Ces causes que j’appelle étrangeres, rendent l’air sujet à des vicissitudes de froid et de chaud, de sécheresse et d’humidité. […] Suivant qu’il est sérain ou qu’il est agité, suivant qu’il est vif ou qu’il est pesant, il inspire aux animaux une gaïeté où il les jette dans une langueur que la moindre attention rend sensible. Il est même des temperamens que l’excès de la chaleur irrite et qu’elle rend presque furieux. […] Il regne alors dans cette contrée un vent de nord-est qui rend le ciel noir, et qui afflige sensiblement les corps les plus robustes.
Elle nous fait apprendre ce que nous ignorons, et nous rend capables d’enseigner ce que nous savons. […] En la poussant, cette voix, contre les dents et contre d’autres parties de la bouche, elle articule, elle rend les sons distincts. […] Il voulait évidemment, avant de mourir, rendre témoignage à la vraie philosophie, l’unité et l’immatérialité de Dieu. […] Aussi je ne sais quel charme s’y trouve, qui touche mon cœur et mes sens, et me rend peut-être ce séjour encore plus agréable. […] « J’ai rendu, dans cet esprit, d’assez grands services à mes compatriotes, comme ils veulent bien le reconnaître.
Moyennant ce système de petites notes qui courent sous le texte, je rends à celui-ci son vrai sens ; la note est plus familière et donne la facilité de baisser d’un ton. […] Il m’eût été facile, sur bien des points, de rendre ces portraits plus piquants ; j’ai dû le plus souvent me l’interdire. Entre tant d’écueils à travers lesquels je naviguais, si j’ai touché par accident sur quelques-uns, qu’il me suffise de me rendre ce témoignage que je ne crois pas avoir cédé à la crainte de déplaire quand j’ai été indulgent, ni à aucun sentiment hostile quand j’ai été plus sévère.
Cochut ne manque point de talent, et même d’esprit, d’un esprit qui est au talent comme la mousse est au vin, qui le rend plus piquant et qui le couronne. […] Cochut cite, comme une opinion qu’il épouse, les paroles de Gautier sur Law dans l’Encyclopédie du Droit : « La conception de Law, malgré les vices originaires qui rendaient le succès impossible, malgré la témérité aveugle et les fautes graves qui rendirent sa chute si soudaine et si terrible, n’en atteste pas moins chez son auteur, outre un génie puissant et inventif, la perception distincte des trois sources les plus fécondes et jusque-là les plus ignorées de la grandeur des nations : le commerce maritime, le crédit et l’esprit d’association. » On a droit de s’inscrire en faux contre un tel jugement.
L’imagination philosophique, le don de rendre émouvantes les idées, de dramatiser les abstractions, voilà, en effet, le trait essentiel qu’il faut souligner, et souligner encore, chez M. […] Mais il a rendu susceptibles de nous enthousiasmer des notions qui, chez les penseurs de même ordre, étaient glacées ou insupportablement délayées. […] Quelques critiques ingénieux prétendirent donner une explication dans le caractère même de l’écrivain : ils supposèrent que la vieillesse l’avait rendu timoré.
On dit qu’il a un sang-froid inaltérable, et qui rend plus dangereuses et plus étonnantes ses cuisantes plaisanteries. […] Touchez-le, il vous rendra une égratignure ; égratignez-le, il vous rendra une blessure. […] Plus tard il fut du Figaro-Bohain, et c’est là qu’il commença à se rendre redoutable. […] Gautier se moque de tout ; pour moi je suis plus exclusif, et comme Belge, je le lui rends, à lui personnellement. […] L’habitude avait rendu l’animal patient et il se laissait faire tigre ; de façon qu’un étranger arrivait-il chez M.
Il plut à Dieu de le rendre amoureux d’Élisabeth, l’une d’elles, qui lui fut accordée, à cause de l’amitié qui régnait entre les deux familles. […] Moi qui voulais ne pas le rendre, je lui répondis que je n’étais point pressé. […] Je le couvris d’un grand voile qui s’appelle à Rome un manteau d’été, et nous allâmes au rendez-vous. […] Jésus-Christ n’abandonne jamais ceux qui le servent, et je lui en rends grâces. […] L’autre duchesse s’écria à ces mots : C’est donc ainsi qu’on rend la justice à Rome, au nom du vicaire de Jésus-Christ !
Aussi, les partisans de cette maison malheureuse virent-ils avec joie succéder à Guillaume une reine qui pouvait, en laissant la couronne à son frère, accomplir pacifiquement une restauration nouvelle, qu’on s’engageait à rendre sage et qu’on espérait rendre durable. […] Rien ne relevait sa situation parmi ses condisciples, et les succès classiques qui l’eussent rendue meilleure et plus douce, lui firent complètement défaut. […] On se plaint de l’observation du dimanche, mais on oublie l’utilité des églises pour les marchés, les rendez-vous d’affaires et d’amour, et surtout le sommeil. […] Mais la mort de la reine et la fuite du ministre rendirent inutile la persévérante activité du doyen. […] Il était aisé de rendre difficile l’exécution d’une mesure si simple et si nécessaire.
Il y a une adresse, une ruse, une intention cachée dans cette édition, qui l’auraient rendue dangereuse, si les notes n’avaient heureusement détruit tout le fruit qu’on s’en était promis. […] Sa mort, qui suivit de près les douleurs que j’avais endurées pour vous mettre au monde, vous rendit orphelin, et me laissa veuve plus tôt qu’il n’eût été utile à l’un et à l’autre. […] Pour tout cela je ne vous demande qu’une grâce : ne me rendez pas veuve une seconde fois. […] S’il atteste Dieu, Dieu est pré sent sur les autels ; s’il annonce le néant de la vie, la mort est auprès de lui pour lui rendre témoignage, et montre à ceux qui l’écoutent qu’ils sont assis sur des tombeaux. […] quel roi a donc, en cela, rendu plus de services à l’humanité que Louis XIV ?
M. de Caumartin avait charge du Roi de tenir les sceaux pendant la durée des Grands-Jours : c’était un magistrat poli, de cour, ami de Retz qui lui rend bon témoignage, et fort lié avec les gens d’esprit de ce temps-là. […] Gonod nous rend l’écrit oublié, et la mémoire de Fléchier s’en rafraîchit pour longtemps, pour toujours ; on le retrouve lui-même en personne, tel qu’il causait chez M. de Caumartin, avec sa diction exquise, sa lenteur étudiée, sa douce raillerie et ses grâces ; et voilà, si l’on n’y prend pas garde, qu’on va tout sacrifier de son passé pour ne plus voir de lui que l’œuvre nouvelle. […] L’on a mis enfin dans le discours tout l’ordre et toute la netteté dont il est capable : cela conduit insensiblement à y mettre de l’esprit. » Certes Fléchier, plus qu’aucun, avait réussi à donner ou à rendre au style toutes ces qualités requises par La Bruyère, et ce n’était pas l’esprit non plus qui lui avait manqué pour l’y ajouter insensiblement. Fléchier a repris exactement l’œuvre de prose de Balzac, un peu du côté de l’hôtel Rambouillet, et sans entrer dans le mouvement de Boileau ; il a rendu ce service dans sa propre ligne, directement, ayant reçu la tradition et la culture par ce coin un peu précieux du monde ; sorti de là, et sur les pas de Montausier, il s’est bientôt associé et assorti avec gravité à la décoration auguste du grand règne. […] » — « Mais, Sire, nous tâchons de rendre la justice, au nom de l’Empereur et de la loi, avec équité. » — « Il s’agit surtout de juger beaucoup, et beaucoup, entendez-vous ?
Tout en causant, la comédienne, qui s’appelait Vittoria, retira subtilement le portrait du médaillon et rendit le joyau au cavalier, puis elle mit fin à la visite. […] Flaminia, de sa fenêtre, appelle Arlequin et le prie de porter une lettre à un cavalier nommé Flavio qu’il rencontrera sur la place où se donnent rendez-vous les gentilshommes. […] Isabelle s’adoucit, mais elle déclare qu’Oratio n’obtiendra rien d’elle tant qu’il ne se sera pas fait rendre le portrait, et elle lui défend, en outre, d’aller lui-même traiter de la restitution. […] On amène Silvia qui apprend que son amant lui rend sa tendresse. […] Des honneurs publics furent rendus à l’illustre comédienne.
Arlequin se mouche alors avec le mouchoir de Pantalon, qui le voit et donne des coups de poing à l’impudent valet ; celui-ci les rend avec usure. « Ottavio doit épouser bientôt Dona Anna, sa bien-aimée ; il doit se rendre auprès d’elle pendant la nuit. […] Il rend grâces à Neptune de l’avoir sauvé. […] Le valet rend grâces au ciel de cet heureux changement, lorsque Don Juan se lève, et, par un coup de pied adroitement placé, fait sa réponse ordinaire à la harangue du moraliste, et lui donne l’ordre de faire servir à l’instant le souper. […] Afin de le mettre en bonne humeur, il lui parle d’une veuve charmante, dont il est amoureux, et dit qu’il voudrait souper à l’instant pour aller au rendez-vous qu’elle vient de lui donner.
Jésus désirait qu’à son exemple les messagers de la bonne nouvelle rendissent leur prédication aimable par des manières bienveillantes et polies. […] Il confie à l’Église le droit de lier et délier (c’est-à-dire de rendre certaines choses licites ou illicites), de remettre les péchés, de réprimander, d’avertir avec autorité, de prier avec certitude d’être exaucé 843. […] L’Esprit Saint ainsi envoyé par le Père leur enseignera toute vérité, et rendra témoignage à celles que Jésus lui-même a promulguées 850. […] Voulant rendre cette pensée que le croyant ne vit que de lui, que tout entier (corps, sang et âme) il était la vie du vrai fidèle, il disait à ses disciples : « Je suis votre nourriture », phrase qui, tournée en style figuré, devenait : « Ma chair est votre pain, mon sang est votre breuvage. » Puis, les habitudes de langage de Jésus, toujours fortement substantielles, l’emportaient plus loin encore. […] L’idée toute spirituelle de la présence des âmes, qui était l’une des plus familières au maître, qui lui faisait dire, par exemple, qu’il était de sa personne au milieu de ses disciples 866 quand ils étaient réunis en son nom, rendait cela facilement admissible.
On va trouver Ménage, on l’exhorte à se rendre à des propositions de paix, à ne laisser subsister, dans ses ouvrages, aucune marque de ressentiment. […] Il rendit des soins à mesdames de la Fayette & de Sévigné. […] Leur maison étoit le rendez-vous de la plupart des gens de lettres. […] Pouvois-je plus faire pour toi Que de rendre un faux témoignage ? […] Un jour elle écrivit à Pélisson, que Despréaux : appelle vilain garçon, plus laid qu’un singe & qu’un diable : Enfin, Achante, il faut se rendre ; Votre esprit a charmé le mien.
C’est l’art de rendre le discours en chaire, au barreau, au théâtre, & toutes les fois qu’on fait une lecture à voix haute. […] Avec quelle supériorité n’eût il pas rendu celui de Gengis-Kan ! […] Tous leurs efforts tendent à rendre la nature. […] Le même Riccoboni trouve qu’il n’y a que les avocats qui s’entendent à bien déclamer, qui sçachent modérer leur feu, prendre un air de vérité, & parler comme des hommes doivent parler à d’autres hommes, qu’il n’y a qu’eux qui soient attentifs à rendre les tons, & les accens de la nature. […] On rend ces nuances avec plus ou moins de vérité, selon la force & la délicatesse du sentiment, & selon la flexibilité des organes dont la nature nous a doués .