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750. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 275-277

Bergier, avec un style simple & naturel, est parvenu à réduire en poudre cet amas d’objections, qui ne prouvent que la mauvaise foi de ceux qui les enfantent ; de détruire ces systêmes captieux, qui n’ont rien d’évident que la foiblesse des fondemens ruineux qui les appuient ; de donner aux dogmes de la Religion cette force & cette consistance qui les met à l’épreuve de la critique, & décide les hommages de la Raison, lorsqu’elle n’est pas tout-à-fait corrompue. Qu’on lise la Certitude des Preuves du Christianisme, le Déïsme réfuté par lui-même, la Réponse au Systême de la Nature, & l’on verra combien cette même raison est un guide sûr pour l’homme éclairé qui en connoît les bornes, & un prestige dangereux pour l’esprit indépendant qui exagere ses droits afin d’en abuser.

751. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 88-90

Ses Traductions de l’Iliade & de l’Odissée, des Poésies d’Anacréon & de Sapho, du Plutus & des Nuées d’Aristophane, de l’Amphitrion, de l’Epidicus, du Rudens de Plaute, de toutes les Comédies qui nous restent de Térence ; ses Commentaires sur plusieurs Auteurs Grecs & Latins, établiroient solidement la réputation d’un docte & excellent Ecrivain ; à plus forte raison doivent-ils immortaliser une femme qui a rendu de si grands services à la Littérature. […] Par-là elle se seroit épargné le juste reproche qu’on lui a fait de n’avoir pas été aussi polie que M. de la Mothe, son adversaire ; ce qui fit dire, avec raison, que celui-ci écrivoit comme une femme galante pleine d’esprit, & Madame Dacier comme un Pédant de Collége.

752. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 134-135

Il étoit naturel que l’Abbé Desfontaines fût sensible à la dégradation des Lettres ; personne ne connoissoit mieux que lui les regles & les raisons des regles ; personne ne les développoit avec plus de finesse, d’agrément & de clarté ; personne ne saisissoit avec autant de précision les différens degrés du beau & les moindres nuances du ridicule ; l’œil sans cesse ouvert sur les moindres défauts, il les sentoit vivement, & ne faisoit grace à rien. […] Toutes les fois qu’il n’écoute que la raison & le bon goût, on ne peut s’empêcher de le regarder comme le modele des bons Critiques.

753. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 42-44

On a osé nous donner pour la perfection philosophique cette misérable situation, qui n’est que le résultat de confusion des idées & de l’affaissement de la raison. […] Ils consistent dans une Histoire de la Vie & des Ouvrages de Fénélon ; Histoire qui ne se borne pas, comme les autres, à raconter des faits particuliers, mais où la sagacité, l’art de l’analyse, l’heureuse faculté de tout voir & de tout saisir, le talent de penser & celui d’écrire avec solidité, ne permettent pas de méconnoître le Littérateur éclairé, l’habile Observateur, & le bon Juge : dans un Discours sur le Poëme épique, qui n’a pu être que le fruit de la lecture la plus réfléchie des Ouvrages des Anciens, & d’une connoissance raisonnée des regles de la Poésie héroïque : dans un Discours sur la Mythologie, où il seroit impossible de réunir plus de raison, plus de goût, & plus d’élégance.

754. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 180-182

Sans se tourmenter l’imagination pour inventer des caracteres peu naturels, accumuler des situations forcées, étaler des sentimens gigantesques, multiplier des événemens sans vraisemblance ; il a réuni dans son Gilblas de Santillane, tout ce qui peut piquer la curiosité, flatter le bon goût, & contenter la raison. […] Gusman d’Alfarache, le Diable Boiteux, les nouvelles Aventures de Dom-Quichotte, le Bachelier de Salamanque, ne valent pas Gilblas, pour l’invention & la conduite ; mais on y remarque partout le même ton de morale, la même adresse pour l’amener & la faire goûter, la même finesse de critique, le même badinage, la même raison, tout cela revêtu d’un style agréable & correct.

755. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre IV. Shakspeare. » pp. 164-280

. —  Comment l’imagination machinale peut précéder la raison ou lui survivre. […] Elle est un don de la raison et de la morale, comme la crudité est un effet de la nature et de la passion. […] L’imagination existe déjà là où la raison n’est pas née encore ; elle subsiste encore là où la raison n’est plus. […] Cherchez ailleurs les campagnes que la raison agressive entreprend contre la folie humaine. […] quelle noble raison !

756. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre III. Le Petit Séminaire Saint-Nicolas du Chardonnet (1880) »

Non, je ne peux croire que mes labeurs aient été vains, ni qu’en théologie on puisse avoir raison à si bon marché que le croient les rieurs. […] Je ne peux m’ôter de l’idée que c’est peut-être après tout le libertin qui a raison et qui pratique la vraie philosophie de la vie. […] Homais qui a raison. […] eut des raisons suffisantes de vivre. […] La théologie et l’étude de la Bible allaient bientôt m’absorber, me donner les vraies raisons de croire au christianisme et aussi les vraies raisons de ne pas y adhérer.

757. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

Quels en sont la raison d’être et le principe ? […] Le public ne vous lira pas ; et le public aura presque toujours raison. […] La raison le saisit, tandis qu’un sentiment nous annonce sa présence. […] La raison disait : La règle écrite n’est pas la loi ; elle n’en est que la traduction plus ou moins exacte. […] Il a eu raison d’intituler son livre : Esquisse d’une philosophie.

758. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

Ce sont d’autres raisons que des raisons d’esthétique qui ont fait la fortune des Rougon-Macquart : ce que goûte le public dans M.  […] Coppée nous retient encore par d’autres raisons secrètes. […] Raison et bon sens ne suffisent pas. […] Louis Ménard qui a raison, et aussi Théophile Gautier, à le bien entendre. […] Il ne lui suffit pas d’avoir raison : il a raison avec humeur et il n’est pas fâché d’être désagréable en pensant bien.

759. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

On en sentira aisément la raison par le trait suivant. […] Comme Montesquieu, il aime à appuyer une grande vérité sur une petite raison. […] Locke, Anglais, dont les écrits sur cette matière sont fort estimés, et avec raison. […] Dans ce grand siècle, la vertu et la raison donnaient au prince et au sujet un même langage. […] Un grand talent est une grande raison, et l’on répond à tout avec de la gloire.

760. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

Cela prouve-t-il que les circonstances aient toujours raison ? […] Elle n’était point l’affranchissement de la raison. […] Une seule de ces raisons suffisait pour qu’elle fît école. […] La raison en est aisée à comprendre : M.  […] Il y a une raison à ce fanatisme — car Henri Beyle a ses fanatiques — de 1882, comme il y eut une raison au dénigrement, ou plutôt à l’indifférence, qui accueillit les publications du romancier de 1830.

761. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 328-331

Un esprit éclairé, une raison droite, une littérature étendue, une théologie lumineuse, un style pur, facile, & souvent élégant, sont les principaux traits qui dominent dans ses Ouvrages, dont la plupart ont pour objet la défense de la Religion contre les attaques des Incrédules. […] On doit encore à ce Prélat, dont les mœurs n’ont jamais démenti les Ecrits, l’Avertissement adressé, par l’Assemblée générale du Clergé de France, tenue en 1775, aux Fideles de ce Royaume, « sur les avantages de la Religion & les effets pernicieux de l’Incrédulité » ; Ouvrage plein d’éloquence, & de cette raison qui éclaire & persuade les esprits les moins disposés à goûter la vérité.

762. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

Toute intelligence est, par sa nature même, le résultat, à la fois ternaire et unique, d’une perception qui appréhende, d’une raison qui affirme, et d’une volonté qui agit. […] Un tel accord de la raison, de la Révélation et de toutes les traditions humaines, forme une démonstration que la bouche seule peut contredire. […] Croirons-nous que les législateurs antiques, qui furent tous des hommes prodigieux, n’aient pas eu dans ces contrées des raisons particulières et puissantes pour établir de tels usages ?  […] Il en fut de même de son livre de controverse sur l’Église anglicane, où il a raison contre Bossuet et tort contre l’indépendance des nations. […] Sa foi sera raisonnable et sa raison pieuse.

763. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

» disent-ils avec idolâtrie, et ils ont raison dans leur éloge ; — mais il en reste dégradé. […] Pour Richelieu, c’est une raison de l’admirer encore. […] Évidemment c’est une thèse à outrance soutenue par un esprit éperdu qui, sous les effroyables coups d’une logique bousculante, ne sait ni se retourner ni s’échapper et va jusqu’au bout — oui, jusqu’à l’abattoir de toute raison et de toute fière indépendance ! […] Michelet, malgré son enthousiaste admiration pour le grand citoyen Robespierre, ne lui pardonne pas l’institution de la fête de l’Être suprême, et il tient contre elle avec Chaumette, le fondateur plus philosophique de la fête de la Raison ! […] Michelet, « qui l’odore aussi », pour cette raison, repousse la fête et la condamne.

764. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

La belle raison pour les assimiler ! […] et les raisons de Corneille sont curieuses. […] Elle a raison d’être tranquille ! […] Ils ont raison de nous mépriser. […] Voyons les raisons de nos critiques.

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