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374. (1894) Notules. Joies grises pp. 173-184

Ils n’adornèrent leur chapelle que de vitraux aux couleurs somptueuses et violentes ; étoles, surplis et chasubles n’en étincelèrent que d’or vif et les ostensoirs sur l’autel ne fulgurèrent jamais qu’aux feux d’un soleil pérennel ; car, vers les heures de crépuscule, se dosaient les grandes portes aux fidèles avides de mystère. […] Dans l’œuvre où prédomine la Forme, la Rime se présente immanquablement à l’esprit ; elle affirme la clarté du vers, le rend plus net et le fixe en de précises limites ; car ainsi qu’ailleurs je le déclarerai, en certains sujets — tels épiques, plastiques, où l’ampleur et la force sont nécessaires — il faut employer le vers à rhythme binaire, le vers dit d’airain, tour d’ivoire où, sous la porte, sentinelle casquée d’or et gemmée de rubis, veille la Rime.

375. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Balzac, et le père Goulu, général des feuillans. » pp. 184-196

l’abbé Trublet en porte-t-il le jugement le plus avantageux. […] du sein des morts rallumant son couroux, Il se fait craindre encore, & me porte des coups !

376. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Casanove » pp. 192-197

le cabaret. autre petit Wouwermans à préférer au précédent pour l’effet. à droite, le cabaret avec du bois, des bûches, des paniers, des tonneaux à la porte. à quelque distance de la porte, le cabaretier un verre plein dans une main, sa bouteille de l’autre.

377. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Obligé de fuir de sa province pour avoir chassé sur les terres d’un seigneur, avant d’être acteur à Londres, il gardait pour quelque argent les chevaux des gentlemen à la porte du spectacle. […] Mais l’âme sublime qui porte ses regards au-delà du tombeau, sourit aux misères humaines et s’étonne de vos larmes. […] Les jugements que l’on porte sur notre littérature moderne nous semblent un peu exagérés. […] Bientôt en entend un grand bruit, les portes s’ouvrent, et l’on voit paraître le petit docteur, les bras nus, la poitrine découverte, et habillé comme un singe qu’on va montrer à la foire. […] Ils demandent encore cette éducation qui porte des fruits pour toute la vie et qui ne se remplace point.

378. (1788) Les entretiens du Jardin des Thuileries de Paris pp. 2-212

Il porte un nom qui nous promet en ce genre les réformes les plus utiles. […] On ne voit dans ces masses énormes, où il n’y a ni fenêtres pour voir, ni portes pour entrer, ni issues pour sortir, que l’ouvrage de la plus bizarre singularité. […] Tout livre qui ne porte pas leur empreinte, qui n’a pas leur cachet, est détestable, même avant d’avoir été lu. […] On gageroit plutôt des bavards pour le décrier, parce qu’on le redoute, & parce qu’on lui porte envie. […] Vous voyez cet autre qui accourt à vol d’oiseau, qui doit tout ce qu’il porte, tout ce qui l’environne.

379. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

Ce que l’on admet avec peine, c’est qu’un livre qui porte un pareil titre ne s’appuie que sur des considérations scientifiques. […] Tout de même, nous étions plus près de la porte Dauphine que du sinistre fossé. […] La villa Olga, où demeure Romain Rolland, se trouve, en effet, dans les jardins d’un hôtel qui porte ce nom. […] C’était presque la nuit quand je sonnai à la porte de « L’Acacia ». […] La maison natale de Bossuet se situe au n° 10 de la place qui porte son nom.

380. (1922) Gustave Flaubert

Je le saisis bien partout où il se trouve et comme je le porte en moi ainsi que tout le monde. […] Nous ne sommes pas étonnés de voir en Homais un admirateur d’Athalie, dont une de ses filles porte le nom. […] Le toupet à la Louis-Philippe que porte Homais, il s’oriente déjà vers celui de Rochefort. […] Elle porte par un côté la date des années soixante, du temps de Taine et Renan. […] Mari d’une couturière qui le fait bien vivre, Regimbart porte de son foyer au café et d’une table à l’autre un prestige considérable.

381. (1889) Impressions de théâtre. Troisième série

Il porte partout « sa salle » avec lui. […] Et, comme la pauvre Clotilde, revenue de son voyage, apparaît subitement à la porte du salon : « Chut !  […] Et le grand-père, indigné, met le pauvre Jacquemin à la porte. […] Le décor représente la porte principale de la ville, des toits et des clochers pointus, et les Alpes derrière. […] Une demi-douzaine de chevaux de cirque entrent avec précaution par la porte trop étroite : c’est la cavalerie française.

382. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

On admire l’Énéide parce qu’on y voit commencer Rome et Carthage ; et que l’enfance de ces fameuses rivales, nées pour se disputer l’empire de la terre et des mers, porte en elle une auguste empreinte de leur destinée future. […] Une fiction qui porte l’empreinte de sa sensibilité va contraster avec la terrible fable inspirée à Lucain par un courroux vertueux. […] Jamais illusion poétique fut-elle plus audacieusement fabuleuse, et ne porte-t-elle pas l’effet de l’admiration au plus éclatant degré de la surprise ? […] L’Olympe des païens n’est qu’obscurité, en comparaison de ce Paradis où le Dante porte les lumières de la foi. […] Il y est entré plus avant que l’Arioste qui retient son Astolphe à la porte de ce noir séjour, comme le héros de l’Odyssée.

383. (1874) Histoire du romantisme pp. -399

Les portes des loges s’ouvraient et se fermaient avec fracas. […] Ce n’en est pas moins un inestimable joyau à enchâsser dans les portes d’or du tabernacle. […] L’artiste qui commençait par ce coup de maître avait vingt-deux ans à peine. — Eugène Devéria était né en 1805, et son tableau porte la date de 1827. […] Né en 1796, il entra dans l’art par la porte de l’industrie. […] Ainsi, pièce à pièce, l’édifice où nous avons vécu s’écroule, et chaque pierre qui tombe porte un nom illustre suivi d’une épitaphe.

384. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Pour le prouver nous analyserons sa conception de l’amour, qui porte des marques particulièrement frappantes de la mentalité si nouvelle qu’il apporte dans l’approfondissement des choses intérieures. […] Chacun porte son entière charge de psychologique et succombe sous elle avant que le suivant ait eu le temps de commencer. […] Il s’était battu en duel avec Jean Lorrain et je le revois voulant entrer de force en pleine nuit chez un de ses amis et abrutissant la porte, et la concierge derrière la porte, de coups de poing impératifs. […] C’est exactement le pendant de ses coups de poing dans la porte pour réveiller la concierge. Mais la porte, mais le mur résistent.

385. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

Sa première industrie fut de garder les chevaux des seigneurs à la porte des théâtres. […] Qu’on eût gardé des chevaux à la porte de New-Market, ou fait le lit du roi à Versailles, personne ne s’en humiliait ou ne s’en glorifiait. […] comme est-ce qu’on s’y porte ? […] Il se porte à merveille, Gros et gras, le teint frais et la bouche vermeille ! […] Dorine, qui écoute à la porte, entre, raille le père et relève le courage de Marianne ; son amant Valère survient ; Dorine les gronde et les réconcilie.

386. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

Le jeune comte Palffy, en passant à Linz, apprit de la comtesse Schlick que nous donnions un concert dans la soirée ; elle fit tant qu’il laissa sa voiture devant la porte et accompagna la comtesse au concert. […] Hier, jour de Sainte-Thérèse, l’impératrice nous a envoyé son trésorier intime, qui est arrivé en grand gala devant notre porte, apportant deux habillements complets pour mes deux enfants. […] « On m’a fait, dit-il, un profond salut à la porte de Rome. […] J’ai couru à la fenêtre et je vous la donnai à tous deux de loin, mais sans pouvoir plus vous apercevoir ; vous aviez probablement déjà traversé la porte de la ville, car j’étais resté longtemps assis sans penser à rien. […] Portes et fenêtres étaient ouvertes.

387. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Un manant lui coupa le pied droit et la tête, Le seigneur du village à sa porte les mit, Et ce dicton picard alentour fut écrit          Biaux chires leups, n’écoutez mie          Mère tenchent chen fieux qui crie. […] Elle porte sa vertu jusque dans les moindres organes ; il n’est aucun trait dans la fable inerte d’Esope qu’elle ne transforme et n’anime. […] Sa science n’est qu’un ordre de répugnances et d’inclinations qui le mènent et qu’il aurait bien de la peine à expliquer ; mais ces mouvements si variés et si spontanés cachent une sagesse intérieure et obscure, qui l’écarte involontairement des choses déplacées ou inutiles, et le porte machinalement vers les meilleures et les plus belles. […] Car ce sont des faits qu’ils allèguent, des faits dont ils sont témoins, qu’ils ont soufferts, dont leur corps porte les preuves, que tout le monde sait, que l’homme ne peut nier, qu’ils souffrent maintenant encore, qu’en ce moment même on touche de la main et des yeux. […] Il faut que le barbare soit religieux, qu’il sente les dieux présents, qu’il porte dans son coeur leur justice et leur colère.

388. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Ou bien il lui envoie une lettre qui porte cette adresse : A Al Illustrissimo signor facchino. […] Il est pris entre les deux battants d’une porte, le corps d’un côté, la tête de l’autre. […] Chaque maison munie d’une porte cochère devant fournir un cavalier, la troupe ainsi recrutée devient « la cavalerie des portes cochères ». […] Le renouvellement porte sur toutes choses. […] Autant que la langue, la littérature porte les traces de l’expansion, de l’esprit démocratique.

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