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679. (1823) Racine et Shakspeare « Chapitre II. Le Rire » pp. 28-42

c’est que, bien que je ne sois pas encore de la société des Bonnes lettres, je suis un ignorant, et de plus j’ai entrepris de parler sans avoir une idée ; j’espère que cette noble audace me fera recevoir aux Bonnes lettres. […] Voyez cet Anglais morose qui vient déjeuner chez Tortoni, et y lit d’un air ennuyé, et à l’aide d’un lorgnon, de grosses lettres qu’il reçoit de Liverpool, et qui lui apportent des remises pour cent vingt mille francs ; ce n’est que la moitié de son revenu annuel ; mais il ne rit de rien : c’est que rien au monde n’est capable de lui procurer la vue du bonheur, pas même sa place de vice-président d’une société biblique.

680. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIX. Progression croissante d’enthousiasme et d’exaltation. »

Il prêcha hardiment la guerre à la nature, la totale rupture avec le sang. « En vérité, je vous le déclare, disait-il, quiconque aura quitté sa maison, sa femme, ses frères, ses parents, ses enfants, pour le royaume de Dieu, recevra le centuple en ce monde, et, dans le monde à venir, la vie éternelle 876. » Les instructions que Jésus est censé avoir données à ses disciples respirent la même exaltation 877. […] Ils doivent pratiquer la pauvreté absolue, vivre d’aumônes et d’hospitalité. « Ce que vous avez reçu gratuitement, transmettez-le gratuitement 879 », disait-il en son beau langage.

681. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Le cardinal de Retz, habituellement retenu chez lui par la goutte, y recevait la plus aimable et la plus spirituelle société. […] La maison de madame de Coulanges était ouverte à moins de monde que celle de madame de Richelieu, mais elle recevait une société plus choisie parce qu’elle était moins nombreuse.

682. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome second — Livre cinquième. Principales idées-forces, leur genèse et leur influence — Chapitre premier. L’idée force du monde extérieur »

Je distingue de même les mouvements actifs et les mouvements passifs, par exemple un mouvement volontaire de mon bras et un coup reçu sur mon bras, ou même un simple déplacement involontaire de mon bras, quoique non douloureux d’ailleurs. […] Autres sont les mouvements qui se propagent de la périphérie au cerveau, autres les mouvements de réaction qui se propagent du cerveau à la périphérie : d’un côté il y a mouvement reçu, de l’autre mouvement dépensé.

683. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — II. La versification, et la rime. » pp. 257-274

Il peignit La Mothe comme un mécontent de la cour d’Apollon, qui cherchoit à se venger de n’avoir pas eu ses faveurs, en détournant les autres de les recevoir. […] Un poëte, réduit aux talens ordinaires, Est mal reçu des dieux, du public, des libraires.

684. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VIII. Suite du chapitre précédent. De la parole traditionnelle. De la parole écrite. De la lettre. Magistrature de la pensée dans ces trois âges de l’esprit humain » pp. 179-193

Lorsque Pythagore avait deux doctrines, ce n’était point qu’il voulût en celer une, mais il voulait y amener graduellement ses disciples ; ou plutôt il avait appris, dans les initiations, que nul n’est propre à recevoir la vérité, si elle n’est pas déjà en lui. […] Ma doctrine résultera de tous les enseignements de l’antiquité sacrée et profane, et nous tâcherons d’en déduire les conséquences rigoureuses qui peuvent recevoir leur application dans les circonstances actuelles.

685. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Valmiki »

On verrait que quand on a vécu dans la pensée occidentale, quand on a senti le puissant et sobre génie de la forme qui la contient, comme la mer est contenue par les arêtes de son rivage, quand enfin sur les belles lignes du front caucasien qui révèle si bien la supériorité de la race, on a reçu ce torrent miraculeux qu’on appelle le baptême et qui, nos littératures l’attestent ! […] Seuls, Carey et Marshman avaient achevé la leur dans cette langue anglaise qui, bronzée depuis un siècle au soleil de Lahore et polie par les dialectes auxquels elle a été mêlée, semble mieux faite qu’une autre pour recevoir la pensée indienne sans trop visiblement l’altérer.

686. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre xi‌ »

« Déjà la vie religieuse des armées n’est plus ce qu’elle était en 1914 et 1915… Mais nul ne reviendra de cette guerre exactement pareil. » Quand cette page parut dans l’Écho de Paris, je reçus des tranchées plusieurs corrections ou commentaires intéressants. […] … Je fais mes réserves, moi aussi, telles qu’un instinct du goût nous les suggère, sur ces ententes qui, dans le froid de nos vies quotidiennes, seraient des compromissions ; mais dans la fraternité du sacrifice pour la France et pour la civilisation, nos héros reçoivent spontanément le secours de toutes les prières, l’effusion de toutes les consciences bouleversées par le même sublime.

687. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. Des oraisons funèbres de Bourdaloue, de La Rue et de Massillon. »

Ses successeurs reçoivent la règle du public, qui, tyran bizarre et gouverné tout à la fois par l’habitude et le caprice, ordonne d’imiter ce qui a réussi, et flétrit ou traite avec indifférence les imitateurs. […] Enfin ce sont trop souvent des réflexions qui, au lieu de naître, et de forcer, pour ainsi dire, l’orateur, paraissent arrangées, que l’esprit fait de sang-froid, et que l’âme des lecteurs reçoit de même.

688. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre XII. »

Il semble, cependant, par un souvenir de son règne, que là même, l’ostentation orgueilleuse de la puissance, et ce je ne sais quoi d’asiatique et de barbare qu’Alexandre recevait du contact de ses ennemis vaincus, venaient altérer, dans les arts qui touchent à l’expression matérielle de la grandeur, la sublime pureté du génie grec. […] Tous ces hommes ne furent pas des tyrans féroces, comme le fils d’Antipater, Cassandre, meurtrier d’Olympias ; mais tous avilirent Athènes par les hommages qu’ils en recevaient.

689. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Je n’ai pu confondre avec des encouragements de collège, les prix académiques qu’il a reçus par les suffrages des hommes dont je me glorifie d’être devenu le collègue. […] Les opinions reçues lui ont été si favorables que l’avantage serait plus grand pour moi de l’approuver que de le réfuter ; mais l’intérêt de l’amour-propre ne doit pas nous détourner de tendre au vrai but de l’art. […] Les archontes et les spectateurs, dont j’ai reçu les prix, et qui m’ont décerné des couronnes, m’ont jugé avec de meilleurs yeux, ayant vu les choses de plus près. […] Autant vaudrait-il refuser de recevoir l’argent et le cuivre pour des métaux, parce qu’ils ont un autre poids que le platine et l’or, qui en portent le nom, et qui ne ressemblent pas aux deux premiers. […] une façon d’être différente des manières généralement reçues de la nation chez laquelle on vit.

690. (1824) Notes sur les fables de La Fontaine « Conclusion. »

On voit, par cet exemple, quelle attention il faut porter dans sa lecture, pour ne point admettre de fausses idées dans son esprit ; et s’il s’en est glissé plusieurs dans un livre qui entre dans notre éducation, comme un des meilleurs qui aient jamais été faits, qu’on juge de celles que nous recevrons par un grand nombre de livres inférieurs à celui-ci.

691. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Hallé » p. 199

  Abraham reçoit les anges qui annoncent à Sara qu’elle sera mère, malgré sa vieillesse.

692. (1925) La fin de l’art

Donc on a fumé de tout temps, on fumait au moyen âge, et quand le tabac d’Amérique parvint en Europe, les pipes étaient toutes prêtes à le recevoir ; elles l’attendaient. […] Félicitons-nous plutôt qu’un de ses amis eût songé à garder dès 1868 la plupart (car il en manque certainement) des lettres qu’il en recevait. […] Le lait, les légumes que vous allez manger se sont mis en route comme vous vous couchiez, ainsi que les fleurs qui vont vous réjouir, et si ces choses viennent de plus loin que les environs de Paris, assez souvent il faut qu’à leur arrivée très matinale il se trouve des hommes pour les recevoir et les distribuer. […] Il en résulterait, pour les humains, la parfaite inanité des régimes salés ou dessalés, puisque ce serait l’organisme qui fabriquerait son sel, s’il n’en reçoit pas, de même qu’il le rejette s’il en reçoit trop. […] Mais son tour est enfin venu de connaître la mode, de recevoir et peut être de garder les visiteurs.

693. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 381-382

M. de Brienne, Archevêque de Toulouse, de la même famille, ajoute plus à la gloire littéraire de ses ancêtres, qu’il n’en a reçu d’eux à cet égard.

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