C’est hasard de rencontre plutôt que filiation prouvée. […] Tourguénef était venu chez nous comme un missionnaire du génie russe ; il prouvait, par son exemple, la haute valeur artistique de ce génie ; le public d’Occident demeurait sceptique. […] Il écrivait dans son Histoire secrète : « Pourriture avant maturité, j’ai grand-peur que ce ne soit la devise de la puissance prussienne. » — La suite a prouvé que cette peur était bien mal placée. […] Le poète voit tout cela et nous le fait très bien comprendre ; mais comme il est poète, il se laisse séduire par la beauté morale du sacrifice indépendamment de l’objet, et son indulgence redouble en raison même de la vanité prouvée du sacrifice.
Prouvez-moi donc que, de ce que vous avez écrit le Cid, Polyeucte et Nicomède, il s’ensuit que je dois vous aimer d’amour ? […] Mais nous dirons qu’il fallait donc bien que certaines idées de rénovation dramatique fussent alors dans l’air ; que Casimir n’a pas été, comme on est trop tenté de le croire, un esprit à la suite ; qu’il a fait autre chose que d’imiter avec prudence et adresse les Hugo, les Vigny, les Dumas père, et qu’enfin il a eu sa part, et très personnelle (la chronologie de ses œuvres le prouve) dans l’heureuse évolution du théâtre aux environs de 1830. […] Il raconte ses souffrances, ses tortures morales… Le monde, tel qu’il est, prouve si peu l’existence de Dieu ! […] Tibère va jusqu’à lui faire honte de son insensibilité : « C’est mal de ne pas regretter sa mère. — Je l’ai regrettée, dit Caligula, mais je me suis dit qu’elle m’eût prouvé plus d’amour en supportant la vie… et d’ailleurs ne serais-je pas ingrat de me plaindre, quand c’est vous qui remplacez toute ma famille ?
La seconde lettre que je veux citer est courte, mais fort bizarre ; elle prouve, ce qu’on savait déjà beaucoup trop, combien ce raffinement de langage et ce précieux tant cherché se combinaient très-bien quelquefois avec un reste de grossièreté dans le procédé et dans les manières.
Cela prouve-t-il contre une existence que l’on sent universellement ?
Je confiai toujours beaucoup à la Muse, et le Recueil qu’on va lire (les Pensées d’Août), aussi bien que les fragments dont j’ai fait suivre précédemment l’ancien Joseph Delorme et que j’ai glissés sous son nom, le prouvent assez.
Nous avons prouvé qu’excepté sous le rapport de l’esprit épistolaire et de la grâce légère des poésies fugitives, Voltaire lui-même ne pouvait supporter la comparaison avec l’auteur de Faust.
Erreur caduque, et pourtant très moderne : je ne crois pas que jamais, au temps où florissait la poésie grecque, on ait demandé à Théocrite ce qu’il voulait prouver avec ses Idylles, ni à Bion quel est le sens social et moralisateur du Tombeau d’Adonis.
le peuple le bafoue, le chasse ; le peuple entend la voix du poète, et l’acclame, triomphalement… Beckmesser, pourtant, est satisfait ; dans un mémoire pour l’Institut, il a prouvé la folie de Walther ; et Pogner, par déférence, lui a laissé la dot d’Eva.
Et en quoi l’existence d’une loi expérimentale prouve-t-elle l’existence d’une forme a priori.
Lanson nous affirme et nous prouve : 1e que La Chaussée fut le véritable inventeur d’un nouveau genre ; 2e que la comédie d’Augier et de Dumas y était en germe, et 3° que c’est bien de là qu’elle est sortie, il a en même temps des tours de phrases qui témoignent d’une très mince estime pour cet homme extraordinaire et nous laissent entendre que de si grandes choses ont été l’ouvrage d’un fort petit génie. […] Mais cela prouverait que vous n’avez pas tous deux exactement les mêmes goûts littéraires, ce qui est heureux pour la variété de nos plaisirs. […] — Mais cela ne prouve pas qu’ils aient peur. — Si, si, petit père, elle a peur. — Pourquoi dis-tu qu’elle a peur ? […] Jouer avec agrément la scène d’Antoinette dans l’Étincelle, ou celle du moinillon Peblo dans Don Juan d’Autriche, cela ne prouve rien ou presque rien, car c’est, en vérité, trop facile !
Fils d’un ecclésiastique, Karl Wilhelm Jérusalem était un jeune homme d’esprit fort distingué — comme le prouvent ses Reliquia, dont son maître et ami Lessing se fit l’éditeur — mais inquiet, ombrageux, tourmenté, mécontent de sa situation, en difficultés constantes avec son supérieur.
Le roi Voltaire : c’est Béranger qui a trouvé cela le premier, comme le prouve la lettre suivante adressée à M.
Si l’ensemble de l’ouvrage prouve une grande force d’analyse, le style, par son caractère abstrait et scientifique, y jure un peu avec ce que cet élégant esprit a naturellement de souple et de dispos jusque dans sa fermeté.
Il ne faut pas vouloir trop définir et prouver Dieu ; la religion est plutôt une affaire de sentiment que de science ; on la compromet quand on exige d’elle des démonstrations trop rigoureuses et des dogmes trop précis.
» Cette révolte contre la matérialité de notre être, et l’aspiration à la composition d’un végétal ou d’un minéral, ne prouvent-elles pas une délicate spiritualité féminine ?