/ 1885
624. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Madame Roland, ses lettres à Buzot. Ses Mémoires. »

« Rien ne m’arrêterait, dit-elle, si j’avais à les braver seule (les dangers) pour aller te rejoindre ; mais exposer nos amis et sortir des fers dont la persécution des méchants m’honore, pour en reprendre d’autres que personne ne voit et qui ne peuvent me manquer, cela ne presse nullement. […] (Rouen), bien près de toi, comme tu vois, chez de vieilles amies et parfaitement ignoré, bien doucement, bien choyé, tel qu’il faut qu’il soit pour que je n’aie point à m’inquiéter, mais dans un état moral si triste, si accablant, que je ne puis sortir d’ici que pour me rendre à ses côtés. » C’est en ce sens qu’elle entend les fers qu’il lui faudrait reprendre et dont elle ne ferait que changer, — les chaînes du devoir !

625. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Catinat (suite.) »

Il ne put éviter que les alliés ne reprissent Carmagnole ; mais il déconcerta par de savantes manœuvres leur dessin sur Suse, les força à y renoncer et termina cette campagne en battant leur arrière-garde. […] Il proposait de reprendre un projet de traité qui avait été discuté précédemment.

626. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Victor Hugo — Victor Hugo en 1831 »

Elle reprit son logement des Feuillantines, et leur fit achever, sous le vieux M. de La Rivière, leur éducation classique : Tacite et Juvénal furent toujours la moelle de lion dont ils se nourrirent. […] Vinrent les Cent-Jours : les dissidences domestiques entre madame Hugo et le général s’étaient envenimées : celui-ci, redevenu influent, usa des droits de père, et reprit d’autorité ses deux fils, ce qui augmenta encore la haine des enfants contre le gouvernement impérial.

627. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ULRIC GUTTINGUER. — Arthur, roman ; 1836. — » pp. 397-422

Une distance assez longue les sépare de mon habitation ; des chemins toujours difficiles et souvent impraticables, qu’il faut reprendre le soir après de rudes fatigues. […] Depuis que j en connaissais l’habitante, ces souvenirs m’avaient repris avec plus de vivacité, et, la veille du fortuné dimanche, ils ne me laissèrent pas un moment de cesse que je n’eusse écrit les vers suivants : Eh quoi ?

628. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Le comte de Ségur »

En même temps, dès qu’il le put, M. de Ségur reprit son rôle de témoin attentif aux choses publiques ; de Châtenay il accourait souvent à Paris ; il voyait beaucoup Boissy-d’Anglas et les hommes politiques de cette nuance. […] Lorsqu’on veut rompre avec une maîtresse impérieuse et longtemps adorée, il ne faut pas affronter sa présence : sinon, un geste, un coup d’œil suffisent, et l’on a repris ses liens.

629. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

N’oublions pas que tous ses articles étaient repris et commentés par la grande presse. […] Et les diatribes de Jean-Baptiste Rousseau et celles de Gilbert l’encontre de leurs confrères, et, plus haut encore, les traits de Virgile à l’endroit de Bavies et de Mœvius ; mais il faudrait reprendre toute l’histoire littéraire.

630. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre IX. La littérature et le droit » pp. 231-249

Donc ils écrivaient des pièces83 invitant à desserrer les mailles du filet qui enlace les époux, ou bien même ils revendiquaient fièrement pour chacun d’eux le droit de reprendre son indépendance, dès que l’affection mutuelle, seul lien ayant une valeur morale en pareille occurrence, a disparu par un coup brusque ou une usure lente. […] Comme en pareil cas, les sujets politiques et religieux sont d’ordinaire ceux qu’on lui interdit (on l’a vu sous le premier Empire et sous le second), le livre reprend faveur, parce qu’il est seul admis à traiter certaines questions graves, et le journal pour remplir ses colonnes recourt à cette causerie sur les faits du jour qu’on nomme la chronique, au récit des crimes et des accidents, aux commérages de salon ou de coulisses, aux descriptions de cérémonies, aux feuilletons ; il se fait de la sorte plus littéraire, à condition de se maintenir dans ce que des mécontents ont baptisé dédaigneusement « la littérature facile » ; ou encore il invente, pour toucher aux matières brûlantes, une série d’allusions, de périphrases, de réticences, de malices sournoises qui passent, comme des pointes d’aiguille, à travers les mailles du réseau où la loi s’efforce de l’emprisonner.

631. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre II »

Le jeune homme, qui ne comprend rien à ces dures paroles, les reçoit comme une leçon donnée à la pauvreté qui s’expose, et jure de perdre son nom si on l’y reprend. […] La Pierre de touche J’aurai fort à dire et fort à reprendre sur la Pierre de touche, de MM. 

632. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VII »

Il veut reprendre immédiatement possession de cette femme, qui refuse de lui rendre son corps déshonoré ; il la poursuit par la chambre, à la façon d’un animal fondant sur sa proie. […] D’Estrigaud ne s’en relève que pour reprendre les mêmes fourberies ; son répertoire n’a pas varié d’une rubrique ; il n’a rien appris et rien oublié : c’est le voltigeur de l’intrigue.

633. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « L’abbé Galiani. » pp. 421-442

Ici la plaisanterie est trop forte ; les marionnettes humaines, tant qu’on veut les bien mener, ne sauraient se traiter avec cette absence de ressort, et Turgot, même avec ses erreurs et ses gaucheries d’honnête homme et d’homme éclairé, qui se fie trop à son raisonnement, reprend sur Galiani tous ses avantages. […] Homme du roi, conseiller-secrétaire du Commerce, il y juge ou fait juger des cas difficiles : il s’applique, dans les intervalles de sa charge, aux lettres et à l’étude ; il reprend ses anciens écrits de jeunesse pour les revoir, les corriger, en donner des éditions nouvelles : « Ils sont tous en italien ; il y a des dissertations, des vers, de la prose, des recherches d’antiquités, des pensées détachées : cela est bien jeune en vérité, cependant c’est de moi. » Il laisse voir naïvement dans ces choses de l’esprit sa tendresse de père.

634. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « La Grande Mademoiselle. » pp. 503-525

Celle qui s’appelait Mademoiselle par excellence ne pouvait se décider à cesser de l’être, et cela dura jusqu’au moment où la nature tant ajournée reprit ses droits et parla une fois pour toutes à son cœur. […]  » Quand elle alla trouver ce lâche père pour savoir s’il avait ordre en effet de quitter le Luxembourg, et ce qu’elle avait à faire elle-même, il lui dit qu’il ne se mêlait point de ce qui la regardait, et il désavoua tout ce qu’elle avait fait en son nom : Ne croyez-vous pas, Mademoiselle, reprit-il avec cette ironie méprisante et couarde qui lui était familière, que l’affaire de Saint-Antoine ne vous ait pas nui à la Cour ?

635. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Lambert et madame Necker. » pp. 217-239

Il est certain qu’elle a bien fait la moitié de nos académiciens actuels. » Cette influence des salons sur l’Académie française, et l’importance que reprend cette compagnie, sont un des caractères propres qui signalent l’avènement du xviiie  siècle. […] Elle est aussi l’un des premiers moralistes qui, au sortir du xviie  siècle, soient revenus à l’idée très peu janséniste que le cœur humain est assez naturellement droit, et que la conscience, si on sait la consulter, est le meilleur témoin et le meilleur juge : « Par le mot conscience, j’entends, dit-elle à son fils, ce sentiment intérieur d’un honneur délicat, qui vous assure que vous n’avez rien à vous reprocher. » Elle donne, à sa manière, le signal que Vauvenargues, à son tour, reprendra, et qui, aux mains de Jean-Jacques, deviendra un instrument de révolution universelle.

636. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

On lui contesta son droit à porter ce nom, et il reprit celui de Rivarol : il fit bien ; c’est un nom sonore, éclatant, qui éveille l’écho et qui s’accorde bien avec la qualité de son esprit. […] Sa vitalité n’a repris le dessus que sous des gouvernements respectés.

637. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « La Harpe. Anecdotes. » pp. 123-144

Quand La Harpe était à Paris, il ne résistait pas au monde qui le reprenait, et, en homme qui se gouvernait peu lui-même, il se laissait aller à ses goûts, à son faible pour la table, sauf ensuite à se repentir de ses rechutes. […] reprit Chamfort, je suis rassuré ; si nous ne devons périr que quand La Harpe sera chrétien, nous sommes immortels.

638. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Armand Carrel. — II. (Suite.) Janvier 1830-mars 1831. » pp. 105-127

Après l’avènement du ministère Polignac, Le National fut fondé exprès pour reprendre et continuer cette opération de sape, et pour préparer la substitution. […] Un journal avancé d’alors, Le Globe, du 7 septembre, s’étant permis de critiquer cette idée qu’un ministère doit être un spectateur inactif de la refonte sociale, et ayant dit qu’il l’aimerait mieux ouvrier habile et intelligent, Carrel répliquait vertement à ce journal (8 septembre) et le raillait de son désir, de ce désir que lui-même devait reprendre plus tard pour l’exprimer à l’état de regret.

/ 1885