Le même principe les régit. […] L’homme est-il composé de deux principes ? Obéit-il à un principe unique, et l’âme se confond-elle avec le corps ? […] Il a réduit l’homme à un principe unique, tandis que l’homme est évidemment composé de deux principes, que sa raison distingue parfaitement, si d’ailleurs elle ne les voit jamais matériellement séparés. […] A-t-il su trouver dans l’âme et dans la réflexion le principe de la véritable méthode ?
Cette société en est arrivée à croire à ses principes comme à des articles de foi, et l’on a bien raison de dire qu’elle a aussi son credo. Liberté de conscience et liberté de pensée, avec leurs conséquences, sont des principes que la société moderne n’examine plus, mais auxquels elle adhère avec une passion incroyable, avec la même passion que les croyants apportent à soutenir leurs symboles. […] Guizot accepte entièrement le principe de la discussion libre et tous les autres principes de la société moderne. […] Elle a été à la fois timide et orgueilleuse : timide en écartant systématiquement tous les problèmes cosmologiques (origine de l’homme, origine des êtres vivants) ; orgueilleuse, en se refusant à l’idée d’une révélation dont elle trouvait cependant la preuve manifeste chez l’homme lui-même, dans ces principes spontanés et universels appelés principes à priori, qu’elle accepte comme des faits, mais sans en chercher l’origine. […] Il s’élance jusqu’au principe même des choses, et prétend l’atteindre par une méthode absolue.
Le vers français se fait par le procédé que les régents enseignent avec fruit pour le vers latin ; on a des principes ; on sait que « les épithètes sont destinées à rendre le discours plus énergique » et « qu’elles produisent un ornement sensible dans le style, pourvu qu’elles soient bien ménagées et qu’on en use avec discrétion, sans émousser le goût en les multipliant trop ». […] Dans l’un ou l’autre ordre, le principe est de cultiver la mémoire verbale aux dépens de la mémoire visuelle. […] La politique partage avec la morale l’usage des principes et des bases et pendant que les uns se placent « sous la sauvegarde de nos immortels principes », d’autres, sans vergogne, « sapent les bases de l’édifice social ». […] Ces malheureux, dévorés par le verbalisme, possèdent encore, outre ceux qui sont immortels, toute une série de principes, tels que : le principe sur lequel tout roule — le principe solidement assis — le principe posé trop légèrement — le principe inflexible — le principe qui a germé d’une manière féconde » ; ils détiennent aussi « l’hommage rendu aux principes, l’étrange aberration de principes, les principes sacrés, et les principes consacrés ». […] On ne tente ici que des insinuations, laissant à d’autres le soin d’en vérifier ou d’en nier la valeur scientifique, d’après les principes de M.
L’éclectisme repose sur un principe très-vrai et très-équitable, c’est qu’il n’y a pas d’erreur absolue, que toute erreur n’est que l’exagération d’un point de vue partiel qui a sa vérité, mais qui n’est pas toute la vérité. […] Par exemple, j’admirerai et défendrai sans réserves la théorie des idées de Platon, les preuves de l’existence de Dieu données par Descartes, etc. ; mais si j’appliquais à ces principes le même genre de critique impitoyable que je dirige contre la sensation transformée ou l’impersonnalité de Dieu, qui me prouve que même ces grands principes resteraient encore debout ? […] Il a tout ramené à un principe unique, il en a fait tout découler par une déduction arbitraire. […] La vraie philosophie consisterait, non pas à ajouter bout à bout les principes des divers systèmes, mais à les lier ensemble à l’aide d’un principe nouveau ; à l’éclectisme, en un mot, on propose de substituer la synthèse. […] Je dis bien plus : l’hypothèse que le système de Hegel serait absolument vrai est en contradiction avec les principes mêmes de son système.
Le matérialisme, sous quelque forme qu’il se soit produit, a toujours eu le privilège de la négation la plus nette et la plus radicale des principes de la conscience. […] Qu’est-ce que le spiritualisme, malgré la solidité et la profondeur de son principe psychologique ? […] La vérité est que le fait simple ici ; le fait principe, c’est le sentiment invincible de la liberté. […] C’est encore parce qu’elle ne trouve pas en elle-même le principe qui pourrait l’arrêter dans ses déductions logiques. […] Quant à la morale proprement dite, principes et développements, elle est contenue tout entière dans la conscience.
L’histoire contemporaine récrit à toutes ses pages, et cet événement, plus perceptible maintenant que mystérieux, auquel tout concourt et tout marche, c’est le retour à l’unité, c’est la convergence universelle vers le principe d’universalité qui est le principe même du catholicisme. […] Et ce mouvement de retour forcé vers le principe délaissé si longtemps n’est pas seulement, qu’on le sache bien ! […] Le principe de l’examen, si cher à l’orgueil, parlait éloquemment aux intelligences enivrées et les entraînait. […] Devant l’histoire comme ailleurs, le principe théologique devait triompher. […] Elle a vu se retourner contre elle le principe qu’elle avait invoqué.
. — L’intelligence est-elle un principe de sociabilité ? […] Il combat en elle un principe possible de différenciation individuelle, principe restrictif ou limitatif de l’éducationnisme et de l’humanisme niveleurs. […] Constitue-t-elle un principe réel de différenciation et jusqu’à quel point ? […] Et la beauté de ce raisonnement consiste en ce que, le principe de M. […] Car l’utilité dont dérivent les principes de la pensée semble aujourd’hui suffisamment stable pour qu’on soit fondé à tenir ces principes pour définitifs.
Mais, avant d’exposer ces principes, je dois dire à M. […] Il est vrai que le deuxième logicien pourra se lever et dire : Votre principe est faux. […] Les personnages de la tragédie sont nobles ; ils nous montrent le principe moral vainqueur du principe animal : donc les personnages de la comédie doivent nous montrer le principe animal victorieux du principe moral ; ils doivent êtres ivres, poltrons, vains, débauchés, paresseux, gourmands ou égoïstes. […] Car, dit-il, c’est l’instinct qui la dirige et non des principes. […] Au lieu de lire Uranie, lisez donc, si cela vous plaît davantage, la critique qui a pour principe le goût.
— En partant des mêmes principes, on comprend aisément quelle importante distinction il faut faire entre des affinités réelles et des ressemblances purement analogiques ou d’adaptation. […] Néanmoins l’arrangement naturel que représente la figure n’en serait pas moins juste ; et, en vertu du principe d’hérédité, toutes les formes descendues de A ou de I auraient quelques attributs communs. […] Une fois ces deux principes admis comme suffisamment prouvés, ils suffiront, je crois, à expliquer tous les faits principaux de l’embryologie dont j’ai parlé précédemment. […] Les deux principes déjà mentionnés me paraissent expliquer ces faits à l’égard de la dernière phase embryonnaire chez nos variétés domestiques. […] Appliquons maintenant aux espèces à l’état de nature ces divers faits, ainsi que les deux principes qui les expliquent, et dont l’un est sinon prouvé vrai, du moins, assez probable.
Je ne veux nullement rechercher ici les fondements du principe d’induction ; je sais fort bien que je n’y réussirai pas ; il est aussi difficile de justifier ce principe que de s’en passer. […] Mais réduit à ces termes ce principe ne pourrait servir à rien. […] Et, comme cela n’arrivera jamais, le principe ne pourra recevoir aucune application. […] En vertu du principe que nous venons d’énoncer nous croyons que ces points peuvent être reliés par un trait continu. […] À la lumière de ce nouveau principe, examinons la question qui nous occupe.
La stérilité d’un tel principe étant ainsi devenue évidente, M. […] L’idée qui est en lui est le seul principe véritablement actif de l’histoire. […] Quel est le principe du mouvement, de l’ordre et de l’harmonie dans l’univers ? […] Toutes ces conceptions ont leur origine dans l’application désordonnée d’un principe cher à Leibnitz, et l’un des plus beaux de la métaphysique, le principe de continuité ; mais ce principe, si on sait bien l’entendre, n’est que le principe de la gradation et du progrès. […] Tous les principes ayant été ébranlés, il faut reprendre l’étude des principes.
L'intérêt particulier, quel qu'il soit, est proscrit par la morale, &, avec lui, non seulement les actions qui ont quelque vice pour principe, mais toutes celles qui n'ont pas la vertu pour objet. […] Il l’appeloit un principe de destruction & non d’édification qui ne sert qu’à douter. […] Et peut-on appeler un frein avilissant, ce qui devient le préservatif de ses chutes & le principe de sa solide élévation ? […] Où a-t-on donc puisé l'idée des vertus, la regle des sentimens, le principe des devoirs, le noble & utile usage de toutes nos facultés ? […] Quel principe de discorde ou de division pourroit en troubler la paix ?
Freron, annoncent un Littérateur formé sur l’étude réfléchie des bons modeles, un Critique doué de l’esprit d’analyse, & d’une sagacité merveilleuse pour saisir les beautés & les défauts d’un Ouvrage ; un Ecrivain correct, zélé pour les vrais principes, & capable d’y ramener les esprits qui s’en écartent. […] On ne peut cependant nier que le Gouvernement ne soit interessé à multiplier les Ouvrages capables de rappeler les Littérateurs aux principes du goût & de la raison. […] L’esprit d’anarchie s’est répandu sur tous les genres : en matiere de goût, comme en matiere de raison, tout se réduit à l’arbitraire ; le plus grand nombre des Ouvrages d’agrément annoncent l’oubli des regles, l’amour des systêmes, le renversement des principes reçus ; les Ouvrages de morale ne sont le plus souvent que le fruit d’une imagination indépendante, qui assujettit à ses caprices les sentimens, les devoirs, les bienséances ; dans les Ouvrages de raisonnement, le sophisme triomphe, la Philosophie attaque les vérités les plus certaines, mine avec activité les fondemens de la Religion, des Mœurs, des Loix, rompt les nœuds de la Société, & obscurcit jusqu’aux notions les plus claires de la Nature. […] Il est donc essentiel de remédier à leur impuissance ; & parmi tous les moyens qu’un Gouvernement sage peut employer sans se compromettre, le meilleur seroit d’autoriser des voix affidées & courageuses, destinées à avertir, à redresser, a confondre, à humilier même ceux qui s’écartent des vrais principes. […] Ne seroit-il donc pas plus digne du zele des Protecteurs de la Littérature, & de ceux à qui la police en est confiée, d’encourager les bons Critiques, & de n’autoriser que ceux qui, comme l’Abbé Grosier, ont fait preuve d’attachement pour les vrais principes, de courage & de talent pour les défendre, plutôt que de prêter l’oreille aux clameurs de quelques petits Auteurs qui emploieroient plus utilement leur temps à se corriger, qu’à se plaindre ?
le principe de la neutralité : « La neutralité ! […] Aristote, je le pense, était un grand critique, et Lessing, et Schlegel, et Gœthe et Schiller lui-même : dites-leur donc d’appliquer dans l’art pour règle et pour mesure le principe du spiritualisme chrétien, c’est-à-dire un principe ascétique et qui appartient à un ordre tout différent ! Essayez donc vous-mêmes d’appliquer ce principe à l’étude des deux poètes les plus grands qu’ait produits la nature humaine, Homère et Shakspeare ! […] Comme variante ou supplément au principe spiritualiste chrétien appliqué à la critique des livres, M. de Pontmartin fait usage d’un autre principe encore plus singulier, qui peut s’appeler purement monarchique. […] Messieurs les hommes à principes, comme vous êtes de votre couvent !
Le seul principe qui dépasse l’expérience, parce qu’il lui sert de fondement, c’est donc la persistance de la force. […] Ce principe prétendu a priori est une simple conséquence du principe de causalité, en vertu duquel on ne peut concevoir l’anéantissement ni de l’existence, ni de l’action, ni du mouvement. […] On y voit le principe de la persistance de la force pris tantôt dans un sens, tantôt dans un autre. […] L’expression logique de la première loi est le principe d’identité, qui préside à tout raisonnement ; l’expression logique de la seconde loi est le principe de raison suffisante. […] Premiers Principes, p. 204, trad.