéphale ; c’est le résultat des races blanches avec les races jaunes.
Nicolardot, les esprits indulgents qui se désarment de leur sévérité dans le rire ( j’ai ri, me voilà désarmé !
Il n’avait pas plus que Stendhal cette fringale de publicité dont se tordent et se meurent les médiocrités et les vanités de ce temps, et même il riait de cette colique. […] Abélard, une honteuse bouffonnerie ; car elle ne fait pas rire et manque son coup, même comme bouffonnerie !
Turcaret nous ferait rire, fût-ce à ses dépens, une seule fois ! […] Il prend à Scott, ou plutôt à tout le monde, ce moyen usé de faire rire : la répétition de la même chose passée à l’état de tic.
Serait-ce plutôt un homme atteint d’une passion qui touche à la folie, et qui n’y touche pas assez encore pour qu’on n’en rie plus ? […] Auguste Vacquerie, par son livre de Profils et Grimaces, a fait plus que de provoquer le rire comme aux beaux jours de L’Événement.
Il riait des Calibans de la philosophie, comme il les appelait. […] Ribot est un augure qui ne veut pas rire indécemment de l’augure qu’il a voulu vulgariser, et qui lui paraît un fier homme, car, sans cela, il n’aurait pas pensé à le vulgariser.
Quinet est un Rabelais, mais un Rabelais contrefaçon, que le sérieux trahit, et qui n’apprendra jamais à rire. […] … Épopée emphatique, auprès de laquelle La Pétréide de Thomas, redoutée de Gilbert, ne serait que la plus légère des étrennes mignonnes, conte de fées pataud et niais, satire sociale où le thyrse de Rabelais, avec lequel ce Bacchant du rire enivré savait frapper son temps, est remplacé par l’arme bourgeoise d’un Prudhomme socialiste en mauvaise humeur, qui donne des coups de parapluie à son époque ; enfin, pour achever le tout, l’amphigouri panthéistique dans sa splendeur, voilà l’œuvre de M.
Le public, qui en général n’aime point à croire aux grands hommes, rit de ces créations nouvelles, et se moque également de l’apothéose et de celui qui l’a faite. […] De ces deux projets, l’un le fait rire, et l’autre l’indigne.
Châtillon, que mépriseraient les nouveaux, n’est plus connu que par son ironique Levrette en paletot d’une gaîté stridente, et comme féroce sous son rire.