L’on ne se passe pas de religion. […] Les procédés valables pour la physiologie, par exemple, ne le sont pas pour la psychologie, la politique, la religion, la morale. […] Énergie de conviction qui lui faisait pousser les idées jusqu’à leurs extrêmes conséquences et n’en adopter, en religion, en politique, en art, que de très tranchées.
Aussi ce livre sera-t-il à jamais le manuel des administrateurs et des militaires ; les philosophes, les politiques, les hommes de pensée, les hommes de liberté, les hommes de religion, les hommes d’humanité, les hommes de bien écriront à leur tour cette histoire en se plaçant à un autre point de vue que le champ de bataille, au point de vue du bien ou du mal fait au genre humain par ce héros de l’armée et par ce héros du despotisme.
Le commerce fit de l’Italie ce que la guerre et la religion en avaient fait sous les Romains et sous le christianisme naissant, ce modèle de l’Europe !
Il n’y avait ni assez d’amour, ni assez de religion, ni assez de sacrifice en lui pour prendre l’âme tout entière.
Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) I Quant à la religion positive, il en parle avec une odieuse légèreté.
Ce passage fait allusion à la religion de Loclin ; et la pierre du pouvoir était sans doute l’image d’une des divinités de la Scandinavie.
Sa religion n’était pas fixée sur un fond rigide, par les clous du dogme : toujours flottante, toujours en mouvement, elle se pliait aux progrès de l’homme, s’adaptait à sa croissance et suivait sa marche.
L’imagination peut représenter l’idéal par des formes, par des sentiments, par des actions : de là naissent l’art, la religion, la morale même, car c’est un art en action que la moralité : les génies créateurs et inventeurs dans la morale sont ceux qui ont pu trouver et représenter dans leurs actions les formes les plus hautes de la bonté, du courage, de la force d’âme, de l’empire sur les passions, de la sagesse.
Mais les femmes elles-mêmes ont manqué à Marivaux ; les femmes, de nos jours, ont imité les hommes du jour ; elles se sont livrées à toutes sortes d’imaginations furibondes, à toutes sortes de paradoxes exécrables ; elles ont fait de la poésie érotique, elles ont fait de l’esprit boursouflé, elles ont fait de la critique sentimentale, elles ont déclamé, elles ont plaidé, elles ont fondé des religions, elles ont criblé de pétitions la Chambre des Pairs, elles ont arrangé l’histoire à la taille de leurs petites passions, elles ont essayé de toutes les tristes choses viriles : pas une d’elles n’a voulu se souvenir que la causerie, une causerie fine, agaçante, spirituelle, est surtout le partage des femmes, que le ciel les a faites pour parler aux hommes, non pas du haut de la chaire, de la tribune ou du théâtre, tout simplement, assises dans un fauteuil.
Leurs châteaux, en général démantelés depuis les guerres de religion, depuis le nivellement royal du cardinal de Richelieu et depuis le nivellement populaire de la Convention nationale, ne conservaient pour signe de supériorité et de noblesse que quelques tourelles décapitées.
On connoît cet Ecrivain que l’esprit d’indépendance fit sortir d’un Ordre respectable où il s’étoit lié par des vœux, & qui après avoir secoué le joug de la Religion Catholique, ne fit presque plus d’autre usage de ses foibles talens que pour attaquer aussi vainement que lottement la foi & les bonnes mœurs.
Le rétable d’autel, qui représente en huit tableaux séparez les principaux évenemens de la passion, et qu’on conserve à l’hôtel-de-ville de Basle, doit avoir été peint par Holbeins avant l’abolition du culte de la religion catholique à Basle, où la prétenduë reforme fut introduite, et les tableaux ôtez des églises en mil cinq cens vingt-sept.
Qu’il serait surtout étonné de voir qu’au centre d’une religion aussi humble que la nôtre, et aussi faite pour rapprocher les hommes, on affecte de rappeler continuellement à nos jeunes seigneurs la gloire de leur nom et de leur naissance, et qu’on ne trouve point pour les exciter de motifs plus réels et plus nobles ; au lieu de leur redire sans cesse que les autres hommes sont leurs égaux par l’intention de la nature, plusieurs fort au-dessus d’eux par les talents, et qu’un grand nom, pour qui sait penser, est un poids aussi redoutable qu’une célébrité précoce ?
L’utilitarisme, en religion, est aussi bas qu’en autre chose… Il n’y a de beau et même d’utile, puisqu’on aime ce mot et cette idée-là, mais d’utile dans le sens infini, que ce qui est beau, toujours plus beau, que ce qui se rapproche le plus de la Beauté Éternelle !
Mais quand nous serons délivrés des règles strictes, si commodes, d’une religion qui a tout le prestige d’une tradition séculaire, l’ère nouvelle ne sera-t-elle pas longue à se refaire une tradition et à trouver ses lois ?