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1353. (1836) Portraits littéraires. Tome II pp. 1-523

Il porte la main sur dona Florinde, et quand il apprend qu’elle est juive, il la désire avec plus d’ardeur encore. […] Puisque le favori porte la haine des courtisans, c’est à cette haine qu’il faut s’adresser comme au vengeur le plus sûr. […] Il faut obtenir du podestat une clef qui ouvre toutes les portes. […] Entre les portes innombrables de ses planches peintes, les acteurs jouent le même rôle que les muscades sous les gobelets. […] Hugo dit de Voltaire, de Lamennais et de Byron, porte la date de 1823 et de 1824 ; l’auteur avait donc à cette époque vingt-un ou vingt-deux ans.

1354. (1930) Le roman français pp. 1-197

» Cette critique porte moindrement sur Le Démon de midi, qui est un beau drame psychologique. […] Encore que l’exemplaire porte de sa main la dédicace la plus flatteuse, je trouve ça idiot ! […] Le tout présenté toutefois avec un grand talent quelque peu bavard, oratoire, enfonçant trop souvent des portes ouvertes — que Mirbeau s’obstine à voir fermées. […] Voyez le résultat dans La Porte étroite. […] Rien ne s’oppose à leur mariage, rien — qu’un sombre et sublime idéal ascétique ; il faut savoir passer par la « porte étroite ».

1355. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « M. de Rémusat (passé et présent, mélanges) »

La liberté politique n’est plus pour nous une affaire de goût, mais de calcul… Loin d’exposer aucune existence, elle les tranquillise toutes ; loin d’irriter les passions, elle les pacifie… Encouragée par cette disposition générale des esprits, la pensée individuelle se sent à l’aise et ne craint plus de se livrer à elle-même ; … sur quelque point de l’ordre politique qu’elle se porte, elle trouve presque toujours qu’elle a été prévenue par l’opinion, disons mieux, par l’instinct public, qui d’avance signale les abus, dénonce les besoins, demande les réformes. […] C’est ainsi que se formèrent ses deux volumes d’Essais, qui, souvent repris ou quittés, selon le mouvement des affaires publiques, parurent enfin dans l’hiver de 1842, et ouvrirent à l’auteur les portes de l’Académie des sciences morales en remplacement de Jouffroy. […] M. de Rémusat a beau faire, sa curiosité se porte aisément aux limites, et lorsqu’elle signale les écueils, elle aime pourtant à s’y pencher. […] c’est l’Abélard éternel, la voix triste et grave que toute haute intelligence porte en soi.

1356. (1864) Cours familier de littérature. XVII « CIe entretien. Lettre à M. Sainte-Beuve (1re partie) » pp. 313-408

Je me sens plus léger depuis que je porte, isolé, le poids de l’existence. […] Je croyais voir alors l’Ange à la torche sainte : Terrible, il me chassait du divin paradis, Et, debout à la porte, il en gardait l’enceinte,        Ainsi qu’il la garda jadis. […] tous les jours je te vois, Au matin, t’échapper par la porte du bois, Et, déjà renonçant aux jeux du premier âge, Chercher dans les taillis un solitaire ombrage ; Et le soir, quand, bien tard, nous te croyons perdu, Répondant à regret au signal entendu, Tu reviens lentement par la plus longue allée, La face de cheveux et de larmes voilée. […] Laisse-toi prendre pour un indigent, tu portes en toi ta richesse si tu ne dois rien à personne !

1357. (1925) La fin de l’art

La couverture porte : « Avec un portrait de l’auteur par Pablo Picasso. » On tourne et voici une épure géométrique fort belle où l’on distingue au bout d’un moment un œil en haut et l’autre plus bas, quelques cheveux jetés dans un coin vers le sommet, une oreille aussi, en somme rien de ce qu’on appelle vulgairement un portrait et cependant on sent que l’artiste sait dessiner, qu’il n’a nullement fait un gribouillis de hasard, qu’il obéit à une méthode. […] On étouffe dans les cervelles : ouvrez la porte et renouvelez l’air. […] Depuis cela, j’ai appris que chaque professeur, ou à peu près, a sa méthode et sa prononciation préférées, car cette science nouvelle est fort obscure et ne porte avec soi aucune certitude. […] Ampère, fort timide, n’osait pas la déranger et la dame soutenait comme elle pouvait une conversation désespérée, luttant entre sa politesse et le désir de mettre à la porte l’Académicien qui, l’œil fixé sur le creux où son épée s’était enfoncée, avait l’air le plus embarrassé et le plus ridicule.

1358. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « La religion dynamique »

Et l’invention, qui porte en elle la réflexion, s’épanouit en liberté. […] Il aurait sans doute voulu être ; il a, simple virtualité, plusieurs fois frappé à la porte. […] Dans chacun de ces mondes, élan vital et matière brute seraient les deux aspects complémentaires de la création, la vie tenant de la matière qu’elle traverse sa subdivision en êtres distincts, et les puissances qu’elle porte en elle restant confondues ensemble dans la mesure où le permet la spatialité de la matière qui les manifeste. Cette interpénétration n’a pas été possible sur notre planète ; tout porte à croire que la matière qui s’est trouvée ici complémentaire de la vie était peu faite pour en favoriser l’élan.

1359. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Il disait avec orgueil : « Je porte l’uniforme depuis l’âge de neuf ans !  […] L’Académie vient de récompenser son zèle et de confirmer ses conclusions en lui décernant le prix qui porte le nom de M.  […] En même temps, le comte de Choiseul-Gouffier fut remplacé par le citoyen Descorches, que la Sublime Porte refusa de reconnaître comme ambassadeur. […] Rien n’est plus touchant que de le voir, sur le pas de sa porte, berçant dans ses bras le dernier-né. […] La mule de notre charrette y entrait dans la boue jusqu’au poitrail… L’“hôtel de Pékin”, où nous étions descendus, et la légation de France sont porte à porte, et cependant nous dûmes affréter une charrette pour pouvoir répondre à l’aimable invitation à dîner du ministre de France.

1360. (1896) Écrivains étrangers. Première série

. — Au contraire, tu m’as montré la porte par où je dois passer. […] Mais la porte de l’Orgueil vaut mieux, je crois, pour conduire à la sagesse que celle de l’Humilité : et il est sûr, en tout cas, que le comte Tolstoï a été un bon officier. […] Elle porte aujourd’hui un autre nom, ayant épousé M.  […] Huret, dit-il, n’a pas eu beaucoup de peine à mener à bien son enquête : sauf une ou deux exceptions, tous les écrivains qu’il a consultés habitaient Paris, et il lui a suffi d’aller de porte en porte les interroger. […] Deux jours de suite, une servante me répondit, sur sa porte, qu’il était au lit et ne pouvait recevoir personne.

1361. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « M. Denne-Baron. » pp. 380-388

C’est lui qu’on voit le soir, quand les Heures voilées Entrouvrent du couchant les portes étoilées.

1362. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVIII » pp. 266-276

Cousin, porte partout avec elle.

1363. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — Poésie — I. Hymnes sacrées par Édouard Turquety. »

Que le poétique traducteur étende le cercle des auteurs et des morceaux qu’il juge bons à produire, qu’il resserre à la fois de plus en plus sa correction élégante et, s’il se peut, sa littérale exactitude ; nous lui devrons accès en une littérature jusqu’ici close, et qui, probablement, ne nous ouvrirait pas cette porte sans lui.

1364. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section II. Des sentiments qui sont l’intermédiaire entre les passions, et les ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre II. De l’amitié. »

La confidence même que l’on s’adresse l’une à l’autre de sentiments moins exclusifs, porte avec elle le même caractère, et l’occupation qu’on a de soi, est un tiers importun successivement à toutes deux.

1365. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section III. Des ressources qu’on trouve en soi. — Chapitre III. De l’étude. »

L’esprit est plus agité que l’âme ; c’est lui qu’il faut nourrir, c’est lui qu’on peut animer sans danger, le mouvement dont il a besoin se trouve tout entier dans les occupations de l’étude, et à quelque degré qu’on porte l’action de cet intérêt, ce sont des jouissances qu’on augmente, mais jamais des regrets qu’on se prépare.

1366. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mistral, Frédéric (1830-1914) »

Homère, nous n’en avons lu aucun qui ait eu pour nous un charme plus inattendu, plus naïf, plus émané de la pure nature, que le poète villageois de Maillane — Si nous étions riche, si nous étions ministre de l’instruction publique ou si nous étions seulement membre influent d’une de ces associations qui se donnent charitablement la mission de répandre ce qu’on appelle les bons livres dans les mansardes et dans les chaumières, nous ferions imprimer à six millions d’exemplaires le petit poème épique dont nous venons de donner une si brève et si imparfaite analyse et nous l’enverrions gratuitement, par une nuée de facteurs ruraux, à toutes les portes où il y a une mère de famille, un fils, un vieillard, un enfant capable d’épeler ce catéchisme de sentiment, de poésie et de vertu, que le paysan de Maillane vient de donner à la Provence, à la France et bientôt à l’Europe.

1367. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vigny, Alfred de (1797-1863) »

celui-là est bien un poète qui porte en soi le grand fardeau des souffrances communes, dont les indignations naissent d’une pensée invinciblement paternelle, en qui se résume l’angoisse d’un siècle ou l’inquiétude d’une race !

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