/ 2906
1478. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Jamais elle ne restera seule avec un homme. […] S’il est malade, elle doit rester auprès de lui et le soigner elle-même. […] Resterait à donner mes raisons. […] Restons Athéniens, aimons la beauté, c’est encore le meilleur moyen d’être grands. […] Restez à l’Odéon, pour l’amour de Dieu !

1479. (1902) La politique comparée de Montesquieu, Rousseau et Voltaire

Or, combien y a-t-il de magistrats qui fassent le ferme propos de rester toute leur vie à leur poste de début ? […] En 1603 Henri IV rappela lui-même les Jésuites par des motifs qui restent obscurs ou du moins très enveloppés. […] Restent les sacrilèges. […] Vous restez libre de comprendre Dieu et l’Univers de cette façon-là ; et l’Etat ne vous demande pas comment vous les comprenez. […] Restez juif, puisque vous l’êtes.

1480. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

Ne restons donc pas enterrés dans notre pays et dans notre temps, comme certains oisifs dans leur province. […] Alizon resta seulement en possession de certains rôles de vieilles femmes ridicules. […] Cette habitude lui resta, même après qu’il eut quitté les armes pour le théâtre. […] Le monde dirait : « Il n’est pas du sang de Talbot, celui qui a fui lâchement, quand le noble Talbot restait !  […] Restez, partez : faites ce qu’il vous plaira ; je ferai ce que vous ferez.

1481. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XIII » pp. 53-57

— Un homme d’esprit classique, mais qui l’est véritablement, et comme on l’était dans l’ancienne littérature, ayant lu la tragédie de Lucrèce, m’en faisait hier de grandes critiques ; il s’étonnait qu’on eût fait à cette pièce la réputation d’être classique comme on l’entendait de son temps ; il m’en citait des vers étranges selon lui, et d’autres qui sentent leur latinisme comme si l’auteur fût resté à moitié chemin en traduisant.

1482. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. — POST-SCRIPTUM. » pp. 269-272

de nous imaginer qu’il y a quelque honneur encore pour nous à rester leur confrère.

1483. (1874) Premiers lundis. Tome II « L. Aimé Martin. De l’éducation des mères de famille, ou de la civilisation du genre humain par les femmes. »

Il y a semé des aperçus justes, des observations élevées ; il a animé un sujet grave de mouvements honnêtes et généreux ; son style et sa parole sont restés fidèles à l’harmonie de ses maîtres.

1484. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Première partie. Préparation générale — Chapitre IV. Le développement général de l’esprit est nécessaire pour bien écrire, avant toute préparation particulière »

Il faut pour cela une volonté ferme et constante, une attention soutenue, une réflexion laborieuse : mais, par le temps et l’habitude, l’effort disparaît ; les idées restent dans l’esprit vivantes, actives, efficaces et fécondes ; rien ne s’y perd, tout y germe.

1485. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 467-471

Malgré la pureté du langage, qui constitue le mérite de ses Plaidoyers & de ses Lettres, faute de cette chaleur & de cette raison qui donnent la vie aux Ecrits, on ne s’empresse plus de les lire, & son nom seul est resté dans notre souvenir.

1486. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — VII. La fausse fiancée »

Dêdé resta près d’elle comme servante.

1487. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Épilogue »

Il peut rester à ces mutilés une tête virile, comme celle de Narsès, tandis que nous, nous mourons en proie aux femmes, et émasculés par elles, pour être mieux en égalité avec elles… Beaucoup de peuples sont morts pourris par des courtisanes, mais les courtisanes sont dans la nature et les Bas-bleus n’y sont pas !

1488. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME GUIZOT (NEE PAULINE DE MEULAN) » pp. 214-248

Car, à un degré modéré et dans les limites du moraliste, elle avait l’imagination inventive ; ses pensées, loin de rester à l’état de maximes, entraient volontiers en jeu et en conversation dans son esprit ; elle savait faire vivre et agir sous quelques aspects des caractères qui n’étaient pas de simples copies. […] La Décade, qui allait tout à l’heure devenir impossible, représentait cette philosophie dans ce qui lui restait d’ardeur non découragée et de prosélytisme, dans son ensemble systématique et ses doctrines générales, et embrassait à la fois la politique, la religion, l’idéologie, la littérature. […] Je trouve, en juillet et août 1809, des articles d’elle sur Collin d’Harleville ; elle distingue en son talent deux époques diverses séparées par la Révolution, l’une marquée par des succès, l’autre par des revers ; dans cette dernière, Collin, très-frappé du bouleversement des mœurs, essaya de les peindre et y échoua : « Car, dit-elle, ce n’était point la société que Collin d’Harleville était destiné à peindre ; ses observations portent plutôt au dedans qu’au dehors de lui-même : il peint ce qu’il a senti plutôt que ce qu’il a vu, etc. » Le nom de Collin d’Harleville restera dans l’histoire littéraire, et on courrait risque, en ignorant ce jugement d’un coup d’œil si sûr, de voir et de dire moins juste à son sujet. — On réimprimait et on publiait alors, vers 1806, chez Léopold Collin, une quantité de lettres du dix-septième et du commencement du dix-huitième siècle, de Mademoiselle de Montpensier, de Ninon, de Mme de Coulanges, de Mlle de Launay, etc. ; Mlle de Meulan en parle comme l’eût fait une d’entre elles, comme une de leurs contemporaines, un peu tardive. […] Le livre de Mme Guizot restera après l’Émile, marquant en cette voie le progrès de la raison saine, modérée et rectifiée de nos temps, sur le génie hasardeux, comme en politique la Démocratie de M. de Tocqueville est un progrès sur le Contrat social.

1489. (1868) Cours familier de littérature. XXVI « CLVIe Entretien. Marie Stuart (reine d’Écosse) »

Au premier regard, nous aurions été tenté de penser comme lui ; mais, en regardant de plus près et en considérant, en politique, la situation générale de l’Europe, et la situation particulière de l’Écosse en ce moment, nous sommes resté convaincu que le parti catholique, adopté par le roi, était le seul parti de salut pour l’Écosse, si l’Écosse avait pu être sauvée. […] Cet insensé était le page du maréchal de Damville, ce jeune du Chatelard, resté, comme on l’a vu, à Holyrood pour y entretenir par correspondance son maître de tout ce qui touchait la reine, son idole. […] Les crimes de Bothwell, confondus avec les exploits parmi ces pirates, étaient restés dans l’ombre de son passé ; mais son nom inspirait la terreur aux rivages baignés par la mer du Nord. […] On supposa que le roi et son page, entendant, au commencement de la nuit, les pas des sicaires, étaient descendus au jardin, avaient voulu fuir par le verger, et, poursuivis et étranglés par les bourreaux de Bothwell, avaient été laissés sur la scène du meurtre, par négligence ou par ignorance de l’explosion qui devait les engloutir eux-mêmes avec leurs victimes ; on ajoute que Bothwell, croyant les cadavres de Darnley et du page dans la maison, avait fait allumer inutilement la mine pour tout ensevelir dans ce cratère, qu’il était rentré à Holyrood après l’explosion, croyant qu’il ne restait aucun vestige de meurtre et qu’on attribuerait tout à un amas de poudre involontairement allumé par l’imprudence du roi.

1490. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIe Entretien. Marie Stuart, (Reine d’Écosse). (Suite et fin.) »

Elle resta quatorze jours enfermée dans ses appartements, sans autre clarté que celle des lampes. […] Sandi Clerke, qui a resté en France de la part de ce faulx bastard (Murray), s’est vanté que vous ne me fourniriez pas d’argent et ne vous mesleriez de mes affaires. […] Elle demanda l’argent et les bijoux qui lui restaient. […] Les autres serviteurs, qui étaient restés au balcon supérieur de l’escalier, furent mandés par un huissier de Pawlet.

1491. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Mais, romantiques, ils le sont restés ; c’est-à-dire qu’ils ne se sont pas astreints, comme Wagner, à l’unique expression du développement sentimental, la musique n’est pas pour eux le langage de la dernière psychologie, ils sont des virtuoses encore, et ils continuent à broder, autour d’une très mince émotion non approfondie, des variations, toujours. […] Quand il arrive qu’un Anglais est vraiment musicien, il demanda à ses compositeurs de rester dans un chaste et tranquille milieu : ils ne doivent pas passer les limites des convenances en lui offrant des mets nouveaux auxquels son palais n’est pas déjà accoutumé. […] Une bonne chose pourtant nous en resta, Richter ; et dès lors Richter a plus fait pour la cause Wagnérienne que tous les auteurs qui ont écrit sur le sujet, Richter fut le premier qui nous apprît que la question importante, à part même tout Wagnérisme. était le Style, et que, si nous désirions comprendre nos bien aimés Mendelssohn et Weber que nous croyions connaître par cœur, nous avions intérêt à nous tourner vers Wagner. […]Resté mortel, je veux ma part » des luttes de la terre !

1492. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Le véritable tumulte soulevé l’hiver dernier à propos de la représentation de Lohengrin à l’Opéra-Comique aura eu un résultat décisif : il a épuisé les colères et les rancunes qui restaient encore attachées au nom de Wagner. […] Le nombre de places occupées à Bayreuth par des Français a été considérable, chacun d’eux étant resté au moins pour deux, souvent pour quatre ou six, quelques-uns pour toutes les représentations. […] Qu’elle vous saisisse au début, on la suivra jusqu’au bout ; sinon elle restera lettre close. […] Dans sa Messe des Morts, restée si moderne, malgré son âge vénérable de près d’un demi siècle déjà (1840), le début de l’Agnus est conforme à la conclusion du morceau précédant, tandis que, au milieu de ce Final, le compositeur ramène la seconde moitié du premier morceau, le Te decet Hymnus même, en dépit de l’ordre du texte rituel, avec les mêmes paroles de cette partie de l’Introitus.

/ 2906