/ 1423
175. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre II. La vie de salon. »

En Italie, sous de petits princes despotes et la plupart étrangers, le danger continu et la défiance héréditaire, après avoir lié les langues, tournent les cœurs vers les jouissances intimes de l’amour ou vers les jouissances muettes des beaux-arts. […] Le prince s’offrit ; on accepta, mais à condition que la miniature serait très simple et sans brillants. […] Mme de B. ayant renvoyé le diamant, « M. le prince de Conti le fit broyer, réduire en poudre et s’en servit pour sécher l’encre du billet qu’il écrivit à ce sujet à Mme de B. ». […] De la grande mascarade populaire, il ne garde qu’un lambeau, le bal de l’Opéra, magnifique d’ailleurs et fréquenté par les princes, par les princesses, par la reine. […] Votre père était de bien meilleure compagnie. » (Mme d’Oberkirch, II, 135, 241.) — « Un mari disait à sa femme : Je vous permets tout, hors les princes et les laquais.

176. (1860) Cours familier de littérature. X « LVe entretien. L’Arioste (1re partie) » pp. 5-80

L’Angelus qui sonnait en carillon dans les nombreux clochers de Ferrare et dans la tour carrée du palais des princes de la maison d’Este, nous arracha à cette illusion et nous rappela à l’hôtellerie. […] Sa famille était noble ; son père servait le duc Hercule d’Este dans l’administration et dans la magistrature ; ses fonctions l’appelèrent à Ferrare, où il finit ses jours dans la faveur du prince. […] Il se montra de bonne heure digne de cette tutelle sur sa famille par la sagesse de sa conduite, le bon sens de son esprit, la gravité précoce de ses mœurs, l’élégance de ses manières à la cour des princes de la maison d’Este. […] » — Voyez, dit le professeur en s’arrêtant après ces deux premières stances, quelle sobre exposition et quelle invocation à la fois modeste et touchante à l’amitié de ce prince. […] À l’exception d’Auguste, des Médicis et de Louis XIV, les princes et les nations semblent s’être réservé le privilège d’ingratitude envers ceux qui les illustrent.

177. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

Louis XI avait donné un grand avancement à ce dessein, et, s’il se fût trouvé de suite deux ou trois princes tels que lui (j’entends en conduite pour les affaires de dehors, non pas certes pour l’administration du peuple), ils l’auraient heureusement achevé. Mais Charles son fils, tout au contraire, bon à ses sujets, non pas à son État (si rarement se rencontre un prince doux et politique tout à la fois !) […] Mézeray justifie les harangues qu’il a mises quelquefois dans la bouche des princes et seigneurs ; il y a cherché un ornement et rehaussement à l’histoire « dont le style est de soi simple et naïf », et aussi un rafraîchissement pour le lecteur « fatigué de suivre toujours une armée par des pays ruinés et déserts ». […] Elle a eu tant de princes, tant de grands seigneurs et tant de démêlés, soit avec les autres nations de la terre, soit avec ses propres sujets, à raison d’un nombre infini de petites seigneuries qui l’ont divisée cinq cents ans durant, qu’il est impossible à un esprit seul de les pouvoir toutes débrouiller. […] La première race est pour Mézeray comme une lande aride à traverser ; il est à tout moment en disette et le fait sentir : « La fin de cette première race étant si vaste et si déserte comme elle est, dit-il, par la nonchalance des historiens qui l’ont possible (peut-être) fait à dessein pour éteindre la honteuse mémoire de nos princes fainéants, vous ne devez pas m’accuser de stérilité, etc. » Il trace des cadres plutôt qu’il ne les remplit.

178. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Agrippa d’Aubigné. — I. » pp. 312-329

Il intervient plus d’une fois dans son Histoire par des discours qu’il est censé tenir à son prince ; il aime cette partie oratoire et y excelle ; il la traite en homme de talent et en écrivain. […] Le conseil fut suivi aussitôt, et, le rideau ouvert, voici les propos que ce prince entendit : Sire, disait d’Aubigné, est-il donc vrai que l’esprit de Dieu travaille et habile encore en vous ? […] Voilà Monsieur (le duc d’Alençon) chef de ceux qui ont gardé votre berceau… N’êtes-vous point las de vous cacher derrière vous-même, si le cacher était permis à un prince né comme vous ? […] On en voit le thème : il s’indigne pour les siens, pour les hommes de sa cause, à cette seule idée de se faufiler dans l’armée royale ; ce serait abjurer le passé : Ce serait, dit-il en commençant, fouler aux pieds les cendres de nos martyrs et le sang de nos vaillants hommes, ce serait planter des potences sur les tombeaux de nos princes et grands capitaines morts, et condamner à pareille ignominie ceux qui, encore debout, ont voué leurs vies à Dieu, que de mettre ici en doute et sur le bureau avec quelle justice ils ont exercé leurs magnanimités ; ce serait craindre que Dieu même ne fût coupable ayant béni leurs armes, par lesquelles ils ont traité avec les rois selon le droit des gens, arrêté les injustes brûlements qui s’exerçaient de tous côtés, et acquis la paix à l’Église et à la France… Je dis donc que nous ne devons point être seuls désarmés quand toute la France est en armes, ni permettre à nos soldats de prêter serment aux capitaines qui l’ont prêté de nous exterminer, leur faire avoir en révérence les visages sur lesquels ils doivent faire trancher leurs coutelas, et de plus les faire marcher sous les drapeaux de la Croix blanche qui leur ont servi et doivent servir encore de quintaine (point de mire) et de blanc. […] » Telle était alors l’ardeur de ce jeune prince.

179. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

À le voir, on le croirait tout destiné au monde et aux armes, voué au service des princes. […] Dès ce moment la réputation de Ronsard, aidée de ce concours des doctes et de quelques hautes protections en cour, triompha de toute résistance ; Mellin de Saint-Gelais avait rendu les armes, et dans les années suivantes Ronsard, goûté des princes et adopté de la jeunesse, n’eut plus qu’à développer et à varier les applications de son talent. […] C’est dans un sonnet adressé à Louis prince de Condé qu’il parle de la sorte, et il n’a tenu qu’à ce prince, fauteur et soutien de la Réforme, d’y voir une leçon. […] Mais Ronsard, qui n’a plus que des rencontres et par-ci par-là de ces bons accidents, s’en prend alors de son peu d’entrain et de son ralentissement aux rois et princes qui ne l’ont pas assez récompensé ni fait assez riche : au fond, il ne devrait s’en prendre qu’à lui et à sa nature.

180. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson, publié par M. Chéruel » pp. 35-52

Il venait chez lui de belles dames et des princes. Henri IV aimait le bonhomme, comme il disait ; il venait volontiers à ses assemblées, et y amena un soir le duc de Savoie, avec tous les princes et princesses. […] C’est ce qui est arrivé au cardinal de Retz, le prince de ces narrateurs brillants qui mettent partout la vie et chez qui, à tout coup, l’imagination fait tableau. […] On se raconte des horreurs sur ce cardinal-tyran : « Il en était venu à tel point, lorsqu’il mourut, qu’il ne voulait plus voir le roi que le plus fort, et avait dans sa maison trois caves capables de tenir près de trois mille hommes. » M. le prince de Condé, toujours si plat envers celui qui règne et de qui il espère, lui qui avait un jour imploré à genoux comme un honneur l’alliance du cardinal vivant, s’élève maintenant tout haut, en plein Parlement, contre ce qui s’est fait « sous une puissance qui allait jusques à la tyrannie ». Il a même le dessein de faire casser le mariage de son fils, le Grand Condé, avec la nièce du cardinal, de le faire déclarer nul ; et quand il naît un fils de ce mariage (26 juillet 1643), il ne peut contenir sa honteuse douleur : Mme la comtesse de Morel, qui était présente au travail de la duchesse d’Enghien, a raconté que lorsqu’on annonça que c’était un garçon, l’on vit M. le prince et Mme la princesse changer de visage comme ayant reçu un coup de massue, et qu’ils en témoignèrent très grande douleur ; que Mme la princesse à qui l’on présentait plusieurs nourrices avait dit qu’il ne fallait point choisir, que la première était bonne pour ce que c’était.

181. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 34-39

Il n’est permis de suivre toutes les années d’un Prince, & toutes ses actions en détail, que quand on entreprend d’écrire sa Vie en particulier ; alors on peut ne parler des affaires, que pour le faire paroître tel qu’il a été : mais en écrivant l’Histoire d’une Nation, il ne faut parler des Princes, que pour faire paroître quels ont été les différens ressorts de l’Etat. […] Si la matiere principale de l’Histoire n’est pas la Vie des Princes, le but principal qu’on doit se proposer en l’écrivant, c’est de les instruire : & c’est une raison de rapporter tout aux affaires publiques, & de leur faire connoître qu’il n’y a rien de beau ou de bon à exécuter, que ce qui tend à détourner un mal ou à procurer un bien public. » Les Littérateurs cultivés reconnoîtront d’abord dans ces maximes, bien des principes qui nous ont été débités récemment comme des découvertes ; & si l’on jugeoit d’après elles certains Historiens qui s’en sont fait honneur, pourroient-ils seulement mériter ce titre ?

182. (1857) Cours familier de littérature. III « XIVe entretien. Racine. — Athalie (suite) » pp. 81-159

Il fallait confondre leur nom avec tous ces bienfaits et toutes ces gloires de la paix qui attachent un peuple à ses princes par le bien-être, et qui lui font oublier, dans la sérénité d’un règne pacifique, les éblouissements d’une dictature de héros. […] La présence du roi et des princes, cette autre maison de Juda pour la France restaurée, et restaurant avec elle la religion et la poésie de Louis XIV, ajoutait à la puissance de l’impression quelque chose de tendre, d’antique, de miraculeux. […] Ici c’est l’esprit de vérité et de liberté qui soulève le poète et qui lui fait braver le despotisme d’un prince égoïste et impérieux. […] Les marques d’attention de la part du roi, dont il fut honoré pendant sa dernière maladie, durent bien le convaincre qu’il avait toujours le bonheur de plaire à ce prince. […] Il craignit d’avoir déplu à un prince dont il avait reçu tant de marques de bonté.

183. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mémoires sur la mort de Louis XV »

Tous les princes, tous les grands officiers arrivèrent ; j’arrivai comme les autres, mais sans beaucoup d’empressement, parce que je voulais voir, avant de partir de Paris, une personne qui me tenait plus au cœur que le roi et toute la Cour, et que par parenthèse je ne vis pas287. […] Il lui avait conseillé de tenir le roi à Trianon ; il la pressait actuellement de s’enfermer le plus souvent avec lui, et d’en écarter les princes et Mesdames. […] Il voyait avec chagrin que les princes du sang et les grands-officiers remplissaient la chambre du roi, et qu’ils ne la quittaient pas, empêchant Mme Dubarry d’y arriver. […] M. le duc d’Orléans, M. le prince de Condé, M. […] Il s’était, ainsi que Mme la Dauphine et ses frères, renfermé dans son plus petit intérieur, et à son service près, qu’il voyait seulement à l’heure de son lever et de son coucher, il vivait en famille ; il voyait aussi un demi-quart d’heure, à midi et demi, les princes qui ne voyaient pas le roi.

184. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Le même tour d’esprit qui mettait les lumières au-dessus des grands sentiments, qui dédaignait la gloire comme trop coûteuse, qui raillait la poésie comme une ingénieuse inutilité, et la prospérité des arts comme témoignant du nombre des fainéants, dénigrait le prince par qui toutes ces choses avaient été honorées et encouragées. […] Entre les relâchements du Mondain et les déclamations d’un historien vulgaire, qui censure les princes au nom de maximes qu’il ne pratique pas, il y a une morale que Voltaire n’a pas appliquée aux autres, parce qu’il n’en a pas voulu pour lui-même. […] Cette amitié singulière entre le prince et l’écrivain ne fut jamais bonne au second. […] Par l’esprit, où Frédéric n’était pas loin d’égaler Voltaire ; par le caractère, où il lui est supérieur ; par l’ascendant de la puissance, qui fait que ce qu’un roi pense il le commande, le prince amène peu à peu l’écrivain à toutes ses opinions. […] C’est une couverture, dit-il au prince, qui ne doit pas lui donner de scrupules.

185. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Madame de Pompadour. Mémoires de Mme Du Hausset, sa femme de chambre. (Collection Didot.) » pp. 486-511

Longtemps maladif dans son enfance, le jeune roi, dont la vie semblait ne tenir qu’à un souffle, avait été élevé avec des précautions excessives, et on lui avait épargné tout effort, plus même qu’il n’était d’usage avec un prince. […] lui répondait-elle, il faut qu’un roi ressuscite. » Elle le ressuscita en effet, et réussit pendant quelque temps à faire de Louis XV un prince sensible à l’honneur et qui n’était pas reconnaissable. […] Elle eût voulu faire de ce roi peu affable et peu donnant un prince ami des arts, des lettres, et libéral comme un Valois. […] On a cité de lui des mots heureux, des reparties piquantes et assez fines, comme en ont volontiers les princes de la maison de Bourbon. […] Comme maîtresse et amie du prince, comme protectrice des arts, son esprit se trouva tout à fait au niveau de son rôle et de son rang : comme politique, elle fléchit, elle fit mal, mais pas plus mal peut-être que toute autre favorite en sa place n’eût fait à cette époque, où manquait chez nous un véritable homme d’État.

186. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chateaubriand homme d’État et politique. » pp. 539-564

Le nouveau Cyrus a dit au prince des prêtres : « Jéhovah, le Dieu du ciel, m’a livré les royaumes de la terre, et il m’a commis pour relever son temple. […] Ouvrez la frénétique brochure De Buonaparte et des Bourbons, et lisez-y ces paroles : Et quel Français aussi pourrait oublier ce qu’il doit au prince régent d’Angleterre, au noble peuple qui a tant contribué à nous affranchir ? […] Où sont les princes ? […] bon Dieu, princes de la terre, je ne détrône personne ; gardez vos couronnes, si vous pouvez, et surtout ne me les donnez pas, car je n’en veux mie. […] R. le prince Albert ne soit livrée au public pendant la vie de l’un ou de l’autre sans avoir été préalablement communiquée à LL. 

187. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre II. Le fond et la forme dans la littérature indigène. »

Amadou Kêkédiourou, Le prince qui ne veut pas d’une femme niassée et divers contes des Gow (Dupuis-Yakouba). […] Voir Amadou Kêkédiourou. — Ntyi vainqueur du boa. — Der Mann ohne Herz (Bechstein). — Contes des Gow. — Le prince qui ne veut pas d’une femme niassée, etc. […] ) Mamady le chasseur. — Le riche et son fils. — Le prince qui ne veut pas d’une femme niassée, etc. […] Voir contes des Gow, —Mamady le chasseur. — La lionne et le chasseur. — Le prince qui ne veut pas d’une femme niassée. […] Le prince qui ne veut pas d’une femme niassée.

188. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Une Réception Académique en 1694, d’après Dangeau (tome V) » pp. 333-350

Issu d’une illustre famille, et en qui l’orgueil héréditaire surpassait encore les titres, il avait poussé plus loin qu’aucun autre de ses membres cette infatuation de la naissance, mais il ne s’y était pas endormi, et avait voulu que l’évêque en lui et le saint égalât le gentilhomme, j’allais dire le prince. […] Telles sont les grâces de Louis le Grand, grâces semblables aux influences du plus beau des astres, et qui me donnent droit de dire avec plus de justice, à l’honneur du roi, que Tertullien n’écrit pour flatter les princes de l’Afrique : l’État et le ciel ont le même sort, et doivent leur bonheur à deux soleils… À ces mots, le voisin de Racine dut se pencher vers lui et lui rappeler à l’oreille la harangue de maître Petit-Jean : Quand je vois le soleil, et quand je vois la lune… Et le voisin de La Bruyère reçu l’année d’auparavant et avec un si éloquent discours, put lui dire : « Ah ! […] Après l’éloquent panégyrique que vous venez de faire de ce grand prince, je n’obscurcirai point par de faibles traits les idées grandes et lumineuses que vous en avez tracées : je dirai seulement que pendant qu’il soutient seul le droit des rois et la cause de la religion, il veut bien encore être attentif à la perte que nous avons faite, et la réparer dignement en nous donnant un sujet auquel, sans lui, nous n’aurions jamais osé penser. […] L’éclat d’une maison qui a donné par ses alliances augustes tant de princes à la France, tant de saints à l’Église, tant de souverains à de grands pays, semble encore au-dessous de la gloire d’avoir acquis un si rare mérite par votre propre application. […] Il est vrai que nous ne louons plus les rois et les princes, nous louons les comédiens, les gens de lettres, c’est-à-dire nous nous louons nous-mêmes ; nous parlons de l’actrice régnante en des termes à faire rougir le grand Condé, et du romancier à la mode comme on ne parlerait pas de M. de Turenne.

189. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Marguerite, reine de Navarre. Ses Nouvelles publiées par M. Le Roux de Lincy, 1853. » pp. 434-454

Mariée à dix-sept ans au duc d’Alençon, prince insignifiant, elle gardait tout son dévouement et toute son âme pour son frère ; aussi, lorsqu’à la dixième année du règne arriva le désastre de Pavie (25 février 1525), et que Marguerite et sa mère apprirent la destruction de l’armée française et la captivité de leur roi, on conçoit le coup qu’elles reçurent. […] Montaigne, qui d’ailleurs fait grand cas d’elle, n’a pu s’empêcher de noter, par exemple, sa singulière réflexion au sujet d’un jeune et grand prince dont elle raconte l’histoire en ses Nouvelles, et qui a tout l’air d’être François Ier. Elle montre ce prince allant à un rendez-vous très peu édifiant, et, pour abréger le chemin, ayant obtenu du portier d’un monastère qu’il le laisserait passer à travers l’enclos. Au retour, et n’étant plus si pressé, le prince ne manquait pas de s’arrêter en oraison dans l’église du cloître : Car, dit-elle, « néanmoins qu’il menât la vie que je vous dis, si était-il prince craignant et aimant Dieu ».

/ 1423